1. JUIN 2014 / N°25
L A L E T T R E S E M E S T R I E L L E D ' I N F O R M A T I O N
L’EDITO
S O M M A I R E
p. 1 EDITO
ZOOM SUR...
Une nouvelle stratégie pour la Tonnellerie Garonnaise
p. 2 SAVOIR FAIRE - FAIRE SAVOIR
Risques de contamination :
une prévention globale et constante
ZOOM SUR... (suite de l’article)
p. 3 L'ART ET LA MANIÈRE
Un bilan énergétique pour consommer moins ...
TÉMOIGNAGE DE DÉGUSTATION
Le Clos Jordanne, Twenty Mile Bench Wine, 2011
AGENDA / ÉVÉNEMENTS
p. 4 PORTRAITS CROISÉS
Clémentine Destrian & Léa Phelep
BOUTES À TRAVERS L'ART
p. 5 NOS CLIENTS ONT LA PAROLE
Bordeaux rive droite : Boutes met en avant ses atouts
p. 6 LA VIE DES MARCHÉS À L'INTERNATIONAL
Canada : des vins de qualité et un marché en progression
aîtriser, contrôler, innover... nombreux sont les termes afférent au monde de l’entreprise
qui reviennent comme des leitmotivs. Sans pour autant ignorer ces termes, en
tant qu’entité économique mais aussi (et peut être surtout) en tant qu’entité humaine
nous visons autre chose.
Une entreprise doit viser la performance, la rentabilité, la productivité mais sans valeurs
humaines il n’y pas d’âme, d’esprit de corps qui font qu’une entreprise est pérenne, puisse
s’inscrire dans le temps et véhiculer un message sur le long terme.
Ce n’est pas de valeurs d’entreprise dont il s’agit c’est de ce qui constitue la mission d’une
entreprise dont je parle ! Son inspiration, la dynamique dans laquelle elle s’inscrit, son moteur et
l’emprunte qu’elle souhaite laisser.
Fruit de la mutualisation de comment nous ressentons et vivons tous l’entreprise, nous affirmons
aujourd’hui la mission de notre tonnellerie comme étant la suivante :
« S’élever ensemble »
Ce ne sont certes que quelques lettres couchées sur le papier mais il y a le texte et l’esprit du texte...
Bien sur la référence à l’élevage des vins apparaît comme évidente mais derrière cette première
lecture il faut surtout y voir une volonté profondément humaine de construire des relations
sincères, vraies et durables ainsi que permettre à chacun de se construire personnellement
autour de valeurs que nous partageons et souhaitons entretenir.
Julien SÉGURA
Directeur Opérationnel
ZOOM SUR...
UNE NOUVELLE STRATÉGIE
POUR LA TONNELLERIE GARONNAISE
Acquise par Boutes en 2008, la Tonnellerie Garonnaise prend une nouvelle
dimension au sein du groupe. Avec une force de vente dédiée, une gamme de
produits élargie et des investissements sur son site à Marmande, la Garonnaise va
pouvoir développer sa notoriété et le style unique de ses barriques.
"La Tonnellerie Garonnaise est une entreprise artisanale qui possède un très beau savoir-faire et des
méthodes de production qui lui sont propres. Nous souhaitons conforter et promouvoir le style de
ses barriques et donner plus d'aura à la marque", explique Eric Barthe, directeur général de Boutes.
En 2008, le groupe Boutes fait l'acquisition de la Tonnellerie Garonnaise, afin d'élargir sa gamme
aux cuves et aux foudres, une des spécialités de cette entreprise située à Marmande. Les grands
contenants ont été intégrés sous la marque Boutes, tandis que les barriques de la Garonnaise ont
gardé la leur. L'objectif est alors de préserver l'identité de la tonnellerie et de ses fûts, et de la
doter d'une force de vente performante. "Ses fûts étaient déjà de grande qualité mais peu mis en
avant par l'ancien patron de l'entreprise, Hubert Caille", poursuit Eric Barthe.
"Mais la crise est arrivée, et en 2009 nous avons été contraints de fusionner nos effectifs de
commerciaux Boutes et Garonnaise, indique Pierre Barthe, directeur général de Boutes. Ce système
a les limites que l'on connaît, tant la culture d'entreprise et l'attachement aux produits Boutes sont
forts chez nos vendeurs. Or, la Garonnaise n'est pas la petite soeur de Boutes. Il s'agit certes d'une
petite entreprise de 13 salariés, mais qui travaille de façon artisanale, avec des tonneliers
passionnés et polyvalents. Nous avons décidé de lui donner son autonomie afin qu'elle exprime
pleinement sa personnalité et qu'elle puisse se développer de façon progressive et durable."
Pour accroître les ventes de la Tonnellerie Garonnaise, les dirigeants de Boutes ont décidé de lui donner
les moyens nécessaires. Avec en premier lieu, la nomination d'une responsable commerciale
exclusivement affiliée à la Garonnaise, Anaïs Charlier. "Anaïs travaillait déjà chez Boutes depuis quelque
temps. Aujourd'hui elle est chargée de développer la maque Garonnaise en France et dans le monde, et de
mieux faire connaître ses barriques ", déclare Julien Ségura, directeur opérationnel de Boutes.
(suite p. 2)
M
2. transporteurs des conteneurs en bon état (mais pas neufs, car ils auraient alors une odeur trop
prononcée), propres, bien étanches, sans problèmes au niveau du plancher comme des infiltrations
d'eau ou de produit gras ", expose le responsable qualité. A leur arrivée à la tonnellerie, les
conteneurs sont inspectés : état du sol et des parois, vérification de la fermeture hermétique des
portes, absence d'odeur suspecte. "Il arrive parfois que nous refusons un conteneur jugé
non-conforme. Cela concerne 5 à 6 conteneurs par an", confie Philippe Trouvé.
