1. #29 (278) Avril / Апрель 2015
Douanes et
Logistique
Les armes
anti-sanctions
Таможня
и Логистика:
выстоять под
санкциями
Édition spéciale du Courrier de Russie Édition réalisée en partenariat avec la CCI France Russie
лет на российском рынке стр. 13более
ans sur le marché russe p.12plus de
2. Éditorial
Emmanuel Quidet
Président de
la CCI France Russie
Эммануэль Киде
Президент Франко-
российской торгово-
промышленной палаты
(CCI France Russie)
Chers amis,
Une année déjà s’est écoulée depuis l’impo-
sition des premières sanctions occidentales
faisant suite au rattachement de la péninsule
de Crimée à la Russie. En août 2014, suite à la
seconde phase des sanctions, la Russie répli-
quait en introduisant à son tour un embargo sur
les importations de nombreux produits agroali-
mentaires.
Pour les acteurs économiques présents dans le
pays comme pour nos entreprises exportant vers
la Russie, ces mesures ont eu des conséquences
immédiates et concrètes. Du jour au lendemain,
les circuits de distribution ont dû être totale-
ment repensés avec, dans de nombreux cas, un
recentrage sur la production en Russie ou au
sein de la nouvelle Union économique eurasia-
tique.
Conjugués à l’instabilité monétaire et
économique actuelle, ces bouleversements
dessinent un paysage mouvant, dans lequel les
défis complexes ne manquent pas. Pour tâcher
de mieux comprendre cette nouvelle réalité qui
prend forme, les équipes du Courrier de Russie et de
la Chambre de commerce et d’industrie franco-
russe (CCI France Russie) ont notamment inter-
rogé des experts, qui nous livrent une évaluation
rigoureuse et documentée de la situation.
Également au sommaire de ce supplément
spécial : des analyses consacrées à la situation
toujours particulière de la Crimée, ainsi qu’aux
conséquences pratiques de la mise en place de
l’Union eurasiatique. Nul doute que cette der-
nière sera amenée à jouer un rôle croissant dans
les années à venir.
Excellente lecture !
Дорогие друзья,
Прошел год с момента введения пер-
вой очереди западных санкций, последо-
вавших за присоединением Крымского
полуострова к России. В августе 2014 года
в ответ на вторую очередь санкций Россия
ввела эмбарго на импорт ряда продоволь-
ственных товаров.
Ограничительные меры имели не-
медленные и конкретные последствия
для компаний, работающих в России и
поставляющих продукцию на россий-
ский рынок. В частности, компаниям
пришлось пересмотреть каналы поставок,
а в некоторых случаях перенести произ-
водство в Россию и страны нового Евра-
зийского экономического союза (ЕАЭС).
Все эти перемены в совокупности с те-
кущей экономической и валютной неста-
бильностью ставят перед нами ряд весьма
непростых задач. Чтобы вникнуть в суть
новой ситуации, журналисты газеты Le
Courrier de Russie совместно с Франко-рос-
сийской торгово-промышленной палатой
(CCI France Russie) опросили экспертов и
представили вашему вниманию строгую
и документированную оценку положе-
ния дел в российской экономике.
Среди тем этого приложения вы также
найдете анализ непростой крымской
ситуации и первые итоги деятельности
ЕАЭС: по всей вероятности, роль этого
союза в ближайшие годы будет только
расти.
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4. 4 Le Courrier de Russie. Douanes et Logistique. Avril 2015. www.lecourrierderussie.com
Les économistes en sont convain-
cus : l’UEEA, qui unit la Russie, la
Biélorussie, le Kazakhstan et l’Ar-
ménie, est un excellent instrument
pour attirer des investissements
étrangers – la mise en commun des
potentiels des quatre pays réduit
les coûts et simplifie la logistique,
et l’ouverture des frontières per-
met l’afflux d’une main-d’œuvre
hautement qualifiée et bon marché.
Les sociétés logistiques fondent de
grands espoirs sur l’UEEA : elles
seront parmi les premières à pouvoir
profiter de ses avantages. Le Courrier
de Russie vous livre l’avis des experts.
MISE EN COMMUN DES
POTENTIELS
Le principal objectif de l’Espace éco-
nomique commun est de bénéficier
de l’effet synergique de la mise en
commun des potentiels : chaque
participant reçoit davantage de
la coopération que ce qu’il aurait
obtenu en travaillant seul. Selon les
calculs de la balance intersectorielle,
l’UEEA pourrait avoir pour effet, en
dix ans, d’augmenter de 17 à 20 % le
PIB de chacun de ses États-membres,
soit de 700 milliards de dollars au
total.
Oleg Dounaïev, président du
Comité logistique de la Chambre
russe de commerce et d’industrie,
souligne que la création de l’Union
économique eurasiatique ne vise pas
uniquement à attirer des investis-
sements étrangers. « La mission de
l’UEEA est avant tout d’établir dans
le commerce et la production des
liens de coopération efficaces, dont le
développement permettra d’atteindre
de meilleurs rythmes de croissance
économique, estime-t-il. Quant au
secteur de la logistique, l’UEEA lui
ouvrira à terme de nouvelles possibi-
lités de développement. »
Il est encore trop tôt, toutefois,
pour prédire l’impact de l’UEEA
sur l’économie de chacun de ses
membres. « Le taux moyen des
droits de douane s’élève à 2,7 % en
Arménie et à 6,9 % dans l’Union
douanière, rappelle Alex Gene,
attaché douanier auprès de l’ambas-
sade de France à Moscou. L’Arménie
reverra probablement ses droits à la
hausse pour les faire correspondre à
ceux de l’Union, ce qui augmentera
le coût des importations depuis les
pays tiers. » Le Kirghizistan, dont
l’adhésion à l’Union est prévue pour
2015, devra enclencher les mêmes
processus.
Par ailleurs, les pays de l’ex-URSS
ne sont pas les seuls à s’intéresser
à ce nouvel espace économique. À
l’heure actuelle, plus de 30 États
et organisations internationales
ont déjà exprimé leur intérêt pour
la création d’une zone de libre-
échange avec l’Union économique
eurasiatique. Le service de presse de
la Commission économique eura-
siatique a annoncé que des négocia-
tions étaient en cours avec l’Égypte,
Économie sans frontières
Le 1er
janvier 2015 a marqué l’entrée en vigueur de
l’Union économique eurasiatique (UEEA), plus ambi-
tieux projet d’intégration en Eurasie.
Texte : EKATERINA BERLOVA et RUSINA SHIKHATOVA, traduit par MAÏLIS DESTRÉE
CHRONOLOGIE
29 mars 1994 – Noursoultan
Nazarbaïev, président de la répu-
blique du Kazakhstan, lance pour
la première fois l’idée d’une union
eurasiatique, lors d’une interven-
tion à l’université d’État Lomonos-
sov de Moscou. Dans cette optique,
le dirigeant kazakh a élaboré un
grand projet d’intégration des
nouveaux États indépendants,
qui reposerait sur une nouvelle
base économique, pragmatique et
mutuellement avantageuse.
Janvier 1995 – La Biélorussie, le
Kazakhstan et la Russie signent
un accord d’union douanière. Ainsi
commence le rapprochement des
États eurasiatiques. Le Kirghizis-
tan et le Tadjikistan rejoignent peu
après cette « troïka douanière ».
2000 – Création d’une nouvelle
structure d’intégration : la Com-
munauté économique eurasiatique
(CEEA), destinée à renforcer la
coopération par l’unification des
bases normatives et la correspon-
dance des processus de réorgani-
sation structurelle de l’économie.
Intensification de l’élaboration en
commun de la base juridique de
l’Espace économique commun
(EEC).
2003 – L’Ukraine rejoint le projet
mais son degré d’implication
baisse rapidement.
Août 2006 – L’Union douanière et
l’EEC regroupent la Biélorussie, le
Kazakhstan et la Russie. Le Kirghi-
zistan et le Tadjikistan annoncent
leur intention de rejoindre l’Union
douanière et l’EEC dès que leurs
économies le leur permettront.
6 octobre 2007 – Les dirigeants
de la « troïka » signent un traité
de création d’un territoire douanier
commun et de formation d’une
union douanière.
1er
janvier 2010 – « Démarrage »
de l’Union douanière, formée par
la Biélorussie, le Kazakhstan et la
Russie, qui instaure un tarif doua-
5. Le Courrier de Russie. Douanes et Logistique. Avril 2015. www.lecourrierderussie.com 5
l’Inde et Israël. En outre, la fin de
l’année dernière a vu s’achever le
dernier cycle des négociations sur
l’élaboration d’un accord de libre-
échange avec la république socia-
liste du Vietnam, au cours duquel
toutes les questions importantes ont
été réglées.
Si Oleg Dounaïev ne se hasarde
pas à juger des perspectives d’adhé-
sion en qualité de membre à part
entière de l’Union eurasiatique d’un
État ne faisant pas partie de la CEI,
il est néanmoins convaincu que la
réalité objective conduira à mettre
au point de nouveaux formats de
coopération : « Il pourrait s’agir de
statuts de membre associé, d’obser-
vateur ou de partenaire privilégié. »
En outre, compte tenu des positions
économiques stables des entrepre-
neurs turcs sur les marchés des pays
de l’UEEA, l’expert pense que la
Turquie est prête à développer acti-
vement ses relations avec la nouvelle
entité économique internationale.
