Circulaire n°6-2020, la BCT a incité les banques et les institutions financières à différer le paiement des échéances de crédits (en principal et en intérêt), par les entreprises et les professionnels
LIVRE BLEU : sauver l’économie pour réussir la transition démocratiqueL'Economiste Maghrébin
Le livre bleu regroupe une contribution modeste de la part des économistes tunisiens au débat économique pour sortir de la grisaille actuelle, ouvrir de nouvelles perspectives à l’économie tunisienne
AVIS D’APPEL A MANIFESTATION D’INTERET - Cession de la société Alpha FordL'Economiste Maghrébin
le consortium Attijari Finances Tunisie - Attijari Finances Corp. (conjointement la « Banque Conseil») a été retenu comme conseiller exclusif de Al Karama Holding pour la réalisation de l’ensemble de l’opération de cession envisagée.
Les temps sont durs et cela se lit dans le bilan de nos entreprises qui peinent à retrouver le chemin d’une croissance forte et pérenne. Elles étaient déjà sous le choc de la crise mondiale de 2008-2009 quand elles furent de nouveau ébranlées par la déferlante post-révolution, qui a porté à son point culminant les contestations, les grèves et les revendications sur fond d’exacerbation de la concurrence mondiale.
Le choc de la révolution fut loin d’être l’unique écueil à entraver la marche pourtant laborieuse des entreprises tunisiennes, qui durent subir, de plein fouet, les effets de la crise de la zone euro …
A l’évocation de ces seuls obstacles, la liste n’est pas exhaustive, on est à la fois surpris et impressionné par la hardiesse et l’audace des chefs d’entreprise qui ont fait contre mauvaise fortune bon cœur. Ils n’ont pas abdiqué. A peine s’ils ont reculé. Dans l’adversité, ils y ont même trouvé les moyens, la nécessité morale d’avancer contre vents et marées. On ne saluera jamais assez leur instinct d’entrepreneur et pour certains, leur patriotisme économique. Ils ont maintenu le cap sur l’avenir, donné de la Tunisie l’image d’un pays assoiffé de réussite qui crée, innove et se projette dans la mondialisation pour exister et ne pas se laisser rayer de la carte industrielle mondiale. Ils ont intégré au plus profond de leur management et de leur mode de gouvernance les revendications et les demandes sociales et politiques, nées de l’élan révolutionnaire.
En retour, ils revendiquent pour eux- mêmes et pour leurs propres entreprises un environnement et un climat d’affaires et d’investissement assainis, apaisés, expurgés des effets néfastes d’une bureaucratie tentaculaire et tatillonne, peu compatible avec le système démocratique qui se met en place. Il faut aussi et surtout en finir avec ces revendications excessives, décalées par rapport à la réalité économique, qui mettent en péril l’entreprise et l’emploi. Avis au prochain gouvernement qui aura fort à faire pour ramener le calme, la sécurité et la sérénité.
Le reste, c'est-à-dire la croissance, suivra. Les chefs d’entreprise n’en pensent pas le contraire.
Etonnante Tunisie ! Dans la brume politique, sans visibilité aucune, derrière le vacarme délirant de politiques en furie, à des années-lumière des exigences de l’économie, les entreprises tunisiennes ne se sont pas laissées entrainer par les courants dérivants. Elles n’ont pas baissé pavillon. Elles naviguent à vue, au beau milieu des récifs, contre vents et marais. Elles essuient les tempêtes politiques, les unes plus violentes que les autres, et elles en sortent, à chaque fois, miraculeusement sans dégâts significatifs. Bien plus, elles émergent, plus déterminées et plus outillées intellectuellement et psychologiquement. A croire que ce qui ne tue pas rend plus fort…
On s’en aperçoit à la lecture du tableau : les PME/PMI et plus encore les TPE (très petites entreprises) ont pâti de la dégradation de l’environnement économique, interne et externe, et du recul de l’Etat de droit et de l’Etat tout court. C’est pourtant à ce niveau que se concentrent les gisements d’emploi et les prochains relais de la croissance. Dans le damier industriel national, les cases du milieu se sont dégarnies quand elles ne se sont pas désespérément vidées, offrant ainsi l’image d’une économie duale, à deux vitesses. Les PME/PMI risquent de connaître le même sort que la classe moyenne, aujourd’hui tirée vers le bas.
