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- 4. LâOBS/N°2621-29/01/2015
128128
LâOBS/N°2621-29/01/2015
SPĂCIAL DIPLĂMES
 Haut les cĆursâ! Avis aux
750â000 lycĂ©ens qui
planchent ou sâaffolent
en ce dĂ©but dâannĂ©e en
pensant à leur bac : pas
de panique. PremiĂšre-
ment, vous avez toutes les chances
de rĂ©ussir cet examen dĂ©crochĂ© lâan
passé par presque 90% des candidats.
DeuxiĂšmement, vous ne devez pas vous
laisser décourager par la morosité
ambiante et les tristes statistiques du
chĂŽmage. NâĂ©coutez pas les oiseaux de
mauvais augure : les diplÎmes sont loin
dâavoir perdu leur valeur. Et celles et
ceux qui ont la chance de pouvoir
aujourdâhui faire des Ă©tudes supĂ©-
rieures â aux Etats-Unis câest un luxe
des plus coĂ»teux qui oblige Ă sâendetter
parfois pour toute une vie â trouveront
leur place dans le monde du travail.
Les Ă©tudes de lâOCDE lâattestent,
détenir un diplÎme permet partout
dâĂ©chapper au chĂŽmage et dâobtenir
les meilleurs emplois. Et puis, à force
de parler des aspects les plus sombres
du monde du travail, nous ïŹnissons par
en donner une image fausse et peu
attrayante. Un sondage Viavoice, réalisé
lâan dernier pour « lâObs » auprĂšs de
5 000 actifs révélait que, envers et
contre tout, nous sommes 73% Ă ĂȘtre
heureux au travail. Et 63% dâentre nous
disent mĂȘme exercer leur mĂ©tier avec
une « vraie passion ». Seulement, pour
choisir sa voie, il faut remettre en
question les clichés. Ecouter avec pru-
dence les argumentaires de ceux qui
« vendent » leur formation ou leur sec-
teur Ă lâoccasion de salons ou forums.
Depuis plus de quinze ans, « lâObs »
sâintĂ©resse Ă ces questions et assure une
veille tant sur les ïŹliĂšres et les diplĂŽmes
que sur les rĂ©alitĂ©s de lâinsertion pro-
« LavraiecotedesdiplÎmes »
estuneenquĂȘteoriginaleetfouillĂ©e
surlâensembledesïŹliĂšresde
lâenseignementsupĂ©rieurdebac+2
Ă bac+8.Loindesplaquettes
promotionnelles,desdiscours
convenus,ellefaitlepointsur
lesvraiesperformancesetlesatouts
dechaquecursus.Etsurlesstratégies
dâaccĂšsĂ lâemploi.BTS,DUT,Ă©coles
duweb,dâart,architecture,mĂ©decine,
environnement,masters
universitairesendroit,culture,
sciences,doctorats,etc.Sélectivité,
coûtdescursus,meilleures
spĂ©cialitĂ©s,qualitĂ©delâinsertion
professionnelle,salaires,toutyest
passéaucrible.Vousydécouvrirez
égalementdesitinérairesmalins
et méconnus,commelesclasses
prépadesuniversitésou
encore les facsdemédecine
les plus accessibles.
« LavraiecotedesdiplÎmes2015 »,
8,90Â euroschezlesmarchands
dejournaux.Notrebancdâessai
des formationsengestion
et guide des100meilleurs
établissements,« Ecolesde
commerce »sortirale26 février.
Les indispensables
guides de
âlâObs Ă©tudiantsâ
des métiers et des diplÎmes qui y
mĂšnent. Puisse-t-il servir de point de
départ aux futurs étudiants, pour se
ïŹxer un objectif, former un projet, enta-
mer un parcours. Etant entendu que,
dans ce domaine, rien ne remplace
jamais lâexpĂ©rience des mĂ©tiers rĂ©els.
La passion professionnelle ne saurait
ĂȘtre lâexclusivitĂ© dâune poignĂ©e de
métiers emblématiques, avocat, archi-
tecte, médecin, journaliste⊠Il faut
ouvrir ses horizonsâ! Les vocations se
précisent bien souvent chemin faisant
au hasard dâune rencontre, dâun stage,
dâun petit job. Les nombreux tĂ©moi-
gnages qui Ă©maillent notre dossier le
démontrent. Ainsi Pierre, jeune ingé-
nieur du BTP embauché par le bureau
dâĂ©tudes dâune PME, tout heureux de
voir ses projets prendre enïŹn forme
sous ses yeux. Ainsi Hortense qui, aprĂšs
avoir papillonné dans plusieurs direc-
tions, a trouvĂ© son chemin. Aujourdâhui
docteur en sciences de lâenvironne-
ment, elle conseille des entreprises sur
lâintĂ©gration de la biodiversitĂ© au sein
de projets immobiliers. Ainsi Ainissa,
motion designer experte en vidéos
dâanimation installĂ©e en free-lance, qui
tire joliment son Ă©pingle du jeu. Oui,
lâentrĂ©e dans le monde du travail est
devenue plus longue, plus compliquée.
Il faut sâadapter, parfois changer
dâorientation en cours de route, renon-
cer aux idées reçues.
Le temps nâest plus oĂč le simple fait
de dĂ©tenir un diplĂŽme de lâenseigne-
ment supérieur permettait à coup sûr
dâembrasser une belle carriĂšre, mais
pour autant, les nouvelles sont loin
dâĂȘtre catastrophiques. « Nous avons
mis sur pied un observatoire des jeunes
diplÎmés, explique Pierre Lamblin,
directeur des Ă©tudes Ă lâApec [Associa-
tion pour lâEmploi des Cadres]. Les
débutants mettent plus de temps à se sta-
biliser dans lâemploi, mais il est trĂšs ras-
surant de constater que la quasi-totalité
de ceux qui détiennent un bac+5, non
seulement occupent bien un emploi en
quelques années, mais un emploi stable
avec le statut de cadre. »
Dâailleurs, la hausse continue du
niveau des emplois, vers des postes de
techniciens de mieux en mieux formés,
de cadres, se conïŹrme chaque annĂ©e,
notamment grĂące aux travaux du CAS
(CentredâAnalysestratĂ©gique)surlâave-
nir de lâemploi et des mĂ©tiers ou du
Cereq(CentredâEtudesetdeRecherches
sur les QualiïŹcations). Un phĂ©nomĂšne
fessionnelle et les attentes des entre-
prises, des métiers, à travers sa collec-
tion de guides, « lâObs Ă©tudiants ». Dans
le présent dossier, vous découvrirez un
panorama des principaux secteurs
dâactivitĂ© et des attentes qui leur sont
propres, une sorte de bulletin météo
- 5. LâOBS/N°2621-29/01/2015
129129SPĂCIAL DIPLĂMES
quinâestbiensĂ»rpaspropreĂ laFrance.
Partout sur la planĂšte, le niveau de qua-
liïŹcation sâĂ©lĂšve, et avec lui les besoins
en jeunes diplÎmés, besoins accentués
parlestransformationscontinuellesdes
nouvellestechnologiesquelesnouveaux
venus maßtrisent mieux que leurs aßnés.
Larévolutiondunumériquedanstous
les métiers et tous les secteurs offre de
réellesopportunitésauxplusjeunes,ces
digital natives (« natifs du numérique »)
qui ont, contrairement à leurs aßnés, un
usagenatureletaisédesnouvellestech-
nologies.Onmanqueencoreettoujours
dejeunesdiplÎmésdanstouslesmétiers
de lâinformatique et des nouvelles tech-
nologies. Guy Mamou-Mani, président
duSyntecnumérique,syndicatpatronal
de SSII, explique : « De trÚs nombreux
jeunes se précipitent par exemple vers
les études de santé, mais notre secteur,
qui, lui, crée 7000 emplois par an, offre
de magniïŹques carriĂšres, des mĂ©tiers
passionnantsâ! »
Les futurs Ă©tudiants doivent ĂȘtre
conscients que le taux de chĂŽmage
varie du simple au double selon les sec-
teurs (voir notre tableau). « En chimie,
en biologie, ou encore dans des disci-
plines acadĂ©miques comme lâhistoire, les
jeunesdiplÎmésontdûcomposeravecles
réalités du marché et comprendre que
leurs Ă©tudes, les compĂ©tences quâils y ont
acquises pouvaient mener à différents
mĂ©tiers et emplois auxquels ils nâavaient
pas pensé », explique Pierre Lamblin
de lâApec. Ainsi, les littĂ©raires peuvent
tirer leur Ă©pingle du jeu Ă condition
dâavoir le sens de lâinitiative et de
mettre plusieurs cordes Ă leur arc. Qui
imaginerait que lâindustrie manque
aujourdâhui de candidats, en dĂ©pit des
plans sociaux et des fermetures
dâusines Ă rĂ©pĂ©tition, et quâon y fait de
belles carriĂšresâ? Johann Laurent, Ă la
tĂȘte du master gĂ©nie Ă©lectrique et infor-
matique industrielle de Lorient, est
obligĂ© de courir les Salons dâorienta-
tion, Ă la pĂȘche aux Ă©tudiants : « Je leur
explique quâen venant chez moi ils pour-
ront apprendre à développer des appli-
cations pour les téléphones portables
ou construire des moteurs de bateaux
de course. » Ses promos se casent en
moins dâun mois.
Gare également aux clichés sur les
formations. Les grandes Ă©coles nâont
pas le monopole de lâexcellence. Parmi
les jeunes que nous avons rencontrés,
Spécialité Salairemédianbrut
annueleneuros
Taux
decadres
Taux
deCDI
Taux
dâinsertion*
Mathématiques 29500 75% 54% 65%
Physique,sciencesdelaterre 30000 75% 54% 58%
Informatique 31700 82% 96% 90%
Electronique,génieélectrique 31700 82% 75% 73%
SpécialitésIndustrielles 31700 82% 75% 59%
Commerce, 30000 51% 69% 84%
Biologie,sciencesdelaterre 25200 52% 30% 47%
Chimie 30000 62% 30% 49%
Finance,comptabilité,gestion 31000 50% 54% 77%
Scienceshumainesetsociales 28000 38% 25% 79%
Aménagement,urbanisme 21600 32% 18% 64%
Ressourceshumaines 31000 57% 58% 72%
Environnement,Ă©cologie 29900 69% 52% 49%
Droit,sciencespolitiques 27000 30% 44% 67%
Economie 23400 47% 40% 56%
Langues 21600 25% 40% 83%
Formation,animation,social 20400 20% 53% 90%
Psycho 19800 48% 25% 78%
Information,communication,journalisme 23000 32% 46% 77%
Les bac+5 de lâuniversitĂ© face Ă lâemploi
SOURCE : APEC JEUNES DIPLĂMĂS 2013, OBSERVĂS EN AVRIL 2014.
Discipline Salairesmoyens TauxdeCDI Tauxdecadres Tauxdâemploi
Ecoles Universités Ecoles Universités Ecoles Universités Ecoles Universités
Gestion,finance 33700 28800 71 60 69 49 73 65
Communication, marketing 29800 27600 73 63 59 41 69 60
Chimie 29600 23900 52 43 79 49 47 60
Biologie,agronomie 27900 23100 39 31 56 44 57 52
SciencesdelâingĂ©nieur 33000 27600 77 76 92 73 69 63
Informatique 33800 30500 94 85 94 87 90 75
SOURCE : APEC, DIPLĂMĂS 2013 EN AVRIL 2014.
Le match universités-écoles
beaucoup ont obtenu des diplĂŽmes
universitaires fort appréciés des
employeurs. En outre, les passerelles se
sont multipliĂ©es. On peut aujourdâhui
naviguer dâun cursus Ă lâautre, de la fac
vers une Ă©cole ou inversement.
« Lâorientation nâest pas un choix sans
retour, rappelle Martine Vanhamme-
Vinck, directrice du CIO du rectorat de
Paris. On peut, tout au long de son par-
cours, inïŹĂ©chir son cursus, lui donner
une autre coloration. » Et faire mouche
Ă la sortie.
*OccupentouontoccupĂ©unemploidepuislâobtentiondeleurdiplĂŽme.
- 6. LâOBS/N°2621-29/01/2015LâOBS/N°2621-29/01/2015
C
haque année amÚne sa star de la
Toile, un jeune prodige encore
mineur. Comme Nick DâAloisio,
cejeuneBritanniquedevenumil-
lionnaire grĂące Ă son appli ache-
tĂ©e par Yahoo!, ou lâAmĂ©ricain
Nick Rubin, 16 ans. La sienne permet de
découvrirlepatrimoineetlesrevenusde
chaque Ă©lu amĂ©ricain. Si le web nâoffre
pas gloire et fortune à tous, il crée des
emploisĂ lavitessedâunclic,7â000paran
environ. Dans lâe-commerce et les pure
players, ces sociétés directement créées
sur la Toile qui ont grandi comme eBay
ou Amazon, mais aussi au sein dâentre-
prises detous secteurs et destart-upaux
innovationsincessantesâ:«Leweb,câestun
Ă©tatdâespritquâonnetrouvenullepartail-
leurs », assure Clément Alteresco. Ce
jeunetitulairedumasterdemanagement
delâinnovationdeDauphineenestdĂ©jĂ Ă
sa troisiÚme société avec Bureaux-à -par-
tager.com. Un site qui permet aux entre-
prises de rentabiliser les espaces libres
dans leurs locaux, et lui aussi embauche.
EMPLOIS ĂGOGO
W E B
Commerce,marketing,crĂ©ation decontenus, animation desrĂ©seauxâŠ
TouslesmĂ©tiersexplosentsur internetââââ!
LISA TELFIZIAN FABRICE DEMESSENCE
Codeurexpert
RYAN DJEBROUNI, DĂVELOPPEUR
Naturellement, câest sur la Toile
que Ryan, diplĂŽmĂ© dâEpitech, sâest
fait remarquer. GrĂące Ă Drupal, un
logiciel dernier cri. « Chez mon
premier employeur, jâallais sur des
forums de discussion, le soir, pour
trouver des solutions Ă certains
problĂšmes. De ïŹl en aiguille, jâai
amélioré les modules et versions
de cet outil, participé à une
convention organisée par
Microsoft France », raconte-t-il.
RecrutĂ© par CellïŹsh Media,
spécialiste des contenus mobiles
(ïŹlms, musiques Ă tĂ©lĂ©charger),
Ryan avait déjà envie de passer
Ă autre chose. QuâĂ cela ne tienne,
lâentreprise lui propose de
travailler sur sa plateforme de
facturation. Un poste stratégique,
pour gérer des échanges
complexes entre les utilisateurs,
les opĂ©rateurs et lâentreprise.
« Coder lâinteraction spĂ©ciïŹque qui
sâĂ©tablit entre les SFR, Bouygues,
Orange, etc. et CellïŹsh, alors que
chacun a une plateforme de
paiement différente, est trÚs
excitant », assure-t-il. Et le place
Ă 40â000 euros aprĂšs un an
dâexpĂ©rience.
LESMEILLEURSDIPLĂMES
Bac+2ou3
DUTservicesetréseauxdecommunication,licences
procommerceenligne(Vannes),concepteuret
gestionnairedesitesinternet(Lyon),communications
numériquesete-activités(Perpignan).
