La Tunisie, porte de l'Afrique et frontiere de l'Europe
Recherche action la société civile et la diffusion des tic au sein du gvt de sidi bouzid (1)
1. Version provisoire
R e c h e r c h e - A c t i o n
La société civile et la
diffusion des TIC au
sein du Gouvernorat de
Sidi Bouzid.
Le projet est cofinancé
par l’Union Européenne
Le projet est implémenté
par GVC Onlus
2.
3. Version provisoire
R e c h e r c h e - A c t i o n
La société civile et la
diffusion des TIC au
sein du Gouvernorat de
Sidi Bouzid.
« Le contenu de la présente publication
relève de la seule responsabilité de GVC et
ne peut en aucun cas être considéré comme
reflétant l’avis de l’Union européenne.»
4. 4
R e c h e r c h e - A c t i o n
Version provisoire
Titre originel : La société civile et la diffusion des TIC cas du Gouvernorat
de Sidi Bouzid.
Publication : Novembre 2013 par GVC Onlus
Titre du projet : « Périphérie Active: Appui dans sa participation et sa
liberté d’expression à la société civile et aux groupes vulnérables du Gou-vernorat
de Sidi Bouzid ». EIDHR/2012/300-030
Acteurs du projet : GVC Onlus, chef de file du projet Périphérie Active
mené avec les associations partenaires Ya Basta et Accun.
Réalisé par : Doryane Milliet, consultant
Coordonnée par : Liù Fornara, Chef de projet
Enquête et saisie : Saida Trabelsi, Azza Amami, Walid Affi, Nawel Brahmi,
Rahma Abdouli
Remerciement : Pour leur participation active, le projet d’étude a bénéfi-cié
tout particulièrement de Khaled Amami, Damiano Duchemin, Stefania
Piccinelli, Jacer Amami, Salwa Chenini, Rafik Khlifi, Arbi Kadri et Kamel
Baccari.
Le projet d’étude remercie également le réseau de 14 OSC locales : à
Sidi-Bouzid : Association Horizon de lutte contre le chômage, Association
Citoyen Numérique, Association pour la Culture des Arts et la préservation
du patrimoine, Association Victoire de la femme, UDC Sidi-Bouzid, UGTT
Sidi-Bouzid, à Menzel Bouzaiene : UDC Menzel Bouzaiene, Association
mutuelle des femmes, Association des petits paysans, Association de pré-voyance
du 3ème âge, à Regueb : UDC Regueb, Association ATTAC, As-sociation
Notre terre, Association Voix d’Eve, Association femme militante.
Licence Créative Commons : Paternité + Pas d’Utilisation Commerciale
+ Pas de Modification (BY NC ND)
5. 5
La Societé civile et la diffusion des TIC au sein du gouvernorat de Sidi Bouzid
Version provisoire
Préface :
Dans un contexte de transition démocratique
post-dictature, le projet « Périphérie Active » fi-nancé
par l’Instrument Européen pour la Démo-cratie
et les Droits de l’Homme (IEEDH) vise à
favoriser la liberté d’expression et de participa-tion
de la société civile tunisienne, des jeunes
et des femmes du gouvernorat de Sidi Bouzid.
Le rapport suivant s’applique à étudier les opportunités de renforcement
« de la société civile qui oeuvre dans le domaine de la promotion des droits
de l’homme et de la réforme démocratique, en appuyant la conciliation
pacifique des groupes d’intérêts et en consolidant la participation et la
représentation politique »1. Il est centré sur les Technologies de l’Informa-tion
et de la Communication (TIC) comme outil de développement de la
société civile et outil de développement personnel.
«Périphérie Active» structure la plupart de ses activités à partir de l’expé-rience
pilote des Centres Médiatiques Citoyen (CMC), espace de partici-pation
et promotion des TIC et médias libres, ainsi que de renforcement
de la société civile. Les 3 CMC sont aujourd’hui ouverts à Sidi Bouzid ville,
Menzel Bouzaiene et Regueb.
En s’appuyant sur deux enquêtes réalisées dans le cadre du projet «
Périphérie Active » en 2013, l’une auprès des organisations de la société
civile et l’autre auprès des jeunes et femmes du gouvernorat de Sidi Bou-zid,
le rapport fournit une source d’information pertinente et pratique pour
le développement des 3 centres médiatiques citoyens, ainsi que pour touts
les individus, associations ou institutions qui visent à renforcer la société
civile et sa liberté d’expression.
1 2ème Objectif clé de l’IEDDH http://ec.europa.eu/europeaid/how/finance/eidhr_fr.htm
Photo de Zouhair Yahyaoui dit Ettounsi de Tunezine, martyr de la lutte pour la liberté sur Internet.
6. 6
R e c h e r c h e - A c t i o n
Version provisoire
Périphérie Active :
Le projet vise à supporter la société civile du Gouvernorat de Sidi Bouzid
dans sa capacité de participation, travail en réseau et expression libre ainsi
que d’inclusion des instances des groupes vulnérables. Le projet est mené
par l’ONG italienne GVC Onlus (Gruppo di Volontariato Civile) 2 en parte-nariat
avec l’association Ya Basta 3 et ACCUN (Association Citoyenneté et
Culture Numérique)4 .
Centres Médiatiques Citoyens :
Les CMC constituent des espaces commun aux associations où cha-cune
maintien son indépendance et défend le principe de pluralisme et
de diversité. Les CMC sont des espaces autogérés de façon démocra-tique
qui visent à l’inclusion des groupes vulnérables et en particulier des
femmes et des jeunes. L’accès au centre médiatique est libre et gratuit
aux associations qui agissent pour l’intérêt commun. Les valeurs de base
à respecter et partager dans les CMC sont le respect des droits humains,
la démocratie et la citoyenneté active, la valorisation des femmes et l’inclu-sion
des catégories vulnérables. Ils sont aménagés par la société civile et
pour la société civile. Ils constituent des lieux de formation, d’échange de
compétences et de production d’information. Ils sont équipés avec du
matériel informatique et audio-visuel.
Article 19 de la déclaration universelle des droits de l’homme :
Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique
le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de
recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations
et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit.
2 GVC Gruppo di Volontariato Civile (http://www.gvc-italia.org/)
3 Ya basta (http://www.yabasta.it/)
4 @ccun, Association Citoyenneté et Culture Numérique (http://www.sidibouzidnews.org)
7. 7
La Societé civile et la diffusion des TIC au sein du gouvernorat de Sidi Bouzid
Version provisoire
Table des matières
Préface : � 5
Introduction : � 9
Une transition démocratique difficile � 13
Sidi Bouzid: un gouvernorat discriminé � 14
Note méthodologique : � 15
Chapitre 1. La diffusion des TIC au sein des jeunes et des femmes
des villes de Menzel Bouzaiene, Regueb et Sidi Bouzid : rapport
d’enquête. � 17
1. Caractéristiques socio-démographiques des personnes enquêtées � 18
1.1. Menzel Bouzaienne, un effectif enquêté fortement touché par le chô-mage
� 18
1.2. Regueb � 19
1.3. Sidi Bouzid, des caractéristiques en lien avec la vocation de métro-pole
régionale de la ville. � 20
2. Les Technologies de la communication et de l’information � 21
2.1. L’accessibilité au TIC � 21
2.2. L’utilisation des TIC � 24
2.2.1. Source d’information et journalisme citoyen � 24
2.2.2. Centre d’intérêts lors de la navigation internet � 25
2.2.3. Différences d’usage entre les villes et les groupes socio-démo-graphiques
� 26
Chapitre 2. La société civile au sein du Gouvernorat, de Sidi Bou-zid,
rapport d’enquête. � 27
1. Caracteristiques principales des associations � 28
1.1. Thématiques et questions transversales abordées. � 28
1.2. Population des associations � 29
1.2.1. Genre des membres � 30
1.2.2. Age des membres � 31
1.3. Ancienneté et zone d’intervention des associations � 32
1.4. Technologies de l’information, disponibilité et usages � 32
1.5. Besoins des associations � 33
1.6. Sources de financements des associations � 35
8. 8
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Version provisoire
Chapitre 3. Opportunités pour un renforcement de la société ci-vile
et un bon usage des TIC � 37
1. Renforcer la société civile � 38
1.1. Appuyer l’inclusion des femmes et des personnes discriminées � 38
1.2. Soutenir la culture de la transparence � 39
1.3. Encourager un financement indépendant et durable � 40
1.4. Promouvoir la mise en réseau et le partage d’informations entre les
associations � 42
1.5. Promouvoir une image positive de la femme � 44
2. Construire un cadre favorable � 47
2.1. Développer l’action locale � 47
2.2. Renforcer l’accessibilité et la diffusion de l’information � 48
2.2.1. Comprendre l’information: la langue � 49
2.2.2. Accéder à l’information, pouvoir la diffuser en toute légalité : la
question des licences d’utilisation � 51
2.2.3. L’accès à l’information publique et à la documentation de l’Etat
� 52
2.2.4. Libérer la technologie : les logiciels libres � 54
2.2.5. Informatique et numérique : poursuivre la lutte contre les préjugés
de genre � 56
3. Recommandations par TIC � 57
3.1. La télévision, l’anti-information ? � 57
3.2. La radio FM libre, un outil démocratique à développer � 58
3.3. Le site internet à la portée de tous � 61
3.3.1. Le Web 2.0, une démocratisation d’internet ? � 62
3.3.2. Le web 2.0 réellement au service de l’information ? � 65
3.3.3. Démocratisation des Tic et journalisme citoyen � 66
Annexe A. Tables des figurés � 67
Annexe B. Références � 68
Annexe D. Licences Créative Commons � 73
Annexe E. Enquêtes associations et TIC - Tableaux supplémentaires � 74
Annexe F. TIC - Tableaux supplémentaires � 77
9. 9
La Societé civile et la diffusion des TIC au sein du gouvernorat de Sidi Bouzid
Version provisoire
Introduction :
Le 17 décembre 2010, Mohammed Bouazizi s’est immolé par le feu,
étouffé par le régime alors qu’il essayait d’exercer une activité de survie : le
commerce informel de rue. Le gouvernorat de Sidi Bouzid s’est révolté et
la Tunisie qui avait déjà connu de fort mouvement de contestation comme
la révolte du bassin minier de Gafsa de 2008, s’est alors embrasée. Les
évènements qui ont succédés ont eu un impact national puis mondial.
Dans un formidable élan, les tunisiennes et tunisiens se sont unis avec
détermination pour renverser un régime dictatorial ; ils ont constitué avec
l’aide des réseaux sociaux et d’internet un ensemble solide et solidaire
dans la rue et permis la chute du dictateur le 14 janvier 2011.
Dans les faits, le hacktivisme et le blogging depuis longtemps implantés
en Tunisie et les nouveaux médias ont permis la circulation de l’informa-tion,
se substituant à une presse traditionnelle inféodée aux pouvoirs en
place. La Tunisie de Ben Ali était l’un des régimes les plus répressifs contre
les internautes, à l’image du «blogueur Zouhayr Yahyaoui décédé à 37 ans
suite à la torture et à la grève de la faim qu’il a mené.»5; l’Internet militant
était actif essentiellement depuis l’étranger. La démocratisation des TIC et
le développement dès la fin des années 90 du cyberactivisme, notamment
des groupes Takriz, puis des groupes Tunisian Anonymous et Parti Pirate
Tunisien ont permis à de plus en plus de personnes d’agir anonymement
en Tunisie même, d’attaquer les symboles du pouvoir et de remettre en
cause la dictature. Les télévisions internationales dont Al Jazeera se sont
fait ensuite le relais des contenus mis en ligne par les «hacktivistes» et
«journalistes citoyens» pour dénoncer la violence et l’oppression dont est
victime le peuple tunisien ainsi que l’ampleur des manifestations.
Le cadre de la société civile a implosé, les sujets de la dictature se sont
mués en citoyen actifs dénonçant les abus du régime, les inégalités et les
conditions de vie déplorables d’une grande partie de la population.
