1. Luxemburger Wort
Donnerstag, den 27. April 2017 KULTUR 17
Il était une fois les sœurs Bal
Simone Mousset dépoussière une page de l'histoire de la danse luxembourgeoise
PAR MARIE-LAURE ROLLAND
Jubilatoire et édifiant. Voici en deux
mots «Bal», la création chorégra-
phique signée par Simone Mousset
et que l'on a pu découvrir mardi soir
au «Mierscher Kulturhaus». Une
première qui apporte un éclairage
insoupçonné sur la danse folklo-
rique luxembourgeoise.
Simone Mousset n'est pas une in-
connue sur la scène chorégra-
phique. Cela fait quelques saisons
qu'on peut la voir dans différents
projets du Centre chorégraphique
Trois C-L. Elle a dansé avec Jean-
Guillaume Weis ou Anu Sistonen.
Elle a aussi fait partie du Talent-
LAB 2016 où elle a été encadrée
par le chorégraphe flamand Koen
Augustijnen.
Formée à la «London Contem-
porary Dance School», elle s'inté-
resse particulièrement à la danse
folklorique et à ses liens avec les
danses classique et contempo-
raine. C'est après avoir collaboré
avec la compagnie folklorique li-
banaise «Caracalla Dance Thea-
ter» qu'elle a eu envie de se pen-
cher davantage sur la danse fol-
klorique luxembourgeoise. Lors-
qu'en 2015 la directrice du «Mier-
scher Kulturhaus», Karin Kremer,
lui propose sa scène pour une
création, elle s'engouffre dans la
brèche. C'est ainsi qu'est née
«Bal», une pièce qui s'inspire du
destin extraordinaire et méconnu
de deux sœurs originaires du nord
du pays, Joséphine et Claudine Bal.
Il s'agit de la première création de
la chorégraphe dont on n'avait jus-
qu'à présent vu que des esquisses.
Pour une première, c'est un coup
de maître.
Un premier ballet-documentaire
Simone Mousset signe avec «Bal»
le premier «ballet-documentaire»
jamais montré dans le pays. Une
proposition qui n'est pas sans rap-
peler la démarche du Français Jé-
rôme Bel, qui a signé une série de
portraits chorégraphiques de dif-
férentes personnalités du monde
de la danse entre 1995 et 2009. On
pense aussi au solo en forme
d'auto-portrait «Faites le plein»
de Jean-Guillaume Weis. Sa dé-
marche toutefois va plus loin. La
pièce fait l'objet d'une exposition
présentée en contre-point de la
chorégraphie dans le hall du
«Mierscher Kulturhaus». On dé-
couvre des reproductions d'arti-
cles publiés au cours des tournées
internationales du «Ballet national
folklorique du Luxembourg» créé
par les deux sœurs en 1962 à
Bruxelles, après leur retour des
Etats-Unis où elles étaient parties
se former.
En Espagne et en Union sovié-
tique, dans les années 70, leur ve-
nue ne passe pas inaperçue. Les
traductions présentées permettent
de découvrir les critiques dithy-
rambiques faites à l'époque.
Un peu plus loin, on peut voir
des photos issues de la collection
de la Photothèque de Luxem-
bourg, prises par Théo Mey à l'oc-
casion de la seule représentation
faite par le «Ballet national fol-
klorique du Luxembourg» en 1969
au Grand Théâtre. On découvre
aussi un groupe de jeunes dan-
seuses à la tenue affriolante dans
le parc de Mondorf.
Des photos privées montrent les
deux sœurs et leur famille dans
leur intimité ou à l'aéroport du
Findel.
Le matériel documentaire n'est
pas énorme mais Simone Mousset
indique, dans la brochure qui ac-
compagne la pièce, avoir pu le
compléter en retrouvant la chef
répétitrice du ballet, Alice Law-
rence, aujourd'hui âgée de 93 ans.
Fragments et extrapolations
Grâce à son témoignage, elle a pu
reconstituer des fragments du pre-
mier ballet créé par les sœurs Bal
– «Josiane, d'Meedche vum Land».
Créé après leur retour des Etats-
Unis, il n'aura pas le succès de
leur «hit» international, «Tusnel-
da, d'Kinnigin vun Turkestan», une
pièce orientaliste qui fera sensa-
tion. C'est après une représenta-
tion lors de leur tournée en Union
soviétique que les deux sœurs dis-
paraissent mystérieusement sans
laisser de traces. La police a fini
par classer l'affaire.
Cette histoire est racontée sur
scène par Simone Mousset et Eli-
sabeth Schilling, qui interprètent
avec un humour piquant les rôles
des deux sœurs, Joséphine et
Claudine, ainsi que les deux per-
sonnages principaux du ballet «Jo-
siane, d'Meedche vum Land» dont
elles exécutent quelques scènes.
Elles dansent sur un texte écrit en
anglais, dans une gestuelle au car-
refour du mime, de la danse con-
temporaine, mais aussi dans un
mélange de classique et de mo-
derne qui semble avoir fait le style
particulier des sœurs Bal. Si celles-
ci n'ont pas connu à l'époque le
succès pour leur «Josiane», ce bal-
let semble a posteriori plutôt
avant-gardiste pour une formation
qui se disait «folklorique».
Avec «Bal», Simone Mousset
signe une pièce parfaitement ryth-
mée, la part de mystère du destin
particulier des deux sœurs étant
soulignée par les deux facétieuses
danseuses. Elles sont accompa-
gnées par l'accordéoniste Mauri-
zio Spiridigliozzi qui s'est inspiré
des réminiscences d'Alice Law-
rence pour réécrire une partition
aujourd'hui disparue.
