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Merci à vous tous, si nombreux ce soir, visages connus et nouveaux,
venus de tous les horizons de notre ville. Merci d’être là, tous
ensemble, pour dire, avec nous, tout votre amour de
Narbonne…………
Oui nous aimons tous Narbonne ! Cela nous paraît si naturel, cela
nous paraît si évident que nous ne posons jamais véritablement la
question : « Pourquoi J’aime Narbonne ? »
Ce soir, avec toute l’équipe qui m’entoure, devant vous tous qui nous
soutenez si nombreux, si enthousiastes, vous me permettrez de poser
cette question, et d’y répondre.
Pourquoi J’aime Narbonne ? Je pourrais vous faire le récit de mon
attachement personnel à cette ville et ses habitants. Je pourrais vous
dire mes souvenirs, mes expériences, mes repères qui font que c’est
ici, et nulle part ailleurs, que j'aime vivre.
Mais avouez que cela n’aurait pas grand intérêt, car je ne crois pas que
vous soyez venus ce soir, jusqu’au Palais du travail, pour écouter,
comme aurait dit Coluche, « l’histoire d’un mec ».
Non, ce soir, au-delà d'une évidence, je souhaite rendre à Narbonne et
aux Narbonnais ce qu'ils m'ont donné en me faisant confiance à
plusieurs élections ; je veux vous dire en quoi l’histoire et le destin de
Narbonne influencent et guident, depuis longtemps, mon engagement,
et mon approche de la politique.
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Je suis d'une génération qui pensait que l'on pouvait transformer la
société pour plus de justice, plus d'égalité des chances, plus de liberté,
plus de bien être, et une meilleure répartition des richesses… A une
condition : s'engager pour une cause, dans un mouvement politique.
Quand j'ai commencé à suivre cette voie, la plupart des gens que je
côtoyais trouvait cette attitude – se mettre au service des autres, au
service du collectif – noble et louable.
Aujourd'hui, la réponse est moins simple. Beaucoup de ce qui était
évident dans notre société s'est brouillé. Les élus ont souvent perdu de
leur crédibilité, le cours des choses semble échapper à nos
gouvernants et un fort sentiment de défiance à l'égard de la politique
nourrit les extrêmes ou l'abstention.
Pourtant, s'il est un mot que je n'ai pas peur de prononcer, c'est le mot
« politique ». Contrairement à ce que j’entends ici où là, ce n’est pas
un gros mot ; seules certaines manières de le conjuguer et de le
dévoyer sont grossières……..
Bien sûr - et qui pourrait en douter - mes convictions politiques me
portent vers les valeurs de la République sociale, celles d'Ernest
Ferroul, celles de Jean Jaurès qui, dans son célèbre discours à la
jeunesse, disait : « Le courage c’est d’aller à l’idéal et de comprendre
le réel »….
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Les convictions, la bonne volonté, les intentions nobles ne suffisent
pas. L'engagement politique c'est affronter les contradictions, les
difficultés, les conformismes, bref la réalité. L'engagement doit se
juger non pas sur ce que l'on dit, non pas sur ce que l'on voudrait, mais
sur ce que l'on fait.
Dans une société et une économie en mutation, les responsables
politiques doivent se doter d'une méthode, qui, peut-être, tranche avec
la passion qu'ont les Français des théories et des idéologies, mais une
méthode pragmatique qui permette de répondre concrètement aux
aspirations de nos concitoyens.
Trop souvent, j'ai regretté qu'il y ait un fossé entre les paroles et les
actes, entre le temps de la conquête du pouvoir et celui de son
exercice. Les promesses ont peut-être des avantages à court terme,
mais elles ont aussi un coût. Je ne parle pas des coûts budgétaires,
mais de la perte de crédibilité et de confiance dont souffre la
politique...
Oui, « Comprendre le réel pour aller à l'idéal » !......
Le réel qui m’a sauté aux yeux, au début de mon engagement, c’était
que notre région, notre ville, avaient été longtemps méprisées, voire
humiliées par des décisions prises à Paris. Je vous le dis franchement,
nous n'avons jamais trouvé grâce aux yeux du pouvoir parisien, car
nos accents de colère – historiquement connus – et notre accent tout
court, dérangeaient.
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Ce sentiment d'être soumis à l'autorité centrale s'est exprimé le plus
souvent par de la pleurnicherie et, comme je le disais, par des
explosions de grande violence. Ce Sud avait simplement oublié de se
prendre en main, d’affronter le réel et d’assumer la responsabilité de
son destin.
Sans amais me détourner des convictions qui fondent mon
engagement politique, j’ai toujours pensé que ma région et ma ville
devraient avoir une approche différente.