L’élargissement de l’Union profitera
à tous, étant donné qu’il simplifiera
les échanges commerciaux et le
transport transfrontalier des mar-
chandises et facilitera l’accès aux
marchés. Plus la coopération engen-
drera d’exemples positifs, plus
important sera le nombre de pays
souhaitant renforcer leurs relations
avec l’UEEA par un statut juridique
particulier.
À GRANDS PAS
Les entreprises s’adaptent assez
rapidement aux changements
entraînés par la création de cette
nouvelle entité. Par exemple, lors de
l’entrée en vigueur, le 1er
juillet 2011,
de l’Union douanière et de la sup-
pression des contrôles douaniers aux
frontières intérieures de la Russie,
de la Biélorussie et du Kazakhstan,
la transition vers le nouveau format
de travail s’est faite sans accroc
pour les entreprises, qui s’y étaient
préparées.
« Il y a bien eu, au début, des pro-
blèmes de coopération avec les ser-
vices biélorusses chargés du contrôle
vétérinaire et phytosanitaire mis
en place à la frontière de l’Union
douanière. Mais la situation s’est
rapidement stabilisée », se souvient
Natalia Volguina, directrice des
achats chez AUCHAN Russie.
Les experts distinguent de
nombreux éléments positifs dans
la situation douanière actuelle de
l’UEEA. Ainsi, depuis le 1er
janvier
2014, la déclaration des marchan-
dises au sein de l’Union se fait entiè-
rement par voie électronique, et ce
via 26 centres. Depuis 2012, il est
obligatoire d’informer au préalable
d’un transport de marchandises par
voie routière et, depuis 2014, par
voie ferrée. En outre, les procédures
douanières sont plus rapides et la
réglementation en matière de per-
ception des droits de douane a été
améliorée : le délai de notification
d’un virement sur le compte du Tré-
sor fédéral a été réduit à trois heures.
Alex Gene relève également
la suppression de l’obligation de
présenter une série de documents
à la banque et la classification des
participants aux échanges commer-
ciaux. Selon lui, la réglementation
douanière de l’Union économique
eurasiatique a, de manière générale,
des résultats très positifs : « L’UEEA
a accompli en cinq ans ce qui en a
demandé 25 à l’Union européenne. »
MISER SUR LE DIALOGUE
Malgré ces premiers succès, le
fonctionnement de la nouvelle
union présente encore nombre de
problèmes sur lesquels il faut se
pencher. « L’étape finale de tout
projet lié au commerce extérieur,
nier commun et une nomenclature
unique des échanges commer-
ciaux. Entrée en vigueur du Code
des douanes et de la Commission
de l’Union douanière.
1er
juillet 2011 – Suppression
totale des contrôles douaniers aux
frontières intérieures et, de fait,
achèvement du processus de créa-
tion du territoire douanier commun.
L’Union douanière fonctionne
désormais sous tous ses aspects.
1er
janvier 2012 – Début de la
phase suivante : la formation de
l’Espace économique commun.
On y crée un marché commun de
170 millions de consommateurs
ainsi que des conditions de libre
circulation des marchandises, des
services, des capitaux et de la
main-d’œuvre. Entrée en vigueur
de la Cour de la CEEA. Les États
et les autres acteurs économiques
peuvent s’adresser à elle en cas
de discrimination et de violation
des règles de concurrence et des
conditions égalitaires de conduite
des affaires.
1er
février 2012 – La Commission
économique eurasiatique rem-
place la Commission de l’Union
douanière en qualité d’organe
permanent de réglementation de
l’Union douanière et de l’EEC ; les
États lui transfèrent une partie de
leurs compétences nationales.
29 mai 2014 – Les présidents bié-
lorusse, kazakh et russe signent
un accord de création d’une nou-
velle union d’intégration : l’Union
économique eurasiatique (UEEA).
1er
janvier 2015 – Entrée en
vigueur de l’UEEA, le projet
d’intégration le plus ambitieux
en Eurasie. Au début de l’année
également, l’Arménie adhère à
l’Union mais, jusqu’à la fin de
l’année 2015, elle sera repré-
sentée auprès de l’EEC par trois
membres, ne possédant qu’une
voix pour trois et n’étant investis
d’aucune sphère de compétence.
Le PIB par habitant dans les États-
membres de l’UEEA s’élève à 14 100
dollars, contre 10 500 dollars
dans le monde.
Au sein de l’Union économique eura-
siatique, la mise en commun des actifs
utilisés pour le transport ferroviaire des
conteneurs de grand tonnage permet la
création de la Société unie de transport
et de logistique (OTLK), opérateur unique
chargé de l’organisation du transport
ferroviaire de conteneurs dans les États-
membres de l’UEEA.
La réalisation de ce projet permettra
d’assurer, à l’horizon 2020, un volume de
transport de 4,2 millions EVP (équiva-
lent vingt pieds), dont jusqu’à un million
proviendra du transit. Le chiffre d’affaires
de la Société unie s’élèvera à 4,3 milliards
de dollars ; le volume cumulé des inves-
tissements dans l’économie des trois pays
dépassera les 6 milliards de dollars.
Ce service unifié, proposé aux clients sur
le territoire de l’Union, permettra, d’ici
2020, d’augmenter les seuls volumes
de transport transitaire de conteneurs
jusqu’à un million EVP et de réorienter
vers l’entreprise russo-biélorusso-kazakhe
jusqu’à 2 % de l’ensemble du transport
eurasiatique par conteneurs.
PIB
3,2%
23,2%
22,4%
12,3%
38,9%
UEEA
UE
États-
Unis
Chine
Reste du
monde
Source : revue de la Commission économique
eurasiatique « Union économique eurasiatique.
Questions et réponses. Chiffres et faits » (2014)
6. 6 Le Courrier de Russie. Douanes et Logistique. Avril 2015. www.lecourrierderussie.com
QUE FAUT-IL SAVOIR LORSQUE
L’ON ENTRE SUR LE MARCHÉ
RUSSE DE LA LIVRAISON ?
En arrivant sur le marché russe, l’une des
premières tâches d’un vendeur à distance
occidental consiste à mettre en place une
logistique efficace. Et, quelle que soit la
méthode qu’il choisit – créer son propre
service de livraison ou recourir à un sous-
traitant,– le commerçant doit comprendre
précisément les spécificités du marché russe
de la livraison.
La Russie présente en effet, pour les entre-
prises, plusieurs éléments extrêmement
importants qui diffèrent totalement de ce
qui se fait en Occident :
• En premier lieu, en Russie, la majorité des
achats en ligne s’effectuent en liquide. Les
gens craignent en effet souvent de payer à
la commande : ils veulent d’abord voir et
essayer la marchandise pour, ensuite, ne
l’acheter que si elle leur convient. Les maga-
sins en ligne répondent à ces attentes. Aussi
la première chose à faire, pour tout vendeur
européen qui s’implante en Russie, est-elle
d’assimiler toutes les normes et lois relatives
aux procédures de paiement.
• Autre particularité russe : la possibilité de
n’acheter effectivement qu’une partie de la
commande. Je pense que si les consom-
mateurs occidentaux pouvaient essayer ou
renvoyer partiellement une commande dès
après la réception, ils seraient aux anges ! En
Russie, cette pratique est déjà devenue de
facto une norme dans le secteur : il est rare
que quelqu’un paie des chaussures ou des
vêtements commandés sur Internet avant de
les avoir essayés.
• Par ailleurs, il est important de comprendre
que les délais de livraison ne peuvent pas
être les mêmes qu’en Europe, pour la simple
et bonne raison que, la Russie étant un
pays immense, il est la plupart du temps
physiquement impossible d’y assurer une
livraison d’une ville à une autre en une seule
journée. Autrement dit, il faut faire preuve de
réalisme lorsque l’on planifie ses indices clés
de performance régionaux.
• Enfin, toutes ces caractéristiques exigent
un important soutien IT, que les systèmes
occidentaux, non adaptés aux réalités russes,
ne peuvent pas garantir. Ces systèmes
doivent être mis au point sur place. La durée
et la complexité de ce processus expliquent
pourquoi la majorité des entreprises préfèrent
externaliser leur service de livraison.
Informations sur l’entreprise
MaxiPost est un des leaders du marché russe
de la livraison dans le domaine de l’e-com-
merce. Nous offrons aux magasins en ligne
une gamme complète de services, notam-
ment le stockage de la commande pendant
la période de livraison, le choix de la date et
du délai de livraison, la livraison à domicile
avec essayage et réception du paiement en
liquide ou par carte bancaire.
MaxiPost livre des colis dans plus de 100
villes de Russie et possède des filiales dans
11 d’entre elles. Le pourcentage de paiement
des commandes atteint au moins 95 % de
tous les envois. Environ 6 000 colis sont
livrés chaque jour. L’entreprise compte, parmi
sa clientèle, des marques aussi célèbres
qu’Île de Beauté, Groupon, Décathlon, Atlas
for Man, Mascotte, Westwing, Toy.ru, TV Sale,
Red Cube, etc.