Bac+5
EcolesdâingĂ©nieurs(Epitech,EpitaâŠ),decommerce
(Skema),delâinternet(42,Hetic,Institutinternational
dumultimédia).
MastersEcotic(Rennes-I/TélécomBretagne),
communicationethypermédia(Savoie),Caweb
(Strasbourg),produitsetservicesmultimédias,langues
etcommerceélectronique(Montbéliard),Geci(Lyon-II),
médiasinformatisésetstratégiesdecommunication
(Sorbonne-Celsa),e-services(Lille-I).
Experts du marketing numérique, busi-
nessdevelopersetcommunitymanagersâ
deplusenplusstratégiquesavecledéve-
loppementdesrĂ©seauxsociauxâsontles
plus recherchés. Et bien sûr, les déve-
loppeurs informatiques sont rois, créant
les pages des sites, ou travaillant sur les
basesdedonnĂ©es,sâoccupantdelamain-
tenance des serveurs⊠Les salaires com-
mencent Ă 30â000-35â000 euros annuels
pour un jeune bac+5 tout droit sorti de
lâĂ©cole sur lâensemble de ces proïŹls, et
grimpenttrĂšsviteĂ 70â000eurosaubout
de quelques années pour les déve-
loppeurs. « Il est tout à fait possible de
commencer Ă 45â000 euros sur certains
langages si le jeune diplÎmé montre sa
capacitéà travaillerenéquipe,à créerdela
valeur, Ă sâautoformer en permanence »,
assureNicolasSadirac,directeurdelatrĂšs
médiatiqueécole42,gratuiteetaccessible
mĂȘme sans le bac. Et sur le web plus
quâailleurs,cesontlesproïŹlsexpertsmais
aussicréatifsetpassionnésquifontladif-
férence.«Nousleschassonssurdesforums
de discussion Ă partir de 40â000euros. Ce
sont des jeunes tellement pointus quâils
participent Ă lâĂ©volution des technologies
Ă©mergentes », conïŹrme Judith Tripard,
consultante senior chez Clémentine, un
cabinetderecrutementspécialisé.Quand
beau salaire rime avec aventureâŠ
- 7. VOUS AIMEZ DĂVELOPPER
VOS RĂSEAUX ?
VENEZ ĂTENDRE
CEUX DE NOS FILIALES
SUR CONTINENTS
Comme nous, vous pensez que les rĂ©seaux, quels quâils soient, doivent rapprocher les gens ? Rejoignez un groupe qui
invente les rĂ©seaux de transports de demain dans plus de 12 pays. DĂ©veloppez des projets stimulants au sein dâun groupe
ouvert sur le monde et au savoir-faire internationalement reconnu.
QUELLE QUE SOIT VOTRE PASSION, Ă LA RATP, IL Y A UN MĂTIER QUI LUI CORRESPOND.
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- 8. LâOBS/N°2621-29/01/2015
132132
LâOBS/N°2621-29/01/2015
SPĂCIAL DIPLĂMES
L
a vie dâartisteâ? Il faut souvent
savoir se contenter de lâair du
temps et dâeau fraĂźche⊠LâAgence
dâEvaluation de la Recherche et
de lâEnseignement supĂ©rieur
(Aeres) révÚle en effet que, cinq
ans aprĂšs leur sortie de lâĂ©cole, mĂȘme
les diplĂŽmĂ©s de lâENSBA, les cĂ©lĂšbres
Beaux-Arts parisiens, gagnent moins de
10â000 euros⊠par an pour moitiĂ©
dâentre eux. Et lâagence de pointer un
manque dâaccompagnement des Ă©tu-
diants vers lâemploi dans lâensemble des
46 écoles publiques, lâĂ©parpillement
des établissements de taille trop réduite
pour offrir à leurs diplÎmés une carte
de visite réputée. « Il faut multiplier les
expériences, construire son réseau,
savoir défendre son travail et maßtriser
lâanglais, conïŹe Louise, Ă©tudiante aux
beaux-arts de Bordeaux. Câest le b.a.-ba,
mais tous mes copains ne le font pas. »
Grenoble et Valence ont fusionné pour
crĂ©er lâEcole supĂ©rieure dâArt et de
Design (Esad). La section design gra-
phique, trÚs appréciée par les profes-
sionnels, est restée à Valence. Quant au
site de Grenoble, il noue des partena-
riats avec lâuniversitĂ© et des Ă©coles dâin-
génieurs comme Grenoble INP. « Notre
Ă©cole est de plus en plus professionnali-
sante, souligne Jacques Norigeon,
directeur de lâEsad Grenoble-Valence,
mĂȘme si elle forme avant tout des
artistes. » Julien Prévieux, lauréat du
prix Marcel-Duchamp 2014, y a fait ses
études. Mais le Grenoblois primé ne
doit pas cacher la forĂȘt dâartistes qui
« galÚrent ».
Quant aux Ă©coles supĂ©rieures dâarts
appliqués, Estienne, Olivier-de-Serres,
les Arts dĂ©co (Ensad) ou lâEcole natio-
nale supérieure de Création indus-
trielle (ENSCI), trĂšs prestigieuses, mais
LâIMAGINATION
AUPOUVOIR
A R T S , C R Ă A T I O N
DanscesmĂ©tiersdevocation, ilfautdu talentâŠ
EtunestratĂ©giepour rĂ©ussirâ!
CLAIRE FLEURY AI-ESTELLE BARREYRE
LESMEILLEURSDIPLĂMES
Bac+2/+3
BTSartsappliquésdesécolessupérieuresnationales,
licencescréationmultimédia(LaRochelle,Marne-la-Vallée).
Bac+5
Beaux-Arts(Parisetprovince,notammentRennespour
legraphisme),Ensad(Paris),Hear(Strasbourg),ENSCI
(Paris),Esaat(Roubaix),Mopa(ex-SupinfocomArles)et
ArtFx(Montpellier).
Cinéma,audiovisuel:Fémis,lesGobelins,Louis-
LumiĂšre,mastersenaudiovisuel(Paris-I,Poitiers).
Mastersenmanagementculturelâ:Paris-Dauphine,
Lyon,AvignonetSciences-PoGrenoblenotamment.
difficiles dâaccĂšs (Ă peine 10% de reçus
en moyenne Ă leurs concours dâentrĂ©e),
elles permettent aux plus motivĂ©s, Ă
ceux qui en parallĂšle multiplient stages,
concours de création, petits jobs dans
le milieu, de tirer leur Ă©pingle du jeu.
Cependant, si réputées soient-elles, les
Ă©coles ne garantissent pas lâemploi.
Sauf celles qui, comme les Gobelins,
lâĂ©cole de lâimage de la chambre de
commerce et dâindustrie, trĂšs cotĂ©e,
visent des secteurs oĂč la demande
existeâ:imagesdesynthĂšseetanimation.
« Nous ne sommes pas une école artis-
tiquemaiscréative,préciseYvesPortelli,
directeurdesGobelins,etlâentrepriseest
aucĆurdenosenseignements. »Lamoi-
tié des 600 étudiants suit le cursus en
alternance, lâautre dĂ©bourse entre 6â500
et 8â000Â euros par an pour des forma-
tions en photographie, animation,
motion design, design interactif ou
impression-fabrication. « Nos étudiants
viennentdâhorizonstrĂšsdivers,maistous
ont, au départ, un univers graphique, un
Ćil », souligne Yves Portelli. Au ïŹnal, de
80 Ă 100% dâentre eux dĂ©crochent un
job six mois aprĂšs leur sortie.
Certaines écoles privées, coûteuses,
jouissent elles aussi dâune bonne recon-
naissance. Martin Kloeckner, 24âans,
diplĂŽmĂ© de lâEsag-Penninghen, a ainsi
passé un semestre à New York « dans le
cadre dâun partenariat avec lâEcole des
Artsvisuels ».Uneprofesseurremarque
son travail et⊠lâengage dans son agence
dâarchitecture intĂ©rieure. Au bout dâun
an et demi, faute de visa, Martin rentre
à Paris et passe son diplÎme. Embauché
illico à la trÚs branchée agence Jouin-
Manku, il dĂ©bute Ă un bon salaireâ:
3â300Â euros brut par mois. Mais les
postesoĂčlâonnecrĂ©erienetoĂčlâonexĂ©-
cute beaucoup, les missions honteuse-
ment sous-payées, notamment pour les
ïŹlles (les milieux crĂ©atifs nâĂ©chappent
pas au sexisme), et les horaires Ă ral-
longesanscontrepartiesont,hélas,sou-
vent le lot des débuts de carriÚre.
Dans les mĂ©tiers de lâaudiovisuel,
sâajoute lâalĂ©a de la prĂ©caritĂ©â; en contre-
partie, le travail collectif â un ïŹlm se
tourne toujours Ă plusieurs â fait quâ« on
assiste à des effets de promotion »,
expliqueJean-MarcVernier,responsable
- 9. 133133SPĂCIAL DIPLĂMES
PĂLE UNIVERSITAIRE DâEXCELLENCE
REJOIGNEZ LA FACULTE DE DROIT DE CERGY-PONTOISE
MASTERS
ET AUSSI
LA SEMAINE DU 23 MARS 2015
www.droitucp.fr
As de la vidéoAINISSA VALET,
MOTION DESIGNER
Ainissa Valet nâest pas ingrate.
Elle insiste pour que les
graphistes de Montréal qui
lâont formĂ©e au VJing soient
nommĂ©sâ: « RĂ©mi Vincent et
GPG. » Le VJingâ? « Comme le
DJing avec la musique, on joue
avec des vidéos en live. »
La jeune femme, qui a grandi
dans la Mayenne, est donc
devenue VJ au Canada au cours
dâun stage de trois mois.
Mais, avant de projeter ses
vidéos lors de sets et
de soirées, elle a appris
à les réaliser aux Gobelins.
Sortie major de la promotion
2013 de motion design, Ainissa
sâest tout de suite installĂ©e
Ă son compte.
Au quotidien, elle réalise
des images animées pour des
agences de communicationâ:
e-cartes de vĆux, publicitĂ©s
mobiles sur les panneaux
des Abribus⊠« Le motion
design est un secteur dâavenir »,
estime-t-elle. Pour le studio
Les Vandales, elle a conçu des
projections monumentales
(mapping) et, pour une autre
agence, des vidéos pour le
Printemps Haussmann. Payée
300Â euros par jour, elle gagne
entre 2500 et 3000âeuros
mensuels. Seul petit regretâ:
ne plus avoir le temps de créer
des vidéos plus personnelles
pour des sessions de VJing.
de lâenseignement supĂ©rieur de la pres-
tigieuse Fémis, école de cinéma
publique. Les copains deviennent des
collĂšgues, un continuum logique quand
on bosse ensemble des jours entiers
durant. LâĂ©cole forme des crĂ©atifs (rĂ©a-
lisateurs, scĂ©naristesâŠ), mais aussi des
producteurs et des distributeurs. Eme-
ric Sallon, 27 ans, diplÎmé en 2013 de
cette derniĂšre ïŹliĂšre, aprĂšs des Ă©tudes
Ă Sciences-Po, ne regrette pas son
choix. « Je voulais une formation dans
le cinĂ©ma axĂ©e aussi bien sur lâartis-
tique que sur lâindustriel », raconte-t-il.
Aujourdâhui, salariĂ© en CDI chez Ad
Vitam, une société de distribution
indĂ©pendante, il gagne 2â000 euros net
par mois.
- 10. LâOBS/N°2621-29/01/2015
134134
LâOBS/N°2621-29/01/2015
SPĂCIAL DIPLĂMES
A
encroireleministĂšredelâEcolo-
gie, la croissance verte va créer
100â000 emplois dans les annĂ©es
quiviennent,dont70â000dansla
rénovation du bùti. Belle ambi-
tion mais encore Ă accomplir.
Aujourdâhui, seuls 140â000 Français
exercent un métier dit « vert » dont la
ïŹnalitĂ© est la protection de lâenvironne-
ment et souvent dans des secteurs peu
glamourâ: traitement des eaux usĂ©es,
recyclage des dĂ©chets, BTP⊠« Ce nâest
pas âcui-cui, les oiseauxâ, confirme
Gilles Guibaud, responsable du master
ingĂ©nierieetgestiondelâeauetdelâenvi-
ronnement Ă Limoges. Avoir la ïŹbre
environnementalenesuffitpasâ:ilfautdes
compétences et du pragmatisme. »Ainsi,
il nâaccepte que des licenciĂ©s en chimie,
gĂ©ologie ou biologie et â succĂšs oblige â
se montre sĂ©lectifâ: 30 Ă©tudiants retenus
en master 1, pour 400 dossiers.
Ses diplÎmés sont assurés de trouver
leur place sur un marché aux débou-
E N V I R O N N E M E N T
Lesemploisvertspoussentau ralenti,
bien moinsvitequelesvocations
ARNAUD GONZAGUE ĂRIC FLOGNY-PICTURETANK
MaĂźtre
des eaux
CYRILLE GUICHOUX, INGĂNIEUR
AU CABINET G2C
Fandespéléologiedanssajeunesse,
cetitulairedâunelicencedegĂ©ologie
anaturellementbifurquĂ©verslâun
desélémentsmajeursdusous-sol
terrestreâ:lâeau.«Maislâeaudont
jemâoccupe,vousnâyfaitespas
vraimentattentionâ:câestcelleque
vousbuvezenouvrantlerobinet»,
explique-t-ilïŹĂšrement.Avecson
mastergestionetingénieriepour
letraitementdeseauxetpour
lâenvironnementĂ lâuniversitĂ©de
Limoges,ilest aujourdâhuiingĂ©nieur
aucabinetG2C,prĂšsdâArras.Cyrille
aparexemplesupervisĂ©lâinstallation
dâunestationdâĂ©puration100%Ă©coloâ:
unbassinplantéderoseauxdont
lessables,truffésdebactéries,
permettentdepuriïŹerleseauxusĂ©es
avantdelesdéverserdans
lesriviĂšres.Unchantierdurable
etĂ©conomiquementviableâ:
missionaccomplieâ!
ĂCOLOS ET PROS
LES MEILLEURS DIPLĂMES
Bac+2/3
Licences Ă©nergies renouvelables (Corse,
Toulouse-III, Nantes, Belfort-Montbéliard),
valorisation énergétique des déchets ménagers
(Marne-la-Vallée).
Bac+5
Ecoles dâingĂ©nieurs (Ensam, AgroParisTech,
universités de technologie).
Masters ingĂ©nierie et gestion de lâeau
et de lâenvironnement (Limoges), droit et gestion
de lâenvironnement (Montpellier-I) ; stratĂ©gie
de développement durable (Versailles-Saint-
Quentin), ingénierie environnementale (Haute-
Alsace) ; pollutions chimiques et gestion
environnementale (Paris-Sud), environnement
et droit (Rennes-I), génie des environnements
naturels et industriels (Reims), risques
majeurs (Corse), eau (Montpellier-II).