Si le conteneur est "validé" sur l'ensemble des critères visés, "les employés de Boutes chargés de
l'expédition posent sur le sol un film en polyéthylène basse densité et du carton. Ainsi, même en cas
d'une pollution indétectable, nous nous assurons une barrière physique contre le risque de
contamination", poursuit-il. En outre, à la demande de certains clients, des pièges à atmosphère sont
posés dans le conteneur. Une fois celui-ci arrivé dans le pays de destination, l'agent Boutes présent
sur place le récupère et l'envoie en France pour analyse. L'étape finale d'une chaîne de contrôles
visant à produire et à livrer des barriques de grande qualité et sûres pour les vins qu'elles vont élever.
TONNELLERIE
GARONNAISE
ZOOM SUR... (suite de l’article)
UNE NOUVELLE STRATÉGIE
POUR LA TONNELLERIE GARONNAISE
"Le profil des barriques Garonnaise est très différent de celui proposé chez Boutes. Et l'idée est bien de ne
pas les standardiser. Elles ont un impact aromatique épicé, grillé, boisé supérieur à celles de Boutes,
mais qui reste toujours dans l'élégance. Elles apportent également du gras, du volume au vin de façon
progressive", détaille Pierre Barthe. "Chez la Garonnaise, le but est de sublimer le fruit avec une base
d'arômes toastés, grillés, afin que le vin puisse pleinement s'exprimer. Ces arômes sont des exhausteurs
de goût qui mettent en exergue le fruit sans le masquer ni l’alourdir", ajoute Julien Ségura.
Le style des barriques Garonnaise est indissociable de l’origine des bois et de leur mode de chauffe,
tous deux différents par rapport à Boutes. "Les tonneliers de la Garonnaise pilotent la chauffe par feu de
bois et par le rayonnement thermique de braseros suspendus au centre de la barrique et assurant une
température élevée, respectant le bois. Chez Boutes, les températures sont plus basses et les chauffes plus
longues pour obtenir un impact aromatique moins prononcé", précise julien Ségura.
DEUX NOUVELLES BARRIQUES
La Tonnellerie Garonnaise va également bénéficier d'une autre évolution, cette fois en terme de gamme.
Jusqu'ici elle ne proposait qu'une seule référence, la barrique Expression, développant notamment des
notes épicées, poivrées, parfois légèrement réglissées. Deux nouveaux modèles viennent d'être lancés.
"La barrique Sensation, issue d'un assemblage de grains fin à lâche sélectionnés sur des zones forestières à
fort potentiel aromatique, vise à densifier le vin et à concentrer les arômes. Elle limite le phénomène
d’oxydoréduction et apporte beaucoup de richesse", présente Julien Ségura. "Son positionnement prix est
attractif", complète Pierre Barthe. " La barrique eXquis, quant à elle, est issue d'un assemblage de bois
sélectionnés. Avec 36 mois de maturation et d'affinage, elle allie l’utilisation de l’eau et de la vapeur, pour
la finesse et l’élégance, et du feu pour la puissance et la profondeur", souligne Julien Ségura.
Anaïs Charlier a donc pour mission de promouvoir cette nouvelle gamme Garonnaise, sur le marché
français (Bordelais, Languedoc) mais aussi à l'exportation. "Les barriques Garonnaise n'ont pas
vocation à conquérir tous les marchés. Nous avons établi un programme d'actions ciblées, commente
le directeur commercial et marketing. A l'international, Anaïs investira l'Espagne (Rioja, Ribera del
Duero) et elle se rendra au Chili, en Argentine, en Australie et en Nouvelle-Zélande, en action support,
où elle assurera des prospections et des actions commerciales avec nos agents sur place".
Enfin, autre décision illustrant la volonté de Boutes de développer la Garonnaise, un programme
d'investissements sur le site de production a été décidé. "La Garonnaise est implantée non à Bordeaux
mais à Marmande, et cela fait partie de ses spécificités, note Eric Barthe. Il était nécessaire de développer
le parc à bois sur son site même, la Garonnaise ayant un sourcing et des assemblages de bois différents
de Boutes. La maturation des bois pourra ainsi être réalisée à Marmande." La tonnellerie va elle "être
équipée de nouvelles machines pour l'extraction des fumées lors de la chauffe, d'un outil laser destiné au
marquage des fûts et d'une nouvelle ponceuse, énumère Pierre Barthe. Avec toutes ces évolutions,
Boutes apporte à la Garonnaise les moyens de ses ambitions".
SAVOIR-FAIRE
FAIRE-SAVOIR
RISQUES DE CONTAMINATION :
UNE PRÉVENTION GLOBALE ET CONSTANTE
Dans le but de livrer à ses clients des produits ne
présentant aucun risque, Boutes met en oeuvre
d'importants moyens de prévention vis-à-vis de toute
source de contamination. De très nombreuses analyses
sont ainsi effectuées. Cette vigilance concerne
également les fournisseurs de l'entreprise, jusqu'au
choix des matériaux de construction et de rénovation
des locaux de la tonnellerie.
Ne rien négliger et être sans cesse vigilant pour éviter les risques de contamination, telle est la
ligne de conduite de Boutes et cela depuis longtemps. "Nous travaillons en prévention et nous
faisons réaliser un très grand nombre d'analyses par an afin d'être absolument sûrs de la fiabilité de
nos fûts, indique Julien Ségura, directeur opérationnel de Boutes. Les barriques ne doivent
présenter aucun risque de contamination croisée à la tonnellerie, et nous y consacrons beaucoup de
soins et d'énergie, tout au long de nos process de production et jusqu'à l'expédition."
Les contrôles débutent dès l'abattage des bois et leur séjour sur parc, à la merranderie de Boutes
dans l'Allier, avec des mesures régulières de leur taux d'humidité. "D'autres analyses sont réalisées
de façon aléatoire ou sur demande des clients", précise Julien Ségura. "Nous envoyons dans un
laboratoire spécialisé, le LEC à Cognac, des prélèvements réalisés sur la partie du bois qui sera en
contact avec le vin. Le laboratoire y recherche la présence éventuelle de molécules responsables de
déviations organoleptiques, les haloanisoles (TCA, TeCA, PCA, TBA) ou d'autres substances, comme
des résidus de lindane, un pesticide interdit depuis longtemps mais très persistant", explique
Philippe Trouvé, responsable Qualité Sécurité et Environnement de Boutes.