Alexeï Pryguine, directeur général de MaxiPost
www.maxi-post.ru, tél. : +7 495 789-91-50
c’est l’accomplissement des forma-
lités douanières, rappelle Evguenia
Danilina, directrice commerciale du
holding douanier Targo. C’est à ce
moment précis que se révèlent tous
les défauts et imperfections. Et il
faut savoir que ce processus com-
mence bien avant l’entrée effective
des marchandises, en particulier
dans le cas des équipements tech-
niques. »
La conjoncture actuelle vient
ajouter des difficultés à des procé-
dures déjà compliquées : l’insta-
bilité des taux de change, l’aug-
mentation significative du coût
des livraisons dans leur équivalent
en roubles et la cherté des crédits
d’acquisition d’équipement obligent
les entreprises à revoir leurs projets
à long terme. Ce qui ne manquera
pas d’entraîner une diminution
considérable des importations.
Pourtant, Evguenia Danilina est
persuadée que, si les sanctions
sont maintenues, d’autres pays
viendront rapidement occuper la
place des exportateurs européens
sur le marché russe. « L’expérience
et la pratique montrent qu’après
l’accalmie, les volumes de livrai-
sons commenceront à croître, que
ce soit dans l’alimentation ou dans
les équipements industriels, estime
Mme Danilina. Seules les entre-
prises qui réduiront leurs frais au
maximum et offriront un niveau
élevé de service ainsi que des solu-
tions optimales aux membres de
l’Union pourront traverser digne-
ment la crise et y survivre. » À l’en
croire, le nouveau Code des douanes
pourrait grandement contribuer à la
solution : « Les sociétés ont besoin
de règles claires et précises mais,
malheureusement, la base juri-
dico-normative actuelle complique
considérablement le transport des
marchandises étrangères. »
Natalia Volguina est du même
avis : « Il est primordial d’introduire
le nouveau Code des douanes, mais
beaucoup de ses points sont à revoir.
Il faut par exemple diminuer les
renvois aux législations nationales
des pays de l’Union douanière. »
Alex Gene est convaincu que le
nouveau code résoudra effective-
ment de nombreux problèmes. Ce
dernier devrait notamment per-
mettre de poursuivre la simplifi-
cation des procédures douanières,
notamment grâce au mécanisme
de « fenêtre unique », qui offre la
possibilité d’assurer la légalité du
commerce tout en garantissant la
sécurité des citoyens.
Toutefois, les experts attendent
avant tout de ce document qu’il
fasse évoluer les relations entre
les entreprises et les douanes : on
espère qu’à côté de leur fonction
répressive, ces dernières assureront
aussi un accompagnement des
entreprises, visant à accroître leur
efficacité. Nous verrons très bientôt
comment cela se traduira dans la
pratique : le document devrait être
entériné dès cette année pour entrer
en vigueur le 1er
janvier 2016. Mais
le travail ne s’arrêtera pas là. Au
sein de la Commission économique
eurasiatique travaillent actuelle-
ment plus de 18 comités consultatifs,
auxquels participent des repré-
sentants des organes étatiques et
des communautés des affaires des
quatre pays. Les divers problèmes et
leurs solutions y sont abordés sous
la supervision des vice-Premiers
ministres et, selon l’importance et
la complexité de la question, sont
ensuite portés à l’attention des
Premiers ministres, voire des prési-
dents des États-membres. Au fond,
toute l’économie de l’Union est
créée « à partir de zéro » : des règles
communes sont instaurées pour
les marchés des pays participants,
qu’elles concernent la production
d’alcool, l’électricité ou l’industrie
pharmaceutique.
Élément important : les chefs
d’entreprises apportent eux-mêmes
de nombreuses corrections aux nou-
veautés déjà en place – une preuve
que le dialogue fonctionne bien au
sein de l’Union économique eurasia-
tique.
L’élargissement de l’Union profitera à
tous, étant donné qu’il simplifiera les
échanges commerciaux et le transport
transfrontalier des marchandises et
facilitera l’accès aux marchés
7. Le Courrier de Russie. Таможня и Логистика. Апрель 2015. www.lecourrierderussie.com 7
ЕКАТЕРИНА БЕРЛОВА,
РУСИНА ШИХАТОВА
Экономисты уверены, что ЕАЭС,
объединивший Россию, Беларусь,
Казахстан и Армению, явля-
ется отличным инструментом
для привлечения иностранных
инвестиций: благодаря объ-
единению потенциалов четы-
рех стран снижаются издержки,
упрощается логистика, открытые
границы обеспечивают приток
высококвалифицированной и
недорогой рабочей силы. Логи-
стические компании возлагают
особые надежды на ЕАЭС: именно
они одними из первых смогут
воспользоваться преимуществами
интеграции. Le Courrier de Russie
представляет вашему вниманию
мнения экспертов.
ОБЪЕДИНЕНИЕ ПОТЕНЦИАЛОВ
Главная цель Единого экономиче-
ского пространства – получение
синергетического эффекта от объ-
единения потенциалов: работая
вместе, каждый участник альянса
получает больше, чем получил бы
в отдельности. Согласно расче-
там по межотраслевому балансу,
совокупный интеграционный
эффект ЕАЭС за 10 лет может со-
ставить от 17 до 20% дополнитель-
ного прироста ВВП для каждой из
стран-членов Таможенного союза.
В сумме это составит около 700
млрд долларов США.
Как полагает председатель Ко-
митета по логистике Торгово-про-
мышленной палаты Российской
Федерации Олег Дунаев, создание
Евразийского экономического со-
юза не ориентировано исключи-
тельно на привлечение финансо-
вых средств из-за рубежа. «Задача
ЕАЭС – прежде всего, в выстра-
ивании эффективных торговых и
производственных кооперацион-
ных связей, развитие которых по-
зволит добиваться более высоких
темпов экономического роста, –
считает эксперт. – Что касается
логистики, то в перспективе ЕАЭС
открывает новые возможности
ЧТО НУЖНО ЗНАТЬ, ВЫХОДЯ
НА РОССИЙСКИЙ РЫНОК
КУРЬЕРСКОЙ ДОСТАВКИ?
Один из первых вопросов, который решает
каждый приходящий в Россию западный интер-
нет-магазин, – это налаживание эффективной
логистики. Каким бы путем ни пошел ритейлер:
через создание собственной курьерской службы
или же через подрядчика, – ритейлер должен
четко понимать специфику российского рынка
курьерской доставки.
Есть несколько принципиально важных для
бизнеса моментов, которые радикально от-
личаются от западных стандартов.
• Большинство онлайн-покупок в России
оплачивается наличными. В отличие от Европы,
в нашей стране люди часто боятся предоплаты
и хотят сначала увидеть товар, примерить
его, а лишь потом оплатить, если понравится.
Интернет-магазины идут навстречу таким по-
купателям. Поэтому первое, что предстоит лю-
бому европейскому ритейлеру в России, – это
освоить процесс инкассации в соответствии со
всеми нормами и законами.
• Другая особенность – это возможность
частичного выкупа заказа. Думаю, что, если бы
кто-то рассказал западным пользователям о
возможности примерки или частичного возвра-
та заказа непосредственно при получении, они
бы умерли от счастья! В России такая практика
уже de facto является стандартом для отрасли:
обувь и одежду в онлайн-магазинах здесь
редко кто покупает без предварительной
примерки.
• Важно понимать, что сроки доставки товаров
не могут быть такими же, как в Европе, исклю-
чительно потому, что Россия – очень большая
страна, и доставить товар из одного города в
другой в течение дня чаще всего физически
невозможно. А значит, планируя региональные
KPIs, нужно мыслить реалистично.
• И наконец, все эти особенности требуют
серьезной ИТ-поддержки, которую западные
специализированные системы, не адаптиро-
ванные к российским реалиям, обеспечить не
могут, поэтому их нужно серьезно дорабаты-
вать. Это процесс сложный и долгий, поэтому
большинство компаний предпочитает отдавать
доставку на аутсорсинг.
Информация о компании
МаксиПост – один из лидеров российского
рынка курьерской доставки для электронной
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услуг для интернет-магазинов, включая хране-
ние на период доставки, согласование даты и
времени доставки, доставку заказов до двери
покупателя с примеркой и приемом платежа
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Groupon, Декатлон, Atlas for Man, Mascotte,
Westwing, Toy.ru, TV Sale, Красный куб и др.
Алексей Прыгин, генеральный директор
МаксиПост
www.maxi-post.ru, тел. +7 495 789 9150
Безграничная
экономика
1 января 2015 года начал функционировать Евразийский
экономический союз (ЕАЭС) – самый амбициозный
интеграционный проект в современной Евразии.
8. 8 Le Courrier de Russie. Таможня и Логистика. Апрель 2015. www.lecourrierderussie.com
ние барьеров доступа на рынки.
Если количество положительных
примеров сотрудничества будет
множиться, то и количество же-
лающих юридически закрепить
особый статус отношений с ЕАЭС
будет расти.
СЕМИМИЛЬНЫМИ ШАГАМИ
К любым изменениям в рамках
становления Евразийского эко-
номического союза бизнес при-
спосабливается довольно быстро.