Ces évènements ont entraîné de fortes répercussions sur les pays
arabes voisins et dans le monde. Le peuple tunisien à montré à la planète
5 Samia Mihoub, Le cyberactivisme à l’heure de la révolution tunisienne, 2011
10. 10
R e c h e r c h e - A c t i o n
Version provisoire
entière et pour des générations à venir qu’Internet est un puissant outil de
constitution d’une conscience collective et de revendication des libertés
fondamentales.
La société civile composée d’associations auparavant partisanes et
reliées au pouvoir en place peut alors prendre un nouvel essor après la
révolution. On décompte ainsi 1700 associations crées entre le 14 janvier
2011 et le 23 Octobre 2011, qui bénéficient des assouplissements légaux
contenus dans le nouveau Décret-loi 2011-88 portant sur le droit d’asso-ciation,
qui a été publié le 24 septembre 20116.
Durant cette période, les conditions de l’indépendance éditoriale ont
également fondamentalement changé; le système central de la censure
a complètement disparu et la radio, la presse et la télévision publique ont
cherché à développer un modèle de service public en lien avec les stan-dards
internationaux. Ils ont notamment tenté de former des comités de
rédaction permanents qui défendent l’indépendance de l’information.
Les droits de liberté d’expression et d’association développés par une
forme d’ébullition citoyenne se sont vus encore renforcé par le souhait
de les inscrire dans la durée. Le bilan des neuf mois du gouvernement
de transition est globalement positif au niveau des médias et de la liberté
d’expression, il inclue 3 décrets lois importants relatifs à la liberté de la
presse, à la création d’une instance de régulation de l’audiovisuel (HAICA)
ainsi qu’à l’accès à l’information : les décrets-lois 115,116 et 41.
Suivant le processus de transition démocratique, l’Instance supérieure
indépendante pour les élections (ISIE) a élaboré le cadre juridique régle-mentant
l’accès des partis politiques aux médias et leur temps de parole
dans les médias publics afin de contrôler le déroulement de la campagne.
L’assemblée constituante tunisienne est élue le 23 Octobre 2011, elle
marque la percée d’Ennahda, parti islamique libéral qui totalise 41% des
voix.
C’est dans un contexte post-révolutionnaire donc forcément malaisé
que le parti Ennahda forme un nouveau gouvernement et guide la création
d’une nouvelle constitution. Contexte difficile où deux risques s’immiscent
« celui que l’État tunisien en transition, affaibli, n’attire les convoitises et de
nouvelles entreprises mafieuses, voire criminelles, d’accaparement, voire
6 Source : Rapport de diagnostic sur la société civile tunisienne, Mars 2012
11. 11
La Societé civile et la diffusion des TIC au sein du gouvernorat de Sidi Bouzid
Version provisoire
de manipulation, du pouvoir » et « celui qu’une manoeuvre politique d’hési-tation
ne perturbe ou n’étouffe la marche de la révolution par une mauvaise
gestion du facteur religieux dans son processus, à l’instar de l’Algérie au
début des années 90. » 7
C’est ainsi que les années qui ont suivi la révolution, ont été marquées
par des assassinats politiques d’opposants, des menaces sur les droits
de l’homme, la montée de l’extrémisme y compris dans la politique et le
terrorisme, la diminution de la liberté d’expression. Le processus d’élabo-ration
de la constitution tunisienne se voyant entrecoupé de soubresauts
politiques.
Dans les faits, les associations de défense des droits humains ont
constaté avec regret que la liberté d’expression a subi un net déclin depuis
l’élection du parti Ennhada par rapport à la période effervescente de la
post-révolution. Même si on ne peut comparer la situation à l’ère Ben Ali,
certains journalistes, laïcs ou opposant au gouvernement, sont ou ont été
victimes de brutalités policières, harcelés, maintenus sous la pression de
poursuite judiciaire et emprisonnés. D’autres ont été menacés, violentés
par des extrémistes dont certains sont soupçonnés d’être des sympathi-sants
du gouvernement. Le gouvernement au pouvoir s’est de plus efforcé
durant ses années à renommer les dirigeants des établissements publics
de presse, de radios et de télévision sans consultations publiques contrai-rement
aux standards internationaux provoquant de multiples conflits avec
les équipes de presse.
Ce climat difficile a mis au défi la nouvelle société civile tunisienne et ce
sont tant de mouvements syndicaux, organisations de chômeurs, associa-tions,
médias indépendants, radio associatives, blog, journalistes citoyens,
manifestations et évènements culturels, flash mob ou buzz, groupes de
pression, réseau sociaux, qui se sont érigés ces 3 dernières années pour
faire face aux mouvements rétrogrades, aux dérives du gouvernement ou
à la violence des mouvements extrémistes religieux. Ils ont permis à la
société civile de remporter certaines victoires cruciales pour l’avenir de la
démocratie en Tunisie.
7 Source : La révolution tunisienne, les enjeux de la transition démocratiques et de la société
civile, Jean Dufourcq, 2012
12. 12
R e c h e r c h e - A c t i o n
Version provisoire
Cependant, bien plus que les problématiques de gouvernance ou de li-berté
d’expression, ce sont surtout les conditions socio-économiques des
populations vulnérables et en particulier des jeunes et des femmes d’une
grande tranche de la population tunisienne, qui restent difficilement sup-portables.
C’est le cas en particulier des femmes travailleuses agricoles
journalières, exploitées à des salaires de 7 DNT par jour, mais aussi des
chômeurs et vendeurs ambulants à l’image de Adel Khadri qui s’est immo-lé
par le feu en geste de désespoir et de protestation le 13 mars 2013, au
centre de l’artère principale de la capitale, comme si rien n’avait changé.
C’est également le cas du gouvernorat de Sidi Bouzid, lieu de l’action,
qui se place en 22ème position sur les 24 gouvernorats tunisiens avec un
Indice de Développement Régional (IDR) de 0,28, contre 0,76 pour Tunis
et 0,56 pour Sfax, gouvernorat côtier voisin. Le gouvernorat de Sidi Bouzid
peuplé de 418 354 habitants 8 est, par son caractère rural et sa position
au coeur de la Tunisie, un territoire relativement enclavé pour les ¾ de ses
habitants qui n’habitent pas en ville. Le taux de pauvreté y est excessive-ment
élevé et est très représentatif des disparités de la Tunisie. Il touche
près de 30% de la population et est deux fois plus élevé que le taux natio-nal
et 14 fois plus que celui de la meilleure délégation. Encore une fois, ce
sont les femmes qui vivent une discrimination socio-économique majeure
et les jeunes qui sont très fortement touchés par le chômage.
Dans ce contexte, comment une société civile promotrice des droits
humains et des réformes démocratiques renforcée par des technologies
de l’information et de la communication accessibles et libérées constitue-elle
un réel atout de développement présent et futur pour les femmes et les
jeunes du gouvernorat de Sidi Bouzid ?
8 Source : Estimation de la population par gouvernorat au 1er janvier 2013, INS
Photographie, Sidi Bouzid
13. 13
La Societé civile et la diffusion des TIC au sein du gouvernorat de Sidi Bouzid
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6 février 2013 :
Assassinat d’opposant politique
Assassinat de Chokri Belaïd, laïque et
secretaire général du parti de gauche
Al-Watad (Parti des patriotes démocrates
unifiés)
13 Août 2012 :
Droit des femmes
Des milliers de tunisiennes et de tunisiens
ont manifesté, contre l’article 28 de la
proposition de constitution du pays qui fait
de la femme “un complément de l’homme”
25 juillet 2013 :
Assassinat d’opposant politique
Assassinat de Mohamed Brahmi, député
du Front Populaire.
29 juillet 2013 :
Terrorisme
Huit militaires tunisiens tués et 3 blessés
dans une zone d’activités d’Al Qaida à
Kasserine.
23 Octobre 2011 :
Élection de l’assemblée nationale constituante (ANC).
Ennahda parti islamique libéral remporte 41% des suffrages exprimés.
Janvier 2012 :
Démocratie
Certains députés Nadhaouistes ont
réclamé l’inscription de la Charia comme
principale source de législation
dans la Consitution entrainant de
vives réactions de la société civile.
17 août 2013 :
Indépendance des médias
Nomination par les autorités de nou-veaux
dirigeants à la tête de cinq radios
publiques sans consultation publique
(Radio Nationale, Radio Culturelle, Radio
Jeunes, Radio Gafsa, Radio Tataouine).
Mardi 4 décembre 2012 :
Liberté de réunion
Un rassemblement de l'UGTT pour la
commémoration du 60ème anniversaire
du meurtre de Farhat Hached a été
attaqué par des islamistes radicaux
armés de bâtons et de couteaux.
Une transition démocratique difficile
23 Octobre 2013 :
Terrorisme
Six agents de la Garde nationale tunisiens
tués dans le gouvernorat de Sidi Bouzid
7 et 9 Avril 2012 :
Liberté de manifester
Les rassemblements de l’UDC et de la
journée des martyrs ont été violemment
réprimées par les forces de l’ordre. Selon
des temoignages des groupes civils
auraient également participé
à la repression des manifestants.
14 Septembre 2012 :
Attaque de l’ambassade
américaine
Le gouvernement soupçonne la mouvance
salafiste djihadiste Ansar Al Charia d’avoir
organisé les heurts.
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Le gouvernorat de Sidi Bouzid se démarque comme les provinces de l’intérieur de Kas-serine
et de Kairouan par des caractéristiques socio-économiques bien inférieures aux
autres gouvernorats. L’accès à la santé et à l’éducation sont très faibles. On compte dans
ses régions environ 0,4 médecin pour 1000 habitants contre 1,2 pour la moyenne tuni-sienne.
Le taux d’analphabetisme est de 32%.
Ariana
Béja Ben
Arous
Bizerte
Gabès
Gafsa
Jendouba
Kairouan
Kasserine
Kebili
Kef
Mahdia
Manouba
Medenine
Monastir
Nabeul
Sfax
Sidi Bouzid
Siliana
Sousse
Tataouine
Tozeur
Tunis
Zaghouan
Sidi Bouzid: un gouvernorat discriminé
Indice du savoir (SB : 0,19) Indice de la santé ( SB : 0,06)
(Source : données ITCEQ 2012)
Ariana
Béja Ben
Arous
Bizerte
Gabès
Gafsa
Jendouba
Kairouan
Kasserine
Kebili
Kef
Mahdia
Manouba
Medenine
Monastir
Nabeul
Sfax
Sidi Bouzid
Siliana
Sousse
Tataouine
Tozeur
Tunis
Zaghouan
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La Societé civile et la diffusion des TIC au sein du gouvernorat de Sidi Bouzid
Version provisoire
Note méthodologique :
L’Association Citoyenneté & Culture Numérique (ACCUN9) a développé
un centre médiatique à Menzel Bouzaiene en 2011. Le Centre médiatique
a suscité un vif engouement de la population et des associations locales.
Sur la base de cette bonne expérience, GVC à monté un partenariat avec
ACCUN et l’association Ya Basta. Ils ont élaboré ensemble le projet « Péri-phérie
active » qui vise au support à la société civile du Gouvernorat de Sidi
Bouzid dans sa capacité de participation, travail en réseau et expression
libre ainsi que d’inclusion des groupes vulnérables, en particulier jeunes
et femmes. Conformément aux principes de GVC et ses partenaires, le
projet poursuit les principes d’autogestion démocratique et une approche
« bottom-up ».
Afin d’apporter des outils en adéquation avec les besoins des CMC,
deux enquêtes ont été réalisées, l’une auprès des représentants des asso-ciations
et l’autre auprès des personnes des villes de Sidi Bouzid, Regueb
et Menzel Bouzaiene. Les enquêtes ont été conçues et réalisées de façon
participative entre les partenaires du projet :
a- Un questionnaire ciblant les jeunes (18-29) et les femmes (18-35) qui
vise à collecter des informations sur la situation personnelle, l’utilisation de
l’Internet et des NTIC, l’accès aux médias locaux et à la culture numérique.
b-Un questionnaire ciblant les associations post-14 du gouvernorat qui
vise à fournir des informations sur le type d’activité, les membres, les ob-jectifs,
la production et le partage des informations locales, ainsi que les
besoin en formation, l’utilisation des NTIC.
