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BELG4.10 €/LUX4.10€/6.20FS/AUT5.20€/ESP4.20€/ ITA4.20€/ALLE4.90€/PORT(CONT)4.20€/GR4.20€/PAYS-BAS4.20€/ANTILLES-RÉUNION4.00€/RCI2800CFA/SGAL2800CFA/ZONECFA2800/MAROC32DH/TUNISIE4.10DTU/CAN$6,99/USA$6.99/TOM720XPF
3’:HIKMMC=]UX^U[:?m@g@c@b@q";
M 02228 - 2621S - F: 3,90 E - RD
QuentinHoudas
Edition n° 2621 du Nouvel Observateur du 29 janvier au 4 février 2015
BANLIEUES P. 34Comment casser les ghettos
ENQUÊTE P. 56 Un avocat nommĂ© SarkozyCULTURE P. 92 La BD ne paie plus
diplĂŽmes
Les
qui donnent
du travail
LesfiliĂšres
gagnantes
Lessalaires
àl’embauche
24PAGES
OĂčs’inscrireaprĂšslebac?
L’OBS/N°2621-29/01/2015
126126
L’OBS/N°2621-29/01/2015
SPÉCIAL DIPLÔMES
LES
DIPLÔMES
QUI DONNENT
DUTRAVAIL
Orientation
L’heure du grand choix a sonnĂ© pour
750 000 lycĂ©ens de terminale. Avant le 20 mars,
les futurs bacheliers et leur famille doivent
choisir une orientation pour l’enseignement
supĂ©rieur. “L’Obs” a enquĂȘtĂ©
sur les ïŹliĂšres, les mĂ©tiers et les secteurs
qui mùnent à l’emploi. 24 pages
pour trouver sa voie
QUENTINHOUDAS-FABRICEDEMESSENCE-XAVIERROMEDER-AI-ESTELLEBARREYRE-FABRICEDEMESSENCE-NICOLASMATULA-XAVIERROMEDER-PATRICIAMARAIS-BRUNOCOUTIERPAR
VÉRONIQUE
RADIER ET LA
RÉDACTION
DE “L’OBS”
L’OBS/N°2621-29/01/2015
127127SPÉCIALDIPLÔMES
L’OBS/N°2621-29/01/2015
128128
L’OBS/N°2621-29/01/2015
SPÉCIAL DIPLÔMES
 Haut les cƓurs ! Avis aux
750 000 lycĂ©ens qui
planchent ou s’affolent
en ce dĂ©but d’annĂ©e en
pensant à leur bac : pas
de panique. PremiĂšre-
ment, vous avez toutes les chances
de  rĂ©ussir cet examen dĂ©crochĂ© l’an
passé par presque 90% des candidats.
DeuxiĂšmement, vous ne devez pas vous
laisser décourager par la morosité
ambiante et les tristes statistiques du
chĂŽmage. N’écoutez pas les oiseaux de
mauvais augure : les diplÎmes sont loin
d’avoir perdu leur valeur. Et celles et
ceux qui ont la chance de pouvoir
aujourd’hui faire des Ă©tudes supĂ©-
rieures – aux Etats-Unis c’est un luxe
des plus coĂ»teux qui oblige Ă  s’endetter
parfois pour toute une vie – trouveront
leur place dans le monde du travail.
Les Ă©tudes de l’OCDE l’attestent,
détenir un diplÎme permet partout
d’échapper au chĂŽmage et d’obtenir
les meilleurs emplois. Et puis, à force
de parler des aspects les plus sombres
du monde du travail, nous ïŹnissons par
en  donner une image fausse et peu
attrayante. Un sondage Viavoice, réalisé
l’an dernier pour « l’Obs » auprĂšs de
5 000 actifs révélait que, envers et
contre tout, nous sommes 73% Ă  ĂȘtre
heureux au travail. Et 63% d’entre nous
disent mĂȘme exercer leur mĂ©tier avec
une « vraie passion ». Seulement, pour
choisir sa voie, il faut remettre en
question les clichés. Ecouter avec pru-
dence les argumentaires de ceux qui
« vendent » leur formation ou leur sec-
teur à l’occasion de salons ou forums.
Depuis plus de quinze ans, « l’Obs »
s’intĂ©resse Ă  ces questions et assure une
veille tant sur les ïŹliĂšres et les diplĂŽmes
que sur les rĂ©alitĂ©s de l’insertion pro-
« LavraiecotedesdiplÎmes »
estuneenquĂȘteoriginaleetfouillĂ©e
surl’ensembledesïŹliĂšresde
l’enseignementsupĂ©rieurdebac+2
Ă bac+8.Loindesplaquettes
promotionnelles,desdiscours
convenus,ellefaitlepointsur
lesvraiesperformancesetlesatouts
dechaquecursus.Etsurlesstratégies
d’accĂšsĂ l’emploi.BTS,DUT,Ă©coles
duweb,d’art,architecture,mĂ©decine,
environnement,masters
universitairesendroit,culture,
sciences,doctorats,etc.Sélectivité,
coûtdescursus,meilleures
spĂ©cialitĂ©s,qualitĂ©del’insertion
professionnelle,salaires,toutyest
passéaucrible.Vousydécouvrirez
égalementdesitinérairesmalins
et méconnus,commelesclasses
prépadesuniversitésou
encore les facsdemédecine
les plus accessibles.
« LavraiecotedesdiplÎmes2015 »,
8,90 euroschezlesmarchands
dejournaux.Notrebancd’essai
des formationsengestion
et guide des100meilleurs
établissements,« Ecolesde
commerce »sortirale26 février.
Les indispensables
guides de
“l’Obs Ă©tudiants”
des métiers et des diplÎmes qui y
mĂšnent. Puisse-t-il servir de point de
départ aux futurs étudiants, pour se
ïŹxer un objectif, former un projet, enta-
mer un parcours. Etant entendu que,
dans ce domaine, rien ne remplace
jamais l’expĂ©rience des mĂ©tiers rĂ©els.
La passion professionnelle ne saurait
ĂȘtre l’exclusivitĂ© d’une poignĂ©e de
métiers emblématiques, avocat, archi-
tecte, médecin, journaliste
 Il faut
ouvrir ses horizons ! Les vocations se
précisent bien souvent chemin faisant
au hasard d’une rencontre, d’un stage,
d’un petit job. Les nombreux tĂ©moi-
gnages qui Ă©maillent notre dossier le
démontrent. Ainsi Pierre, jeune ingé-
nieur du BTP embauché par le bureau
d’études d’une PME, tout heureux de
voir ses projets prendre enïŹn forme
sous ses yeux. Ainsi Hortense qui, aprĂšs
avoir papillonné dans plusieurs direc-
tions, a trouvĂ© son chemin. Aujourd’hui
docteur en sciences de l’environne-
ment, elle conseille des entreprises sur
l’intĂ©gration de la biodiversitĂ© au sein
de projets immobiliers. Ainsi Ainissa,
motion designer experte en vidéos
d’animation installĂ©e en free-lance, qui
tire joliment son Ă©pingle du jeu. Oui,
l’entrĂ©e dans le monde du travail est
devenue plus longue, plus compliquée.
Il faut s’adapter, parfois changer
d’orientation en cours de route, renon-
cer aux idées reçues.
Le temps n’est plus oĂč le simple fait
de dĂ©tenir un diplĂŽme de l’enseigne-
ment supérieur permettait à coup sûr
d’embrasser une belle carriùre, mais
pour autant, les nouvelles sont loin
d’ĂȘtre catastrophiques. « Nous avons
mis sur pied un observatoire des jeunes
diplÎmés, explique Pierre Lamblin,
directeur des Ă©tudes Ă  l’Apec [Associa-
tion pour l’Emploi des Cadres]. Les
débutants mettent plus de temps à se sta-
biliser dans l’emploi, mais il est trùs ras-
surant de constater que la quasi-totalité
de ceux qui détiennent un bac+5, non
seulement occupent bien un emploi en
quelques années, mais un emploi stable
avec le statut de cadre. »
D’ailleurs, la hausse continue du
niveau des emplois, vers des postes de
techniciens de mieux en mieux formés,
de cadres, se conïŹrme chaque annĂ©e,
notamment grĂące aux travaux du CAS
(Centred’AnalysestratĂ©gique)surl’ave-
nir de l’emploi et des mĂ©tiers ou du
Cereq(Centred’EtudesetdeRecherches
sur les QualiïŹcations). Un phĂ©nomĂšne
fessionnelle et les attentes des entre-
prises, des métiers, à travers sa collec-
tion de guides, « l’Obs Ă©tudiants ». Dans
le présent dossier, vous découvrirez un
panorama des principaux secteurs
d’activitĂ© et des attentes qui leur sont
propres, une sorte de bulletin météo
L’OBS/N°2621-29/01/2015
129129SPÉCIAL DIPLÔMES
quin’estbiensĂ»rpaspropreĂ laFrance.
Partout sur la planĂšte, le niveau de qua-
liïŹcation s’élĂšve, et avec lui les besoins
en jeunes diplÎmés, besoins accentués
parlestransformationscontinuellesdes
nouvellestechnologiesquelesnouveaux
venus maßtrisent mieux que leurs aßnés.
Larévolutiondunumériquedanstous
les métiers et tous les secteurs offre de
réellesopportunitésauxplusjeunes,ces
digital natives (« natifs du numérique »)
qui ont, contrairement à leurs aßnés, un
usagenatureletaisédesnouvellestech-
nologies.Onmanqueencoreettoujours
dejeunesdiplÎmésdanstouslesmétiers
de l’informatique et des nouvelles tech-
nologies. Guy Mamou-Mani, président
duSyntecnumérique,syndicatpatronal
de SSII, explique : « De trÚs nombreux
jeunes se précipitent par exemple vers
les études de santé, mais notre secteur,
qui, lui, crée 7000 emplois par an, offre
de  magniïŹques carriĂšres, des mĂ©tiers
passionnants ! »
Les futurs Ă©tudiants doivent ĂȘtre
conscients que le taux de chĂŽmage
varie du simple au double selon les sec-
teurs (voir notre tableau). « En chimie,
en biologie, ou encore dans des disci-
plines acadĂ©miques comme l’histoire, les
jeunesdiplÎmésontdûcomposeravecles
réalités du marché et comprendre que
leurs Ă©tudes, les compĂ©tences qu’ils y ont
acquises pouvaient mener à différents
mĂ©tiers et emplois auxquels ils n’avaient
pas pensé », explique Pierre Lamblin
de l’Apec. Ainsi, les littĂ©raires peuvent
tirer leur Ă©pingle du jeu Ă  condition
d’avoir le sens de l’initiative et de
mettre plusieurs cordes Ă  leur arc. Qui
imaginerait que l’industrie manque
aujourd’hui de candidats, en dĂ©pit des
plans sociaux et des fermetures
d’usines Ă  rĂ©pĂ©tition, et qu’on y fait de
belles carriùres ? Johann Laurent, à la
tĂȘte du master gĂ©nie Ă©lectrique et infor-
matique industrielle de Lorient, est
obligĂ© de courir les Salons d’orienta-
tion, Ă  la pĂȘche aux Ă©tudiants : « Je leur
explique qu’en venant chez moi ils pour-
ront apprendre à développer des appli-
cations pour les téléphones portables
ou construire des moteurs de bateaux
de course. » Ses promos se casent en
moins d’un mois.
Gare également aux clichés sur les
formations. Les grandes Ă©coles n’ont
pas le monopole de l’excellence. Parmi
les jeunes que nous avons rencontrés,
Spécialité Salairemédianbrut
annueleneuros
Taux
decadres
Taux
deCDI
Taux
d’insertion*
Mathématiques 29500 75% 54% 65%
Physique,sciencesdelaterre 30000 75% 54% 58%
Informatique 31700 82% 96% 90%
Electronique,génieélectrique 31700 82% 75% 73%
SpécialitésIndustrielles 31700 82% 75% 59%
Commerce, 30000 51% 69% 84%
Biologie,sciencesdelaterre 25200 52% 30% 47%
Chimie 30000 62% 30% 49%
Finance,comptabilité,gestion 31000 50% 54% 77%
Scienceshumainesetsociales 28000 38% 25% 79%
Aménagement,urbanisme 21600 32% 18% 64%
Ressourceshumaines 31000 57% 58% 72%
Environnement,Ă©cologie 29900 69% 52% 49%
Droit,sciencespolitiques 27000 30% 44% 67%
Economie 23400 47% 40% 56%
Langues 21600 25% 40% 83%
Formation,animation,social 20400 20% 53% 90%
Psycho 19800 48% 25% 78%
Information,communication,journalisme 23000 32% 46% 77%
Les bac+5 de l’universitĂ© face Ă  l’emploi
SOURCE : APEC JEUNES DIPLÔMÉS 2013, OBSERVÉS EN AVRIL 2014.
Discipline Salairesmoyens TauxdeCDI Tauxdecadres Tauxd’emploi
Ecoles Universités Ecoles Universités Ecoles Universités Ecoles Universités
Gestion,finance 33700 28800 71 60 69 49 73 65
Communication, marketing 29800 27600 73 63 59 41 69 60
Chimie 29600 23900 52 43 79 49 47 60
Biologie,agronomie 27900 23100 39 31 56 44 57 52
Sciencesdel’ingĂ©nieur 33000 27600 77 76 92 73 69 63
Informatique 33800 30500 94 85 94 87 90 75
SOURCE : APEC, DIPLÔMÉS 2013 EN AVRIL 2014.
Le match universités-écoles
beaucoup ont obtenu des diplĂŽmes
universitaires fort appréciés des
employeurs. En outre, les passerelles se
sont multipliĂ©es. On peut aujourd’hui
naviguer d’un cursus à l’autre, de la fac
vers une Ă©cole ou inversement.
« L’orientation n’est pas un choix sans
retour, rappelle Martine Vanhamme-
Vinck, directrice du CIO du rectorat de
Paris. On peut, tout au long de son par-
cours, inïŹ‚Ă©chir son cursus, lui donner
une autre coloration. » Et faire mouche
Ă  la sortie.
*OccupentouontoccupĂ©unemploidepuisl’obtentiondeleurdiplĂŽme.
L’OBS/N°2621-29/01/2015L’OBS/N°2621-29/01/2015
C
haque année amÚne sa star de la
Toile, un jeune prodige encore
mineur. Comme Nick D’Aloisio,
cejeuneBritanniquedevenumil-
lionnaire grĂące Ă  son appli ache-
tĂ©e par Yahoo!, ou l’AmĂ©ricain
Nick Rubin, 16 ans. La sienne permet de
découvrirlepatrimoineetlesrevenusde
chaque Ă©lu amĂ©ricain. Si le web n’offre
pas gloire et fortune à tous, il crée des
emploisàlavitessed’unclic,7 000paran
environ. Dans l’e-commerce et les pure
players, ces sociétés directement créées
sur la Toile qui ont grandi comme eBay
ou Amazon, mais aussi au sein d’entre-
prises detous secteurs et destart-upaux
innovationsincessantes :«Leweb,c’estun
Ă©tatd’espritqu’onnetrouvenullepartail-
leurs », assure Clément Alteresco. Ce
jeunetitulairedumasterdemanagement
del’innovationdeDauphineenestdĂ©jĂ Ă 
sa troisiÚme société avec Bureaux-à-par-
tager.com. Un site qui permet aux entre-
prises de rentabiliser les espaces libres
dans leurs locaux, et lui aussi embauche.
EMPLOIS ÀGOGO
W E B
Commerce,marketing,création decontenus, animation desréseaux

TouslesmĂ©tiersexplosentsur internet    !
LISA TELFIZIAN FABRICE DEMESSENCE
Codeurexpert
RYAN DJEBROUNI, DÉVELOPPEUR
Naturellement, c’est sur la Toile
que Ryan, diplĂŽmĂ© d’Epitech, s’est
fait remarquer. GrĂące Ă  Drupal, un
logiciel dernier cri. « Chez mon
premier employeur, j’allais sur des
forums de discussion, le soir, pour
trouver des solutions Ă  certains
problĂšmes. De ïŹl en aiguille, j’ai
amélioré les modules et versions
de cet outil, participé à une
convention organisée par
Microsoft France », raconte-t-il.
RecrutĂ© par CellïŹsh Media,
spécialiste des contenus mobiles
(ïŹlms, musiques Ă  tĂ©lĂ©charger),
Ryan avait déjà envie de passer
à autre chose. Qu’à cela ne tienne,
l’entreprise lui propose de
travailler sur sa plateforme de
facturation. Un poste stratégique,
pour gérer des échanges
complexes entre les utilisateurs,
les opĂ©rateurs et l’entreprise.
« Coder l’interaction spĂ©ciïŹque qui
s’établit entre les SFR, Bouygues,
Orange, etc. et CellïŹsh, alors que
chacun a une plateforme de
paiement différente, est trÚs
excitant », assure-t-il. Et le place
à 40 000 euros aprùs un an
d’expĂ©rience.
LESMEILLEURSDIPLÔMES
Bac+2ou3
DUTservicesetréseauxdecommunication,licences
procommerceenligne(Vannes),concepteuret
gestionnairedesitesinternet(Lyon),communications
numériquesete-activités(Perpignan).
Bac+5
Ecolesd’ingĂ©nieurs(Epitech,Epita
),decommerce
(Skema),del’internet(42,Hetic,Institutinternational
dumultimédia).
MastersEcotic(Rennes-I/TélécomBretagne),
communicationethypermédia(Savoie),Caweb
(Strasbourg),produitsetservicesmultimédias,langues
etcommerceélectronique(Montbéliard),Geci(Lyon-II),
médiasinformatisésetstratégiesdecommunication
(Sorbonne-Celsa),e-services(Lille-I).
Experts du marketing numérique, busi-
nessdevelopersetcommunitymanagers–
deplusenplusstratégiquesavecledéve-
loppementdesrĂ©seauxsociaux–sontles
plus recherchés. Et bien sûr, les déve-
loppeurs informatiques sont rois, créant
les pages des sites, ou travaillant sur les
basesdedonnĂ©es,s’occupantdelamain-
tenance des serveurs
 Les salaires com-
mencent à 30 000-35 000 euros annuels
pour un jeune bac+5 tout droit sorti de
l’école sur l’ensemble de ces proïŹls, et
grimpenttrùsviteà70 000eurosaubout
de quelques années pour les déve-
loppeurs. « Il est tout à fait possible de
commencer à 45 000 euros sur certains
langages si le jeune diplÎmé montre sa
capacitéàtravaillerenéquipe,àcréerdela
valeur, Ă  s’autoformer en permanence »,
assureNicolasSadirac,directeurdelatrĂšs
médiatiqueécole42,gratuiteetaccessible
mĂȘme sans le bac. Et sur le web plus
qu’ailleurs,cesontlesproïŹlsexpertsmais
aussicréatifsetpassionnésquifontladif-
férence.«Nousleschassonssurdesforums
de discussion à partir de 40 000euros. Ce
sont des jeunes tellement pointus qu’ils
participent Ă  l’évolution des technologies
Ă©mergentes », conïŹrme Judith Tripard,
consultante senior chez Clémentine, un
cabinetderecrutementspécialisé.Quand
beau salaire rime avec aventure

VOUS AIMEZ DÉVELOPPER
VOS RÉSEAUX ?
VENEZ ÉTENDRE
CEUX DE NOS FILIALES
SUR CONTINENTS
Comme nous, vous pensez que les rĂ©seaux, quels qu’ils soient, doivent rapprocher les gens ? Rejoignez un groupe qui
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L’OBS/N°2621-29/01/2015
132132
L’OBS/N°2621-29/01/2015
SPÉCIAL DIPLÔMES
L
a vie d’artiste ? Il faut souvent
savoir se contenter de l’air du
temps et d’eau fraüche
 L’Agence
d’Evaluation de la Recherche et
de l’Enseignement supĂ©rieur
(Aeres) révÚle en effet que, cinq
ans aprĂšs leur sortie de l’école, mĂȘme
les diplĂŽmĂ©s de l’ENSBA, les cĂ©lĂšbres
Beaux-Arts parisiens, gagnent moins de
10 000  euros
 par an pour moitiĂ©
d’entre eux. Et l’agence de pointer un
manque d’accompagnement des Ă©tu-
diants vers l’emploi dans l’ensemble des
46  Ă©coles publiques, l’éparpillement
des établissements de taille trop réduite
pour offrir à leurs diplÎmés une carte
de visite réputée. « Il faut multiplier les
expériences, construire son réseau,
savoir défendre son travail et maßtriser
l’anglais, conïŹe Louise, Ă©tudiante aux
beaux-arts de Bordeaux. C’est le b.a.-ba,
mais tous mes copains ne le font pas. »
Grenoble et Valence ont fusionné pour
crĂ©er l’Ecole supĂ©rieure d’Art et de
Design (Esad). La section design gra-
phique, trÚs appréciée par les profes-
sionnels, est restée à Valence. Quant au
site de Grenoble, il noue des partena-
riats avec l’universitĂ© et des Ă©coles d’in-
génieurs comme Grenoble INP. « Notre
Ă©cole est de plus en plus professionnali-
sante, souligne Jacques Norigeon,
directeur de l’Esad Grenoble-Valence,
mĂȘme si elle forme avant tout des
artistes. » Julien Prévieux, lauréat du
prix Marcel-Duchamp 2014, y a fait ses
études. Mais le Grenoblois primé ne
doit pas cacher la forĂȘt d’artistes qui
« galÚrent ».
Quant aux Ă©coles supĂ©rieures d’arts
appliqués, Estienne, Olivier-de-Serres,
les Arts dĂ©co (Ensad) ou l’Ecole natio-
nale supérieure de Création indus-
trielle (ENSCI), trĂšs prestigieuses, mais
L’IMAGINATION
AUPOUVOIR
A R T S , C R É A T I O N
Danscesmétiersdevocation, ilfautdu talent

