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Il ou elle a dit... Judaïsme/Juifs Monde arabe/Islam Shoah (Holocaust) Articles in English
L U N D I 3 M A R S 2 0 1 4
Un paysage médiatique français Juif contrasté
(1/8)
Journaux, radios,
télévision, sites, blogs et
groupes sur Internet... Les
médias Juifs français sont
v a r i é s , m a i s c e r t a i n s
s’avèrent problématiques
en raison de leur manque
de professionnalisme :
lectures ou paraphrases
fréquentes de dépêches
d’agences de presse au registre lexical biaisé, rares couvertures physiques
d'événements, étroite proximité avec la communauté française Juive
institutionnalisée, manquements à la déontologie journalistique, plagiats
et contrefaçons d'articles et de photographies, absence d'analyses sur la
situation communautaire et d'autocritiques, contenus parfois non
attrayants, non-journalistes comme directeurs de publication ou
rédacteurs d'articles, népotisme, etc. Autres raisons : leur mode de
management - opacité financière, non respect du droit du travail,
autoritarisme -, leur recours tardif et piètre aux nouvelles technologies de
l'information et leur audience essentiellement communautaire, souvent
déclinante et exprimant une insatisfaction croissante à leur égard. Des
témoignages de vitalité intellectuelle sont devenus des indicateurs de
faiblesses multiples. Des signes inquiétants pour les Français Juifs et
leurs organisations, et ce, en pleine recrudescence du nombre d’actes
antisémites et de guerre médiatique et idéologique contre Israël. Dossier
actualisé.
2e partie : La réaction de Philippe Meyer, directeur d'Information
Juive
3e partie : La réaction de Laurent Munnich, directeur d’Akadem
P R O T E C T I O N D E M O N
B L O G P A R L E D R O I T
Tout le contenu de mon blog -
articles, photos, etc. - est
protégé par le droit de la
propriété littéraire et artistique.
Q U I Ê T E S - V O U S ?
VÉRONIQUE CHEMLA
8 cercles 41
Journalist for Pajamas Media,
American Thinker, Ami and
FrontPage Mag. Former
correspondent for Guysen
International News. I wrote articles
for Haaretz and L'Arche.
http://www.veroniquechemla.info:
French and English speaking
website. I publish documented
messages, but not defamating
remarks. Je publie les réactions
exprimant des opinions argumentées,
mais non celles diffamatoires. Contact
me.
Follow @VeroniqueChemla onTwitter
https://www.facebook.com/veroniqu
e.chemla.7
http://www.youscribe.com/veroniqu
echemla5/
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V É R O N I Q U E C H E M L A
I N F O R M A T I O N S E T A N A L Y S E S S U R L E M O Y E N - O R I E N T , P R I N C I P A L E M E N T
I S R A Ë L , L ' A N T I S É M I T I S M E , L A G É O P O L I T I Q U E , L E S D R O I T S D E L ' H O M M E , L A
C U L T U R E , L E S J U I F S , L E J U D A Ï S M E , L ' H I S T O I R E E T L ' A V I A T I O N . " L A L U C I D I T É
E S T L A B L E S S U R E L A P L U S R A P P R O C H É E D U S O L E I L " ( R E N É C H A R )
Page 1 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8)
03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
4e partie : La réaction de Virginie Guedj-Bellaïche, journaliste à
Actualité juive hebdo et Osmose
5e partie : La réaction d'Alain Granat, directeur de Jewpop
6e partie : La réaction de Michaël Blum, journaliste à Actualité
juive hebdo et à l’AFP
7e partie : La réaction de Michel/Meir Azoulay pour Carole
Azoulay, journaliste à Actualité juive hebdo
8e partie : L'affaire al-Dura ? Une conspiration selon Jean Corcos et
Rudy Reichstadt
C'est le paradoxe : avec entre 500 000 et 600 000 âmes, la communauté
française Juive est la première numériquement en Europe, mais le nombre et
l'audience de ses médias se réduit en peau de chagrin.
Ce qui contribue à perdre la guerre de la communication et a laissé la
narratif palestinien imprégner profondément et durablement la doxa, et ce, au
détriment de la vérité historique.
Médias en crises
Ces médias communautaires traversent plusieurs crises.