"Des analyses d'atmosphère annuelles sont également réalisées dans les locaux de la tonnellerie", poursuit
Julien Ségura. "Dans les ateliers de production et les espaces de stockage, des 'pièges à atmosphère' sont
posés pendant une dizaine de jours et "s'imprègnent" de l'air ambiant. Ces pièges sont ensuite analysés, ce
qui permet de nous assurer de l'absence de contamination par les molécules indésirables. Nous n'avons
jamais eu de problèmes", détaille Philippe Trouvé. En cas de travaux de rénovation, la vigilance
s'applique aux choix des matériaux : "nous traquons là aussi toute source potentielle de pollution. Nous
optons par exemple pour des peintures sans composés organiques volatils. Les entreprises qui
interviennent dans nos locaux doivent employer des produits neutres. La charpente de notre atelier est
métallique et non en bois car celui-ci peut avoir été traité chimiquement", poursuit le responsable qualité.
Des contrôles sont par ailleurs opérés sur les lignes de production et visent notamment l'eau utilisée
durant le process. "La potabilité de l'eau que nous utilisons pour éprouver les barriques est vérifiée.
Cette eau est déchlorée au moyen d'un double filtre à charbon, souligne Philippe Trouvé. Si des résidus
de chlore étaient présents dans le bois des barriques, ceux-ci pourraient donner lieu à des problèmes
organoleptiques en cas de conditions favorables, des températures élevées au cours de l'expédition par
exemple". Toujours sur le plan de l'eau, Boutes se fournit sur le réseau public et non dans un puits, où
l'eau peut être contaminée par des pesticides ou d'autres substances chimiques utilisés en surface.
La tonnellerie demande à ses fournisseurs des attestations de non-traitement pour tous les
intrants extérieurs. "Ils doivent nous fournir un certificat attestant que leur produit ne présente pas
de risque de contamination : cela concerne les bondes en silicone, les cartons, les palettes, les films
utilisés pour emballer les barriques à l'expédition, ou encore les cercles en châtaignier de nos
barriques bordelaises, note Philippe Trouvé. Nous travaillons avec nos fournisseurs depuis
longtemps, mais nous devons être vigilants car un problème peut toujours survenir."
VIGILANCE SUR LES CONTENEURS
Pour prévenir les risques de contamination par des bactéries, des moisissures ou des levures
Brettanomyces, Boutes possède un Vectoclean. Il s'agit d'un outil assurant une action biocide par
la production d'ions négatifs. Le Vectoclean est utilisé sur des barriques neuves ou des fûts
d'occasion. Durant leur stockage dans un espace à l'hygrométrie contrôlée, les fûts, déjà méchés
au soufre à l'issue de leur fabrication, font l'objet d'un deuxième méchage s'ils doivent attendre
plus de trois semaines avant d'être livrés. "Nous conseillons ensuite à nos clients de laver les
barriques, de bien les sécher puis de les soufrer à nouveau", précise Philippe Trouvé.
Mais avant d'être chez le client, les fûts doivent être expédiés dans les meilleurs conditions. Chez
Boutes, le transport en conteneurs passe par de multiples contrôles. "Nous demandons aux
MARMANDE
FRANCE
3. L'ART ET
LA MANIÈRE
UN BILAN ÉNERGÉTIQUE POUR CONSOMMER MOINS
ET AMÉLIORER LES CONDITIONS DE TRAVAIL
Déjà titulaire de la certification ISO 14 001 management environnemental, la
tonnellerie Boutes se lance dans un nouveau projet visant à minimiser ses impacts
sur l'environnement. L'entreprise va engager un bilan énergétique pour optimiser
ses consommations d'énergie de façon globale. Avec à la clé des économies et des
locaux encore plus agréables pour les salariés.
"La tonnellerie Boutes a décroché la certification ISO 14 001 management environnemental il y
a 4 ans déjà, et elle nous a été renouvelée en début d'année. Nous souhaitons aujourd'hui
maîtriser et optimiser nos consommations d'énergie, indique Julien Ségura, directeur
opérationnel. Il s'agit d'une démarche globale sur l'ensemble du site de Beychac-et-Caillau,
visant à aller plus loin dans le respect de l'environnement."
Pour Philippe Trouvé, responsable Qualité, Sécurité et Environnement de Boutes, réaliser un bilan
énergétique s'inscrit exactement dans la continuité d'ISO 14 001. "Depuis notre engagement dans
cette certification, nous avons réduit nos utilisations de produits chimiques (huiles, graisses) sur nos
machines à l'atelier, nous avons diminué nos consommations d'eau. Nous devons aussi nous pencher
sur nos dépenses énergétiques. L'idée est d'évaluer nos modes de consommation pour moins impacter
l'environnement mais aussi améliorer les performances de l'entreprise."
Cette réflexion s'engage au moment où la direction de Boutes va lancer des travaux sur le site
de Beychac-et-Caillau : réaménagement et agrandissement des ateliers de production,
construction d'une maison des tonneliers, réagencement des bureaux... "Ces chantiers à venir
sont une bonne occasion de revisiter notre process de production et de repenser nos installations
existantes", souligne Julien Ségura.
"Ce bilan va nous permettre de voir les points qui peuvent être améliorés, note Eric Besson,
directeur de la tonnellerie. Nos espaces de production consomment de l'électricité, pour les
machines et l'éclairage, du bois pour les braseros lors de la chauffe des barriques (une ressource
provenant de notre propre activité), et du gaz pour le chauffage d'un des deux ateliers". L'autre
atelier, lui, n'est pas équipé de chauffage central. "Certains postes sont chauffés par des
radiateurs, mais cette chaleur reste très localisée et nous avons une déperdition thermique car ce
bâtiment n'est actuellement pas isolé", explique Philippe Trouvé.