MastÚre spécialisé construction
et habitat durables (Arts et MĂ©tiers,
Aix-en-Provence).
chés étroits, toujours dépendant des
nouvelles réglementations (en matiÚre
de rejets, de nuisancesâŠ). ProblĂšme, les
cursus « verts », eux, ont explosé ces
derniÚres années dans le supérieur et,
comme le regrette une enquĂȘte de
lâApec (Association pour lâEmploi des
Cadres), « la croissance de lâemploi envi-
ronnemental ne suffit pas Ă absorber le
nombre toujours plus important de
diplÎmés. » Car les belles déclarations
« durables » des grandes entreprises
contrastent avec la rareté de leurs
embauches. « Nous parvenons à placer
nos toutes petites promos, mais le
domaine nâest pas porteur comme le
croient certains étudiants », prévient
Bénédicte Humblot, responsable du
mastÚrespécialisé(bac+6)construction
et habitat durables des Arts et MĂ©tiers
Ă Aix-en-Provence.
De fait, comme lâexplique Caroline
Renoux,fondatriceducabinetderecru-
tement Birdeo, « les emplois se trouvent
principalement dans les collectivités ter-
ritoriales et les bureaux dâĂ©tudes, avec
des salaires inférieurs à la moyenne
des cadres, mais la satisfaction au travail
est souvent trĂšs Ă©levĂ©e ».CâestlecasdâIsa-
belle de Montrichard et Julia LignĂšres,
deuxdiplÎméesdumasterdroitetgestion
de lâenvironnement (Montpellier-I) et
crĂ©atrices dâEthicalia, un cabinet dâingĂ©-
nierie du tourisme durable. Elles ont,
par exemple, conseillé la communauté
de communes de Millau Grands
Causses sur la maniĂšre dâamĂ©nager la
ferme de Roquesaltes et ses 92Â hectares
dâespace naturel classĂ©s sans endom-
mager son patrimoine culturel et envi-
ronnemental. « Nos besoins ïŹnanciers
ne sont pas surdimensionnés, aussi nous
sommes arrivées à un niveau de qualité
de vie qui nous convient parfaitement,
avance Isabelle de Montrichard. Nous
vivons notre engagement au quotidien.
Câest un luxe dont nous avons
conscienceâ! »
- 11. LâOBS/N°2621-29/01/2015
135135SPĂCIAL DIPLĂMES
P
ressepapierdéprimée,sitesweben
quĂȘte dâun modĂšle et chaĂźnes
dâinfoquiplafonnentâŠpasfacilede
se frayer un chemin dans les
mĂ©tiers de lâinformation. Pour
réussir, les candidats doivent se
dĂ©multiplier, manier le texte et lâimage,
maĂźtriserlâartdelâenquĂȘteetlederniercri
de la technologie. Et faire preuve dâun bel
espritdâentreprise.CâestlepariquâarelevĂ©
Baptiste Cogitore. AprĂšs un master en
lettres,cereporterdâimages,sortiduCUEJ
de Strasbourg en 2013, a décroché un
contratdâĂ©tĂ©Ă FranceTĂ©lĂ©visions.Depuis,
il réalise des reportages à la pige pour le
13-heures et le 20-heures «mais câest trĂšs
aléatoire».EnparallÚle,ilpoursuitunpro-
jet personnelâ: un grand reportage de six
mois en Europe de lâEst (www.bullitour.
eu). Objectifâ: faire dĂ©couvrir des pays
«tropsouventvusettraitĂ©sdâunbloc,vude
lâOuest».Aveclâaidedelaville,delâuniver-
sitĂ© de Strasbourg, de la rĂ©gion, dâune
banque,etencoproductionaveclachaĂźne
Mordue dâactu
AGATHE MAHUET,
JOURNALISTE
DĂšslelycĂ©e,AgatheMahuet,25âans,
avaitlevirusdelâactualitĂ©.BacâES
enpoche,ellesâinscritenlicence
dâinfo-comĂ laCathodâAngers.
Une«bonneoption»,vula«variété»
duprogrammeetsonvoletpratiqueâ:
«JâaiputrĂšsvitefairemespremiers
passurleterrain,aveclacaméra.»
CâestenstageĂ RCFAnjouquâelle
sepassionnepourlaradio.Reçue
ensuiteauCelsa,Ă Paris,ellese
spécialisedanscettevoie.«Nous
étionsplongésdansdesconditions
detravailquasiréellesetrencontrions
beaucoupdeprofessionnels.Pendant
uneannéedecésure,jesuisaussi
partieenIndepourFrance2â:legenre
dâopportunitĂ©quâonnepeutavoir
quâenĂ©cole.»AutreprivilĂšge
desétablissementsreconnuspar
laprofession,lâaccĂšsauxconcours
desgrandeschaĂźnesderadio
etdetélévision.Lauréatedu
TremplinRadio-Franceen2013,
Agatheadécrochéuncontrat
dâunan.Depuis,elleassuredes
remplacementsĂ France-Bleu,
France-InfoetFrance-Culture.
«Entreprésentationsetreportages,la
routinenâexistepas,etjâaimepouvoir
aborderdessujetstrÚsvariés.»
CRĂERSONJOB
J O U R N A L I S M E , Ă D I T I O N , T R A D U C T I O N
LeslittĂ©rairesetlesfanasdâinfosdoiventfairepreuve dâinitiative
etdepersévérance.Maisla passion déplace desmontagnes
AURĂLIE DJAVADI XAVIER ROMEDER
LESMEILLEURSDIPLĂMES
Bac+2Â
BTSĂ©dition(Asfored,Ă©coleEstienne).
Bac+5
Esit,IsitetmasterstraductionlabellisésEMT.
MasterséditiondeParis-XIIIetdeMarne-la-Vallée.
Ecolesdejournalismereconnuesparlaprofession(CFJ,
lâESJLille,lâIPJ,lâEDJdeGrenobleâŠ).
«JâaiputablersurdesmissionsrĂ©guliĂšresdĂšs
le dĂ©but, je ne mâennuie jamais.» «Rien que
de lâanglais au français, il y a beaucoup Ă
faire»,conïŹrmeAgatheThiriez,diplĂŽmĂ©e
du mĂȘme master. Elle sâest tournĂ©e vers la
gestion de projet, un rĂŽle de coordination
plustechnique.«JâaivoyagĂ©quelquesmois
aprĂšs mon diplĂŽme, en 2012, mais, dĂšs mon
retour Ă Londres, lâagence de traduction qui
mâavait accueillie en stage mâa proposĂ© un
CDI.LemarchéesttrÚsdynamiquelà -bas.»
Une effervescence que note Bertrand
Legendre, directeur du master politiques
Ă©ditorialesdeParis-XIII.DanssesderniĂšres
promos,quelquesdiplÎmésontétéembau-
chés outre-Manche pour négocier des
droits Ă©trangers. Les autres doivent Ă©largir
leurhorizonpoursecaserdanscesecteur.
«SâintĂ©resserparexempleauxmutationsdes
jeux vidéo ou des séries télé, car les univers
transmédiassedéveloppent. »Ilseveutopti-
misteâ:«LessalairesnesontpasĂ lahauteur,
mais,avecdeladétermination,lesdiplÎmés
trouventdutravail.»
Alsaceâ20.«Lâoccasiondemeconstruireun
réseau,denouerdescontactsdans21pays.»
LouiseNaert,diplÎméedumastertraduc-
tionmultilinguedeLille-III,sâestelleaussi
démenée pour créer son job. Les besoins
sontlĂ Â :jamaisautantdenoticestechniques,
dedocumentsadministratifsoudepublici-
tĂ©snâontrequislesbonssoinsdetraducteurs
professionnels, mais les entreprises
rechignentĂ recruterdeslinguistes.DĂšsson
stage,Louiseadoncoptépourlefree-lance,
épaulée par un ex-diplÎmé de son master.
Devisetfacturesnâontplusdesecretspour
elle,etlescommandessontaurendez-vous.
- 12. 136
LâOBS/N°2621-29/01/2015
SPĂCIAL DIPLĂMES
HENRI HAMELIN,
DIRECTEUR DE SERVICE ENFANCE, JEUNESSE, ĂDUCATION
DelâachatdematĂ©rielpourlescrĂšchesĂ lagestiondescantinesscolaires,
enpassantparlesremplacementsdâagents,HenriHamelin,26ans,esten
premiĂšreligne.« CâestĂ lafoisĂ©puisantetpassionnant.Jenepouvaispas
trouvermieux ! »DirecteurduserviceEnfance,Jeunesse,Educationà lamairie
deCornebarrieu,unepetitecommunede5000habitantsenHaute-Garonne,
ilrĂ©aliseunrĂȘvecaressĂ©depuislelycĂ©e.GrĂąceĂ unelicencedâadministration
Ă©conomiqueetsociale,Ă Paris-II,unmaster1ensciencespolitiquesĂ Tours
suividâunmaster2collectivitĂ©sterritorialesdeToulouse-I-Capitole.Ce
derniermasterĂ©tant« articulĂ©autourdudroitetdesïŹnancespubliques,
ilprépareà desobjectifsprofessionnelstrÚsclairs.»
LEPARCOURS
DUDIPLĂMANT
F O N C T I O N P U B L I Q U E
La curedâaustĂ©ritĂ©nâempĂȘchepaslesrecrutements, maisilfaut avoir
touslesatoutsen main pour entrer dansla carriĂšre
AURĂLIE DJAVADI GUILLAUME RIVIĂRE
LESMEILLEURSDIPLĂMES
Bac+5
InstitutsdâĂ©tudespolitiques,InstitutsdeprĂ©parationĂ
lâadministrationgĂ©nĂ©rale(Ipag),mastersendroitou
financesdescollectivités(Toulouse-I,Lille-I,Paris-II,Cergy,
Bourgogne).
Educateur en chef
VÂ
oir son enfant devenir fonction-
naire ?Pourbiendesparents,câest
lerĂȘve.Nonsansraison.BiensĂ»r,
ilyalasĂ©curitĂ©delâemploi.Mais
cenâestpastout.AupalmarĂšsdes
métiers offrant la plus grande
satisfaction, les 450Â 000 cadres du public
comptent parmi les mieux lotis. Gestion-
naires dâun lycĂ©e, responsables dâun ser-
vicemunicipal,magistratsouinspecteurs
duïŹsc,ilsexercentdesmissionsconcrĂštes,
auservicedubiencommun.
Mathieu Prunier, analyste ïŹscal pour la
communautéurbainedeMarseilleaprÚsun
master ïŹnances des collectivitĂ©s territo-
riales,sedit« passionnéparledébatpublic »,
luiquivoulait« untravailintéressantetqui
[lui]permettedâĂ©voluer ».Heureuxdâappor-
ter sa contribution aux enjeux Ă©cono-
miques et ïŹnanciers de la citĂ©. Franck
Patrouillault,diplÎmé,lui,dumasterjuriste
conseil des collectivitĂ©s territoriales Ă
Panthéon-Assas, préparé en alternance au
service juridique dâun dĂ©partement qui lâa
embauché, a également été reçu au
concours de la chambre régionale des
comptes. Il y enquĂȘte sur lâefficacitĂ© et le
bien-fondédespolitiquespubliques.
Le hic, câest que, diĂšte de la dĂ©pense
publique oblige, ces emplois se rarĂ©ïŹent.
25 000 recrutements chaque année, dont
unebonnepartdefonctionnairesdits« de
catĂ©gorie A ou B », les plus qualiïŹĂ©s, câest
beaucoupâŠmaismoitiĂ©moinsqu'ilyadix
ans. Les collectivitĂ©s territoriales, oĂč les
départs à la retraite et le transfert de cer-
taines missions et responsabilités créent
des besoins, continuent Ă proposer
30 000 postes,avecuneappétencepourles
diplĂŽmĂ©s en gestion, ïŹnance, ressources
humaines ou encore les ingénieurs et les
urbanistes.Souvent,ilfautdébutercomme
contractuel, puis décrocher un concours.
Parmi les filiĂšres les plus porteuses,
Johanne Saison, directrice de lâIpag de
Lille-II, cite « les concours dâinspecteur des
Finances,dâattachĂ©territorialetceuxdesIns-
titutsrĂ©gionauxdâadministration ».Uncran
en dessous de lâENA, ces derniers mĂšnent
Ă despostesvariĂ©s.« Ilpeutsâagirdelages-
tiondâunĂ©tablissementscolairecommedela
rédactiondeloisauministÚredelaJustice »,
note Jean-Luc Guillemoto, directeur de
lâIRA de Nantes. Comptez 67Â places dans
chacundescinqIRAetdixfoisplusdecan-
didats. « Malgré une ouverture vers les
lettres, lâhistoire ou lâĂ©conomie, nos promo-
tions viennent surtout de droit et sciences
politiques ». Et quel que soit le concours
visé,ilfautunhautniveaudediplÎmeetdes
compétences précises. « Les jurys se com-
portentdeplusenplusenrecruteurscomme
dansleprivĂ©,aveclesmĂȘmesattentes.Parti-
culiÚrementrecherchée,laconnaissancedes
marchés publics et des achats », note Jean-
FrançoisLemmet,consultantenressources
humaines.Bref,devenirserviteurdelâEtat,
plusquejamais,çasemĂ©riteâŠ
- 13. + DâINFOS SUR WWW.VATEL.FR
Exercer demain, dans lâhĂŽtellerie internationale, un mĂ©tier Ă
responsabilitĂ©s, impliquant et passionnant, câest choisir aujourdâhui
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SINGAPOUR
TEL AVIV
TUNIS
- 14. 138
LâOBS/N°2621-29/01/2015
SPĂCIAL DIPLĂMES
L
es banques, les grands cabinets de
conseil ont beau essuyer le feu des
critiques pour leur rĂŽle dans la
crise ïŹnanciĂšre, les bonus des tra-
ders ĂȘtre mis sous surveillance, les
vocations dâapprentis golden boys,
ou girls, ne tarissent pas. Ainsi, Marion
Monot, 24 ans, assistante en audit ïŹnan-
cierchezDeloitte,undesBigFourdusec-
teur, se plaßt dans sa mission : « Mon rÎle
est de certiïŹer aux actionnaires que les
chiffres publiés par la société sont exacts,
cela peut paraĂźtre aride, mais, derriĂšre ces
donnĂ©es, il y a la vie dâune entreprise, les
décisions de ses responsables », explique
cette jeune diplÎmée de Sciences-Po en
ïŹnances et stratĂ©gie embauchĂ©e Ă lâissue
de son stage. Elle est bien payée. Chez
Deloitte, les salaires dâembauche sâĂ©che-
lonnentde32â000Ă 43â000Â eurosbrutpar
an⊠Une exceptionâ? Non. Car lâaudit, la
banque, la ïŹnance ont retrouvĂ© la santĂ©
et offrent encore de belles perspectives
aux débutants. En pleine mutation, ces
spécialités doivent faire évoluer leurs
métiers, tout en compensant de nom-
breux départs à la retraite.
LâAssociation française des Banques
prĂ©voitainsi40â000recrutementsentre
2015 et 2017, dont deux tiers de candi-
dats de moins de 30 ans. La seule
SociĂ©tĂ©gĂ©nĂ©raleenembauche1â400par
an, dont la moitiĂ© de commerciaux Ă
bac+2 ou 3, « mais le sĂ©same dâemploya-
bilité dans le secteur réside plutÎt dans
le bac+5, estime Charles Chabod, res-
ponsable du recrutement Ă la Banque
palatine, rattachée au groupe BPCE.