Crise de positionnement : équilibre délicat entre spécificité Juive et
o u v e r t u r e a u m o n d e , e n t r e c o n t r e - p o u v o i r e t f l a g o r n e r i e ,
"communautairement correct" et indépendance, entre attentions à l'égard de
l'institution Juive française soutenant le média et liberté éditoriale, etc.
Crise liée au management : trois directeurs généraux du FSJU (Fonds
social juif unifié) - Jacques Bénichou, puis Robert Ejnès, et depuis début 2014
Patrick Chasquès - en trois ans (2011-2014), oppositions idéologiques et
parfois personnelles entre médias, opacités décisionnelle, financière et
salariales, absence d’adaptations aux bouleversements technologiques,
manque d’anticipations des mutations de lectorats, prises de décisions sans
concertation avec des experts, incompétence, vanité et autoritarisme de
dirigeants, carence généralisée d'institutions représentatives du personnel,
notamment les syndicats, etc.
Crise liée à la proximité et aux relations complexes avec la communauté
française Juive institutionnalisée ainsi que des organisations et
politiciens israéliens : celles-ci constituent des annonceurs publicitaires
majeurs que nul ne songerait à s'aliéner. Voici quelques années, le directeur
d'un média important Juif français a déploré les mesures de rétorsion
d'annonceurs israéliens furieux d'un numéro désagréable à l'égard d'Israël :
plus de publicités payantes dans ce média ! Et le directeur de ce média a
sollicité le président d'une organisation Juive française importante afin qu'il
plaide sa cause auprès de ces annonceurs. Heureuse intervention de ce
dirigeant communautaire : ces annonceurs ont de nouveau payé des annonces
publicitaires dans ce média. Flagornerie, absence d'analyses et esprit critique
émoussé, voire absent, caractérisent l'esprit de nombres de ces médias
manquant à leur devoir d'éclairer leurs lecteurs.
http://fr.slideshare.net/veroniqueche
mla7
AFFICHER MON PROFIL
COMPLET
A R C H I V E S D U B L O G
▼ 2014 (242)
► juin (7)
► mai (78)
► avril (46)
▼ mars (51)
Pierre Besnainou, président du
FSJU-AUJF
Vers un « vote halal » en France
et en Belgique ?
Bertrand Delanoë, maire de
Paris, et le Conseil de...
Pas d’antisémitisme en France ?
Nora Herman
« La défense des intérêts de
l’Etat d’Israël en Fr...
Yaacov Agam, peintre et
sculpteur
« La guerre d’Oslo » de Joël
Fishman et Ephraïm Ka...
« Un billet de train pour… Israël
» de Grit Merten...
« Let’s dance ! Israël et la danse
contemporaine »...
Une famille Juive française
menacée de mort à Gous...
Qumrân, le secret des
manuscrits de la mer Morte
Art Spiegelman's Co-Mix: A
Retrospective
Interview de Daniel Gauthier
sur son livre « Retou...
Photographies de Pierre
Abensur : Juifs d’Iran, Le...
De la demeure au musée.
Photographies de l'hôtel p...
Filmer les camps, John Ford,
Samuel Fuller, George...
Page 2 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8)
03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
Crise entretenue par les fautes stratégiques d’organisations
communautaires : succession de trois rédacteurs en chef en un an et deux
directeurs de la publication en deux ans à L'Arche, magazine du FSJU,
soutien à feu "Proche-Orient.info" au lieu de l’agence de presse israélienne
Guysen International News (Guysen) qui avait développé un groupe
médiatique sous la direction de Guy Senbel et Dominique Fitoussi, principe
de Peter observable dans des institutions.
Crise liée à une adaptation tardive et insuffisante à Internet et à une
perception erronée du Web : loin de réduire les coûts de production, la toile
requiert des financements lourds, des spécialistes excellents, une actualisation
rapide des informations, des stratégies ciblées fragmentant les publics et
conjuguant site, blogs de journalistes et réseaux sociaux, etc.
Crise de lectorat : faible écho et rare influence de ces médias au-delà de
Juifs français, évolution des modes de consommation culturelle au détriment
de la presse imprimée payante, baisse de l’audience de médias, inadéquation
des contenus à l'intérêt des lecteurs/auditeurs, reprise de dépêches d'agences
de presse à l'identique ou légèrement rewrités - donc sans valeur ajoutée -, etc.