L'objectif du bilan est aussi de réfléchir aux moyens de réduire les consommations d'énergie dans
une démarche circulaire de "réutilisation". "Notre activité créé beaucoup d'énergie, relève Julien
Ségura. Or la chaleur dégagée pour le chauffage des barriques pourrait être récupérée pour produire
de l'eau chaude sanitaire." Pour Philippe Trouvé, "on pourrait aussi utiliser cette chaleur pour la répartir
dans l'atelier. Et dans les nouveaux bâtiments, il serait peut-être possible d'installer des panneaux
solaires pour chauffer l'eau des douches des tonneliers. Nous allons étudier différentes solutions."
UN AUDIT SOUS L'ÉGIDE DE L'ADEME
Cette recherche de solutions techniques moins énergivores ne va pas seulement permettre à
Boutes de limiter ses impacts sur l'environnement. "Nous allons aussi améliorer les conditions
de travail. L'isolation de l'atelier en est un exemple. Les nouveaux locaux, eux, seront conçus
dans le but d'assurer un meilleur équilibre thermique, avec des ouvertures bien positionnées,
des puits de lumière pour offrir aux salariés un éclairage naturel, un choix de matériaux
écologiques et performants...Ces espaces devront être agréables, lumineux, tout en consommant
le moins possible", détaille le responsable Qualité.
"Pour réaliser le bilan énergétique et déterminer des solutions intéressantes, Boutes va faire appel à une
entreprise spécialisée, note Léa Phélep, l'assistante qualititienne qui travaille avec Philippe Trouvé. Cette
entreprise nous préconisera différents types d'actions à mettre en place, après un audit approfondi."
Poste par poste, un état des lieux sera dressé sur les consommations d'énergies et d'eau, les durées
de fonctionnement des machines, des éclairages... "Ces analyses fines seront conduites selon le cahier
des charges établi par l'Ademe, l'Agence nationale de l'environnement et de maîtrise de l'énergie,
précise Philippe Trouvé. L'entreprise que nous choisirons sera d'ailleurs agréée par l'Ademe". Dans
quelques mois, Boutes disposera ainsi d'un audit détaillé et de préconisations. Il restera alors à la
direction à choisir les solutions les plus adaptées et les plus intéressantes sur le moyen et long terme.
TÉMOIGNAGE
DE DÉGUSTATION
LE CLOS JORDANNE, TWENTY MILE BENCH WINE, 2011
"Le clos Jordanne est une des propriétés canadiennes haute
couture du groupe Constellation. Elle est située dans l’une des
régions viticoles les plus qualitatives de la péninsule de
Niagara : Twenty Mile Bench, indique Marianne Bodin,
responsable commerciale Boutes en charge du Canada. Le
climat froid et les sols calcaires de la région en font un excellent
terroir pour les variétés bourguignonnes : pinot noir et chardonnay, produisant des vins riches, et
fruités. Nichée au sud du lac Ontario, l’appellation est abritée des vents froids. Au cours de la période
de mûrissement, au début de l'automne, et grâce à la proximité du lac Ontario, il se crée une brise
offshore qui réchauffe le vignoble. De ce fait, Twenty Mile Bench bénéficie d’une longue et lente
saison de maturation, et de températures douces pour la récolte. Les vins qui en résultent présentent
des arômes de fruits murs, et une bouche ronde mais toujours avec une touche de minéralité."
Sébastien Jacquey, oenologue français, formé en Bourgogne, travaille au Clos
Jordanne depuis 2007. Passionné par le vignoble bourguignon, et le pinot
noir, il cherche à comprendre les terroirs de Niagara et à le faire s'exprimer au
mieux, en réalisant un maximum de sélections parcellaires. La production est
focalisée sur le pinot noir et le chardonnay, et orientée vers la création de
gammes de vins qui ressemblent à ce que peut donner la Bourgogne.
Soucieuse de l’environnement, l'équipe du Clos Jordanne travaille en
agriculture raisonnée. Sébastien Jacquey cherche à extraire des tanins
sans agressivité, et à gagner en minéralité. Les vins sont élevés entre 12
et 15 mois en barrique.
"Le Twenty Mile Bench Wine 2011 que j'ai dégusté est un vin jeune à
la couleur délicate, rouge cerise. Le nez est frais, il présente des
arômes de fruits noirs et de framboise. Le boisé est discret,
apportant juste un peu de complexité au bouquet. Le palais est bien
équilibré entre fraîcheur et structure élégante. Le milieu de bouche
est ample, et fruité. Les tanins sont souples, et donnent au vin une
structure délicate. Fruits rouges et noirs se mêlent à des notes
épicées, fleuries pour donner une finale gourmande. Une belle
longueur, qui se termine sur une touche acidulée. Un vin qui donne
soif, et un équilibre comparable à nos pinot noirs de Bourgogne".
AGENDA / ÉVÉNEMENTS
- Du 12 au 16 mai 2014 : Délégation d’oenologues Espagnols.
- Samedi 17 mai 2014 : Partenariat du "Week-end des Grands Amateurs",
dîner au Château Plain Point à Pomerol et au Château Olivier à Pessac Léognan
- Samedi 14 et dimanche 15 juin : Partenariat de la Vigneron’s cup en Provence.
- Du 14 au 21 juin 2014 : Délégation d’oenologues Argentins.
- Vendredi 27 juin : Sponsor de la remise des diplômes des oenologues.
- Du 22 au 28 juin 2014 : Délégation d’oenologues Américains.
- Mercredi 30 et jeudi 31 juillet : Partenariat du Festival de Jazz à L’hospitalet Languedoc.
- Du 31 août au 6 septembre : Délégation d’oenologues Australiens et Neo-Zélandais.
- Du 2 au 8 novembre : Délégation d’oenologues Chiliens.