Au total ce sont et 340 personnes et 27 associations représentant un
total de 309 membres qui ont été enquêtées.
Les chapitres 1 et 2 fournissent une analyse des deux enquêtes réali-sées
dans le cadre de la recherche action. Le troisième chapitre dresse les
opportunités de développement qui en découlent pour la société civile, les
jeunes et les femmes du gouvernorat ainsi que les CMC.
9 Association crée le 7 avril 2011
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La Societé civile et la diffusion des TIC au sein du gouvernorat de Sidi Bouzid
Version provisoire
Chapitre 1. La diffusion des TIC
au sein des jeunes et des femmes
des villes de Menzel Bouzaiene,
Regueb et Sidi Bouzid : rapport
d’enquête.
L’enquête a porté sur 324 personnes. Ce sont 84 personnes de Men-zel
Bouzaiene qui ont été enquêtés, 121 de Regueb et 119 de Sidi Bouzid.
En tant que recherche-action, elle a été réalisée de manière participative
par les membres des associations partenaires et engagés dans le projet.
Chacun enquêtant des groupes de personnes de son entourage. L’ob-jet
est ainsi de sensibiliser à l’ouverture de centre médiatiques, diffuser
la culture des TIC et de renforcer la société civile à travers notamment la
méthodologie d’enquête et le lien avec la population.
En visant à renforcer la société civile et la participation des jeunes et des
femmes, seuls les hommes de 18-29 ans et les femmes de 18-35 ans ont
été enquêtés.
L’effectif enquêté compte 172 femmes et 152 hommes. Ont été enquê-tés
133 personnes de 18-23 ans, 148 personnes de 24-29 ans et 43
femmes de 30-35 ans. La majorité sont chômeurs: 150 (46%) ou étudiants
: 99 (30%).
Le rapport fourni donc une image de l’utilisation et de la diffusion des
TIC chez les jeunes et les femmes habitant principalement en ville des ré-gions
centrales de la Tunisie. Elle offre des éléments d’analyse des groupes
cibles du projet au sein des 3 villes où l’action se déroule.
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1. Caractéristiques socio-démogra-phiques
des personnes enquêtées
1.1. Menzel Bouzaienne, un effectif enquêté
fortement touché par le chômage
L’enquête montre en premier lieu que le nombre d’étudiants et de chô-meurs
représente la grande majorité de l’effectif enquêté (76/84). On ne
compte aucun cadre ni profession libérale. En second lieu, le graphique de
l’enquête ci dessous reflète les différences entre les femmes et les hommes
au niveau de l’accès à l’éducation et à l’emploi, ainsi qu’à certains types
de fonctions. Les femmes ont un taux de chômage plus élevé, font moins
d’étude et on ne compte aucun artisan parmi elles.
La part d’étudiant chez les 18-23 ans est très importante et l’on compte
quasiment aucun jeune enquêté de cette tranche d’âge exerçant une acti-vité.
Plus d’un tiers des jeunes entre 18-23 ans sont au chômage, 3/5 des
24-29 ans, 5/6 des 30/35 ans.
0 20 40 60 80 100
30-35 ans F
24-29 ans H
24-29 ans F
18-23 ans H
18-23 ans F
30-35 ans
24-29 ans
18-23 ans
Hommes
Femmes
Ensemble
80 100
Etudiant
Employé
Chômeur
Cadre Profession libérale
Autre
Artisan
20 40 60 80 100
Etudiant
Employé
Chômeur
Cadre Profession libérale
Autre
Artisan
- Graph 1.Caractéristiques socio-démographiques des personnes enquêtées à Menzel Bouzaienne -
19. 19
La Societé civile et la diffusion des TIC au sein du gouvernorat de Sidi Bouzid
Version provisoire
1.2. Regueb
Encore, l’enquête montre en premier lieu que le nombre d’étudiants et
de chômeurs représente la grande majorité de l’effectif enquêté à Regueb
(80/121). Contrairement à Menzel Bouzaienne, même si ceux-ci sont très
peu représentés on compte des cadres dans l’échantillon de Regueb.
L’effectif enquêté de Regueb, n’échappe pas à l’importance des dif-férences
entre les hommes et les femmes face à la vie active. Le gra-phique
de l’enquête ci dessous reflète les différences entre les femmes et
les hommes au niveau de l’accès à l’emploi, ainsi qu’à certains types de
fonctions. Les femmes ont un taux de chômage plus élevé.
Une grande partie des personnes enquêtées exercent une activité
«autre», ce qui réduit le taux d’inactivité chez les jeunes et les femmes par
rapport à Menzel Bouzaienne. Il n’en reste pas moins que le taux d’inacti-vité
reste très important chez les 24-29 ans et les 30-35 ans.
80 100
Etudiant
Employé
Chômeur
Cadre Profession libérale
Autre
Artisan
20 40 60 80 100
Etudiant
Employé
Chômeur
Cadre Profession libérale
Autre
Artisan
0 30 60 90 120 150
30-35 ans F
24-29 ans H
24-29 ans F
18-23 ans H
18-23 ans F
30-35 ans
24-29 ans
18-23 ans
Hommes
Femmes
Ensemble
- Graph 2. Caractéristiques socio-démographiques des personnes enquêtées à Regueb -
20. 20
R e c h e r c h e - A c t i o n
Version provisoire
1.3. Sidi Bouzid, des caractéristiques en lien
avec la vocation de métropole régionale de la
ville.
Les caractéristiques de Sidi Bouzid sont relativement similaires à Re-gueb,
bien que la part d’étudiants chez les 18-23 ans est nettement su-périeure,
la quasi totalité des femmes de 18-23 ans sont étudiantes. En
revanche les 24-29 ans sont chômeurs avant tout. Les femmes de 30-35
ans enquêtées à Sidi Bouzid sont mieux insérées dans la vie profession-nelle
qu’à Regueb ou Menzel Bouzaiene.
0 20 40 60 80 100 120
30-35 ans F
24-29 ans H
24-29 ans F
18-23 ans H
18-23 ans F
30-35 ans
24-29 ans
18-23 ans
Hommes
Femmes
Ensemble
80 100
Etudiant
Employé
Chômeur
Cadre Profession libérale
Autre
Artisan
20 40 60 80 100
Etudiant
Employé
Chômeur
Cadre Profession libérale
Autre
Artisan
- Graph 3.Caractéristiques socio-démographiques des personnes enquêtées Sidi Bouzid -
21. 21
La Societé civile et la diffusion des TIC au sein du gouvernorat de Sidi Bouzid
Version provisoire
2. Les Technologies de la communication
et de l’information
La Tunisie se situe au 85ème au niveau de l’ICT Development Index (IDI)
entre la Mongolie (84) et le Pérou (86). L’indicateur IDI inclut des indica-teurs
d’accessibilité aux TIC, d’usage et de compétences. Il est de 3,58
en 2011, contre 8,56 pour la République de Corée, 1ère du classement.
Selon le Ministère des Technologies de la communication et de l’Informa-tion
17,6% des ménages sont abonnés à Internet. Les TIC revètent un
certain nombre d’enjeux, car elles facilitent la mise en réseau et la diffusion
des idées.
0
300000
600000
900000
1200000
1500000
Nombre total d'abonnés
aux réseaux Internet
Années
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
- Graph 4.Evolution du nombre total d’abonnés aux réseaux Internet (Ministère desTIC Tunisie) -
Il est nécessaire de différencier les TIC de leur contenu et de maintenir
qu’ils restent des outils. Sans leur associer des contenus ouverts, libres
et fluides et une démarche active de production démocratique, elles sont
inutiles. A l’inverse, les progrès technologiques exponentiels en matière
de TIC associés à une bonne utilisation de ceux -ci peuvent constituer un
réel atout pour les jeunes et les femmes du gouvernorat.
2.1. L’accessibilité au TIC
La Tunisie se situe au 87ème rang mondial au niveau de l’accessibilité
au TIC (sous catégorie IDI access, source ICT 2011). L’enquête locale
révèle que les TIC ont bien pénétré les lieux de l’action et les populations
cibles : jeunes et femmes des villes de Regueb, Menzel Bouzaiene et Sidi
Bouzid. Il faut toutefois relativiser ces chiffres par rapport aux données
générales du gouvernorat : les populations enquêtées étant spécialement
dynamique au niveau des TIC du fait de leur âge.
22. 22
R e c h e r c h e - A c t i o n
Version provisoire
0
10
20
30
40
50
Femme Homme 18-23 ans 24-29 ans 30-35 ans Artisan Cadre PL Chômeur Employé Etudiant
0
10
20
30
40
50
Femme Homme 18-23 ans 24-29 ans 30-35 ans Artisan Cadre PL Chômeur Employé Etudiant
Indicateur d’accessibilité aux TICs
Indicateur d’utilisation des TICs
Menzel Bouzaienne
0
10
20
30
40
50
Femme Homme 18-23 ans 24-29 ans 30-35 ans Artisan Cadre PL Chômeur Employé Etudiant
0
10
20
30
40
50
Femme Homme 18-23 ans 24-29 ans 30-35 ans Artisan Cadre PL Chômeur Employé Etudiant
Indicateur d’accessibilité aux TICs
Indicateur d’utilisation des TICs
Regueb
0
10
20
30
40
50
Femme Homme 18-23 ans 24-29 ans 30-35 ans Artisan Cadre PL Chômeur Employé Etudiant
0
10
20
30
40
50
Femme Homme 18-23 ans 24-29 ans 30-35 ans Artisan Cadre PL Chômeur Employé Etudiant
Indicateur d’accessibilité aux TICs
Indicateur d’utilisation des TICs
Sidi Bouzid
Methodes de calcul de l’indicateur d’accessibilité aux TIC (sur 100) :
- connexion internet au domicile : + 10 points
- autre lieux de connexion : institution culturelle : + 5, asso : +5, service payant : +5, étude : +5,
- Flux internet : Très bon ou bon : +5
- possession : ordinateur de bureau : + 10 points , ordinateur portable : + 10 points, tablette : +5
points, teléphone internet : +5 points, appareil photo numérique : +5 points, console de jeu : +5 points,
une television : +5 points, une radio : +5 points, un lecteur CD ou DVD: +5 points
- diversité de l’accessibilité :+ de 2 types de matériel de TIC accessible : + 10points
- Graph 5. Indicateur d’accessibilité aux TIC selon les groupes socio-démographiques enquêtés par
localités -
23. 23
La Societé civile et la diffusion des TIC au sein du gouvernorat de Sidi Bouzid
Version provisoire
L’accès aux technologies de l’information et de la communication est
donc plutôt démocratisé auprès des personnes sondées;
Internet au
domicile
Ordinateur de
bureau
ou portable
Radio Télévision Téléphone
avec
internet
Enquête 46% 62% 78% 94% 32%
- Tableau 1. TICs au domicile (chiffre Tunisie 10-
Bien que la moitié des personnes sondées aient internet, plus de 90%
des personnes enquêtées connaissent un lieu où se connecter en cas de
besoin. Lorsque que l’on compare ces taux à la moyenne nationale, seul
17% des ménages ont internet et 23% un ordinateur. La moyenne natio-nale
est de 14 832 Bit/s par utilisateur internet (source ITU). 2,4 personnes
sur 100 ont un téléphone internet en Tunisie, contre 32 pour 100 pour
l’effectif enquêté. L’échantillon enquêté est donc mieux connecté que la
moyenne nationale.
L’indicateur d’accessibilité aux TIC réalisé aux fins de l’enquête est de
35,78 en moyenne. Suivant l’enquête, les catégories de population qui
ont accès le plus aux TIC sont dans l’ordre: les employés, les étudiants,
les 18-23 ans et les hommes. Les groupes de personnes qui ont le moins
accès aux TIC sont dans l’ordre les artisans et les chômeurs.