Quel que soit le poids de l’Histoire on ne peut pas rejeter indéfiniment
sur les autres la responsabilité de son échec et de son déclin.
Pour se prendre en main, il faut d’abord compter sur soi, et pour cela il
faut croire en soi. Il faut ensuite valoriser son potentiel et ses atouts. Il
faut enfin créer une force collective, une dynamique qui permette de
dépasser tous nos conflits internes et de porter, dans l’unité et avec
fierté, un projet tourné vers l’avenir.
Ces atouts, ici à Narbonne, nous les avons presque tous ! Le premier,
c’est le Sud, car ce qui fut jadis un handicap est aujourd’hui une
chance. Tout le monde en Europe regarde désormais vers le Sud et
vers le rivage.
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Au XXe siècle, nous étions restés les parents pauvres du modèle
industriel, ce qui faisait de nous le premier exportateur de
fonctionnaires et le premier importateur de retraités.
Mais nous ne manquerons pas demain de prendre toute notre place
dans cette ère post-industrielle du XXIe siècle, qui induit de nouveaux
modes de production de biens et de services et, aussi, qui détermine de
nouveaux modes de vie.
Narbonne et son territoire possèdent tout ce à quoi aspirent les
gens aujourd’hui :
• un climat privilégié,
• des moyens de communication efficaces,
• du dynamisme économique avec une ouverture sur les grandes
métropoles,
• des structures d’enseignement et de formation pour donner un
bagage à la jeunesse,
• un environnement naturel de grande qualité pour les loisirs,
• une mise en valeur du patrimoine et de l’Histoire,
• des événements culturels et sportifs, des animations de qualité,
• et un art de bien vivre ensemble dans une ville agréable, ouverte
et apaisée.
Tous ces atouts nous les avons, et ils nous permettent de jouer gagnant
dans la compétition entre les villes et les territoires. Oui, il ne faut pas
se cacher la vérité : c’est bien une compétition que nous livrons, pour
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nous-mêmes, mais surtout pour les générations qui vont nous
succéder.
On peut le regretter et rêver d’un monde idéal dans lequel, une main
invisible et bienveillante répartirait la richesse de manière égalitaire
entre les régions et les villes, mais ce monde n’existe pas encore… et
celui dans lequel on attendait une subvention de Paris, est mort et
enterré.
Alors, je vous le dis : avec tous les atouts qui sont les nôtres, si nous
laissions passer la chance de Narbonne, nous serions vraiment les
derniers des derniers ; et notre amour de Narbonne serait faux autant
que dérisoire…
Mais je suis confiant : non seulement nous ne serons pas les derniers,
mais nous serons parmi les premiers, car j’ai la conviction que l’heure
de Narbonne est enfin arrivée.
L’heure de Narbonne, c’est celle des villes moyennes dans la
proximité des métropoles, c’est celle des villes capables de porter un
véritable projet de développement durable qui concilie la prospérité
économique avec le progrès social et la protection de l’environnement.
C’est un projet dans lequel la qualité du vivre ensemble est une
priorité, parce que l’humanisme doit nous guider, parce que nous ne
voulons pas d’une société fragmentée, communautarisée et égarée des
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valeurs qui fondent notre République....
C’est un projet dans lequel, aussi, chaque citoyen qui le désire doit
pouvoir apporter ses idées et ses compétences, et ainsi éclairer les
décisions des élus.
Ce projet d’une ville attractive, ouverte, conviviale, c’est celui que j’ai
conduit depuis 2008, accompagné par une équipe enthousiaste et
passionnée que je tiens à saluer et à remercier, à quelques jours de la
fin du mandat.
Tous les membres de cette équipe ont travaillé au projet avec une
totale fidélité à leur engagement, à leurs convictions et à leur ville de
cœur. Je voudrais que vous vous associez à moi pour rendre un
hommage tout particulier à celles et ceux qui, dans quelques jours,
vont cesser leurs fonctions d’élu….
Une équipe renouvelée, tout aussi engagée, compétente et
représentative de notre ville, se présente aujourd’hui devant vous,
avec la même foi en l’avenir et le même amour de Narbonne, afin de
poursuivre le projet.
Les réalisations et les actions du premier mandat ont permis de poser
des fondations solides. Je ne vais pas énumérer le bilan, préférant
laisser cela à d’autres observateurs. Je ne vais pas répondre à des
contre-vérités. Je ne vais pas parler de mes concurrents. Je leur dirai
simplement que tout ce qui est excessif est dérisoire......
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Mais, quand je suis amené à me déplacer dans la région ou à Paris et
que j’entends parler de Narbonne en positif ; quand chaque week-end,
je rencontre des Biterrois, des Perpignanais, des Carcassonnais, aux
Halles ou en ville, dans les magasins, autour des monuments et des
lieux culturels, je me dis que les choses ont bien changé ; et je me
laisse aller à penser qu’elles ont changé en bien...