4. PORTRAITS
CROISÉS
CLÉMENTINE DESTRIAN & LÉA PHELEP,
AU SERVICE DES COMMERCIAUX ET DE LA QUALITÉ
Ces deux jeunes femmes ont récemment fait leur entrée chez Boutes, l'une en tant que
secrétaire commerciale, l'autre en tant qu'assistante qualiticienne. Toutes deux ont à
coeur d'assurer leurs missions et apprécient la diversité que leur offrent leurs postes.
Clémentine Destrian travaille sur le site Boutes de
Beychac-et-Caillau depuis juin 2013. Embauchée en
remplacement de Sandra Latorre, elle est secrétaire
commerciale. "J'assiste les commerciaux en France et les
agents sur les marchés étrangers, je fais le lien entre eux
et la production", explique-t-elle. Clémentine centralise
en effet les ordres d'achats envoyés par les commerciaux
et les agents et elle transfère à la tonnellerie les
informations essentielles à la mise en production des
barriques : quantité de barriques commandées, types de
bois choisis, modèles, chauffes... "Je dois également gérer
les données administratives, comme l'adresse de
facturation, mais aussi les aspects logistiques : où les
barriques doivent-elles être livrées ? Le camion pourra-t-il
bien accéder au lieu de livraison ? Etc."
Clémentine n'a pas débuté sa carrière dans le secrétariat commercial. "Ma formation initiale était
dans le secteur du tourisme. j'ai travaillé dans l'oenotourisme, puis dans une tonnellerie, Taransaud. Le
milieu du bois oenologique m'a plu". Et c'est ainsi qu'à 29 ans elle a saisi l'opportunité d'intégrer le
groupe Boutes. La jeune femme travaille avec les commerciaux de la tonnellerie en charge des
régions Bordeaux rive droite, Pessac-Léognan, Sud-Ouest, Provence, Languedoc, Côtes du Rhône,
Bourgogne. A l'international, elle assiste les agents Boutes présents en Argentine, au Chili, au
Canada, en Suisse, au Portugal, dans les pays de l'Est de l'Europe et en Nouvelle-Zélande. Un large
panel... La jeune femme apprécie tout particulièrement cette diversité. "J'aime le contact avec les
différents agents, qui ont tous leur personnalité, sourit-elle. Certains sont très chaleureux, d'autres sont
très 'carrés', très rigoureux dans les informations qu'ils transmettent, tandis que parfois auprès de tel ou
tel agent, je dois me démener pour obtenir les renseignements nécessaires !".
Originaire de Bordeaux, Clémentine était déjà passionnée de vin avant d'entrer chez Boutes. Elle
avoue une préférence pour les "Pessac-Léognan et les Médoc". Mais elle vibre aussi sur l'eau, à la
BOUTES A TRAVERS L’ART
barre d'un voilier : "Je navigue depuis toujours, c'est une histoire de famille". En mer ou sur un lac,
la jeune femme assouvit sa passion à bord d'un First Class 8 ou d'un Bavaria, des voiliers
habitables longs de 8 et 11 mètres.
Léa Phelep elle n'est pas navigatrice, mais elle est
aussi une nouvelle salariée de Boutes. Son entrée est
même encore plus récente que celle de Clémentine. Léa
a pris son poste en février dernier à Beychac-et-Caillau.
Elle est assistante qualiticienne. "Je remplace Delphine
Hubert, qui a démissionné pour raisons personnelles",
explique-t-elle. Léa est issue de la même formation
que Delphine, la licence professionnelle "Responsable
Qualité Hygiène Sécurité Environnement" (QHSE).
Conseillée par Delphine Hubert, elle a postulé chez
Boutes en vue de la remplacer. Et c'est ainsi qu'à 22 ans,
Léa a décroché son premier "vrai" emploi, après avoir
fait son apprentissage de responsable QHSE pendant 1 an
dans une distillerie à Cognac et y avoir travaillé en CDD
quelques mois. Titulaire au départ d'un DUT en agro-alimentaire, la jeune femme, en se formant à
Cognac, avait posé un pied dans l'univers des vins et spiritueux..."Ce domaine m'a attirée, et il offre
en outre beaucoup d'opportunités dans la région", indique la jeune femme originaire du Bordelais.
Aujourd'hui, Léa travaille aux côtés de Philippe Trouvé, responsable chez Boutes de la qualité,
de la sécurité et de l'environnement. Son champ d'activités est vaste. "Je dois poursuivre le
travail entamé par Delphine sur la mise en place du Lean", commence-t-elle. Le Lean, initié
chez Boutes en 2012, désigne cette méthode globale visant à optimiser les process de
production. "Je suis notamment chargée de la gestion des tableaux de bords, des indicateurs,
des relevés qui permettent d'analyser la production, les commandes, la polyvalence des salariés
etc." L'assistante qualiticienne est également, toujours avec Philippe Trouvé, impliquée dans la
certification ISO 14001 management environnemental.
Une autre démarche mobilise aussi Léa, et le projet n'en est encore qu'à ses débuts : le bilan
énergétique. "Le but est de réduire par différents moyens toutes les consommations d'énergies sur le site
Boutes de Beychac-et-Caillau", explique-t-elle. La jeune femme va ainsi pouvoir mettre pleinement
en pratique ses connaissances acquises en licence, et ce dans plusieurs domaines, le Lean, Iso 14 001
et le bilan énergétique. Une variété de missions qui ne l'effraie pas, bien au contraire : "la diversité des
tâches est aussi ce qui m'a conduit à présenter ma candidature à ce poste", sourit-elle.
5. mûrir dans les meilleures conditions. Son terroir argilo-calcaire, exceptionnel, associe les qualités
complémentaires du plateau calcaire, de la pleine côte, ici plantée en terrasses spectaculaires, et
du pied de côte. Le vignoble est composé de 83 % de merlot et de 17 % de cabernet franc. Les
vins sont élevés pendant 13 à 16 mois sur lies fines. Depuis 2002, la propriété est dirigée par
Nicolas Thienpont et David Suire, et conseillé par Stéphane Derenoncourt et Julien Lavenu.
