1. Cela se passa en fin de journée, dans la partie basse de la place Jean Jaurès que nous n’appelions
jamais ainsi, nous disions plutôt « en bas » ou bien « la lune » car à cet endroit le bitume paraissait
comme soufré, boursouflé, creusé de petits cratères jaunâtres : on aurait dit un paysage lunaire.
Évidemment, aucun de nous n’avait jamais mis les pieds là-haut mais cela ressemblait aux images
que nous avions vues ou que nous avions rêvées. Et je me souviens que lorsque nous étions enfants
nous passions des mercredis après-midi à jouer aux cosmonautes en bondissant sur la lune de la
place Jean Jaurès.
À cette époque, Luka et moi étions les meilleurs amis du monde et nous partagions la même fusée.
Mais plus maintenant. Une heure plus tôt, nous nous étions encore embrouillés tous les deux. Ce
n’était pas la première fois mais là c’était plus grave que d’habitude. Il me sortait par les yeux et je
voulais de toutes mes forces qu’il disparaisse.
J’étais assis seul sur un banc, tentant de calmer ma colère en pianotant nerveusement sur mon
portable, ce qui ne m’empêchait pas d’observer du coin de l’œil ce qui se passait de l’autre côté de la
lune : Luka faisant le paon entouré de sa bande de bouffons. Exaspéré par cette basse-cour, j’ai
supprimé avec rage le nom de Luka dans le menu « mes contacts » de mon portable. Il s’est alors
passé une chose incroyable : à peine avais-je appuyé sur la touche que Luka, d’un coup, s’est
volatilisé à l’autre bout de place, laissant les imbéciles de sa bande totalement ahuris.
J'essayais de remettre Luka dans mes contacts mais rien à faire : les lettre l .u. k et a de mon clavier
numérique ne fonctionnaient plus ! Alors j'ai éteint mon portable en espérant qu'il n'ait pas sauvegardé mon
erreur .J'ai regardé Luka, mais celui-ci s'enfuyait en courant vers sa maison. Quand j'ai rallumé mon
téléphone, j'avais beau chercher le nom "Luka" mais rien. J'étais désespéré. Sans ce numéro, comment
rappeler Luka ? J'ai senti mon cœur se serrer. Devais-je l'oublier ? Oublier Luka et mon amitié pour lui ?
Cette nuit-là, il m’était impossible de dormir.
Le lendemain, arrivé dans la cour, je cherchais Luka du regard pour lui parler mais je ne l'ai pas trouvé,
alors je me suis dit : il doit sûrement rester caché avec sa bande de coqs. Mais arrivé en classe, lors de
l'appel, pas de signe de Luka. J'ai commencé par me mettre dans tous mes états : tout d'abord j'étais
triste, puis en colère, enfin je m’inquiétais. Est-ce que c’était de ma faute s' il était absent ? Je n'en savais
rien, mais je me sentais coupable... J’avais décidé d’aller voir les parents de Luka pour avoir plus
d'informations.
À la sortie des classes, je me suis précipité chez ses parents. Malheureusement, j'ai eu beau toquer et
sonner personne ne répondait. Je suis donc rentré chez moi la tête lourde et le cœur brisé.
J'étais seul, en train de regarder sur mon téléphone les messages que j'avais échangés avec un gars
plutôt sympa de ma classe. Quand, soudain, j'ai entendu sonner. J'ai couru jusqu'à la cuisine chercher un
tabouret, je l'ai amené jusqu'à la porte et j'ai regardé par la petite ouverture cachée et ... Je suis tombé du
tabouret. Ce n'était ni ma mère ni mon père qui était derrière la porte, mais la police. Les gendarmes ont
sonné à nouveau. Je me sentais mal, très mal, comme si on me poignardait ! J'ai fini par m'évanouir.
Quand je me suis réveillé dans le salon, j'ai vu ma mère à côté de moi, en larmes, avec mon portable dans
la main. Je lui ai demandé :
"Pourquoi tu as mon téléphone ?
-Je dois t'expliquer certaines choses..
-D'accord. Ça a quelque chose à voir avec mon portable ?
-Oui. En fait, Luka...
-LUKA !?
-Calme-toi ! Ce n’est pas très bon lorsqu'on est fatigué. Je peux reprendre ? Luka, sa mère et son père ont
disparu hier.
-comment ça !? Comment tu le sais ?
- calme-toi à la fin !
-mais comment veux- tu que je me calme, si mon ami a disparu peut-être à cause de moi !? "
Ma mère était choquée et moi, je ne savais plus quoi dire, j'avais tout dit malgré moi.
"Excuse- moi.. Ce n'est pas de ta faute ... ai-je dit entre deux sanglots.
Ma mère, interloquée, a ajouté :
-Je peux savoir pourquoi tu dis ça ?
Je ne voulais pas lui répondre, submergé par l’émotion du moment.
-...Je peux aller dans ma chambre ?
-... Oui.»
2. Cette nuit-là, je n'ai pas arrêté de me réveiller et de penser. Je n'ai pas passé une nuit très agréable J'ai
repensé à Luka et moi, tout petits, dans notre fusée. Luka, mais où es-tu ? À l'instant même où j'ai
chuchoté cette phrase, une voix, m'a répondu: « Là où tu seras le seul qui pourra me trouver.
-hein !? Qui êtes-vous !? Où êtes-vous !? Que me voulez-vous !? ai-je dit, caché sous ma couette.
-silence ! Tu vas réveiller ta mère.