CĂŽtĂ©conseil,« nousrecrutons1â000âCDI,
dont 700 jeunes diplÎmés par an »,
explique Jean-Marc Mickeler, direc-
teur associé des ressources humaines
chez Deloitte. Préférence aux grandes
écoles et aux universités de renom.
Avec un bonus pour ceux qui postulent
munis dâune expĂ©rience Ă lâĂ©tranger et
dâun double diplĂŽme, type Ă©cole de
LEBONFILON
B A N Q U E S , F I N A N C E S
En pleineĂ©volution,cessecteurssonten quĂȘte de jeunes
commerciauxetexpertsdu patrimoine. 40â000recrutements
sontprĂ©vusdâiciĂ 2017
CAROLINE BRIZARD CONSTANCE DECORDE
LESMEILLEURSDIPLĂMES
Bac+2ou3
BTSetDUTetlicencesencommerce,banques,
mĂ©tiersdelâassurance.
Bac+5Â
MastersCCA,gestiondepatrimoine
(IAEdeClermont-Ferrand,Cergy-Pontoise,Dauphine).
commerce et Sciences-Po. Lâassurance
connaĂźt la mĂȘme Ă©volution, et voudrait
redorer son image un peu terne. En
2015, AXA compte ainsi recruter 5â500
personnes, dont 1â800 jeunes diplĂŽmĂ©s.
Des commerciaux et spécialistes de ces
métiers, à bac+2 ou 3, mais aussi des
gestionnaires de patrimoine et des spé-
cialistes du webmarketing.
Poursortirdulotetaccéderauxpostes
lesplusprestigieux,ilfautaccumulerles
stages. Un moyen Ă©galement de trouver
sa voie. « Cela mâa permis de cerner
Mastersingénieriepatrimoniale(IAEdeCaen),finances
etstratégie,actuariat(Euriaà Brest),InstitutdeStatistique
delâUPMC(Isup,Paris-VI),InstitutdeSciencefinanciĂšre
etdâAssurances(Isfa,Lyon-I).
EcolesdecommerceoudâingĂ©nieurs(Essec,
ESCP,Mines),IEP.
- 15. 139
LâOBS/N°2621-29/01/2015
SPĂCIAL DIPLĂMES
C
rise oblige, les gestionnaires et les
comptables, veillant Ă la bonne
santĂ©ïŹnanciĂšredesservices,avec
un Ćil avisĂ© sur les recettes,
dépenses et économies possibles,
sont accueillis Ă bras ouverts par
lesrecruteurs.EntĂȘte,lesjeunesdiplĂŽmĂ©s
de lâuniversitĂ© Ă bacâ+5, notamment les
masterscomptabilitécontrÎleaudit(CCA)
ou audit et contrĂŽle, qui permettent de
devenir expert-comptable. ParticuliĂšre-
ment appréciés dans les grands cabinets
dâaudit.Onchercheaussidesbacâ+2detype
BTSetDUTpouroccuperdespostesdâas-
sistantspaieetcomptablesenentrepriseet
encabinet.Lacriseaparailleursfaitémer-
gerdesbesoinsenspécialistesderecouvre-
ment, «des gestionnaires avec de bonnes
qualités humaines», décrit Romain Wer-
len, directeur senior de la division comp-
tabilitĂ© et ïŹnance de Page Personnel. Il
pointedessalairesdâembaucheĂ partirde
30â000Â euros, mais qui peuvent rapide-
mentsâenvoler,enfonctiondelanotoriĂ©tĂ©
dudiplĂŽme,jusquâĂ 35â000,40â000 euros.
Autre piste, les postes en ressources
humaines, et, lĂ encore, câest le niveau
bacâ+5quisâimpose.MaisuntriestnĂ©ces-
saire parmi les nombreuses formations
PRIORITĂAUX
GESTIONNAIRES !
C O M P T A B I L I T Ă , R E S S O U R C E S H U M A I N E S
Lesasdu plan comptable ou de la grille dessalairessont
indispensablesĂ la bonne marche desentreprises
BĂATRICE GIRARD
estampilléesRH,quinesontpasunanime-
ment appréciées des recruteurs. Mieux
vautainsiprivilégierlesgrandsclassiques,
et notamment les masters des IAE, ou le
rĂ©putĂ©masterCiffopdeParis-II.EnïŹn,les
métiers du secrétariat ont évolué en
quelques années. Dans les petites struc-
tures, les prĂ©fĂ©rences vont Ă des proïŹls
polyvalents capables de faire du secréta-
riat, mais aussi un peu de gestion interne
et de comptabilité. Quant au secteur des
assistants de direction, il reste une niche
rĂ©servĂ©e Ă des proïŹls haut de gamme.
Candidats non bilingues et non diplÎmés
dâune grande Ă©cole type Sciences-Po,
sâabstenirâŠ
progressivement ce qui me passionnait le
plus », reconnaßt Marie Germe, 26 ans.
PendantquâellefaisaitlâEISTI,uneĂ©cole
dâingĂ©nieurs Ă Cergy-Pontoise, la jeune
femme a successivement travaillé dans
lafusion-acquisitionauCIC,Ă laBanque
de France et dans un cabinet de conseil
Ă Lyon, avant de se faire embaucher en
novembre2012commeassistanteentre-
prise Ă la Banque palatine. Autre choix
judicieux :misersurlâalternancecomme
Simon, 27 ans. AprĂšs un master dâĂ©co-
nomie et de gestion Ă Aix, il intĂšgre
Monsieur
Placements
RAYAN BOUADLA,
CONSEILLER EN PATRIMOINE
Rayan Bouadla, 24Â ans, est un
pur produit de lâuniversitĂ©.
Cet ex-boursier, qui a grandi en
Seine-Saint-Denis entre un pĂšre
manutentionnaire et une mĂšre
comptable, ne savait pas trop ce
quâil voulait faire en dĂ©crochant
son bac ES. Le choix sâest opĂ©rĂ©
chemin faisant. Pendant son
DUT techniques de
commercialisation, puis sa
licence à la fac de Créteil,
il a toujours travaillé, étudiant
la semaine, vendeur les samedis
et dimanches. « Un rythme un
peu soutenu », reconnaßt-il.
Ensuite, il a rĂ©ïŹĂ©chi : « JâĂ©tais
intéressé par les métiers du
commerce et du marketing,
tout ce qui impliquait des
contacts avec les clients, mais
jâai choisi la ïŹnance parce que
cela ouvrait plus de portes. »
Il fait donc un master en gestion
de patrimoine Ă lâIAE Gustave-
Eiffel. Et, dĂšs lâobtention de son
master 2, quâil a effectuĂ© en
apprentissage Ă la BNP,
il décroche un CDI à BNP
Paribas Banque privée, à Paris,
payĂ© 36â000 euros brut annuels.
« Jây conseille mes clients
dans la gestion de leur
patrimoine, jâaime faire vivre
cette relation de conïŹance »,
dit-il avec chaleur.
Cet entreprenant vient de
sâacheter un petit appartement
Ă la lisiĂšre de Paris.
lâEssecendeuxiĂšmeannĂ©e.« JâaidĂ©cro-
chĂ© un CDI dâanalyste en corporate
ïŹnance Ă la SociĂ©tĂ© gĂ©nĂ©raleâen octobre
2014 Ă la suite de mon parcours en alter-
nanceaudĂ©partementïŹnanceetcontrol-
lingâdâun grand groupe industriel fran-
çais. » Les institutions ïŹnanciĂšres sont
aussi friandes de matheux cracks des
probabilités, pour établir, par exemple,
le montant de primes dâassurance : on
les appelle des actuaires. Comme Nico-
las Lesnisse, 24Â ans, qui aprĂšs deux ans
de prĂ©pa scientiïŹque a intĂ©grĂ© lâInstitut
de Science ïŹnanciĂšre et dâAssurances
(Isfa) Ă lâuniversitĂ© Lyon-I. Aujourdâhui
analystederésultatsdeportefeuillechez
AXA,ilexplique :« Jeneconnaissaispas
lâactuariat. Câest un prof de maths en
prépa qui avait bien cerné mon caractÚre
qui mâen a parlĂ©Â : jâai le goĂ»t des mathĂ©-
matiques mais aussi celui dâexpliquer, ce
qui est nĂ©cessaire dans ce mĂ©tier oĂč nous
faisons beaucoup de présentations »,
rĂ©sume-t-il. AssurĂ©, en prime, dâune
bonne progression de salaire et des res-
ponsabilités.
LESMEILLEURSDIPLĂMES
BAC+2ou3
BTScomptabilitéetgestion,DUTGEA,licences
managementdesorganisations,métiersdelacomptabilité,
diplÎmedecomptabilitéetgestion(DCG).
BAC+5
MastersCCA,mastersengestiondesIAE(notamment
deClermont-Ferrand),Ciffop,MastĂšreresponsable
managementetDRHdelâIGC,diplĂŽmesupĂ©rieurde
comptabilitéetdegestion(DSCG),écolesdecommerceou
IEPavecspécialisationRH.
- 16. LâOBS/N°2621-29/01/2015
140140
LâOBS/N°2621-29/01/2015
SPĂCIAL DIPLĂMES
LAVOIEROYALE
I N F O R M A T I Q U E
La révolution destechnologiesnumériquescrée encore ettoujoursdesemplois.
DĂ©butantsplusquebienvenus
LISA TELFIZIAN PATRICIA MARAIS
Prince des data
TIMOTHĂE, INGĂNIEUR RĂSEAU
LapremiĂšrefoisquâilestentrĂ©dansundatacenter(centrededonnĂ©es),stagiaire
delâopĂ©rateurdetĂ©lĂ©comsNerim,TimothĂ©e,23ans,aeulefrissonfaceaux
kilomÚtresdecùblesrangéssurdesétagÚresdansdessallescommedes
cathĂ©dralesoĂčbourdonnaientlaclimetlesserveurs.«JâĂ©taiscollĂ©gienlorsde
lâavĂšnementdâinternet,etjemedemandaiscommentlesordinateursdumonde
entierpouvaientcommuniquerentreeux»,sesouvient-il.Fascinéparle
transportdesdonnées,à SupinfoLille,iloptedoncpourlaspécialitéréseauet
rechercheunstagedanslestĂ©lĂ©coms,«lĂ oĂčlerĂ©seauestroi».TimothĂ©etombe
suruneoffredeCDIdeNerim,unopĂ©rateurdeïŹbreoptiquespĂ©cialisĂ©dansles
servicestrĂšspointusauxentreprises.«JâaiĂ©critpourdirequeleposteainsique
lâentreprisede160personnescorrespondaiententoutpointĂ mesattentes,et
NerimacrĂ©Ă©unstagepourmoi.»AprĂšslestage,lâembauchealieuennovembre
2014,entre35000et38000eurosannuels.UneplacedechoixaucĆurdurĂ©seau.
L
e numĂ©riqueâ? « Une formidable
aventurepourlesjeunes»,sâenthou-
siasme Guy Mamou-Mani, pré-
sidentduSyntecnumérique,lesyn-
dicat patronal du secteur. « Les
entreprises ne se contentent plus
dâun service dâinformaticiens pour gĂ©rer
leursystĂšmedâinformationetleurparcdâor-
dinateurs, elles numérisent toutes leurs
activitésduprocessdeproductionà larela-
tionavecleursclients,ellesontbesoindâex-
perts partout. » Un peu comme si la
colonne vertĂ©brale informatique sâenri-
chissait de terminaisons nerveusesâŠ
autant de nouvelles possibilités pour les
jeunes diplÎmés. Souvent des fanas,
comme Arnaud Masselin, diplÎmé en
2013 dâun master dâingĂ©nierie des sys-
tĂšmesdetĂ©lĂ©communicationetrĂ©seauxĂ
Toulouseâ:«LenumĂ©rique,câestlarigueur
maisaussilarecherchepermanentedesolu-
tions, lâingĂ©niositĂ©. Câest ce qui mâa plu et
mâadĂ©terminĂ©Ă mâorienterverscedomaine.
Comme toute ma promo, à peine diplÎmé,
jâai Ă©tĂ© recrutĂ©, chez LivingObjects, un Ă©di-
teurdelogicielsdemanagementderéseaux,
celachangedâautresspĂ©cialitĂ©sâŠÂ»
Les grandes fonctions â rĂ©seaux, sys-
tĂšmesdâinformation,sĂ©curitĂ©âseportent
bien et tous les secteurs recherchent ces
dĂ©butants. Lâeldorado du moment, câest le
big dataâ: lâexploitation des colossales
massesdedonnéesbrasséesparlesentre-
prisesetqui,bienexploitées,peuventper-
mettre dâen amĂ©liorer tous les rouages, de
la production Ă la distributionâ: «Cette
annĂ©e,nousrecrutonsdesâdatamanagersâ
qui seront attachés à tous les services»,
explique par exemple Muriel Nicou, res-
ponsable des recrutements chez AXA
France. Sans parler des tablettes et smart-
phones en plein essor, du cloud ou encore
de lâinternet des objets (ou objets connec-
tés). Prendre latempérature viale pyjama
des enfants pour alerter du moment oĂč il
fautadministrerleparacétamol,assurerle
maintienà domiciledepersonnesùgéesou
malades grĂące Ă des boĂźtiers qui commu-
niquent des informations au corps médi-
calâŠÂ«unmarchĂ©gigantesque»,assureGuy
Mamou-Mani.Start-upetgrandsgroupes
sâyintĂ©ressent,commeLaPosteetsonhub
numérique universel présenté au CES
(ConsumerElectronicsShow)deLasVegas
enjanvier,uneplate-formedanslecloudqui
permet de gĂ©rer lâensemble des objets
connectĂ©sdâunfoyer,quelquesoitleursys-
tĂšmedâexploitation.
Endixans,lâinformatiquevientdecrĂ©er
plusde700â000emplois,etlesannĂ©esqui
viennentsâannoncentpourlemoinsaussi
prometteuses. Les heureux diplÎmés du
domaine, quâils sortent dâun master Ă la
fac, dâune Ă©cole dâingĂ©nieurs ou dâune
- 17. LâOBS/N°2621-29/01/2015
141141SPĂCIAL DIPLĂMES
VĂRONIQUE RADIER
LESMEILLEURSDIPLĂMES
Bac+2/3
BTSinformatiqueetrĂ©seauxâ;informatiquedegestion.
DUTstatistiqueetinformatiquedécisionnelle.
LicencessystĂšmesinformatiquesetlogicielsâ;rĂ©seaux
ettélécommunications.
Bac+5/6
EcolesdâingĂ©nieurs(SupĂ©lec,TĂ©lĂ©comParisTech,
TélécomBretagne,Esiea,Isep,Ensimag,ECE,Efrei,UTT,
UTCâŠ).