David Suire, oenologue/directeur technique aux Châteaux Beauséjour
et Larcis-Ducasse, travaille avec des barriques Boutes depuis 2009.
"J'ai découvert les fûts de cette tonnellerie lors d'une dégustation
chez un domaine voisin. J'ai mis en place un essai, qui s'est révélé
concluant, se souvient-t-il. Nous recherchons des barriques qui
élèvent les vins sans fard, les accompagnent sans les alourdir. On ne
souhaite percevoir qu'un apport minimum de notes boisées, toastées.
La barrique ne doit pas maquiller le vin, mais révéler le fruit dans
toute sa pureté, et le terroir dans sa meilleure expression. En bouche,
l'intégration du bois doit être de grande qualité, avec une bonne prise
de gras, pour que le vin prenne de l'ampleur."
Pour David Suire, la barrique doit être le meilleur "catalyseur" de l’élevage du vin. "Elle doit
permettre au vin de trouver son équilibre, de grandir, de se structurer en douceur. La barrique
Grande Réserve de Boutes répond à ces attentes". Elle compose, parmi plusieurs fûts d'autres
tonnelleries, le parc à barriques de la propriété. L'oenologue travaille avec des fûts de 225
litres et de 500 litres. "La 225 litres convient à des vins assez puissants, issus de sols argileux,
note-t-il. Les vins aériens, provenant de sols plus légers, se révèlent quant à eux être mieux
élevés en barriques de 500 litres, aptes à préserver leur fraîcheur et leur dynamique."
XAVIER BUFFO, CHÂTEAU DE LA RIVIÈRE, FRONSAC :
"Boutes donne aux vins une identité forte"
Cette propriété de 65 hectares sur les hauteurs de Fronsac est connue pour la qualité de ses vins
mais aussi pour son superbe château construit à la Renaissance. Ici, l'histoire est partout. On y
croise Charlemagne, Gaston de l'Isle, maire de Bordeaux au XVIe siècle, Marie-Charlotte Hyppolite
de Campet de Saujon, la confidente du philosophe Jean-Jacques Rousseau, Eugène Viollet-le-Duc,
qui restaure le château au XIXe siècle... Aujourd'hui, le groupe chinois Brilliant poursuit les projets
initialement prévus. Les équipes techniques, commerciales et oenotouristiques du Château de La
Rivière vont travailler à améliorer encore la qualité des vins, à développer des activités touristiques
autour du vin et du thé et à accroître les positions de la propriété en France et à l'export.
Les vignes du Château de La Rivière sont plantées, en rouge, à 82% de merlot, à
13% de cabernet sauvignon, à 4% de cabernet franc, à 1% de malbec. En blanc,
le sauvignon blanc dominé à 67% devant le sauvignon gris (33%). Les Château
de La Rivière sont élevés pendant 15 mois en barriques, dont un tiers de fûts
neufs. Xavier Buffo, directeur général de la propriété, travaille avec Boutes
depuis 17 ans. "Boutes figure parmi nos trois principaux tonneliers. Nous avons
plusieurs modèles, la Tradition, la Sélection, et la Grande Réserve, que nous
utilisons pour notre cuvée Aria, des merlots puissants et concentrés que nous
élevons entre 16 et 18 mois. La Grande Réserve est bien adaptée à un élevage
long, explique-t'il. Boutes donne aux vins une identité forte et stable, que je
reconnais toujours parmi nos tonneliers. Son style apporte beaucoup de
fraîcheur, ce qui permet de compenser l'apport d'autres tonnelleries qui sont
elles plus dans le boisé et la puissance. Le profil aromatique des barriques
Boutes n'est pas vanillé, ni toasté, il est plutôt orienté vers des notes de
lactone, de champignons, et même florales. Les fûts de cette marque
permettent de préserver le fruité et l'élégance des vins, en leur donnant aussi
une tension, une colonne vertébrale. Elles "allongent" le vin, elles renforcent
leur longueur en bouche, leur persistance".
NOS CLIENTS
ONT LA PAROLE
BORDEAUX RIVE DROITE :
BOUTES MET EN AVANT SES ATOUTS
Historiquement bien implanté sur la rive gauche du vignoble de Bordeaux, Boutes est
moins connu sur la rive droite de la Dordogne. Cette région est investie par la tonnellerie
pour mieux y faire connaître son style et ses barriques. Marianne Bodin, responsable
commerciale en charge de ce marché chez Boutes, s'est notamment rapprochée
d'oenologues conseils pour leur présenter les atouts de la gamme de la marque.
Château Margaux, Château Kirwan, Château Montrose...Des propriétés prestigieuses de la rive
gauche à Bordeaux et qui, parmi d'autres, font confiance aux barriques Boutes depuis des années.
"Boutes est très bien implanté dans le Médoc, indique Julien Ségura, directeur commercial et
marketing du groupe. Mais pour la rive droite, la situation est différente. Cette région a été investie
plus tard par Boutes, et la marque y pâtit encore d'un déficit d'image." Si certains châteaux de la rive
droite travaillent avec Boutes depuis longtemps, la tonnellerie reste encore méconnue dans ce
vignoble. "Ce secteur est caractérisé par une forte présence d'oenologues-conseils. Or ces prescripteurs
très influents connaissaient peu les barriques Boutes jusqu'à récemment", poursuit Julien Ségura.
La direction de Boutes a donc décidé de nommer une responsable commerciale dédiée à la rive droite.
Issue d'une tonnellerie concurrente, Marianne Bodin a été recrutée pour développer la notoriété de la
marque et dynamiser les ventes dans ce vignoble. "Paradoxalement, alors que la tonnellerie Boutes est
implantée à Beychac-et-Caillau, à proximité des appellations Pomerol, Lalande de Pomerol, Saint-Emilion,
les producteurs et les oenologues-conseils de la rive droite savent peu de nos produits. Il était nécessaire de les
informer sur nos projets, sur nos nouveautés, sur notre politique d'adaptation au marché", explique-t-elle.