Например, с 1 июля 2011 года,
когда начал функционировать Та-
моженный союз и был снят тамо-
женный контроль на внутренних
границах между Россией, Белорус-
сией и Казахстаном, компании,
готовые к этому, легко перестрои-
лись на новый формат работы.
«На первых этапах были опре-
деленные трудности во взаимо-
действии со службами ветеринар-
ного и фитосанитарного контроля
Республики Беларусь, который
также был вынесен на границу
Таможенного союза. Но впослед-
ствии ситуация стабилизирова-
лась», – вспоминает директор по
закупкам компании «АШАН-Рос-
сия» Наталья Волгина.
Комментируя сегодняшнюю
таможенную ситуацию в ЕАЭС,
эксперты отмечают немало поло-
жительных моментов. Так,
с 1 января 2014 года декларирова-
ние товаров внутри ЕАЭС на 100%
происходит в электронной форме,
реализацию технологии удален-
ного выпуска обеспечивают 26
центров электронного деклариро-
вания. Также с 2012 года действует
обязательное предварительное
информирование в отношении
товаров, перемещаемых автомо-
бильным транспортом, а с 2014 –
и железнодорожным. Кроме того,
сократилось время прохождения
таможенных процедур, более со-
вершенным стал порядок взи-
мания таможенных платежей:
сроки доведения информации о
поступлении денежных средств
на счет Федерального казначей-
ства сократились до 3 часов.
Алекс Жен отмечает также от-
каз от требования представлять
ряд документов в банк и катего-
рирование участников внешне-
экономической деятельности. В
целом результаты деятельности
Евразийского экономического
союза в сфере таможенного регу-
лирования г-н Жен обозначает
вполне емко: «Вы в ЕАЭС всего за
для развития этой отрасли».
Однако рано еще говорить о
том, как именно будет отражаться
вступление в ЕАЭС на экономи-
ке отдельных стран-участниц.
«Средневзвешенная ставка
таможенной пошлины в Арме-
нии составляет 2,7%, тогда как в
таможенном союзе – 6,9%, – напо-
минает таможенный атташе при
Посольстве Франции в Москве
Алекс Жен. – Вероятно, тариф
Армении будет пересмотрен в
сторону повышения, чтобы со-
ответствовать тарифу Союза, что
сделает более дорогим импорт из
третьих стран». Те же шаги потре-
буется предпринять и Киргизии,
чье вступление в Союз ожидается
в 2015 году.
Впрочем, новое экономиче-
ское пространство представляет
интерес не только для стран
бывшего СССР. Уже сегодня более
30 государств и международных
организаций выразили интерес к
созданию зоны свободной тор-
говли (ЗСТ) с Евразийским эконо-
мическим союзом. Пресс-служба
Евразийской экономической
комиссии сообщила, что пере-
говоры об этом ведутся с Егип-
том, Индией и Израилем. Кроме
того, в конце прошлого года был
завершен последний раунд пере-
говоров по разработке Соглаше-
ния о ЗСТ с Социалистической
Республикой Вьетнам, в рамках
которого были урегулированы все
принципиальные вопросы.
Олег Дунаев не решается су-
дить о перспективах вхождения
в Евразийский союз на правах
полномочного члена какого-ли-
бо государства не из числа стран
СНГ. Однако он уверен, что объ-
ективная реальность приведет
к выработке новых форматов
взаимодействия: «Это может быть
статус ассоциированного члена,
наблюдателя или привилегиро-
ванного партнера». Кроме того,
учитывая устойчивые экономиче-
ские позиции турецких предпри-
нимателей на рынках отдельных
стран ЕАЭС, эксперт делает вывод
о готовности Турции активно
развивать отношения с новым
международным экономическим
субъектом. Расширение списка
государств-участников Союза при
этом будет на руку всем, посколь-
ку повлечет за собой упрощение
процедур ведения внешнетор-
говых операций, перемещения
грузов через границу и сниже-
ВВП на душу населения в государ-
ствах-членах ЕАЭС составляет 14,1
тыс. долларов США, тогда как в
мире в целом – 10,5 тыс. долларов
США.
В Евразийском экономическом
союзе путем объединения активов
задействованных в железнодорож-
ных перевозках крупнотоннажных
контейнеров создается
Объединенная транспортно-
логистическая компания
(ОТЛК) – единый оператор органи-
зации железнодорожных перевозок
контейнеров государств – членов
ЕАЭС. Реализация проекта ОТЛК
позволит обеспечить к 2020 году
объем перевозок в размере 4,2
млн ДФЭ (двадцатифутовый экви-
валент), из которых до 1 млн ДФЭ
будет привлечено за счет транзита.
Выручка объединенной компании
составит 4,3 млрд долларов;
накопленный объем инвестиций
в экономику трех стран превысит
6 млрд долларов.
Предоставление клиентам единой
сквозной услуги на территории
Союза позволит к 2020 году увели-
чить объемы транзитных перево-
зок только контейнерных грузов
до 1 млн ДФЭ (двадцатифутовый
эквивалент) и к 2020 году
переориентировать на российско-
белорусско-казахстанскую компа-
нию до 2% всего евро-азиатского
контейнерного транзита.
ВВП
3,2%
23,2%
22,4%
12,3%
38,9%
ЕАЭС
ЕС
США
Китай
Другие
страны
мира
Источник: издание Евразийской экономической
комиссии «Евразийский экономический союз.
Вопросы и ответы. Цифры и факты » (2014 год)
9. Le Courrier de Russie. Таможня и Логистика. Апрель 2015. www.lecourrierderussie.com 9
ХРОНОЛОГИЯ
29 марта 1994 года – пре-
зидент Республики Казахстан
Нурсултан Назарбаев впервые
выдвигает идею формирования
Евразийского союза государств во
время выступления в Московском
государственном университете им.
М. В. Ломоносова. В основе идеи
лежит разработанный казахстан-
ским лидером масштабный проект
интеграции новых независимых
государств на качественно новой,
прагматичной и взаимовыгодной
экономической основе.
Январь 1995 года – Беларусь,
Казахстан и Россия подписыва-
ют Соглашение о Таможенном
союзе. Так начинается сближение
евразийских государств. Вскоре
к договоренностям «таможенной
тройки» присоединяются Кыргыз-
стан и Таджикистан.
2000 год – создается новая
интеграционная структура –
Евразийское экономическое
сообщество, – нацеленная на
более тесное сотрудничество на
основе унификации нормативной
базы и согласования процессов
структурной перестройки экономи-
ки. Активизируется совместная ра-
бота по формированию правовой
базы Единого экономического
пространства (ЕЭП).
2003 год – к работе подключается
Украина, но вскоре вовлеченность
страны идет на убыль.
Август 2006 года – работа по
формированию Таможенного
союза и ЕЭП концентрируется в
рамках Беларуси, Казахстана и
России. Кыргызстан и Таджикистан
заявляют о намерении подключить-
ся к формированию Таможенного
союза и ЕЭП по мере готовности
экономики.
6 октября 2007 года – лидеры
интеграционной «тройки» под-
писывают Договор о создании
Единой таможенной территории и
формировании Таможенного союза.
1 января 2010 года – «стартует»
Таможенный союз Беларуси, Казах-
стана и России, в рамках Союза
установлены единый таможенный
тариф и единая номенклатура
внешнеэкономической деятельно-
сти, действует Таможенный кодекс
и Комиссия Таможенного союза.
1 июля 2011 года – полностью
снят таможенный контроль на
внутренних границах и, таким об-
разом, завершено формирование
единой таможенной территории.
Таможенный союз работает в
полноформатном режиме.
1 января 2012 года – начинается
следующий этап – формирование
Единого экономического простран-
ства. В ЕЭП создаются единый ры-
нок в 170 миллионов потребителей,
условия для свободного передви-
жения товаров, услуг, капитала и
рабочей силы. Начинает работать
Суд ЕврАзЭС, обращаться в ко-
торый по всем фактам, связанным
с дискриминацией, нарушением
правил конкуренции и равных
условий ведения бизнеса, могут не
только государства, но и участники
экономической деятельности.
1 февраля 2012 года – Комиссию
Таможенного союза заменяет
Евразийская экономическая ко-
миссия – постоянно действующий
регулирующий орган Таможенного
союза и ЕЭП, которому государства
передают часть национальных
полномочий.
29 мая 2014 года – президенты
Беларуси, Казахстана и России
подписывают договор о создании
нового интеграционного объедине-
ния – Евразийского экономического
союза (ЕАЭС).
1 января 2015 года – начинает
функционировать ЕАЭС – самый
амбициозный интеграционный
проект в современной Евразии.
Также в начале года к Союзу при-
соединяется Армения, однако до
конца 2015 года она представлена
в коллегии ЕЭК тремя членами,
обладающими одним голосом, без
закрепления за ними сфер ведения.
5 лет прошли тот путь, на преодо-
ление которого у нас в Евросоюзе
ушло 25 лет».