MastersMiage(dansvingtuniversités),systÚmes
informatiquesintelligentsetcommunicants(Cergy-
Pontoise),Cryptis(Limoges),sécuritédescontenus,des
réseaux,destélécommunicationsetdessystÚmes
(Versailles),MBDS(Nice),ingĂ©nierielogiciellepourlâinternet
(universitĂ©dâArtois),ingĂ©nieriestatistiqueetinformatique
delafinance,delâassuranceetdurisque(Paris-Diderot),
réseauxettélécommunications(Paris-Sud/ENSCachan),
cryptologieetsécuritéinformatique(Bordeaux-I).
école spécialisée, non seulement
sâĂ©pargnent la moindre dĂ©marche pour
trouveremploià leurgoût,maissevoient
« chassés ». Au point que leurs respon-
sablesdeformationleurconseillentdâĂ©vi-
ter de mettre leur CV en ligne sâils ne
veulent pas ĂȘtre submergĂ©s dâoffresâ! Un
casse-tĂȘtepourlesDRHâ:«Nousrecrutons
100personnespourrépondreà notrecrois-
sancede20%cetteannée,ettouslesmoyens
sont utilisĂ©s â relations, Ă©coles, rĂ©seaux
sociaux, cooptation, cévéthÚques »,
expliqueEricDumartin,DRHdeLinkby-
net, une ESN, entreprise de services
numériques, la nouvelle appellation des
SSII,lesplusgrosemployeursdusecteur.
«ApeinediplÎmés,nos40étudiantssont
embauchĂ©sdanslâindustriedutourisme,des
banques, des start-up qui ont grandi et se
structurent,voiredescentralesnuclĂ©aires,Ă
dessalairesquivontde29000Ă 42000Â euros
annuels»,seréjouitainsiAndréAoun,res-
ponsable du master ingénierie des sys-
tÚmes de télécommunications et réseaux
informatiquesdelâuniversitĂ©Toulouse-III.
«Nous voudrions bien avoir davantage de
candidatsĂ nosïŹliĂšres,soupireFatihaGas,
directrice du campus parisien de lâĂ©cole
dâingĂ©nieurs Esiea. La plupart de nos Ă©tu-
diantsontlechoixentreplusieursCDIavant
mĂȘme dâĂȘtre diplĂŽmĂ©s.» Et le numĂ©rique
sâintĂ©resse dĂ©sormais mĂȘme aux bac+2.
« Ils ont beaucoup plus dâoffres que voici
quelques années car les entreprises font un
effort pour former aprĂšs recrutement, elles
nepeuventpastoujourssâoffrirdesbac+5»,
remarque Thierry Verdier, fondateur du
cabinetderecrutement1001Talents.Bref,
desouverturesĂ touslesniveauxâŠ
L
e droit plaßt. Trop. Chaque année
enregistre un nouveau record
dâinscrits dans les universitĂ©sâ:
210 000 au dernier recensement.
La Cour des Comptes a mĂȘme
tirĂ© le signal dâalarme, jugeant les
diplÎmés trop nombreux et pas tou-
jours bien préparés aux besoins du
marchĂ© du travail. Niveau dâaccĂšs Ă la
plupart des métiers : bac+5. Les avocats
représentant la majorité des profes-
sionnels. Il faut réussir, aprÚs un bac+4
au minimum, le Capa (certiïŹcat dâapti-
tude Ă la profession dâavocat). AprĂšs
quelques années souvent comme asso-
cié, on peut encore y faire de belles car-
riÚres dans des cabinets généralistes,
traitant des litiges familiaux ou encore
de proximité et pas seulement de
« grandes » affaires, et avec des revenus
moins Ă©levĂ©s quâon ne lâimagineâ: en
moyenne 2â150 euros brut par mois
pour un débutant. Quant aux juristes
dâentreprise, « nous nâarrivons pas Ă
PROFESSIONS
DE LOI
D R O I T
Famille, socialou business⊠Lesjuristesavisés
choisissentavec soin leur spécialité
DĂšssonarrivĂ©eĂ Sciences-PoParis,dĂ©couvrantledroit,quâelleimaginait
commeunematiĂšrearideetpeuattrayante,MaudSchlaffmann-Amprino
sâestpassionnĂ©epourcettediscipline«quitoucheconcrĂštementĂ
touslesdomainesdelavie»,famille,travail,santé,etc.Enmaster,elle
choisitledroitjudiciaire,pensantsedirigerverslamagistrature,maisses
stagesluirĂ©vĂšlentunmĂ©tiermoins«militant»quâellenelâimaginait.
Enstagetoujours,elledĂ©couvrelemĂ©tierdâavocatchezEtienneNoĂ«l,
spécialistedudroitdesdétenus.Unevéritable«révélation»pourlajeune
ïŹllequi,enparallĂšledesesĂ©tudes,donnaitdescoursenprisongrĂąceĂ
lâassociationGenepi.AprĂšsunespĂ©cialisationĂ laSorbonneen
criminologie,MaudvientdâobtenirsonCapa(certiïŹcatdâaptitude
Ă laprofessiondâavocat).AujourdâhuicollaboratriceetavocateengagĂ©e,
ellepartagesontempsentredeuxcabinetsâ:«Jâairarementuneminute
Ă moi,parfoisonalâimpressionqueriennâavance,etpuis
onarriveĂ fairebougerleschosesâŠÂ»
PIA DUVIGNEAU
Juriste militante
MAUD SCHLAFFMANN-AMPRINO, AVOCAT
rĂ©pondre Ă la demandeâ! », sourit SĂ©ve-
rine Blum du cabinet de recrutement
Hays. La spécialisation en droit social
est grandement réclamée à cause de la
multiplication des plans sociaux et des
litiges prudâhomaux.
Le droit des affaires est lui aussi prisé,
Ă condition de suivre le parcours ad
hoc, plutÎt relevé. Sébastien Turin,
recruté par le groupe DBApparel (Dim,
PlaytexâŠ) et coresponsable du comitĂ©
des jeunes juristes de lâAssociation
française des Juristes dâEntreprise
(AFJE) conïŹrmeâ: « Jâai passĂ© un an
Ă Â lâuniversitĂ© de Sussex, en Grande-
Bretagne. Cela mâa donnĂ© une compĂ©-
tence pour rédiger et superviser sur le
plan juridique les contrats que le groupe
noue avec ses partenaires dans le monde
entier. » Le ïŹn du ïŹn Ă©tant encore de
passer un LL.M (Master of Laws), ce
master de droit anglo-saxon â au QuĂ©-
bec par exemple, oĂč le cursus nâest
guÚre onéreux.
- 18. LâOBS/N°2621-29/01/2015LâOBS/N°2621-29/01/2015
J
âadore les enfants. Ils mâapprennent
autant que je leur apprends. Ils sont
dans lâĂ©motion pure, sâexclame Char-
lotteRiou,23ans,professeurstagiaire
verslaCanebiĂšre,Ă Marseille.Onest
toujoursentraindesedire,neserait-ce
quâen voyant des cailloux sur une plage :
âTiensâ!çaseraitbienpourtelleactivitĂ©dans
la classeâŠâ » Pour sa premiĂšre annĂ©e en
poste,Charlotteaffichecomplet.« Enplus
des vingt-six heures hebdomadaires, je
travailleunequinzainedâheuresparsemaine
à préparer mes cours. » Les concours se
passent avec un master 1. Et la période est
propice : 24% de reçus au Capes, 32% au
concours du professorat des Ă©coles. Avec,
en2015, presque 25â000 postes premieret
second degrés confondus, soit +29% par
rapport Ă 2014. « Les crĂ©ations dâemplois
dans le cadre de la loi Peillon se conjuguent
aux dĂ©parts Ă la retraite prĂ©vus de 300â000
enseignants dans les dix années qui
viennent », résume Jacques Ginestié,
présidentduréseaunationaldesEspe.Les
TĂȘte
chercheuse
HORTENSE SERRET,
CHARGĂE DâĂTUDES
EmbauchéedanslafouléedesathÚse
parARP-Astrance,unesociété
deconseil,Hortensetravaillesur
lâintĂ©grationdelabiodiversitĂ©dansles
projetsimmobiliers,avecunsalaire
dâingĂ©nieurconïŹrmĂ©.« Lesvillessont
toujoursenexpansion,explique-t-elle.
LeurdensiïŹcationnepeutĂȘtreviable
quâenamĂ©nageantdesespacesverts. »
AprĂšsunelicenceensciencesdelavie
Ă lâUPMC,Paris-VI,elleafaitune
indigestiondechimieetdephysique
quantiqueetsetourneverslâhistoire
etlaphilosophiedessciences
enmaster.« JâaialorsenvisagĂ©le
journalisme,etmĂȘmelereportage
deguerre. »AMontréal,aucours
dâunĂ©change,elletrouvesavoie :
lessciencesdelâenvironnement.EtĂ
sonretourenFrance,câestledirecteur
dâARP-Astrancequiluiinspirelesujet
desathÚseaxéesurledéveloppement
soutenableenvilleâŠetlarecrute.
« Jecontinueà fairedelarecherche
appliquéeavecunObservatoiredes
JardinsetEspacesvertsdâEntreprises,
oĂčjegĂšredesprojetsexpĂ©rimentaux,
commelâinstallation
denichoirsà pollinisateur. »
PROFS
DEMANDĂSÂ !
E N S E I G N E M E N T , R E C H E R C H E
Lesconcoursderecrutementdâenseignantsdu primaire et
du secondairemanquentdecandidats. Comment sâyprĂ©parer
CAROLINE BRIZARD, FABRICE DEMESSENCE
chances de réussite varient, selon la disci-
pline :danslescollÚgesetlycées,onmanque
de profs en maths, sciences, langues, fran-
çais, dans les écoles, ce sont le Nord ou la
régionparisiennequicherchentdesprofes-
seurs. Les salaires, eux, restent modestes :
1â640 eurosnetparmoispourundĂ©butant.
Devenirenseignantdanslesupérieur,en
revanche, câest une mission quasi impos-
sible.Apeineplusde3â000postes(en2013),
enbaisseréguliÚre.Avec37candidatspour
uneseulechairedemaßtredeconférences.
Se consacrer Ă la recherche pure nâest pas
plusaisé.« AladerniÚrecampagnederecru-
tement,ilyavait307postesĂ pourvoir,pour
8â099 candidats admis Ă concourir, rĂ©sume
IsabelleLongin,adjointeĂ ladirectiondes
ressources humaines du CNRS, avec un
salaire de dĂ©part compris entre 2â200 et
2â600 eurosbrut. »MatthieuRaynal,32ans,
yestentrécommechargéderechercheen
2013. Il travaille sur les catalyseurs, ces
molécules qui accélÚrent les réactions
chimiques. « Jâaime lâidĂ©e de lâaventure
communedutravailenéquipe,delaconfron-
tation. » Il comptabilise une dizaine
dâannĂ©es dâĂ©tudes supĂ©rieures : DUT,
Ensiacet,Ă©coledechimieĂ Toulouse,thĂšse
Ă Strasbourg en alternance ïŹnancĂ©e par
lâInstitutfrançaisduPĂ©trole(IFP)et,enïŹn
deux« post-doc »dansdeslabosà Pariset
Ă Tarragone,enEspagneâŠÂ«Â Ilfautavoirla
foi »,conclut-ilsimplement.
Les entreprises offrent davantage de
perspectives.« LesdiplĂŽmĂ©sdâĂ©colesdâingĂ©-
nieursfontuneconcurrencesévÚreauxtitu-
lairesdethĂšses »,prĂ©vientMohamedHarïŹ,
expert à France Stratégie, service de pros-
pectiverattachéà Matignon.Lachimie,les
sciences humaines recrutent moins de
chercheurs que lâinformatique, le droit,
lâĂ©conomie,lamĂ©caniqueoulâĂ©lectronique.
« Nous encourageons les doctorants Ă ĂȘtre
stratĂšges de leur carriĂšre, Ă regarder ce
quâattendent les entreprises, Ă inïŹĂ©chir leur
parcoursetà travaillerenanglais »,conseille
Vincent Mignotte, prĂ©sident de lâAssocia-
tionBernard-Gregory(ABG).
- 20. 144
LâOBS/N°2621-29/01/2015
SPĂCIAL DIPLĂMES
E
ndécembre, le voyage interplané-
taire de la sonde Rosetta puis
lâatterrissageacrobatiquedurobot
PhilaesurunecomĂšteonttenuen
haleine des millions de Terriens.
UnexploitauquelontĆuvrĂ©dans
lâombre, depuis plusieurs annĂ©es, des
bataillons de techniciens, ingénieurs et
autresscientiïŹquespourmettreaupoint
moteur,fuselageetcalculateursâŠauser-
vice de grands groupes ou de PME. Lâin-
dustrie nâest pas ïŹnie ! Certes, la crise, la
mondialisation sont passées par là ,
dĂ©truisant des pans entiers dâactivitĂ©
mais dâautres rĂ©sistent, conquiĂšrent des
marchés. Et certaines PMI, trÚs dyna-
miques, ont bien du mal Ă attirer des
recrues,mĂ©connuesquâellessontdesĂ©tu-
diants. Câest le cas dâEurope Technolo-
gies, installée dans la région nantaise :
« Nous recherchons des ingénieurs, mais
aussi des techniciens dans de nom-
breuses spécialités », explique Christelle
Boutolleau, directrice du département
Composites.
« Nousavonsungrandnombredepostes
Ă pourvoirdanslesgrandsgroupes,comme
danslesPME,à touslesniveaux :destech-
niciens comme des cadres et des ingé-
nieurs,quecesoiteninnovation,recherche
et développement, production, mainte-
nance, qualitĂ©, logistiqueâŠÂ », conïŹrme
JérÎme Gras, directeur exécutif du cabi-
net Page Personnel. Avec des niveaux de
qualiïŹcation qui ne cessent de sâĂ©lever,
des missions plus complexes : « Nous
voyons de nouveaux métiers apparaßtre
avec des dimensions internationales et
commerciales fortes. Les ingénieurs qui
maĂźtrisent lâanglais sont amenĂ©s Ă gĂ©rer
descontratsetlescahiersdeschargesavec
lessitesdeproductionsituĂ©sĂ lâĂ©tranger. »
En tĂȘte des domaines les plus dyna-
miques, le spatial et lâaĂ©ronautique. Pour
fairefaceĂ descarnetsdecommandessur-
chargés et des cadences de production
LâUSINEĂJOBS
I N D U S T R I E
En manquedetechniciensetde cadres, ce secteur
proposedebellescarriĂšres.En particulier danslâaĂ©ronautique,
lâagroalimentaireetla pharmacie
BĂATRICE GIRARD FRANCK TOMPS
LESMEILLEURSDIPLĂMES
Bac+2/3
DUTgénieindustrieletmaintenance,génieélectrique
etinformatique,productique,mesuresphysiques.
BTSmaintenanceindustrielle,contrĂŽleindustriel
etrégulationautomatique.
Licencesélectronique,informatiqueet
communicationsembarquéesappliquéesauxtransports,
véhiculesélectroniquesetgestiondesautomatismes
(Franche-Comté),gestiondelaqualitéetdurisquedans
lesbioindustries(Pierre-et-Marie-Curie),commercialisation
desbiensetservicesindustriels(Bordeaux),métiers
delamicroélectroniqueetdesmicrosystÚmes(Grenoble),
systÚmesindustrielsautomatisésetmaintenance
(Clermont-I).