Cela m’encourage à continuer ! Cela doit tous nous encourager à
continuer. Je ne vais pas vous dire que nous avons tout fait, ni même que
nous avons tout bien fait. Ce serait une prétention absurde et vaine.
Certains de nos concitoyens, qui sont dans la difficulté parce qu’ils ont
été frappés par la crise économique ou parce que la vie a été dure avec
eux, pourraient penser que nous nous sommes éloignés de leurs
préoccupations.
Sans doute attendent-ils une amélioration immédiate de leur situation
ou de leur condition. Je veux leur dire que toute notre politique est
motivée par un seul objectif : la prospérité et le bien-être de
l’ensemble de nos concitoyens.
Je veux leur dire aussi que tout est lié :
• quand on construit à la Coupe des zones d’activités dédiée à
l’innovation et à la santé, on apporte directement du soutien aux
entreprises et donc à l’emploi ;
• quand on se bat pour le TGV et le port de La Nouvelle, on pense
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aux retombées économiques et à l’emploi ;
• quand on maîtrise la gestion de la ville, on dégage plus de
capacités d’investissement et cela se répercute sur les entreprises
locales ;
• quand on transforme le cœur de ville, qu’on impulse une
politique de reconquête des quartiers anciens en agissant sur la
sécurité, le social, le logement, on agit directement sur la qualité
de vie et on s’attache à réduire certaines inégalités ;
• quand on anime la ville avec des festivals populaires, des
expositions de renom comme Sportfolio ou l’Aspirateur ;
• quand on favorise le sport, la culture, le tourisme ;
• quand on est capable de motiver un partenaire comme la Région
pour investir 40 millions dans un musée de la Romanité signé
par une des stars de l’architecture mondiale ;
• quand on fait tout cela, on agit aussi pour l’économie et l’emploi
car on renforce l’attractivité de Narbonne, ce que j’ai appelé «
l’envie de Narbonne ».
Cette « envie de Narbonne », que l’on sent grandir autour de nous,
c’est un passeport pour aller vers l’avenir.
Dans cette compétition des villes, dont je vous parlais il y a quelques
instants, Narbonne a pris un temps d’avance. La sagesse populaire dit
que l’on ne rattrape jamais le temps perdu, mais la littérature sportive
abonde d’exemples de matches ou de courses perdus parce qu’on n’a
pas pris la bonne décision au bon moment.
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Ici, au pays du rugby, la sagesse des stades dit qu’on ne change pas
l’équipe qui gagne. Pour compléter ce dicton, il me semble évident
qu’après avoir su ouvrir son jeu et marquer des points - et les esprits -,
Narbonne doit maintenant transformer l’essai….
Puisque c’est bien d’un match qu’il s’agit, les belles vertus du sport
doivent nous guider. C’est la combativité, c’est l’esprit d’équipe, c’est
la solidarité, c’est aussi le respect des règles et de l’adversaire. C’est
surtout la fierté de vouloir montrer, tous ensemble, le meilleur de soi-
même, en portant le maillot de sa ville....
La première force d’une l’équipe c’est d’être unie vers l’objectif.
J’entends que l’on puisse discuter et débattre sur les moyens car c’est
une source d’enrichissement pour le collectif. Mais je n’entends pas
les discours défaitistes, ou encore moins tout ce qui tend à nous
diviser, nous séparer et nous détourner de cet objectif....
Pour moi, aimer Narbonne c’est cela ! C’est donner les moyens à cette
ville de redevenir grande, de reconstruire un destin à la hauteur de son
importance dans l’Histoire.
Et que nous dit l’Histoire, justement ?
Elle nous apprend que Narbonne a été la première à cultiver la vigne
en France, même si la France n'existait pas ; cette vigne porteuse de
sacré, de fraternité entre les hommes, mais surtout de commerce et
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d'échanges qui ont toujours ancré Narbonne dans la Méditerranée.
Lorsque les familles romaines quittent Rome par le port d'Ostie, en
118 avant Jésus Christ, pour fonder Narbonne, elles trouvent une
région façonnée depuis des siècles par les échanges commerciaux et
culturels avec l'Orient et les rives de la Méditerranée.
Aussi, la fondation de la colonie fut-t-elle acceptée par les peuples
d'ici, ouverts aux échanges, au mélange des populations diverses, ainsi
qu'à la tolérance religieuse.
C'est ainsi qu'Auguste, séjournant à Narbonne en 27 avant Jésus
Christ, établit Narbonne comme capitale de la vaste province de la
Narbonnaise, mosaïque de peuples.