СТАВКА НА ДИАЛОГ
Несмотря на первые успехи, в
функционировании нового Союза
по-прежнему остается немало
узких мест, требующих дальней-
шей проработки. «Завершающим
этапом при реализации любого
внешнеторгового проекта является
таможенное оформление, – напо-
минает коммерческий директор
Таможенного холдинга «Группа
Тарго» Евгения Данилина. – Имен-
но в этот момент проявляются
все недоработки и нестыковки,
которые были допущены ранее,
причем этот процесс начинается
задолго до фактического ввоза то-
варов, в особенности это касается
технологического оборудования».
В текущих условиях и без того
непростые процессы усложняются
новыми факторами: нестабиль-
ность курсов валют, существенное
удорожание поставок в рублевом
эквиваленте, «дорогие» кредит-
ные деньги на приобретение
оборудования заставляют компа-
нии пересматривать свои долго-
срочные планы по реализации
проектов. Это, несомненно, ведет
к существенному сокращению
импорта. Однако Евгения Дани-
лина уверена, что, если санкции
не будут сняты, место западных
поставщиков на российском
рынке в скором времени займут
импортеры из других стран. «По-
сле затишья, как показывают наш
опыт и практика, рынок начнет
наращивать объемы поставок,
причем неважно, будет ли это
продовольствие или промышлен-
ное оборудование, – считает г-жа
Данилина. – Достойно пройти
кризис и выжить смогут лишь те
компании, которые максимально
снизят издержки, предложат вы-
сокий уровень сервиса и опти-
мальные решения участникам
внешнеэкономической деятель-
ности». Решением, по словам
г-жи Данилиной, во многом
сможет стать новый Таможенный
кодекс: «Бизнесу необходимы
четкие и понятные правила, но,
к сожалению, существующая
сейчас нормативно-правовая база
значительно усложняет поставки
товаров от иностранных постав-
щиков».
С этим мнением соглашается
и Наталья Волгина: «Введение
нового Таможенного кодекса не-
обходимо, но многие его пункты
стоит доработать, – полагает
она. – Например, необходимо
уменьшить количество отсылок
к национальным законодатель-
ствам стран Таможенного союза».
Алекс Жен уверен, что новый
Таможенный кодекс действи-
тельно решит многие проблемы.
Ожидается, что с введением этого
документа продолжится упро-
щение таможенных процедур, в
том числе с помощью механизма
«одно окно», что обеспечит равно-
весие между интересами легаль-
ной торговли и безопасностью
граждан.
Однако главное, чего ждут
эксперты от нововведения, – это
изменение схемы отношений
между бизнесом и таможней:
предполагается, что послед-
няя будет не только выполнять
репрессивную функцию, но и
сопровождать предприятия с
целью повышения их эффектив-
ности. Как это будет реализовано
на практике, мы увидим совсем
скоро: утверждение документа
состоится уже в текущем году, а
введение в действие – с 1 января
2016 года. Впрочем, на этом рабо-
та не закончится. В Евразийской
экономической комиссии сейчас
работает больше 18 Консульта-
тивных комитетов с участием
представителей государственных
органов и бизнес-сообществ всех
четырех стран. Обсуждаемые за-
дачи и их решение курируются
вице-премьерами и, в зависимо-
сти от степени важности и слож-
ности вопроса, выносятся далее
на уровень премьер-министров и
даже президентов стран-участниц
ЕАЭС. По сути, вся экономика
Союза формируется с нуля: уста-
навливаются общие правила для
рынков стран-участниц, будь то
алкогольная продукция, электро-
энергетика или фармацевтика.
Важно, что многие правки в
уже проверенные на практике
нововведения вносят сами пред-
ставители бизнеса. Это говорит о
том, что в Евразийском экономи-
ческом союзе эффективно работа-
ет такой формат, как диалог.
10. 10 Le Courrier de Russie. Douanes et Logistique. Avril 2015. www.lecourrierderussie.com
Благодаря этому слиянию AGS
Froesсh заняла лидирующие пози-
ции на российском рынке между-
народных переездов. С момента
открытия филиал удвоил свой
оборот и приобрел обширную базу
постоянных клиентов. Сегодня
наша компания располагает 2 500
кв. м складских помещений и
осуществляет более 1 800 перевозок
имущества в год.
AGS Froesсh Russia специализи-
руется на организации междуна-
родных и внутренних переездов,
в которых Москва выступает в
качестве пункта отправки или на-
значения.
Среди наших клиентов –
дипломаты, послы, управляющие
и сотрудники западных компаний,
переезжающие в Россию, или рос-
сийские компании, осуществляю-
щие офисный переезд.
Наша московская команда
насчитывает 40 опытных специ-
алистов, которые координируют
процесс переезда и владеют фран-
цузским, русским, английским,
испанским, итальянским или не-
мецким языками. Мы предлагаем
широкий спектр услуг по перевозке
любой сложности с учетом нужд
клиента. Осуществляем упаковку
имущества клиента с использова-
нием специальных материалов,
оформление всех административ-
ных и таможенных формальностей,
организуем дорожную, железнодо-
рожную, морскую или авиацион-
ную перевозку, растаможивание
груза по прибытию, обеспечение
безопасности и хранения имуще-
ства во время транзитной фазы,
распаковку и монтаж имущества
по новому адресу клиента.
Международная сеть, в которую
входит филиал AGS Group, состоит
из 128 представительств в разных
уголках мира. Эта структура следу-
ет жестким стандартам качества и
гарантирует глобальный контроль
и непрерывность перевозок на-
чиная с момента отправки груза и
вплоть до конечного пункта назна-
чения. Это позволяет нам обеспе-
чивать стабильно высокий уровень
сервиса по всему миру.
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Grâce à la fusion des deux acteurs,
AGS Froesch Russie fait partie des
leaders du déménagement interna-
tional en Russie. Depuis son implan-
tation, la filiale y a ainsi doublé son
chiffre d’affaires et est parvenue à
se doter d’une base solide de clients
fidèles. Notre entreprise compte
aujourd’hui 2 500 m2
de surface
d’entreposage et effectue plus de
1 800 déménagements par an.
AGS Froesch Russie est spécialisée
dans les déménagements internatio-
naux et domestiques, avec Moscou
pour point de départ ou destination.
Parmi nos clients, nous comptons
principalement des diplomates,
ambassadeurs, employés et diri-
geants d’entreprises étrangères qui
s’installent en Russie ou des compa-
gnies russes qui déménagent leurs
bureaux.
Notre équipe compte à Moscou 40
employés expérimentés qui accom-
pagnent l’ensemble du processus en
français, russe, anglais, espagnol,
italien ou allemand. Nous propo-
sons une gamme variée de services –
du simple déménagement aux me-
sures adaptées aux besoins du client.
Nous nous chargeons ainsi de l’em-
ballage des effets du client avec du
matériel spécifique, des formalités
administratives et douanières, du
transport par voies routière, ferrée,
maritime ou aérienne, des formali-
tés de dédouanement à l’arrivée, de
la sécurité et du stockage des biens
lors des phases transitoires, ainsi
que du déballage et du remontage
des effets dans le nouveau domicile
du client.
Le réseau international dont fait
partie la filiale d’AGS Group com-
porte 128 filiales réparties à travers le
monde. Ce réseau a défini des procé-
dures strictes de qualité et garantit un
contrôle global et continu des mouve-
ments, depuis le point de départ de la
livraison jusqu’à sa destination finale,
ce qui assure une qualité de service
homogène et de haut niveau partout
dans le monde.
AGS Froesch Russie : À la pointe du
déménagement international en Russie
AGS Froesсh Russia: на пике
международных переездов в России
Компания AGS Froesсh Russia была основана
1 января 2006 года в результате слияния двух
компаний: французской группы AGS, работавшей
на российском рынке с 1998 года, и немецкой
Froesсh, присутствовавшей в России с 1982 года. Оба
предприятия специализировались на организации
переездов и дополняли друг друга в плане
географического присутствия и спектра услуг.
AGS Froesch Russie est née le 1er
janvier 2006 de la fusion
de deux entreprises de déménagement qui se complétaient
par leur présence géographique et leur offre de service – le
groupe français AGS, présent en Russie depuis 1998, et le
groupe allemand Froesch, implanté depuis 1982.
11.
12. 12 Le Courrier de Russie. Douanes et Logistique. Avril 2015. www.lecourrierderussie.com
Christophe Menivard : « En Russie,
il n’y a pas de demi-mesure »
Le Courrier de Russie : FM Logistic est
présent en Russie depuis 1994. Comment les
priorités de développement de la société ont-
elles évolué depuis votre implantation ?
Christophe Menivard : Nous
sommes arrivés en Russie pour
accompagner l'implantation de l'un
de nos clients : le groupe Mars. Puis,
nous avons rapidement développé
nos activités à Moscou en construi-
sant nos propres entrepôts et en
mettant en place notre modèle. Nous
employons aujourd'hui plus de 8 000
collaborateurs en Russie, de Moscou
à Vladivostok, et leur nombre est en
constante progression.
LCDR : Qu’est-ce qui est le plus important
pour la compagnie après 20 ans d'existence
en Russie ?
C. M. : Au-delà de nos partenariats
historiques, nous apportons une
attention très particulière à nos
hommes en investissant tous les ans
de façon significative dans la forma-
tion. Certains de nos employés ont
entre 10 et 20 ans d’ancienneté.