Apeuré, j’ai accepté :
-.D'accord.
La voix a alors ajouté :
-Je ne te veux aucun mal, rassure-toi. Pardonne-moi bonhomme, mais je dois garder mon identité secrète.
Et je suis devant toi.
J’ai relevé enfin mon bout du nez quand il m’a dit :
-N'aies pas peur. "
Après avoir sorti ma tête de la couette je dévisageais cet homme qui était là. Il était plutôt grand mais pas
maigrichon, il avait même l'air plutôt costaud. Bref, un grand gaillard.
"Alors ?
-Alors quoi ?
- on y va ?
- Mais, on va où ?
- sauver ton copain, non ! a-t-il déclaré, très sûr de lui.
Puis il s’est retourné en murmurant :
-chut !!! Quelqu’un approche ! Cachons-nous !
Ma mère, attirée par les bruits provoqués par notre conversation, s’était réveillée elle aussi et m’a demandé
à la porte de ma chambre :
-Mon chou ? Tout va bien ?
-Ne réponds pas petit, m'a conseillé le grand gaillard.
-Il doit dormir. Je dois entendre des voix , a murmuré ma mère rassurée.
-Ouf, on a eu chaud. Ça va gamin ?
-Oui, ça va.
-Bien, en route.
-Mais ma mèr...
-Laisse un mot ! »
J'ai donc laissé à ma mère un mot qui disait : « je suis parti à la recherche de Luka . Pardonne-moi. Ton
fils. »Et je suis parti avec cette drôle de personne, en ne comprenant pas vraiment pourquoi je lui faisais
confiance. Je ne lui avais pas trouvé l’air menaçant malgré cette irruption nocturne dans ma chambre.
Nous avons marché très longtemps avant de nous retrouver dans une impasse. Alors mon
accompagnateur a prononcé un mot qui ressemblait à "carte... je ne sais pas quoi" et le mur en face lequel
nous nous trouvions a laissé un passage.
Un monde informatique a pris place ... Des CD, des DVD ... Il y en avait partout ! Mais que dans le thème
de l'informatique. Ensuite il y a eu un flash et j’ai demandé :
"Qu'est-ce-que c'était ?
-Un bug du logiciel.
Sans comprendre vraiment, j’ai continué à suivre mon guide :
"Comment tu t'appelles ?
-Je te rappelle que je n'ai pas le droit, a-t-il soufflé.
-Ah oui...
-Mais je devrais bientôt pouvoir te le révéler.
- Ce sera plus facile pour s’interpeler !
Après quelques temps de marche, nous nous sommes arrêtés près d'une sorte de Mairie. Tout d'un coup
je me suis senti bizarre ... Mon nouvel ami m'a demandé : "Ça va ?
Et comme un idiot j'ai répondu :
"Oui ne t'inquiète pas.
Je voyais bien son regard...Un regard qui trahissait toute émotion...Il était soucieux. Malheureusement il
avait raison. Nous rentrions dans la mairie quand une voix a interpelé celui qui m’aidait à retrouver mon
ami :
-Votre nom, prénom, date de naissance et poste s'il vous plaît monsieur.
-A1214, 14 Février 1984 secrétaire direct du chef.
-Bonjour A1214. Le chef vous attend salle 123.
-Merci U2665.
Sans rien comprendre, je me suis mis en route avec A1214. Tout en réfléchissant au prénom de mon "ami"
je me demandais à quoi ressemblait le chef de ce monde.
3. Quand enfin, nous sommes arrivés à la salle 123.Il y avait une chaise au milieu de cette pièce. La chaise
s’est retournée et avec surprise j’ai reconnu ce gars. C'était Luka. Luka avait bien changé. Ce n'était plus
un petit garçon, c'était un écran d'ordinateur ! Il dit à A1214:
-Tu m'as ramené Malo ?
-Oui.
-Tu es bien mon fidèle secrétaire.
Puis il s'est adressé à moi :
-Il me faut ton accord pour te confier une tâche...
A1214 l’a alors interrompu :
-mais chef !!! Ce n'est qu'un enfant !!!
De colère, Luka s’est écrié :
-A1214 ça suffit !!! On avait dit que c'était la dernière fois !!!
- Pardonnez-moi ... Je crois que je vais sortir.
A1214 est sorti de la pièce et je me suis retrouvé en tête à tête avec Luka...
-Tu te souviens de moi, Malo ?
-Oui Luka.
-Je vais te proposer une tâche mais pour cela il me faut ton accord...
-Pour quelle tâche ?
-L'informatique veut prendre le contrôle du monde, pour cela, nous avons besoin de quelqu'un pour
s'occuper des humains en les divertissant. Tu me suis ?
-Tu veux que je t'aide à conquérir le monde en risquant ma vie ?
-Oui, mais tu ne risqueras pas ta vie vu que dans l'autre monde tu es mort donc je devrais te transformer.
-Euh...Tu vas me transformer ?
-Je prends ça pour un oui. Tu verras bien.
-quoi !? Attends je ne suis pas prêt...
Mais je n'ai pas eu le temps de finir ma phrase, Luka avait commencé à me transformer. Je me suis senti
rapetisser jusqu'à devenir comme un microbe informatique. Quand Luka eut fini de me transformer, il me
dit:
-Voilà ta nouvelle apparence.
Océane BOURDERIONNET, Orlane TENAUD, Elora MACAUD, Nina GUEGUEN
6ème
Karman
Collège Sophie GERMAIN