Un aperçu des relations entre ces médias communautaires et leurs
lecteurs/auditeurs/Internautes est donné lors des forums des auditeurs, lors des
courriers des lecteurs, et sur les réseaux sociaux. Ainsi, le 19 mai 2013, le
journaliste Méir Ben-Hayoun s'est indigné sur Facebook de la reprise par
RCJ (radio soutenue par le Fonds Social Juif Unifié) d'une dépêche de l'AFP
(Agence France Presse) critiquée pour sa couverture partiale des évènements
au Proche-Orient. Trente-deux Internautes ont aimé son message. Quant aux
commentaires, ils étaient peu amènes à l'égard de médias communautaires
français. Ce débat sur Facebook révèle de vives critiques visant des médias
qui en semblent inconscients ou refusent toute remarque non flatteuse à leur
égard.
Crise de crédibilité par le non respect des principes déontologiques
élémentaires : conflits d'intérêts, publi-reportages présentés comme
informations, etc.
Crise financière malgré des ressources disparates - ventes par numéros
ou abonnements, ressources des annonces publicitaires, des petites annonces,
du rédactionnel, des suppléments au profit d'associations ou d'entreprises,
etc. - : opacité sur les tirages et chiffres d'affaires, nombre réduit et réticences
d’annonceurs, en terme d’image, à intégrer dans leur campagne publicitaire
ou media-planning des médias Juifs ou politiquement orientés en faveur
d’Israël, pratique du "low cost".
Crise de qualité : carences dans la formation des journalistes,
insuffisante rigueur dans la terminologie, licenciements injustifiés de
journalistes talentueux, népotisme, absence d'analyse et de critiques
d'évènements communautaires majeurs, tel le diner annuel du CRIF (Conseil
Gustav Mahler (1860-1911)
Le sénateur Jean-Pierre
Plancade a interpelé Rémy ...
« Les dessous des accords de
Munich » de Christine...
Rue des Rosiers. Le Marais juif,
1974-1975. Photog...
« Rachel Corrie » de Simone
Bitton
Maavar. Une association juive
pour la réinsertion ...
« Inch’Allah » d’Anaïs Barbeau-
Lavalette
« Richard Wagner et les Juifs »
de Hilan Warshaw
Le CRIF demande une
commission d’enquête
indépenda...
Zwy Milsthein
La problématique ambassade
d’Israël en France
Amy Winehouse: A Family
Portrait
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rêve américain”, d...
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MDA UK est retourné ...
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de bêtes" d'Anne...
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de Viktor Ullmann e...
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sur l’exode des Jui...
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bombe atomique » de Wol...
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ghetto » de Yael He...
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Chablani et Martin Smi...
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03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
représentatif des institutions juives de France), registre lexical biaisé
-"colonie" au lieu de "localité", "territoires palestiniens" au lieu de "Judée et
Samarie", etc. -, incapacité ou refus de dénoncer la propagande anti-
israélienne, censure d'intellectuels ou de thèmes sensibles, indifférence des
historiens et des chercheurs à l'égard de ces journaux non cités en référence de
leurs ouvrages, etc.
Crise par la "peopolisation communautaire" : textes flattant l'ego de
dirigeants communautaires, articles inintéressants sur des "filles de", etc.
Ce qui ne manque pas d’inquiéter des institutions communautaires : si la
presse Juive au lectorat essentiellement Juif disparaît et se fragmente en
éclatant les lectorats en micro-cibles et en limitant le périmètre des sujets
traités, comment ces associations vont-elles communiquer en direction des
Juifs français ? Comment les autorités politiques françaises vont-elles
considérer la communauté Juive française ?
Et quel tableau de la communauté Juive française donnent ces médias à
un historien l'étudiant en ces décennies dramatiques !?
Enfin, le succès d'audience de mon article, malgré sa longueur,
témoigne de l'intérêt des Internautes pour ces médias français Juifs. L'absence
de toute autre étude sur ce thème révèle qu'il s'agit d'un sujet tabou.