Bachelordetechnologie(ArtsetMĂ©tiers,Bordeaux
etChĂąlons-en-Champagne).
Bac+5et6
EcolesdâingĂ©nieursĂ vocationindustrielle
(ArtsetMĂ©tiers,UTC,GrenobleINPâŠ).
MasterscontrÎleetqualité,génieélectrique
etinformatiqueindustrielle(universitédeBretagne-Sud),
formulationetévaluationsensoriellesdes
industriesdesparfums,delacosmĂ©tiqueetdelâaromatique
alimentaire(Versailles-Saint-Quentin),responsabilités
etmanagementqualitédanslesindustriesdesanté
(Bordeaux),mécaniqueetrisquesindustriels(UTTroyes),
alimentation,lait,innovation,management,
nutraceutique(Rennes),ingénieriechimique
etagroalimentaire(Nantes).
infernales,lesdonneursdâordrecherchent
techniciensetingénieursenmaintenance
industrielle, Ă©lectronique, Ă©lectrotech-
nique ou automatisme⊠Scénario quasi
identiquedanslâĂ©nergieetlamĂ©tallurgie :
« NousprĂ©voyons100â000recrutementspar
anjusquâen2025,dont20â000ingĂ©nieurset
27â000 techniciens et agents de maĂźtrise.
Avisauxamateurs,cesbac+2etbac+3,nous
lesaccueillonstous ! »sâexclameFrançoise
Diard, responsable de lâObservatoire des
métiersdelaMétallurgie.
Billel Maati, 26 ans, avec un DUT
génie thermique et énergie et un
diplĂŽme dâingĂ©nieur, nâa pas mis long-
temps Ă sâen apercevoir : embauchĂ© en
septembredernierchezVeritasdansles
vingt-quatre heures qui suivaient lâob-
tention de son diplÎme. « Je réalise des
audits énergétiques pour des bailleurs
sociaux. Câest un mĂ©tier technique avec
beaucoup de missions de terrain mais
aussi du conseil, pour un salaire dâem-
bauche tout Ă fait convenable de
35â000 euros par an », raconte-t-il.
Autres bonnes pioches, les industries
agroalimentaire et pharmaceutique.
Malgré les récentes annonces de plans
sociaux chez SanoïŹ et Pierre Fabre, ce
- 21. 145
LâOBS/N°2621-29/01/2015
SPĂCIAL DIPLĂMES
Manager-née
RACHEL THIBAULT, CHEF DâĂQUIPE FABRICATION CHEZ BONGRAIN
Inscriteenfacdebiologie,passionnĂ©eparlâuniversdeslaiteries,Rachela
conïŹrmĂ©savocationlorsdâunstagedansunefabriquedereblochonpendant
salicence. « JâaidĂ©couvertquâilexistaitundiplĂŽmetrĂšsspĂ©cialisĂ©dansce
domaineetjâaipostulĂ©aumasteralimentation,lait,innovation,management,
nutraceutique(Alimn)cohabilitĂ©parlâagrocampusOuestetlâuniversitĂ©
deRennes-I. »SitĂŽtdiplĂŽmĂ©e,RachelaĂ©tĂ©embauchĂ©ecommechefdâĂ©quipe
parlegroupeBongrain.Duhautdeses23ans,ellemanageuneéquipede
30 personnesetsuperviselafabricationdeplusieursfromages.« Jemâoccupe
dâun atelier de transformation traditionnelle et dâun autre de produits
ultraïŹltrĂ©s. Je veille au respect de toutes les procĂ©dures sur la chaĂźne.
Jâorganise les plannings, je gĂšre des intĂ©rimaires et je fais face aux alĂ©as
de production : ma hantise, câest la panne qui pourrait affecter la qualitĂ©
des produits. Un mĂ©tier sans routine et avec beaucoup dâadrĂ©naline⊠»
dernier secteur a programmĂ© 10â000
recrutements cette année, dont 20%
concerneront les jeunes diplÎmés.
« MĂȘmesilâĂągedâordelâindustriepharma-
ceutiqueestderriĂšrenous,ilrestedebelles
perspectives », assure Pierre Tchoreloff
qui dirige le master responsabilités et
management qualité dans les industries
de santé à Bordeaux. « Chacun de mes
diplÎmés a le choix entre deux ou trois
offresdâemploi. »LesproïŹlsrecherchĂ©s ?
Un peu les mĂȘmes que dans la plupart
des domaines de lâindustrie, des spĂ©cia-
listes production, qualité ou mainte-
nance, mais aussi des data managers
capables dâalimenter et gĂ©rer dâĂ©normes
bases de données.
Mais voilĂ , lâusinene fait guĂšre rĂȘverâŠ
Etpourconstituerleurseffectifs,lesres-
ponsables de formation doivent partir Ă
la pĂȘche aux Ă©tudiants dans les salons.
« Je leur explique quâen venant chez moi
ils pourront apprendre à développer des
applicationspourlestéléphonesportables
ou construire des moteurs de bateaux de
course et que, en plus, ils nâauront pas de
problÚmedechÎmage :tousmesdiplÎmés
sont casés en un mois », raconte, par
exemple, Johann Laurent Ă la tĂȘte du
master génie électrique et informatique
industrielle de Lorient. Les Arts et
MĂ©tiers, prestigieuse Ă©cole dâingĂ©nieurs
vient dâouvrir un bachelor « technolo-
gique » (bac+3), évitant le mot « indus-
triel »...« CâeststrictementlamĂȘmechose,
seulement le mot est plus glamour »,
conïŹe lâun des responsables de lâĂ©cole.
Il est aussi approprié à la réalité des
mĂ©tiers.Ainsi,vĂȘtudâuneblouseblanche,
Ă©quipĂ©delunettesetdâuncasquedepro-
tection, Cyril Vallade supervise les auto-
matismes et pilote les procédés de fabri-
cationdansuneusinedugroupeGuerbet,
spécialisé dans les produits de contraste
pourlâimageriemĂ©dicale.Sursonordina-
teur,desbasesdedonnéesluipermettent
de surveiller les rendements, et les
grandescuvesettuyauxquicontiennent
leprécieuxliquide.IladécrochéunCDI
au sortir de son master en génie élec-
triqueetindustriel,sansmĂȘmepasserpar
la case recherche dâemploi. Il gagne
3â000Â eurosparmoisetespĂšreprogresser
rapidement.Lessalaires,voilĂ undernier
malentendu Ă dissiper. « Si dans lâindus-
trie les bac+5 gagnent moins que dans le
conseil ou la ïŹnance en dĂ©but de carriĂšre,
ils commencent tout de mĂȘme autour de
35â000Â Ă 40â000 euros par an, avec une
bonne perspective dâĂ©volution », insiste
JĂ©rĂŽme Gras.
- 22. LâOBS/N°2621-29/01/2015
146146
LâOBS/N°2621-29/01/2015
D
ans les pays anglo-saxons, on
les appelle les sport scientists. En
France, la dĂ©nomination reste Ă
inventer,maisilsformentdéjà une
corporation bien identiïŹĂ©e. Il y a
Alexandre Marles, «directeur de
la performance» Ă lâOlympique lyonnais.
MartinBuchheit,sonhomologueduPSG,
auteurdepublicationsscientiïŹquesremar-
quĂ©es.OuencorelestroisJulienâDeloire,
Piscione et Robineau â de la FĂ©dĂ©ration
françaisederugby,quipréparentlesjoueurs
du XV de France Ă coups de tests dâeffort
complexes ou de simulateurs de mĂȘlĂ©e.
Tous sont dĂ©tenteurs dâun doctorat en
Staps (sciences et techniques des activités
physiquesetsportives).
Des docteurs en Staps, voilĂ la nou-
veauté.Crééedanslesannées1970,cette
ïŹliĂšre avait pour vocation de former
des enseignants du secondaire. Si le
Capeps (rendu trĂšs abordable par les
embauches massives du gouvernement)
DES RESSOURCES
TRĂS HUMAINES
S P O R T S , S O C I A L
En premiĂšreligne delâanimation socio-Ă©ducative, lessportifs
forméssontdeplusen plusrecherchés
GURVAN LE GUELLEC AĂ ESTELLE BARREYRE Chef
dâĂ©quipe
LOĂC LOUIT, PRĂPARATEUR PHYSIQUE
LoĂŻcLouitsaitquâilfaitpartiedâune
petitecastedeprivilégiés.«Jetravaille
auplushautniveau,avecunsalairede
cadresup,etauprĂšsdegenspartageant
mavisiondumétier.»Atoutjuste
30 ans,cediplĂŽmĂ©dâunmasterStaps
sâoccupedepuislâĂ©tĂ©delaprĂ©paration
physiquedesrugbymenperpignanais.
PourlebachelierES,riennâĂ©tait
pourtantgagnĂ©.«JâĂ©taisunĂ©lĂšve
moyen.JemevoyaisprofdâEPS,avec
le risquedâĂ©chouer.»Etpuisilyaeu
la révélationduplaisirprisà entraßner.
Etunchangementprofonddansson
rapportauxĂ©tudes.LoĂŻcsâestmisĂ lire
énormémentetà repensersoncursus
(deuxannéesdeL3,deuxannées
de M1)pourpouvoirtravailler
en parallĂšle(commeprofdâEPS
vacataire,coachpersonnel,
préparateurphysiquedeclubs
amateursâŠ),Ă©largirsonchampde
compétencesettravaillersesréseaux.
SonprochaindĂ©ïŹÂ :selancerdansune
thÚsededoctorat,pourpréparer
lâavenir.«A45ans,jâauraipeut-ĂȘtre
dâautresenviesetdâautresbesoins.»
continuedâattirer35%desĂ©tudiants,ilne
suffitpasĂ fournirdesemploisauxnom-
breux passionnés qui se dirigent vers la
ïŹliĂšre.SesresponsablessesontdĂ©menĂ©s
pour leur offrir dâautres dĂ©bouchĂ©s.
Depuis 2004, ils peuvent aussi encadrer
desactivitéssportivesendehorsducadre
scolaire,oubienopterpourdenombreux
masters professionnels, Ă bac+5, menant
Ă des carriĂšres universitaires ou, pour-
quoi pas, à des postes de préparateurs
physiques auprĂšs des stars du ballon
ovaleouduballonrond.« Ilfauttoutefois
rester prudent, souligne LoĂŻc Louit,
chargé de cours à Toulouse et prépara-
teurphysiqueduclubderugbydePerpi-
gnan(voirencadré).Lesstructuressuscep-
tibles dâembaucher des proïŹls comme le
mien sont peu nombreuses. Trente clubs
pros,lafédération,etlescentresdeforma-
tion. Soit 200 jobs tout au plus. »
Les effectifs en Staps atteignent des
hautshistoriques(53000Ă©tudiants,dont
23000 en premiÚre année), mais les
diplĂŽmĂ©ssâinsĂšrentplutĂŽtbien.Seulhic :
des premiers emplois souvent précaires
etsous-payés(25%detempspartiel,dont
beaucoup de saisonniers, et 1400 euros
net de salaire moyen trois ans aprĂšs lâob-
tention de la licence). « Nous sommes
concurrencéspardescandidatspossédant
des brevets dâĂ©ducateurs sportifs dĂ©livrĂ©s
parlaministredelaJeunesseetdesSports
[formations payantes de 800Â heures
accessibles Ă bac+0, NDLR], explique
LaurentBeauvais,leprĂ©sidentdelâAsso-
ciation nationale des Etudiants en Staps.
Les directeurs de structure sont souvent
issusdecesformationsetpeuventnourrir
desprĂ©jugĂ©sĂ notreĂ©gardâ:tropchers,trop
intellos, trop généralistes. »
Autres pistes, les masters en manage-
mentsportifâventedâarticlesdesport,ges-
tion dâactivitĂ©s de loisirs ou dâĂ©vĂ©nements
sportifs â ou encore lâactivitĂ© physique
adaptéeetsanté(Apas).«Depuisquelques
années, le monde médical a pris conscience
decequenouspouvionsluiapporter»,note
Didier DeligniÚres, le président de la
ConférencedesDoyensetDirecteursStaps
(C3D).Descentresdetraitementducancer
auxmaisonsderetraite,lademandedâen-
traĂźneurssportifsneïŹĂ©chitpas.
De mĂȘme, les diplĂŽmĂ©s du social, Ă©du-
cateurs ou assistants sociaux sont atten-
dus tant sur le terrain que dans lâenca-
drement de structures, un peu partout
en France.
LESMEILLEURSDIPLĂMES
Bac+2/3
BTSĂ©conomiesocialeetfamiliale,serviceetprestation
sanitaireetsocial.
DUTcarriĂšressociales.
Licencetravailsocialetconduitedeprojets(Paris-13),
coordinateursdeservicegérontologique(Grenoble,
Provence),responsabledeservicesdâaccueildelapetite
enfance(Aurillac,Aix-Marseille),managementdusport
(notammentNice),métiersdelaforme(Toulouse-3,Lille2).
DiplĂŽmesdâEtatdâassistantdeservicesocial,dâĂ©ducateur
spécialisé.
Bac+5
Masterssportsetsanté(Paris-Descartes,
Montpellier-1,Rennes-2),sportettourisme(Chambéry,
Poitiers,Grenoble,Lyon-2,Toulouse-3),gestiondes
Ă©tablissementssanitairesetsociaux(Aix-Marseille),
managementdesorganisationsdesanté(IAE
de Pau-Bayonne).
SPĂCIAL DIPLĂMES
- 23. LâOBS/N°2621-29/01/2015
147147SPĂCIAL DIPLĂMES
LESMEILLEURSDIPLĂMES
Bac+2ou3
BTSetDUTcommerciaux,licencescommerceenligne
(UBS,Distrisup),commercialisationdesbiensetservices
industriels(Bordeaux),commercegestionnaire
import-export(universitéduMaine,LeMans),bachelors.
Bac+5
Ecolesdecommerce,InstitutduCommerceetdela
Distribution(ICDParisetToulouse),IMDD(Lille-II),masters
decommerceinternational,stratégiecommercialeet
politiquedenégociation(Paris-I),distributionetrelation
client(Paris-IXDauphine).
P
eut-ĂȘtre parce quâils touchent Ă
lâargent, toujours un peu tabou
danslapsychéfrançaise,lesmétiers
de la vente restent entachĂ©s dâune
imageunpeucheap.Pasassezintel-
lectuels, pas assez glamour. Un
injuste clichĂ© qui, aujourdâhui encore,
décourage les vocations. Dommage, car,
danslagrisailledumarchĂ©delâemploi,pour
lescommerciaux,enrevanche,lesvoyants
sontauvertâ:«PrĂšsdâunquartdesentreprises
interrogées dans notre baromÚtre prévoient
dâenrecrutercetteannĂ©e»,serĂ©jouitVincent
Caltabellotta, directeur de lâObservatoire
permanent de la Fonction commerciale.
AÂ la tĂȘte du cabinet CCLD Recrutement,
Lionel Deshors décrit lui aussi un marché
porteur. «Entre turnover et volonté de
gagner des parts de marché, les entreprises
recrutentetpeinentmĂȘmeparfoisĂ trouver
descandidatsâŠÂ»
Etceuxquisesententtailléspourlecos-
tumeenproïŹtent.CommeMaximeTissot.
