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Nespresso Cup
Les Wally s’expriment
à Portofino
Prenez Portofino, l’un des joyaux de la côte Ligure
italienne. Ajoutez douze Wally, ces voiliers épurés
taillés à la serpe pour la croisière sportive. Mélangez
le tout. Servez bien frappé avec une météo corsée et
vous obtiendrez la Nespresso Cup.
Texte ) Gilles Morelle
La Nespresso Cup est la toute première épreuve entièrement ré-
servée aux Wally, voiliers tout en carbone ultra modernes aux lignes
affutées. 80’, 120’, 100’… Plus que des mensurations, ce sont les lon-
gueurs des coques. Autant dire qu’ici, la régate se joue dans la démesu-
re, dans la cour des grands. Pour Luca Bassani, créateur des Wally, Por-
tofino est le lieu de prédilection : « Portofino est l’endroit où j’ai appris à
aimer la mer et la voile. Portofino est ma patrie en tant que marin. »
D’un point de vue sportif, si le soleil n’aura pas daigné pointer le bout
de son nez, les conditions météo musclées auront permis aux Wally
d’exprimer toute leur puissance dans une mer formée. Le spectacle
était donc au rendez-vous de ces trois jours de compétition, alors que
les régates étaient toutes plus serrées les unes que les autres. Ces Wally
très racés, comme Magic Carpet Squared de Sir Lindsay Owen Jones,
J-One de Jean-Charles Decaux et Y3K de Peter Claus Offen auront im-
primé leur rythme, s’imposant coup sur coup dans les quatre manches
lancées dans des conditions météo parfois délicates.
Pour la petite histoire, le nom Wally vient de Wallygator, le personnage
des dessins animés d’Hanna-Barbera. Et comme dans tout conte de fée,
la lignée des Wally aurait pu ne jamais voir le jour. Tout a commencé
lorsque Luca Bassani s’est construit son propre voilier de course très
épuré et ultra-performant avec les dernières technologies possibles,
comme l’utilisation à profusion du carbone. Son bateau, Wallygator,
tape dans l’oeil de Sir Lindsay Owen Jones, président de L’Oréal, qui
souhaite en avoir un identique. Luca Bassani lui construit alors Magic
Carpet. La marque Wally est née et la légende est en marche. A ce jour,
près de 35 Wally ont été construits et chacun d’entre eux est unique en
fonction des demandes du propriétaire.
La guerre des boutons
La singularité d’un Wally est de donner cette liberté de tout pouvoir
commander par une simple impulsion sur des boutons. Ils comman-
dent la centrale hydraulique qui va faire tourner un winch, basculer la
quille, border ou choquer une écoute… Un propriétaire peut donc partir
en croisière seul. L’équipage dispose quant à
lui de tous les outils pour peaufiner les régla-
ges aux millimètres. Certains puristes diront
que sans « huile de coudes », ce n’est pas de
la régate et que 15 à 25 hommes à bord ne
sont pas de trop pour dompter, pendant les
manœuvres, ces mini-maxis ! En effet, avec
plus de 300 m2
de surface de voilure au près, il
faut savoir apprivoiser au portant des spinna-
kers asymétriques de 600 m2
et plus à l’envoi,
aux empannages, mais surtout à l’affalage où
le pont se retrouve littéralement noyé sous
cette surface de tissu.
Des ambassadeurs de talent
Paul Cayard, Loïck Peyron, Francesco de
Angelis : trois parcours distincts, trois noms de
la voile unis pour partager, le temps d’une ré-
gate, leurs connaissances avec les propriétai-
res. Même si les listes d’équipage comportent
des grands noms de la voile, de l’Olympisme à
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l’America’s Cup en passant par la Volvo Ocean Race, la présence à bord
de ces Ambassadeurs rajoutait cette touche d’élégance à cette épreuve
unique. « Ce sont des personnages avec des expériences très profondes
et distinctes, concède Luca Bassani. Je pourrais passer des heures et
des heures à parler avec eux. Chaque fois que nous discutons d’un petit
détail, nous nous lançons dans des discussions sans fin. » Avec l’interdic-
tion de toucher à la barre - et le règlement de la Classe Wally est strict à
ce sujet puisqu’il impose un barreur amateur-, ces trois Ambassadeurs
distillaient conseils et astuces sur la manière de mener ces unités hors-
normes, et n’hésitaient pas à seconder le tacticien. Chassez le naturel,
il revient au galop !
What else ?
« Le plaisir de la voile, ce n’est pas de tourner des manivelles, c’est de
barrer, d’être tacticien », commente Luca Bassini. « Tourner les manivel-
les, c’est une nécessité, non une volonté. Si on peut l’éviter c’est mieux.
Sur la Coupe de l’America, sans l’aide de l’hydraulique, rien n’aurait été
possible. » Loick Peyron précise : « C’est vraiment de la régate et, heu-
reusement, cela reste de la régate. C’est ce qui est sympa ! Il y a un
casting impressionnant, les équipiers viennent d’un peu partout. Ça na-
vigue très proprement. Ce qui est génial en voile, c’est que quelles que
soient les qualités intrinsèques des bateaux, il est possible de régater
tout le temps. Quant aux Wally, c’est une première pour moi. A voir de
l’extérieur, c’est toujours très beau et, de l’intérieur, c’est comme je
l’attendais : bien fait, propre et fonctionnel. Un joli bébé ! »
Sur ses projets d’avenir, le plus lémanique des skippers français ajou-
te : « J’ai cette chance de pouvoir sauter d’un
bateau à l’autre. Plus longtemps cela durera,
mieux je me porterai. Je continue une sai-
son un peu identique à celle de l’année pas-
sée : naviguer en D35 sur Okalys-Corum avec
Nicolas Grange, participer avec Oman aux Extrê-
me Sailing Series et, pour finir l’année, prendre
l’air du large dans la Barcelona World Race aux
côtés de Jean-Pierre Dick sur le tout nouveau
Virbac-Paprec 3 ! J’adore la régate pure entre
deux bouées mais il me faut du large. C’est im-
portant de voir l’horizon en point de mire. Choi-
sir c’est renoncer et je n’aime pas renoncer ! »
Exerit vulput wis dolent amconsecte feu feu feuisi.
Ese magna feugait, sis ad dolobore veliquam, quatet, quisi.
Con velestrud.
Exerit vulput wis dolent
amconsecte feu feu feuisi.
Ese magna feugait, sis ad
dolobore.