2. 2
Qui est ce startuper ?
À PROPOS
Fondateur
Enzo Giusti
En 2016 je rentre d’Angleterre afin de trouver un projet porteur de sens. J’ignorais tout de la
forme qu’il prendrait ou son domaine. En revanche, je savais que je ne voulais plus attendre
que la société change : je désirais porter moi-même ce changement et la création
d’entreprise était un bon moyen de le faire.
Au début, il me fallait un moyen de tester mon idée à moindre coût. Pour ça, j’ai commencé
par un test dit “Smoke Screen” : j’ai créé un site web qui présentait l'application imaginée et
permettait de la télécharger. J’allais ensuite voir des utilisateurs potentiels (par ex. des
producteurs et des restaurateurs) seulement sur 5 villes différentes, je leur parlais du concept
et les renvoyais vers le site où ils pouvaient accéder à l'application. Sauf qu’elle n’existait
pas. À chaque clic sur “télécharger", nous indiquions que l’application était encore en cours
de développement et que l’utilisateur pouvait nous laisser son email pour être recontacté une
fois l’application prête. Je comptais alors le nombre de gens qui allaient jusqu’à l’action de
téléchargement, beaucoup plus significative qu’une simple visite du site. J’ai ainsi pu chiffrer
“l’adoption” du concept (15%) et décider que le projet devait continuer.
J’ai ensuite lancé un premier prototype en mode “bout de ficelles", entièrement gratuit, qui
n’était rien d’autre qu’un “chat” Facebook. Il m’a permis de commencer à sauver des produits,
construire une communauté d’utilisateurs, agréger des partenaires autour du projet et obtenir
des financements.
Grâce à ces fonds et ces partenariats, j’ai ensuite pu déployer l’application mobile Pepino sur
Nice en Septembre 2018. Même si elle ne constitue aujourd’hui que le “Minimum Viable
Product” (MVP), cette version de l’application génère déjà des recettes et rassemble plus de
2400 particuliers, 40 restaurateurs, 20 producteurs et distributeurs. Cette communauté a
sauvé près de 6 tonnes de fruits et légumes sur Nice.
Même si l’idée me trottait dans la tête depuis 2015, je ne me suis lancé à fond dans
l’aventure entrepreneuriale qu’en 2017, à 29 ans.
3. 3
Portrait de startuper
INTERVIEW
Comment vous décririez-vous en tant qu'entrepreneur ?
Pour moi, entreprendre c’est être confronté à un problème dans la vie de tous les jours et créer une solution pour y répondre.
L’entrepreneur est un rêveur qui concrétise ce qu’il a imaginé. Mais pour cela, il lui faut être à la fois passionné et pragmatique,
créer tout en gardant le sens des réalités, quitte à faire évoluer sa vision.
Quelle est votre formation initiale ?
Je suis Ingénieur des Mines en Organisation et Gestion Industrielle. Cette formation technique généraliste complétée par une
année au sein de l’EM Lyon Business School me permet aujourd’hui de faire face à tout type de problème, technique comme
business, et d’y apporter une solution.
Qu’est-ce qui vous passionne ?
Chercher à changer les choses : plutôt que d’attendre que d’autres décident de s’atteler à la tâche, je préfère tenter de résoudre
le problème.
La cuisine en est un bon exemple : c’est une action simple qui a un impact puisqu’elle peut valoriser des produits qui avaient
perdu toute valeur aux yeux d’autres maillons de la filière alimentaire.
4. 4
Comment décririez-vous votre entreprise ?
À PROPOS
Oui ! Greens
« a pour mission de donner de la valeur
à toute production de fruits et légumes,
quel que soit son état »
Oui ! Greens a pour mission de donner de la valeur à toute production de fruits et légumes, quel que soit son état.
Nous avons développé l'appli mobile Pepino qui met en relation agriculteurs et distributeurs avec des acheteurs
locaux, particuliers comme professionnels, pour leur permettre de vendre leurs fruits et légumes hors norme et ainsi
lutter contre le gaspillage.
Grâce à un algorithme d'aiguillage développé avec l'INRIA, Pepino identifie, selon le produit à sauver, les acheteurs
locaux pertinents parmi les différents maillons de la filière alimentaire, et les alerte en temps réel.
Quel que soit le type de produit ou son état, il existe un acteur local, particulier, restaurateur, éleveur,..., capable de
le valoriser.
Pepino trouve lequel, évite que le produit ne soit gaspillé et permet au vendeur de générer un revenu
supplémentaire.
5. 5
Portrait de startuper
INTERVIEW
Pourquoi ce choix de produit / service ?
J’ai quitté mon poste précédent en quête de sens. Le concept Pepino est né par hasard, de ma rencontre avec un cageot de
poires abimées chez un primeur : délaissées par les particuliers à cause de leur aspect, le primeur allait, par manque de temps,
les jeter sans les revaloriser. J’ai pris une photo de ces poires, je l’ai montrée à un bar à jus proche pour savoir si elles pouvaient
lui servir et s’il serait prêt à les acheter à un prix réduit. Sa réponse fût positive : plus mûres donc plus chargées en sucre et
prêtes à l’emploi, même si elles ne valaient plus la peine aux yeux des particuliers, ces poires avaient toujours de la valeur pour
un autre acteur de la filière alimentaire locale. Fort de cette rencontre, j’ai multiplié ce genre de discussions avec des
commerçants dans différentes villes et un schéma a émergé : malgré l’urgence de la situation environnementale et sociale, le
gaspillage de denrées périssables continuait du fait de l’absence de canaux de revalorisation facilement accessibles ou par
manque de temps, de ressources et d’outils adaptés pour identifier ces canaux. C’est là qu’est née l’idée fondatrice de Pepino :
quel que soit le produit ou son état, il a de la valeur pour un acteur de la filière alimentaire. Il suffit de trouver lequel au bon
moment pour éviter qu’il soit perdu.