DiplĂŽmĂ© en 2014 du master de lâIMMD,
Ă©cole interne de lâuniversitĂ© Lille-II, il est
recruté en CDI comme chef de produit
junior pour une enseigne de mode avant
mĂȘme la ïŹn de ses Ă©tudes. «Jâanalyse les
ventes de la collection homme au quotidien
pour ajuster au mieux lâimplantation des
LEBUSINESS
DâABORD
C O M M E R C E , V E N T E
Cesmétiersinjustementsnobéspermettentde mener
de belles carriĂšres, si on en a le tempĂ©ramentâŠ
BĂATRICE GIRARD NICOLAS MATULA
Vendeur
en ligne
SĂBASTIEN COCHĂ, COMMERCIAL
SébastienCochéestunvendeur,un
vraiâ!«Jâaitoujoursvoulutravailler
danslecommerceâ:vendre,fairedu
chiffredâaffaires,analyserlesmargesâŠ
et,pourquoipasâ?,unjourcrĂ©erma
boĂźte.»BacSenpoche,ilsâinscrit
doncenDUTtechdeco.«Messtages
endistributionmâontconïŹrmĂ©queje
nevoulaispasĂȘtrechefderayon.Je
prĂ©fĂšretravaillerdanslâe-commerce,
carpourmoicâestlâavenir.»Direction
Vannes,oĂčlalicenceprocommerce
enligneaboutitĂ uneembaucheparle
siteLyophilise.com,sociétédevente
derepaslyophilisésetsousvidepour
sportifsetrandonneurs.«BasĂ©sĂ
Lorient,nousfournissonsnotamment
touslesskippeursdesgrandescourses.
MonjobconsisteĂ boosterlesventes,
eninstallantdesbanniĂšressurle
site,enproposantdespromotions,en
multipliantlesmailingsclients,les
campagnessurlesréseauxsociaux.
Monobjectifestatteintâ:jâassimiletous
lesrouagesdelastratégiecommerciale
etjegagne2000eurosparmois.»B. G.
de lâĂ©nergie et des nerfs solides, pour face
aux objectifs et garder le moral en toutes
circonstances.
Nombreuses sont les entreprises qui
recherchent des jeunes Ă bac +2/3 pour
remplir leurs carnets de commandes ou
gérer leur clientÚle comme les banques
« avec des salaires entre 25â000 et
30â000euros brut par an», souligne Lionel
Deshors.Expérienceduterrainetmaßtrise
deslanguesétrangÚresrendenteneffetles
candidats totalement bankable aux yeux
des recruteurs. Comme les diplÎmés de la
licence pro gestionnaire import-export de
lâuniversitĂ©duMaine,auMans,quipassent
plusieurs mois au Royaume-Uni pour
menerunemissionexport.«Untiersdâentre
euxdécrochentleurpremierjobsurplaceet
nâont aucune envie de revenir», signale
Michel Frankel, responsable de la ïŹliĂšre.
Danslessociétésdeservicesinformatiques
ou dâingĂ©nierie industrielle, les ingĂ©nieurs
commerciaux«dĂ©butentĂ 35â000eurosbrut
annuels, qui grimpent facilement Ă
45â000euros, variables comprises», estime
LionelDeshors.RiendâunjobaurabaisâŠ
rĂ©fĂ©rencesenboutique.CâestĂ lafoisuntra-
vail dâĂ©quipe et stratĂ©gique, que jâapprĂ©cie
particuliĂšrement.»DesmĂ©tiersoĂčperson-
nalité et autonomie comptent au moins
autant que le diplĂŽme, pointe lâObserva-
toire.LecocktailgagnantpourrĂ©ussirâ?Une
bonne dose de psychologie et dâĂ©coute
âvendre, câest souvent avant tout com-
prendreceuxquelâonsouhaiteconvaincreâ,
- 24. LâOBS/N°2621-29/01/2015LâOBS/N°2621-29/01/2015
M
ieux valait ne pas ĂȘtre
terrassé par un gros rhume
lorsdesfĂȘtesdeïŹndâannĂ©eâŠ
Ulcérésparleprojetdeloide
Marisol Touraine, des cen-
tainesdegénéralistesavaient
baissélerideaudeleurcabinet.PlustÎt,
les pharmaciens, eux, dĂ©ïŹlaient aux
cÎtésdesdentistescontrelaréformedes
professions réglementées. Quant aux
sages-femmes, elles sâenlisaient dans
unegrĂšvesansïŹnpourlarevalorisation
de leur statut. Ce blues des blouses
blanchesnedevraitpourtantpasrefroi-
dir les vocations. Les lycéens trouvent
mille attraits aux métiers de la santé,
BESOINDE sOINSâ
S A N T Ă
Emploisgarantisdansla plupart desmétiersde lasantéà condition
deréussir desconcourstrÚscourus
BĂRĂNICE ROCFORT-GIOVANNI ROMAIN LAFABRĂGUE/ANDIA
synonymes, Ă leurs yeux, de prestige, de
revenusattractifsetdesĂ©curitĂ©delâem-
ploi dans un contexte de crise perpé-
tuelle. Non sans raison.
Sans doute, tout nâest pas rose pour
les médecins, mais ces métiers, utiles
sâil en est, offrent encore des perspec-
tives attrayantes. Les généralistes,
devenus une denrée rare, sont chassés
par certaines villes ou rĂ©gions, prĂȘtes Ă
ïŹnancer leurs Ă©tudes contre la pro-
messe dâune installation, comme en
SaĂŽne-et-Loire. Consultations, visites Ă
domicile dans un rayon de 20âkilo-
mĂštres, semaines de 50Â heures, sans
compter lâadministratif, Franck Grenot
ne chĂŽme pas mais il est raviâ: « Jâai tou-
jours voulu ĂȘtre gĂ©nĂ©raliste dans une
zone semi-rurale. » Et on ne se les dis-
pute pas quâĂ la campagne. A Paris,
lâOrdre des MĂ©decins sâinquiĂšte dâune
chute de 30% des effectifs en dix ans.
Quant Ă ceux que rebutent les semaines
de 57 heures des médecins installés en
libĂ©ral, ils peuvent viser le salariat, Ă
lâEducation nationale, dans les maisons
de retraite, les maisons de convales-
cence, les labos pharmaceutiquesâŠ
Concernant les spécialistes, ils sont
attendusdansleshĂŽpitauxmaisaussien
libĂ©ral,pourpeuquâilsciblentdeszones
pastropsaturĂ©esdansleurdomaineâ:on
- 25. LâOBS/N°2621-29/01/2015
149149SPĂCIAL DIPLĂMES
Donneuse
devieMANON RISDORFER, SAGE-FEMME
«CequimeplaĂźtleplus,câest
lâimmenseconïŹancequelesfemmes
placentenmoi»,expliqueManon
Risdorfer.SavocationnâapasĂ©tĂ©
Ă©moussĂ©e,maislorsquâelleest
arrivĂ©eauboutdesesĂ©tudesĂ
Clermont-Ferrand,enjuindernier,
Manonaeuunmoment
dâinquiĂ©tudeâ:«Jâavaispeurdâavoir
faittoutçapourrien.Lesderniers
moissontstressants.Et,dans
lâensemble,lecursusestultra-
exigeant.»LesjeunesdiplÎmés,qui
ontencorebesoindâĂȘtreencadrĂ©s
paruneéquipeà leursdébuts,
bataillentpourtrouveruneplaceĂ
lâhĂŽpital.«JâaidĂ»envoyerbeaucoup
deCV,passerplusieursentretiens.
JâaiïŹnalementdĂ©crochĂ©uncontrat
detroismoisĂ lâhĂŽpitaldeMoulins,
oĂčjâavaisdĂ©jĂ faitunstage.»
Aujourdâhui,Manonexercedansun
cabinetĂ Vichy,oĂčelleremplace
unecollÚgueencongématernité
etsuitlesgrossessesnon
pathologiquesdeboutenbout,
pourenviron2â000Â eurosparmois.
Enpharmacie,lasélectivitéestunpeu
moins forte. Mais Ă peine. David
Ruczkal, prĂ©sident de lâAssociation
nationaledesEtudiantsenPharmaciede
France (ANEPF), en quatriĂšme annĂ©e Ă
Lille, prĂ©vientâ: « DĂšs le lycĂ©e, il faut
acquérirdesméthodesdetravail.Ensuite,
on doit réviser réguliÚrement et relier les
différents cours entre eux. » Là aussi, les
perspectives restent bonnes. Oui, les
officines connaissent des difficultés et
ont vu chuter leur chiffre dâaffaires
depuis quelques années, mais le revenu
net mensuel des pharmaciens atteint
tout de mĂȘme 7â671 euros. Un montant
lĂ©gĂšrement supĂ©rieur Ă celui quâob-
tiennentlesmédecinsspécialistes,selon
une Ă©tude de lâInspection gĂ©nĂ©rale des
Finances.François-LoïcPichard,30ans,
pharmacien, vient dâouvrir une officine
à Angers aprÚs cinq ans passés au sein
du service du marketing du laboratoire
Upsa.Ilexpliqueâ:« Unpharmaciennâest
pas un distributeur de médicaments. De
nombreux patients viennent nous voir
avantmĂȘmedâavoirconsultĂ©unmĂ©decin.
On doit ĂȘtre Ă lâĂ©coute et pĂ©dagogue. Et il
faut aimer travailler en équipe. »
Le paramĂ©dical aussi fait rĂȘver. Les
concours de kinĂ©, pris dâassaut, sont les
plusrecherchés,avecdetoutpetitstaux
de réussite, autour de 5% à peine, bac S
indispensable. Suivent les Instituts de
FormationenSoinsinïŹrmiers.LapĂ©nu-
riedâinïŹrmiĂšresdecesderniĂšresannĂ©es
a suscitĂ© un ïŹux de vocations. Mais,
attention, les épreuves récemment
réformées sont plus exigeantes. Avec
10% de reçus en moyenne. Et gare aux
dĂ©sillusions. « Ce nâest plus le plein-
emploi comme il y a quatre ou cinq ans.
Lesétablissementsdesantéfontfaceà des
restrictions de budget, constate LoĂŻc
Massardier, président de la Fédération
nationale des Etudiants en Soins inïŹr-
miers (FNESI). Et, peu Ă peu, la prise en
charge des maladies chroniques Ă lâhĂŽpi-
tal va se rĂ©duire. LâactivitĂ© des inïŹrmiers
vadoncsedéplacerà domicile. »Résultat,
on nâest plus assurĂ© dâĂȘtre reçu Ă bras
ouverts dans les hÎpitaux. Ainsi Gaël,
diplĂŽmĂ© en 2014, raconteâ: « A la ïŹn de
mes Ă©tudes, on ne me proposait que des
postesdâaide-soignant.JâaiïŹniparsauter
sur la premiĂšre place qui sâest prĂ©sentĂ©eâ:
un hĂŽpital cherchait quelquâun pour tra-
vailler de jour dans un service dâoncolo-
gie. » En libéral, il ne faut pas avoir peur
des journées à rallonge et des tournées,
mais les besoins sont là , et les rémuné-
rations, un peu plus élevées.
court aprĂšs les ophtalmos, les psy-
chiatres,lespĂ©diatresâŠCâestlacompen-
sation pour les carabins qui en ont bavé
durantunmarathondeneufĂ treizeans
dâĂ©tudesâ: Ă lâarrivĂ©e, on se les arrache.
PourdesrevenustrĂšsvariablesselonles
spĂ©cialitĂ©s,maisdanslâensembleconfor-
tables.De3â600Â eurosmensuelsenviron
pour les mĂ©decins remplaçants Ă
quelque 16â000 euros pour les anesthĂ©-
sistes en libéral.
Aussi, sâengager dans un long cursus
mĂȘlant enseignements thĂ©oriques et
stages pratiques nâeffraie pas les jeunes
bacheliers. Plus nombreux tous les ans
Ă sâinscrire en Paces â 58â000 selon les
derniers chiffres. Une premiÚre année
communeauxétudesdesantéquimÚne
dĂ©sormais aussi bien Ă mĂ©decine quâĂ
pharma ou aux ïŹliĂšres dentaire et de
sage-femme et Ă leurs redoutables
concours.AlâarrivĂ©e,deraresĂ©lus.Ainsi,
Ă la rentrĂ©e 2015, seuls 7â497 Ă©tudiants
continueront en deuxiÚme année de
mĂ©decine, 3â097 en pharmacie, 1â198 en
dentaire et 1â011 en maĂŻeutique.
Le concours ne rĂ©ussit quâaux bache-
liers scientiïŹques trĂšs motivĂ©s et sco-
laires, car câest du bachotage pur et dur.
« LapremiĂšreannĂ©e,ilnâyapasdesecret,
câest du par cĆur, explique Rodolphe
Pellet, vice-président des études médi-
cales de lâAssociation nationale des
Etudiants en MĂ©decine de France
(ANEMF), en quatriÚme année à Lyon.
Mais il faut aussi apprendre à se ména-
ger.Ceuxquinedormentquetroisheures
par nuit nâont aucune chance. » Lui croit
beaucoup aux vertus du tutorat dis-
pensépardesétudiantsdedeuxiÚmeou
troisiÚme année, une alternative gra-
tuite aux coûteuses prépas privées.
Autre possibilitĂ©, se tourner vers lâune
des sept universités qui expérimentent
dâautres modes de sĂ©lection (Angers,
Paris-V, Paris-VII, Paris-XIII, Rouen,
Saint-EtienneetStrasbourg),misantsur
lâoral et des parcours adaptĂ©s qui per-
mettent Ă leurs Ă©tudiants de ne pas
perdredeuxansencasdâĂ©chec,carilest
bien rare de décrocher le concours du
premier coup.
- 26. LâOBS/N°2621-29/01/2015
F
in 2014, Sony Pictures voyait ses
mails les plus conïŹdentiels Ă©talĂ©s
sur la place publique par des
piratesinformatiques.Poursortir
decepĂ©trin,laïŹlialecinĂ©madela
multinationale a aussitÎt engagé
Judy Smith. Une experte en relations
publiquessicĂ©lĂšbrequâelleainspirĂ©une
héroïne de feuilleton télé. Oui, les pros
de la pub et de la com sont aujourdâhui
stratĂ©giques pour les entreprises. DâoĂč
une bonne tenue des embauches.
« 5â000 jeunes diplĂŽmĂ©s devraient ĂȘtre
recrutés en 2015 dans les agences et les
régiesliéesà lacommunication »,indique
ainsi Vincent Leclabart, président de
PROFESSION
STRATĂGE
P U B L I C I T Ă , C O M M U N I C A T I O N
Lâimageestaujourdâhuile nerfde la guerrepour lesentreprises.