C’est un fait qu’il y a peu d’entreprises en Tunisie et qu’il faudrait en créer davantage pour se mettre en conformité avec les ratios en vigueur dans les pays émergents. Il faut aussi et surtout beaucoup plus d’entreprises de taille intermédiaire, si l’on veut renforcer les chances de développement de nos champions nationaux et donner une vraie perspective aux jeunes sans emploi.
Les années se suivent et se ressemblent. Les huit dernières apportent la confirmation de ce que l’on pressentait déjà dès 2011, l’année de toutes les turbulences économiques qui ont pris surtout pour cible les entreprises publiques. Elles en portent d’ailleurs les stigmates. Elles ne sont pas toutes en décroissance, mais elles ont en commun des résultats financiers qui les auraient condamnées depuis longtemps au dépôt de bilan. Où a-t-on vu des entreprises publiques contraintes à l’arrêt avant de provoquer la faillite de l’Etat ? Celle-ci n’est plus hélas, chez nous, une simple hypothèse d’école. L’Etat n’est pas loin du défaut de paiement au regard de ses fins de mois problématiques. Il ne tient sur ses jambes qu’au moyen des béquilles de l’endettement…
Le palmarès des entreprises confirme, si besoin est, les mutations en cours du paysage productif national. La sociologie des entreprises évolue en faveur du secteur privé qui affiche de biens meilleures couleurs que le secteur public : l’année 2017 a été un bon cru si l’on excepte les PMI et PME assommées par la déferlante de l’économie informelle et malmenées par les banques. Celles dont le positionnement stratégique, les disponibilités en moyens et en compétences, les capacités d’innovation et la dynamique de développement sont propulsées vers l’avant. Elles font mieux que compenser la régression du secteur public. Sans elles et sans leur performance, le curseur de la croissance serait à des niveaux encore plus bas, proche du zéro quand il ne serait pas dans le rouge. Un regret quand même, car sans l’instabilité fiscale, le bouillonnement social, les lourdeurs bureaucratiques, le résultat aurait été bien meilleur. Une chance aussi pour les mois et les années à venir : tout dépendra de la capacité de l’Etat de s’inscrire dans la vague de rénovation mondiale.
Circulaire n°6-2020, la BCT a incité les banques et les institutions financières à différer le paiement des échéances de crédits (en principal et en intérêt), par les entreprises et les professionnels
LIVRE BLEU : sauver l’économie pour réussir la transition démocratiqueL'Economiste Maghrébin
Le livre bleu regroupe une contribution modeste de la part des économistes tunisiens au débat économique pour sortir de la grisaille actuelle, ouvrir de nouvelles perspectives à l’économie tunisienne
AVIS D’APPEL A MANIFESTATION D’INTERET - Cession de la société Alpha FordL'Economiste Maghrébin
le consortium Attijari Finances Tunisie - Attijari Finances Corp. (conjointement la « Banque Conseil») a été retenu comme conseiller exclusif de Al Karama Holding pour la réalisation de l’ensemble de l’opération de cession envisagée.
Les temps sont durs et cela se lit dans le bilan de nos entreprises qui peinent à retrouver le chemin d’une croissance forte et pérenne. Elles étaient déjà sous le choc de la crise mondiale de 2008-2009 quand elles furent de nouveau ébranlées par la déferlante post-révolution, qui a porté à son point culminant les contestations, les grèves et les revendications sur fond d’exacerbation de la concurrence mondiale.
Le choc de la révolution fut loin d’être l’unique écueil à entraver la marche pourtant laborieuse des entreprises tunisiennes, qui durent subir, de plein fouet, les effets de la crise de la zone euro …
A l’évocation de ces seuls obstacles, la liste n’est pas exhaustive, on est à la fois surpris et impressionné par la hardiesse et l’audace des chefs d’entreprise qui ont fait contre mauvaise fortune bon cœur. Ils n’ont pas abdiqué. A peine s’ils ont reculé. Dans l’adversité, ils y ont même trouvé les moyens, la nécessité morale d’avancer contre vents et marées. On ne saluera jamais assez leur instinct d’entrepreneur et pour certains, leur patriotisme économique. Ils ont maintenu le cap sur l’avenir, donné de la Tunisie l’image d’un pays assoiffé de réussite qui crée, innove et se projette dans la mondialisation pour exister et ne pas se laisser rayer de la carte industrielle mondiale. Ils ont intégré au plus profond de leur management et de leur mode de gouvernance les revendications et les demandes sociales et politiques, nées de l’élan révolutionnaire.