EtunestratĂ©giepour rĂ©ussir !
CLAIRE FLEURY AI-ESTELLE BARREYRE
LESMEILLEURSDIPLÔMES
Bac+2/+3
BTSartsappliquésdesécolessupérieuresnationales,
licencescréationmultimédia(LaRochelle,Marne-la-Vallée).
Bac+5
Beaux-Arts(Parisetprovince,notammentRennespour
legraphisme),Ensad(Paris),Hear(Strasbourg),ENSCI
(Paris),Esaat(Roubaix),Mopa(ex-SupinfocomArles)et
ArtFx(Montpellier).
Cinéma,audiovisuel:Fémis,lesGobelins,Louis-
LumiĂšre,mastersenaudiovisuel(Paris-I,Poitiers).
Mastersenmanagementculturel :Paris-Dauphine,
Lyon,AvignonetSciences-PoGrenoblenotamment.
difficiles d’accùs (à peine 10% de reçus
en moyenne Ă  leurs concours d’entrĂ©e),
elles permettent aux plus motivés, à
ceux qui en parallĂšle multiplient stages,
concours de création, petits jobs dans
le milieu, de tirer leur Ă©pingle du jeu.
Cependant, si réputées soient-elles, les
Ă©coles ne garantissent pas l’emploi.
Sauf celles qui, comme les Gobelins,
l’école de l’image de la chambre de
commerce et d’industrie, trĂšs cotĂ©e,
visent des secteurs oĂč la demande
existe :imagesdesynthùseetanimation.
« Nous ne sommes pas une école artis-
tiquemaiscréative,préciseYvesPortelli,
directeurdesGobelins,etl’entrepriseest
aucƓurdenosenseignements. »Lamoi-
tié des 600 étudiants suit le cursus en
alternance, l’autre dĂ©bourse entre 6 500
et 8 000 euros par an pour des forma-
tions en photographie, animation,
motion design, design interactif ou
impression-fabrication. « Nos étudiants
viennentd’horizonstrùsdivers,maistous
ont, au départ, un univers graphique, un
Ɠil », souligne Yves Portelli. Au ïŹnal, de
80 Ă  100% d’entre eux dĂ©crochent un
job six mois aprĂšs leur sortie.
Certaines écoles privées, coûteuses,
jouissent elles aussi d’une bonne recon-
naissance. Martin Kloeckner, 24 ans,
diplĂŽmĂ© de l’Esag-Penninghen, a ainsi
passé un semestre à New York « dans le
cadre d’un partenariat avec l’Ecole des
Artsvisuels ».Uneprofesseurremarque
son travail et
 l’engage dans son agence
d’architecture intĂ©rieure. Au bout d’un
an et demi, faute de visa, Martin rentre
à Paris et passe son diplÎme. Embauché
illico à la trÚs branchée agence Jouin-
Manku, il dĂ©bute Ă  un bon salaire :
3 300  euros brut par mois. Mais les
postesoĂčl’onnecrĂ©erienetoĂčl’onexĂ©-
cute beaucoup, les missions honteuse-
ment sous-payées, notamment pour les
ïŹlles (les milieux crĂ©atifs n’échappent
pas au sexisme), et les horaires Ă  ral-
longesanscontrepartiesont,hélas,sou-
vent le lot des débuts de carriÚre.
Dans les mĂ©tiers de l’audiovisuel,
s’ajoute l’alĂ©a de la prĂ©carité ; en contre-
partie, le travail collectif – un ïŹlm se
tourne toujours Ă  plusieurs – fait qu’« on
assiste à des effets de promotion »,
expliqueJean-MarcVernier,responsable
133133SPÉCIAL DIPLÔMES
PÔLE UNIVERSITAIRE D’EXCELLENCE
REJOIGNEZ LA FACULTE DE DROIT DE CERGY-PONTOISE
MASTERS
ET AUSSI
LA SEMAINE DU 23 MARS 2015
www.droitucp.fr
As de la vidéoAINISSA VALET,
MOTION DESIGNER
Ainissa Valet n’est pas ingrate.
Elle insiste pour que les
graphistes de Montréal qui
l’ont formĂ©e au VJing soient
nommĂ©s : « RĂ©mi Vincent et
GPG. » Le VJing ? « Comme le
DJing avec la musique, on joue
avec des vidéos en live. »
La jeune femme, qui a grandi
dans la Mayenne, est donc
devenue VJ au Canada au cours
d’un stage de trois mois.
Mais, avant de projeter ses
vidéos lors de sets et
de soirées, elle a appris
à les réaliser aux Gobelins.
Sortie major de la promotion
2013 de motion design, Ainissa
s’est tout de suite installĂ©e
Ă  son compte.
Au quotidien, elle réalise
des images animées pour des
agences de communication :
e-cartes de vƓux, publicitĂ©s
mobiles sur les panneaux
des Abribus
 « Le motion
design est un secteur d’avenir »,
estime-t-elle. Pour le studio
Les Vandales, elle a conçu des
projections monumentales
(mapping) et, pour une autre
agence, des vidéos pour le
Printemps Haussmann. Payée
300 euros par jour, elle gagne
entre 2500 et 3000 euros
mensuels. Seul petit regret :
ne plus avoir le temps de créer
des vidéos plus personnelles
pour des sessions de VJing.
de l’enseignement supĂ©rieur de la pres-
tigieuse Fémis, école de cinéma
publique. Les copains deviennent des
collĂšgues, un continuum logique quand
on bosse ensemble des jours entiers
durant. L’école forme des crĂ©atifs (rĂ©a-
lisateurs, scénaristes
), mais aussi des
producteurs et des distributeurs. Eme-
ric Sallon, 27 ans, diplÎmé en 2013 de
cette derniĂšre ïŹliĂšre, aprĂšs des Ă©tudes
Ă  Sciences-Po, ne regrette pas son
choix. « Je voulais une formation dans
le cinĂ©ma axĂ©e aussi bien sur l’artis-
tique que sur l’industriel », raconte-t-il.
Aujourd’hui, salariĂ© en CDI chez Ad
Vitam, une société de distribution
indĂ©pendante, il gagne 2 000 euros net
par mois.
L’OBS/N°2621-29/01/2015
134134
L’OBS/N°2621-29/01/2015
SPÉCIAL DIPLÔMES
A
encroireleministùredel’Ecolo-
gie, la croissance verte va créer
100 000 emplois dans les annĂ©es
quiviennent,dont70 000dansla
rénovation du bùti. Belle ambi-
tion mais encore Ă  accomplir.
Aujourd’hui, seuls 140 000  Français
exercent un métier dit « vert » dont la
ïŹnalitĂ© est la protection de l’environne-
ment et souvent dans des secteurs peu
glamour : traitement des eaux usĂ©es,
recyclage des dĂ©chets, BTP
 « Ce n’est
pas “cui-cui, les oiseaux”, confirme
Gilles Guibaud, responsable du master
ingĂ©nierieetgestiondel’eauetdel’envi-
ronnement Ă  Limoges. Avoir la ïŹbre
environnementalenesuffitpas :ilfautdes
compétences et du pragmatisme. »Ainsi,
il n’accepte que des licenciĂ©s en chimie,
gĂ©ologie ou biologie et – succĂšs oblige –
se montre sĂ©lectif : 30 Ă©tudiants retenus
en master 1, pour 400 dossiers.
Ses diplÎmés sont assurés de trouver
leur place sur un marché aux débou-
E N V I R O N N E M E N T
Lesemploisvertspoussentau ralenti,
bien moinsvitequelesvocations
ARNAUD GONZAGUE ÉRIC FLOGNY-PICTURETANK
MaĂźtre
des eaux
CYRILLE GUICHOUX, INGÉNIEUR
AU CABINET G2C
Fandespéléologiedanssajeunesse,
cetitulaired’unelicencedegĂ©ologie
anaturellementbifurquĂ©versl’un
desélémentsmajeursdusous-sol
terrestre :l’eau.«Maisl’eaudont
jem’occupe,vousn’yfaitespas
vraimentattention :c’estcelleque
vousbuvezenouvrantlerobinet»,
explique-t-ilïŹĂšrement.Avecson
mastergestionetingénieriepour
letraitementdeseauxetpour
l’environnementĂ l’universitĂ©de
Limoges,ilest aujourd’huiingĂ©nieur
aucabinetG2C,prùsd’Arras.Cyrille
aparexemplesupervisĂ©l’installation
d’unestationd’épuration100%Ă©colo :
unbassinplantéderoseauxdont
lessables,truffésdebactéries,
permettentdepuriïŹerleseauxusĂ©es
avantdelesdéverserdans
lesriviĂšres.Unchantierdurable
etĂ©conomiquementviable :
missionaccomplie !
ÉCOLOS ET PROS
LES MEILLEURS DIPLÔMES
Bac+2/3
Licences Ă©nergies renouvelables (Corse,
Toulouse-III, Nantes, Belfort-Montbéliard),
valorisation énergétique des déchets ménagers
(Marne-la-Vallée).
Bac+5
Ecoles d’ingĂ©nieurs (Ensam, AgroParisTech,
universités de technologie).
Masters ingĂ©nierie et gestion de l’eau
et de l’environnement (Limoges), droit et gestion
de l’environnement (Montpellier-I) ; stratĂ©gie
de développement durable (Versailles-Saint-
Quentin), ingénierie environnementale (Haute-
Alsace) ; pollutions chimiques et gestion
environnementale (Paris-Sud), environnement
et droit (Rennes-I), génie des environnements
naturels et industriels (Reims), risques
majeurs (Corse), eau (Montpellier-II).
MastÚre spécialisé construction
et habitat durables (Arts et MĂ©tiers,
Aix-en-Provence).
chés étroits, toujours dépendant des
nouvelles réglementations (en matiÚre
de rejets, de nuisances
). Problùme, les
cursus « verts », eux, ont explosé ces
derniÚres années dans le supérieur et,
comme le regrette une enquĂȘte de
l’Apec (Association pour l’Emploi des
Cadres), « la croissance de l’emploi envi-
ronnemental ne suffit pas Ă  absorber le
nombre toujours plus important de
diplÎmés. » Car les belles déclarations
« durables » des grandes entreprises
contrastent avec la rareté de leurs
embauches. « Nous parvenons à placer
nos toutes petites promos, mais le
domaine n’est pas porteur comme le
croient certains étudiants », prévient
Bénédicte Humblot, responsable du
mastÚrespécialisé(bac+6)construction
et habitat durables des Arts et MĂ©tiers
Ă  Aix-en-Provence.
De fait, comme l’explique Caroline
Renoux,fondatriceducabinetderecru-
tement Birdeo, « les emplois se trouvent
principalement dans les collectivités ter-
ritoriales et les bureaux d’études, avec
des salaires inférieurs à la moyenne
des cadres, mais la satisfaction au travail
est souvent trĂšs Ă©levĂ©e ».C’estlecasd’Isa-
belle de Montrichard et Julia LignĂšres,
deuxdiplÎméesdumasterdroitetgestion
de l’environnement (Montpellier-I) et
crĂ©atrices d’Ethicalia, un cabinet d’ingĂ©-
nierie du tourisme durable. Elles ont,
par exemple, conseillé la communauté
de communes de Millau Grands
Causses sur la maniĂšre d’amĂ©nager la
ferme de Roquesaltes et ses 92 hectares
d’espace naturel classĂ©s sans endom-
mager son patrimoine culturel et envi-
ronnemental. « Nos besoins ïŹnanciers
ne sont pas surdimensionnés, aussi nous
sommes arrivées à un niveau de qualité
de vie qui nous convient parfaitement,
avance Isabelle de Montrichard. Nous
vivons notre engagement au quotidien.
C’est un luxe dont nous avons
conscience ! »
L’OBS/N°2621-29/01/2015
135135SPÉCIAL DIPLÔMES
P
ressepapierdéprimée,sitesweben
quĂȘte d’un modĂšle et chaĂźnes
d’infoquiplafonnent
pasfacilede
se frayer un chemin dans les
mĂ©tiers de l’information. Pour
réussir, les candidats doivent se
dĂ©multiplier, manier le texte et l’image,
maĂźtriserl’artdel’enquĂȘteetlederniercri
de la technologie. Et faire preuve d’un bel
espritd’entreprise.C’estlepariqu’arelevĂ©
Baptiste Cogitore. AprĂšs un master en
lettres,cereporterd’images,sortiduCUEJ
de Strasbourg en 2013, a décroché un
contratd’étĂ©Ă FranceTĂ©lĂ©visions.Depuis,
il réalise des reportages à la pige pour le
13-heures et le 20-heures «mais c’est trĂšs
aléatoire».EnparallÚle,ilpoursuitunpro-
jet personnel : un grand reportage de six
mois en Europe de l’Est (www.bullitour.
eu). Objectif : faire dĂ©couvrir des pays
«tropsouventvusettraitĂ©sd’unbloc,vude
l’Ouest».Avecl’aidedelaville,del’univer-
sitĂ© de Strasbourg, de la rĂ©gion, d’une
banque,etencoproductionaveclachaĂźne
Mordue d’actu
AGATHE MAHUET,
JOURNALISTE
DĂšslelycĂ©e,AgatheMahuet,25 ans,
avaitlevirusdel’actualitĂ©.Bac ES
enpoche,elles’inscritenlicence
d’info-comàlaCathod’Angers.
Une«bonneoption»,vula«variété»
duprogrammeetsonvoletpratique :
«J’aiputrĂšsvitefairemespremiers
passurleterrain,aveclacaméra.»
C’estenstageàRCFAnjouqu’elle
sepassionnepourlaradio.Reçue
ensuiteauCelsa,Ă Paris,ellese
spécialisedanscettevoie.«Nous
étionsplongésdansdesconditions
detravailquasiréellesetrencontrions
beaucoupdeprofessionnels.Pendant
uneannéedecésure,jesuisaussi
partieenIndepourFrance2 :legenre
d’opportunitĂ©qu’onnepeutavoir
qu’enĂ©cole.»AutreprivilĂšge
desétablissementsreconnuspar
laprofession,l’accùsauxconcours
desgrandeschaĂźnesderadio
etdetélévision.Lauréatedu
TremplinRadio-Franceen2013,
Agatheadécrochéuncontrat
d’unan.Depuis,elleassuredes
remplacementsĂ France-Bleu,
France-InfoetFrance-Culture.
«Entreprésentationsetreportages,la
routinen’existepas,etj’aimepouvoir
aborderdessujetstrÚsvariés.»
CRÉERSONJOB
J O U R N A L I S M E , É D I T I O N , T R A D U C T I O N
LeslittĂ©rairesetlesfanasd’infosdoiventfairepreuve d’initiative
etdepersévérance.Maisla passion déplace desmontagnes
AURÉLIE DJAVADI XAVIER ROMEDER
LESMEILLEURSDIPLÔMES
Bac+2 
BTSĂ©dition(Asfored,Ă©coleEstienne).
Bac+5
Esit,IsitetmasterstraductionlabellisésEMT.
MasterséditiondeParis-XIIIetdeMarne-la-Vallée.
Ecolesdejournalismereconnuesparlaprofession(CFJ,
l’ESJLille,l’IPJ,l’EDJdeGrenoble
).
«J’aiputablersurdesmissionsrĂ©guliĂšresdĂšs
le dĂ©but, je ne m’ennuie jamais.» «Rien que
de l’anglais au français, il y a beaucoup à
faire»,conïŹrmeAgatheThiriez,diplĂŽmĂ©e
du mĂȘme master. Elle s’est tournĂ©e vers la
gestion de projet, un rĂŽle de coordination
plustechnique.«J’aivoyagĂ©quelquesmois
aprĂšs mon diplĂŽme, en 2012, mais, dĂšs mon
retour à Londres, l’agence de traduction qui
m’avait accueillie en stage m’a proposĂ© un
CDI.LemarchéesttrÚsdynamiquelà-bas.»
Une effervescence que note Bertrand
Legendre, directeur du master politiques
Ă©ditorialesdeParis-XIII.DanssesderniĂšres
promos,quelquesdiplÎmésontétéembau-
chés outre-Manche pour négocier des
droits Ă©trangers. Les autres doivent Ă©largir
leurhorizonpoursecaserdanscesecteur.
«S’intĂ©resserparexempleauxmutationsdes
jeux vidéo ou des séries télé, car les univers
transmédiassedéveloppent. »Ilseveutopti-
miste :«LessalairesnesontpasĂ lahauteur,
mais,avecdeladétermination,lesdiplÎmés
trouventdutravail.»
Alsace 20.«L’occasiondemeconstruireun
réseau,denouerdescontactsdans21pays.»
LouiseNaert,diplÎméedumastertraduc-
tionmultilinguedeLille-III,s’estelleaussi
démenée pour créer son job. Les besoins
sontlà :jamaisautantdenoticestechniques,
dedocumentsadministratifsoudepublici-
tĂ©sn’ontrequislesbonssoinsdetraducteurs
professionnels, mais les entreprises
rechignentĂ recruterdeslinguistes.DĂšsson
stage,Louiseadoncoptépourlefree-lance,
épaulée par un ex-diplÎmé de son master.
Devisetfacturesn’ontplusdesecretspour
elle,etlescommandessontaurendez-vous.
136
L’OBS/N°2621-29/01/2015
SPÉCIAL DIPLÔMES
HENRI HAMELIN,
DIRECTEUR DE SERVICE ENFANCE, JEUNESSE, ÉDUCATION
Del’achatdematĂ©rielpourlescrĂšchesĂ lagestiondescantinesscolaires,
enpassantparlesremplacementsd’agents,HenriHamelin,26ans,esten
premiĂšreligne.« C’estĂ lafoisĂ©puisantetpassionnant.Jenepouvaispas
trouvermieux ! »DirecteurduserviceEnfance,Jeunesse,Educationàlamairie
deCornebarrieu,unepetitecommunede5000habitantsenHaute-Garonne,
ilrĂ©aliseunrĂȘvecaressĂ©depuislelycĂ©e.GrĂąceĂ unelicenced’administration
Ă©conomiqueetsociale,Ă Paris-II,unmaster1ensciencespolitiquesĂ Tours
suivid’unmaster2collectivitĂ©sterritorialesdeToulouse-I-Capitole.Ce
derniermasterĂ©tant« articulĂ©autourdudroitetdesïŹnancespubliques,
ilprépareàdesobjectifsprofessionnelstrÚsclairs.»
LEPARCOURS
DUDIPLÔMANT
F O N C T I O N P U B L I Q U E
La cured’austĂ©ritĂ©n’empĂȘchepaslesrecrutements, maisilfaut avoir
touslesatoutsen main pour entrer dansla carriĂšre
AURÉLIE DJAVADI GUILLAUME RIVIÈRE
LESMEILLEURSDIPLÔMES
Bac+5
Institutsd’étudespolitiques,InstitutsdeprĂ©parationĂ 
l’administrationgĂ©nĂ©rale(Ipag),mastersendroitou
financesdescollectivités(Toulouse-I,Lille-I,Paris-II,Cergy,
Bourgogne).
Educateur en chef
V 
oir son enfant devenir fonction-
naire ?Pourbiendesparents,c’est
lerĂȘve.Nonsansraison.BiensĂ»r,
ilyalasĂ©curitĂ©del’emploi.Mais
cen’estpastout.Aupalmarùsdes
métiers offrant la plus grande
satisfaction, les 450 000 cadres du public
comptent parmi les mieux lotis. Gestion-
naires d’un lycĂ©e, responsables d’un ser-
vicemunicipal,magistratsouinspecteurs
duïŹsc,ilsexercentdesmissionsconcrĂštes,
auservicedubiencommun.
Mathieu Prunier, analyste ïŹscal pour la
communautéurbainedeMarseilleaprÚsun
master ïŹnances des collectivitĂ©s territo-
riales,sedit« passionnéparledébatpublic »,
luiquivoulait« untravailintéressantetqui
[lui]permetted’évoluer ».Heureuxd’appor-
ter sa contribution aux enjeux Ă©cono-
miques et ïŹnanciers de la citĂ©. Franck
Patrouillault,diplÎmé,lui,dumasterjuriste
conseil des collectivités territoriales à
Panthéon-Assas, préparé en alternance au
service juridique d’un dĂ©partement qui l’a
embauché, a également été reçu au
concours de la chambre régionale des
comptes. Il y enquĂȘte sur l’efficacitĂ© et le
bien-fondédespolitiquespubliques.
Le hic, c’est que, diĂšte de la dĂ©pense
publique oblige, ces emplois se rarĂ©ïŹent.
25 000 recrutements chaque année, dont
unebonnepartdefonctionnairesdits« de
catĂ©gorie A ou B », les plus qualiïŹĂ©s, c’est
beaucoup
maismoitiémoinsqu'ilyadix
ans. Les collectivitĂ©s territoriales, oĂč les
départs à la retraite et le transfert de cer-
taines missions et responsabilités créent
des besoins, continuent Ă  proposer
30 000 postes,avecuneappétencepourles
diplĂŽmĂ©s en gestion, ïŹnance, ressources
humaines ou encore les ingénieurs et les
urbanistes.Souvent,ilfautdébutercomme
contractuel, puis décrocher un concours.
Parmi les filiĂšres les plus porteuses,
Johanne Saison, directrice de l’Ipag de
Lille-II, cite « les concours d’inspecteur des
Finances,d’attachĂ©territorialetceuxdesIns-
titutsrĂ©gionauxd’administration ».Uncran
en dessous de l’ENA, ces derniers mùnent
Ă despostesvariĂ©s.« Ilpeuts’agirdelages-
tiond’unĂ©tablissementscolairecommedela
rédactiondeloisauministÚredelaJustice »,
note Jean-Luc Guillemoto, directeur de
l’IRA de Nantes. Comptez 67 places dans
chacundescinqIRAetdixfoisplusdecan-
didats. «  Malgré une ouverture vers les
lettres, l’histoire ou l’économie, nos promo-
tions viennent surtout de droit et sciences
politiques ». Et quel que soit le concours
visé,ilfautunhautniveaudediplÎmeetdes
compétences précises. « Les jurys se com-
portentdeplusenplusenrecruteurscomme
dansleprivĂ©,aveclesmĂȘmesattentes.Parti-
culiÚrementrecherchée,laconnaissancedes
marchés publics et des achats », note Jean-
FrançoisLemmet,consultantenressources
humaines.Bref,devenirserviteurdel’Etat,
plusquejamais,çasemĂ©rite

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TEL AVIV
TUNIS
138
L’OBS/N°2621-29/01/2015
SPÉCIAL DIPLÔMES
L
es banques, les grands cabinets de
conseil ont beau essuyer le feu des
critiques pour leur rĂŽle dans la
crise ïŹnanciĂšre, les bonus des tra-
ders ĂȘtre mis sous surveillance, les
vocations d’apprentis golden boys,
ou girls, ne tarissent pas. Ainsi, Marion
Monot, 24 ans, assistante en audit ïŹnan-
cierchezDeloitte,undesBigFourdusec-
teur, se plaßt dans sa mission : « Mon rÎle
est de certiïŹer aux actionnaires que les
chiffres publiés par la société sont exacts,
cela peut paraĂźtre aride, mais, derriĂšre ces
donnĂ©es, il y a la vie d’une entreprise, les
décisions de ses responsables », explique
cette jeune diplÎmée de Sciences-Po en
ïŹnances et stratĂ©gie embauchĂ©e Ă  l’issue
de son stage. Elle est bien payée. Chez
Deloitte, les salaires d’embauche s’éche-
lonnentde32 000à43 000 eurosbrutpar
an
 Une exception ? Non. Car l’audit, la
banque, la ïŹnance ont retrouvĂ© la santĂ©
et offrent encore de belles perspectives
aux débutants. En pleine mutation, ces
spécialités doivent faire évoluer leurs
métiers, tout en compensant de nom-
breux départs à la retraite.
L’Association française des Banques
prĂ©voitainsi40 000recrutementsentre
2015 et 2017, dont deux tiers de candi-
dats de moins de 30 ans. La seule
SociĂ©tĂ©gĂ©nĂ©raleenembauche1 400par
an, dont la moitié de commerciaux à
bac+2 ou 3, « mais le sĂ©same d’employa-
bilité dans le secteur réside plutÎt dans
le bac+5, estime Charles Chabod, res-
ponsable du recrutement Ă  la Banque
palatine, rattachée au groupe BPCE.
CĂŽtĂ©conseil,« nousrecrutons1 000 CDI,
dont 700 jeunes diplÎmés par an »,
explique Jean-Marc Mickeler, direc-
teur associé des ressources humaines
chez Deloitte. Préférence aux grandes
écoles et aux universités de renom.
Avec un bonus pour ceux qui postulent
munis d’une expĂ©rience Ă  l’étranger et
d’un double diplĂŽme, type Ă©cole de
LEBONFILON
B A N Q U E S , F I N A N C E S
En pleineĂ©volution,cessecteurssonten quĂȘte de jeunes
commerciauxetexpertsdu patrimoine. 40 000recrutements
sontprĂ©vusd’iciĂ  2017
CAROLINE BRIZARD CONSTANCE DECORDE
LESMEILLEURSDIPLÔMES
Bac+2ou3
BTSetDUTetlicencesencommerce,banques,
mĂ©tiersdel’assurance.
Bac+5 
MastersCCA,gestiondepatrimoine
(IAEdeClermont-Ferrand,Cergy-Pontoise,Dauphine).
commerce et Sciences-Po. L’assurance
connaĂźt la mĂȘme Ă©volution, et voudrait
redorer son image un peu terne. En
2015, AXA compte ainsi recruter 5 500
personnes, dont 1 800 jeunes diplĂŽmĂ©s.
Des commerciaux et spécialistes de ces
métiers, à bac+2 ou 3, mais aussi des
gestionnaires de patrimoine et des spé-
cialistes du webmarketing.
Poursortirdulotetaccéderauxpostes
lesplusprestigieux,ilfautaccumulerles
stages. Un moyen Ă©galement de trouver
sa voie. «  Cela m’a permis de cerner
Mastersingénieriepatrimoniale(IAEdeCaen),finances
etstratégie,actuariat(EuriaàBrest),InstitutdeStatistique
del’UPMC(Isup,Paris-VI),InstitutdeSciencefinanciùre
etd’Assurances(Isfa,Lyon-I).
Ecolesdecommerceoud’ingĂ©nieurs(Essec,
ESCP,Mines),IEP.
139
L’OBS/N°2621-29/01/2015
SPÉCIAL DIPLÔMES
C
rise oblige, les gestionnaires et les
comptables, veillant Ă  la bonne
santĂ©ïŹnanciĂšredesservices,avec
un Ɠil avisĂ© sur les recettes,
dépenses et économies possibles,
sont accueillis Ă  bras ouverts par
lesrecruteurs.EntĂȘte,lesjeunesdiplĂŽmĂ©s
de l’universitĂ© Ă  bac +5, notamment les
masterscomptabilitécontrÎleaudit(CCA)
ou audit et contrĂŽle, qui permettent de
devenir expert-comptable. ParticuliĂšre-
ment appréciés dans les grands cabinets
d’audit.Onchercheaussidesbac +2detype
BTSetDUTpouroccuperdespostesd’as-
sistantspaieetcomptablesenentrepriseet
encabinet.Lacriseaparailleursfaitémer-
gerdesbesoinsenspécialistesderecouvre-
ment, «des gestionnaires avec de bonnes
qualités humaines», décrit Romain Wer-
len, directeur senior de la division comp-
tabilitĂ© et ïŹnance de Page Personnel. Il
pointedessalairesd’embaucheàpartirde
30 000 euros, mais qui peuvent rapide-
ments’envoler,enfonctiondelanotoriĂ©tĂ©
dudiplîme,jusqu’à35 000,40 000 euros.
Autre piste, les postes en ressources
humaines, et, là encore, c’est le niveau
bac +5quis’impose.MaisuntriestnĂ©ces-
saire parmi les nombreuses formations
PRIORITÉAUX
GESTIONNAIRES !
C O M P T A B I L I T É , R E S S O U R C E S H U M A I N E S
Lesasdu plan comptable ou de la grille dessalairessont
indispensablesĂ  la bonne marche desentreprises
BÉATRICE GIRARD
estampilléesRH,quinesontpasunanime-
ment appréciées des recruteurs. Mieux
vautainsiprivilégierlesgrandsclassiques,
et notamment les masters des IAE, ou le
rĂ©putĂ©masterCiffopdeParis-II.EnïŹn,les
métiers du secrétariat ont évolué en
quelques années. Dans les petites struc-
tures, les prĂ©fĂ©rences vont Ă  des proïŹls
polyvalents capables de faire du secréta-
riat, mais aussi un peu de gestion interne
et de comptabilité. Quant au secteur des
assistants de direction, il reste une niche
rĂ©servĂ©e Ă  des proïŹls haut de gamme.
Candidats non bilingues et non diplÎmés
d’une grande Ă©cole type Sciences-Po,
s’abstenir

progressivement ce qui me passionnait le
plus », reconnaßt Marie Germe, 26 ans.
Pendantqu’ellefaisaitl’EISTI,uneĂ©cole
d’ingĂ©nieurs Ă  Cergy-Pontoise, la jeune
femme a successivement travaillé dans
lafusion-acquisitionauCIC,Ă laBanque
de France et dans un cabinet de conseil
Ă  Lyon, avant de se faire embaucher en
novembre2012commeassistanteentre-
prise Ă  la Banque palatine. Autre choix
judicieux :misersurl’alternancecomme
Simon, 27 ans. AprĂšs un master d’éco-
nomie et de gestion Ă  Aix, il intĂšgre
Monsieur
Placements
RAYAN BOUADLA,
CONSEILLER EN PATRIMOINE
Rayan Bouadla, 24 ans, est un
pur produit de l’universitĂ©.
Cet ex-boursier, qui a grandi en
Seine-Saint-Denis entre un pĂšre
manutentionnaire et une mĂšre
comptable, ne savait pas trop ce
qu’il voulait faire en dĂ©crochant
son bac ES. Le choix s’est opĂ©rĂ©
chemin faisant. Pendant son
DUT techniques de
commercialisation, puis sa
licence à la fac de Créteil,
il a toujours travaillé, étudiant
la semaine, vendeur les samedis
et dimanches. « Un rythme un
peu soutenu », reconnaßt-il.
Ensuite, il a rĂ©ïŹ‚Ă©chi : « J’étais
intéressé par les métiers du
commerce et du marketing,
tout ce qui impliquait des
contacts avec les clients, mais
j’ai choisi la ïŹnance parce que
cela ouvrait plus de portes. »
Il fait donc un master en gestion
de patrimoine à l’IAE Gustave-
Eiffel. Et, dùs l’obtention de son
master 2, qu’il a effectuĂ© en
apprentissage Ă  la BNP,
il décroche un CDI à BNP
Paribas Banque privée, à Paris,
payĂ© 36 000 euros brut annuels.
« J’y conseille mes clients
dans la gestion de leur
patrimoine, j’aime faire vivre
cette relation de conïŹance »,
dit-il avec chaleur.
Cet entreprenant vient de
s’acheter un petit appartement
Ă  la lisiĂšre de Paris.
l’EssecendeuxiĂšmeannĂ©e.« J’aidĂ©cro-
chĂ© un CDI d’analyste en corporate
ïŹnance Ă  la SociĂ©tĂ© gĂ©nĂ©rale en octobre
2014 Ă  la suite de mon parcours en alter-
nanceaudĂ©partementïŹnanceetcontrol-
ling d’un grand groupe industriel fran-
çais. » Les institutions ïŹnanciĂšres sont
aussi friandes de matheux cracks des
probabilités, pour établir, par exemple,
le montant de primes d’assurance : on
les appelle des actuaires. Comme Nico-
las Lesnisse, 24 ans, qui aprÚs deux ans
de prĂ©pa scientiïŹque a intĂ©grĂ© l’Institut
de Science ïŹnanciĂšre et d’Assurances
(Isfa) Ă  l’universitĂ© Lyon-I. Aujourd’hui
analystederésultatsdeportefeuillechez
AXA,ilexplique :« Jeneconnaissaispas
l’actuariat. C’est un prof de maths en
prépa qui avait bien cerné mon caractÚre
qui m’en a parlé : j’ai le goĂ»t des mathĂ©-
matiques mais aussi celui d’expliquer, ce
qui est nĂ©cessaire dans ce mĂ©tier oĂč nous
faisons beaucoup de présentations »,
rĂ©sume-t-il. AssurĂ©, en prime, d’une
bonne progression de salaire et des res-
ponsabilités.
LESMEILLEURSDIPLÔMES
BAC+2ou3
BTScomptabilitéetgestion,DUTGEA,licences
managementdesorganisations,métiersdelacomptabilité,
diplÎmedecomptabilitéetgestion(DCG).
BAC+5
MastersCCA,mastersengestiondesIAE(notamment
deClermont-Ferrand),Ciffop,MastĂšreresponsable
managementetDRHdel’IGC,diplĂŽmesupĂ©rieurde
comptabilitéetdegestion(DSCG),écolesdecommerceou
IEPavecspécialisationRH.
L’OBS/N°2621-29/01/2015
140140
L’OBS/N°2621-29/01/2015
SPÉCIAL DIPLÔMES
LAVOIEROYALE
I N F O R M A T I Q U E
La révolution destechnologiesnumériquescrée encore ettoujoursdesemplois.
DĂ©butantsplusquebienvenus
LISA TELFIZIAN PATRICIA MARAIS
Prince des data
TIMOTHÉE, INGÉNIEUR RÉSEAU
LapremiĂšrefoisqu’ilestentrĂ©dansundatacenter(centrededonnĂ©es),stagiaire
del’opĂ©rateurdetĂ©lĂ©comsNerim,TimothĂ©e,23ans,aeulefrissonfaceaux
kilomÚtresdecùblesrangéssurdesétagÚresdansdessallescommedes
cathĂ©dralesoĂčbourdonnaientlaclimetlesserveurs.«J’étaiscollĂ©gienlorsde
l’avùnementd’internet,etjemedemandaiscommentlesordinateursdumonde
entierpouvaientcommuniquerentreeux»,sesouvient-il.Fascinéparle
transportdesdonnées,àSupinfoLille,iloptedoncpourlaspécialitéréseauet
rechercheunstagedanslestĂ©lĂ©coms,«lĂ oĂčlerĂ©seauestroi».TimothĂ©etombe
suruneoffredeCDIdeNerim,unopĂ©rateurdeïŹbreoptiquespĂ©cialisĂ©dansles
servicestrĂšspointusauxentreprises.«J’aiĂ©critpourdirequeleposteainsique
l’entreprisede160personnescorrespondaiententoutpointàmesattentes,et
NerimacrĂ©Ă©unstagepourmoi.»AprĂšslestage,l’embauchealieuennovembre
2014,entre35000et38000eurosannuels.UneplacedechoixaucƓurdurĂ©seau.
L
e numĂ©rique ? « Une formidable
aventurepourlesjeunes»,s’enthou-
siasme Guy Mamou-Mani, pré-
sidentduSyntecnumérique,lesyn-
dicat patronal du secteur. « Les
entreprises ne se contentent plus
d’un service d’informaticiens pour gĂ©rer
leursystùmed’informationetleurparcd’or-
dinateurs, elles numérisent toutes leurs
activitésduprocessdeproductionàlarela-
tionavecleursclients,ellesontbesoind’ex-
perts partout. » Un peu comme si la
colonne vertĂ©brale informatique s’enri-
chissait de terminaisons nerveuses

autant de nouvelles possibilités pour les
jeunes diplÎmés. Souvent des fanas,
comme Arnaud Masselin, diplÎmé en
2013 d’un master d’ingĂ©nierie des sys-
tÚmesdetélécommunicationetréseauxà
Toulouse :«LenumĂ©rique,c’estlarigueur
maisaussilarecherchepermanentedesolu-
tions, l’ingĂ©niositĂ©. C’est ce qui m’a plu et
m’adĂ©terminĂ©Ă m’orienterverscedomaine.
Comme toute ma promo, à peine diplÎmé,
j’ai Ă©tĂ© recrutĂ©, chez LivingObjects, un Ă©di-
teurdelogicielsdemanagementderéseaux,
celachanged’autresspĂ©cialitĂ©s »
Les grandes fonctions – rĂ©seaux, sys-
tĂšmesd’information,sĂ©curité–seportent
bien et tous les secteurs recherchent ces
dĂ©butants. L’eldorado du moment, c’est le
big data : l’exploitation des colossales
massesdedonnéesbrasséesparlesentre-
prisesetqui,bienexploitées,peuventper-
mettre d’en amĂ©liorer tous les rouages, de
la production Ă  la distribution : «Cette
annĂ©e,nousrecrutonsdes“datamanagers”
qui seront attachés à tous les services»,
explique par exemple Muriel Nicou, res-
ponsable des recrutements chez AXA
France. Sans parler des tablettes et smart-
phones en plein essor, du cloud ou encore
de l’internet des objets (ou objets connec-
tés). Prendre latempérature viale pyjama
des enfants pour alerter du moment oĂč il
fautadministrerleparacétamol,assurerle
maintienàdomiciledepersonnesùgéesou
malades grĂące Ă  des boĂźtiers qui commu-
niquent des informations au corps médi-
cal «unmarchĂ©gigantesque»,assureGuy
Mamou-Mani.Start-upetgrandsgroupes
s’yintĂ©ressent,commeLaPosteetsonhub
numérique universel présenté au CES
(ConsumerElectronicsShow)deLasVegas
enjanvier,uneplate-formedanslecloudqui
permet de gĂ©rer l’ensemble des objets
connectĂ©sd’unfoyer,quelquesoitleursys-
tùmed’exploitation.
Endixans,l’informatiquevientdecrĂ©er
plusde700 000emplois,etlesannĂ©esqui
viennents’annoncentpourlemoinsaussi
prometteuses. Les heureux diplÎmés du
domaine, qu’ils sortent d’un master à la
fac, d’une Ă©cole d’ingĂ©nieurs ou d’une
L’OBS/N°2621-29/01/2015
141141SPÉCIAL DIPLÔMES
VÉRONIQUE RADIER
LESMEILLEURSDIPLÔMES
Bac+2/3
BTSinformatiqueetrĂ©seaux ;informatiquedegestion.
DUTstatistiqueetinformatiquedécisionnelle.
LicencessystĂšmesinformatiquesetlogiciels ;rĂ©seaux
ettélécommunications.
Bac+5/6
Ecolesd’ingĂ©nieurs(SupĂ©lec,TĂ©lĂ©comParisTech,
TélécomBretagne,Esiea,Isep,Ensimag,ECE,Efrei,UTT,
UTC
).
MastersMiage(dansvingtuniversités),systÚmes
informatiquesintelligentsetcommunicants(Cergy-
Pontoise),Cryptis(Limoges),sécuritédescontenus,des
réseaux,destélécommunicationsetdessystÚmes
(Versailles),MBDS(Nice),ingĂ©nierielogiciellepourl’internet
(universitĂ©d’Artois),ingĂ©nieriestatistiqueetinformatique
delafinance,del’assuranceetdurisque(Paris-Diderot),
réseauxettélécommunications(Paris-Sud/ENSCachan),
cryptologieetsécuritéinformatique(Bordeaux-I).
école spécialisée, non seulement
s’épargnent la moindre dĂ©marche pour
trouveremploiàleurgoût,maissevoient
« chassés ». Au point que leurs respon-
sablesdeformationleurconseillentd’évi-
ter de mettre leur CV en ligne s’ils ne
veulent pas ĂȘtre submergĂ©s d’offres ! Un
casse-tĂȘtepourlesDRH :«Nousrecrutons
100personnespourrépondreànotrecrois-
sancede20%cetteannée,ettouslesmoyens
sont utilisĂ©s – relations, Ă©coles, rĂ©seaux
sociaux, cooptation, cévéthÚques »,
expliqueEricDumartin,DRHdeLinkby-
net, une ESN, entreprise de services
numériques, la nouvelle appellation des
SSII,lesplusgrosemployeursdusecteur.
«ApeinediplÎmés,nos40étudiantssont
embauchĂ©sdansl’industriedutourisme,des
banques, des start-up qui ont grandi et se
structurent,voiredescentralesnucléaires,à
dessalairesquivontde29000à42000 euros
annuels»,seréjouitainsiAndréAoun,res-
ponsable du master ingénierie des sys-
tÚmes de télécommunications et réseaux
informatiquesdel’universitĂ©Toulouse-III.
«Nous voudrions bien avoir davantage de
candidatsĂ nosïŹliĂšres,soupireFatihaGas,
directrice du campus parisien de l’école
d’ingĂ©nieurs Esiea. La plupart de nos Ă©tu-
diantsontlechoixentreplusieursCDIavant
mĂȘme d’ĂȘtre diplĂŽmĂ©s.» Et le numĂ©rique
s’intĂ©resse dĂ©sormais mĂȘme aux bac+2.
« Ils ont beaucoup plus d’offres que voici
quelques années car les entreprises font un
effort pour former aprĂšs recrutement, elles
nepeuventpastoujourss’offrirdesbac+5»,
remarque Thierry Verdier, fondateur du
cabinetderecrutement1001Talents.Bref,
desouverturesàtouslesniveaux