Maisla compĂ©tition faitragedansle secteurâŠ
CAROLINE FRANC QUENTIN HOUDAS
Créatrice
de tendances
PAULINE, DIRECTRICE
DE PRODUCTION
Paulineestentréeà Sciences-Po
RennesaveclâidĂ©ededevenir
journaliste.« JâaiĂ©tĂ©assezvite
découragéeparlesperspectives. »Elle
optedoncpourlacommunication,
« uneautrefaçondetravaillerdansles
médias ».Elledécrocheunstagechez
GlamMedia,unerégieaméricainequi
lâembauchedanslafoulĂ©e.Unanplus
tard,saresponsablelancesapropre
structure :TalentAgencyetlui
proposeunposte.« Jemâoccupedes
relationsentrenosâtalentsâ,
spécialistespointusdestendancesdans
leurdomaine,etlesmarquesqui
souhaitentcollaboreraveceux,viades
campagnesdepuboudusponsoring. »
Unmétierquiexige,soulignePauline,
« delapolyvalence,uncertainespritde
synthÚsemaisaussidelarapidité,pour
collerauxattentesdechacun ».
Dâailleurs,elleestdĂ©jĂ prĂȘteĂ rebondir.
« LemĂ©tierquejâexerceaujourdâhui
nâexistaitpasilyaquelquesannĂ©eset
changetouslessixmois.Ilfautsavoir
sâadapter.Maiscâestpassionnant.»
lâAssociation des Agences-Conseils en
Communication (AACC), dirigeant de
lâagence Australie. Mais pour trouver sa
place au soleil dans ce secteur exigeant,
mieux vaut un diplĂŽme pointu, comme
SupdePub,ouencorelesGobelinspour
lescréatifs.Leslicencesencommunica-
tion sont apprĂ©ciĂ©es, mais pas de proïŹl
type.PierreOrlacâh,directeurassociĂ©du
Groupe Cerise qui prĂ©voit dâintĂ©grer
40 personnes en 2015, explique : « Nos
recrues viennent dâuniversitĂ©s, de busi-
nessschoolsoudeSciences-Po.MaĂźtriser
lesrĂ©seauxsociaux,ĂȘtrecapabledepasser
trĂšs vite dâun support Ă un autre, savoir
écrire, construire un discours cohérent
sont des prérequis. » Déborah Sohn,
28Â ans, assistante marketing et commu-
nication dans un groupe dâĂ©dition sco-
laire sâest heurtĂ©e « aux rĂ©alitĂ©s du mar-
ché » aprĂšs lâobtention dâun master en
marketing et gestion dâĂ©vĂ©nements Ă
lâEM Strasbourg, une Ă©cole pourtant
rĂ©putĂ©e.« Ilmâafallupresqueunanpour
trouver. » Ses missionsâ? Elle rĂ©dige des
communiqués de presse, des plaquettes
LESMEILLEURSDIPLĂMES
Mastersencommunication(Paris-I,Dauphine,
Celsa,Sciences-Po).
IEPParisetprovince.
MastÚresspécialisés.
Iscom(communicationetcréationnumérique)
Parisetprovince.
SupdePub.
etautressupports,répondauxquestions
des journalistes, gĂšre le site internet de
lâentreprise. « Les frontiĂšres entre les
métiers sont de plus en plus poreuses. Il
faut pouvoir sâadapter trĂšs vite Ă toutes
les demandes », confirme Vincent
Leclabart. Les salaires sont modestes,
autourde2â300Â eurosbrutĂ lâembauche
selonlâAACC,« maispeuventgrimperau
ïŹl de la carriĂšre », assure Pierre Orlacâh.
Surtout,promettentlesdeuxchefsdâen-
treprise, les perspectives dâĂ©volution
sont nombreuses, tant les métiers
changentaugrédesinnovationstechno-
logiques. Morgan Min et Emeline Le
Saout, diplĂŽmĂ©es dâun master en admi-
nistration et gestion des entreprises de
lâuniversitĂ© de Versailles, ont dĂ©cidĂ© de
créer leur propre agence de relations
presse, Comme une bavarde. « AprÚs
trois ans Ă travailler pour dâautres, nous
avions envie dâinventer notre entreprise
idĂ©ale, oĂč la hiĂ©rarchie ne serait pas un
obstacleà lacréativité.Uneaventurepas-
sionnante, ou pasâŠ, un jour ne ressemble
jamais Ă lâautre. »
- 27. 151
LâOBS/N°2621-29/01/2015
SPĂCIAL DIPLĂMES
L
esĂ©tudiantsrĂȘventtourismeethori-
zonslointains,lemarchéleurrépond
hĂŽtellerieetrestauration.Avec80%
des emplois niveau CAP ou bac, et
seulement 15% niveau BTS ou
licence, 4% niveau master, selon
lâInstitut français du Tourisme. Travailler
danscesecteur,câestavanttoutsemettreau
servicedesvoyageurs,dansunesallederes-
taurant,unhĂŽtel,unofficedetourismeou
encore vendre des vols et séjours, le plus
souvent en ligne, devant un Ă©cran ou un
téléphone.Encuisine,leCAPrestelaréfé-
rence. « Jâai deux diplĂŽmes, le bac dâeau
chaude et celui dâeau froide », plaisantait
ainsi le chef Bernard Loiseau. « 40% des
patrons dans lâhĂŽtellerie ont au maximum
unCAP »,rappelleLaurentDucĂ lâUnion
desMĂ©tiersetdesIndustriesdelâHĂŽtelle-
rie. Mais les temps changent. De grandes
chaĂźnes internationales Ă©mergent.
Friandesdebacheliersprofessionnels,de
bac+2ou3,souventformésenalternance.
« Unebonnefaçondetestersesenviespro-
fessionnelles,constateGrégoireMetton,en
BTS responsable hébergement et récep-
tionniste dans un Ibis parisien. JâĂ©tais
attirĂ©parlacuisine,maissurleterrain,jâai
adoré la réception, les relations avec les
clients, le plaisir de leur donner une bonne
image. » Accor, son employeur, accueille
ainsi 300Â jeunes en alternance chaque
année, 60% sont ensuite embauchés.
« Lâavantagedâunegrandestructure,câestque
LEBONACCUEIL
H Ă T E L L E R I E , T O U R I S M E , R E S T A U R A T I O N
Pour recevoir lesvoyageursdu mondeentier, le secteur embauche
Ă touslesniveauxetdansde nombreuxpays
STĂPHANIE CONDIS XAVIER ROMEDER
Master chef
MARK SAINT-JULIEN, DIRECTEUR DE RESTAURATION
MarkaorientĂ©toutsonparcoursverslâhĂŽtellerie,sapassiondepuislâenfance,
carsamĂšreatravaillĂ©dansdegrandshĂŽtelsparisiens :« JâaicommencĂ©parune
licencedâĂ©conomieetgestionenanglaisĂ Paris-PanthĂ©on-Sorbonne,pouravoir
unevisionglobaleetthĂ©orique.AvecdesstagespuisunbreakdanslâhĂŽtellerie :
pendantunan,jâaiĂ©tĂ©responsablerelationclientĂšleauSoïŹtelScribe,Ă Paris. »
ParcoursquiluiaouvertlesportesduprestigieuxMBAIMHIdelâEssec.
« Uncursusenanglais,généraliste,stratégique,pluridisciplinairemaisaussi
trĂšspratique.JâaioptĂ©pourlâalternance,entantquechefdeprojeten
dĂ©veloppementhĂŽtelier,pendantdeuxans,ausiĂšgedâAccorquiapayĂ©
maformation. »EngagĂ©,iloccupeaujourdâhuiunpostedeterrain :directeur
derestaurationĂ lâhĂŽtelLeRoiRenĂ©dâAix-en-Provence.« Jâaimelecontact
avecdesclientsdumondeentier,uneéquipeelleaussiinternationale.
CâestaussiunmĂ©tierfaitdebeaucoupdâimprĂ©vusâŠÂ»
LESMEILLEURSDIPLĂMES
Bac+2ou3
BTShĂŽtellerie,restauration,tourisme.
LicenceprorestaurationgastronomiqueĂ vocation
internationale,à Cergy,Ecolefrançaisedegastronomie
Ferrandi.
EcoledeSavignac; InstitutPaul-Bocuse; Ă©coles
hĂŽteliĂšres.
Bac+4ou5
Esthua(Angers),IAEdeSavoie,LaRochelleBusiness
SchoolofTourism,MBAIMHIdelâEssec(Cergy-Pontoise)
etMBAdelâEscaet(Aix-en-Provence).
lâonpeutpasserdâuneenseigneĂ lâautre,dâun
mĂ©tier Ă lâautre », souligne Bruno Croiset,
directeur emploi et conditions de travail.
OnpeutytracerdebellescarriĂšres,Ă lâinter-
national.ValérieBisch-Lamson,présidente
de Tovalea, cabinet spécialisé explique :
« Marriott, Hilton ou Hyatt sélectionnent
desstagiairespourpasser,pendantunan,par
touslesdĂ©partementsdâunmĂȘmehĂŽtel.Avec
une embauche à la clé. » « Un domaine trÚs
demandéparlesjeunes,maisdifficileà inté-
grer, prévient Nora Toussaint, directrice
dâĂ©tudesdelalicenceartsettechniquesde
lâhĂŽtellerie de luxe Ă lâIAE de Nice. Cinq
entretiens sont parfois nécessaires pour
décrocherunstage.Maiscetteexpérienceest
une carte de visite qui ouvre beaucoup de
portes. »Onpeutaussisehisserdirectement
à des postes de managers « avec de solides
connaissances en gestion-management et
une bonne expérience de terrain », précise
DominiqueRĂ©au-DietĂ LaRochelleBusi-
ness School of Tourism. « Nos étudiants
deviennentconseillersenstratégiedigitaleou
responsables de marchĂ©, chargĂ©s dâanalyser
la conjoncture hĂŽteliĂšre et dâoptimiser les
ventes », note Nicolas Graf, directeur du
MBA IMHI (Hospitality Management) Ă
lâEssec.
- 28. LâOBS/N°2621-29/01/2015LâOBS/N°2621-29/01/2015
M
oinsde300â000logementsont
Ă©tĂ© construits en 2014, câest le
chiffre le plus bas depuis
quinze ans. «Une crise histo-
rique », constate, morose, la
Fédération nationale des Tra-
vaux publics. Mais la crise nâempĂȘche pas
les embauches. Les entreprises doivent
toujours rĂ©pondre aux appels dâoffres et
compenser de nombreux départs à la
retraite. Des chantiers de plus en plus
complexes,avecdesprixetdesdélaisplus
queserrés,rendentlemanagementdeter-
rain capital, et les jeunes diplÎmés sont
appelĂ©s Ă la rescousse. MĂȘme si les plans
dâembauche sont eux aussi Ă la baisse, le
BTPprĂ©voyaittoutdemĂȘme4â000recru-
tements de cadres en 2014. Et cette année
Bouygues Construction doit engager
400 débutants, à partir de bac+2. Vinci
entre600et900,pourlâessentieldeschefs
dechantier,conducteursdetravaux,ingé-
nieurs dâĂ©tudes ou encore des chargĂ©s
dâaffaires en dĂ©veloppement immobilier.
TrĂšs apprĂ©ciĂ©s, ces ingĂ©nieurs dâaffaires,
avec une double formation technique et
commerciale, sont Ă mĂȘme de nĂ©gocier
LENIVEAUMONTE
B T P
LebĂątimentrecrutemoins,maissur deschantiersdevenusplus
complexeslesingénieursetlestechniciensont toujoursla cote
STĂPHANIE CONDIS BRUNO COUTIER
Homme
de terrain
PIERRE BIZARD, MAĂTRE DâĆUVRE
SurleschantiersdĂšssonenfance,
entredesparentsquiaimaient
Ă retaperdesmaisonsetunoncle
menuisier,PierreBizardsâestvite
décidépourlebùtimentpendantses
Ă©tudesdâingĂ©nieurĂ Polytech
OrlĂ©ans.«JâaiterminĂ©parunstage
deconducteurdetravauxchez
BouyguesConstruction.Maisles
embauchesétaientgeléesfaute
dâactivitĂ©.»Lâoccasiondese
questionnersurcequiluiplaĂźt
vraimentâ:«JemesuislaissĂ©letemps
delarĂ©ïŹexionetjâaicherchĂ©un
emploisurlesrĂ©seauxsociaux,lâApec,
etc.»UnepetitesociĂ©tĂ©delâEssonne,
SDIngĂ©nierie,leconvaincâ:«Dans
unePME,jâaiplusderesponsabilitĂ©s,
ilyamoinsdehiérarchie,jetravaille
directementavecleclient,surle
terrain.»Ilpilotelestravaux,assure
lesuividuplanning,vĂ©riïŹeplans,
devisetfacturesâŠilsavoureâ:«Jene
suispasenfermédansunbureau
dâĂ©tudes,lesprojetsprennentforme
sousmesyeux.»
LESMEILLEURSDIPLĂMES
Bac+2ou3
BTSbĂątiment,Ă©conomiedelaconstruction,
professionsimmobiliĂšresoufluides-Ă©nergies-
environnements.
DUTgéniecivil-constructiondurable.
Licenceproconduitedetravaux,gestiondupatrimoine.
Bac+5
EcolesdâingĂ©nieurs(ESTP,Ensam,Insa,ESME-Sudria,
Mines,PontsetChaussées,Ensiate).
MastersgĂ©niecivil,solsetrĂ©seauxurbainâ;master
enamĂ©nagementetpromotionimmobiliĂšredelâEspi.
MastÚrespécialiségéniecivileuropéendesPonts
etChaussées.
avec les clients et les banques et de décro-
cherdes appels dâoffres.Ou biendes tech-
niciens et ingénieurs études de prix ou
Ă©tudes techniques, comme Mary-Ann
Plouvin chez Eiffage dans les Pyrénées-
Orientales. Cette jeune ingénieure en
travaux publics chiffre le coût de travaux
routiers,delasimplerueĂ laquatre-voies.
«Ado, je voulais devenir architecte, urba-
niste,jâavaisenviedeparticiperĂ lâembellis-
sementdenoslieuxdevie.Enrencontrantdes
architectes, jâai compris quâil me fallait un
métier plus technique, avec davantage de
calcul et qui se vive sur le terrain », raconte
cettebrunedynamiqueausourireconïŹant.
Danscesecteurassezmacho,ilarrivequâon
laprennepourlasecrĂ©taireâŠMaisgrĂąceĂ
sondiplĂŽmedâingĂ©nieurdesArtsetMĂ©tiers,
Mary-AnnsesentsĂ»redâelleâ:« Dâautantque
pendant mes trois ans de formation, jâai pu
occupertouslespostessurunchantier.»Ega-
lementrecherchés,lestechniciensetingé-
nieurs en performance énergétique. «Les
grandsgroupescréentdesdépartementsser-
vices, trĂšs porteurs, pour sâoccuper de la
maintenance,maisaussidelaclimatisation,
la ventilation-chauffage, car les normes se
multiplient», explique FrédéricRei, direc-
teurseniorchezPagePersonnel.
A noter enïŹn, la professionnalisation
de lâadministration de biens. Les syndics
etgestionnairesdâappartementsoucom-
merces réclament désormais une solide
formation, remarque Isabelle Favre,
directrice acadĂ©mique de lâEcole supĂ©-
rieure des Professions immobiliĂšres
(Espi), « en raison notamment de régle-
mentations plus complexes ».