La petite récolte 2013 a un impact sur les achats de barriques. Mais la responsable commerciale
multiplie les actions visant à mieux faire connaître le style et la gamme Boutes. "En juin, j'organise
une journée d'informations auprès d'une trentaine de producteurs pour leur présenter Boutes et nos
produits. Je mène aussi un gros travail de prospection auprès d'oenologues conseils auxquels j'ai proposé
des dégustations de vins 2013." Ceux-ci seront ainsi mieux à même de préconiser à leurs clients le
modèle de fût Boutes le plus adapté à leurs styles de vins, bien différents de ceux de la rive gauche.
Contrairement au Médoc où les grandes propriétés de 100 à 200 ha sont prédominantes, la
rive droite compte des domaines viticoles de dimensions plus modestes et ce sont souvent
des entreprises familiales.
"Notre modèle Grande Réserve a particulièrement séduit plusieurs producteurs, notamment à
Saint-Emilion, ces dernières années, suite au travail de mon prédécesseur Thibault Chaperon, confie
Marianne Bodin. Sur merlot, cette barrique respecte le vin tout en lui apportant plus de gras et de
fraîcheur. Et aujourd'hui notre gamme s'est enrichie d'un modèle plus orienté vers l'apport de
structure, la barrique Coeur. Nos différentes barriques répondent aux profils de vins recherchés par
les producteurs de la rive droite." Deux oenologues nous expliquent pourquoi ils ont choisi Boutes.
DAVID SUIRE, CHÂTEAU BEAUSÉJOUR ET CHÂTEAU LARCIS DUCASSE,
1ERS GRANDS CRUS CLASSÉS DE SAINT-ÉMILION :
"La Grande Réserve élève nos vins dans le respect de leur équilibre"
Reconnu dès l’origine du classement des vins de
Saint-Émilion, en tant que Premier Grand Cru Classé, le
Château Beauséjour (hér. Duffau-Lagarrosse) appartient à la
famille depuis 1847. Depuis sept générations, les héritiers
Duffau-Lagarrosse ont eu à coeur de pérenniser ce vignoble,
joyau de sept hectares, enraciné sur le haut coteau, versant
sud/sud-ouest, de Saint-Émilion. Ses vignes bénéficient ainsi d'une exposition et d'une pente
optimales. L'encépagement est dominé à 72 % par le merlot, complété par 28% de cabernet
franc. Conseillée depuis plus de 30 ans par Michel Rolland, managée depuis 2009 par Nicolas
Thienpont et David Suire, et conseillée par Stéphane Derenoncourt, la propriété élève ses vins
entre 13 et 18 mois sous bois.
Le Château Larcis-Ducasse, lui aussi Premier Grand Cru dans le classement de Saint-Emilion, est
riche d'une histoire qui remonte au XVIe siècle. Il appartient à la famille Gratiot-Attmane depuis
1893. Son vignoble de 11 hectares est tourné vers la vallée de la Dordogne, depuis la côte Pavie,
exposé au sud. Sa situation le préserve du gel ou de la canicule tout en permettant aux raisins de
6. LA VIE DES MARCHÉS
À L'INTERNATIONAL
CANADA : DES VINS DE QUALITÉ
ET UN MARCHÉ EN PROGRESSION
Le Canada ne constitue pas un grand pays viticole en termes de volumes mais
sa production de vins aujourd'hui est loin d'être négligeable par sa qualité.
Les barriques Boutes y sont appréciées et le marché du vin canadien se porte
bien. Marianne Bodin, responsable commerciale Boutes en charge du
Canada, et l'agent Boutes Darryl Fields nous présentent ce marché et ses vins.
Quelles sont les caractéristiques des vignobles canadiens et des vins qui y sont produits ?
Marianne Bodin : “Les régions viticoles les plus importantes du Canada sont l’Ontario et la Colombie
Britannique et dans une moindre mesure mais non négligeable, le Québec. Je n'étais jamais allée au
Canada avant de m'y rendre dans le cadre de mes fonctions et ce premier voyage fut une agréable surprise”.
“Je suis admirative du travail réalisé dans le vignoble, et des vins qui en découlent. Pour ma part,
faire du vin dans ces conditions, est un véritable challenge. En effet, ce pays est soumis à des
conditions climatiques extrêmes en hiver, les températures peuvent descendre en dessous de -20°C
comme ce fût le cas cette année. Par rapport à ce que nous connaissons en France, le printemps est
tardif et la période de maturation est donc raccourcie. Les étés sont chauds et humides, mais les
raisins arrivent à mûrir dans de bonnes conditions et donner des vins de grande qualité”.
“Outre les cépages « hybrides » résistants au froid tel que le Vidal, on trouve beaucoup de cépages
internationaux comme le Chardonnay, le Riesling, le Sauvignon Blanc, le Pinot Noir, le Merlot, les
Cabernets... Tous arrivent plus ou moins bien à survire aux conditions climatiques locales. Les
cépages les plus populaires sont le chardonnay et pinot noir. Le style de ces vins tend vers un style
très bourguignon. De par mon expérience et les nombreuses dégustations réalisées à l’aveugle,
certains vins pourraient rivaliser avec des vins de Bourgogne. Le sauvignon blanc, le merlot, et le
cabernet franc donnent aussi d’excellents produits, et leur capacité à intégrer le bois est surprenante”.
“Dans un tout autre registre, mais incontournable au Canada, j'ai également eu la chance de déguster
quelques fameux vins de glace, qui ont fait l’objet d’une nouvelle réglementation en début d’année.