L
e droit plaßt. Trop. Chaque année
enregistre un nouveau record
d’inscrits dans les universitĂ©s :
210 000 au dernier recensement.
La Cour des Comptes a mĂȘme
tirĂ© le signal d’alarme, jugeant les
diplÎmés trop nombreux et pas tou-
jours bien préparés aux besoins du
marchĂ© du travail. Niveau d’accĂšs Ă  la
plupart des métiers : bac+5. Les avocats
représentant la majorité des profes-
sionnels. Il faut réussir, aprÚs un bac+4
au minimum, le Capa (certiïŹcat d’apti-
tude à la profession d’avocat). Aprùs
quelques années souvent comme asso-
cié, on peut encore y faire de belles car-
riÚres dans des cabinets généralistes,
traitant des litiges familiaux ou encore
de proximité et pas seulement de
« grandes » affaires, et avec des revenus
moins Ă©levĂ©s qu’on ne l’imagine : en
moyenne 2 150 euros brut par mois
pour un débutant. Quant aux juristes
d’entreprise, « nous n’arrivons pas Ă 
PROFESSIONS
DE LOI
D R O I T
Famille, socialou business
 Lesjuristesavisés
choisissentavec soin leur spécialité
DĂšssonarrivĂ©eĂ Sciences-PoParis,dĂ©couvrantledroit,qu’elleimaginait
commeunematiĂšrearideetpeuattrayante,MaudSchlaffmann-Amprino
s’estpassionnĂ©epourcettediscipline«quitoucheconcrĂštementĂ 
touslesdomainesdelavie»,famille,travail,santé,etc.Enmaster,elle
choisitledroitjudiciaire,pensantsedirigerverslamagistrature,maisses
stagesluirĂ©vĂšlentunmĂ©tiermoins«militant»qu’ellenel’imaginait.
Enstagetoujours,elledĂ©couvrelemĂ©tierd’avocatchezEtienneNoĂ«l,
spécialistedudroitdesdétenus.Unevéritable«révélation»pourlajeune
ïŹllequi,enparallĂšledesesĂ©tudes,donnaitdescoursenprisongrĂąceĂ 
l’associationGenepi.AprĂšsunespĂ©cialisationĂ laSorbonneen
criminologie,Maudvientd’obtenirsonCapa(certiïŹcatd’aptitude
Ă laprofessiond’avocat).Aujourd’huicollaboratriceetavocateengagĂ©e,
ellepartagesontempsentredeuxcabinets :«J’airarementuneminute
àmoi,parfoisonal’impressionquerienn’avance,etpuis
onarriveĂ fairebougerleschoses »
PIA DUVIGNEAU
Juriste militante
MAUD SCHLAFFMANN-AMPRINO, AVOCAT
rĂ©pondre Ă  la demande ! », sourit SĂ©ve-
rine Blum du cabinet de recrutement
Hays. La spécialisation en droit social
est grandement réclamée à cause de la
multiplication des plans sociaux et des
litiges prud’homaux.
Le droit des affaires est lui aussi prisé,
Ă  condition de suivre le parcours ad
hoc, plutÎt relevé. Sébastien Turin,
recruté par le groupe DBApparel (Dim,
Playtex
) et coresponsable du comité
des jeunes juristes de l’Association
française des Juristes d’Entreprise
(AFJE) conïŹrme : « J’ai passĂ© un an
à  l’universitĂ© de Sussex, en Grande-
Bretagne. Cela m’a donnĂ© une compĂ©-
tence pour rédiger et superviser sur le
plan juridique les contrats que le groupe
noue avec ses partenaires dans le monde
entier. » Le ïŹn du ïŹn Ă©tant encore de
passer un LL.M (Master of Laws), ce
master de droit anglo-saxon – au QuĂ©-
bec par exemple, oĂč le cursus n’est
guÚre onéreux.
L’OBS/N°2621-29/01/2015L’OBS/N°2621-29/01/2015
J
’adore les enfants. Ils m’apprennent
autant que je leur apprends. Ils sont
dans l’émotion pure, s’exclame Char-
lotteRiou,23ans,professeurstagiaire
verslaCanebiĂšre,Ă Marseille.Onest
toujoursentraindesedire,neserait-ce
qu’en voyant des cailloux sur une plage :
“Tiens !çaseraitbienpourtelleactivitĂ©dans
la classe ” » Pour sa premiĂšre annĂ©e en
poste,Charlotteaffichecomplet.« Enplus
des vingt-six heures hebdomadaires, je
travailleunequinzained’heuresparsemaine
à préparer mes cours. » Les concours se
passent avec un master 1. Et la période est
propice : 24% de reçus au Capes, 32% au
concours du professorat des Ă©coles. Avec,
en2015, presque 25 000 postes premieret
second degrés confondus, soit +29% par
rapport Ă  2014. « Les crĂ©ations d’emplois
dans le cadre de la loi Peillon se conjuguent
aux dĂ©parts Ă  la retraite prĂ©vus de 300 000
enseignants dans les dix années qui
viennent  », résume Jacques Ginestié,
présidentduréseaunationaldesEspe.Les
TĂȘte
chercheuse
HORTENSE SERRET,
CHARGÉE D’ÉTUDES
EmbauchéedanslafouléedesathÚse
parARP-Astrance,unesociété
deconseil,Hortensetravaillesur
l’intĂ©grationdelabiodiversitĂ©dansles
projetsimmobiliers,avecunsalaire
d’ingĂ©nieurconïŹrmĂ©.« Lesvillessont
toujoursenexpansion,explique-t-elle.
LeurdensiïŹcationnepeutĂȘtreviable
qu’enamĂ©nageantdesespacesverts. »
AprĂšsunelicenceensciencesdelavie
àl’UPMC,Paris-VI,elleafaitune
indigestiondechimieetdephysique
quantiqueetsetourneversl’histoire
etlaphilosophiedessciences
enmaster.« J’aialorsenvisagĂ©le
journalisme,etmĂȘmelereportage
deguerre. »AMontréal,aucours
d’unĂ©change,elletrouvesavoie :
lessciencesdel’environnement.Età
sonretourenFrance,c’estledirecteur
d’ARP-Astrancequiluiinspirelesujet
desathÚseaxéesurledéveloppement
soutenableenville
etlarecrute.
« Jecontinueàfairedelarecherche
appliquéeavecunObservatoiredes
JardinsetEspacesvertsd’Entreprises,
oĂčjegĂšredesprojetsexpĂ©rimentaux,
commel’installation
denichoirsàpollinisateur. »
PROFS
DEMANDÉS !
E N S E I G N E M E N T , R E C H E R C H E
Lesconcoursderecrutementd’enseignantsdu primaire et
du secondairemanquentdecandidats. Comment s’yprĂ©parer
CAROLINE BRIZARD, FABRICE DEMESSENCE
chances de réussite varient, selon la disci-
pline :danslescollÚgesetlycées,onmanque
de profs en maths, sciences, langues, fran-
çais, dans les écoles, ce sont le Nord ou la
régionparisiennequicherchentdesprofes-
seurs. Les salaires, eux, restent modestes :
1 640 eurosnetparmoispourundĂ©butant.
Devenirenseignantdanslesupérieur,en
revanche, c’est une mission quasi impos-
sible.Apeineplusde3 000postes(en2013),
enbaisseréguliÚre.Avec37candidatspour
uneseulechairedemaßtredeconférences.
Se consacrer à la recherche pure n’est pas
plusaisé.« AladerniÚrecampagnederecru-
tement,ilyavait307postesĂ pourvoir,pour
8 099 candidats admis Ă  concourir, rĂ©sume
IsabelleLongin,adjointeĂ ladirectiondes
ressources humaines du CNRS, avec un
salaire de dĂ©part compris entre 2 200 et
2 600 eurosbrut. »MatthieuRaynal,32ans,
yestentrécommechargéderechercheen
2013. Il travaille sur les catalyseurs, ces
molécules qui accélÚrent les réactions
chimiques. «  J’aime l’idĂ©e de l’aventure
communedutravailenéquipe,delaconfron-
tation.  » Il comptabilise une dizaine
d’annĂ©es d’études supĂ©rieures  : DUT,
Ensiacet,Ă©coledechimieĂ Toulouse,thĂšse
Ă  Strasbourg en alternance ïŹnancĂ©e par
l’InstitutfrançaisduPĂ©trole(IFP)et,enïŹn
deux« post-doc »dansdeslabosàPariset
Ă Tarragone,enEspagne « Ilfautavoirla
foi »,conclut-ilsimplement.
Les entreprises offrent davantage de
perspectives.« LesdiplĂŽmĂ©sd’écolesd’ingĂ©-
nieursfontuneconcurrencesévÚreauxtitu-
lairesdethĂšses »,prĂ©vientMohamedHarïŹ,
expert à France Stratégie, service de pros-
pectiverattachéàMatignon.Lachimie,les
sciences humaines recrutent moins de
chercheurs que l’informatique, le droit,
l’économie,lamĂ©caniqueoul’électronique.
« Nous encourageons les doctorants Ă  ĂȘtre
stratĂšges de leur carriĂšre, Ă  regarder ce
qu’attendent les entreprises, Ă  inïŹ‚Ă©chir leur
parcoursetàtravaillerenanglais »,conseille
Vincent Mignotte, prĂ©sident de l’Associa-
tionBernard-Gregory(ABG).
144
L’OBS/N°2621-29/01/2015
SPÉCIAL DIPLÔMES
E
ndécembre, le voyage interplané-
taire de la sonde Rosetta puis
l’atterrissageacrobatiquedurobot
PhilaesurunecomĂšteonttenuen
haleine des millions de Terriens.
UnexploitauquelontƓuvrĂ©dans
l’ombre, depuis plusieurs annĂ©es, des
bataillons de techniciens, ingénieurs et
autresscientiïŹquespourmettreaupoint
moteur,fuselageetcalculateurs
auser-
vice de grands groupes ou de PME. L’in-
dustrie n’est pas ïŹnie ! Certes, la crise, la
mondialisation sont passées par là,
dĂ©truisant des pans entiers d’activitĂ©
mais d’autres rĂ©sistent, conquiĂšrent des
marchés. Et certaines PMI, trÚs dyna-
miques, ont bien du mal Ă  attirer des
recrues,mĂ©connuesqu’ellessontdesĂ©tu-
diants. C’est le cas d’Europe Technolo-
gies, installée dans la région nantaise :
« Nous recherchons des ingénieurs, mais
aussi des techniciens dans de nom-
breuses spécialités », explique Christelle
Boutolleau, directrice du département
Composites.
« Nousavonsungrandnombredepostes
Ă pourvoirdanslesgrandsgroupes,comme
danslesPME,àtouslesniveaux :destech-
niciens comme des cadres et des ingé-
nieurs,quecesoiteninnovation,recherche
et développement, production, mainte-
nance, qualitĂ©, logistique
  », conïŹrme
JérÎme Gras, directeur exécutif du cabi-
net Page Personnel. Avec des niveaux de
qualiïŹcation qui ne cessent de s’élever,
des missions plus complexes : « Nous
voyons de nouveaux métiers apparaßtre
avec des dimensions internationales et
commerciales fortes. Les ingénieurs qui
maĂźtrisent l’anglais sont amenĂ©s Ă  gĂ©rer
descontratsetlescahiersdeschargesavec
lessitesdeproductionsituĂ©sĂ l’étranger. »
En tĂȘte des domaines les plus dyna-
miques, le spatial et l’aĂ©ronautique. Pour
fairefaceĂ descarnetsdecommandessur-
chargés et des cadences de production
L’USINEÀJOBS
I N D U S T R I E
En manquedetechniciensetde cadres, ce secteur
proposedebellescarriĂšres.En particulier dansl’aĂ©ronautique,
l’agroalimentaireetla pharmacie
BÉATRICE GIRARD FRANCK TOMPS
LESMEILLEURSDIPLÔMES
Bac+2/3
DUTgénieindustrieletmaintenance,génieélectrique
etinformatique,productique,mesuresphysiques.
BTSmaintenanceindustrielle,contrĂŽleindustriel
etrégulationautomatique.
Licencesélectronique,informatiqueet
communicationsembarquéesappliquéesauxtransports,
véhiculesélectroniquesetgestiondesautomatismes
(Franche-Comté),gestiondelaqualitéetdurisquedans
lesbioindustries(Pierre-et-Marie-Curie),commercialisation
desbiensetservicesindustriels(Bordeaux),métiers
delamicroélectroniqueetdesmicrosystÚmes(Grenoble),
systÚmesindustrielsautomatisésetmaintenance
(Clermont-I).
Bachelordetechnologie(ArtsetMĂ©tiers,Bordeaux
etChĂąlons-en-Champagne).
Bac+5et6
Ecolesd’ingĂ©nieursĂ vocationindustrielle
(ArtsetMĂ©tiers,UTC,GrenobleINP
).
MasterscontrÎleetqualité,génieélectrique
etinformatiqueindustrielle(universitédeBretagne-Sud),
formulationetévaluationsensoriellesdes
industriesdesparfums,delacosmĂ©tiqueetdel’aromatique
alimentaire(Versailles-Saint-Quentin),responsabilités
etmanagementqualitédanslesindustriesdesanté
(Bordeaux),mécaniqueetrisquesindustriels(UTTroyes),
alimentation,lait,innovation,management,
nutraceutique(Rennes),ingénieriechimique
etagroalimentaire(Nantes).
infernales,lesdonneursd’ordrecherchent
techniciensetingénieursenmaintenance
industrielle, Ă©lectronique, Ă©lectrotech-
nique ou automatisme
 Scénario quasi
identiquedansl’énergieetlamĂ©tallurgie :
« NousprĂ©voyons100 000recrutementspar
anjusqu’en2025,dont20 000ingĂ©nieurset
27 000 techniciens et agents de maütrise.
Avisauxamateurs,cesbac+2etbac+3,nous
lesaccueillonstous ! »s’exclameFrançoise
Diard, responsable de l’Observatoire des
métiersdelaMétallurgie.
Billel Maati, 26 ans, avec un DUT
génie thermique et énergie et un
diplĂŽme d’ingĂ©nieur, n’a pas mis long-
temps Ă  s’en apercevoir : embauchĂ© en
septembredernierchezVeritasdansles
vingt-quatre heures qui suivaient l’ob-
tention de son diplÎme. « Je réalise des
audits énergétiques pour des bailleurs
sociaux. C’est un mĂ©tier technique avec
beaucoup de missions de terrain mais
aussi du conseil, pour un salaire d’em-
bauche tout Ă  fait convenable de
35 000 euros par an », raconte-t-il.
Autres bonnes pioches, les industries
agroalimentaire et pharmaceutique.
Malgré les récentes annonces de plans
sociaux chez SanoïŹ et Pierre Fabre, ce
145
L’OBS/N°2621-29/01/2015
SPÉCIAL DIPLÔMES
Manager-née
RACHEL THIBAULT, CHEF D’ÉQUIPE FABRICATION CHEZ BONGRAIN
Inscriteenfacdebiologie,passionnĂ©eparl’universdeslaiteries,Rachela
conïŹrmĂ©savocationlorsd’unstagedansunefabriquedereblochonpendant
salicence. « J’aidĂ©couvertqu’ilexistaitundiplĂŽmetrĂšsspĂ©cialisĂ©dansce
domaineetj’aipostulĂ©aumasteralimentation,lait,innovation,management,
nutraceutique(Alimn)cohabilitĂ©parl’agrocampusOuestetl’universitĂ©
deRennes-I. »SitĂŽtdiplĂŽmĂ©e,RachelaĂ©tĂ©embauchĂ©ecommechefd’équipe
parlegroupeBongrain.Duhautdeses23ans,ellemanageuneéquipede
30 personnesetsuperviselafabricationdeplusieursfromages.« Jem’occupe
d’un atelier de transformation traditionnelle et d’un autre de produits
ultraïŹltrĂ©s. Je veille au respect de toutes les procĂ©dures sur la chaĂźne.
J’organise les plannings, je gĂšre des intĂ©rimaires et je fais face aux alĂ©as
de production : ma hantise, c’est la panne qui pourrait affecter la qualitĂ©
des produits. Un mĂ©tier sans routine et avec beaucoup d’adrĂ©naline
 »
dernier secteur a programmĂ© 10 000
recrutements cette année, dont 20%
concerneront les jeunes diplÎmés.
« MĂȘmesil’ñged’ordel’industriepharma-
ceutiqueestderriĂšrenous,ilrestedebelles
perspectives », assure Pierre Tchoreloff
qui dirige le master responsabilités et
management qualité dans les industries
de santé à Bordeaux. « Chacun de mes
diplÎmés a le choix entre deux ou trois
offresd’emploi. »LesproïŹlsrecherchĂ©s ?
Un peu les mĂȘmes que dans la plupart
des domaines de l’industrie, des spĂ©cia-
listes production, qualité ou mainte-
nance, mais aussi des data managers
capables d’alimenter et gĂ©rer d’énormes
bases de données.
Mais voilĂ , l’usinene fait guĂšre rĂȘver

Etpourconstituerleurseffectifs,lesres-
ponsables de formation doivent partir Ă 
la pĂȘche aux Ă©tudiants dans les salons.
« Je leur explique qu’en venant chez moi
ils pourront apprendre à développer des
applicationspourlestéléphonesportables
ou construire des moteurs de bateaux de
course et que, en plus, ils n’auront pas de
problÚmedechÎmage :tousmesdiplÎmés
sont casés en un mois  », raconte, par
exemple, Johann Laurent Ă  la tĂȘte du
master génie électrique et informatique
industrielle de Lorient. Les Arts et
MĂ©tiers, prestigieuse Ă©cole d’ingĂ©nieurs
vient d’ouvrir un bachelor « technolo-
gique » (bac+3), évitant le mot « indus-
triel »...« C’eststrictementlamĂȘmechose,
seulement le mot est plus glamour  »,
conïŹe l’un des responsables de l’école.
Il est aussi approprié à la réalité des
mĂ©tiers.Ainsi,vĂȘtud’uneblouseblanche,
Ă©quipĂ©delunettesetd’uncasquedepro-
tection, Cyril Vallade supervise les auto-
matismes et pilote les procédés de fabri-
cationdansuneusinedugroupeGuerbet,
spécialisé dans les produits de contraste
pourl’imageriemĂ©dicale.Sursonordina-
teur,desbasesdedonnéesluipermettent
de surveiller les rendements, et les
grandescuvesettuyauxquicontiennent
leprécieuxliquide.IladécrochéunCDI
au sortir de son master en génie élec-
triqueetindustriel,sansmĂȘmepasserpar
la case recherche d’emploi. Il gagne
3 000 eurosparmoisetespùreprogresser
rapidement.Lessalaires,voilĂ undernier
malentendu Ă  dissiper. « Si dans l’indus-
trie les bac+5 gagnent moins que dans le
conseil ou la ïŹnance en dĂ©but de carriĂšre,
ils commencent tout de mĂȘme autour de
35 000 à 40 000 euros par an, avec une
bonne perspective d’évolution », insiste
JĂ©rĂŽme Gras.
L’OBS/N°2621-29/01/2015
146146
L’OBS/N°2621-29/01/2015
D
ans les pays anglo-saxons, on
les appelle les sport scientists. En
France, la dénomination reste à
inventer,maisilsformentdéjàune
corporation bien identiïŹĂ©e. Il y a
Alexandre Marles, «directeur de
la performance» Ă  l’Olympique lyonnais.
MartinBuchheit,sonhomologueduPSG,
auteurdepublicationsscientiïŹquesremar-
quĂ©es.OuencorelestroisJulien–Deloire,
Piscione et Robineau – de la FĂ©dĂ©ration
françaisederugby,quipréparentlesjoueurs
du XV de France à coups de tests d’effort
complexes ou de simulateurs de mĂȘlĂ©e.
Tous sont dĂ©tenteurs d’un doctorat en
Staps (sciences et techniques des activités
physiquesetsportives).
Des docteurs en Staps, voilĂ  la nou-
veauté.Crééedanslesannées1970,cette
ïŹliĂšre avait pour vocation de former
des  enseignants du secondaire. Si le
Capeps (rendu trĂšs abordable par les
embauches massives du gouvernement)
DES RESSOURCES
TRÈS HUMAINES
S P O R T S , S O C I A L
En premiĂšreligne del’animation socio-Ă©ducative, lessportifs
forméssontdeplusen plusrecherchés
GURVAN LE GUELLEC AÏ ESTELLE BARREYRE Chef
d’équipe
LOÏC LOUIT, PRÉPARATEUR PHYSIQUE
LoïcLouitsaitqu’ilfaitpartied’une
petitecastedeprivilégiés.«Jetravaille
auplushautniveau,avecunsalairede
cadresup,etauprĂšsdegenspartageant
mavisiondumétier.»Atoutjuste
30 ans,cediplĂŽmĂ©d’unmasterStaps
s’occupedepuisl’étĂ©delaprĂ©paration
physiquedesrugbymenperpignanais.
PourlebachelierES,rienn’était
pourtantgagnĂ©.«J’étaisunĂ©lĂšve
moyen.Jemevoyaisprofd’EPS,avec
le risqued’échouer.»Etpuisilyaeu
la révélationduplaisirprisàentraßner.
Etunchangementprofonddansson
rapportauxĂ©tudes.LoĂŻcs’estmisĂ lire
énormémentetàrepensersoncursus
(deuxannéesdeL3,deuxannées
de M1)pourpouvoirtravailler
en parallùle(commeprofd’EPS
vacataire,coachpersonnel,
préparateurphysiquedeclubs
amateurs
),Ă©largirsonchampde
compétencesettravaillersesréseaux.
SonprochaindĂ©ïŹÂ :selancerdansune
thÚsededoctorat,pourpréparer
l’avenir.«A45ans,j’auraipeut-ĂȘtre
d’autresenviesetd’autresbesoins.»
continued’attirer35%desĂ©tudiants,ilne
suffitpasĂ fournirdesemploisauxnom-
breux passionnés qui se dirigent vers la
ïŹliĂšre.SesresponsablessesontdĂ©menĂ©s
pour leur offrir d’autres dĂ©bouchĂ©s.
Depuis 2004, ils peuvent aussi encadrer
desactivitéssportivesendehorsducadre
scolaire,oubienopterpourdenombreux
masters professionnels, Ă  bac+5, menant
Ă  des carriĂšres universitaires ou, pour-
quoi pas, à des postes de préparateurs
physiques auprĂšs des stars du ballon
ovaleouduballonrond.« Ilfauttoutefois
rester prudent, souligne LoĂŻc Louit,
chargé de cours à Toulouse et prépara-
teurphysiqueduclubderugbydePerpi-
gnan(voirencadré).Lesstructuressuscep-
tibles d’embaucher des proïŹls comme le
mien sont peu nombreuses. Trente clubs
pros,lafédération,etlescentresdeforma-
tion. Soit 200 jobs tout au plus. »
Les effectifs en Staps atteignent des
hautshistoriques(53000Ă©tudiants,dont
23000 en premiÚre année), mais les
diplĂŽmĂ©ss’insĂšrentplutĂŽtbien.Seulhic :
des premiers emplois souvent précaires
etsous-payés(25%detempspartiel,dont
beaucoup de saisonniers, et 1400 euros
net de salaire moyen trois ans aprùs l’ob-
tention de la licence). « Nous sommes
concurrencéspardescandidatspossédant
des brevets d’éducateurs sportifs dĂ©livrĂ©s
parlaministredelaJeunesseetdesSports
[formations payantes de 800  heures
accessibles Ă  bac+0, NDLR], explique
LaurentBeauvais,leprĂ©sidentdel’Asso-
ciation nationale des Etudiants en Staps.
Les directeurs de structure sont souvent
issusdecesformationsetpeuventnourrir
desprĂ©jugĂ©sĂ notreĂ©gard :tropchers,trop
intellos, trop généralistes. »
Autres pistes, les masters en manage-
mentsportif–vented’articlesdesport,ges-
tion d’activitĂ©s de loisirs ou d’évĂ©nements
sportifs – ou encore l’activitĂ© physique
adaptéeetsanté(Apas).«Depuisquelques
années, le monde médical a pris conscience
decequenouspouvionsluiapporter»,note
Didier DeligniÚres, le président de la
ConférencedesDoyensetDirecteursStaps
(C3D).Descentresdetraitementducancer
auxmaisonsderetraite,lademanded’en-
traĂźneurssportifsneïŹ‚Ă©chitpas.
De mĂȘme, les diplĂŽmĂ©s du social, Ă©du-
cateurs ou assistants sociaux sont atten-
dus tant sur le terrain que dans l’enca-
drement de structures, un peu partout
en France.
LESMEILLEURSDIPLÔMES
Bac+2/3
BTSĂ©conomiesocialeetfamiliale,serviceetprestation
sanitaireetsocial.
DUTcarriĂšressociales.
Licencetravailsocialetconduitedeprojets(Paris-13),
coordinateursdeservicegérontologique(Grenoble,
Provence),responsabledeservicesd’accueildelapetite
enfance(Aurillac,Aix-Marseille),managementdusport
(notammentNice),métiersdelaforme(Toulouse-3,Lille2).
DiplĂŽmesd’Etatd’assistantdeservicesocial,d’éducateur
spécialisé.
Bac+5
Masterssportsetsanté(Paris-Descartes,
Montpellier-1,Rennes-2),sportettourisme(Chambéry,
Poitiers,Grenoble,Lyon-2,Toulouse-3),gestiondes
Ă©tablissementssanitairesetsociaux(Aix-Marseille),
managementdesorganisationsdesanté(IAE
de Pau-Bayonne).
SPÉCIAL DIPLÔMES
L’OBS/N°2621-29/01/2015
147147SPÉCIAL DIPLÔMES
LESMEILLEURSDIPLÔMES
Bac+2ou3
BTSetDUTcommerciaux,licencescommerceenligne
(UBS,Distrisup),commercialisationdesbiensetservices
industriels(Bordeaux),commercegestionnaire
import-export(universitéduMaine,LeMans),bachelors.
Bac+5
Ecolesdecommerce,InstitutduCommerceetdela
Distribution(ICDParisetToulouse),IMDD(Lille-II),masters
decommerceinternational,stratégiecommercialeet
politiquedenégociation(Paris-I),distributionetrelation
client(Paris-IXDauphine).
P
eut-ĂȘtre parce qu’ils touchent Ă 
l’argent, toujours un peu tabou
danslapsychéfrançaise,lesmétiers
de la vente restent entachĂ©s d’une
imageunpeucheap.Pasassezintel-
lectuels, pas assez glamour. Un
injuste clichĂ© qui, aujourd’hui encore,
décourage les vocations. Dommage, car,
danslagrisailledumarchĂ©del’emploi,pour
lescommerciaux,enrevanche,lesvoyants
sontauvert :«PrĂšsd’unquartdesentreprises
interrogées dans notre baromÚtre prévoient
d’enrecrutercetteannĂ©e»,serĂ©jouitVincent
Caltabellotta, directeur de l’Observatoire
permanent de la Fonction commerciale.
A la tĂȘte du cabinet CCLD Recrutement,
Lionel Deshors décrit lui aussi un marché
porteur. «Entre turnover et volonté de
gagner des parts de marché, les entreprises
recrutentetpeinentmĂȘmeparfoisĂ trouver
descandidats »
Etceuxquisesententtailléspourlecos-
tumeenproïŹtent.CommeMaximeTissot.
DiplĂŽmĂ© en 2014 du master de l’IMMD,
Ă©cole interne de l’universitĂ© Lille-II, il est
recruté en CDI comme chef de produit
junior pour une enseigne de mode avant
mĂȘme la ïŹn de ses Ă©tudes. «J’analyse les
ventes de la collection homme au quotidien
pour ajuster au mieux l’implantation des
LEBUSINESS
D’ABORD
C O M M E R C E , V E N T E
Cesmétiersinjustementsnobéspermettentde mener
de belles carriÚres, si on en a le tempérament