LCDR : À quels risques majeurs la société
a-t-elle été confrontée ?
C. M. : FM Logistic a déjà traversé
des périodes difficiles, notamment
les crises économiques de 1998 et
2009. Mais le potentiel d'adaptation
de notre modèle nous a permis de
survivre à ces périodes délicates et
tourmentées. La preuve : au cours
de ces cinq dernières années, nous
avons triplé notre chiffre d’affaires
et doublé notre personnel en Russie.
Il en va de même aujourd'hui. Si la
conjoncture économique actuelle
nous contraint à prendre des
mesures d'austérité – nous venons
par exemple de fermer notre bureau
de représentation dans le centre de
Moscou, – nous continuons néan-
moins en parallèle à développer nos
activités. Nous venons par exemple
de signer un contrat de trois ans
avec un groupe qui travaille dans le
domaine de l’industrie et de l’élec-
tronique. Derrière chaque crise se
cachent toujours des opportunités. À
nous de les saisir.
LCDR : Quelles sont les innovations que FM
Logistic a introduites en Russie ?
C. M. : Nous avons construit en 1998
un premier bâtiment de classe A,
qui est aujourd’hui un standard du
marché russe. Nous avons égale-
ment beaucoup investi dans les
nouvelles technologies : nous étions
les premiers à exploiter les cha-
riots préparateurs de commandes à
l’unité et les premiers à adapter cette
technologie à des fourches-peseuses
pour la préparation des colis. Ces
dernières années, nous avons mis en
place une politique « verte », qui se
traduit, entre autres, par l'utilisa-
tion de lampes LED pour l’éclairage
de nos entrepôts et par le tri de nos
déchets. Nous réduisons aussi les
émissions de CO2
grâce à un système
d’optimisation des flux de trans-
port – le pooling.
Il est fondamental pour nous de
continuer à investir dans l’innova-
tion. Nous travaillons actuellement
sur des projets de mécanisation et
d’automatisation. De plus, notre
futur entrepôt de Dmitrov, de
140 000 m2
, se prépare pour la certi-
fication LEED. Il s’agira de notre plus
grand entrepôt – non seulement en
Russie, mais dans le monde entier.
LCDR : Venons-en à vous. Comment vous
êtes-vous retrouvé en Russie et quelles ont
été vos premières impressions ?
C. M. : Je suis arrivé à Moscou en
2007, complètement par hasard, et
me voilà désormais directeur général
de FM Logistic Russie depuis un
peu plus de trois ans. J’ai tout de
suite aimé la grandeur du pays et ce
sentiment que tout y est possible. Je
suis fasciné par tout ce que la Russie
m'apporte en termes de possibilités
de développement tant professionnel
que personnel. Ici, il n’y a pas de
demi-mesure : soit vous prenez une
bonne décision et vous obtiendrez
de très bons résultats, soit il s’agit
d’une décision peu pertinente et
vous obtiendrez de mauvais résultats.
LCDR : Et en ce qui concerne les Russes ?
C. M. : Je me rappellerai toute ma
vie mes premiers pas en Russie : les
travailleurs baissaient la tête quand
je passais ! Tout est cependant devenu
rapidement différent après cette
période de défiance et de froideur. Les
Russes ont une volonté et une abné-
gation extraordinaires, et croient
fondamentalement à l’esprit d’équipe.
LCDR : Qu’est-ce qui vous plaît le plus en
Russie ?
C. M. : L’intensité qui y règne. Il y a
tellement de choses qui se passent
en permanence, et à toute vitesse :
l'évolution de l’ensemble des villes
du pays, de la législation et du busi-
ness. À Moscou, j’ai vu le parc Gorki
se transformer complètement, j’ai
vu les horodateurs apparaître, j’ai
vu naître l'interdiction de fumer
dans les lieux publics... tout cela en
moins de cinq ans. Le pays entier est
en pleine expansion, c’est parfois
fatigant, mais on se sent vivre.
LCDR : Y a-t-il une chose qui ne vous plaît
pas du tout ?
C. M. : L’hiver est trop long, alors
que les enjeux majeurs de l’année
tombent exactement durant cette
période. C’est un véritable défi pour
le secteur logistique, qu’il faut savoir
Le groupe FM Logistic, fondé en France en 1967, est
aujourd’hui implanté dans douze pays, dont le Brésil,
la Chine et la Russie. Rencontre avec Christophe Meni-
vard, directeur général de la filiale russe.
Propos recueillis par RUSINA SHIKHATOVA
gérer intelligemment.
PRÉSENCE EN RUSSIE : 11 PLATEFORMES
DANS LA RÉGION DE MOSCOU
(Dolgoproudny, Tchekhov, Sidorovo, Domodedovo,
Dmitrov, Novokossino, Tomilino, Bykovo)
ET 8 PLATEFORMES EN RÉGIONS
(Saint-Pétersbourg, Ekaterinbourg, Novossibirsk,
Oulianovsk, Samara, Rostov-sur-le-Don,
Khabarovsk, Vladivostok)
13. Le Courrier de Russie. Таможня и Логистика. Апрель 2015. www.lecourrierderussie.com 13
Le Courrier de Russie : FM Logistic при-
сутствует в России с 1994 года. Как ме-
нялись приоритеты развития компании
с течением времени?
Кристоф Менивар: Мы вышли на
российский рынок, чтобы сопро-
водить развитие бизнеса одного из
наших клиентов – группы компа-
ний Mars. Вскоре компания FM
Logistic начала самостоятельную
деятельность в Москве, построила
собственные складские комплексы,
применила свою бизнес-модель.
Сегодня российские подразде-
ления компании от Москвы до
Владивостока насчитывают более
8 000 сотрудников, и их число не-
уклонно растет.
LCDR: Что самое важное для компании
после 20 лет присутствия в России?
К.М.: Во-первых, сохранение
исторически сложившегося со-
трудничества с нашими главными
клиентами. Во-вторых, мы уделя-
ем особенное внимание нашим
сотрудникам и придаем большое
значение обучению, каждый год
выделяя на это существенные
средства. На сегодняшний день
некоторые из них имеют от 10 до
20 лет стажа работы в компании.
LCDR: Каковы главные риски, с которы-
ми пришлось столкнуться компании за
все эти годы?
К.М.: FM Logistic уже преодо-
левала моменты, сложные для
российской экономики, я имею
в виду кризисы 1998 и 2009 годов.
Благодаря высокому потенциалу
адаптации нашей бизнес-модели
мы смогли преодолеть сложные
времена. Доказательство тому: за
последние 5 лет оборот российско-
го филиала компании вырос втрое,
а штат сотрудников удвоился. Мы
продолжаем расти и развиваться,
несмотря на то что сегодня эко-
номическая конъюнктура вынуж-
дает нас экономить – например,
недавно нам пришлось закрыть
представительский офис в центре
Москвы. Вместе с тем мы недавно
подписали трехлетний контракт с
крупной компанией-производите-
лем бытовой техники и электрони-
ки. На самом деле всякий кризис
таит в себе возможности, нужно
лишь уметь воспользоваться ими.
LCDR: Какие инновации компания FM
Logistic внедрила в России?
К.М.: В 1998 году мы построи-
ли первый в стране складской
комплекс класса «А» – теперь это
стандарт российского рынка. Мы
много вкладываем в новейшие
технологии: в частности, мы пер-
выми в стране начали использовать
тележки для поштучного сбора за-
казов и первыми адаптировали эту
технологию для подготовки заказов
с помощью вилочных погрузчиков.
Кроме того, в последние годы в
компании активно работает поли-
тика по экологии, которая пред-
полагает помимо других проектов
освещение наших складов с исполь-
зованием только энергосберегаю-
щих светодиодных ламп, а все отхо-
ды подвергаются сортировке. Также
благодаря системе оптимизации
транспортных потоков (pooling) мы
заботимся о снижении выбросов
углекислого газа в атмосферу.
Для нас важно инвестировать в
новейшие технологии, и мы много
работаем над проектами механиза-
ции и автоматизации рабочих про-
цессов. Кроме того, наш будущий
складской комплекс в Дмитрове,
площадью 140 000 кв. м находится
на стадии прохождения сертифика-
ции LEED. Это будет самый круп-
ный складской комплекс компании
не только в России, но и в мире.
LCDR: Как лично Вы оказались в России и
каковы были Ваши первые впечатления
от страны?
К.М.: Я приехал в Москву в 2007
году абсолютно случайно, и вот
уже более трех лет я здесь, рабо-
таю в должности генерального
директора российского филиала
FM Logistic. Я с первого взгляда
полюбил размах этой страны и до
сих пор очарован возможностями,
которые Россия предоставляет мне
в плане профессионального и лич-
ностного развития. Здесь ничего
не бывает наполовину: если вы
примете правильное решение, то
и результат окажется отличным, а
если решение не совсем удачное,
то и результат будет плохим, тре-
тьего не дано.
LCDR: Что Вы думаете о русских?
К.М.: Я всю жизнь буду помнить
мои первые дни на посту руко-
водителя: поначалу сотрудники
опускали глаза, когда я проходил
мимо... Но через некоторое время
они привыкли ко мне – и чувство
недоверия достаточно быстро
прошло. На мой взгляд, русские
обладают невероятной силой воли,
им присущи самоотверженность и
вера в командный дух.