Lorsque l’on compare l’accessibilité globale aux technologies selon
les villes, elle varie que peu sensiblement. En revanche, il apparait que
certaines catégories des personnes enquêtées sont plus discriminées
suivant les localités, ainsi à Sidi Bouzid les chômeurs et les 24-29 ans
sont fortement discriminés et à Regueb les femmes ont nettement moins
accès aux TIC que les hommes. En revanche à Menzel Bouzaiene, toutes
les tranches de la population ont accès de façon comparable aux TIC.
10 Ministère des technologies et de l’informaion, 2012
http://www.mincom.tn/fileadmin/PDF/Indicateurs_TIC/TIC_en_chiffres/Principaux%20indica-teurs%
20TIC%20_%20Juillet%202013.pdf
24. 24
R e c h e r c h e - A c t i o n
Version provisoire
2.2. L’utilisation des TIC
Au niveau de l’utilisation des TIC, la Tunisie se situe en 81 position se-lon
l’indicateur IDI use sub-index (ICT en 2011) avec 1,67 contre 8,17 en
République de Corée. 39,4% des personnes utilisent internet en Tunisie,
contre 90 % des personnes enquêtées. Les jeunes et les femmes urbaines
de moins de 35 ans sont très touchés par les technologies de l’information
et de la communication.
2.2.1. Source d’information et journalisme citoyen
S’informer et informer, après une longue dictature où la censure était
omniprésente, les tunisiens continuent de profiter de leur droit durement
acquis.
Presse web Presse papier Radio Télévision Médias sociaux
21% 45% 63% 76 % 77%
- Tableau 2. - Source d’informations des personnes enquêtées -
Les différences sources d’informations entre les différents groupes dé-mographiques
sont peu prononcées bien que :
- Les femmes utilisent la radio de 15 points de plus que les hommes,
- Les 24-29 ans utilisent la presse papier de 17 points de plus que les
18-23 ans,
- Les 30-35 ans utilisent la presse web de 10 points de plus que les
18-23, ou que les 24-39 ans
- Les 24-29 ans utilisent de 15 points plus la télé que les 30-35 ans,
- Les hommes s’informent de 7 points plus sur les médias sociaux que
les femmes.
Au niveau des différences entre les groupes sociologiques de source
d’information, les chômeurs, employés et étudiants ont des comporte-ments
sensiblement identiques, alors que les cadres et professions libé-rales
s’informent sur la presse web et la presse papier de plus de 20 points
que les autres groupes sociologiques. A l’inverse les artisans suivent net-tement
moins les informations en particulier sur la presse web, les médias
sociaux et la radio.
25. 25
La Societé civile et la diffusion des TIC au sein du gouvernorat de Sidi Bouzid
Version provisoire
En ce qui concerne le journalisme citoyen, 25% des gens ont déjà écrit
un article et 36% ont comme projet de le faire. Les hommes (30% d’entre
eux) participent de près de 10 points de plus que les femmes à écrire des
articles. La répartition par âge des écrivains est en revanche sensiblement
la même. Ce sont en proportion les cadres, les chômeurs et les étudiants
qui écrivent le plus d’article, et les artisans le moins.
2.2.2. Centre d’intérêts lors de la navigation internet
Globalement, les intérêts sur internet sont sensiblement comparables
entre les différents groupes socio-démographiques: la quasi totalité des
personnes sont motivées et inscrites sur les réseaux sociaux, la moitié par
les loisirs et la moitié également par l’informatique, un peu plus d’un tiers
par les études. Internet est vécu davantage comme un moyen de sociali-sation,
d’expression, plutôt que de recherche ou d’accès au savoir.
Social média Loisirs Etudes Inscrit Facebook
86 % 52% 36% 88%
- Tableau 3. Centre d’intérêts des personnes enquêtées -
Néanmoins il apparait quelques nuances : les employés et les étu-diants
sont davantage intéressés en générale que les autres classes. On
remarque néanmoins que seul 60% des étudiants sont intéressés par in-ternet
pour leur études alors que 90 % d’entre eux ont un intérêt pour les
médias sociaux.
De façon générale les médias sociaux occupent une place prépondé-rante
sur les autres fonctions que peut offrir internet. Ainsi même si les
médias sociaux ont révélés aux tunisiens l’importance d’internet au cours
de la révolution, il est clair que la fonction ressource d’internet reste dans le
gouvernorat clairement sous utilisée. Il conviendrait de sensibiliser la popu-lation
à la richesse des contenus à disposition sur internet afin de pouvoir
en faire un réel outil de formation/développement personnel et collectif
pour les jeunes et les femmes du Menzel Bouzaiene, Regueb, Sidi Bouzid
et à fortiori des régions centres et de toute la Tunisie. En 2030, internet
devrait contribuer à hauteur de 20% du PIB mondial.11
11 La France et les enjeux globauxdes technologies de l’information etde la communication,
2011
26. Version provisoire
2.2.3. Différences d’usage entre les villes et les
groupes socio-démographiques
Lorsque que l’on compare l’utilisation des TIC selon les villes et les
groupes socio démographiques, on remarque que l’utilisation des TIC est
plus homogène à Menzel Bouzaienne, tandis qu’à Regueb et Sidi Bouzid
les femmes notamment utilisent moins les TIC que les hommes. Il convien-dra
donc de réserver de manière générale une atteinte toute particulière
pour les femmes et les artisans afin de leur faciliter l’accès au centre mé-diatique
citoyens.
0
10
20
30
40
50
Femme Homme 18-23 ans 24-29 ans 30-35 ans Artisan Cadre PL Chômeur Employé Etudiant
0
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20
30
40
50
Femme Homme 18-23 ans 24-29 ans 30-35 ans Artisan Cadre PL Chômeur Employé Etudiant
Indicateur d’accessibilité aux TICs
Indicateur d’utilisation des TICs
Menzel Bouzaienne
0
10
20
30
40
50
Femme Homme 18-23 ans 24-29 ans 30-35 ans Artisan Cadre PL Chômeur Employé Etudiant
0
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40
50
Femme Homme 18-23 ans 24-29 ans 30-35 ans Artisan Cadre PL Chômeur Employé Etudiant
Indicateur d’accessibilité aux TICs
Indicateur d’utilisation des TICs
Regueb
0
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20
30
40
50
Femme Homme 18-23 ans 24-29 ans 30-35 ans Artisan Cadre PL Chômeur Employé Etudiant
0
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Femme Homme 18-23 ans 24-29 ans 30-35 ans Artisan Cadre PL Chômeur Employé Etudiant
Indicateur d’accessibilité aux TICs
Indicateur d’utilisation des TICs
Sidi Bouzid
- Graph 6. Indicateur d’utilisation des TIC selon les groupes socio-démo. enquêtés par localités -
Methodes de calcul de l’indicateur d’utilisation des TIC (sur 100) :
- interêt loisir +5, interet social média +5 intérêt informatique +10, intérêt études : +15,
- Fréquence : Très Souvent ou Souvent : +10, Assez Souvent ou De temps en temps : +5
- Inscrit aux réseaux sociaux : + 5 , à plus de 3 réseaux sociaux : +5
- Source d’info : social média : + 5, presse papier : +5, presse web : +10, radio : + 5, télévision : +5
- écrits article : + 10
0
10
20
30
40
50
Femme Homme 18-23 ans 24-29 ans 30-35 ans Artisan Cadre PL Chômeur Employé Etudiant
0
10
20
30
40
50
Femme Homme 18-23 ans 24-29 ans 30-35 ans Artisan Cadre PL Chômeur Employé Etudiant
Indicateur d’accessibilité aux TICs
Indicateur d’utilisation des TICs
Menzel Bouzaienne
0
10
20
30
40
50
Femme Homme 18-23 ans 24-29 ans 30-35 ans Artisan Cadre PL Chômeur Employé Etudiant
0
10
20
30
40
50
Femme Homme 18-23 ans 24-29 ans 30-35 ans Artisan Cadre PL Chômeur Employé Etudiant
Indicateur d’accessibilité aux TICs
Indicateur d’utilisation des TICs
Regueb
0
10
20
30
40
50
Femme Homme 18-23 ans 24-29 ans 30-35 ans Artisan Cadre PL Chômeur Employé Etudiant
20
30
40
50
Indicateur d’accessibilité aux TICs
Indicateur d’utilisation des TICs
Sidi Bouzid
27. Version provisoire
Chapitre 2. La société civile au
sein du Gouvernorat, de Sidi Bou-zid,
rapport d’enquête.
L’enquête a porté sur 27 associations, choisies au hasard parmi les
35012 associations du gouvernorat de Sidi Bouzid inscrites aux JORT entre
le 14 janvier et le déroulement de l’enquête. L’échantillon enquêté de la
société civile représente 309 membres dont 92 femmes. Ont été enquêté :
- 6 associations caritatives
- 7 associations civiques de défense
- 2 associations culturelles
- 2 associations de développement des NTIC
- 4 associations de développement de l’économie solidaire
- 1 association de protection et développement de l’environnement
- 1 association de services aux personnes âgées
- 1 association de surveillance des élections
12 Source ACCUN : Chiffre à titre indicatif
28. 28
R e c h e r c h e - A c t i o n
Version provisoire
1. Caracteristiques principales des asso-ciations
1.1. Thématiques et questions transversales
abordées.
Sur le plan thématique, ce sont les associations culturelles qui réu-nissent
le plus. Elles se concentrent sur la diffusion de la culture libre et sur
l’organisation d’événements. Ensuite, les associations caritatives prennent
une place importante dans le tissu associatif local. Elles sont révélatrices
des difficultés socio-économiques et agissent parfois dans l’urgence aux-quelles
est confrontée une partie de la population. Elles sont plus ou moins
religieuses et font parfois du prosélytisme. Les organisations de dévelop-pement
de l’économie solidaire se concentrent sur les même probléma-tiques
de réduction de la pauvreté mais poursuivent une approche da-vantage
axée sur la durabilité et le long terme, elles sont également bien
représentées dans la constellation associative du gouvernorat. On note
également dans la même dimension sociale une association de services
aux personnes âgées.
A ce groupe centré sur le développement social s’ajoute un autre
groupe d’associations dont l’objet est davantage axé sur la gouvernance,
la promotion et la défense de la démocratie, les droits humains et la trans-parence.
Les associations de promotion et développement des NTIC
restent assez liées à ce groupe. Enfin une association environnementale
vient compléter l’enquête.
Population
discriminée
Pers.
touchées
par la misère
Femmes
personnes
en situation
de handicap
Diplômés
chomeurs
pers.
âgées
Associations 15/27 8 3 2 1 1
Membres 178/309 131 18 15 7 7
- Tableau 4. Associations intéressés par les populations discriminées au sein des associations -
29. 29
La Societé civile et la diffusion des TIC au sein du gouvernorat de Sidi Bouzid
Version provisoire
1.2. Population des associations
Les associations sont relativement éclatées et déséquilibrées. Sur
l’échantillon enquêté on compte 22 associations de 8 membres ou moins
et 5 associations qui representent à elle seule de plus de la moitié de
l’effectif total (177/309).
Associations caritatives
Associations civiques de défense
Associations culturelles
Associations pour
le développement des
NTIC
Associations pour
l’environnement
Services aux
personnes âgées
Surveillance des
élections
Développement de l’économie solidaire
- Graph 7. Effectif des associations enquêtées selon leur type. (En clair l’effectif féminin) -
Culture Caritatif Elections Civique
Eco
Solidaire
Autres
Association 2 6 1 7 4 7
Membres 83 53 50 48 25 50
Femmes 52 15 1 24 7 8
- Tableau 5. Questions transversales au sein des associations -
30. 30
R e c h e r c h e - A c t i o n
Version provisoire
1.2.1. Genre des membres
Les femmes restent sous représentées au sein de la société civile du
gouvernorat. En effet moins de 30% des membres des associations sont
des femmes. De plus, les femmes sont concentrées au sein de quelques
associations, 3 associations regroupent plus de la moitié de l’effectif fémi-nin.