BÉATRICE GIRARD NICOLAS MATULA
Vendeur
en ligne
SÉBASTIEN COCHÉ, COMMERCIAL
SébastienCochéestunvendeur,un
vrai !«J’aitoujoursvoulutravailler
danslecommerce :vendre,fairedu
chiffred’affaires,analyserlesmarges

et,pourquoipas ?,unjourcrĂ©erma
boĂźte.»BacSenpoche,ils’inscrit
doncenDUTtechdeco.«Messtages
endistributionm’ontconïŹrmĂ©queje
nevoulaispasĂȘtrechefderayon.Je
prĂ©fĂšretravaillerdansl’e-commerce,
carpourmoic’estl’avenir.»Direction
Vannes,oĂčlalicenceprocommerce
enligneaboutitĂ uneembaucheparle
siteLyophilise.com,sociétédevente
derepaslyophilisésetsousvidepour
sportifsetrandonneurs.«Basésà
Lorient,nousfournissonsnotamment
touslesskippeursdesgrandescourses.
MonjobconsisteĂ boosterlesventes,
eninstallantdesbanniĂšressurle
site,enproposantdespromotions,en
multipliantlesmailingsclients,les
campagnessurlesréseauxsociaux.
Monobjectifestatteint :j’assimiletous
lesrouagesdelastratégiecommerciale
etjegagne2000eurosparmois.»B. G.
de l’énergie et des nerfs solides, pour face
aux objectifs et garder le moral en toutes
circonstances.
Nombreuses sont les entreprises qui
recherchent des jeunes Ă  bac +2/3 pour
remplir leurs carnets de commandes ou
gérer leur clientÚle comme les banques
« avec des salaires entre 25 000 et
30 000euros brut par an», souligne Lionel
Deshors.Expérienceduterrainetmaßtrise
deslanguesétrangÚresrendenteneffetles
candidats totalement bankable aux yeux
des recruteurs. Comme les diplÎmés de la
licence pro gestionnaire import-export de
l’universitĂ©duMaine,auMans,quipassent
plusieurs mois au Royaume-Uni pour
menerunemissionexport.«Untiersd’entre
euxdécrochentleurpremierjobsurplaceet
n’ont aucune envie de revenir», signale
Michel Frankel, responsable de la ïŹliĂšre.
Danslessociétésdeservicesinformatiques
ou d’ingĂ©nierie industrielle, les ingĂ©nieurs
commerciaux«dĂ©butentĂ 35 000eurosbrut
annuels, qui grimpent facilement Ă 
45 000euros, variables comprises», estime
LionelDeshors.Riend’unjobaurabais

rĂ©fĂ©rencesenboutique.C’estĂ lafoisuntra-
vail d’équipe et stratĂ©gique, que j’apprĂ©cie
particuliĂšrement.»DesmĂ©tiersoĂčperson-
nalité et autonomie comptent au moins
autant que le diplîme, pointe l’Observa-
toire.LecocktailgagnantpourrĂ©ussir ?Une
bonne dose de psychologie et d’écoute
–vendre, c’est souvent avant tout com-
prendreceuxquel’onsouhaiteconvaincre–,
L’OBS/N°2621-29/01/2015L’OBS/N°2621-29/01/2015
M
ieux valait ne pas ĂȘtre
terrassé par un gros rhume
lorsdesfĂȘtesdeïŹnd’annĂ©e

Ulcérésparleprojetdeloide
Marisol Touraine, des cen-
tainesdegénéralistesavaient
baissélerideaudeleurcabinet.PlustÎt,
les pharmaciens, eux, dĂ©ïŹlaient aux
cÎtésdesdentistescontrelaréformedes
professions réglementées. Quant aux
sages-femmes, elles s’enlisaient dans
unegrĂšvesansïŹnpourlarevalorisation
de leur statut. Ce blues des blouses
blanchesnedevraitpourtantpasrefroi-
dir les vocations. Les lycéens trouvent
mille attraits aux métiers de la santé,
BESOINDE sOINS 
S A N T É
Emploisgarantisdansla plupart desmétiersde lasantéà condition
deréussir desconcourstrÚscourus
BÉRÉNICE ROCFORT-GIOVANNI ROMAIN LAFABRÈGUE/ANDIA
synonymes, Ă  leurs yeux, de prestige, de
revenusattractifsetdesĂ©curitĂ©del’em-
ploi dans un contexte de crise perpé-
tuelle. Non sans raison.
Sans doute, tout n’est pas rose pour
les médecins, mais ces métiers, utiles
s’il en est, offrent encore des perspec-
tives attrayantes. Les généralistes,
devenus une denrée rare, sont chassés
par certaines villes ou rĂ©gions, prĂȘtes Ă 
ïŹnancer leurs Ă©tudes contre la pro-
messe d’une installation, comme en
SaĂŽne-et-Loire. Consultations, visites Ă 
domicile dans un rayon de 20 kilo-
mÚtres, semaines de 50 heures, sans
compter l’administratif, Franck Grenot
ne chĂŽme pas mais il est ravi : « J’ai tou-
jours voulu ĂȘtre gĂ©nĂ©raliste dans une
zone semi-rurale. » Et on ne se les dis-
pute pas qu’à la campagne. A Paris,
l’Ordre des MĂ©decins s’inquiĂšte d’une
chute de 30% des effectifs en dix ans.
Quant Ă  ceux que rebutent les semaines
de 57 heures des médecins installés en
libéral, ils peuvent viser le salariat, à
l’Education nationale, dans les maisons
de retraite, les maisons de convales-
cence, les labos pharmaceutiques

Concernant les spécialistes, ils sont
attendusdansleshĂŽpitauxmaisaussien
libĂ©ral,pourpeuqu’ilsciblentdeszones
pastropsaturĂ©esdansleurdomaine :on
L’OBS/N°2621-29/01/2015
149149SPÉCIAL DIPLÔMES
Donneuse
devieMANON RISDORFER, SAGE-FEMME
«CequimeplaĂźtleplus,c’est
l’immenseconïŹancequelesfemmes
placentenmoi»,expliqueManon
Risdorfer.Savocationn’apasĂ©tĂ©
Ă©moussĂ©e,maislorsqu’elleest
arrivéeauboutdesesétudesà
Clermont-Ferrand,enjuindernier,
Manonaeuunmoment
d’inquiĂ©tude :«J’avaispeurd’avoir
faittoutçapourrien.Lesderniers
moissontstressants.Et,dans
l’ensemble,lecursusestultra-
exigeant.»LesjeunesdiplÎmés,qui
ontencorebesoind’ĂȘtreencadrĂ©s
paruneéquipeàleursdébuts,
bataillentpourtrouveruneplaceĂ 
l’hĂŽpital.«J’aidĂ»envoyerbeaucoup
deCV,passerplusieursentretiens.
J’aiïŹnalementdĂ©crochĂ©uncontrat
detroismoisàl’hîpitaldeMoulins,
oĂčj’avaisdĂ©jĂ faitunstage.»
Aujourd’hui,Manonexercedansun
cabinetĂ Vichy,oĂčelleremplace
unecollÚgueencongématernité
etsuitlesgrossessesnon
pathologiquesdeboutenbout,
pourenviron2 000 eurosparmois.
Enpharmacie,lasélectivitéestunpeu
moins forte. Mais Ă  peine. David
Ruczkal, prĂ©sident de l’Association
nationaledesEtudiantsenPharmaciede
France (ANEPF), en quatriÚme année à
Lille, prĂ©vient : « DĂšs le lycĂ©e, il faut
acquérirdesméthodesdetravail.Ensuite,
on doit réviser réguliÚrement et relier les
différents cours entre eux. » Là aussi, les
perspectives restent bonnes. Oui, les
officines connaissent des difficultés et
ont vu chuter leur chiffre d’affaires
depuis quelques années, mais le revenu
net mensuel des pharmaciens atteint
tout de mĂȘme 7 671 euros. Un montant
lĂ©gĂšrement supĂ©rieur Ă  celui qu’ob-
tiennentlesmédecinsspécialistes,selon
une Ă©tude de l’Inspection gĂ©nĂ©rale des
Finances.François-LoïcPichard,30ans,
pharmacien, vient d’ouvrir une officine
à Angers aprÚs cinq ans passés au sein
du service du marketing du laboratoire
Upsa.Ilexplique :« Unpharmacienn’est
pas un distributeur de médicaments. De
nombreux patients viennent nous voir
avantmĂȘmed’avoirconsultĂ©unmĂ©decin.
On doit ĂȘtre Ă  l’écoute et pĂ©dagogue. Et il
faut aimer travailler en équipe. »
Le paramĂ©dical aussi fait rĂȘver. Les
concours de kinĂ©, pris d’assaut, sont les
plusrecherchés,avecdetoutpetitstaux
de réussite, autour de 5% à peine, bac S
indispensable. Suivent les Instituts de
FormationenSoinsinïŹrmiers.LapĂ©nu-
ried’inïŹrmiĂšresdecesderniĂšresannĂ©es
a suscitĂ© un ïŹ‚ux de vocations. Mais,
attention, les épreuves récemment
réformées sont plus exigeantes. Avec
10% de reçus en moyenne. Et gare aux
dĂ©sillusions. « Ce n’est plus le plein-
emploi comme il y a quatre ou cinq ans.
Lesétablissementsdesantéfontfaceàdes
restrictions de budget, constate LoĂŻc
Massardier, président de la Fédération
nationale des Etudiants en Soins inïŹr-
miers (FNESI). Et, peu Ă  peu, la prise en
charge des maladies chroniques à l’hîpi-
tal va se rĂ©duire. L’activitĂ© des inïŹrmiers
vadoncsedéplaceràdomicile. »Résultat,
on n’est plus assurĂ© d’ĂȘtre reçu Ă  bras
ouverts dans les hÎpitaux. Ainsi Gaël,
diplĂŽmĂ© en 2014, raconte : « A la ïŹn de
mes Ă©tudes, on ne me proposait que des
postesd’aide-soignant.J’aiïŹniparsauter
sur la premiĂšre place qui s’est prĂ©sentĂ©e :
un hîpital cherchait quelqu’un pour tra-
vailler de jour dans un service d’oncolo-
gie. » En libéral, il ne faut pas avoir peur
des journées à rallonge et des tournées,
mais les besoins sont là, et les rémuné-
rations, un peu plus élevées.
court aprĂšs les ophtalmos, les psy-
chiatres,lespĂ©diatres
C’estlacompen-
sation pour les carabins qui en ont bavé
durantunmarathondeneufĂ treizeans
d’études : Ă  l’arrivĂ©e, on se les arrache.
PourdesrevenustrĂšsvariablesselonles
spĂ©cialitĂ©s,maisdansl’ensembleconfor-
tables.De3 600 eurosmensuelsenviron
pour les médecins remplaçants à
quelque 16 000 euros pour les anesthĂ©-
sistes en libéral.
Aussi, s’engager dans un long cursus
mĂȘlant enseignements thĂ©oriques et
stages pratiques n’effraie pas les jeunes
bacheliers. Plus nombreux tous les ans
à s’inscrire en Paces – 58 000 selon les
derniers chiffres. Une premiÚre année
communeauxétudesdesantéquimÚne
dĂ©sormais aussi bien Ă  mĂ©decine qu’à
pharma ou aux ïŹliĂšres dentaire et de
sage-femme et Ă  leurs redoutables
concours.Al’arrivĂ©e,deraresĂ©lus.Ainsi,
Ă  la rentrĂ©e 2015, seuls 7 497 Ă©tudiants
continueront en deuxiÚme année de
mĂ©decine, 3 097 en pharmacie, 1 198 en
dentaire et 1 011 en maïeutique.
Le concours ne rĂ©ussit qu’aux bache-
liers scientiïŹques trĂšs motivĂ©s et sco-
laires, car c’est du bachotage pur et dur.
« LapremiĂšreannĂ©e,iln’yapasdesecret,
c’est du par cƓur, explique Rodolphe
Pellet, vice-président des études médi-
cales de l’Association nationale des
Etudiants en MĂ©decine de France
(ANEMF), en quatriÚme année à Lyon.
Mais il faut aussi apprendre à se ména-
ger.Ceuxquinedormentquetroisheures
par nuit n’ont aucune chance. » Lui croit
beaucoup aux vertus du tutorat dis-
pensépardesétudiantsdedeuxiÚmeou
troisiÚme année, une alternative gra-
tuite aux coûteuses prépas privées.
Autre possibilitĂ©, se tourner vers l’une
des sept universités qui expérimentent
d’autres modes de sĂ©lection (Angers,
Paris-V, Paris-VII, Paris-XIII, Rouen,
Saint-EtienneetStrasbourg),misantsur
l’oral et des parcours adaptĂ©s qui per-
mettent Ă  leurs Ă©tudiants de ne pas
perdredeuxansencasd’échec,carilest
bien rare de décrocher le concours du
premier coup.
L’OBS/N°2621-29/01/2015
F
in 2014, Sony Pictures voyait ses
mails les plus conïŹdentiels Ă©talĂ©s
sur la place publique par des
piratesinformatiques.Poursortir
decepĂ©trin,laïŹlialecinĂ©madela
multinationale a aussitÎt engagé
Judy Smith. Une experte en relations
publiquessicĂ©lĂšbrequ’elleainspirĂ©une
héroïne de feuilleton télé. Oui, les pros
de la pub et de la com sont aujourd’hui
stratĂ©giques pour les entreprises. D’oĂč
une bonne tenue des embauches.
« 5 000 jeunes diplĂŽmĂ©s devraient ĂȘtre
recrutés en 2015 dans les agences et les
régiesliéesàlacommunication »,indique
ainsi Vincent Leclabart, président de
PROFESSION
STRATÈGE
P U B L I C I T É , C O M M U N I C A T I O N
L’imageestaujourd’huile nerfde la guerrepour lesentreprises.
Maisla compétition faitragedansle secteur

CAROLINE FRANC QUENTIN HOUDAS
Créatrice
de tendances
PAULINE, DIRECTRICE
DE PRODUCTION
PaulineestentréeàSciences-Po
Rennesavecl’idĂ©ededevenir
journaliste.« J’aiĂ©tĂ©assezvite
découragéeparlesperspectives. »Elle
optedoncpourlacommunication,
« uneautrefaçondetravaillerdansles
médias ».Elledécrocheunstagechez
GlamMedia,unerégieaméricainequi
l’embauchedanslafoulĂ©e.Unanplus
tard,saresponsablelancesapropre
structure :TalentAgencyetlui
proposeunposte.« Jem’occupedes
relationsentrenos“talents”,
spécialistespointusdestendancesdans
leurdomaine,etlesmarquesqui
souhaitentcollaboreraveceux,viades
campagnesdepuboudusponsoring. »
Unmétierquiexige,soulignePauline,
« delapolyvalence,uncertainespritde
synthÚsemaisaussidelarapidité,pour
collerauxattentesdechacun ».
D’ailleurs,elleestdĂ©jĂ prĂȘteĂ rebondir.
« LemĂ©tierquej’exerceaujourd’hui
n’existaitpasilyaquelquesannĂ©eset
changetouslessixmois.Ilfautsavoir
s’adapter.Maisc’estpassionnant.»
l’Association des Agences-Conseils en
Communication (AACC), dirigeant de
l’agence Australie. Mais pour trouver sa
place au soleil dans ce secteur exigeant,
mieux vaut un diplĂŽme pointu, comme
SupdePub,ouencorelesGobelinspour
lescréatifs.Leslicencesencommunica-
tion sont apprĂ©ciĂ©es, mais pas de proïŹl
type.PierreOrlac’h,directeurassociĂ©du
Groupe Cerise qui prĂ©voit d’intĂ©grer
40 personnes en 2015, explique : « Nos
recrues viennent d’universitĂ©s, de busi-
nessschoolsoudeSciences-Po.MaĂźtriser
lesrĂ©seauxsociaux,ĂȘtrecapabledepasser
trùs vite d’un support à un autre, savoir
écrire, construire un discours cohérent
sont des prérequis.  » Déborah Sohn,
28 ans, assistante marketing et commu-
nication dans un groupe d’édition sco-
laire s’est heurtĂ©e « aux rĂ©alitĂ©s du mar-
ché » aprĂšs l’obtention d’un master en
marketing et gestion d’évĂ©nements Ă 
l’EM Strasbourg, une Ă©cole pourtant
rĂ©putĂ©e.« Ilm’afallupresqueunanpour
trouver. » Ses missions ? Elle rĂ©dige des
communiqués de presse, des plaquettes
LESMEILLEURSDIPLÔMES
Mastersencommunication(Paris-I,Dauphine,
Celsa,Sciences-Po).
IEPParisetprovince.
MastÚresspécialisés.
Iscom(communicationetcréationnumérique)
Parisetprovince.
SupdePub.
etautressupports,répondauxquestions
des journalistes, gĂšre le site internet de
l’entreprise. «  Les frontiĂšres entre les
métiers sont de plus en plus poreuses. Il
faut pouvoir s’adapter trùs vite à toutes
les demandes  », confirme Vincent
Leclabart. Les salaires sont modestes,
autourde2 300 eurosbrutàl’embauche
selonl’AACC,« maispeuventgrimperau
ïŹl de la carriĂšre », assure Pierre Orlac’h.
Surtout,promettentlesdeuxchefsd’en-
treprise, les perspectives d’évolution
sont nombreuses, tant les métiers
changentaugrédesinnovationstechno-
logiques. Morgan Min et Emeline Le
Saout, diplĂŽmĂ©es d’un master en admi-
nistration et gestion des entreprises de
l’universitĂ© de Versailles, ont dĂ©cidĂ© de
créer leur propre agence de relations
presse, Comme une bavarde. «  AprÚs
trois ans à travailler pour d’autres, nous
avions envie d’inventer notre entreprise
idĂ©ale, oĂč la hiĂ©rarchie ne serait pas un
obstacleàlacréativité.Uneaventurepas-
sionnante, ou pas
, un jour ne ressemble
jamais Ă  l’autre. »
151
L’OBS/N°2621-29/01/2015
SPÉCIAL DIPLÔMES
L
esĂ©tudiantsrĂȘventtourismeethori-
zonslointains,lemarchéleurrépond
hĂŽtellerieetrestauration.Avec80%
des emplois niveau CAP ou bac, et
seulement 15% niveau BTS ou
licence, 4% niveau master, selon
l’Institut français du Tourisme. Travailler
danscesecteur,c’estavanttoutsemettreau
servicedesvoyageurs,dansunesallederes-
taurant,unhĂŽtel,unofficedetourismeou
encore vendre des vols et séjours, le plus
souvent en ligne, devant un Ă©cran ou un
téléphone.Encuisine,leCAPrestelaréfé-
rence. « J’ai deux diplĂŽmes, le bac d’eau
chaude et celui d’eau froide », plaisantait
ainsi le chef Bernard Loiseau. « 40% des
patrons dans l’hîtellerie ont au maximum
unCAP »,rappelleLaurentDucĂ l’Union
desMĂ©tiersetdesIndustriesdel’HĂŽtelle-
rie. Mais les temps changent. De grandes
chaĂźnes internationales Ă©mergent.
Friandesdebacheliersprofessionnels,de
bac+2ou3,souventformésenalternance.
« Unebonnefaçondetestersesenviespro-
fessionnelles,constateGrégoireMetton,en
BTS responsable hébergement et récep-
tionniste dans un Ibis parisien. J’étais
attirĂ©parlacuisine,maissurleterrain,j’ai
adoré la réception, les relations avec les
clients, le plaisir de leur donner une bonne
image. » Accor, son employeur, accueille
ainsi 300  jeunes en alternance chaque
année, 60% sont ensuite embauchés.
« L’avantaged’unegrandestructure,c’estque
LEBONACCUEIL
H Ô T E L L E R I E , T O U R I S M E , R E S T A U R A T I O N
Pour recevoir lesvoyageursdu mondeentier, le secteur embauche
Ă  touslesniveauxetdansde nombreuxpays
STÉPHANIE CONDIS XAVIER ROMEDER
Master chef
MARK SAINT-JULIEN, DIRECTEUR DE RESTAURATION
MarkaorientĂ©toutsonparcoursversl’hĂŽtellerie,sapassiondepuisl’enfance,
carsamĂšreatravaillĂ©dansdegrandshĂŽtelsparisiens :« J’aicommencĂ©parune
licenced’économieetgestionenanglaisĂ Paris-PanthĂ©on-Sorbonne,pouravoir
unevisionglobaleetthĂ©orique.Avecdesstagespuisunbreakdansl’hĂŽtellerie :
pendantunan,j’aiĂ©tĂ©responsablerelationclientĂšleauSoïŹtelScribe,Ă Paris. »
ParcoursquiluiaouvertlesportesduprestigieuxMBAIMHIdel’Essec.
« Uncursusenanglais,généraliste,stratégique,pluridisciplinairemaisaussi
trĂšspratique.J’aioptĂ©pourl’alternance,entantquechefdeprojeten
dĂ©veloppementhĂŽtelier,pendantdeuxans,ausiĂšged’AccorquiapayĂ©
maformation. »EngagĂ©,iloccupeaujourd’huiunpostedeterrain :directeur
derestaurationĂ l’hĂŽtelLeRoiRenĂ©d’Aix-en-Provence.« J’aimelecontact
avecdesclientsdumondeentier,uneéquipeelleaussiinternationale.
C’estaussiunmĂ©tierfaitdebeaucoupd’imprĂ©vus »
LESMEILLEURSDIPLÔMES
Bac+2ou3
BTShĂŽtellerie,restauration,tourisme.
LicenceprorestaurationgastronomiqueĂ vocation
internationale,àCergy,Ecolefrançaisedegastronomie
Ferrandi.
EcoledeSavignac; InstitutPaul-Bocuse; Ă©coles
hĂŽteliĂšres.
Bac+4ou5
Esthua(Angers),IAEdeSavoie,LaRochelleBusiness
SchoolofTourism,MBAIMHIdel’Essec(Cergy-Pontoise)
etMBAdel’Escaet(Aix-en-Provence).
l’onpeutpasserd’uneenseigneàl’autre,d’un
mĂ©tier Ă  l’autre », souligne Bruno Croiset,
directeur emploi et conditions de travail.
Onpeutytracerdebellescarriùres,àl’inter-
national.ValérieBisch-Lamson,présidente
de Tovalea, cabinet spécialisé explique :
« Marriott, Hilton ou Hyatt sélectionnent
desstagiairespourpasser,pendantunan,par
touslesdĂ©partementsd’unmĂȘmehĂŽtel.Avec
une embauche à la clé. » « Un domaine trÚs
demandéparlesjeunes,maisdifficileàinté-
grer, prévient Nora Toussaint, directrice
d’étudesdelalicenceartsettechniquesde
l’hîtellerie de luxe à l’IAE de Nice. Cinq
entretiens sont parfois nécessaires pour
décrocherunstage.Maiscetteexpérienceest
une carte de visite qui ouvre beaucoup de
portes. »Onpeutaussisehisserdirectement
à des postes de managers « avec de solides
connaissances en gestion-management et
une bonne expérience de terrain », précise
DominiqueRĂ©au-DietĂ LaRochelleBusi-
ness School of Tourism. « Nos étudiants
deviennentconseillersenstratégiedigitaleou
responsables de marchĂ©, chargĂ©s d’analyser
la conjoncture hîteliùre et d’optimiser les
ventes », note Nicolas Graf, directeur du
MBA IMHI (Hospitality Management) Ă 
l’Essec.
L’OBS/N°2621-29/01/2015L’OBS/N°2621-29/01/2015
M
oinsde300 000logementsont
Ă©tĂ© construits en 2014, c’est le
chiffre le plus bas depuis
quinze ans. «Une crise histo-
rique », constate, morose, la
Fédération nationale des Tra-
vaux publics. Mais la crise n’empĂȘche pas
les embauches. Les entreprises doivent
toujours rĂ©pondre aux appels d’offres et
compenser de nombreux départs à la
retraite. Des chantiers de plus en plus
complexes,avecdesprixetdesdélaisplus
queserrés,rendentlemanagementdeter-
rain capital, et les jeunes diplÎmés sont
appelĂ©s Ă  la rescousse. MĂȘme si les plans
d’embauche sont eux aussi à la baisse, le
BTPprĂ©voyaittoutdemĂȘme4 000recru-
tements de cadres en 2014. Et cette année
Bouygues Construction doit engager
400 débutants, à partir de bac+2. Vinci
entre600et900,pourl’essentieldeschefs
dechantier,conducteursdetravaux,ingé-
nieurs d’études ou encore des chargĂ©s
d’affaires en dĂ©veloppement immobilier.
TrĂšs apprĂ©ciĂ©s, ces ingĂ©nieurs d’affaires,
avec une double formation technique et
commerciale, sont Ă  mĂȘme de nĂ©gocier
LENIVEAUMONTE
B T P
LebĂątimentrecrutemoins,maissur deschantiersdevenusplus
complexeslesingénieursetlestechniciensont toujoursla cote
STÉPHANIE CONDIS BRUNO COUTIER
Homme
de terrain
PIERRE BIZARD, MAÎTRE D’ƒUVRE
SurleschantiersdĂšssonenfance,
entredesparentsquiaimaient
Ă retaperdesmaisonsetunoncle
menuisier,PierreBizards’estvite
décidépourlebùtimentpendantses
Ă©tudesd’ingĂ©nieurĂ Polytech
OrlĂ©ans.«J’aiterminĂ©parunstage
deconducteurdetravauxchez
BouyguesConstruction.Maisles
embauchesétaientgeléesfaute
d’activitĂ©.»L’occasiondese
questionnersurcequiluiplaĂźt
vraiment :«JemesuislaissĂ©letemps
delarĂ©ïŹ‚exionetj’aicherchĂ©un
emploisurlesrĂ©seauxsociaux,l’Apec,
etc.»UnepetitesociĂ©tĂ©del’Essonne,
SDIngĂ©nierie,leconvainc :«Dans
unePME,j’aiplusderesponsabilitĂ©s,
ilyamoinsdehiérarchie,jetravaille
directementavecleclient,surle
terrain.»Ilpilotelestravaux,assure
lesuividuplanning,vĂ©riïŹeplans,
devisetfactures
ilsavoure :«Jene
suispasenfermédansunbureau
d’études,lesprojetsprennentforme
sousmesyeux.»
LESMEILLEURSDIPLÔMES
Bac+2ou3
BTSbĂątiment,Ă©conomiedelaconstruction,
professionsimmobiliĂšresoufluides-Ă©nergies-
environnements.
DUTgéniecivil-constructiondurable.
Licenceproconduitedetravaux,gestiondupatrimoine.
Bac+5
Ecolesd’ingĂ©nieurs(ESTP,Ensam,Insa,ESME-Sudria,
Mines,PontsetChaussées,Ensiate).
MastersgĂ©niecivil,solsetrĂ©seauxurbain ;master
enamĂ©nagementetpromotionimmobiliĂšredel’Espi.
MastÚrespécialiségéniecivileuropéendesPonts
etChaussées.
avec les clients et les banques et de décro-
cherdes appels d’offres.Ou biendes tech-
niciens et ingénieurs études de prix ou
Ă©tudes techniques, comme Mary-Ann
Plouvin chez Eiffage dans les Pyrénées-
Orientales. Cette jeune ingénieure en
travaux publics chiffre le coût de travaux
routiers,delasimplerueĂ laquatre-voies.
«Ado, je voulais devenir architecte, urba-
niste,j’avaisenviedeparticiperàl’embellis-
sementdenoslieuxdevie.Enrencontrantdes
architectes, j’ai compris qu’il me fallait un
métier plus technique, avec davantage de
calcul et qui se vive sur le terrain », raconte
cettebrunedynamiqueausourireconïŹant.
Danscesecteurassezmacho,ilarrivequ’on
laprennepourlasecrétaire
Maisgrùceà
sondiplĂŽmed’ingĂ©nieurdesArtsetMĂ©tiers,
Mary-AnnsesentsĂ»red’elle :« D’autantque
pendant mes trois ans de formation, j’ai pu
occupertouslespostessurunchantier.»Ega-
lementrecherchés,lestechniciensetingé-
nieurs en performance énergétique. «Les
grandsgroupescréentdesdépartementsser-
vices, trùs porteurs, pour s’occuper de la
maintenance,maisaussidelaclimatisation,
la ventilation-chauffage, car les normes se
multiplient», explique FrédéricRei, direc-
teurseniorchezPagePersonnel.
A noter enïŹn, la professionnalisation
de l’administration de biens. Les syndics
etgestionnairesd’appartementsoucom-
merces réclament désormais une solide
formation, remarque Isabelle Favre,
directrice acadĂ©mique de l’Ecole supĂ©-
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  • 1. BELG4.10 €/LUX4.10€/6.20FS/AUT5.20€/ESP4.20€/ ITA4.20€/ALLE4.90€/PORT(CONT)4.20€/GR4.20€/PAYS-BAS4.20€/ANTILLES-RÉUNION4.00€/RCI2800CFA/SGAL2800CFA/ZONECFA2800/MAROC32DH/TUNISIE4.10DTU/CAN$6,99/USA$6.99/TOM720XPF 3’:HIKMMC=]UX^U[:?m@g@c@b@q"; M 02228 - 2621S - F: 3,90 E - RD QuentinHoudas Edition n° 2621 du Nouvel Observateur du 29 janvier au 4 fĂ©vrier 2015 BANLIEUES P. 34Comment casser les ghettos ENQUÊTE P. 56 Un avocat nommĂ© SarkozyCULTURE P. 92 La BD ne paie plus diplĂŽmes Les qui donnent du travail LesfiliĂšres gagnantes Lessalaires Ă l’embauche 24PAGES OĂčs’inscrireaprĂšslebac?
  • 2. L’OBS/N°2621-29/01/2015 126126 L’OBS/N°2621-29/01/2015 SPÉCIAL DIPLÔMES LES DIPLÔMES QUI DONNENT DUTRAVAIL Orientation L’heure du grand choix a sonnĂ© pour 750 000 lycĂ©ens de terminale. Avant le 20 mars, les futurs bacheliers et leur famille doivent choisir une orientation pour l’enseignement supĂ©rieur. “L’Obs” a enquĂȘtĂ© sur les ïŹliĂšres, les mĂ©tiers et les secteurs qui mĂšnent Ă  l’emploi. 24 pages pour trouver sa voie QUENTINHOUDAS-FABRICEDEMESSENCE-XAVIERROMEDER-AI-ESTELLEBARREYRE-FABRICEDEMESSENCE-NICOLASMATULA-XAVIERROMEDER-PATRICIAMARAIS-BRUNOCOUTIERPAR VÉRONIQUE RADIER ET LA RÉDACTION DE “L’OBS”
  • 4. L’OBS/N°2621-29/01/2015 128128 L’OBS/N°2621-29/01/2015 SPÉCIAL DIPLÔMES  Haut les cƓurs ! Avis aux 750 000 lycĂ©ens qui planchent ou s’affolent en ce dĂ©but d’annĂ©e en pensant Ă  leur bac : pas de panique. PremiĂšre- ment, vous avez toutes les chances de  rĂ©ussir cet examen dĂ©crochĂ© l’an passĂ© par presque 90% des candidats. DeuxiĂšmement, vous ne devez pas vous laisser dĂ©courager par la morositĂ© ambiante et les tristes statistiques du chĂŽmage. N’écoutez pas les oiseaux de mauvais augure : les diplĂŽmes sont loin d’avoir perdu leur valeur. Et celles et ceux qui ont la chance de pouvoir aujourd’hui faire des Ă©tudes supĂ©- rieures – aux Etats-Unis c’est un luxe des plus coĂ»teux qui oblige Ă  s’endetter parfois pour toute une vie – trouveront leur place dans le monde du travail. Les Ă©tudes de l’OCDE l’attestent, dĂ©tenir un diplĂŽme permet partout d’échapper au chĂŽmage et d’obtenir les meilleurs emplois. Et puis, Ă  force de parler des aspects les plus sombres du monde du travail, nous ïŹnissons par en  donner une image fausse et peu attrayante. Un sondage Viavoice, rĂ©alisĂ© l’an dernier pour « l’Obs » auprĂšs de 5 000 actifs rĂ©vĂ©lait que, envers et contre tout, nous sommes 73% Ă  ĂȘtre heureux au travail. Et 63% d’entre nous disent mĂȘme exercer leur mĂ©tier avec une « vraie passion ». Seulement, pour choisir sa voie, il faut remettre en question les clichĂ©s. Ecouter avec pru- dence les argumentaires de ceux qui « vendent » leur formation ou leur sec- teur Ă  l’occasion de salons ou forums. Depuis plus de quinze ans, « l’Obs » s’intĂ©resse Ă  ces questions et assure une veille tant sur les ïŹliĂšres et les diplĂŽmes que sur les rĂ©alitĂ©s de l’insertion pro- « LavraiecotedesdiplĂŽmes » estuneenquĂȘteoriginaleetfouillĂ©e surl’ensembledesïŹliĂšresde l’enseignementsupĂ©rieurdebac+2 Ă bac+8.Loindesplaquettes promotionnelles,desdiscours convenus,ellefaitlepointsur lesvraiesperformancesetlesatouts dechaquecursus.EtsurlesstratĂ©gies d’accĂšsĂ l’emploi.BTS,DUT,Ă©coles duweb,d’art,architecture,mĂ©decine, environnement,masters universitairesendroit,culture, sciences,doctorats,etc.SĂ©lectivitĂ©, coĂ»tdescursus,meilleures spĂ©cialitĂ©s,qualitĂ©del’insertion professionnelle,salaires,toutyest passĂ©aucrible.VousydĂ©couvrirez Ă©galementdesitinĂ©rairesmalins et mĂ©connus,commelesclasses prĂ©padesuniversitĂ©sou encore les facsdemĂ©decine les plus accessibles. « LavraiecotedesdiplĂŽmes2015 », 8,90 euroschezlesmarchands dejournaux.Notrebancd’essai des formationsengestion et guide des100meilleurs Ă©tablissements,« Ecolesde commerce »sortirale26 fĂ©vrier. Les indispensables guides de “l’Obs Ă©tudiants” des mĂ©tiers et des diplĂŽmes qui y mĂšnent. Puisse-t-il servir de point de dĂ©part aux futurs Ă©tudiants, pour se ïŹxer un objectif, former un projet, enta- mer un parcours. Etant entendu que, dans ce domaine, rien ne remplace jamais l’expĂ©rience des mĂ©tiers rĂ©els. La passion professionnelle ne saurait ĂȘtre l’exclusivitĂ© d’une poignĂ©e de mĂ©tiers emblĂ©matiques, avocat, archi- tecte, mĂ©decin, journaliste
 Il faut ouvrir ses horizons ! Les vocations se prĂ©cisent bien souvent chemin faisant au hasard d’une rencontre, d’un stage, d’un petit job. Les nombreux tĂ©moi- gnages qui Ă©maillent notre dossier le dĂ©montrent. Ainsi Pierre, jeune ingĂ©- nieur du BTP embauchĂ© par le bureau d’études d’une PME, tout heureux de voir ses projets prendre enïŹn forme sous ses yeux. Ainsi Hortense qui, aprĂšs avoir papillonnĂ© dans plusieurs direc- tions, a trouvĂ© son chemin. Aujourd’hui docteur en sciences de l’environne- ment, elle conseille des entreprises sur l’intĂ©gration de la biodiversitĂ© au sein de projets immobiliers. Ainsi Ainissa, motion designer experte en vidĂ©os d’animation installĂ©e en free-lance, qui tire joliment son Ă©pingle du jeu. Oui, l’entrĂ©e dans le monde du travail est devenue plus longue, plus compliquĂ©e. Il faut s’adapter, parfois changer d’orientation en cours de route, renon- cer aux idĂ©es reçues. Le temps n’est plus oĂč le simple fait de dĂ©tenir un diplĂŽme de l’enseigne- ment supĂ©rieur permettait Ă  coup sĂ»r d’embrasser une belle carriĂšre, mais pour autant, les nouvelles sont loin d’ĂȘtre catastrophiques. « Nous avons mis sur pied un observatoire des jeunes diplĂŽmĂ©s, explique Pierre Lamblin, directeur des Ă©tudes Ă  l’Apec [Associa- tion pour l’Emploi des Cadres]. Les dĂ©butants mettent plus de temps Ă  se sta- biliser dans l’emploi, mais il est trĂšs ras- surant de constater que la quasi-totalitĂ© de ceux qui dĂ©tiennent un bac+5, non seulement occupent bien un emploi en quelques annĂ©es, mais un emploi stable avec le statut de cadre. » D’ailleurs, la hausse continue du niveau des emplois, vers des postes de techniciens de mieux en mieux formĂ©s, de cadres, se conïŹrme chaque annĂ©e, notamment grĂące aux travaux du CAS (Centred’AnalysestratĂ©gique)surl’ave- nir de l’emploi et des mĂ©tiers ou du Cereq(Centred’EtudesetdeRecherches sur les QualiïŹcations). Un phĂ©nomĂšne fessionnelle et les attentes des entre- prises, des mĂ©tiers, Ă  travers sa collec- tion de guides, « l’Obs Ă©tudiants ». Dans le prĂ©sent dossier, vous dĂ©couvrirez un panorama des principaux secteurs d’activitĂ© et des attentes qui leur sont propres, une sorte de bulletin mĂ©tĂ©o
  • 5. L’OBS/N°2621-29/01/2015 129129SPÉCIAL DIPLÔMES quin’estbiensĂ»rpaspropreĂ laFrance. Partout sur la planĂšte, le niveau de qua- liïŹcation s’élĂšve, et avec lui les besoins en jeunes diplĂŽmĂ©s, besoins accentuĂ©s parlestransformationscontinuellesdes nouvellestechnologiesquelesnouveaux venus maĂźtrisent mieux que leurs aĂźnĂ©s. LarĂ©volutiondunumĂ©riquedanstous les mĂ©tiers et tous les secteurs offre de rĂ©ellesopportunitĂ©sauxplusjeunes,ces digital natives (« natifs du numĂ©rique ») qui ont, contrairement Ă  leurs aĂźnĂ©s, un usagenatureletaisĂ©desnouvellestech- nologies.Onmanqueencoreettoujours dejeunesdiplĂŽmĂ©sdanstouslesmĂ©tiers de l’informatique et des nouvelles tech- nologies. Guy Mamou-Mani, prĂ©sident duSyntecnumĂ©rique,syndicatpatronal de SSII, explique : « De trĂšs nombreux jeunes se prĂ©cipitent par exemple vers les études de santĂ©, mais notre secteur, qui, lui, crĂ©e 7000 emplois par an, offre de  magniïŹques carriĂšres, des mĂ©tiers passionnants ! » Les futurs Ă©tudiants doivent ĂȘtre conscients que le taux de chĂŽmage varie du simple au double selon les sec- teurs (voir notre tableau). « En chimie, en biologie, ou encore dans des disci- plines acadĂ©miques comme l’histoire, les jeunesdiplĂŽmĂ©sontdĂ»composeravecles rĂ©alitĂ©s du marchĂ© et comprendre que leurs Ă©tudes, les compĂ©tences qu’ils y ont acquises pouvaient mener Ă  diffĂ©rents mĂ©tiers et emplois auxquels ils n’avaient pas pensé », explique Pierre Lamblin de l’Apec. Ainsi, les littĂ©raires peuvent tirer leur Ă©pingle du jeu Ă  condition d’avoir le sens de l’initiative et de mettre plusieurs cordes Ă  leur arc. Qui imaginerait que l’industrie manque aujourd’hui de candidats, en dĂ©pit des plans sociaux et des fermetures d’usines Ă  rĂ©pĂ©tition, et qu’on y fait de belles carriĂšres ? Johann Laurent, Ă  la tĂȘte du master gĂ©nie Ă©lectrique et infor- matique industrielle de Lorient, est obligĂ© de courir les Salons d’orienta- tion, Ă  la pĂȘche aux Ă©tudiants : « Je leur explique qu’en venant chez moi ils pour- ront apprendre Ă  dĂ©velopper des appli- cations pour les tĂ©lĂ©phones portables ou construire des moteurs de bateaux de course. » Ses promos se casent en moins d’un mois. Gare Ă©galement aux clichĂ©s sur les formations. Les grandes Ă©coles n’ont pas le monopole de l’excellence. Parmi les jeunes que nous avons rencontrĂ©s, SpĂ©cialitĂ© SalairemĂ©dianbrut annueleneuros Taux decadres Taux deCDI Taux d’insertion* MathĂ©matiques 29500 75% 54% 65% Physique,sciencesdelaterre 30000 75% 54% 58% Informatique 31700 82% 96% 90% Electronique,gĂ©nieĂ©lectrique 31700 82% 75% 73% SpĂ©cialitĂ©sIndustrielles 31700 82% 75% 59% Commerce, 30000 51% 69% 84% Biologie,sciencesdelaterre 25200 52% 30% 47% Chimie 30000 62% 30% 49% Finance,comptabilitĂ©,gestion 31000 50% 54% 77% Scienceshumainesetsociales 28000 38% 25% 79% AmĂ©nagement,urbanisme 21600 32% 18% 64% Ressourceshumaines 31000 57% 58% 72% Environnement,Ă©cologie 29900 69% 52% 49% Droit,sciencespolitiques 27000 30% 44% 67% Economie 23400 47% 40% 56% Langues 21600 25% 40% 83% Formation,animation,social 20400 20% 53% 90% Psycho 19800 48% 25% 78% Information,communication,journalisme 23000 32% 46% 77% Les bac+5 de l’universitĂ© face Ă  l’emploi SOURCE : APEC JEUNES DIPLÔMÉS 2013, OBSERVÉS EN AVRIL 2014. Discipline Salairesmoyens TauxdeCDI Tauxdecadres Tauxd’emploi Ecoles UniversitĂ©s Ecoles UniversitĂ©s Ecoles UniversitĂ©s Ecoles UniversitĂ©s Gestion,finance 33700 28800 71 60 69 49 73 65 Communication, marketing 29800 27600 73 63 59 41 69 60 Chimie 29600 23900 52 43 79 49 47 60 Biologie,agronomie 27900 23100 39 31 56 44 57 52 Sciencesdel’ingĂ©nieur 33000 27600 77 76 92 73 69 63 Informatique 33800 30500 94 85 94 87 90 75 SOURCE : APEC, DIPLÔMÉS 2013 EN AVRIL 2014. Le match universitĂ©s-Ă©coles beaucoup ont obtenu des diplĂŽmes universitaires fort apprĂ©ciĂ©s des employeurs. En outre, les passerelles se sont multipliĂ©es. On peut aujourd’hui naviguer d’un cursus Ă  l’autre, de la fac vers une Ă©cole ou inversement. « L’orientation n’est pas un choix sans retour, rappelle Martine Vanhamme- Vinck, directrice du CIO du rectorat de Paris. On peut, tout au long de son par- cours, inïŹ‚Ă©chir son cursus, lui donner une autre coloration. » Et faire mouche Ă  la sortie. *OccupentouontoccupĂ©unemploidepuisl’obtentiondeleurdiplĂŽme.
  • 6. L’OBS/N°2621-29/01/2015L’OBS/N°2621-29/01/2015 C haque annĂ©e amĂšne sa star de la Toile, un jeune prodige encore mineur. Comme Nick D’Aloisio, cejeuneBritanniquedevenumil- lionnaire grĂące Ă  son appli ache- tĂ©e par Yahoo!, ou l’AmĂ©ricain Nick Rubin, 16 ans. La sienne permet de dĂ©couvrirlepatrimoineetlesrevenusde chaque Ă©lu amĂ©ricain. Si le web n’offre pas gloire et fortune Ă  tous, il crĂ©e des emploisĂ lavitessed’unclic,7 000paran environ. Dans l’e-commerce et les pure players, ces sociĂ©tĂ©s directement crĂ©Ă©es sur la Toile qui ont grandi comme eBay ou Amazon, mais aussi au sein d’entre- prises detous secteurs et destart-upaux innovationsincessantes :«Leweb,c’estun Ă©tatd’espritqu’onnetrouvenullepartail- leurs », assure ClĂ©ment Alteresco. Ce jeunetitulairedumasterdemanagement del’innovationdeDauphineenestdĂ©jĂ Ă  sa troisiĂšme sociĂ©tĂ© avec Bureaux-Ă -par- tager.com. Un site qui permet aux entre- prises de rentabiliser les espaces libres dans leurs locaux, et lui aussi embauche. EMPLOIS ÀGOGO W E B Commerce,marketing,crĂ©ation decontenus, animation desrĂ©seaux
 TouslesmĂ©tiersexplosentsur internet    ! LISA TELFIZIAN FABRICE DEMESSENCE Codeurexpert RYAN DJEBROUNI, DÉVELOPPEUR Naturellement, c’est sur la Toile que Ryan, diplĂŽmĂ© d’Epitech, s’est fait remarquer. GrĂące Ă  Drupal, un logiciel dernier cri. « Chez mon premier employeur, j’allais sur des forums de discussion, le soir, pour trouver des solutions Ă  certains problĂšmes. De ïŹl en aiguille, j’ai amĂ©liorĂ© les modules et versions de cet outil, participĂ© Ă  une convention organisĂ©e par Microsoft France », raconte-t-il. RecrutĂ© par CellïŹsh Media, spĂ©cialiste des contenus mobiles (ïŹlms, musiques Ă  tĂ©lĂ©charger), Ryan avait dĂ©jĂ  envie de passer Ă  autre chose. Qu’à cela ne tienne, l’entreprise lui propose de travailler sur sa plateforme de facturation. Un poste stratĂ©gique, pour gĂ©rer des Ă©changes complexes entre les utilisateurs, les opĂ©rateurs et l’entreprise. « Coder l’interaction spĂ©ciïŹque qui s’établit entre les SFR, Bouygues, Orange, etc. et CellïŹsh, alors que chacun a une plateforme de paiement diffĂ©rente, est trĂšs excitant », assure-t-il. Et le place Ă  40 000 euros aprĂšs un an d’expĂ©rience. LESMEILLEURSDIPLÔMES Bac+2ou3 DUTservicesetrĂ©seauxdecommunication,licences procommerceenligne(Vannes),concepteuret gestionnairedesitesinternet(Lyon),communications numĂ©riquesete-activitĂ©s(Perpignan). Bac+5 Ecolesd’ingĂ©nieurs(Epitech,Epita
),decommerce (Skema),del’internet(42,Hetic,Institutinternational dumultimĂ©dia). MastersEcotic(Rennes-I/TĂ©lĂ©comBretagne), communicationethypermĂ©dia(Savoie),Caweb (Strasbourg),produitsetservicesmultimĂ©dias,langues etcommerceĂ©lectronique(MontbĂ©liard),Geci(Lyon-II), mĂ©diasinformatisĂ©setstratĂ©giesdecommunication (Sorbonne-Celsa),e-services(Lille-I). Experts du marketing numĂ©rique, busi- nessdevelopersetcommunitymanagers– deplusenplusstratĂ©giquesavecledĂ©ve- loppementdesrĂ©seauxsociaux–sontles plus recherchĂ©s. Et bien sĂ»r, les dĂ©ve- loppeurs informatiques sont rois, crĂ©ant les pages des sites, ou travaillant sur les basesdedonnĂ©es,s’occupantdelamain- tenance des serveurs
 Les salaires com- mencent Ă  30 000-35 000 euros annuels pour un jeune bac+5 tout droit sorti de l’école sur l’ensemble de ces proïŹls, et grimpenttrĂšsviteĂ 70 000eurosaubout de quelques annĂ©es pour les dĂ©ve- loppeurs. « Il est tout Ă  fait possible de commencer Ă  45 000 euros sur certains langages si le jeune diplĂŽmĂ© montre sa capacitĂ©Ă travaillerenĂ©quipe,Ă crĂ©erdela valeur, Ă  s’autoformer en permanence », assureNicolasSadirac,directeurdelatrĂšs mĂ©diatiqueĂ©cole42,gratuiteetaccessible mĂȘme sans le bac. Et sur le web plus qu’ailleurs,cesontlesproïŹlsexpertsmais aussicrĂ©atifsetpassionnĂ©squifontladif- fĂ©rence.«Nousleschassonssurdesforums de discussion Ă  partir de 40 000euros. Ce sont des jeunes tellement pointus qu’ils participent Ă  l’évolution des technologies Ă©mergentes », conïŹrme Judith Tripard, consultante senior chez ClĂ©mentine, un cabinetderecrutementspĂ©cialisĂ©.Quand beau salaire rime avec aventure