LCDR: Что Вам нравится в России
больше всего?
К.М.: Царящая здесь интенсив-
ность. В России происходит так
много всего и сразу, причем
перемены касаются как отдельных
городов и страны в целом, так и
законодательства и бизнеса. Парк
Горького буквально на глазах
изменился до неузнаваемости,
городские парковки стали платны-
ми, вступил в силу запрет на ку-
рение в общественных местах… и
все это едва ли не за 5 лет. Страна
сейчас на пике развития, иногда
устаешь от этого ритма, но зато
чувствуешь, что живешь.
LCDR: Есть ли что-то, что Вам в Рос-
сии не нравится?
К.М.: Зима здесь слишком длин-
ная. При этом главный период
для бизнеса приходится как раз на
самое холодное время года! Это не-
простая задача для сектора логи-
стики, и ее решение требует особо
тщательного подхода.
Кристоф Менивар: «В России ничего
не бывает наполовину»
Компания FM Logistic, основанная во Франции в 1967
году, сегодня присутствует в двенадцати странах мира,
включая Бразилию, Китай и Россию. Мы встретились
с генеральным директором российского филиала FM
Logistic Кристофом Мениваром.
Беседовала РУСИНА ШИХАТОВА
ПРИСУТСТВИЕ В РОССИИ:
11 ПЛАТФОРМ В МОСКОВСКОЙ ОБЛАСТИ
(Долгопрудный, Чехов, Сидорово,
Домодедово, Дмитров, Новокосино,
Томилино и Быково)
И 8 ПЛАТФОРМ В РЕГИОНАХ
(Санкт-Петербург, Екатеринбург, Новосибирск,
Ульяновск, Самара, Ростов-на-Дону, Хабаровск,
Владивосток)
www.fmlogistic.ru
+7 495 737 39 55
14. 14 Le Courrier de Russie. Douanes et Logistique. Avril 2015. www.lecourrierderussie.com
Le Courrier de Russie : Selon vous, comment
se portent dans l’ensemble les importations-
exportations depuis six mois ? Comment les
relations douanières entre les pays ont-elles
évolué ?
Andreï Kirienkov : Au fond, rien
n’a changé – hormis le fait que des
sanctions ont été introduites, limitant
l’entrée de marchandises en Russie.
Mais j’attire votre attention sur un
point : les difficultés d’importation en
Fédération de Russie ne concernent
aujourd’hui que les marchandises sous
sanctions.
LCDR : On entend dire que, pour contourner
les sanctions, plusieurs aliments européens
interdits sont désormais importés en Russie
avec la mention « fabriqué en Biélorussie ».
Est-ce vrai ?
A. K. : Oui, et ce n’est un secret pour
personne. La Biélorussie sert offi-
ciellement de pays de transit vers la
Russie. Les aliments européens sont
découpés et emballés dans des usines
locales, autrement dit transformés en
Biélorussie. Devenant ainsi des mar-
chandises produites sur le territoire de
l’Union douanière, ils peuvent circuler
légalement et sans restrictions dans
cette zone.
De façon générale, chaque entre-
prise décide seule de l’intérêt d’impor-
ter des marchandises sous sanctions.
Par exemple, ces derniers temps, nos
échanges commerciaux avec la Macé-
doine, la Serbie et Monaco – en tant
qu’exportateurs de grandes quantités
de fruits et légumes – ont brusquement
augmenté ; alors que ces pays, en réa-
lité, ne disposent même pas d’assez de
terres pour produire les volumes qu’ils
exportent actuellement chez nous…
LCDR : Que pensez-vous du remplacement
des flux de marchandises ? Certains estiment
que l’Asie et l’Amérique latine remplaceront
progressivement l’Europe sur le marché russe
des importations...
A. K. : Cette tendance comporte
des avantages, mais les problèmes
ne changent pas ! Tout d’abord, les
fluctuations du rouble par rapport à
l’euro et au dollar : même avec les
pays asiatiques, les paiements se font
davantage dans ces devises et des
prépaiements sont demandés. En jan-
vier-février 2015, les importations en
Russie de marchandises provenant de
l’étranger lointain ont chuté de 36,9 %
annualisés. Cela concerne l’UE, mais
également les autres pays. La Chine,
particulièrement, a constaté une
diminution du volume de ses échanges
avec la Russie de 36,4 %. Deuxième-
ment : l’allongement des délais de
livraison. À titre de comparaison, le
transport d’une marchandise nécessite
entre cinq et sept jours depuis l’Europe,
jusqu’à un mois depuis la Chine, et de
deux à trois mois depuis l’Amérique
latine. Il est très difficile de faire des
pronostics sur le taux de change lors
de l’achat et de la vente des marchan-
dises. Troisièmement, dans le cas de
certaines marchandises, il est tout
bonnement impossible de fixer un prix
rentable. Je ne me fais pas d’illusions :
l’apparition de nouveaux exportateurs
ne résoudra pas tout immédiatement.
Il faudra du temps pour que toutes les
chaînes se mettent en place. Si une
entreprise russe travaille avec l’Europe,
elle essayera de trouver de nouveaux
partenaires européens – elle peut, par
exemple, importer sa production de
Serbie plutôt que d’Allemagne, car le
coût de revient de la production y est
moins élevé.
On trouve de plus en plus de pro-
duits chinois dans les magasins en
Russie, principalement dans l’alimen-
tation. Mais nos consommateurs ont
certaines traditions alimentaires, et il
est peu probable qu’ils se mettent sou-
dain à raffoler des sauces ou des algues
orientales. Ce sont des produits inhabi-
tuels pour nous, et il est extrêmement
difficile de prévoir une augmentation
de leur consommation.
Dans le même temps, les chances
d’une levée rapide des sanctions sont
minimes : on table plutôt sur 2018. Je
voudrais insister sur le fait que les
entreprises ne doivent pas attendre
la suppression des sanctions. Il vaut
mieux soit s’implanter directement en
Russie, soit modifier l’aspect de son
produit : transformer, par exemple,
ses pommes en marmelades, en jus,
en confitures ou en coulis pour yaourts.
Il faut créer un nouveau marché de
consommation.
LCDR : De quelle façon ?
A. K. : On prépare en ce moment, par
exemple, une loi fédérale sur l’agri-
culture biologique. Ce qui signifie
qu’il faut cultiver bio et soulever la
question du soutien au développe-
ment de cette orientation de l’agri-
culture. L’UE est déjà passée par là et
a de l’expérience dans l’amélioration
de la qualité de ses produits. Il faut
discuter de ces questions, les por-
ter auprès de la Douma d’État. Les
entreprises peuvent agir de façon
autonome ou engager des juristes qui
représenteront leurs intérêts. L’essen-
tiel, c’est de continuer à défendre son
entreprise.
LCDR : Comment les fournisseurs peuvent-ils
développer leur activité dans la conjoncture
actuelle ?
A. K. : Une série d’entreprises touchées
par les sanctions de septembre dernier
sont parvenues, jusqu’à présent, à
mettre leur production à l’abri des
limitations. Les acteurs du marché ont
réussi à obtenir une levée des restric-
tions sur l’importation des aliments
sans lactose. Toutefois, la majorité des
entreprises sont toujours dans l’attente
d’une suppression des sanctions. Il faut
« Chaque entreprise décide seule de
l’intérêt de contourner les sanctions »
Andreï Kirienkov, président
du Comité Douanes/Logis-
tique/Certification de la CCI
France Russie et directeur
général de l’entreprise
Customs Rus, nous parle
des sanctions, du Code des
douanes, du « cap asiatique »
et de la nécessité pour les pe-
tites entreprises de défendre
leurs intérêts.
Propos recueillis par EKATERINA
BERLOVA, traduit par MAÏLIS DESTRÉE
15. Le Courrier de Russie. Douanes et Logistique. Avril 2015. www.lecourrierderussie.com 15
trouver des solutions. Par exemple, si
les importations de viande porcine sont
interdites, on peut toujours importer
des porcs vivants et les abattre dans des
usines locales. La situation est évidem-
ment plus compliquée avec le fromage.
Toutefois, certains producteurs russes
ont réussi à se réorganiser et à occu-
per les places libérées du segment des
fromages à pâte molle.
Par ailleurs, les usines russes en ac-
tivité ont un besoin crucial de matières
premières importées, notamment
celles visées par les sanctions. Il faut
donc s’adresser au gouvernement de la
Fédération de Russie et au ministère
de l’industrie et du commerce pour
qu’ils encouragent et soutiennent les
producteurs russes. Le ministère de
l’industrie et du commerce discute
actuellement de cette question avec les
entreprises.
LCDR : Il est possible que, dans les circons-
tances actuelles, les entreprises ne sachent pas
exactement pour quoi se battre...
A. K. : Mais pour leurs affaires ! Nous
pouvons soit travailler dans les condi-
tions du marché existant, soit créer
notre propre marché. Il s’est déjà for-
mé, chez les entreprises de Russie, une
certaine mentalité de chacun-pour-soi.
