Article publié dans le numéro 120 d'octobre 2010 de la revue SIG la Lettre http://www.sig-la-lettre.com

1. Miguel Montesinos, directeur technique le développement personnel et le but de
RENCONTRE de Prodevelop, décrit différents modèles l’activité. Il n’est plus seulement question
Open source économiques présents dans d’appât du gain. La motivation d’une
l’écosystème “FOSS4G” : prestation de personne à contribuer à un projet (open
Les NéoGéos services autour d’un logiciel dont le code source) peut satisfaire à des critères
source est disponible pour l’adapter à des éthiques et moraux. Plus hackers et
sont-ils devenus besoins métier (Sextante par exemple), mappers sont heureux, meilleurs sont les
les nouveaux partenariat public/privé (entreprises,
organismes publics et laboratoires de
logiciels et les cartes qu’ils créent !
pros ? recherche) autour du développement
Des nouveautés oui… mais
où sont passées les innovations ?
d’une solution (GvSIG) ou encore
Après un premier rendez-vous association de plusieurs entreprises Axé sur les logiciels, le FOSS4G a été
début juillet à Girone en Espagne mutualisant le développement d’une l’occasion d’avoir un panorama des
pour les états généraux d’Open solution (Asolival). Il en conclut que le nouveautés des très nombreux projets qui
Street Map (SOTM10, voir SIG La dénominateur commun entre tous ces gravitent désormais dans l’écosystème
Lettre n°119 de septembre 2010), modèles semble bien être une question open source géospatial : MapServer,
c’était au tour des communautés de liberté. Postgis, GeoServer, GDAL, Zoo, GvSIG,
de l’OSGéO (la fondation OpenLayers… Chacun est venu défendre
géospatiale open source) de se Jeux de cartes !
sa cause à la manière des grands éditeurs
rencontrer du 6 au 9 septembre à Et si nous considérions le petit monde du (historique, nouveautés, calendrier des
Barcelone. Des données ouvertes géospatial comme un jeu ? Ivan Sanchez, évolutions…), mais l’innovation était
aux logiciels ouverts il n’y a qu’un contributeur OSM, tente un clin d’œil à la finalement peu présente. La crise aurait-
pas… que 869 participants ont théorie des jeux, et propose de elle réduit le temps libre de ces
franchi pour cette édition 2010 du s’intéresser aux motivations des contributeurs passionnés ? L’une des
FOSS4G. L’occasion de faire un participants en s’appuyant sur la véritables surprises fut finalement
tour d’horizon de cet écosystème pyramide des besoins et des motivations l’annonce par ESRI de la prochaine mise
complexe où l’ambiance bon de Maslow. sous licence open source de sa solution
enfant et le collier à fleurs de de gestion de portails géographiques. Les
rigueur il y a quatre ans laissent cartes sont décidément de plus en plus
progressivement place à des brouillées dans la grande partie du
maîtres d’hôtels en queue-de-pie… géospatial !
Crowdsourcing, pingouins, même “You can solve problem
combat and make money”
Tout comme celles de SOTM10, les C’est par cette phrase que Schuyler Erle a
conférences d’ouverture de FOSSG10 conclu son intervention. La période des
ont été marquées par des interventions “vierges effarouchées” est révolue,
d’évangélisation sur l’économie et les lois l’écosystème FOSS4G semble mûrir :
du marché (“OpenStreetMap : Ready for l’une des utopies initiales de ce
business!”, “Opportunities for mouvement, un monde libéré du marché
Collaboration”, “Beyond Open Source et de son fonctionnement, semble s’être
Software”…). Les derniers exploits Il a ainsi rappelé que le but d’une
éteinte. Le seul ingrédient qui n’est pas
technologiques n’ont plus la cote, les entreprise est de faire des profits en
complètement libre reste l’Homme. Plus
mots clés sont désormais business créant de la valeur tandis que notre but
qu’une alternative, ce mouvement a su
model, monétisation, compétition, personnel est, citant Aristote, “d’être
inspirer les acteurs historiques (éditeurs
crowdsourcing… Et certains n’hésitent heureux”. Dans ce contexte, le but d’un
de logiciels et producteurs de données) et
pas à prendre les auditeurs à partie hacker est de créer des logiciels et celui
engager un mouvement de partage et de
comme Schuyler Erle, cofondateur des d’un mapper est de décrire le plus grand
libération, visiblement la clé de son
projets Open Layers et TileCache qui a territoire possible. L’argent serait l’un des
succès. Il ne reste plus à cet écosystème
lancé “Vous êtes impressionnants, vos éléments de cet échiquier mais sûrement
qu’à se renouveler et continuer d’innover,
logiciels sont impressionnants, mais ils pas l’unique moteur de motivation. De
car selon les cycles de vie d’un marché,
sont inutiles sans données”. récentes études comportementales
après le stade de la maturité, arrive la
scientifiques du MIT financées par la
FOSS4G, de quoi parle-t-on ? période du déclin… �
banque fédérale américaine démontrent
Nicolas Klein
Définir FOSS4G est une difficile question que si le principe de la carotte (et du bâton !)
Star-Apic
de sémantique. Un logiciel quel qu’il soit peut améliorer la productivité de la
réalisation d’une tâche mécanique, ce �Pour en savoir plus :
est dans tous les cas fermé (par le
Certaines des présentations de FOSS4G sont
nombre de personnes pouvant n’est pas le cas des tâches cognitives et
sur le site de l’événement
comprendre son fonctionnement et étant créatives (telles que le développement (http://2010.foss4g.org) ou sur Slideshare.
autorisé à l’améliorer), propriétaire (par les d’un logiciel ou la cartographie d’un Détail des liens sur www.sig-la-lettre.com,
droits qu’acquièrent les personnes ou territoire). Dans ces travaux, trois facteurs rubrique “les liens du mois”
organismes en y contribuant) et ont été identifiés comme induisant une
commercial (par le modèle économique amélioration de la créativité, de la
qui lui permet d’exister). productivité et de la qualité : l’autonomie,
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