  • 7. VOUS AIMEZ DÉVELOPPER VOS RÉSEAUX ? VENEZ ÉTENDRE CEUX DE NOS FILIALES SUR CONTINENTS Comme nous, vous pensez que les rĂ©seaux, quels qu’ils soient, doivent rapprocher les gens ? Rejoignez un groupe qui invente les rĂ©seaux de transports de demain dans plus de 12 pays. DĂ©veloppez des projets stimulants au sein d’un groupe ouvert sur le monde et au savoir-faire internationalement reconnu. QUELLE QUE SOIT VOTRE PASSION, À LA RATP, IL Y A UN MÉTIER QUI LUI CORRESPOND. DĂ©couvrez tous nos mĂ©tiers sur ratp.fr/carrieres #ratprecrute
  • 8. L’OBS/N°2621-29/01/2015 132132 L’OBS/N°2621-29/01/2015 SPÉCIAL DIPLÔMES L a vie d’artiste ? Il faut souvent savoir se contenter de l’air du temps et d’eau fraĂźche
 L’Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement supĂ©rieur (Aeres) rĂ©vĂšle en effet que, cinq ans aprĂšs leur sortie de l’école, mĂȘme les diplĂŽmĂ©s de l’ENSBA, les cĂ©lĂšbres Beaux-Arts parisiens, gagnent moins de 10 000  euros
 par an pour moitiĂ© d’entre eux. Et l’agence de pointer un manque d’accompagnement des Ă©tu- diants vers l’emploi dans l’ensemble des 46  Ă©coles publiques, l’éparpillement des Ă©tablissements de taille trop rĂ©duite pour offrir Ă  leurs diplĂŽmĂ©s une carte de visite rĂ©putĂ©e. « Il faut multiplier les expĂ©riences, construire son rĂ©seau, savoir dĂ©fendre son travail et maĂźtriser l’anglais, conïŹe Louise, Ă©tudiante aux beaux-arts de Bordeaux. C’est le b.a.-ba, mais tous mes copains ne le font pas. » Grenoble et Valence ont fusionnĂ© pour crĂ©er l’Ecole supĂ©rieure d’Art et de Design (Esad). La section design gra- phique, trĂšs apprĂ©ciĂ©e par les profes- sionnels, est restĂ©e Ă  Valence. Quant au site de Grenoble, il noue des partena- riats avec l’universitĂ© et des Ă©coles d’in- gĂ©nieurs comme Grenoble INP. « Notre Ă©cole est de plus en plus professionnali- sante, souligne Jacques Norigeon, directeur de l’Esad Grenoble-Valence, mĂȘme si elle forme avant tout des artistes. » Julien PrĂ©vieux, laurĂ©at du prix Marcel-Duchamp 2014, y a fait ses Ă©tudes. Mais le Grenoblois primĂ© ne doit pas cacher la forĂȘt d’artistes qui « galĂšrent ». Quant aux Ă©coles supĂ©rieures d’arts appliquĂ©s, Estienne, Olivier-de-Serres, les Arts dĂ©co (Ensad) ou l’Ecole natio- nale supĂ©rieure de CrĂ©ation indus- trielle (ENSCI), trĂšs prestigieuses, mais L’IMAGINATION AUPOUVOIR A R T S , C R É A T I O N DanscesmĂ©tiersdevocation, ilfautdu talent
 EtunestratĂ©giepour rĂ©ussir ! CLAIRE FLEURY AI-ESTELLE BARREYRE LESMEILLEURSDIPLÔMES Bac+2/+3 BTSartsappliquĂ©sdesĂ©colessupĂ©rieuresnationales, licencescrĂ©ationmultimĂ©dia(LaRochelle,Marne-la-VallĂ©e). Bac+5 Beaux-Arts(Parisetprovince,notammentRennespour legraphisme),Ensad(Paris),Hear(Strasbourg),ENSCI (Paris),Esaat(Roubaix),Mopa(ex-SupinfocomArles)et ArtFx(Montpellier). CinĂ©ma,audiovisuel:FĂ©mis,lesGobelins,Louis- LumiĂšre,mastersenaudiovisuel(Paris-I,Poitiers). Mastersenmanagementculturel :Paris-Dauphine, Lyon,AvignonetSciences-PoGrenoblenotamment. difficiles d’accĂšs (Ă  peine 10% de reçus en moyenne Ă  leurs concours d’entrĂ©e), elles permettent aux plus motivĂ©s, Ă  ceux qui en parallĂšle multiplient stages, concours de crĂ©ation, petits jobs dans le milieu, de tirer leur Ă©pingle du jeu. Cependant, si rĂ©putĂ©es soient-elles, les Ă©coles ne garantissent pas l’emploi. Sauf celles qui, comme les Gobelins, l’école de l’image de la chambre de commerce et d’industrie, trĂšs cotĂ©e, visent des secteurs oĂč la demande existe :imagesdesynthĂšseetanimation. « Nous ne sommes pas une Ă©cole artis- tiquemaiscrĂ©ative,prĂ©ciseYvesPortelli, directeurdesGobelins,etl’entrepriseest aucƓurdenosenseignements. »Lamoi- tiĂ© des 600 Ă©tudiants suit le cursus en alternance, l’autre dĂ©bourse entre 6 500 et 8 000 euros par an pour des forma- tions en photographie, animation, motion design, design interactif ou impression-fabrication. « Nos Ă©tudiants viennentd’horizonstrĂšsdivers,maistous ont, au dĂ©part, un univers graphique, un Ɠil », souligne Yves Portelli. Au ïŹnal, de 80 Ă  100% d’entre eux dĂ©crochent un job six mois aprĂšs leur sortie. Certaines Ă©coles privĂ©es, coĂ»teuses, jouissent elles aussi d’une bonne recon- naissance. Martin Kloeckner, 24 ans, diplĂŽmĂ© de l’Esag-Penninghen, a ainsi passĂ© un semestre Ă  New York « dans le cadre d’un partenariat avec l’Ecole des Artsvisuels ».Uneprofesseurremarque son travail et
 l’engage dans son agence d’architecture intĂ©rieure. Au bout d’un an et demi, faute de visa, Martin rentre Ă  Paris et passe son diplĂŽme. EmbauchĂ© illico Ă  la trĂšs branchĂ©e agence Jouin- Manku, il dĂ©bute Ă  un bon salaire : 3 300  euros brut par mois. Mais les postesoĂčl’onnecrĂ©erienetoĂčl’onexĂ©- cute beaucoup, les missions honteuse- ment sous-payĂ©es, notamment pour les ïŹlles (les milieux crĂ©atifs n’échappent pas au sexisme), et les horaires Ă  ral- longesanscontrepartiesont,hĂ©las,sou- vent le lot des dĂ©buts de carriĂšre. Dans les mĂ©tiers de l’audiovisuel, s’ajoute l’alĂ©a de la prĂ©carité ; en contre- partie, le travail collectif – un ïŹlm se tourne toujours Ă  plusieurs – fait qu’« on assiste Ă  des effets de promotion », expliqueJean-MarcVernier,responsable
  • 9. 133133SPÉCIAL DIPLÔMES PÔLE UNIVERSITAIRE D’EXCELLENCE REJOIGNEZ LA FACULTE DE DROIT DE CERGY-PONTOISE MASTERS ET AUSSI LA SEMAINE DU 23 MARS 2015 www.droitucp.fr As de la vidĂ©oAINISSA VALET, MOTION DESIGNER Ainissa Valet n’est pas ingrate. Elle insiste pour que les graphistes de MontrĂ©al qui l’ont formĂ©e au VJing soient nommĂ©s : « RĂ©mi Vincent et GPG. » Le VJing ? « Comme le DJing avec la musique, on joue avec des vidĂ©os en live. » La jeune femme, qui a grandi dans la Mayenne, est donc devenue VJ au Canada au cours d’un stage de trois mois. Mais, avant de projeter ses vidĂ©os lors de sets et de soirĂ©es, elle a appris Ă  les rĂ©aliser aux Gobelins. Sortie major de la promotion 2013 de motion design, Ainissa s’est tout de suite installĂ©e Ă  son compte. Au quotidien, elle rĂ©alise des images animĂ©es pour des agences de communication : e-cartes de vƓux, publicitĂ©s mobiles sur les panneaux des Abribus
 « Le motion design est un secteur d’avenir », estime-t-elle. Pour le studio Les Vandales, elle a conçu des projections monumentales (mapping) et, pour une autre agence, des vidĂ©os pour le Printemps Haussmann. PayĂ©e 300 euros par jour, elle gagne entre 2500 et 3000 euros mensuels. Seul petit regret : ne plus avoir le temps de crĂ©er des vidĂ©os plus personnelles pour des sessions de VJing. de l’enseignement supĂ©rieur de la pres- tigieuse FĂ©mis, Ă©cole de cinĂ©ma publique. Les copains deviennent des collĂšgues, un continuum logique quand on bosse ensemble des jours entiers durant. L’école forme des crĂ©atifs (rĂ©a- lisateurs, scĂ©naristes
), mais aussi des producteurs et des distributeurs. Eme- ric Sallon, 27 ans, diplĂŽmĂ© en 2013 de cette derniĂšre ïŹliĂšre, aprĂšs des Ă©tudes Ă  Sciences-Po, ne regrette pas son choix. « Je voulais une formation dans le cinĂ©ma axĂ©e aussi bien sur l’artis- tique que sur l’industriel », raconte-t-il. Aujourd’hui, salariĂ© en CDI chez Ad Vitam, une sociĂ©tĂ© de distribution indĂ©pendante, il gagne 2 000 euros net par mois.
  • 10. L’OBS/N°2621-29/01/2015 134134 L’OBS/N°2621-29/01/2015 SPÉCIAL DIPLÔMES A encroireleministĂšredel’Ecolo- gie, la croissance verte va crĂ©er 100 000 emplois dans les annĂ©es quiviennent,dont70 000dansla rĂ©novation du bĂąti. Belle ambi- tion mais encore Ă  accomplir. Aujourd’hui, seuls 140 000  Français exercent un mĂ©tier dit « vert » dont la ïŹnalitĂ© est la protection de l’environne- ment et souvent dans des secteurs peu glamour : traitement des eaux usĂ©es, recyclage des dĂ©chets, BTP
 « Ce n’est pas “cui-cui, les oiseaux”, confirme Gilles Guibaud, responsable du master ingĂ©nierieetgestiondel’eauetdel’envi- ronnement Ă  Limoges. Avoir la ïŹbre environnementalenesuffitpas :ilfautdes compĂ©tences et du pragmatisme. »Ainsi, il n’accepte que des licenciĂ©s en chimie, gĂ©ologie ou biologie et – succĂšs oblige – se montre sĂ©lectif : 30 Ă©tudiants retenus en master 1, pour 400 dossiers. Ses diplĂŽmĂ©s sont assurĂ©s de trouver leur place sur un marchĂ© aux dĂ©bou- E N V I R O N N E M E N T Lesemploisvertspoussentau ralenti, bien moinsvitequelesvocations ARNAUD GONZAGUE ÉRIC FLOGNY-PICTURETANK MaĂźtre des eaux CYRILLE GUICHOUX, INGÉNIEUR AU CABINET G2C FandespĂ©lĂ©ologiedanssajeunesse, cetitulaired’unelicencedegĂ©ologie anaturellementbifurquĂ©versl’un desĂ©lĂ©mentsmajeursdusous-sol terrestre :l’eau.«Maisl’eaudont jem’occupe,vousn’yfaitespas vraimentattention :c’estcelleque vousbuvezenouvrantlerobinet», explique-t-ilïŹĂšrement.Avecson mastergestionetingĂ©nieriepour letraitementdeseauxetpour l’environnementĂ l’universitĂ©de Limoges,ilest aujourd’huiingĂ©nieur aucabinetG2C,prĂšsd’Arras.Cyrille aparexemplesupervisĂ©l’installation d’unestationd’épuration100%Ă©colo : unbassinplantĂ©deroseauxdont lessables,truffĂ©sdebactĂ©ries, permettentdepuriïŹerleseauxusĂ©es avantdelesdĂ©verserdans lesriviĂšres.Unchantierdurable etĂ©conomiquementviable : missionaccomplie ! ÉCOLOS ET PROS LES MEILLEURS DIPLÔMES Bac+2/3 Licences Ă©nergies renouvelables (Corse, Toulouse-III, Nantes, Belfort-MontbĂ©liard), valorisation Ă©nergĂ©tique des dĂ©chets mĂ©nagers (Marne-la-VallĂ©e). Bac+5 Ecoles d’ingĂ©nieurs (Ensam, AgroParisTech, universitĂ©s de technologie). Masters ingĂ©nierie et gestion de l’eau et de l’environnement (Limoges), droit et gestion de l’environnement (Montpellier-I) ; stratĂ©gie de dĂ©veloppement durable (Versailles-Saint- Quentin), ingĂ©nierie environnementale (Haute- Alsace) ; pollutions chimiques et gestion environnementale (Paris-Sud), environnement et droit (Rennes-I), gĂ©nie des environnements naturels et industriels (Reims), risques majeurs (Corse), eau (Montpellier-II). MastĂšre spĂ©cialisĂ© construction et habitat durables (Arts et MĂ©tiers, Aix-en-Provence). chĂ©s Ă©troits, toujours dĂ©pendant des nouvelles rĂ©glementations (en matiĂšre de rejets, de nuisances
). ProblĂšme, les cursus « verts », eux, ont explosĂ© ces derniĂšres annĂ©es dans le supĂ©rieur et, comme le regrette une enquĂȘte de l’Apec (Association pour l’Emploi des Cadres), « la croissance de l’emploi envi- ronnemental ne suffit pas Ă  absorber le nombre toujours plus important de diplĂŽmĂ©s. » Car les belles dĂ©clarations « durables » des grandes entreprises contrastent avec la raretĂ© de leurs embauches. « Nous parvenons Ă  placer nos toutes petites promos, mais le domaine n’est pas porteur comme le croient certains Ă©tudiants », prĂ©vient BĂ©nĂ©dicte Humblot, responsable du mastĂšrespĂ©cialisĂ©(bac+6)construction et habitat durables des Arts et MĂ©tiers Ă  Aix-en-Provence. De fait, comme l’explique Caroline Renoux,fondatriceducabinetderecru- tement Birdeo, « les emplois se trouvent principalement dans les collectivitĂ©s ter- ritoriales et les bureaux d’études, avec des salaires infĂ©rieurs Ă  la moyenne des cadres, mais la satisfaction au travail est souvent trĂšs Ă©levĂ©e ».C’estlecasd’Isa- belle de Montrichard et Julia LignĂšres, deuxdiplĂŽmĂ©esdumasterdroitetgestion de l’environnement (Montpellier-I) et crĂ©atrices d’Ethicalia, un cabinet d’ingĂ©- nierie du tourisme durable. Elles ont, par exemple, conseillĂ© la communautĂ© de communes de Millau Grands Causses sur la maniĂšre d’amĂ©nager la ferme de Roquesaltes et ses 92 hectares d’espace naturel classĂ©s sans endom- mager son patrimoine culturel et envi- ronnemental. « Nos besoins ïŹnanciers ne sont pas surdimensionnĂ©s, aussi nous sommes arrivĂ©es Ă  un niveau de qualitĂ© de vie qui nous convient parfaitement, avance Isabelle de Montrichard. Nous vivons notre engagement au quotidien. C’est un luxe dont nous avons conscience ! »
  • 11. L’OBS/N°2621-29/01/2015 135135SPÉCIAL DIPLÔMES P ressepapierdĂ©primĂ©e,sitesweben quĂȘte d’un modĂšle et chaĂźnes d’infoquiplafonnent
pasfacilede se frayer un chemin dans les mĂ©tiers de l’information. Pour rĂ©ussir, les candidats doivent se dĂ©multiplier, manier le texte et l’image, maĂźtriserl’artdel’enquĂȘteetlederniercri de la technologie. Et faire preuve d’un bel espritd’entreprise.C’estlepariqu’arelevĂ© Baptiste Cogitore. AprĂšs un master en lettres,cereporterd’images,sortiduCUEJ de Strasbourg en 2013, a dĂ©crochĂ© un contratd’étĂ©Ă FranceTĂ©lĂ©visions.Depuis, il rĂ©alise des reportages Ă  la pige pour le 13-heures et le 20-heures «mais c’est trĂšs alĂ©atoire».EnparallĂšle,ilpoursuitunpro- jet personnel : un grand reportage de six mois en Europe de l’Est (www.bullitour. eu). Objectif : faire dĂ©couvrir des pays «tropsouventvusettraitĂ©sd’unbloc,vude l’Ouest».Avecl’aidedelaville,del’univer- sitĂ© de Strasbourg, de la rĂ©gion, d’une banque,etencoproductionaveclachaĂźne Mordue d’actu AGATHE MAHUET, JOURNALISTE DĂšslelycĂ©e,AgatheMahuet,25 ans, avaitlevirusdel’actualitĂ©.Bac ES enpoche,elles’inscritenlicence d’info-comĂ laCathod’Angers. Une«bonneoption»,vula«variĂ©té» duprogrammeetsonvoletpratique : «J’aiputrĂšsvitefairemespremiers passurleterrain,aveclacamĂ©ra.» C’estenstageĂ RCFAnjouqu’elle sepassionnepourlaradio.Reçue ensuiteauCelsa,Ă Paris,ellese spĂ©cialisedanscettevoie.«Nous Ă©tionsplongĂ©sdansdesconditions detravailquasirĂ©ellesetrencontrions beaucoupdeprofessionnels.Pendant uneannĂ©edecĂ©sure,jesuisaussi partieenIndepourFrance2 :legenre d’opportunitĂ©qu’onnepeutavoir qu’enĂ©cole.»AutreprivilĂšge desĂ©tablissementsreconnuspar laprofession,l’accĂšsauxconcours desgrandeschaĂźnesderadio etdetĂ©lĂ©vision.LaurĂ©atedu TremplinRadio-Franceen2013, AgatheadĂ©crochĂ©uncontrat d’unan.Depuis,elleassuredes remplacementsĂ France-Bleu, France-InfoetFrance-Culture. «EntreprĂ©sentationsetreportages,la routinen’existepas,etj’aimepouvoir aborderdessujetstrĂšsvariĂ©s.» CRÉERSONJOB J O U R N A L I S M E , É D I T I O N , T R A D U C T I O N LeslittĂ©rairesetlesfanasd’infosdoiventfairepreuve d’initiative etdepersĂ©vĂ©rance.Maisla passion dĂ©place desmontagnes AURÉLIE DJAVADI XAVIER ROMEDER LESMEILLEURSDIPLÔMES Bac+2  BTSĂ©dition(Asfored,Ă©coleEstienne). Bac+5 Esit,IsitetmasterstraductionlabellisĂ©sEMT. MastersĂ©ditiondeParis-XIIIetdeMarne-la-VallĂ©e. Ecolesdejournalismereconnuesparlaprofession(CFJ, l’ESJLille,l’IPJ,l’EDJdeGrenoble
). «J’aiputablersurdesmissionsrĂ©guliĂšresdĂšs le dĂ©but, je ne m’ennuie jamais.» «Rien que de l’anglais au français, il y a beaucoup Ă  faire»,conïŹrmeAgatheThiriez,diplĂŽmĂ©e du mĂȘme master. Elle s’est tournĂ©e vers la gestion de projet, un rĂŽle de coordination plustechnique.«J’aivoyagĂ©quelquesmois aprĂšs mon diplĂŽme, en 2012, mais, dĂšs mon retour Ă  Londres, l’agence de traduction qui m’avait accueillie en stage m’a proposĂ© un CDI.LemarchĂ©esttrĂšsdynamiquelĂ -bas.» Une effervescence que note Bertrand Legendre, directeur du master politiques Ă©ditorialesdeParis-XIII.DanssesderniĂšres promos,quelquesdiplĂŽmĂ©sontĂ©tĂ©embau- chĂ©s outre-Manche pour nĂ©gocier des droits Ă©trangers. Les autres doivent Ă©largir leurhorizonpoursecaserdanscesecteur. «S’intĂ©resserparexempleauxmutationsdes jeux vidĂ©o ou des sĂ©ries tĂ©lĂ©, car les univers transmĂ©diassedĂ©veloppent. »Ilseveutopti- miste :«LessalairesnesontpasĂ lahauteur, mais,avecdeladĂ©termination,lesdiplĂŽmĂ©s trouventdutravail.» Alsace 20.«L’occasiondemeconstruireun rĂ©seau,denouerdescontactsdans21pays.» LouiseNaert,diplĂŽmĂ©edumastertraduc- tionmultilinguedeLille-III,s’estelleaussi dĂ©menĂ©e pour crĂ©er son job. Les besoins sontlà :jamaisautantdenoticestechniques, dedocumentsadministratifsoudepublici- tĂ©sn’ontrequislesbonssoinsdetraducteurs professionnels, mais les entreprises rechignentĂ recruterdeslinguistes.DĂšsson stage,LouiseadoncoptĂ©pourlefree-lance, Ă©paulĂ©e par un ex-diplĂŽmĂ© de son master. Devisetfacturesn’ontplusdesecretspour elle,etlescommandessontaurendez-vous.
  • 12. 136 L’OBS/N°2621-29/01/2015 SPÉCIAL DIPLÔMES HENRI HAMELIN, DIRECTEUR DE SERVICE ENFANCE, JEUNESSE, ÉDUCATION Del’achatdematĂ©rielpourlescrĂšchesĂ lagestiondescantinesscolaires, enpassantparlesremplacementsd’agents,HenriHamelin,26ans,esten premiĂšreligne.« C’estĂ lafoisĂ©puisantetpassionnant.Jenepouvaispas trouvermieux ! »DirecteurduserviceEnfance,Jeunesse,EducationĂ lamairie deCornebarrieu,unepetitecommunede5000habitantsenHaute-Garonne, ilrĂ©aliseunrĂȘvecaressĂ©depuislelycĂ©e.GrĂąceĂ unelicenced’administration Ă©conomiqueetsociale,Ă Paris-II,unmaster1ensciencespolitiquesĂ Tours suivid’unmaster2collectivitĂ©sterritorialesdeToulouse-I-Capitole.Ce derniermasterĂ©tant« articulĂ©autourdudroitetdesïŹnancespubliques, ilprĂ©pareĂ desobjectifsprofessionnelstrĂšsclairs.» LEPARCOURS DUDIPLÔMANT F O N C T I O N P U B L I Q U E La cured’austĂ©ritĂ©n’empĂȘchepaslesrecrutements, maisilfaut avoir touslesatoutsen main pour entrer dansla carriĂšre AURÉLIE DJAVADI GUILLAUME RIVIÈRE LESMEILLEURSDIPLÔMES Bac+5 Institutsd’étudespolitiques,InstitutsdeprĂ©parationĂ  l’administrationgĂ©nĂ©rale(Ipag),mastersendroitou financesdescollectivitĂ©s(Toulouse-I,Lille-I,Paris-II,Cergy, Bourgogne). Educateur en chef V  oir son enfant devenir fonction- naire ?Pourbiendesparents,c’est lerĂȘve.Nonsansraison.BiensĂ»r, ilyalasĂ©curitĂ©del’emploi.Mais cen’estpastout.AupalmarĂšsdes mĂ©tiers offrant la plus grande satisfaction, les 450 000 cadres du public comptent parmi les mieux lotis. Gestion- naires d’un lycĂ©e, responsables d’un ser- vicemunicipal,magistratsouinspecteurs duïŹsc,ilsexercentdesmissionsconcrĂštes, auservicedubiencommun. Mathieu Prunier, analyste ïŹscal pour la communautĂ©urbainedeMarseilleaprĂšsun master ïŹnances des collectivitĂ©s territo- riales,sedit« passionnĂ©parledĂ©batpublic », luiquivoulait« untravailintĂ©ressantetqui [lui]permetted’évoluer ».Heureuxd’appor- ter sa contribution aux enjeux Ă©cono- miques et ïŹnanciers de la citĂ©. Franck Patrouillault,diplĂŽmĂ©,lui,dumasterjuriste conseil des collectivitĂ©s territoriales Ă  PanthĂ©on-Assas, prĂ©parĂ© en alternance au service juridique d’un dĂ©partement qui l’a embauchĂ©, a Ă©galement Ă©tĂ© reçu au concours de la chambre rĂ©gionale des comptes. Il y enquĂȘte sur l’efficacitĂ© et le bien-fondĂ©despolitiquespubliques. Le hic, c’est que, diĂšte de la dĂ©pense publique oblige, ces emplois se rarĂ©ïŹent. 25 000 recrutements chaque annĂ©e, dont unebonnepartdefonctionnairesdits« de catĂ©gorie A ou B », les plus qualiïŹĂ©s, c’est beaucoup
maismoitiĂ©moinsqu'ilyadix ans. Les collectivitĂ©s territoriales, oĂč les dĂ©parts Ă  la retraite et le transfert de cer- taines missions et responsabilitĂ©s crĂ©ent des besoins, continuent Ă  proposer 30 000 postes,avecuneappĂ©tencepourles diplĂŽmĂ©s en gestion, ïŹnance, ressources humaines ou encore les ingĂ©nieurs et les urbanistes.Souvent,ilfautdĂ©butercomme contractuel, puis dĂ©crocher un concours. Parmi les filiĂšres les plus porteuses, Johanne Saison, directrice de l’Ipag de Lille-II, cite « les concours d’inspecteur des Finances,d’attachĂ©territorialetceuxdesIns- titutsrĂ©gionauxd’administration ».Uncran en dessous de l’ENA, ces derniers mĂšnent Ă despostesvariĂ©s.« Ilpeuts’agirdelages- tiond’unĂ©tablissementscolairecommedela rĂ©dactiondeloisauministĂšredelaJustice », note Jean-Luc Guillemoto, directeur de l’IRA de Nantes. Comptez 67 places dans chacundescinqIRAetdixfoisplusdecan- didats. «  MalgrĂ© une ouverture vers les lettres, l’histoire ou l’économie, nos promo- tions viennent surtout de droit et sciences politiques ». Et quel que soit le concours visĂ©,ilfautunhautniveaudediplĂŽmeetdes compĂ©tences prĂ©cises. « Les jurys se com- portentdeplusenplusenrecruteurscomme dansleprivĂ©,aveclesmĂȘmesattentes.Parti- culiĂšrementrecherchĂ©e,laconnaissancedes marchĂ©s publics et des achats », note Jean- FrançoisLemmet,consultantenressources humaines.Bref,devenirserviteurdel’Etat, plusquejamais,çasemĂ©rite