Aucune d’entre elles n’est prête à s’unir
à d’autres pour défendre leurs intérêts
aux niveaux politique et économique.
Par ailleurs, vous avez deux niveaux :
d’une part, les grosses entreprises, qui
peuvent se permettre de pratiquer un
lobbying autonome (Siemens, Phillips
ou Schneider Electric, par exemple),
et, de l’autre, les PME, qui se heurtent
à cet égard à l’obstacle financier. Ces
dernières ont bien plus de problèmes et
bien moins de possibilités.
LCDR : Autrement dit, tous les discours du
gouvernement sur les associations d’entre-
prises et la création d’une plateforme pour les
divers secteurs du marché ne sont que fiction ?
A. K. : Des associations et des unions
ont été créées. En février, le Conseil
stratégique du ministère russe de
l’industrie et du commerce a tenu
une réunion où ont été traités, entre
autres, le nouveau Code des douanes,
le soutien aux entreprises et la locali-
sation de la production. Toutefois, les
représentants des PME n’ont pas été
très productifs, et n’ont pas avancé de
propositions concertées. Leurs inter-
ventions ne concernaient à chaque fois
qu’une entreprise en particulier.
LCDR : Quel sera l’impact du nouveau Code
des douanes sur les entreprises ?
A. K. : Le nouveau code prévoit une
diminution des délais d’enregistre-
ment des déclarations et d’autorisa-
tion des marchandises. Mais qu’est-ce
qui empêche aujourd’hui les doua-
niers de travailler dans ces délais ? Un
exemple d’une façon de gagner entre
deux heures et plusieurs jours serait
que l’inspecteur tamponne l’acte de
contrôle douanier avec la mention
« Correspond » dans le cas où les don-
nées de la déclaration sont véridiques.
Cela réduirait à la fois le temps de tra-
vail des inspecteurs et les dépenses des
entreprises liées à l’immobilisation
de leurs véhicules aux postes doua-
niers. Mais, dans la pratique, rien
n’a changé depuis 2004 : ni l’attitude
des douanes à l’égard des entreprises,
ni les méthodes de travail des orga-
nismes douaniers.
Prenez par exemple le statut d’opé-
rateur économique agréé, dont l’ob-
tention dépend de plusieurs critères :
aucune petite entreprise ne pourra
répondre à celui de stabilité financière.
D’ailleurs, selon les fonctionnaires de
la Commission économique pour l’Eu-
rope, c’est un mécanisme destiné seu-
lement aux grosses entreprises – soit
2 300 sociétés au total pour l’ensemble
de la Fédération de Russie. Alors qu’on
estime aujourd’hui à près de 20 000 le
nombre de PME actives dans le pays.
On ne parle pas non plus d’encou-
rager le travail des représentants en
douane, c’est-à-dire des entreprises
qui aident les douanes à lutter contre
les importations « grises ». Les repré-
sentants en douane bénéficient d’une
garantie bancaire d’un million d’euros
et d’une assurance responsabilité ci-
vile de 20 millions de roubles (environ
330 000 euros). Autrement dit, ils ont
plus d’obligations que tous les autres
acteurs et seulement deux avantages :
ils ont le droit d’agir en tant que décla-
rants et de remettre des déclarations,
ainsi que de payer pour le destinataire
du chargement. Mon avis sur le code
est sévère : j’estime qu’il ne favorise
pas la coopération avec les entreprises.
Il n’est pas toujours nécessaire de
rédiger de nouvelles lois – parfois, il
s’avère plus utile de simplement lever
les barrières administratives. Il faut
dialoguer avec les entreprises et tenir
compte de leurs intérêts et possibilités
lorsqu’on promulgue des lois doua-
nières, des règlements techniques et
autres. Ce qu’il faut changer, ce ne
sont pas les lois, mais leur approche –
il ne faut pas un nouveau code, mais
des règles unifiées. Les entreprises
doivent devenir des partenaires des
douanes lors de la formation de la
partie recettes du budget du pays dans
lequel elles vivent et travaillent.
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16. 16 Le Courrier de Russie. Таможня и Логистика. Апрель 2015. www.lecourrierderussie.com
Le Courrier de Russie: Как Вы оцениваете
общее состояние экспортно-импортного
грузопотока за последние полгода? Как из-
менились таможенные отношения между
странами?
Андрей Кириенков: По сути, ни-
чего не изменилось, кроме того что
были введены санкции, ограничи-
вающие ввоз товаров на территорию
России. Обращаю внимание, что
трудности с импортом в Российскую
Федерацию на сегодня существуют
только для товаров из санкционного
списка.
LCDR: Говорят, что в связи с санкциями
некоторые запрещенные европейские
продукты стали ввозиться в Россию с
пометкой «сделано в Республике Беларусь».
Так ли это?
А.К.: Да, это не секрет. Официально
Белоруссия выступает как страна-
транзитер для России. В Белоруссию
привозят товар из европейских
стран, расфасовывают и упаковыва-
ют на местном производстве, т.е. он
перерабатывается на территории РБ.
Получается, что это уже товар, про-
изведенный на территории Тамо-
женного союза и такой товар имеет
право распространяться в рамках ТС
без ограничений.
В целом каждая компания само-
стоятельно решает вопрос о целесо-
образности ввоза товаров, попавших
под ограничения. К примеру, в
последнее время у нас резко увели-
чился товарооборот с Македонией,
Сербией, княжеством Монако – как
экспортерами, выращивающими
большое количество фруктов и ово-
щей. Однако в этих странах просто
нет достаточных площадей земли
для производства такого объема
сельскохозяйственной продукции,
который сейчас импортируется в
Россию.
LCDR: Что Вы думаете о смене грузо-
потоков? Есть мнение, что на россий-
ском рынке импортных товаров Азия и
Латинская Америка постепенно заменят
Европу…
А.К.: В этом есть свои плюсы, но и
проблемы там те же самые! Во-
первых, колебания курса рубля по
отношению к евро и доллару: даже
с азиатскими странами расчеты
идут чаще в этих валютах, а также
осуществляются закупки с предо-
платой. Импорт товаров в Россию из
стран дальнего зарубежья в январе-
феврале 2015 года упал на 36,9% в
годовом исчислении. Это касается
не только ЕС, но и других стран. В
частности, Китай отметил снижение
объема внешней торговли с Россией
на 36,4%. Во-вторых, более длитель-
ные сроки поставок. Для сравнения:
на доставку товара из Европы уходит
5-7 дней, из Китая – до месяца, из
Латинской Америки – от двух до
трех месяцев. Очень сложно рас-
считать прогноз и курсы валют при
покупке и реализации товаров. И
в-третьих, в некоторых сегментах
товаров просто-напросто не получа-
ется выйти на необходимый уровень
ценообразования. Я бы не строил
иллюзий: новые направления для
нас – это не шанс все изменить бы-
стро. Нужно время, чтобы наладить
все цепочки. Если бизнес работал
в Европе, он будет стараться найти
новые европейские площадки. К
примеру, можно переориентировать
производство с немецких заводов на
сербские, где себестоимость про-
дукции будет ниже. В магазинах
все чаще стали появляться товары
из Китая, в частности, продукты
питания. Но существуют вкусовые
и потребительские традиции и вряд
ли наш потребитель будет активно
употреблять в пищу восточные соусы
и водоросли. Это непривычные для
нас продукты, поэтому предсказать
рост их потребления очень сложно.
В то же время вероятность скорой
отмены санкций минимальна:
есть мнение, что это произойдет
только к 2018 году. Я бы обратил
внимание на то, что компаниям
не следует ждать отмены санкций.
Лучше искать возможности либо
локализоваться, либо видоизменить
свой продукт: яблоки, например,
перерабатывать на джем, соки,
конфитюры, начинки для йогуртов.
Нужно формировать новый рынок
потребления.
LCDR: Каким образом?
А.К.: К примеру, сейчас готовится
федеральный закон об органиче-
ском сельском хозяйстве. Значит,
необходимо выращивать органику
и поднимать вопрос о стимулирова-
нии развития сельского хозяйства в
данном направлении. ЕС по такому
пути уже прошла и имеет положи-
тельный опыт улучшения качества
товаров. Следует лоббировать эти во-
просы, выносить их на обсуждение
в Госдуму.
Компаниям можно действовать
самостоятельно, либо нанимать
юристов, которые будут представ-
лять их интересы. Главное – продол-
жать отстаивать и защищать свой
бизнес.
LCDR: Что могут сделать компании-по-
ставщики для развития своего бизнеса в
сложившейся ситуации?
А.К.: Ряд компаний, продукция
которых в сентябре прошлого года
попала под санкции, к настоящему
времени смогли вывести свою про-
дукцию из-под ограничений. Игро-
ки рынка смогли добиться снятия
ограничений на ввоз безлактозной
продукции. Однако большинство
«Каждая компания самостоятельно
решает вопрос об обходе санкций»
О санкциях, таможенном
кодексе, «азиатском курсе»
и необходимости лоббирова-
ния интересов малого биз-
неса рассказывает председа-
тель Комитета по таможне,
логистике и сертификации,
генеральный директор ком-
пании «Кастомс Рус»
Андрей Кириенков.
Беседовала ЕКАТЕРИНА БЕРЛОВА