Kairouan
Sfax
Gabes
Menzel Bouzaiene
Sidi Bouzid Ouest
Kasserine
200 Regueb
100
50
Hommes
Femmes
Nombres d’hommes et de
femmes au sein des associa-tions
enquêtés
- Graph 8. Nombres de membres des associations enquêtés selon le genre et la localité -
Lorsque l’on compare la participation des femmes à la vie publique, on
remarque que les femmes sont mieux représentées dans les associations
qu’en politique. En effet bien que «le gouvernement provisoire avait adopté
une loi instaurant la parité et l’alternance obligatoire sur les listes électo-rales,
elles représentent au final 24 % des élus.»13
13 Razavi Shahra et al., « Mariage fatal entre religion et politique : source d’écueils pour l’égalité
des sexes » (Introduction),Cahiers du Genre, 2012/3 HS n° 3, p. 5-26. DOI : 10.3917/cdge.hs03.0005
31. 31
La Societé civile et la diffusion des TIC au sein du gouvernorat de Sidi Bouzid
Version provisoire
1.2.2. Age des membres
Au niveau de l’âge des membres ce sont les 26-35 qui sont le plus repré-sentés
(14 associations, 199 membres) et les 36-45 (12 associations, 107
membres). On note une nette opposition entre les associations caritatives
avec une population plus vielle et les associations civiques de défense aux
membres plus jeunes. L’enquête montre également que la population des
associations enquêtées de Menzel Bouzaiene est plus âgée.
- Graph 9.Nombre de membres des associations enquêtés selon l’âge et la localité -
Kairouan
Sfax
Gabes
Menzel Bouzaiene
Sidi Bouzid Ouest
Kasserine
Regueb
200
100
50
B. Nombre de membres des
associations enquêtés
16-25 ans
26-35 ans
36-45 ans
A. Tranche d’âge des
membres la plus represen-tée
au sein de l’association
32. Version provisoire
1.3. Ancienneté et zone d’intervention des
associations
En ce qui concerne l’âge des associations étudiées, les associations
ont principalement été crées pendant la période d’ébullition post révolu-tion.
16 associations ont été crées en 2011(239 membres), 8 en 2012 (46
membres) et 3 en 2013 (24 membres).
La zone d’intervention est principalement locale. En effet plus de 60%
des associations interviennent localement, 25% régionalement et 25%
nationalement. Au sein de l’ensemble enquêté 4 associations sur 27 sont
associées à un réseau international.
1.4. Technologies de l’information, disponibilité
et usages
Les associations enquêtées sont plutôt bien pourvues en matériel infor-matique
cependant la connectivité à internet est faible. En effet sur 27
associations, alors que 16 disposent d’un siège, seul 8 ont la connexion
dans l’association, 6 associations n’ont aucune technologies de l’informa-tion
(43 membres).
PC
bureau
PC
portable
A p p a r e i l
photo num.
T é l é p h o n e
Internet
Tablette
Associations 17 6 6 4 3
Au niveau de l’usage de l’internet pour l’activité associative, il est plutôt
répandu. 11 associations ont déclaré utiliser internet très souvent, 6 sou-vent,
4 assez souvent et 6 jamais. Les associations se plaignent quand
même du débit internet estimant qu’il est faible (11 réponses), moyen (5 ré-ponses),
bon (3 réponses). On compte 10 associations qui se connectent
dans des lieux payants, 2 au sein d’autres associations. Les associations
seraient intéressées d’avoir un site internet (17/27) mais n’en ont pas pour
des raisons économiques (15/27).
33. 33
La Societé civile et la diffusion des TIC au sein du gouvernorat de Sidi Bouzid
Version provisoire
Au niveau de l’accessibilité des associations, elles s’appuient principa-lement
sur le téléphone et le média social Facebook pour communiquer
num.
téléphone
E-mail Site internet Réseau so-cial*
( N o m b r e
total )
Associations 25 3 1 21 27
(* 21 facebook, 7 twitter, 4 youtube, 3 google +, 2 autres).
Lorsqu’on pose une question ouverte aux associations sur leur besoins
en nouvelles technologies, elles soulignent qu’elles ont avant tout besoin
de :
Ordinateur
portable
Appareil
photo num.
Ordinateur
de bureau
Internet Tout type Autre
réponses
des
associations
11 10 9 4 3 2
1.5. Besoins des associations
De façon générale les associations enquêtées estiment qu’il leur manque
en général :
F i n a n -
cement
Siège Matériel
informa-tique
Compé-tences
M a t é r i e l
adminis-tratif
Encoura-gement
Equipe-ment
en
général
réponses
des associa-tions
7 6 5 5 3 3 3
34. 34
R e c h e r c h e - A c t i o n
Version provisoire
En ce qui concerne le besoin en formation :
Besoin en formation
(réponses des asso-ciations)
Gestion
Administrative
Gestion
Financière
NTIC
12 8 7
Gestion du cycle de
projet
Conception de pro-jet
Intervention sociale
5 4 4
Recherche de Fi-nancement
Communication Autres*
3 3 9
*Autres : Communication, Citoyenneté, Cinéma, Hacking, Lobbying, Animation enfance,
Personne en Situation d’Handicap, Projets agricoles, Education jeune en difficulté
Ainsi bien que les associations disposent d’une certaine variété de ma-tériel,
il n’en manque pas moins qu’elles sont sous équipées, par rap-port
au nombre de membres. De plus, les associations soulignent qu’elles
connaissent également un manque de compétences et de formations
dans presque tous les domaines. Les membres des associations ont la
volonté de se réunir et de profiter de leur nouveau droit mais ils expliquent
un manque de leadership et une difficulté à entreprendre. En ce sens le
projet Périphérie Active de soutien à l’autogestion appuie bien ce besoin
d’encouragement et s’inscrit bien dans le contexte d’une société civile en
création.
35. 35
La Societé civile et la diffusion des TIC au sein du gouvernorat de Sidi Bouzid
Version provisoire
1.6. Sources de financements des associations
L’étude démontre que la société civile de Sidi Bouzid est financée avant
tout par des fonds propres, les bailleurs de fonds et les cotisations des
membres. En effet plus de 50% des membres des associations sont dans
des associations financées par les fonds propres et plus de 50% dans des
associations financées par les bailleurs de fonds.
0
50
100
150
200
250
300
350
Source de nancement membres des associations
Activités
solidaires
Cotisation Donations
des membres
Bailleurs
de fonds
Fonds
propres
- Graph 10. Les différents modes de financements de la population des associations -
Lorsque l’on s’intéresse aux différences entre les sources de finance-ment
selon les types d’associations on remarque que les modes de fi-nancements
des associations sont peu diversifiés et se concentrent sur 3
modes de financements au maximum. (voir Graph 3. ci contre)
On constate également que les activités solidaires comme moyen de fi-nancement
sont quasi inexistantes. Au niveau des financements externes,
les bailleurs de fonds financent essentiellement les projets de soutien à la
démocratie ou à la culture libre. Les cotisations des membres sont pré-sentes
principalement dans les associations en liens avec la culture et
la communication. Enfin les associations caritatives se démarquent des
autres associations par l’importance des donations dans leur budget.
Ainsi les associations pourraient diversifier leur mode de financement.
L’étude des modes de financements est assez révélatrice de la jeunesse
des associations. Aucune association ne peut réellement se féliciter d’avoir
un financement reposant sur plusieurs piliers et donc de renforcer sa pé-rennité.
Le mode de financements des associations reste donc assez fra-gile.
36. 36
R e c h e r c h e - A c t i o n
Version provisoire
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
Association caritative
solidaires Cotisation des membres
Bailleurs de fonds
Fonds propres
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
Association civique de défense
solidaires Cotisation des membres
Bailleurs de fonds
Fonds propres
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
Association culturelle
Cotisation des membres
Bailleurs de fonds
Fonds propres
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
Développement de l'économie Donations
Activités solidaires Cotisation des membres
Bailleurs de fonds
Fonds propres
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
NTIC
Donations
Activités solidaires Cotisation des membres
Bailleurs de fonds
Fonds propres
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
Surveillance des élections
Donations
Activités solidaires Cotisation des membres
Bailleurs de fonds
Fonds propres
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
Association caritative
Donations
Activités solidaires Cotisation des membres
Bailleurs de fonds
Fonds propres
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
Association civique de défense
Donations
Activités solidaires Cotisation des membres
Bailleurs de fonds
Fonds propres
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
Association culturelle
Donations
Activités solidaires Cotisation des membres
Bailleurs de fonds
Fonds propres
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
Donations
Activités solidaires Cotisation Fonds propres
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
Donations
Activités solidaires Cotisation Fonds propres
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
Donations
Activités solidaires Cotisation Fonds propres
Activités solidaires Cotisation des membres
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
Association culturelle
Donations
Activités solidaires Cotisation des membres
Bailleurs de fonds
Fonds propres
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
Association caritative
Donations
Activités solidaires Cotisation des membres
Bailleurs de fonds
Fonds propres
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
Association civique de défense
Donations
Activités solidaires Cotisation des membres
Bailleurs de fonds
Fonds propres
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
Association culturelle
Donations
Activités solidaires Cotisation des membres
Bailleurs de fonds
Fonds propres
0,5
1,0
Donations
Activités solidaires Cotisation des membres
Bailleurs de fonds
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
NTIC
Donations
Activités solidaires Cotisation des membres
Bailleurs de fonds
Fonds propres
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
Surveillance des élections
Donations
Activités solidaires Cotisation des membres
Bailleurs de fonds
Fonds propres
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
Développement de l'économie solidaire
Donations
Activités solidaires Cotisation des membres
Bailleurs de fonds
Fonds propres
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
NTIC
Donations
Activités solidaires Cotisation des membres
Bailleurs de fonds
Fonds propres
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
Surveillance des élections
Donations
Activités solidaires Cotisation des membres
Bailleurs de fonds
Fonds propres
défense
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
Développement de l'économie solidaire
Donations
Activités solidaires Cotisation des membres
Bailleurs de fonds
Fonds propres
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
NTIC
Donations
Activités solidaires Cotisation des membres
Bailleurs de fonds
Fonds propres
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
Surveillance des élections
Donations
Activités solidaires Cotisation des membres
Bailleurs de fonds
Fonds propres
Développement de l’économie solidaire
Associations caritatives
Associations culturelles
Surveillance des élections
Développement des NTIC
Associations civiques de défense
- Graph 11. Les modes de financements par types d’associations -
L’importance de la part des fonds propres et des cotisations montre un
réel effort d’investissement et de solidarité pour la constitution d’une so-ciété
civile indépendante en particulier dans un gouvernorat où les condi-tions
socio-économiques sont difficiles.
37. 37
La Societé civile et la diffusion des TIC au sein du gouvernorat de Sidi Bouzid
Version provisoire
l'économie solidaire
élections
Activités solidaires Cotisation des membres
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
Surveillance des élections
Donations
Activités solidaires Cotisation des membres
Bailleurs de fonds
Fonds propres
défense
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
Développement de l'économie solidaire
Donations
Activités solidaires Cotisation des membres
Bailleurs de fonds
Fonds propres
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
NTIC
Donations
Activités solidaires Cotisation des membres
Bailleurs de fonds
Fonds propres
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
Surveillance des élections
Donations
Activités solidaires Cotisation des membres
Bailleurs de fonds
Fonds propres
Chapitre 3. Opportunités pour
un renforcement de la société ci-vile
et un bon usage des TIC
La troisième partie du rapport s’applique à rejoindre les éléments de
l’étude sur les Technologies de l’Information et de la Communication et
de l’étude sur la société civile avec des éléments de recherches externes.
L’objectif de cette partie est de partager quelques pistes de travail et de
réflexions pour les centres médiatiques citoyens, ainsi que pour tous ceux
qui visent au renforcement de la société civile et de la liberté d’expression.
La plupart des suggestions sont relatives à l’utilisation des TIC.
Ce volet de l’étude constitue davantage un autre volet de la «recherche-action
», dans le sens ou il fournit des conseils pratiques pour le développe-ment
de la liberté d’expression et de la citoyenneté active, base nécessaire
de la démocratie.
Les recommandations proposées ne sont ni des règles à suivre ni une
liste exhaustive, mais plutôt des opportunités ou des pistes à explorer pour
un renforcement de la société civile.