  • 13. + D’INFOS SUR WWW.VATEL.FR Exercer demain, dans l’hĂŽtellerie internationale, un mĂ©tier Ă  responsabilitĂ©s, impliquant et passionnant, c’est choisir aujourd’hui une formation reconnue par les plus grands Ă©tablissements internationaux. Fort d’un enseignement original qui alterne thĂ©orie et expĂ©rience professionnelle, Vatel forme les cadres opĂ©rationnels et les cadres dirigeants de demain. S’OUVRIR AU MONDE & REUSSIR DES TITRES CERTIFIÉS PAR L’ETAT de l’Enseignement du Management de l’HĂŽtellerie-Tourisme 1ER GROUPE MONDIAL Bachelor’s Degree & Master’s Degree in International Hotel Management Bac+ 3 & Bac +5 / Titres d’Etat niveaux II et I enregistrĂ©s au RNCP par arrĂȘtĂ© ministĂ©riel. Admissions Post-Bac et admissions parallĂšles. FLASHEZ & RETROUVEZ les rĂ©ussites de VatĂ©liens Romain RAPOPORT – Promo 2013 Sales Executive Marriott Champs ElysĂ©es***** Paris, France PARIS LYON NÎMES BORDEAUX BRUXELLES SWITZERLAND MADRID ASUNCIÓN BANGKOK BUENOS AIRES HÔ-CHI-MINH CITY HUANGSHAN ISTANBUL KAZAN LOS ANGELES MADAGASCAR MANILLE MARRAKECH MAURITIUS MEXICO MONTRÉAL MOSCOU SALTA SINGAPOUR TEL AVIV TUNIS
  • 14. 138 L’OBS/N°2621-29/01/2015 SPÉCIAL DIPLÔMES L es banques, les grands cabinets de conseil ont beau essuyer le feu des critiques pour leur rĂŽle dans la crise ïŹnanciĂšre, les bonus des tra- ders ĂȘtre mis sous surveillance, les vocations d’apprentis golden boys, ou girls, ne tarissent pas. Ainsi, Marion Monot, 24 ans, assistante en audit ïŹnan- cierchezDeloitte,undesBigFourdusec- teur, se plaĂźt dans sa mission : « Mon rĂŽle est de certiïŹer aux actionnaires que les chiffres publiĂ©s par la sociĂ©tĂ© sont exacts, cela peut paraĂźtre aride, mais, derriĂšre ces donnĂ©es, il y a la vie d’une entreprise, les dĂ©cisions de ses responsables », explique cette jeune diplĂŽmĂ©e de Sciences-Po en ïŹnances et stratĂ©gie embauchĂ©e Ă  l’issue de son stage. Elle est bien payĂ©e. Chez Deloitte, les salaires d’embauche s’éche- lonnentde32 000Ă 43 000 eurosbrutpar an
 Une exception ? Non. Car l’audit, la banque, la ïŹnance ont retrouvĂ© la santĂ© et offrent encore de belles perspectives aux dĂ©butants. En pleine mutation, ces spĂ©cialitĂ©s doivent faire Ă©voluer leurs mĂ©tiers, tout en compensant de nom- breux dĂ©parts Ă  la retraite. L’Association française des Banques prĂ©voitainsi40 000recrutementsentre 2015 et 2017, dont deux tiers de candi- dats de moins de 30 ans. La seule SociĂ©tĂ©gĂ©nĂ©raleenembauche1 400par an, dont la moitiĂ© de commerciaux Ă  bac+2 ou 3, « mais le sĂ©same d’employa- bilitĂ© dans le secteur rĂ©side plutĂŽt dans le bac+5, estime Charles Chabod, res- ponsable du recrutement Ă  la Banque palatine, rattachĂ©e au groupe BPCE. CĂŽtĂ©conseil,« nousrecrutons1 000 CDI, dont 700 jeunes diplĂŽmĂ©s par an », explique Jean-Marc Mickeler, direc- teur associĂ© des ressources humaines chez Deloitte. PrĂ©fĂ©rence aux grandes Ă©coles et aux universitĂ©s de renom. Avec un bonus pour ceux qui postulent munis d’une expĂ©rience Ă  l’étranger et d’un double diplĂŽme, type Ă©cole de LEBONFILON B A N Q U E S , F I N A N C E S En pleineĂ©volution,cessecteurssonten quĂȘte de jeunes commerciauxetexpertsdu patrimoine. 40 000recrutements sontprĂ©vusd’iciĂ  2017 CAROLINE BRIZARD CONSTANCE DECORDE LESMEILLEURSDIPLÔMES Bac+2ou3 BTSetDUTetlicencesencommerce,banques, mĂ©tiersdel’assurance. Bac+5  MastersCCA,gestiondepatrimoine (IAEdeClermont-Ferrand,Cergy-Pontoise,Dauphine). commerce et Sciences-Po. L’assurance connaĂźt la mĂȘme Ă©volution, et voudrait redorer son image un peu terne. En 2015, AXA compte ainsi recruter 5 500 personnes, dont 1 800 jeunes diplĂŽmĂ©s. Des commerciaux et spĂ©cialistes de ces mĂ©tiers, Ă  bac+2 ou 3, mais aussi des gestionnaires de patrimoine et des spĂ©- cialistes du webmarketing. PoursortirdulotetaccĂ©derauxpostes lesplusprestigieux,ilfautaccumulerles stages. Un moyen Ă©galement de trouver sa voie. «  Cela m’a permis de cerner MastersingĂ©nieriepatrimoniale(IAEdeCaen),finances etstratĂ©gie,actuariat(EuriaĂ Brest),InstitutdeStatistique del’UPMC(Isup,Paris-VI),InstitutdeSciencefinanciĂšre etd’Assurances(Isfa,Lyon-I). Ecolesdecommerceoud’ingĂ©nieurs(Essec, ESCP,Mines),IEP.
  • 15. 139 L’OBS/N°2621-29/01/2015 SPÉCIAL DIPLÔMES C rise oblige, les gestionnaires et les comptables, veillant Ă  la bonne santĂ©ïŹnanciĂšredesservices,avec un Ɠil avisĂ© sur les recettes, dĂ©penses et Ă©conomies possibles, sont accueillis Ă  bras ouverts par lesrecruteurs.EntĂȘte,lesjeunesdiplĂŽmĂ©s de l’universitĂ© Ă  bac +5, notamment les masterscomptabilitĂ©contrĂŽleaudit(CCA) ou audit et contrĂŽle, qui permettent de devenir expert-comptable. ParticuliĂšre- ment apprĂ©ciĂ©s dans les grands cabinets d’audit.Onchercheaussidesbac +2detype BTSetDUTpouroccuperdespostesd’as- sistantspaieetcomptablesenentrepriseet encabinet.LacriseaparailleursfaitĂ©mer- gerdesbesoinsenspĂ©cialistesderecouvre- ment, «des gestionnaires avec de bonnes qualitĂ©s humaines», dĂ©crit Romain Wer- len, directeur senior de la division comp- tabilitĂ© et ïŹnance de Page Personnel. Il pointedessalairesd’embaucheĂ partirde 30 000 euros, mais qui peuvent rapide- ments’envoler,enfonctiondelanotoriĂ©tĂ© dudiplĂŽme,jusqu’à35 000,40 000 euros. Autre piste, les postes en ressources humaines, et, lĂ  encore, c’est le niveau bac +5quis’impose.MaisuntriestnĂ©ces- saire parmi les nombreuses formations PRIORITÉAUX GESTIONNAIRES ! C O M P T A B I L I T É , R E S S O U R C E S H U M A I N E S Lesasdu plan comptable ou de la grille dessalairessont indispensablesĂ  la bonne marche desentreprises BÉATRICE GIRARD estampillĂ©esRH,quinesontpasunanime- ment apprĂ©ciĂ©es des recruteurs. Mieux vautainsiprivilĂ©gierlesgrandsclassiques, et notamment les masters des IAE, ou le rĂ©putĂ©masterCiffopdeParis-II.EnïŹn,les mĂ©tiers du secrĂ©tariat ont Ă©voluĂ© en quelques annĂ©es. Dans les petites struc- tures, les prĂ©fĂ©rences vont Ă  des proïŹls polyvalents capables de faire du secrĂ©ta- riat, mais aussi un peu de gestion interne et de comptabilitĂ©. Quant au secteur des assistants de direction, il reste une niche rĂ©servĂ©e Ă  des proïŹls haut de gamme. Candidats non bilingues et non diplĂŽmĂ©s d’une grande Ă©cole type Sciences-Po, s’abstenir
 progressivement ce qui me passionnait le plus », reconnaĂźt Marie Germe, 26 ans. Pendantqu’ellefaisaitl’EISTI,uneĂ©cole d’ingĂ©nieurs Ă  Cergy-Pontoise, la jeune femme a successivement travaillĂ© dans lafusion-acquisitionauCIC,Ă laBanque de France et dans un cabinet de conseil Ă  Lyon, avant de se faire embaucher en novembre2012commeassistanteentre- prise Ă  la Banque palatine. Autre choix judicieux :misersurl’alternancecomme Simon, 27 ans. AprĂšs un master d’éco- nomie et de gestion Ă  Aix, il intĂšgre Monsieur Placements RAYAN BOUADLA, CONSEILLER EN PATRIMOINE Rayan Bouadla, 24 ans, est un pur produit de l’universitĂ©. Cet ex-boursier, qui a grandi en Seine-Saint-Denis entre un pĂšre manutentionnaire et une mĂšre comptable, ne savait pas trop ce qu’il voulait faire en dĂ©crochant son bac ES. Le choix s’est opĂ©rĂ© chemin faisant. Pendant son DUT techniques de commercialisation, puis sa licence Ă  la fac de CrĂ©teil, il a toujours travaillĂ©, Ă©tudiant la semaine, vendeur les samedis et dimanches. « Un rythme un peu soutenu », reconnaĂźt-il. Ensuite, il a rĂ©ïŹ‚Ă©chi : « J’étais intĂ©ressĂ© par les mĂ©tiers du commerce et du marketing, tout ce qui impliquait des contacts avec les clients, mais j’ai choisi la ïŹnance parce que cela ouvrait plus de portes. » Il fait donc un master en gestion de patrimoine Ă  l’IAE Gustave- Eiffel. Et, dĂšs l’obtention de son master 2, qu’il a effectuĂ© en apprentissage Ă  la BNP, il dĂ©croche un CDI Ă  BNP Paribas Banque privĂ©e, Ă  Paris, payĂ© 36 000 euros brut annuels. « J’y conseille mes clients dans la gestion de leur patrimoine, j’aime faire vivre cette relation de conïŹance », dit-il avec chaleur. Cet entreprenant vient de s’acheter un petit appartement Ă  la lisiĂšre de Paris. l’EssecendeuxiĂšmeannĂ©e.« J’aidĂ©cro- chĂ© un CDI d’analyste en corporate ïŹnance Ă  la SociĂ©tĂ© gĂ©nĂ©rale en octobre 2014 Ă  la suite de mon parcours en alter- nanceaudĂ©partementïŹnanceetcontrol- ling d’un grand groupe industriel fran- çais. » Les institutions ïŹnanciĂšres sont aussi friandes de matheux cracks des probabilitĂ©s, pour Ă©tablir, par exemple, le montant de primes d’assurance : on les appelle des actuaires. Comme Nico- las Lesnisse, 24 ans, qui aprĂšs deux ans de prĂ©pa scientiïŹque a intĂ©grĂ© l’Institut de Science ïŹnanciĂšre et d’Assurances (Isfa) Ă  l’universitĂ© Lyon-I. Aujourd’hui analystederĂ©sultatsdeportefeuillechez AXA,ilexplique :« Jeneconnaissaispas l’actuariat. C’est un prof de maths en prĂ©pa qui avait bien cernĂ© mon caractĂšre qui m’en a parlé : j’ai le goĂ»t des mathĂ©- matiques mais aussi celui d’expliquer, ce qui est nĂ©cessaire dans ce mĂ©tier oĂč nous faisons beaucoup de prĂ©sentations », rĂ©sume-t-il. AssurĂ©, en prime, d’une bonne progression de salaire et des res- ponsabilitĂ©s. LESMEILLEURSDIPLÔMES BAC+2ou3 BTScomptabilitĂ©etgestion,DUTGEA,licences managementdesorganisations,mĂ©tiersdelacomptabilitĂ©, diplĂŽmedecomptabilitĂ©etgestion(DCG). BAC+5 MastersCCA,mastersengestiondesIAE(notamment deClermont-Ferrand),Ciffop,MastĂšreresponsable managementetDRHdel’IGC,diplĂŽmesupĂ©rieurde comptabilitĂ©etdegestion(DSCG),Ă©colesdecommerceou IEPavecspĂ©cialisationRH.
  • 16. L’OBS/N°2621-29/01/2015 140140 L’OBS/N°2621-29/01/2015 SPÉCIAL DIPLÔMES LAVOIEROYALE I N F O R M A T I Q U E La rĂ©volution destechnologiesnumĂ©riquescrĂ©e encore ettoujoursdesemplois. DĂ©butantsplusquebienvenus LISA TELFIZIAN PATRICIA MARAIS Prince des data TIMOTHÉE, INGÉNIEUR RÉSEAU LapremiĂšrefoisqu’ilestentrĂ©dansundatacenter(centrededonnĂ©es),stagiaire del’opĂ©rateurdetĂ©lĂ©comsNerim,TimothĂ©e,23ans,aeulefrissonfaceaux kilomĂštresdecĂąblesrangĂ©ssurdesĂ©tagĂšresdansdessallescommedes cathĂ©dralesoĂčbourdonnaientlaclimetlesserveurs.«J’étaiscollĂ©gienlorsde l’avĂšnementd’internet,etjemedemandaiscommentlesordinateursdumonde entierpouvaientcommuniquerentreeux»,sesouvient-il.FascinĂ©parle transportdesdonnĂ©es,Ă SupinfoLille,iloptedoncpourlaspĂ©cialitĂ©rĂ©seauet rechercheunstagedanslestĂ©lĂ©coms,«lĂ oĂčlerĂ©seauestroi».TimothĂ©etombe suruneoffredeCDIdeNerim,unopĂ©rateurdeïŹbreoptiquespĂ©cialisĂ©dansles servicestrĂšspointusauxentreprises.«J’aiĂ©critpourdirequeleposteainsique l’entreprisede160personnescorrespondaiententoutpointĂ mesattentes,et NerimacrĂ©Ă©unstagepourmoi.»AprĂšslestage,l’embauchealieuennovembre 2014,entre35000et38000eurosannuels.UneplacedechoixaucƓurdurĂ©seau. L e numĂ©rique ? « Une formidable aventurepourlesjeunes»,s’enthou- siasme Guy Mamou-Mani, prĂ©- sidentduSyntecnumĂ©rique,lesyn- dicat patronal du secteur. « Les entreprises ne se contentent plus d’un service d’informaticiens pour gĂ©rer leursystĂšmed’informationetleurparcd’or- dinateurs, elles numĂ©risent toutes leurs activitĂ©sduprocessdeproductionĂ larela- tionavecleursclients,ellesontbesoind’ex- perts partout. » Un peu comme si la colonne vertĂ©brale informatique s’enri- chissait de terminaisons nerveuses
 autant de nouvelles possibilitĂ©s pour les jeunes diplĂŽmĂ©s. Souvent des fanas, comme Arnaud Masselin, diplĂŽmĂ© en 2013 d’un master d’ingĂ©nierie des sys- tĂšmesdetĂ©lĂ©communicationetrĂ©seauxĂ  Toulouse :«LenumĂ©rique,c’estlarigueur maisaussilarecherchepermanentedesolu- tions, l’ingĂ©niositĂ©. C’est ce qui m’a plu et m’adĂ©terminĂ©Ă m’orienterverscedomaine. Comme toute ma promo, Ă  peine diplĂŽmĂ©, j’ai Ă©tĂ© recrutĂ©, chez LivingObjects, un Ă©di- teurdelogicielsdemanagementderĂ©seaux, celachanged’autresspĂ©cialitĂ©s » Les grandes fonctions – rĂ©seaux, sys- tĂšmesd’information,sĂ©curité–seportent bien et tous les secteurs recherchent ces dĂ©butants. L’eldorado du moment, c’est le big data : l’exploitation des colossales massesdedonnĂ©esbrassĂ©esparlesentre- prisesetqui,bienexploitĂ©es,peuventper- mettre d’en amĂ©liorer tous les rouages, de la production Ă  la distribution : «Cette annĂ©e,nousrecrutonsdes“datamanagers” qui seront attachĂ©s Ă  tous les services», explique par exemple Muriel Nicou, res- ponsable des recrutements chez AXA France. Sans parler des tablettes et smart- phones en plein essor, du cloud ou encore de l’internet des objets (ou objets connec- tĂ©s). Prendre latempĂ©rature viale pyjama des enfants pour alerter du moment oĂč il fautadministrerleparacĂ©tamol,assurerle maintienĂ domiciledepersonnesĂągĂ©esou malades grĂące Ă  des boĂźtiers qui commu- niquent des informations au corps mĂ©di- cal «unmarchĂ©gigantesque»,assureGuy Mamou-Mani.Start-upetgrandsgroupes s’yintĂ©ressent,commeLaPosteetsonhub numĂ©rique universel prĂ©sentĂ© au CES (ConsumerElectronicsShow)deLasVegas enjanvier,uneplate-formedanslecloudqui permet de gĂ©rer l’ensemble des objets connectĂ©sd’unfoyer,quelquesoitleursys- tĂšmed’exploitation. Endixans,l’informatiquevientdecrĂ©er plusde700 000emplois,etlesannĂ©esqui viennents’annoncentpourlemoinsaussi prometteuses. Les heureux diplĂŽmĂ©s du domaine, qu’ils sortent d’un master Ă  la fac, d’une Ă©cole d’ingĂ©nieurs ou d’une
  • 17. L’OBS/N°2621-29/01/2015 141141SPÉCIAL DIPLÔMES VÉRONIQUE RADIER LESMEILLEURSDIPLÔMES Bac+2/3 BTSinformatiqueetrĂ©seaux ;informatiquedegestion. DUTstatistiqueetinformatiquedĂ©cisionnelle. LicencessystĂšmesinformatiquesetlogiciels ;rĂ©seaux ettĂ©lĂ©communications. Bac+5/6 Ecolesd’ingĂ©nieurs(SupĂ©lec,TĂ©lĂ©comParisTech, TĂ©lĂ©comBretagne,Esiea,Isep,Ensimag,ECE,Efrei,UTT, UTC
). MastersMiage(dansvingtuniversitĂ©s),systĂšmes informatiquesintelligentsetcommunicants(Cergy- Pontoise),Cryptis(Limoges),sĂ©curitĂ©descontenus,des rĂ©seaux,destĂ©lĂ©communicationsetdessystĂšmes (Versailles),MBDS(Nice),ingĂ©nierielogiciellepourl’internet (universitĂ©d’Artois),ingĂ©nieriestatistiqueetinformatique delafinance,del’assuranceetdurisque(Paris-Diderot), rĂ©seauxettĂ©lĂ©communications(Paris-Sud/ENSCachan), cryptologieetsĂ©curitĂ©informatique(Bordeaux-I). Ă©cole spĂ©cialisĂ©e, non seulement s’épargnent la moindre dĂ©marche pour trouveremploiĂ leurgoĂ»t,maissevoient « chassĂ©s ». Au point que leurs respon- sablesdeformationleurconseillentd’évi- ter de mettre leur CV en ligne s’ils ne veulent pas ĂȘtre submergĂ©s d’offres ! Un casse-tĂȘtepourlesDRH :«Nousrecrutons 100personnespourrĂ©pondreĂ notrecrois- sancede20%cetteannĂ©e,ettouslesmoyens sont utilisĂ©s – relations, Ă©coles, rĂ©seaux sociaux, cooptation, cĂ©vĂ©thĂšques », expliqueEricDumartin,DRHdeLinkby- net, une ESN, entreprise de services numĂ©riques, la nouvelle appellation des SSII,lesplusgrosemployeursdusecteur. «ApeinediplĂŽmĂ©s,nos40Ă©tudiantssont embauchĂ©sdansl’industriedutourisme,des banques, des start-up qui ont grandi et se structurent,voiredescentralesnuclĂ©aires,Ă  dessalairesquivontde29000Ă 42000 euros annuels»,serĂ©jouitainsiAndrĂ©Aoun,res- ponsable du master ingĂ©nierie des sys- tĂšmes de tĂ©lĂ©communications et rĂ©seaux informatiquesdel’universitĂ©Toulouse-III. «Nous voudrions bien avoir davantage de candidatsĂ nosïŹliĂšres,soupireFatihaGas, directrice du campus parisien de l’école d’ingĂ©nieurs Esiea. La plupart de nos Ă©tu- diantsontlechoixentreplusieursCDIavant mĂȘme d’ĂȘtre diplĂŽmĂ©s.» Et le numĂ©rique s’intĂ©resse dĂ©sormais mĂȘme aux bac+2. « Ils ont beaucoup plus d’offres que voici quelques annĂ©es car les entreprises font un effort pour former aprĂšs recrutement, elles nepeuventpastoujourss’offrirdesbac+5», remarque Thierry Verdier, fondateur du cabinetderecrutement1001Talents.Bref, desouverturesĂ touslesniveaux
 L e droit plaĂźt. Trop. Chaque annĂ©e enregistre un nouveau record d’inscrits dans les universitĂ©s : 210 000 au dernier recensement. La Cour des Comptes a mĂȘme tirĂ© le signal d’alarme, jugeant les diplĂŽmĂ©s trop nombreux et pas tou- jours bien prĂ©parĂ©s aux besoins du marchĂ© du travail. Niveau d’accĂšs Ă  la plupart des mĂ©tiers : bac+5. Les avocats reprĂ©sentant la majoritĂ© des profes- sionnels. Il faut rĂ©ussir, aprĂšs un bac+4 au minimum, le Capa (certiïŹcat d’apti- tude Ă  la profession d’avocat). AprĂšs quelques annĂ©es souvent comme asso- ciĂ©, on peut encore y faire de belles car- riĂšres dans des cabinets gĂ©nĂ©ralistes, traitant des litiges familiaux ou encore de proximitĂ© et pas seulement de « grandes » affaires, et avec des revenus moins Ă©levĂ©s qu’on ne l’imagine : en moyenne 2 150 euros brut par mois pour un dĂ©butant. Quant aux juristes d’entreprise, « nous n’arrivons pas Ă  PROFESSIONS DE LOI D R O I T Famille, socialou business
 LesjuristesavisĂ©s choisissentavec soin leur spĂ©cialitĂ© DĂšssonarrivĂ©eĂ Sciences-PoParis,dĂ©couvrantledroit,qu’elleimaginait commeunematiĂšrearideetpeuattrayante,MaudSchlaffmann-Amprino s’estpassionnĂ©epourcettediscipline«quitoucheconcrĂštementĂ  touslesdomainesdelavie»,famille,travail,santĂ©,etc.Enmaster,elle choisitledroitjudiciaire,pensantsedirigerverslamagistrature,maisses stagesluirĂ©vĂšlentunmĂ©tiermoins«militant»qu’ellenel’imaginait. Enstagetoujours,elledĂ©couvrelemĂ©tierd’avocatchezEtienneNoĂ«l, spĂ©cialistedudroitdesdĂ©tenus.UnevĂ©ritable«rĂ©vĂ©lation»pourlajeune ïŹllequi,enparallĂšledesesĂ©tudes,donnaitdescoursenprisongrĂąceĂ  l’associationGenepi.AprĂšsunespĂ©cialisationĂ laSorbonneen criminologie,Maudvientd’obtenirsonCapa(certiïŹcatd’aptitude Ă laprofessiond’avocat).Aujourd’huicollaboratriceetavocateengagĂ©e, ellepartagesontempsentredeuxcabinets :«J’airarementuneminute Ă moi,parfoisonal’impressionquerienn’avance,etpuis onarriveĂ fairebougerleschoses » PIA DUVIGNEAU Juriste militante MAUD SCHLAFFMANN-AMPRINO, AVOCAT rĂ©pondre Ă  la demande ! », sourit SĂ©ve- rine Blum du cabinet de recrutement Hays. La spĂ©cialisation en droit social est grandement rĂ©clamĂ©e Ă  cause de la multiplication des plans sociaux et des litiges prud’homaux. Le droit des affaires est lui aussi prisĂ©, Ă  condition de suivre le parcours ad hoc, plutĂŽt relevĂ©. SĂ©bastien Turin, recrutĂ© par le groupe DBApparel (Dim, Playtex
) et coresponsable du comitĂ© des jeunes juristes de l’Association française des Juristes d’Entreprise (AFJE) conïŹrme : « J’ai passĂ© un an à  l’universitĂ© de Sussex, en Grande- Bretagne. Cela m’a donnĂ© une compĂ©- tence pour rĂ©diger et superviser sur le plan juridique les contrats que le groupe noue avec ses partenaires dans le monde entier. » Le ïŹn du ïŹn Ă©tant encore de passer un LL.M (Master of Laws), ce master de droit anglo-saxon – au QuĂ©- bec par exemple, oĂč le cursus n’est guĂšre onĂ©reux.
  • 18. L’OBS/N°2621-29/01/2015L’OBS/N°2621-29/01/2015 J ’adore les enfants. Ils m’apprennent autant que je leur apprends. Ils sont dans l’émotion pure, s’exclame Char- lotteRiou,23ans,professeurstagiaire verslaCanebiĂšre,Ă Marseille.Onest toujoursentraindesedire,neserait-ce qu’en voyant des cailloux sur une plage : “Tiens !çaseraitbienpourtelleactivitĂ©dans la classe ” » Pour sa premiĂšre annĂ©e en poste,Charlotteaffichecomplet.« Enplus des vingt-six heures hebdomadaires, je travailleunequinzained’heuresparsemaine Ă  prĂ©parer mes cours. » Les concours se passent avec un master 1. Et la pĂ©riode est propice : 24% de reçus au Capes, 32% au concours du professorat des Ă©coles. Avec, en2015, presque 25 000 postes premieret second degrĂ©s confondus, soit +29% par rapport Ă  2014. « Les crĂ©ations d’emplois dans le cadre de la loi Peillon se conjuguent aux dĂ©parts Ă  la retraite prĂ©vus de 300 000 enseignants dans les dix annĂ©es qui viennent  », rĂ©sume Jacques GinestiĂ©, prĂ©sidentdurĂ©seaunationaldesEspe.Les TĂȘte chercheuse HORTENSE SERRET, CHARGÉE D’ÉTUDES EmbauchĂ©edanslafoulĂ©edesathĂšse parARP-Astrance,unesociĂ©tĂ© deconseil,Hortensetravaillesur l’intĂ©grationdelabiodiversitĂ©dansles projetsimmobiliers,avecunsalaire d’ingĂ©nieurconïŹrmĂ©.« Lesvillessont toujoursenexpansion,explique-t-elle. LeurdensiïŹcationnepeutĂȘtreviable qu’enamĂ©nageantdesespacesverts. » AprĂšsunelicenceensciencesdelavie Ă l’UPMC,Paris-VI,elleafaitune indigestiondechimieetdephysique quantiqueetsetourneversl’histoire etlaphilosophiedessciences enmaster.« J’aialorsenvisagĂ©le journalisme,etmĂȘmelereportage deguerre. »AMontrĂ©al,aucours d’unĂ©change,elletrouvesavoie : lessciencesdel’environnement.EtĂ  sonretourenFrance,c’estledirecteur d’ARP-Astrancequiluiinspirelesujet desathĂšseaxĂ©esurledĂ©veloppement soutenableenville