En retour, ils revendiquent pour eux- mêmes et pour leurs propres entreprises un environnement et un climat d’affaires et d’investissement assainis, apaisés, expurgés des effets néfastes d’une bureaucratie tentaculaire et tatillonne, peu compatible avec le système démocratique qui se met en place. Il faut aussi et surtout en finir avec ces revendications excessives, décalées par rapport à la réalité économique, qui mettent en péril l’entreprise et l’emploi. Avis au prochain gouvernement qui aura fort à faire pour ramener le calme, la sécurité et la sérénité.
Le reste, c'est-à-dire la croissance, suivra. Les chefs d’entreprise n’en pensent pas le contraire.
Etonnante Tunisie ! Dans la brume politique, sans visibilité aucune, derrière le vacarme délirant de politiques en furie, à des années-lumière des exigences de l’économie, les entreprises tunisiennes ne se sont pas laissées entrainer par les courants dérivants. Elles n’ont pas baissé pavillon. Elles naviguent à vue, au beau milieu des récifs, contre vents et marais. Elles essuient les tempêtes politiques, les unes plus violentes que les autres, et elles en sortent, à chaque fois, miraculeusement sans dégâts significatifs. Bien plus, elles émergent, plus déterminées et plus outillées intellectuellement et psychologiquement. A croire que ce qui ne tue pas rend plus fort…
On s’en aperçoit à la lecture du tableau : les PME/PMI et plus encore les TPE (très petites entreprises) ont pâti de la dégradation de l’environnement économique, interne et externe, et du recul de l’Etat de droit et de l’Etat tout court. C’est pourtant à ce niveau que se concentrent les gisements d’emploi et les prochains relais de la croissance. Dans le damier industriel national, les cases du milieu se sont dégarnies quand elles ne se sont pas désespérément vidées, offrant ainsi l’image d’une économie duale, à deux vitesses. Les PME/PMI risquent de connaître le même sort que la classe moyenne, aujourd’hui tirée vers le bas.
C’est un fait qu’il y a peu d’entreprises en Tunisie et qu’il faudrait en créer davantage pour se mettre en conformité avec les ratios en vigueur dans les pays émergents. Il faut aussi et surtout beaucoup plus d’entreprises de taille intermédiaire, si l’on veut renforcer les chances de développement de nos champions nationaux et donner une vraie perspective aux jeunes sans emploi.
Les années se suivent et se ressemblent. Les huit dernières apportent la confirmation de ce que l’on pressentait déjà dès 2011, l’année de toutes les turbulences économiques qui ont pris surtout pour cible les entreprises publiques. Elles en portent d’ailleurs les stigmates. Elles ne sont pas toutes en décroissance, mais elles ont en commun des résultats financiers qui les auraient condamnées depuis longtemps au dépôt de bilan. Où a-t-on vu des entreprises publiques contraintes à l’arrêt avant de provoquer la faillite de l’Etat ? Celle-ci n’est plus hélas, chez nous, une simple hypothèse d’école. L’Etat n’est pas loin du défaut de paiement au regard de ses fins de mois problématiques. Il ne tient sur ses jambes qu’au moyen des béquilles de l’endettement…
Le palmarès des entreprises confirme, si besoin est, les mutations en cours du paysage productif national. La sociologie des entreprises évolue en faveur du secteur privé qui affiche de biens meilleures couleurs que le secteur public : l’année 2017 a été un bon cru si l’on excepte les PMI et PME assommées par la déferlante de l’économie informelle et malmenées par les banques. Celles dont le positionnement stratégique, les disponibilités en moyens et en compétences, les capacités d’innovation et la dynamique de développement sont propulsées vers l’avant. Elles font mieux que compenser la régression du secteur public. Sans elles et sans leur performance, le curseur de la croissance serait à des niveaux encore plus bas, proche du zéro quand il ne serait pas dans le rouge. Un regret quand même, car sans l’instabilité fiscale, le bouillonnement social, les lourdeurs bureaucratiques, le résultat aurait été bien meilleur. Une chance aussi pour les mois et les années à venir : tout dépendra de la capacité de l’Etat de s’inscrire dans la vague de rénovation mondiale.