Voilà une pièce qui apporte un
éclairage tout à fait inédit sur une
page de l'histoire de la danse
luxembourgeoise qui reste à écrire.
Simone Mousset et Elisabeth Schilling racontent le destin de Joséphine et Claudine Bal, fondatrices du «Ballet
national folklorique du Luxembourg». (PHOTO: JEANINE UNSEN)
«Zero Impunity»
de a_Bahn à Annecy
Luxembourg. Le film d'anima-
tion «Zero Impunity», réalisé
par Nicolas Blies et Stéphane
Huiber-Blies et produit par la
jeune société de production
luxembourgeoise a_Bahn, a
obtenu son ticket pour Anne-
cy. Il fait partie des huit films
internationaux sélectionnés au
Festival international du film
d'animation dans la catégorie
WIP (Work in Progress). Le
film est produit par Marion
Guth, Stephan Roelants, Fran-
çois Le Gall and Louise Genis-
Cosserat. Comme l'indique le
site du producteur, «Zero Im-
punity» est «l'histoire con-
temporaine d'une ironie. Alors
que nous disposons d'un arse-
nal juridique qui permettrait
de condamner les violences
sexuelles en temps de guerre,
l'impunité reste totale. Survi-
vants et lanceurs d'alertes se
sont alors indignés et ont
libéré leur parole. 'Zero Im-
punity' est un film sur l'amour
qu'ont ces hommes et ces
femmes pour la vie et l'huma-
nité». La société a_Bahn, à
qui l'on doit notamment le
projet «Soundhunters», est
connue pour ses films mili-
tants et ses projets transmé-
dias. MLR
KULTURMOSAIK
Paul Verhoeven de
retour sur la Croisette
Cannes. Après «Elle», présenté en
2016 en compétition à Cannes, le
néerlandais Paul Verhoeven sera
de retour sur la Croisette, sur le
Marché du Film de la 70e
édition,
avec son prochain long métrage,
«Sainte Vierge». Il s'apprête à
porter à l'écran le roman de Ju-
dith C. Brown «Soeur Benedetta,
entre sainte et lesbienne», his-
toire sulfureuse avec Virgine
Efira dans le rôle de la religieuse
Benedetta Carlini qui entretient
une liaison avec une autre nonne,
ce qui en a fait une des icônes
du lesbianisme. Boudé par le jury
cannois, «Elle» a été consacré
par les Golden Globes et les
Césars du meilleur film et de la
meilleure actrice pour Isabelle
Huppert. AFP
Die Lämmer schweigen für immer
„The Silence of the Lambs“-Regisseur Jonathan Demme mit 73 Jahren verstorben
New York. Der Oscar-gekrönte Re-
gisseur Jonathan Demme arbeitete
in Hollywood mit den größten
Schauspielern. Nun trauern Stars
und Kollegen um den Schöpfer von
unvergesslichen Filmen wie „Das
Schweigen der Lämmer“ und „Phi-
ladelphia“. Demme sei am frühen
Mittwochmorgen im Alter von 73
Jahren in seiner Wohnung in New
York gestorben. Seine Frau und
seine drei erwachsenen Kinder
seien bei ihm gewesen. Demme
habe an Speiseröhrenkrebs gelit-
ten. Die Familie habe eine kleine
Beerdigung im privaten Kreis ge-
plant.
„Jonathan Demme war ein
großartiger Künstler, Wohltäter,
Aktivist und ein hilfreicher Kol-
lege“, schrieb Regisseur Ron Ho-
ward auf Twitter. Man werde ihn
sehr vermissen. Oscar-Preisträger
Barry Jenkins („Moonlight“) wür-
digte Demme auf Twitter als eine
„gewaltige Seele“. Auch viele
Schauspieler, darunter Tom
Hanks, Elijah Wood und Christine
Lahti, bekundeten ihre Trauer.
Demme sei einer der großartigs-
ten Menschen gewesen, sagte Os-
car-Preisträger Hanks. „Er zeigte
uns, was für ein großes Herz ein
Mensch haben kann“, sagte der
Schauspieler der Internetplatt-
form „People.com“.
Der 1944 im Bundesstaat New
York geborene Demme hatte jahr-
zehntelang als Regisseur, Schau-
spieler und Produzent gearbeitet.
Für seinen größten Erfolg „Das
Schweigen der Lämmer“ Anfang
der 90er-Jahre war er unter ande-
rem mit dem Oscar und dem Sil-
bernen Bären der Berlinale aus-
gezeichnet worden. Gefeiert wur-
de Demme auch für das bewe-
gende Aidsdrama „Philadelphia“.
Die Rolle eines Aidskranken
brachte Tom Hanks 1994 einen
Oscar ein.
Zuletzt holte Demme Meryl
Streep in der Tragikkomödie „Ri-
cki – Wie Familie so ist“ (2015) als
Rockröhre vor die Kamera. Musik
spielte in Demmes Leben eine gro-
ße Rolle. Dokumentarisch hatte er
zuvor die Rockband Talking Heads
mit der Konzert-Doku „Stop Ma-
king Sense“ begleitet. Er drehte
auch Musikfilme über The Pre-
tenders, Bruce Springsteen und
Neil Young. dpa
Am 19. April 2016 vereinte das 25. Jubiläum von „Silence Of The Lambs“-
Regisseur Jonathan Demme und seine damalige Hautdarstellerin Jodie
Foster im New Yorker MoMA. (FOTO: AFP)