etlarecrute. « JecontinueĂ fairedelarecherche appliquĂ©eavecunObservatoiredes JardinsetEspacesvertsd’Entreprises, oĂčjegĂšredesprojetsexpĂ©rimentaux, commel’installation denichoirsĂ pollinisateur. » PROFS DEMANDÉS ! E N S E I G N E M E N T , R E C H E R C H E Lesconcoursderecrutementd’enseignantsdu primaire et du secondairemanquentdecandidats. Comment s’yprĂ©parer CAROLINE BRIZARD, FABRICE DEMESSENCE chances de rĂ©ussite varient, selon la disci- pline :danslescollĂšgesetlycĂ©es,onmanque de profs en maths, sciences, langues, fran- çais, dans les Ă©coles, ce sont le Nord ou la rĂ©gionparisiennequicherchentdesprofes- seurs. Les salaires, eux, restent modestes : 1 640 eurosnetparmoispourundĂ©butant. DevenirenseignantdanslesupĂ©rieur,en revanche, c’est une mission quasi impos- sible.Apeineplusde3 000postes(en2013), enbaisserĂ©guliĂšre.Avec37candidatspour uneseulechairedemaĂźtredeconfĂ©rences. Se consacrer Ă  la recherche pure n’est pas plusaisĂ©.« AladerniĂšrecampagnederecru- tement,ilyavait307postesĂ pourvoir,pour 8 099 candidats admis Ă  concourir, rĂ©sume IsabelleLongin,adjointeĂ ladirectiondes ressources humaines du CNRS, avec un salaire de dĂ©part compris entre 2 200 et 2 600 eurosbrut. »MatthieuRaynal,32ans, yestentrĂ©commechargĂ©derechercheen 2013. Il travaille sur les catalyseurs, ces molĂ©cules qui accĂ©lĂšrent les rĂ©actions chimiques. «  J’aime l’idĂ©e de l’aventure communedutravailenĂ©quipe,delaconfron- tation.  » Il comptabilise une dizaine d’annĂ©es d’études supĂ©rieures  : DUT, Ensiacet,Ă©coledechimieĂ Toulouse,thĂšse Ă  Strasbourg en alternance ïŹnancĂ©e par l’InstitutfrançaisduPĂ©trole(IFP)et,enïŹn deux« post-doc »dansdeslabosĂ Pariset Ă Tarragone,enEspagne « Ilfautavoirla foi »,conclut-ilsimplement. Les entreprises offrent davantage de perspectives.« LesdiplĂŽmĂ©sd’écolesd’ingĂ©- nieursfontuneconcurrencesĂ©vĂšreauxtitu- lairesdethĂšses »,prĂ©vientMohamedHarïŹ, expert Ă  France StratĂ©gie, service de pros- pectiverattachĂ©Ă Matignon.Lachimie,les sciences humaines recrutent moins de chercheurs que l’informatique, le droit, l’économie,lamĂ©caniqueoul’électronique. « Nous encourageons les doctorants Ă  ĂȘtre stratĂšges de leur carriĂšre, Ă  regarder ce qu’attendent les entreprises, Ă  inïŹ‚Ă©chir leur parcoursetĂ travaillerenanglais »,conseille Vincent Mignotte, prĂ©sident de l’Associa- tionBernard-Gregory(ABG).
  • 19.
  • 20. 144 L’OBS/N°2621-29/01/2015 SPÉCIAL DIPLÔMES E ndĂ©cembre, le voyage interplanĂ©- taire de la sonde Rosetta puis l’atterrissageacrobatiquedurobot PhilaesurunecomĂšteonttenuen haleine des millions de Terriens. UnexploitauquelontƓuvrĂ©dans l’ombre, depuis plusieurs annĂ©es, des bataillons de techniciens, ingĂ©nieurs et autresscientiïŹquespourmettreaupoint moteur,fuselageetcalculateurs
auser- vice de grands groupes ou de PME. L’in- dustrie n’est pas ïŹnie ! Certes, la crise, la mondialisation sont passĂ©es par lĂ , dĂ©truisant des pans entiers d’activitĂ© mais d’autres rĂ©sistent, conquiĂšrent des marchĂ©s. Et certaines PMI, trĂšs dyna- miques, ont bien du mal Ă  attirer des recrues,mĂ©connuesqu’ellessontdesĂ©tu- diants. C’est le cas d’Europe Technolo- gies, installĂ©e dans la rĂ©gion nantaise : « Nous recherchons des ingĂ©nieurs, mais aussi des techniciens dans de nom- breuses spĂ©cialitĂ©s », explique Christelle Boutolleau, directrice du dĂ©partement Composites. « Nousavonsungrandnombredepostes Ă pourvoirdanslesgrandsgroupes,comme danslesPME,Ă touslesniveaux :destech- niciens comme des cadres et des ingĂ©- nieurs,quecesoiteninnovation,recherche et dĂ©veloppement, production, mainte- nance, qualitĂ©, logistique
  », conïŹrme JĂ©rĂŽme Gras, directeur exĂ©cutif du cabi- net Page Personnel. Avec des niveaux de qualiïŹcation qui ne cessent de s’élever, des missions plus complexes : « Nous voyons de nouveaux mĂ©tiers apparaĂźtre avec des dimensions internationales et commerciales fortes. Les ingĂ©nieurs qui maĂźtrisent l’anglais sont amenĂ©s Ă  gĂ©rer descontratsetlescahiersdeschargesavec lessitesdeproductionsituĂ©sĂ l’étranger. » En tĂȘte des domaines les plus dyna- miques, le spatial et l’aĂ©ronautique. Pour fairefaceĂ descarnetsdecommandessur- chargĂ©s et des cadences de production L’USINEÀJOBS I N D U S T R I E En manquedetechniciensetde cadres, ce secteur proposedebellescarriĂšres.En particulier dansl’aĂ©ronautique, l’agroalimentaireetla pharmacie BÉATRICE GIRARD FRANCK TOMPS LESMEILLEURSDIPLÔMES Bac+2/3 DUTgĂ©nieindustrieletmaintenance,gĂ©nieĂ©lectrique etinformatique,productique,mesuresphysiques. BTSmaintenanceindustrielle,contrĂŽleindustriel etrĂ©gulationautomatique. LicencesĂ©lectronique,informatiqueet communicationsembarquĂ©esappliquĂ©esauxtransports, vĂ©hiculesĂ©lectroniquesetgestiondesautomatismes (Franche-ComtĂ©),gestiondelaqualitĂ©etdurisquedans lesbioindustries(Pierre-et-Marie-Curie),commercialisation desbiensetservicesindustriels(Bordeaux),mĂ©tiers delamicroĂ©lectroniqueetdesmicrosystĂšmes(Grenoble), systĂšmesindustrielsautomatisĂ©setmaintenance (Clermont-I). Bachelordetechnologie(ArtsetMĂ©tiers,Bordeaux etChĂąlons-en-Champagne). Bac+5et6 Ecolesd’ingĂ©nieursĂ vocationindustrielle (ArtsetMĂ©tiers,UTC,GrenobleINP
). MasterscontrĂŽleetqualitĂ©,gĂ©nieĂ©lectrique etinformatiqueindustrielle(universitĂ©deBretagne-Sud), formulationetĂ©valuationsensoriellesdes industriesdesparfums,delacosmĂ©tiqueetdel’aromatique alimentaire(Versailles-Saint-Quentin),responsabilitĂ©s etmanagementqualitĂ©danslesindustriesdesantĂ© (Bordeaux),mĂ©caniqueetrisquesindustriels(UTTroyes), alimentation,lait,innovation,management, nutraceutique(Rennes),ingĂ©nieriechimique etagroalimentaire(Nantes). infernales,lesdonneursd’ordrecherchent techniciensetingĂ©nieursenmaintenance industrielle, Ă©lectronique, Ă©lectrotech- nique ou automatisme
 ScĂ©nario quasi identiquedansl’énergieetlamĂ©tallurgie : « NousprĂ©voyons100 000recrutementspar anjusqu’en2025,dont20 000ingĂ©nieurset 27 000 techniciens et agents de maĂźtrise. Avisauxamateurs,cesbac+2etbac+3,nous lesaccueillonstous ! »s’exclameFrançoise Diard, responsable de l’Observatoire des mĂ©tiersdelaMĂ©tallurgie. Billel Maati, 26 ans, avec un DUT gĂ©nie thermique et Ă©nergie et un diplĂŽme d’ingĂ©nieur, n’a pas mis long- temps Ă  s’en apercevoir : embauchĂ© en septembredernierchezVeritasdansles vingt-quatre heures qui suivaient l’ob- tention de son diplĂŽme. « Je rĂ©alise des audits Ă©nergĂ©tiques pour des bailleurs sociaux. C’est un mĂ©tier technique avec beaucoup de missions de terrain mais aussi du conseil, pour un salaire d’em- bauche tout Ă  fait convenable de 35 000 euros par an », raconte-t-il. Autres bonnes pioches, les industries agroalimentaire et pharmaceutique. MalgrĂ© les rĂ©centes annonces de plans sociaux chez SanoïŹ et Pierre Fabre, ce
  • 21. 145 L’OBS/N°2621-29/01/2015 SPÉCIAL DIPLÔMES Manager-nĂ©e RACHEL THIBAULT, CHEF D’ÉQUIPE FABRICATION CHEZ BONGRAIN Inscriteenfacdebiologie,passionnĂ©eparl’universdeslaiteries,Rachela conïŹrmĂ©savocationlorsd’unstagedansunefabriquedereblochonpendant salicence. « J’aidĂ©couvertqu’ilexistaitundiplĂŽmetrĂšsspĂ©cialisĂ©dansce domaineetj’aipostulĂ©aumasteralimentation,lait,innovation,management, nutraceutique(Alimn)cohabilitĂ©parl’agrocampusOuestetl’universitĂ© deRennes-I. »SitĂŽtdiplĂŽmĂ©e,RachelaĂ©tĂ©embauchĂ©ecommechefd’équipe parlegroupeBongrain.Duhautdeses23ans,ellemanageuneĂ©quipede 30 personnesetsuperviselafabricationdeplusieursfromages.« Jem’occupe d’un atelier de transformation traditionnelle et d’un autre de produits ultraïŹltrĂ©s. Je veille au respect de toutes les procĂ©dures sur la chaĂźne. J’organise les plannings, je gĂšre des intĂ©rimaires et je fais face aux alĂ©as de production : ma hantise, c’est la panne qui pourrait affecter la qualitĂ© des produits. Un mĂ©tier sans routine et avec beaucoup d’adrĂ©naline
 » dernier secteur a programmĂ© 10 000 recrutements cette annĂ©e, dont 20% concerneront les jeunes diplĂŽmĂ©s. « MĂȘmesil’ñged’ordel’industriepharma- ceutiqueestderriĂšrenous,ilrestedebelles perspectives », assure Pierre Tchoreloff qui dirige le master responsabilitĂ©s et management qualitĂ© dans les industries de santĂ© Ă  Bordeaux. « Chacun de mes diplĂŽmĂ©s a le choix entre deux ou trois offresd’emploi. »LesproïŹlsrecherchĂ©s ? Un peu les mĂȘmes que dans la plupart des domaines de l’industrie, des spĂ©cia- listes production, qualitĂ© ou mainte- nance, mais aussi des data managers capables d’alimenter et gĂ©rer d’énormes bases de donnĂ©es. Mais voilĂ , l’usinene fait guĂšre rĂȘver
 Etpourconstituerleurseffectifs,lesres- ponsables de formation doivent partir Ă  la pĂȘche aux Ă©tudiants dans les salons. « Je leur explique qu’en venant chez moi ils pourront apprendre Ă  dĂ©velopper des applicationspourlestĂ©lĂ©phonesportables ou construire des moteurs de bateaux de course et que, en plus, ils n’auront pas de problĂšmedechĂŽmage :tousmesdiplĂŽmĂ©s sont casĂ©s en un mois  », raconte, par exemple, Johann Laurent Ă  la tĂȘte du master gĂ©nie Ă©lectrique et informatique industrielle de Lorient. Les Arts et MĂ©tiers, prestigieuse Ă©cole d’ingĂ©nieurs vient d’ouvrir un bachelor « technolo- gique » (bac+3), Ă©vitant le mot « indus- triel »...« C’eststrictementlamĂȘmechose, seulement le mot est plus glamour  », conïŹe l’un des responsables de l’école. Il est aussi appropriĂ© Ă  la rĂ©alitĂ© des mĂ©tiers.Ainsi,vĂȘtud’uneblouseblanche, Ă©quipĂ©delunettesetd’uncasquedepro- tection, Cyril Vallade supervise les auto- matismes et pilote les procĂ©dĂ©s de fabri- cationdansuneusinedugroupeGuerbet, spĂ©cialisĂ© dans les produits de contraste pourl’imageriemĂ©dicale.Sursonordina- teur,desbasesdedonnĂ©esluipermettent de surveiller les rendements, et les grandescuvesettuyauxquicontiennent leprĂ©cieuxliquide.IladĂ©crochĂ©unCDI au sortir de son master en gĂ©nie Ă©lec- triqueetindustriel,sansmĂȘmepasserpar la case recherche d’emploi. Il gagne 3 000 eurosparmoisetespĂšreprogresser rapidement.Lessalaires,voilĂ undernier malentendu Ă  dissiper. « Si dans l’indus- trie les bac+5 gagnent moins que dans le conseil ou la ïŹnance en dĂ©but de carriĂšre, ils commencent tout de mĂȘme autour de 35 000 à 40 000 euros par an, avec une bonne perspective d’évolution », insiste JĂ©rĂŽme Gras.
  • 22. L’OBS/N°2621-29/01/2015 146146 L’OBS/N°2621-29/01/2015 D ans les pays anglo-saxons, on les appelle les sport scientists. En France, la dĂ©nomination reste Ă  inventer,maisilsformentdĂ©jĂ une corporation bien identiïŹĂ©e. Il y a Alexandre Marles, «directeur de la performance» Ă  l’Olympique lyonnais. MartinBuchheit,sonhomologueduPSG, auteurdepublicationsscientiïŹquesremar- quĂ©es.OuencorelestroisJulien–Deloire, Piscione et Robineau – de la FĂ©dĂ©ration françaisederugby,quiprĂ©parentlesjoueurs du XV de France Ă  coups de tests d’effort complexes ou de simulateurs de mĂȘlĂ©e. Tous sont dĂ©tenteurs d’un doctorat en Staps (sciences et techniques des activitĂ©s physiquesetsportives). Des docteurs en Staps, voilĂ  la nou- veautĂ©.CrĂ©Ă©edanslesannĂ©es1970,cette ïŹliĂšre avait pour vocation de former des  enseignants du secondaire. Si le Capeps (rendu trĂšs abordable par les embauches massives du gouvernement) DES RESSOURCES TRÈS HUMAINES S P O R T S , S O C I A L En premiĂšreligne del’animation socio-Ă©ducative, lessportifs formĂ©ssontdeplusen plusrecherchĂ©s GURVAN LE GUELLEC AÏ ESTELLE BARREYRE Chef d’équipe LOÏC LOUIT, PRÉPARATEUR PHYSIQUE LoĂŻcLouitsaitqu’ilfaitpartied’une petitecastedeprivilĂ©giĂ©s.«Jetravaille auplushautniveau,avecunsalairede cadresup,etauprĂšsdegenspartageant mavisiondumĂ©tier.»Atoutjuste 30 ans,cediplĂŽmĂ©d’unmasterStaps s’occupedepuisl’étĂ©delaprĂ©paration physiquedesrugbymenperpignanais. PourlebachelierES,rienn’était pourtantgagnĂ©.«J’étaisunĂ©lĂšve moyen.Jemevoyaisprofd’EPS,avec le risqued’échouer.»Etpuisilyaeu la rĂ©vĂ©lationduplaisirprisĂ entraĂźner. Etunchangementprofonddansson rapportauxĂ©tudes.LoĂŻcs’estmisĂ lire Ă©normĂ©mentetĂ repensersoncursus (deuxannĂ©esdeL3,deuxannĂ©es de M1)pourpouvoirtravailler en parallĂšle(commeprofd’EPS vacataire,coachpersonnel, prĂ©parateurphysiquedeclubs amateurs
),Ă©largirsonchampde compĂ©tencesettravaillersesrĂ©seaux. SonprochaindĂ©ïŹÂ :selancerdansune thĂšsededoctorat,pourprĂ©parer l’avenir.«A45ans,j’auraipeut-ĂȘtre d’autresenviesetd’autresbesoins.» continued’attirer35%desĂ©tudiants,ilne suffitpasĂ fournirdesemploisauxnom- breux passionnĂ©s qui se dirigent vers la ïŹliĂšre.SesresponsablessesontdĂ©menĂ©s pour leur offrir d’autres dĂ©bouchĂ©s. Depuis 2004, ils peuvent aussi encadrer desactivitĂ©ssportivesendehorsducadre scolaire,oubienopterpourdenombreux masters professionnels, Ă  bac+5, menant Ă  des carriĂšres universitaires ou, pour- quoi pas, Ă  des postes de prĂ©parateurs physiques auprĂšs des stars du ballon ovaleouduballonrond.« Ilfauttoutefois rester prudent, souligne LoĂŻc Louit, chargĂ© de cours Ă  Toulouse et prĂ©para- teurphysiqueduclubderugbydePerpi- gnan(voirencadrĂ©).Lesstructuressuscep- tibles d’embaucher des proïŹls comme le mien sont peu nombreuses. Trente clubs pros,lafĂ©dĂ©ration,etlescentresdeforma- tion. Soit 200 jobs tout au plus. » Les effectifs en Staps atteignent des hautshistoriques(53000Ă©tudiants,dont 23000 en premiĂšre annĂ©e), mais les diplĂŽmĂ©ss’insĂšrentplutĂŽtbien.Seulhic : des premiers emplois souvent prĂ©caires etsous-payĂ©s(25%detempspartiel,dont beaucoup de saisonniers, et 1400 euros net de salaire moyen trois ans aprĂšs l’ob- tention de la licence). « Nous sommes concurrencĂ©spardescandidatspossĂ©dant des brevets d’éducateurs sportifs dĂ©livrĂ©s parlaministredelaJeunesseetdesSports [formations payantes de 800  heures accessibles Ă  bac+0, NDLR], explique LaurentBeauvais,leprĂ©sidentdel’Asso- ciation nationale des Etudiants en Staps. Les directeurs de structure sont souvent issusdecesformationsetpeuventnourrir desprĂ©jugĂ©sĂ notreĂ©gard :tropchers,trop intellos, trop gĂ©nĂ©ralistes. » Autres pistes, les masters en manage- mentsportif–vented’articlesdesport,ges- tion d’activitĂ©s de loisirs ou d’évĂ©nements sportifs – ou encore l’activitĂ© physique adaptĂ©eetsantĂ©(Apas).«Depuisquelques annĂ©es, le monde mĂ©dical a pris conscience decequenouspouvionsluiapporter»,note Didier DeligniĂšres, le prĂ©sident de la ConfĂ©rencedesDoyensetDirecteursStaps (C3D).Descentresdetraitementducancer auxmaisonsderetraite,lademanded’en- traĂźneurssportifsneïŹ‚Ă©chitpas. De mĂȘme, les diplĂŽmĂ©s du social, Ă©du- cateurs ou assistants sociaux sont atten- dus tant sur le terrain que dans l’enca- drement de structures, un peu partout en France. LESMEILLEURSDIPLÔMES Bac+2/3 BTSĂ©conomiesocialeetfamiliale,serviceetprestation sanitaireetsocial. DUTcarriĂšressociales. Licencetravailsocialetconduitedeprojets(Paris-13), coordinateursdeservicegĂ©rontologique(Grenoble, Provence),responsabledeservicesd’accueildelapetite enfance(Aurillac,Aix-Marseille),managementdusport (notammentNice),mĂ©tiersdelaforme(Toulouse-3,Lille2). DiplĂŽmesd’Etatd’assistantdeservicesocial,d’éducateur spĂ©cialisĂ©. Bac+5 MasterssportsetsantĂ©(Paris-Descartes, Montpellier-1,Rennes-2),sportettourisme(ChambĂ©ry, Poitiers,Grenoble,Lyon-2,Toulouse-3),gestiondes Ă©tablissementssanitairesetsociaux(Aix-Marseille), managementdesorganisationsdesantĂ©(IAE de Pau-Bayonne). SPÉCIAL DIPLÔMES
  • 23. L’OBS/N°2621-29/01/2015 147147SPÉCIAL DIPLÔMES LESMEILLEURSDIPLÔMES Bac+2ou3 BTSetDUTcommerciaux,licencescommerceenligne (UBS,Distrisup),commercialisationdesbiensetservices industriels(Bordeaux),commercegestionnaire import-export(universitĂ©duMaine,LeMans),bachelors. Bac+5 Ecolesdecommerce,InstitutduCommerceetdela Distribution(ICDParisetToulouse),IMDD(Lille-II),masters decommerceinternational,stratĂ©giecommercialeet politiquedenĂ©gociation(Paris-I),distributionetrelation client(Paris-IXDauphine). P eut-ĂȘtre parce qu’ils touchent Ă  l’argent, toujours un peu tabou danslapsychĂ©française,lesmĂ©tiers de la vente restent entachĂ©s d’une imageunpeucheap.Pasassezintel- lectuels, pas assez glamour. Un injuste clichĂ© qui, aujourd’hui encore, dĂ©courage les vocations. Dommage, car, danslagrisailledumarchĂ©del’emploi,pour lescommerciaux,enrevanche,lesvoyants sontauvert :«PrĂšsd’unquartdesentreprises interrogĂ©es dans notre baromĂštre prĂ©voient d’enrecrutercetteannĂ©e»,serĂ©jouitVincent Caltabellotta, directeur de l’Observatoire permanent de la Fonction commerciale. A la tĂȘte du cabinet CCLD Recrutement, Lionel Deshors dĂ©crit lui aussi un marchĂ© porteur. «Entre turnover et volontĂ© de gagner des parts de marchĂ©, les entreprises recrutentetpeinentmĂȘmeparfoisĂ trouver descandidats » EtceuxquisesententtaillĂ©spourlecos- tumeenproïŹtent.CommeMaximeTissot. DiplĂŽmĂ© en 2014 du master de l’IMMD, Ă©cole interne de l’universitĂ© Lille-II, il est recrutĂ© en CDI comme chef de produit junior pour une enseigne de mode avant mĂȘme la ïŹn de ses Ă©tudes. «J’analyse les ventes de la collection homme au quotidien pour ajuster au mieux l’implantation des LEBUSINESS D’ABORD C O M M E R C E , V E N T E CesmĂ©tiersinjustementsnobĂ©spermettentde mener de belles carriĂšres, si on en a le tempĂ©rament
 BÉATRICE GIRARD NICOLAS MATULA Vendeur en ligne SÉBASTIEN COCHÉ, COMMERCIAL SĂ©bastienCochĂ©estunvendeur,un vrai !«J’aitoujoursvoulutravailler danslecommerce :vendre,fairedu chiffred’affaires,analyserlesmarges
 et,pourquoipas ?,unjourcrĂ©erma boĂźte.»BacSenpoche,ils’inscrit doncenDUTtechdeco.«Messtages endistributionm’ontconïŹrmĂ©queje nevoulaispasĂȘtrechefderayon.Je prĂ©fĂšretravaillerdansl’e-commerce, carpourmoic’estl’avenir.»Direction Vannes,oĂčlalicenceprocommerce enligneaboutitĂ uneembaucheparle siteLyophilise.com,sociĂ©tĂ©devente derepaslyophilisĂ©setsousvidepour sportifsetrandonneurs.«BasĂ©sĂ  Lorient,nousfournissonsnotamment touslesskippeursdesgrandescourses. MonjobconsisteĂ boosterlesventes, eninstallantdesbanniĂšressurle site,enproposantdespromotions,en multipliantlesmailingsclients,les campagnessurlesrĂ©seauxsociaux. Monobjectifestatteint :j’assimiletous lesrouagesdelastratĂ©giecommerciale etjegagne2000eurosparmois.»B. G. de l’énergie et des nerfs solides, pour face aux objectifs et garder le moral en toutes circonstances. Nombreuses sont les entreprises qui recherchent des jeunes Ă  bac +2/3 pour remplir leurs carnets de commandes ou gĂ©rer leur clientĂšle comme les banques « avec des salaires entre 25 000 et 30 000euros brut par an», souligne Lionel Deshors.ExpĂ©rienceduterrainetmaĂźtrise deslanguesĂ©trangĂšresrendenteneffetles candidats totalement bankable aux yeux des recruteurs. Comme les diplĂŽmĂ©s de la licence pro gestionnaire import-export de l’universitĂ©duMaine,auMans,quipassent plusieurs mois au Royaume-Uni pour menerunemissionexport.«Untiersd’entre euxdĂ©crochentleurpremierjobsurplaceet n’ont aucune envie de revenir», signale Michel Frankel, responsable de la ïŹliĂšre. DanslessociĂ©tĂ©sdeservicesinformatiques ou d’ingĂ©nierie industrielle, les ingĂ©nieurs commerciaux«dĂ©butentĂ 35 000eurosbrut annuels, qui grimpent facilement Ă  45 000euros, variables comprises», estime LionelDeshors.Riend’unjobaurabais
 rĂ©fĂ©rencesenboutique.C’estĂ lafoisuntra- vail d’équipe et stratĂ©gique, que j’apprĂ©cie particuliĂšrement.»DesmĂ©tiersoĂčperson- nalitĂ© et autonomie comptent au moins autant que le diplĂŽme, pointe l’Observa- toire.LecocktailgagnantpourrĂ©ussir ?Une bonne dose de psychologie et d’écoute –vendre, c’est souvent avant tout com- prendreceuxquel’onsouhaiteconvaincre–,
