Pour le premier article de cette rubrique, nous avons écouté l’émission matinale du 20 février 2013 sur France culture, consacrée à un débat sur « la société est-elle menacée par le burn-out ? ». sur le plateau , Danièle lLnhart, sociologue du travail et directrice de recherche au cnrs, en discute avec Pascal Chabot, philosophe à l’ihecs Bruxelles. Le burn-out est décrit comme une pathologie de civilisation. Tout comme le XVIIIeme siècle était le siècle de la mélancolie, le nôtre serait celui du burn-out. Cet épuisement psychique, qualifié d’autoconsumation, n’est pas un trouble individuel n’affectant que les personnes mal adaptées au système ou trop dévouées, ne sachant pas mettre des limites à leur investissement professionnel, mais est plutôt le fait de certaines tendances de notre société comme le culte de la performance individuelle, celui de la vitesse ou de la connexion permanente. Les nouvelles technologies imposent leur temporalité à l'Homme qui finit par y perdre le sens de son travail et de son existence. Il ressent alors un fort sentiment d’incompétence et de stress ingérable. Touchant beaucoup les métiers d’aide et les employés perfection nistes, le burn-out reflète le conflit de valeurs entre les règles de l’art, la recherche de qualité et la rapidité performante. C’est un affrontement entre le « travail réel » de Christophe Dejours et Yves Clôt, et le « travail prescrit », le « bon travail » et ce qui est attendu. C’est l’isolement total. C’est « mettre en jeu sa vie » dans son travail. reseauprosante.fr