Médias et journalistes
Ces médias communautaires commandent des articles à des journalistes,
souvent Juifs, parfois diplômés d'écoles de journalisme, souvent des femmes,
et partageant généralement leurs sensibilités politiques et religieuses. Ils
recourent aussi à des animateurs bénévoles - dirigeants associatifs, etc. - et
aux métiers variés : notaire, avocats, médecin, etc. Certains journalistes
bénéficient de "rentes de situations" qui les mettent à l'abri de la précarité
infligée à leurs collègues.
S'abritant derrière une opacité financière, nombre de ces médias
communautaires s'affranchissent du respect du droit du travail - remises de
bulletins AGESSA (Sécurité sociale des auteurs) au lieu de bulletins de paie,
refus de remettre l'attestions Assedic ou le certificat de travail à la fin de la
collaboration de journalistes, etc. -, du droit d'auteur, de la parole donnée :
articles commandés non payés ou/et non publiés. Un comportement décevant
de la part d'employeurs-parangons de vertus juives, donneurs de leçons de
morale, distributeurs de bons et mauvais points dans la communauté... Un
principe talmudique ne dit-il pas : "La loi du pays est la loi" (dina
demalkhouta dina) ?
Comme leurs homologues non Juifs, de nombreux médias Juifs français
versent des rémunérations très/trop faibles aux rédacteurs de leurs articles : de
23 € à 38 € bruts par feuillet (25 lignes de 60 signes et espaces), soit deux à
presque trois fois moins que des tarifs syndicaux. La longueur moyenne d'un
« Les quatre » dont le peintre
Vladimir Kara
Au cœur du génocide. Les
enfants dans la Shoah 193...
L’âge d’or des cartes marines.
Quand l’Europe déco...
Entre vérités et faux semblants,
un diner du CRIF ...
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génie » d'Andy Somme...
Un paysage médiatique français
Juif contrasté (1/8...
Frédéric Chopin, la Note bleue
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décorative » et « Tam...
« Les œuvres volées par Hitler
ou l'incroyable sau...
« Composer sous Vichy », par
Yannick Simon
Pierrette Bloch
► février (33)
► janvier (27)
► 2013 (172)
► 2012 (84)
► 2011 (80)
► 2010 (45)
► 2009 (8)
T I M E L I N E D E T W I T T E R
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article publié est un feuillet à un feuillet et demi. Ce qui enfonce des
journalistes pigistes dans la misère sociale.
Ces médias ne remboursent généralement pas les frais professionnels de
journalistes, ne leur assurent aucune visite médicale du travail, aucune
formation continue, etc.
En outre, des institutions représentatives du personnel sont absentes
d'organes de presse juive française. Ce qui accroit la vulnérabilité de ces
journalistes.
A noter que l'Association des journalistes Juifs, "qui s’était fixé pour
mission de lutter contre la diffamation anti-israélienne dans les médias et la
montée de l’antisémitisme en France" et a été présidée de 2000 à 2006 par
Clément Weill-Raynal, n'est pas très active dans ces médias communautaires.
Faits révélateurs ? Le 24 février 2011, c'est par une lettre-circulaire
électronique, que Jacques Bénichou, alors directeur général du FSJU, a
annoncé aux 73 collaborateurs - journalistes, universitaires, dessinateurs, etc.
- de L’Arche « une pause dans leur collaboration » et les a exclus de la
réflexion sur l’avenir du magazine. Un envoi collectif que Pierre Besnainou,
président du FSJU, qualifiera de « maladresse ». Le 9 mars 2012, sur RCJ, ce
dernier s'est prévalu d'une "décision du Bureau exécutif du FSJU après une
réflexion de 18 mois" à laquelle n'ont pas été conviés des journalistes
professionnels et compétents, et a qualifié d'"inacceptable dans la
forme" l'envoi par Internet de ce courrier-type numérique.
Et dans son n°1289 (13 février 2014), Actu J réalise la prouesse de
consacrer un dossier intitulé Travail et éthique : mode d'emploi, sans effectuer
la moindre enquête sur ces médias et associations communautaires qui
s'affranchissent du droit et de la Torah.