38. 38
R e c h e r c h e - A c t i o n
Version provisoire
1. Renforcer la société civile
1.1. Appuyer l’inclusion des femmes et des
personnes discriminées
L’enquête souligne que plus de la moitié des associations et des
membres des associations enquêtées sont intéressés par l’action auprès
des populations discriminées, en priorité les personnes touchées par la mi-sère
puis les femmes. La question de la gouvernance des associations est
peu développée par les associations locales appuyée par l’idée selon la-quelle
les populations discriminées «n’ont pas les capacités à» ou qu’elles
ont besoin, passivement, d’une aide. L’enquête sur la société civile révèle
notamment que les femmes sont sous représentées dans les associations:
elles sont moins de 30% des membres de l’effectif enquêté.
Une gouvernance démocratique et représentative des associations, de
la société civile au sein du gouvernorat de Sidi Bouzid constitue une réelle
opportunité pour les femmes et les populations discriminées de changer
leurs conditions de vie en étant elles mêmes actrices du changement.
Recommandations / Opportunités :
- Inclure les femmes / personnes discriminées au processus de déci-sion
et à la planification / conception des activités des associations et
des groupes d’action de la société civile.
- Développer les transferts de compétences auprès des femmes /
personnes discriminées.
- Renforcer les compétences de tous les membres des associations
et pas uniquement des présidents ou responsables.
Avantages :
- L’inclusion des personnes discriminées améliore l’efficacité et la
légitimité des actions.
- L’inclusion des personnes discriminées construit un modèle de dé-mocratie
et d’équité pour les autres secteurs et elle contribue à la
lutte contre les préjugées et discriminations.
39. 39
La Societé civile et la diffusion des TIC au sein du gouvernorat de Sidi Bouzid
Version provisoire
1.2. Soutenir la culture de la transparence
Il est difficile d’identifier les groupements de la société civile ou les asso-ciations
et leurs objectifs, informations, car ceux-ci ont uniquement une
visibilité de communication sur les réseaux sociaux et principalement sur
Facebook.
«La transparence implique que l’information est disponible dans le do-maine
public, et soit accessible tant en ce qui concerne son support que
sa présentation – sous un format et dans une langue compréhensibles au
plus grand nombre»14
L’enquête montre que les formations les plus demandées par les asso-ciations
sont celles en gestion administrative et financière. Afin de renforcer
durablement la société civile il est stratégique d’inclure dans ses forma-tions
la question transversale de la transparence.
Recommandations / Opportunités :
- Privilégier comme base de diffusion des informations et documents
clés le site internet de l’association ou groupement de la société civile
(voir partie «Le site internet, un outil à la portée de tous» Chap. 3.
partie 2.2.3.).
- Conformément à l’enquête menée auprès des associations il est
recommandé de réaliser des formations en gestion administrative et
gestion financière qui incluent les questions de la transparence.
- Diffuser parmi d’autres TICS les informations et documents clés
pour soutenir et renforcer la transparence des associations (Participa-tion
aux Wiki, Réseaux sociaux, Radio..).
Avantages :
- Le site internet constitue le moyen idéal pour diffuser une informa-tion
identifiable et indépendante.
- Au sein de la société civile, la transparence est l’un des moteurs in-dispensable
à l’implication de l’ensemble des acteurs et des citoyens.
- Le principe de transparence renforce durablement la démocratie.
14 Lignes directrices Gestion du cycle de projet , 2004
http://ec.europa.eu/europeaid/multimedia/publications/documents/tools/europeaid_adm_pcm_
guidelines_2004_fr.pdf
40. 40
R e c h e r c h e - A c t i o n
Version provisoire
1.3. Encourager un financement indépendant
et durable
L’étude a montré que les activités solidaires restent sous développées
au sein du gouvernorat de Sidi Bouzid. Bien que plusieurs associations
soient intéressées par le secteur seulement une association utilise l’activité
solidaire comme moyen de financement.
L’exemple de l’économie sociale et solidaire est un moyen de recherche
d’auto-financement. Elle est sous développée en Tunisie et en revanche
bien développé au Maroc ou en Espagne par exemple. Il convient de ren-forcer
le cadre légal en Tunisie pour une meilleure visibilité du secteur et
une reconnaissance à part entière par les autorités publiques.
Les 2, 3, 4 mai 2013 s’est déroulé en Tunisie, le premier rassemblement
de l’économie sociale et solidaire en Méditerranée (Med ESS 2013). 600
participants ont pris part aux débats et sont engagés pour construire un
Espace méditerranéen de l’Economie sociale et solidaire.
L’économie sociale et solidaire suit plusieurs principes comme : la pri-mauté
des personnes et de l’objet social sur le capital, l’utilité collective ou
sociale, la non lucrativité (les bénéfices sont destinés au développement
de l’activité), la gouvernance démocratique (selon le principe «une per-sonne
= une voix») et la liberté d’adhésion (toute personne qui souhaite
peut participer)
Exemples :
Voici quelques exemples de projets/concept tunisiens en développe-ment
qui ont été présenté au Med ESS 201315
CLEAN PHOSPHATES – Entreprise en démarrage, lancée par deux
jeunes diplômés, dont le projet est de valoriser des déchets polluants de
phosphate dans la région défavorisée de Gafsa. Ce projet permettra d’em-ployer
directement près de 200 jeunes de la région, et de réinvestir les
bénéfices dans des activités citoyennes.
T’ILI TANIT – Création d’une Plateforme de coworking entre des femmes
15 L’ESS en Action ! Les initiatives Med ESS, 2013
http://medess.org/2013/wp-content/uploads/2013/06/LIVRET_INITIATIVES_VF_Version_WEB.pdf
41. 41
La Societé civile et la diffusion des TIC au sein du gouvernorat de Sidi Bouzid
Version provisoire
artisanes et des jeunes designers. Les femmes enseignent aux jeunes
des techniques artisanales de création tandis que les jeunes les aident à
concevoir de nouvelles créations selon les besoins du marché.
Les activités solidaires s’inscrivent clairement dans la problématique de
renforcement de la société civile dans le sens où elles apporte des solu-tions
concrètes dans le présent et dans le futur aux jeunes et femmes du
Gouvernorat.
Recommandations / Opportunités :
- Promouvoir le développement de l’économie sociale et solidaire
- Promouvoir la culture d’une consommation raisonnée et engagée
supportrice de l’ESS
Avantages :
- L’économie sociale et solidaire porte un dynamisme certain et est
pourvoyeur d’emplois durables
- L’ESS permet de toucher dans leurs quotidiens les personnes vul-nérables.
- Elle constitue un moyen pour les associations et groupement de la
société civile de se construire et d’exister en s’auto finançant à travers
des activités d’intérêt public.
- Du fait que les associations puissent agir de manière autonome
financièrement, l’ESS offre l’opportunité de développer/reproduire
les actions qui fonctionnent à d’autre territoires, ou auprès d’autres
groupes de populations.
42. 42
R e c h e r c h e - A c t i o n
Version provisoire
1.4. Promouvoir la mise en réseau et le partage
d’informations entre les associations
L’enquête a montré que les associations étaient très peu en réseau et
que les structures identifiées de partages d’informations sont très peu
développées. Le manque de liens entre associations au niveau régional et
national est encore plus flagrant. Aujourd’hui les TIC permettent de soute-nir
le développement de réseaux entre associations et entre citoyens. Le
partage par les TIC d’informations est une opportunité pour que le réseau
associatif et la société civile progressent et multiplient les effets positifs de
ses actions.
Lors des révolutions arabes, la société civile a largement utilisé les
médias sociaux pour communiquer et développer l’activisme, renforcer
la mise en réseau et promouvoir un fort changement social. En Egypte
«Avant les premières manifestations, le groupe (le mouvement du 6 avril) a
lancé un sondage sur Facebook pour demander : « Allez-vous manifes-ter
le 25 janvier ? ». Le procédé est simple, mais efficace. Un évènement
créé sur Facebook, des dizaines de milliers d’adhérents. Et presque autant
de manifestants. Quelques jours après, les plus grandes manifestations
d’opposition à Moubarak, au pouvoir depuis 1981, ont effectivement eu
lieu au Caire et dans les autres grandes villes»16
Recommandations / Opportunités :
- Promouvoir la mise en réseau des associations/groupements de la
société civile au niveau local, national et international
- Promouvoir l’échange de bonnes pratiques et le retour sur expé-rience.
- Il est recommandé de mettre en ligne les documents informatifs
importants tels que rapports, études, actions,... sur le site internet
de l’association pour en assurer/garantir la provenance auprès des
partenaires, membres17.
16 Internet … Nouvel outil de Démocratie ?
Étude de cas de l’Égypte , http://dumas.ccsd.cnrs.fr/docs/00/82/68/26/PDF/2012-10_MAN-DOUR_
INT.pdf
17 Voir partie 3.2. : Le site internet, un outil à la portée de tous.
43. 43
La Societé civile et la diffusion des TIC au sein du gouvernorat de Sidi Bouzid
Version provisoire
Avantages :
- L’échange des bonnes pratiques et des résultats des actions de la
société civile à travers les TIC renforcent sur le court terme et le long
terme la société civile.
- L’échange de bonnes pratiques permet la duplication et multiplica-tion
d’actions et expériences efficaces, ainsi que l’auto-formation des
membres.
- La mise en réseau des associations solidifie les associations face
aux pressions subit par des opposants. Elle permet d’engager des
actions de resistance et des campagnes/lobbying plus fortes.
- La mise en réseau des associations et de la société civile de façon
nationale et internationale renforce encore la société civile. Elle offre
l’opportunité de réaliser des actions à différentes échelles et d’influer
sur des causes qui sont davantage internationales ou supra-territo-riales
mais dont les effets touchent les gens localement (par exemple:
le réchauffement climatique, la pollution par les produits industriels,
les migrations...).
44. 44
R e c h e r c h e - A c t i o n
Version provisoire
1.5. Promouvoir une image positive de la
femme
«Il existe le sentiment, chez beaucoup de Tunisiens que les femmes
ont tout eu et qu’il ne leur reste plus aucune raison de se battre. Celles
qui se plaignent sont donc perçues comme des rebelles ingrates et trop
occidentalisés.»18
En réalité, les droits de la femme ne sont pas «un cadeau» mais tout
simplement des droits et ils sont dans tous les pays et dans tous les do-maines
insuffisamment respectés.
En Tunisie, seul 25,1% des personnes qui apparaissent à l’écran, (hors
série, publicité, sport ou informations internationales) sont des femmes.
Dans la presse elles sont encore plus absentes, seul 18,5% des personnes
mentionnées sont des femmes. En revanche dans la radio les femmes
apparaissent davantage, elles sont 41,6% des sujets. Sur l’ensemble des
médias, lorsque l’on fait une moyenne pondérée, les femmes ne repré-sentent
qu’un quart des protagonistes.19
Ainsi le premier constat vis à vis de la vision des femmes dans les
médias, c’est qu’elles sont absentes, au profit des hommes. Il convient
donc de faire attention à la représentativité des femmes dans les médias,
comme des autres groupes discriminés de la population.
En ce qui concerne la part des femmes selon le rôle dans la télévision,
les femmes sont reléguées à des concurrents de jeux, ou participantes à
un spectacle : environ 60% des sujets. A l’inverse lorsqu’il s’agit d’avoir un
rôle «sérieux» comme à titre d’illustration les personnes invitées à un dé-bat,
les femmes ne sont plus que 14,8% de l’effectif. Encore, les femmes
sont également reléguées à des positions narratives de type «Madame
tout le monde»; elles ne constituent que 9,8% des porteparoles, et 14,3%
des experts.