Cette unité dans la diversité fut la force de nos ancêtres et conduisit à
la splendide prospérité et au rayonnement international de Narbonne,
dont le nom se répandit dans l'univers d'alors.
Le 1er janvier 414, le roi Wisigoth épouse à Narbonne la fameuse
princesse Galla Placidia, fille et sœur d'empereurs romains. Cet
événement ravive de façon éclatante l'unité des hommes sur notre
terre ; c'est un magnifique exemple d'intégration qui nous vaudra un
renouveau de civilisation, un nouveau titre de capitale, la capitale de
la Septimanie.
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Au Moyen Age, c’est l’unité du peuple narbonnais, autour de la
vicomtesse Ermengarde, qui marque le début du rayonnement
international de Narbonne, en lien alors avec toutes les grandes cités
de l’Europe et de la Méditerranée, jusqu’à l’Empire byzantin et
Alexandrie.
A l’inverse, Narbonne a perdu du terrain chaque fois qu’elle s’est
divisée sur l’essentiel. Ainsi, elle a laissé partir le Canal du Midi et sa
richesse vers Béziers et Sète, départ compensé, un siècle plus tard, par
la jonction entre la Robine et le Canal, grâce à l'unité des Narbonnais
autour de l'archevêque Dillon, Président des Etats du Languedoc.
Je vous ai cité ces moments d'histoire pour vous rappeler que c'est
dans les périodes où Narbonne s'est divisée qu'elle n'a pas rayonné. A
l'inverse, l'Histoire nous apprend que Narbonne a été grande, a été
forte, a été prospère, chaque fois qu'elle s'est montrée unie et
rassemblée.
Voilà pourquoi, avec l’équipe J’aime Narbonne, qui est elle-même le
reflet de la pluralité et de la diversité d’une ville ouverte, je demande
aux Narbonnais de se rassembler au-delà de toutes nos différences, de
tous nos points de vue particuliers....
Le seul point de vue qui m’intéresse, qui nous intéresse, c’est celui qui
permet de faire avancer Narbonne et le territoire vers la prospérité ; et
qui permet de maintenir le bien vivre ensemble.
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Dans ce pays, qui connait une montée des extrémismes, des
fondamentalismes, du communautarisme, du racisme, il est urgent de
construire une identité de ville autour du respect des différences, des
cultures, des origines. C'est cela qui doit nous rendre fier de Narbonne,
c'est cela qui doit nous faire aimer Narbonne….
Cet amour de Narbonne, je sais que vous le partagez avec moi et avec
toute l’équipe qui m’accompagne.
Mais, à quelques jours d’un choix important qui est celui du premier
tour des élections municipales, nous devons tous nous souvenir de
cette pensée du poète narbonnais Pierre Reverdy : « Il n’y a pas
d’amour, il n’y a que des preuves d’amour »....
Alors, je vous demande d’apporter cette preuve dès dimanche.
Mobilisez-vous, mobilisez autour de vous, portez notre message de
rassemblement et d’unité.
Je sais qu’il y a une tentation de l’abstention, parce que les temps sont
difficiles, parce qu’il y a des doutes et des impatiences, parce qu’on ne
voit pas le bout de la crise, parce qu’il y a une perte de confiance dans
les institutions.
Il y a aussi une tentation de s’égarer vers de fausses solutions ou vers
des extrémismes, sans issu autre que la discorde et le désastre.
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Malgré ces difficultés, portez avec nous une autre vision, qui pourrait
être celle de la République de Narbonne, debout et fière, sûre d’elle et
de son destin…..
Oui, portez ce message pour que, dimanche soir, cet amour de
Narbonne qui nous guide, devienne encore plus une évidence pour
tous les Narbonnais….
Nous le savons tous, une élection est presque toujours déterminée par
le résultat du premier tour. Il est indispensable que, dès dimanche soir,
de créer la dynamique qui nous portera vers la victoire finale...
Je crois à la politique qui grandit les hommes, pas à celle qui les
ramène au niveau du caniveau ; je crois à la politique qui fait appel à
l'intelligence, pas aux préjugés et aux instincts les plus bas ; je crois à
la politique qui amène chacun à regarder au-delà de son propre intérêt,
à regarder plus loin pour construire une ville où nos enfants et petits-
enfants vivront.
C'est le sens de mon engagement depuis près de 40 ans. Je compte sur
vous pour m'aider, dans les six ans qui viennent, à poursuivre dans
cette voie. J'ai besoin de votre mobilisation d'ici dimanche.
J'aurai besoin, demain, de la mobilisation de toutes les Narbonnaises
et de tous les Narbonnais, pour notre ville, pour Narbonne que l'on
aime. Je compte sur vous....