Quels sont vos ambitions, vos objectifs pour votre entreprise ?
Notre raison d’être, c’est de développer les débouchés pour les produits hors norme sinon gaspillés, en circuits courts. Pour cela,
nous mettons l’action anti-gaspillage à la portée de tous les maillons de la chaîne alimentaire.
Quel mode de financement avez-vous retenu pour lancer votre société ?
J’ai commencé sans aucun fonds pour la première preuve de concept. Grâce à elle, j’ai ensuite pu m’appuyer sur des fonds
propres, des avances remboursables octroyées par des organismes d’aide à la création d’entreprise et des bourses obtenues
lors de concours.
Sont ensuite venues les subventions et le chiffre d'affaires.
6. 6
Portrait de startuper
INTERVIEW
Quelles difficultés avez-vous rencontré dans cette aventure ?
A chaque étape du projet, son lot de difficultés : au début structurer l’idée, la formuler et montrer sa pertinence à des partenaires.
Puis construire un modèle économique pertinent, obtenir des financements. Une fois le produit lancé, trouver une communication
adaptée aux cibles et au timing, résoudre les problèmes techniques et de design, recruter, élargir l'équipe et accélérer la
croissance... La liste est longue et s’allonge tous les jours !
D’après vous quels sont les facteurs clés de succès pour réussir dans l’entreprenariat ?
Une forte capacité d’adaptation à l’inattendu, quotidien de l’entrepreneur. Une motivation à toute épreuve pour encaisser et gérer
la multitude de problèmes qui va se présenter à vous, de tous les types et tous les jours. Le courage de remettre en question
l’approche voire le concept au vu des retours marché. Le réseau, même s’il n’est pas une condition sine qua non, s’il est pertinent
avec projet, il facilitera énormément le lancement.
S’il n’y en avait qu’un, quel serait le point d’attention à surveiller en priorité lorsqu’on se lance dans l’aventure startup
?
Le lien au marché : assurez vous que vous avez une prise direct avec le marché que vous ciblez et que vous le conservez tout au
long du projet. Sans lui, vous courrez le risque de proposer une offre qui ne répond à aucun besoin et dont personne ne verra la
valeur.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait lancer sa propre startup ?
Lancez votre boîte dans un domaine où vous vous plaisez et qui vous motive : ce sera votre quotidien, matin, midi et soir, nuits et
weekends. Si ce vous ne vous éclatez pas dans ce que vous faites, vous n’irez pas jusqu’au bout.
Confrontez vous au marché le plus vite possible, aussi inconfortable que ce soit. Qu’importe que votre produit ne soit pas finalisé
: il vous permettra de vous rendre compte rapidement que vous faites fausse route et vous pourrez ajuster le concept au plus
vite. De toute façon, votre concept évoluera de lui même quoi qu’il arrive.
7. 7
Portrait de startuper
INTERVIEW
Site internet
www.ouigreens.com
Linkedin
https://www.linkedin.com/in/enzo-giusti-96390538/
Twitter
https://twitter.com/pepino_app
Fondateur
Enzo Giusti
9. 9
Sébastien Bourguignon
L’AUTEUR
🚀 Auteur | Influenceur | Speaker ► Expert
Digital & Blockchain | ICO Advisor ►
Pour une transformation digitale réussie !
Sébastien Bourguignon
VP et Lead Digital Influencer au sein du cabinet de conseil Margo et CEO de la société Chain Guru, il est dans le
domaine du Digital, du Management, de l’Innovation et de l’Agilité depuis 2000. Sa vision de demain est un monde
numérique dans lequel les changements profonds de comportements des hommes, les interactions au sein des
entreprises, la compétition internationale des grands groupes, le management et les organisations seront complètement
remis en question. La société bouge vite, très vite, l’innovation et la nécessité de plus d’agilité dans les organisations
doivent être une préoccupation majeure, il n'y a plus de doute là-dessus.
Ses convictions sont que sans une prise de conscience de ces enjeux de société, les entreprises d’aujourd'hui prennent
un risque important pour leur survie. Les individus, managers ou collaborateurs, devront s’adapter encore plus vite et
plus fort que ce qu’il n’aura été nécessaire à leurs grands-parents lors de la première révolution industrielle. En effet, le
quotidien de tout un chacun va évoluer avec l’explosion du digital. Ces modifications pourraient ressembler à de la
science fiction encore aujourd’hui, mais elles sont inévitables et bien réelles car la transformation est en marche.
Passionné par l’innovation, le numérique et le management, il s’intéresse particulièrement aux mécanismes liés
à l’entreprenariat et en particulier aux startups. Cela l’a amené à réaliser une série de portraits de startupers pour les
partager sur son blog. Son objectif est multiple, comprendre les parcours de ces créateurs de startups, les difficultés
qu’ils ont rencontrées, et comment tout cela se matérialise concrètement, finalement un vrai feedback d’entrepreneur.
Par ailleurs, il est auteur de nombreux articles sur Les Echos, La Tribune ou encore Siècle Digital. Il est aussi l’auteur
des livres blancs de « #80PortraitDeStartuper » et « 100 #PortraitDeStartuper – Saison 2 », ainsi que du livre « Portraits
de startupers – édition 2017 » aux éditions Maxima.
http://sebastienbourguignon.com/ http://monmasteradauphine.wordpress.com
https://twitter.com/sebbourguignon http://www.sebastien-bourguignon.fr
https://fr.linkedin.com/in/sebastienbourguignon http://fr.slideshare.net/SbastienBourguignon
https://plus.google.com/u/0/+SébastienBourguignon http://chainguru.io