18 Image des femmes dans les médias Tunisiens, janvier 2013, Groupe arabe d’observa-tion
des médias; http://awgmm.org/sites/default/files/attachement/rapport%20final--%20Image%20
des%20femmes%20dans%20les%20m%C3%A9dias.pdf
19 Sources des chiffres sur la représentation des femmes dans les médias tunisiens : Image
des femmes dans les médias Tunisiens, janvier 2013, Groupe arabe d’observation des médias; (http://
awgmm.org/sites/default/files/attachement/rapport%20final--%20Image%20des%20femmes%20
dans%20les%20m%C3%A9dias.pdf)
45. 45
La Societé civile et la diffusion des TIC au sein du gouvernorat de Sidi Bouzid
Version provisoire
Les médias construisent une image déformée de la réalité. Ils repro-duisent
ou construisent les mentalités et proposent à chacun une place
dans la société. Changer la place de la femme dans la société, c’est aussi
montrer dans les médias que la femme peut avoir un point de vue d’expert,
de scientifique et avant tout montrer qu’elle existe.
La Tunisie ne fait pas exception, en France dans les médias «Le temps
de parole des femmes à la télévision est très majoritairement consacré au
témoignage, alors que celui des hommes est la plupart du temps lié au
savoir.»20
Pour conclure voici un graphique qui représente bien l’image véhicu-lée
par les médias de la place de la femme dans la société tunisienne.
Les données sont toujours issue de l’étude «Image des femmes dans les
médias Tunisiens» Janvier 2013. Le graphique représente l’effectif des
sujets d’un type de profession selon le genre dans les médias Tunisiens.
Par exemple 80% des sujets ONG, activistes représentés dans les médias
sont des hommes, 93% des politiciens des hommes également...
20 CHIFFRES-CLÉS L’égalité entre les femmes et les hommes
http://femmes.gouv.fr/wp-content/uploads/2013/03/Chiffres-cl%C3%A9s_OK_bd_distiller21.pdf
46. 46
R e c h e r c h e - A c t i o n
Version provisoire
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Prostitué(e)
Femme/homme au foyer, …
Enfant, adolescent ( e ) , etudiant
professionnel(le) du spectacle
professionnel(le) de santé
Employé(e) de bureau
Professionnel(le) des médias et …
Activiste, membre d’ONG, …
artisan(e), ouvrier/ière, employé…
Avocat(e), magistrat(e), expert(e) …
Scientifique, ingénieur(e), …
Universitaire, enseignant, …
Retraité(e)
Dirigeant(e) de l’administration
Chômeur/se
Criminel(le), suspect(e) de crimel
Entrepreneur/se, …
Politicien(ne)
Sportif/ve, athlète, entraîneur/ …
Agriculteur, pêcheur/se
Religieux/se
Policier/ière, militaire, protection …
homme au foyer, …
Enfant, adolescent ( e ) , etudiant
professionnel(le) du spectacle
professionnel(le) de santé
Employé(e) de bureau
Professionnel(le) des médias et …
Activiste, membre d’ONG, …
artisan(e), ouvrier/ière, employé…
Avocat(e), magistrat(e), expert(e) …
ingénieur(e), …
Femme
Homme
- Graph 12. Répartition des sujets selon leur profession ou leur situation sociale dans les médias tuni-siens
(presse, radio, télévision) par genre, en pourcent21 -
Recommandations / Opportunités :
- Soutenir une production de l’information, journalisme citoyen au
sein des CMC qui intègre une représentation positive et diverse de
la femme.
- Encourager la présence de sujets féminins dans les productions de
la société civile et l’utilisation d’un language non-discriminant.
- Impliquer les femmes dans la production de contenus informatifs.
Avantage :
- Encourager une vision positive, diverse et dynamique de la femme
permet de changer durablement les mentalités et renforcer l’égalité
homme-femme.
21 Image des femmes dans les médias Tunisiens, janvier 2013, Groupe arabe d’observa-tion
des médias; http://awgmm.org/sites/default/files/attachement/rapport%20final--%20Image%20
des%20femmes%20dans%20les%20m%C3%A9dias.pdf
47. 47
La Societé civile et la diffusion des TIC au sein du gouvernorat de Sidi Bouzid
Version provisoire
2. Construire un cadre favorable
2.1. Développer l’action locale
Pour les associations comme pour jeunes et les femmes, mettre en relief
la nature de l’information à laquelle on souhaite accéder ou que l’on sou-haite
diffuser est une priorité.
En effet la question de définition des besoins/activités a largement été
abordée par les représentants des associations et les jeunes et les femmes
enquêtés.
Bien que volontaire à construire leur société où à se construire eux
même, l’étude montre que certains ne savent pas par où commencer,
manquent de méthodologie pour élaborer et avancer leur projet person-nel
ou collectif. La moitié des associations enquêtées ont ainsi exprimé
avoir des besoins en formations sur la création de projet et l’élaboration
d’actions sociales dans un mileu où 60% des 25-29 ans enquêtés sont
sans emploi.
Recommandations / Opportunités :
- Soutenir les formations en planification et gestion de projet
- Diffuser le streaming des formations et les contenus des formations
sous licence libre
- Soutenir la méthodologie d’auto-apprentissage via internet
- Former à la recherche sur Internet
Avantage
- Autonomiser la société civile à la création de projet permet de dyna-miser
les actions en renforçant l’appropriation locale des interventions
48. Version provisoire
2.2. Renforcer l’accessibilité et la diffusion de
l’information
Une partie des informations ne sont pas accessibles/diffusables pour de
multiples raisons comme, à titre d’illustration, lorsqu’elles :
- nécessitent des ressources technologiques
- sont dans une autre langue
- sont payantes, ou trop chères
- sont trop complexes
- nécessitent de savoir effectuer une recherche sur internet
- ne sont pas bien référencés
- ne sont pas adaptés à mon handicap
- leur utilisation ou diffusion est protégé par des droits d’auteurs
- ne sont pas «validées»
- sont dépassées
- sont INTERDITES comme sous l’ère de Ben Ali
...
La question de l’accessibilité/diffusion de l’information mérite d’être trai-ter
en amont et tout au long de l’usage des TICs car elles peuvent inscrire
un besoin de revendication de la part des associations et des citoyens.
Trois problématiques d’accessibilité/diffusion seront développées dans
cette partie : la langue, la licence, la liberté d’expression.
49. 49
La Societé civile et la diffusion des TIC au sein du gouvernorat de Sidi Bouzid
Version provisoire
2.2.1. Comprendre l’information: la langue
La langue de l’information est un point classique de problème d’acces-sibilité
et de diffusion.
«Les TIC sont des outils puissants pour la préservation et la promo-tion
de la diversité linguistique.» [...] C’est au travers d’un cyberespace
permettant l’expression plurielle des langues que nous pourrons mettre
en commun toute la richesse contenue dans la diversité. [..] Une faible
productivité est un risque encouru par les langues dans le cyberespace.
Dès lors, leurs locuteurs se tournent vers des langues mieux pourvues en
contenus, provoquant la boucle « moins de productivité moins d’audience
moins d’audience, moins de productivité ».22
Aujourd’hui 97% de la population mondiale parle environ 4% des lan-gues
de la planète et d’ici la fin du 21ème siècle 90% des langues du
monde vont disparaître. La part de l’anglais sur Internet est de 27% du
volume total de l’internet, celle du chinois de 22,6%. Encore la plus grande
partie des productions culturelles, savoirs et connaissances sont en An-glais
et l’anglais demeure la langue de l’informatique et les informaticiens
sont obligés de connaître cette langue pour exercer leur profession.
L’arabe quant à lui a connu entre 2000 et 2010, un taux de progres-sion
de 2500% sur internet, il ne prend toutefois que de 3,3% de la part
d’internet, et est en 7ème position devant le Français (3%).23 Le taux de
pénétration d’internet auprès des 347 millions de locuteurs arabe est faible
: 18%. L’arabe sur Internet peut donc continuer d’augmenter si l’accès à
internet se développe dans les pays arabophone.
Autre évolution intéressante, le nombre de locuteurs ayant pour l’anglais
deuxième langue a dépassé le nombre de locuteurs «natifs» anglophone.
Le véritable standard a donc évolué de l’anglais au plurilinguisme. Ainsi un
tunisien qui parle français, anglais et espagnol a accès à 3,3 % (arabe) +
3%(français) + 27,3%(anglais) + 7,8% (espagnol) soit 41,4% de l’internet.
22 Net.lang, réussir un cyber espace multilingue. réseau mayaa, http://net-lang.net//externDis-player/
displayExtern/_path_/netlang_FR_pdfedition.pdf
23 Internet World Stats http://www.internetworldstats.com/stats7.htm
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Recommandations / Opportunités :
- Promouvoir la langue arabe et la production de savoir de qualité en
langue arabe sur le web.
- Soutenir le multilinguisme dans les centres médiatiques et les for-mations
en langues étrangères.
- Promouvoir l’accès à internet au sein du gouvernorat et au sein des
zones défavorisées de la Tunisie c’est promouvoir le développement
de la langue arabe sur le Web.
Avantages :
- Soutenir l’arabe et le multilinguisme dans les centres médiatiques
offre des avantages importants aujourd’hui et sur le long terme par
une meilleure capacité d’accès/diffusion des connaissances, savoirs
et productions culturelles sur l’espace public que constitue Internet.
- Promouvoir la culture du multilinguisme permet de renforcer le prin-cipe
d’accès/partage de l’information à tous les peuples.
- Soutenir le multilinguisme renforce les opportunités de réseautage
des associations au niveau international.
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La Societé civile et la diffusion des TIC au sein du gouvernorat de Sidi Bouzid
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2.2.2. Accéder à l’information, pouvoir la diffuser en
toute légalité : la question des licences d’utilisation
Deuxième exemple, en ce qui concerne l’accessibilité/diffusion de l’in-formation
passe notamment par une ouverture des licences d’utilisation.
Les licences GPL/GNU et créative commons constituent une avancée
importante en termes d’accessibilité et de diffusion des productions hu-maines
sur internet. Elles sont disponibles en annexe.
Par exemple, un document GPL/GNU ou un document sous licence
créative commons n’interdisant pas la modification peut légalement être
traduit et diffusé librement dans une autre langue et donc toucher un plus
vaste public.
De même, on ne peut que regretter que les produits pédagogiques, ou
recherches scientifiques financés par le domaine public ne basculent vers
des licences libres et ne soient pas systématiquement mis en ligne gratui-tement
sur des sites officiels.
Recommandations / Opportunités :
- Mettre en valeur les ressources libres disponibles à travers le dévelop-pement
et la diffusion d’une sitographie des contenus à disposition sur
le web, utiles à la société civile au sein des centres médiatiques.
- Promouvoir la diffusion de contenus sous formes de licences libres et
la participation des CMC aux réseaux du «libre».
Avantages :
- L’utilisation et la diffusion de licence libre permet de participer au
patrimoine commun de l’humanité, d’accéder et de partager libre-ment
les ressources informatives.
- Elle permet également de libérer les idées et démocratiser la connais-sance
et la culture au plus grand nombre.
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2.2.3. L’accès à l’information publique et à la
documentation de l’Etat
En Tunisie l’avancée législative sur la liberté d’expression et l’accès à
l’information suite à la révolution a favorisé également l’accès et la diffusion
aux documents administratifs (Décret-Loi n°41 du 26 mai 2011 modifié par
le DL n° 54 du 11 juin 2011).
« Il prévoit le droit de chacun, sans restriction de citoyenneté, à avoir
accès aux documents administratifs; il oblige les autorités publiques à pu-blier
de manière proactive des informations sur leurs activités et il établit le
principe de la gratuité de l’accès aux documents ».
Il faut noter dans le cadre de l’accès aux documents administratifs que
ce droit est relativement récent : en 1990 seul 13 pays s’étaient doté d’une
telle loi. Le premier fut la Suède en 176624 et le second les Etats Unis, 200
ans plus tard.
La transparence des documents publics est fondamentale pour la
société civile. Elle lui offre l’opportunité de mettre en relief les politiques
gouvernementales et amène les acteurs publics à davantage de respon-sabilités.
Les TIC et en particulier le Web 2.0 peuvent jouer un rôle impor-tant
de diffusion et entraîner des réactions aux actions du gouvernement
ou acteurs publics. Le droit d’accès à l’information s’est donc développé
après la révolution et il serait intéressant de voir dans quelle mesure le
gouvernement peut avoir une attitude moderne et active de transparence
et de mise à disposition sur internet de ses documents publics.