  • 24. L’OBS/N°2621-29/01/2015L’OBS/N°2621-29/01/2015 M ieux valait ne pas ĂȘtre terrassĂ© par un gros rhume lorsdesfĂȘtesdeïŹnd’annĂ©e
 UlcĂ©rĂ©sparleprojetdeloide Marisol Touraine, des cen- tainesdegĂ©nĂ©ralistesavaient baissĂ©lerideaudeleurcabinet.PlustĂŽt, les pharmaciens, eux, dĂ©ïŹlaient aux cĂŽtĂ©sdesdentistescontrelarĂ©formedes professions rĂ©glementĂ©es. Quant aux sages-femmes, elles s’enlisaient dans unegrĂšvesansïŹnpourlarevalorisation de leur statut. Ce blues des blouses blanchesnedevraitpourtantpasrefroi- dir les vocations. Les lycĂ©ens trouvent mille attraits aux mĂ©tiers de la santĂ©, BESOINDE sOINS  S A N T É Emploisgarantisdansla plupart desmĂ©tiersde lasantĂ©Ă  condition derĂ©ussir desconcourstrĂšscourus BÉRÉNICE ROCFORT-GIOVANNI ROMAIN LAFABRÈGUE/ANDIA synonymes, Ă  leurs yeux, de prestige, de revenusattractifsetdesĂ©curitĂ©del’em- ploi dans un contexte de crise perpĂ©- tuelle. Non sans raison. Sans doute, tout n’est pas rose pour les mĂ©decins, mais ces mĂ©tiers, utiles s’il en est, offrent encore des perspec- tives attrayantes. Les gĂ©nĂ©ralistes, devenus une denrĂ©e rare, sont chassĂ©s par certaines villes ou rĂ©gions, prĂȘtes Ă  ïŹnancer leurs Ă©tudes contre la pro- messe d’une installation, comme en SaĂŽne-et-Loire. Consultations, visites Ă  domicile dans un rayon de 20 kilo- mĂštres, semaines de 50 heures, sans compter l’administratif, Franck Grenot ne chĂŽme pas mais il est ravi : « J’ai tou- jours voulu ĂȘtre gĂ©nĂ©raliste dans une zone semi-rurale. » Et on ne se les dis- pute pas qu’à la campagne. A Paris, l’Ordre des MĂ©decins s’inquiĂšte d’une chute de 30% des effectifs en dix ans. Quant Ă  ceux que rebutent les semaines de 57 heures des mĂ©decins installĂ©s en libĂ©ral, ils peuvent viser le salariat, Ă  l’Education nationale, dans les maisons de retraite, les maisons de convales- cence, les labos pharmaceutiques
 Concernant les spĂ©cialistes, ils sont attendusdansleshĂŽpitauxmaisaussien libĂ©ral,pourpeuqu’ilsciblentdeszones pastropsaturĂ©esdansleurdomaine :on
  • 25. L’OBS/N°2621-29/01/2015 149149SPÉCIAL DIPLÔMES Donneuse devieMANON RISDORFER, SAGE-FEMME «CequimeplaĂźtleplus,c’est l’immenseconïŹancequelesfemmes placentenmoi»,expliqueManon Risdorfer.Savocationn’apasĂ©tĂ© Ă©moussĂ©e,maislorsqu’elleest arrivĂ©eauboutdesesĂ©tudesĂ  Clermont-Ferrand,enjuindernier, Manonaeuunmoment d’inquiĂ©tude :«J’avaispeurd’avoir faittoutçapourrien.Lesderniers moissontstressants.Et,dans l’ensemble,lecursusestultra- exigeant.»LesjeunesdiplĂŽmĂ©s,qui ontencorebesoind’ĂȘtreencadrĂ©s paruneĂ©quipeĂ leursdĂ©buts, bataillentpourtrouveruneplaceĂ  l’hĂŽpital.«J’aidĂ»envoyerbeaucoup deCV,passerplusieursentretiens. J’aiïŹnalementdĂ©crochĂ©uncontrat detroismoisĂ l’hĂŽpitaldeMoulins, oĂčj’avaisdĂ©jĂ faitunstage.» Aujourd’hui,Manonexercedansun cabinetĂ Vichy,oĂčelleremplace unecollĂšgueencongĂ©maternitĂ© etsuitlesgrossessesnon pathologiquesdeboutenbout, pourenviron2 000 eurosparmois. Enpharmacie,lasĂ©lectivitĂ©estunpeu moins forte. Mais Ă  peine. David Ruczkal, prĂ©sident de l’Association nationaledesEtudiantsenPharmaciede France (ANEPF), en quatriĂšme annĂ©e Ă  Lille, prĂ©vient : « DĂšs le lycĂ©e, il faut acquĂ©rirdesmĂ©thodesdetravail.Ensuite, on doit rĂ©viser rĂ©guliĂšrement et relier les diffĂ©rents cours entre eux. » LĂ  aussi, les perspectives restent bonnes. Oui, les officines connaissent des difficultĂ©s et ont vu chuter leur chiffre d’affaires depuis quelques annĂ©es, mais le revenu net mensuel des pharmaciens atteint tout de mĂȘme 7 671 euros. Un montant lĂ©gĂšrement supĂ©rieur Ă  celui qu’ob- tiennentlesmĂ©decinsspĂ©cialistes,selon une Ă©tude de l’Inspection gĂ©nĂ©rale des Finances.François-LoĂŻcPichard,30ans, pharmacien, vient d’ouvrir une officine Ă  Angers aprĂšs cinq ans passĂ©s au sein du service du marketing du laboratoire Upsa.Ilexplique :« Unpharmacienn’est pas un distributeur de mĂ©dicaments. De nombreux patients viennent nous voir avantmĂȘmed’avoirconsultĂ©unmĂ©decin. On doit ĂȘtre Ă  l’écoute et pĂ©dagogue. Et il faut aimer travailler en Ă©quipe. » Le paramĂ©dical aussi fait rĂȘver. Les concours de kinĂ©, pris d’assaut, sont les plusrecherchĂ©s,avecdetoutpetitstaux de rĂ©ussite, autour de 5% Ă  peine, bac S indispensable. Suivent les Instituts de FormationenSoinsinïŹrmiers.LapĂ©nu- ried’inïŹrmiĂšresdecesderniĂšresannĂ©es a suscitĂ© un ïŹ‚ux de vocations. Mais, attention, les Ă©preuves rĂ©cemment rĂ©formĂ©es sont plus exigeantes. Avec 10% de reçus en moyenne. Et gare aux dĂ©sillusions. « Ce n’est plus le plein- emploi comme il y a quatre ou cinq ans. LesĂ©tablissementsdesantĂ©fontfaceĂ des restrictions de budget, constate LoĂŻc Massardier, prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration nationale des Etudiants en Soins inïŹr- miers (FNESI). Et, peu Ă  peu, la prise en charge des maladies chroniques Ă  l’hĂŽpi- tal va se rĂ©duire. L’activitĂ© des inïŹrmiers vadoncsedĂ©placerĂ domicile. »RĂ©sultat, on n’est plus assurĂ© d’ĂȘtre reçu Ă  bras ouverts dans les hĂŽpitaux. Ainsi GaĂ«l, diplĂŽmĂ© en 2014, raconte : « A la ïŹn de mes Ă©tudes, on ne me proposait que des postesd’aide-soignant.J’aiïŹniparsauter sur la premiĂšre place qui s’est prĂ©sentĂ©e : un hĂŽpital cherchait quelqu’un pour tra- vailler de jour dans un service d’oncolo- gie. » En libĂ©ral, il ne faut pas avoir peur des journĂ©es Ă  rallonge et des tournĂ©es, mais les besoins sont lĂ , et les rĂ©munĂ©- rations, un peu plus Ă©levĂ©es. court aprĂšs les ophtalmos, les psy- chiatres,lespĂ©diatres
C’estlacompen- sation pour les carabins qui en ont bavĂ© durantunmarathondeneufĂ treizeans d’études : Ă  l’arrivĂ©e, on se les arrache. PourdesrevenustrĂšsvariablesselonles spĂ©cialitĂ©s,maisdansl’ensembleconfor- tables.De3 600 eurosmensuelsenviron pour les mĂ©decins remplaçants Ă  quelque 16 000 euros pour les anesthĂ©- sistes en libĂ©ral. Aussi, s’engager dans un long cursus mĂȘlant enseignements thĂ©oriques et stages pratiques n’effraie pas les jeunes bacheliers. Plus nombreux tous les ans Ă  s’inscrire en Paces – 58 000 selon les derniers chiffres. Une premiĂšre annĂ©e communeauxĂ©tudesdesantĂ©quimĂšne dĂ©sormais aussi bien Ă  mĂ©decine qu’à pharma ou aux ïŹliĂšres dentaire et de sage-femme et Ă  leurs redoutables concours.Al’arrivĂ©e,deraresĂ©lus.Ainsi, Ă  la rentrĂ©e 2015, seuls 7 497 Ă©tudiants continueront en deuxiĂšme annĂ©e de mĂ©decine, 3 097 en pharmacie, 1 198 en dentaire et 1 011 en maĂŻeutique. Le concours ne rĂ©ussit qu’aux bache- liers scientiïŹques trĂšs motivĂ©s et sco- laires, car c’est du bachotage pur et dur. « LapremiĂšreannĂ©e,iln’yapasdesecret, c’est du par cƓur, explique Rodolphe Pellet, vice-prĂ©sident des Ă©tudes mĂ©di- cales de l’Association nationale des Etudiants en MĂ©decine de France (ANEMF), en quatriĂšme annĂ©e Ă  Lyon. Mais il faut aussi apprendre Ă  se mĂ©na- ger.Ceuxquinedormentquetroisheures par nuit n’ont aucune chance. » Lui croit beaucoup aux vertus du tutorat dis- pensĂ©pardesĂ©tudiantsdedeuxiĂšmeou troisiĂšme annĂ©e, une alternative gra- tuite aux coĂ»teuses prĂ©pas privĂ©es. Autre possibilitĂ©, se tourner vers l’une des sept universitĂ©s qui expĂ©rimentent d’autres modes de sĂ©lection (Angers, Paris-V, Paris-VII, Paris-XIII, Rouen, Saint-EtienneetStrasbourg),misantsur l’oral et des parcours adaptĂ©s qui per- mettent Ă  leurs Ă©tudiants de ne pas perdredeuxansencasd’échec,carilest bien rare de dĂ©crocher le concours du premier coup.
  • 26. L’OBS/N°2621-29/01/2015 F in 2014, Sony Pictures voyait ses mails les plus conïŹdentiels Ă©talĂ©s sur la place publique par des piratesinformatiques.Poursortir decepĂ©trin,laïŹlialecinĂ©madela multinationale a aussitĂŽt engagĂ© Judy Smith. Une experte en relations publiquessicĂ©lĂšbrequ’elleainspirĂ©une hĂ©roĂŻne de feuilleton tĂ©lĂ©. Oui, les pros de la pub et de la com sont aujourd’hui stratĂ©giques pour les entreprises. D’oĂč une bonne tenue des embauches. « 5 000 jeunes diplĂŽmĂ©s devraient ĂȘtre recrutĂ©s en 2015 dans les agences et les rĂ©giesliĂ©esĂ lacommunication »,indique ainsi Vincent Leclabart, prĂ©sident de PROFESSION STRATÈGE P U B L I C I T É , C O M M U N I C A T I O N L’imageestaujourd’huile nerfde la guerrepour lesentreprises. Maisla compĂ©tition faitragedansle secteur
 CAROLINE FRANC QUENTIN HOUDAS CrĂ©atrice de tendances PAULINE, DIRECTRICE DE PRODUCTION PaulineestentrĂ©eĂ Sciences-Po Rennesavecl’idĂ©ededevenir journaliste.« J’aiĂ©tĂ©assezvite dĂ©couragĂ©eparlesperspectives. »Elle optedoncpourlacommunication, « uneautrefaçondetravaillerdansles mĂ©dias ».ElledĂ©crocheunstagechez GlamMedia,unerĂ©gieamĂ©ricainequi l’embauchedanslafoulĂ©e.Unanplus tard,saresponsablelancesapropre structure :TalentAgencyetlui proposeunposte.« Jem’occupedes relationsentrenos“talents”, spĂ©cialistespointusdestendancesdans leurdomaine,etlesmarquesqui souhaitentcollaboreraveceux,viades campagnesdepuboudusponsoring. » UnmĂ©tierquiexige,soulignePauline, « delapolyvalence,uncertainespritde synthĂšsemaisaussidelarapiditĂ©,pour collerauxattentesdechacun ». D’ailleurs,elleestdĂ©jĂ prĂȘteĂ rebondir. « LemĂ©tierquej’exerceaujourd’hui n’existaitpasilyaquelquesannĂ©eset changetouslessixmois.Ilfautsavoir s’adapter.Maisc’estpassionnant.» l’Association des Agences-Conseils en Communication (AACC), dirigeant de l’agence Australie. Mais pour trouver sa place au soleil dans ce secteur exigeant, mieux vaut un diplĂŽme pointu, comme SupdePub,ouencorelesGobelinspour lescrĂ©atifs.Leslicencesencommunica- tion sont apprĂ©ciĂ©es, mais pas de proïŹl type.PierreOrlac’h,directeurassociĂ©du Groupe Cerise qui prĂ©voit d’intĂ©grer 40 personnes en 2015, explique : « Nos recrues viennent d’universitĂ©s, de busi- nessschoolsoudeSciences-Po.MaĂźtriser lesrĂ©seauxsociaux,ĂȘtrecapabledepasser trĂšs vite d’un support Ă  un autre, savoir Ă©crire, construire un discours cohĂ©rent sont des prĂ©requis.  » DĂ©borah Sohn, 28 ans, assistante marketing et commu- nication dans un groupe d’édition sco- laire s’est heurtĂ©e « aux rĂ©alitĂ©s du mar- ché » aprĂšs l’obtention d’un master en marketing et gestion d’évĂ©nements Ă  l’EM Strasbourg, une Ă©cole pourtant rĂ©putĂ©e.« Ilm’afallupresqueunanpour trouver. » Ses missions ? Elle rĂ©dige des communiquĂ©s de presse, des plaquettes LESMEILLEURSDIPLÔMES Mastersencommunication(Paris-I,Dauphine, Celsa,Sciences-Po). IEPParisetprovince. MastĂšresspĂ©cialisĂ©s. Iscom(communicationetcrĂ©ationnumĂ©rique) Parisetprovince. SupdePub. etautressupports,rĂ©pondauxquestions des journalistes, gĂšre le site internet de l’entreprise. «  Les frontiĂšres entre les mĂ©tiers sont de plus en plus poreuses. Il faut pouvoir s’adapter trĂšs vite Ă  toutes les demandes  », confirme Vincent Leclabart. Les salaires sont modestes, autourde2 300 eurosbrutĂ l’embauche selonl’AACC,« maispeuventgrimperau ïŹl de la carriĂšre », assure Pierre Orlac’h. Surtout,promettentlesdeuxchefsd’en- treprise, les perspectives d’évolution sont nombreuses, tant les mĂ©tiers changentaugrĂ©desinnovationstechno- logiques. Morgan Min et Emeline Le Saout, diplĂŽmĂ©es d’un master en admi- nistration et gestion des entreprises de l’universitĂ© de Versailles, ont dĂ©cidĂ© de crĂ©er leur propre agence de relations presse, Comme une bavarde. «  AprĂšs trois ans Ă  travailler pour d’autres, nous avions envie d’inventer notre entreprise idĂ©ale, oĂč la hiĂ©rarchie ne serait pas un obstacleĂ lacrĂ©ativitĂ©.Uneaventurepas- sionnante, ou pas
, un jour ne ressemble jamais Ă  l’autre. »
  • 27. 151 L’OBS/N°2621-29/01/2015 SPÉCIAL DIPLÔMES L esĂ©tudiantsrĂȘventtourismeethori- zonslointains,lemarchĂ©leurrĂ©pond hĂŽtellerieetrestauration.Avec80% des emplois niveau CAP ou bac, et seulement 15% niveau BTS ou licence, 4% niveau master, selon l’Institut français du Tourisme. Travailler danscesecteur,c’estavanttoutsemettreau servicedesvoyageurs,dansunesallederes- taurant,unhĂŽtel,unofficedetourismeou encore vendre des vols et sĂ©jours, le plus souvent en ligne, devant un Ă©cran ou un tĂ©lĂ©phone.Encuisine,leCAPrestelarĂ©fĂ©- rence. « J’ai deux diplĂŽmes, le bac d’eau chaude et celui d’eau froide », plaisantait ainsi le chef Bernard Loiseau. « 40% des patrons dans l’hĂŽtellerie ont au maximum unCAP »,rappelleLaurentDucĂ l’Union desMĂ©tiersetdesIndustriesdel’HĂŽtelle- rie. Mais les temps changent. De grandes chaĂźnes internationales Ă©mergent. Friandesdebacheliersprofessionnels,de bac+2ou3,souventformĂ©senalternance. « Unebonnefaçondetestersesenviespro- fessionnelles,constateGrĂ©goireMetton,en BTS responsable hĂ©bergement et rĂ©cep- tionniste dans un Ibis parisien. J’étais attirĂ©parlacuisine,maissurleterrain,j’ai adorĂ© la rĂ©ception, les relations avec les clients, le plaisir de leur donner une bonne image. » Accor, son employeur, accueille ainsi 300  jeunes en alternance chaque annĂ©e, 60% sont ensuite embauchĂ©s. « L’avantaged’unegrandestructure,c’estque LEBONACCUEIL H Ô T E L L E R I E , T O U R I S M E , R E S T A U R A T I O N Pour recevoir lesvoyageursdu mondeentier, le secteur embauche Ă  touslesniveauxetdansde nombreuxpays STÉPHANIE CONDIS XAVIER ROMEDER Master chef MARK SAINT-JULIEN, DIRECTEUR DE RESTAURATION MarkaorientĂ©toutsonparcoursversl’hĂŽtellerie,sapassiondepuisl’enfance, carsamĂšreatravaillĂ©dansdegrandshĂŽtelsparisiens :« J’aicommencĂ©parune licenced’économieetgestionenanglaisĂ Paris-PanthĂ©on-Sorbonne,pouravoir unevisionglobaleetthĂ©orique.Avecdesstagespuisunbreakdansl’hĂŽtellerie : pendantunan,j’aiĂ©tĂ©responsablerelationclientĂšleauSoïŹtelScribe,Ă Paris. » ParcoursquiluiaouvertlesportesduprestigieuxMBAIMHIdel’Essec. « Uncursusenanglais,gĂ©nĂ©raliste,stratĂ©gique,pluridisciplinairemaisaussi trĂšspratique.J’aioptĂ©pourl’alternance,entantquechefdeprojeten dĂ©veloppementhĂŽtelier,pendantdeuxans,ausiĂšged’AccorquiapayĂ© maformation. »EngagĂ©,iloccupeaujourd’huiunpostedeterrain :directeur derestaurationĂ l’hĂŽtelLeRoiRenĂ©d’Aix-en-Provence.« J’aimelecontact avecdesclientsdumondeentier,uneĂ©quipeelleaussiinternationale. C’estaussiunmĂ©tierfaitdebeaucoupd’imprĂ©vus » LESMEILLEURSDIPLÔMES Bac+2ou3 BTShĂŽtellerie,restauration,tourisme. LicenceprorestaurationgastronomiqueĂ vocation internationale,Ă Cergy,Ecolefrançaisedegastronomie Ferrandi. EcoledeSavignac; InstitutPaul-Bocuse; Ă©coles hĂŽteliĂšres. Bac+4ou5 Esthua(Angers),IAEdeSavoie,LaRochelleBusiness SchoolofTourism,MBAIMHIdel’Essec(Cergy-Pontoise) etMBAdel’Escaet(Aix-en-Provence). l’onpeutpasserd’uneenseigneĂ l’autre,d’un mĂ©tier Ă  l’autre », souligne Bruno Croiset, directeur emploi et conditions de travail. OnpeutytracerdebellescarriĂšres,Ă l’inter- national.ValĂ©rieBisch-Lamson,prĂ©sidente de Tovalea, cabinet spĂ©cialisĂ© explique : « Marriott, Hilton ou Hyatt sĂ©lectionnent desstagiairespourpasser,pendantunan,par touslesdĂ©partementsd’unmĂȘmehĂŽtel.Avec une embauche Ă  la clĂ©. » « Un domaine trĂšs demandĂ©parlesjeunes,maisdifficileĂ intĂ©- grer, prĂ©vient Nora Toussaint, directrice d’étudesdelalicenceartsettechniquesde l’hĂŽtellerie de luxe Ă  l’IAE de Nice. Cinq entretiens sont parfois nĂ©cessaires pour dĂ©crocherunstage.MaiscetteexpĂ©rienceest une carte de visite qui ouvre beaucoup de portes. »Onpeutaussisehisserdirectement Ă  des postes de managers « avec de solides connaissances en gestion-management et une bonne expĂ©rience de terrain », prĂ©cise DominiqueRĂ©au-DietĂ LaRochelleBusi- ness School of Tourism. « Nos Ă©tudiants deviennentconseillersenstratĂ©giedigitaleou responsables de marchĂ©, chargĂ©s d’analyser la conjoncture hĂŽteliĂšre et d’optimiser les ventes », note Nicolas Graf, directeur du MBA IMHI (Hospitality Management) Ă  l’Essec.
  • 28. L’OBS/N°2621-29/01/2015L’OBS/N°2621-29/01/2015 M oinsde300 000logementsont Ă©tĂ© construits en 2014, c’est le chiffre le plus bas depuis quinze ans. «Une crise histo- rique », constate, morose, la FĂ©dĂ©ration nationale des Tra- vaux publics. Mais la crise n’empĂȘche pas les embauches. Les entreprises doivent toujours rĂ©pondre aux appels d’offres et compenser de nombreux dĂ©parts Ă  la retraite. Des chantiers de plus en plus complexes,avecdesprixetdesdĂ©laisplus queserrĂ©s,rendentlemanagementdeter- rain capital, et les jeunes diplĂŽmĂ©s sont appelĂ©s Ă  la rescousse. MĂȘme si les plans d’embauche sont eux aussi Ă  la baisse, le BTPprĂ©voyaittoutdemĂȘme4 000recru- tements de cadres en 2014. Et cette annĂ©e Bouygues Construction doit engager 400 dĂ©butants, Ă  partir de bac+2. Vinci entre600et900,pourl’essentieldeschefs dechantier,conducteursdetravaux,ingĂ©- nieurs d’études ou encore des chargĂ©s d’affaires en dĂ©veloppement immobilier. TrĂšs apprĂ©ciĂ©s, ces ingĂ©nieurs d’affaires, avec une double formation technique et commerciale, sont Ă  mĂȘme de nĂ©gocier LENIVEAUMONTE B T P LebĂątimentrecrutemoins,maissur deschantiersdevenusplus complexeslesingĂ©nieursetlestechniciensont toujoursla cote STÉPHANIE CONDIS BRUNO COUTIER Homme de terrain PIERRE BIZARD, MAÎTRE D’ƒUVRE SurleschantiersdĂšssonenfance, entredesparentsquiaimaient Ă retaperdesmaisonsetunoncle menuisier,PierreBizards’estvite dĂ©cidĂ©pourlebĂątimentpendantses Ă©tudesd’ingĂ©nieurĂ Polytech OrlĂ©ans.«J’aiterminĂ©parunstage deconducteurdetravauxchez BouyguesConstruction.Maisles embauchesĂ©taientgelĂ©esfaute d’activitĂ©.»L’occasiondese questionnersurcequiluiplaĂźt vraiment :«JemesuislaissĂ©letemps delarĂ©ïŹ‚exionetj’aicherchĂ©un emploisurlesrĂ©seauxsociaux,l’Apec, etc.»UnepetitesociĂ©tĂ©del’Essonne, SDIngĂ©nierie,leconvainc :«Dans unePME,j’aiplusderesponsabilitĂ©s, ilyamoinsdehiĂ©rarchie,jetravaille directementavecleclient,surle terrain.»Ilpilotelestravaux,assure lesuividuplanning,vĂ©riïŹeplans, devisetfactures
ilsavoure :«Jene suispasenfermĂ©dansunbureau d’études,lesprojetsprennentforme sousmesyeux.» LESMEILLEURSDIPLÔMES Bac+2ou3 BTSbĂątiment,Ă©conomiedelaconstruction, professionsimmobiliĂšresoufluides-Ă©nergies- environnements. DUTgĂ©niecivil-constructiondurable. Licenceproconduitedetravaux,gestiondupatrimoine. Bac+5 Ecolesd’ingĂ©nieurs(ESTP,Ensam,Insa,ESME-Sudria, Mines,PontsetChaussĂ©es,Ensiate). MastersgĂ©niecivil,solsetrĂ©seauxurbain ;master enamĂ©nagementetpromotionimmobiliĂšredel’Espi. MastĂšrespĂ©cialisĂ©gĂ©niecivileuropĂ©endesPonts etChaussĂ©es. avec les clients et les banques et de dĂ©cro- cherdes appels d’offres.Ou biendes tech- niciens et ingĂ©nieurs Ă©tudes de prix ou Ă©tudes techniques, comme Mary-Ann Plouvin chez Eiffage dans les PyrĂ©nĂ©es- Orientales. Cette jeune ingĂ©nieure en travaux publics chiffre le coĂ»t de travaux routiers,delasimplerueĂ laquatre-voies. «Ado, je voulais devenir architecte, urba- niste,j’avaisenviedeparticiperĂ l’embellis- sementdenoslieuxdevie.Enrencontrantdes architectes, j’ai compris qu’il me fallait un mĂ©tier plus technique, avec davantage de calcul et qui se vive sur le terrain », raconte cettebrunedynamiqueausourireconïŹant. Danscesecteurassezmacho,ilarrivequ’on laprennepourlasecrĂ©taire
MaisgrĂąceĂ  sondiplĂŽmed’ingĂ©nieurdesArtsetMĂ©tiers, Mary-AnnsesentsĂ»red’elle :« D’autantque pendant mes trois ans de formation, j’ai pu occupertouslespostessurunchantier.»Ega- lementrecherchĂ©s,lestechniciensetingĂ©- nieurs en performance Ă©nergĂ©tique. «Les grandsgroupescrĂ©entdesdĂ©partementsser- vices, trĂšs porteurs, pour s’occuper de la maintenance,maisaussidelaclimatisation, la ventilation-chauffage, car les normes se multiplient», explique FrĂ©dĂ©ricRei, direc- teurseniorchezPagePersonnel. A noter enïŹn, la professionnalisation de l’administration de biens. Les syndics etgestionnairesd’appartementsoucom- merces rĂ©clament dĂ©sormais une solide formation, remarque Isabelle Favre, directrice acadĂ©mique de l’Ecole supĂ©- rieure des Professions immobiliĂšres (Espi), « en raison notamment de rĂ©gle- mentations plus complexes ».