La qualité de ces vins a nettement progressé depuis une vingtaine d'années. Le processus de
maturation des raisins et la fabrication sont passionnants. Il faut attendre plusieurs gelées successives
avant de décider de la date de récolte des raisins. Cette condition est déterminante pour obtenir une
bonne complexité aromatique des raisins. On vendange donc aux alentours de Noël, la nuit, lorsque
les températures avoisinent -10 °, mais il ne faut pas dépasser les -15 ° sinon le pressurage est
impossible les raisins étant trop gelés. De ce pressurage, on ne récupère que le nectar ! Pour ma part,
j’ai aimé les Icewine à base de riesling, Vidal, et gewurztraminer. J’ai été surprise par la fraîcheur des
vins et leur minéralité. Les nez sont très complexes : minéral, arômes de pêche, abricot, fruits secs avec
parfois des arômes de miel. En bouche, il y a un bel équilibre entre sucre et acide, ce qui est surprenant
lorsque l'on connaît la quantité de sucres résiduels. Ces vins ont une grande persistance aromatique”.
En quoi les barriques Boutes sont-elles bien adaptées pour l'élevage des vins canadiens ?
Darryl Fields : “Cela fait bientôt 7 ans que Boutes est présent au Canada. Depuis, l'image de la marque a
constamment progressé auprès des winemakers, tant pour les vins blancs que pour les rouges. Cette
tonnellerie bordelaise possède une capacité spécifique à s'accorder aux cabernets, pinots noirs, chardonnays
et sauvignons blancs canadiens. Toutes les barriques Boutes, quelque soit leur style ou niveau de chauffe,
peuvent se marier de façon optimale aux profils fruités de ces vins et leur permettre de s'exprimer”.
“Que ce soit une Sélection avec un chauffe médium plus ou une Grande Réserve avec une chauffe
spécialement conçue pour capturer le fruit, ces deux barriques mettent vraiment en avant le fruit. Au
départ, les tanins sont fermes en bouche mais après une courte période, ils se fondent et deviennent
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veloutés, apportant une colonne vertébrale et de la structure au vin. Outre ces deux styles de barriques,
nous avons constaté un grand enthousiasme parmi notre clientèle pour les nouveaux modèles Soleil et
Coeur. La Soleil met en valeur le fruit, la tension, la longueur en bouche et la minéralité des vins blancs
tels que le chardonnay ou le sauvignon blanc. La barrique Coeur apporte quant à elle une plénitude en
termes de tanins, une richesse et une corpulence adaptée aux domaines axés sur les cabernets et le
merlot. Ces vins sont appréciables par les consommateurs pour des occasions spéciales, des moments
conviviaux ou pour être vieillis encore un peu en cave.”
Marianne Bodin : “Le Canada est un petit marché pour Boutes mais la marque y est bien représentée
et convient bien aux produits. Les élevages sur cépages rouges sont généralement de 12 à 15 mois, et 9 à
12 mois sur les blancs. Les barriques Boutes respectent l’équilibre des vins, le fruit, la fraîcheur, et la
structure. Aujourd’hui les oenologues apprécient beaucoup les gammes Boutes Sélection et Grande
Réserve. La Sélection a la capacité d’étirer les vins et de leur apporter plus de tension et de longueur,
tandis que la Grande Réserve travaille le volume, le gras, et le milieu de bouche. Nous sommes
impatients de déguster nos nouvelles gammes sur le millésime 2014, notamment notre Barrique Soleil.
Comme l'a dit Darryl, cette barrique a séduit les oenologues, par son apport de minéralité et de fraîcheur.”
Quelles sont les perspectives pour Boutes sur ce marché ?
Marianne Bodin : “A quelques exceptions près, les propriétés viticoles au Canada sont
généralement de petites tailles. Économiquement, les entreprises se portent très bien, elles n'ont pas
de problème de commercialisation. Les vins sont hauts-de-gamme et les propriétés investissent
dans leurs parcs barriques. Boutes a enregistré de bonnes ventes cette année au Canada. Le dernier
hiver a cependant entraîné d'importantes pertes de récolte dans la région de Niagara, les
températures sont descendues en dessous de -20°C et certaines vignes devront être remplacées. Le
potentiel de ce marché reste important et nous comptons y développer la marque Boutes. Darryl,
notre agent au Canada depuis 4 ans et basé dans l'Ontario, est actuellement en train d'implanter
un deuxième site en Colombie-Britannique, à Penticton.”
Darryl Fields : “Le marché canadien se développe et évolue sans cesse. De plus de plus de Canadiens
apprécient les vins de leur pays, issus de Nouvelle-Ecosse, des provinces de l'Est, de l'Ontario, du
Québec et de Colombie-Britannique. Notre jeune industrie du vin a aiguisé ses talents en oenologie.
Les winemakers sont ravis et fiers d'avoir dans leur parc à barriques des fûts Boutes, qui jouent un rôle
à part entière dans la production de vins de qualité supérieure et primés lors de concours.”
UNE CONSOMMATION DE VIN EN HAUSSE
La vigne aurait été implantée au Canada dès le début du XVIIe siècle, avec l'arrivée des premiers colons
français. Aujourd'hui le Canada compte environ 13 750 hectares de vignes, une superficie qui a nettement
augmenté depuis les années 90. Les vignobles canadiens sont essentiellement implantés dans l'Ontario,
dans la péninsule du Niagara, et en Colombie-Britannique, dans la vallée de l'Okanagan. Il existe
également des domaines viticoles au Québec et en Nouvelle-Ecosse. Selon l'association des vignerons
canadiens (Canadian Vintners association), il existe 500 winerys dans le pays. Le gouvernement canadien a
récemment engagé un programme de développement de la filière vin, avec notamment une mise en
avant des vins canadiens dans les points de vente de boissons alcoolisées, gérés par un monopole, la SAQ.
Les vins canadiens trouvent donc leur premier débouché sur le marché national. "Entre 2007 et
2011, la consommation de vin au Canada a connu une augmentation de 14,55 %", indique le site
internet d'informations économiques canadien newswire.ca. "Et dans les 10 prochaines années, la
consommation de vin devrait s'accroître de 6,5% par an", estime l'agence française de
développement du commerce extérieur Ubifrance. En 2012, les canadiens ont bu en moyenne 17
litres de vins par habitant (23 litres au Québec).