L’administration met elle tout en oeuvre pour que je puisse accéder et
partager les informations et documents publiques ?
A titre d’illustration l’association OpengovTN milite pour la transparence
et la participation citoyenne.
«La gouvernance locale est la clef de la réussite de tout projet national
de démocratie participative, de transparence, de bonne gouvernance, Elle
a aussi pour rôle de lutter contre la corruption et d’ancrer la citoyenneté.
24 La politique d’accès aux documents publics : étude comparative entre les États-Unis, la
France et le Royaume-Uni, 2012
http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/docs/00/74/72/75/PDF/JB_DocSoc.pdf
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La Societé civile et la diffusion des TIC au sein du gouvernorat de Sidi Bouzid
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La ville de Sayada est pionnière en Tunisie dans ce domaine avec son por-tail
web http://villedesayada.tn, où sont publiés régulièrement les états du
budget de la mairie, les procès verbaux des réunions, etc.»25
Recommandations / Opportunités :
- Se tenir à jour et promouvoir le renforcement de la législation et de
son application en matière d’accès à l’information et de droit d’ex-pression
- Réaliser des playdoyer auprès des autorités locales pour l’accès aux
informations
Avantage :
- L’accès à l’information publique permet à la société civile de mettre
en relief les politiques gouvernementales
- L’accès à l’information et la liberté d’expression permet de respon-sabiliser
les acteurs privés et publiques face à la société civile
- L’accès à l’information publique ouvre des opportunités à la société
civile de participation dans l’élaboration de politiques locales.
Extrait du décret-loi relatif au nouveau code de la presse, de l’imprime-rie
et de l’édition (D-L n°115 du 02 novembre 2011).
Le décret exprime notamment que les peines privatives de liberté en
matière de diffamation et d’insultes sont supprimées et remplacées
par des peines financières. Les peines retenues susceptibles d’entraî-nées
des peines de prison sont:
« - L’incitation à la discrimination raciale ou à la violence contre des
personnes pour leur origine, leur religion ou leur sexe ;
- La production, la distribution, la vente et l’importation de produits
pornographiques à caractère pédophile ;
- L’incitation à l’homicide ou au pillage, au viol ou à l’atteinte à l’inté-grité
physique. »
Note : La liste de la législation en rapport aux médias est disponible en Annexe 2 pour
en savoir davantage.
25 Open Gov Tn Transparence et participation citoyenne
http://www.opengov.tn/fr/communique-bilsayada-sayada-ouvre-ses-donnees/
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2.2.4. Libérer la technologie : les logiciels libres
Les contenus des TIC peuvent être également limité par la censure, la
surveillance et l’exploitation des données personnelles via la technologie.
«Une technologie qui intéresse Etats et entreprises : La surveillance pro-fonde
sur Internet. Quand une dictature s’effondre, on peine à comprendre
comment elle pouvait se maintenir. En Libye, en Egypte ou en Tunisie, la
réponse se trouve pour partie dans la surveillance systématique des com-munications.
A l’aide de matériel fourni par des sociétés américaines et
européennes trouvant là des clients décomplexés, ainsi qu’un terrain où
tester leurs techniques à grande échelle.» 26
L’affaire Snowden a montré à quel point la société était et de plus en
plus surveillée à la fois à travers les infrastructures physiques d’internet
mais également sur internet lui même.
L’Etat américain a notamment conclu des accords secrets avec les
groupes Microsoft, Yahoo, Youtube, Google, Facebook, Skype, Apple,
AoL et d’autres encore pour pouvoir accéder à leur serveur et pouvoir
potentiellement suivre l’ensemble de l’activité sur ces sites. Afin de pro-téger
sa liberté d’opinion mais aussi de garantir une accessibilité pérenne
aux informations, il convient de s’affranchir progressivement des compa-gnies
d’intérêt privées au profit de système alternatifs libre et ouvert donc
transparent.
Un logiciel libre est un logiciel accessible gratuitement et dont le code
est ouvert. Son concept a été développé par la Free Sotware Foundation
contre les abus. Chacun peut alors déterminer si les fonctions du logiciel
sont en accord avec ses valeurs et il peut décider en toute connaissance
de cause s’il souhaite l’utiliser ou non.
Les technologies libres mettent en avant le partage et la mise en com-mun
des savoir-faire puisqu’elles n’ont pas de propriétaires: elles sont
libres. En effet, chacun peut participer à les modifier et à les faire progres-ser.
Partout où la technologie libre a été soutenue et développée elle s’est
avérée plus efficace et plus dynamique que les outils privés. La technolo-gie
libre reste de plus fortement créatrice d’emploi. On trouve aujourd’hui
26 Surveillance « profonde » sur Internet par Antoine Champagne, janvier 2012 http://www.
monde-diplomatique.fr/2012/01/CHAMPAGNE/47183
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des logiciels libres dans presque tous les domaines.
Note : Le «logiciel libre» ne doit pas être confondus avec le «gratuiciel»
qui est également gratuit mais qui n’est pas transparent et libre, et souvent
bien le contraire, liberticide, car il se finance sur .
La licence GNU/GPL est la licence par excellence du logiciel libre : «Per-sonne
ne doit être limité par les logiciels qu’il utilise. Il existe quatre libertés
que tout utilisateur doit posséder :
- la liberté d’utiliser le logiciel pour n’importe quel usage
- la liberté de modifier le programme pour répondre à ses besoins
- la liberté de redistribuer des copies à ses amis et voisins
- la liberté de partager avec d’autres les modifications qu’il a faites»
Dans le même concept, le développement des Fab lab est également
un enjeu pour les associations, car elles suivent la philosophie des logi-ciels
libres et permettent de développer des objets qui leur sont propres et
qui appartiennent au patrimoine commun de l’humanité et reproductibles,
modifiables de façon libre et n’importe où sur la planète. «Le mouvement
des « fab labs » entend, à l’instar de celui des logiciels libres, rendre la main
aux utilisateurs.» [...] «Comment fabriquer à peu près n’importe quoi ?»27
Recommandations / Opportunités :
- Promouvoir le logiciel libre au sein des centres médiatiques.
- Avoir des leaders au sein des centres médiatiques capables de for-mer
et de diffuser la culture du logiciel libre.
- Etudier les potentialités des technologies libres dans la création
d’emploi et se protéger de la censure.
Avantages :
- Le logiciel libre rend transparent les programmes que l’on utilise et
favorise la démocratisation de l’utilisation des TIC.
- Le logiciel libre est porteur d’emploi durable.
- Le logiciel libre réduit les risques de censure et de surveillance.
- Le logiciel est en plus gratuit.
27 http://www.monde-diplomatique.fr/2012/06/BLANC/47868
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2.2.5. Informatique et numérique : poursuivre la lutte
contre les préjugés de genre
Le secteur des TIC est dynamique en Tunisie, le 11ème plan a prévue
une croissance du secteur de 17%/an entre 2007-2011 et contribue à
hauteur de 13% du PIB en 2011en Tunisie. 28
Selon une étude réalisée par European Training Foundation sur 95 des
600 entreprises TIC de la Tunisie publié en 2010, 41% des personnes
employées dans les TIC sont des femmes, mais 75 % des postes de Di-recteurs/
managers sont occuppés par des hommes.
Développer la participation des femmes de manière volontariste sur les
activités informatiques et numérique des centres médiatiques citoyens
permet de poursuivre une politique tunisienne engagée sur le long terme
pour l’insertion des femmes dans le secteur des TIC.
Recommandations / Opportunités :
- Eviter tout préjugé de genre par rapport à la technologie, ou au
leadership les femmes comme les autres groupes discriminés ont lar-gement
«les capacités à».
- Renforcer l’inclusion des expertes en informatique et numérique du
sexe féminin auprès des CMC, ainsi que la transmission des compé-ténces
techniques aux autre femmes.
Avantage :
- La parité améliore la productivité et la performance des activités.
- L’informatique est un secteur très dynamique avec possibilité d’em-ploi,
ce qui est très intéressant pour les femmes car elles sont encore
plus touchées par le chômage.
28 Femmes et emploi en Tunisie, étude de cas des secteurs du tourisme et TIC
http://www.etf.europa.eu/webatt.nsf/0/B68A324BD9A09110C12578F8004D957F/$file/
Women%20%20work_Tunisia_FR.pdf
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3. Recommandations par TIC
3.1. La télévision, l’anti-information ?
De manière globale la télévision tunisienne jouit d’une mauvaise répu-tation
en ce qui concerne la véracité et la neutralité de son information.
Ce média de masse est connu d’intérêt prioritaire pour le formatage des
esprits et manipulations en tout genre. Ainsi même si 99,8% des foyers
tunisiens possèdent la télévision, il conviendrait de se demander si il ne
faudrait pas mieux l’éteindre.
Le décret-loi n°116 de l’année 2011, daté du 2 novembre 2011 est
relatif à la création de la Haute Autorité Indépendante de la Communica-tion
Audiovisuelle (HAICA) mais c’est seulement le 3 mai 2013 après de
multiple report qu’elle a été mise en place. La mise en application de ses
prégoratives demeure l’une des conditions majeures à l’existence de ser-vice
public audiovisuel de qualité. La télévision public reste dans les faits
bien souvent pro-gouvernementale.
De même la télévision privée porte des limites pour le développement
de la société civile simplement car elle est régie suivant des intérêts pri-vés.
Dans certains pays la main mise sur les médias de masses par des
groupes privés constituent un réel frein au développement. Le cas de l’Ita-lie
et du magnat des médias Berlusconi est très révélateur d’un situation
où l’argent permet de contrôler la quasi totalité des médias et de pouvoir
manipuler et influer «l’opinion publique».
A quand une télévision locale libre, associative ?
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3.2. La radio FM libre, un outil démocratique
à développer
Pendant l’ère Ben Ali les radios privées et les concessions de radiodif-fusion
étaient attribués à des personnes proches du gouvernement. Au-jourd’hui,
la diffusion de contenus sur la bande FM est essentiellement ac-cessible
aux acteurs privés ou étatiques, la société civile n’a qu’un accès
très limité à la diffusion d’information alors que paradoxalement la radio FM
reste un des équipements les plus accessible aux tunisiens y compris dans
le périmètre de l’action où 78% des personnes enquêtés ont une radio.
De plus toutes les enquêtes ont montré que la radio FM est de plus le seul
média actuellement inclusif des personnes discriminées en particulier des
femmes.
Le Syndicat tunisien des radios libres (STRL) demande à ce titre :
- la baisse des frais de diffusion, de l’ordre actuellement de 100 000-
110 000 dinars pour les radios privés
- la gratuité des frais de diffusion pour les radios associatives car elles
n’ont pas de vocation lucrative mais un intérêt social.
- la reconnaissance juridique des radios associatives/communautaires
«Il n’existe pas de loi actuellement reconnaissant les radios associatives»29.
La reconnaissance juridique reste un besoin primordial pour le dévelop-pement
des radios associatives. De plus, l’absence de soutien financier
entrave sérieusement leur pérennité.
Les projets de médias libres de types radios communautaires sont en-core
plus à soutenir car dans les zones reculées la bande FM reste sous
occupée alors qu’elle peut être une source d’animation
RADIO CULTURELLE FM 105,4 (MHz)
ZITOUNA FM 98,3 (MHz)
RADIO GAFSA FM 91,8 (MHz)
RADIO JEUNE FM 95,0 (MHz)
RTCI FM 101,8 (MHz)
Shems FM 88,7 (MHz)
- ex : seulement 6 radios FM de disponibles à Menzel Bouzaiene, Source ONT30 -
29 Diagnostic et pistes d’action pour le développement des acteurs actuels et potentiels des
médias de proximité en Tunisie, http://mena.amarc.org/sites/default/files/TUNISIE_Diagnostic_low.pdf
30 Office national de la télé diffusion (ONT) http://www.telediffusion.net.tn/index.php?r_freq