Et si un journaliste impudent ose solliciter l'augmentation d'une
rémunération demeurée fixe pendant douze ans, on lui dit clairement qu'il est
remplaçable... C'est si français cette propension à couper les têtes qui
dépassent... Précisons qu'au sein d'un même groupe médiatique, on peut
observer une grande variété de situations : certains journalistes détiennent la
carte de presse, véritable Sésame pour être accrédité auprès d'organisateurs
d'évènements, d'autres ne peuvent la solliciter auprès de la Commission de la
carte d'identité des journalistes professionnels (CCIJP) car leur employeur ne
leur a pas versé la rémunération à laquelle ils ont légalement droit, d'autres
encore reçoivent des bulletins AGESSA, etc.
Voici quelques années, une organisation communautaire a licencié sans cause
réelle et sérieuse la rédactrice en chef de son magazine alors qu'elle lui
donnait toute satisfaction. Mais elle a conservé sa directrice de la
communication et son adjointe qui émaillaient leurs communiqués de fautes
de français, avaient conçu un flyer sans y indiquer le logo de l'association, etc.
Deux rédactrices en chef s'étaient plaintes, en vain, auprès du directeur de
l'association de cette directrice de la communication : entraves à leur travail
par des rétentions d'informations ou un interventionnisme intempestif ou un
rewriting malmenant la langue française, soutien à un maquettiste
problématique par ses carences et son refus de respecter l'autorité de la


La galerie Claire Corcia
présentera "Civilisations de la
forêt inondée" (4 juin-19 juillet
2014), exposition...
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Véronique Chemla
VeroniqueChemla@
Le Livre de Ruth est lu lors de la
fête juive de Chavouot (3 juin au
soir au 5 juin 2014 au soir, du 5
au 7 Sivan... fb.me/3D7PQyuKg
Véronique Chemla
VeroniqueChemla@
Le Centre communautaire Juif
laïc (CCJL) présentera le 3 juin
2014 "1942-1944. La caserne
Dassin à Malines : des...
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Véronique Chemla
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A José Boublil et à ceux qui ont
liké son message -...
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L I B E L L É S
Dura-Al (67)
Antisémitisme (352)
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rédactrice en chef, etc. L'une de ces journalistes a vécu cette situation comme
un harcèlement moral. Ces deux rédactrices en chef étaient sépharades, et ces
deux communicantes, comme les dirigeants de cette association, des
ashkénazes. Vraisemblablement de pures coïncidences...
Si, faute de règlement amiable, un journaliste ou un photographe de
médias communautaires s'aventure à saisir la justice pour défendre ses droits,
malheur à lui : d'une part, il signe sa mort professionnelle dans ce milieu, et
d'autre part, il affronte plusieurs parties dans ce combat du pot de terre contre
le pot de fer : en effet, ses anciens employeurs se liguent contre lui. Et ils
instrumentalisent la justice par de coûteux assignations et appels sans
fondement juridique, mais visant à faire pression sur leur ancien employé, en
vue d'une proposition de règlement transactionnel à leur seul bénéfice.
Particulièrement choquant : lors d'une audience judiciaire, l'avocat d'une
célèbre organisation communautaire a sollicité un faible quantum du tribunal
devant statuer sur l'indemnisation concernant une photographie reproduite
sans autorisation de son auteur. Brandissant la photo litigieuse, il a déclamé :
"Ce n'est tout de même pas la photographie de l'enfant Juif du ghetto de
Varsovie ! Vous ne pouvez pas allouer" la somme réclamée par le
photographe. Et le tribunal a alloué un montant ridicule de dommages et
intérêts à ce photographe. Celui-ci a alerté des responsables communautaires
sur cette instrumentalisation de la Shoah : certains ont exprimé leur
indignation, mais l'organisation partie au procès est demeurée silencieuse. Qui
ne dit mot consent ? Vraisemblablement. Certes, la parole de l'avocat est libre,
mais il incombe à son client de lui indiquer les limites à ne pas franchir. Et
que doivent penser les tribunaux de ces agissements ?
Ne cherchez pas les condamnations judiciaires de ces médias ou
organisations communautaires dans leurs documents publics. Vous ne les y
trouverez pas : ces médias et organisations ne communiquent ni sur leurs
condamnations ni sur les honoraires élevés - 250 €/heure HT voire plus - de
leurs avocats de cabinets installés dans des quartiers huppés parisiens. Cela
risquerait de nuire à leur image et de dissuader leurs donateurs de savoir que
leurs dons contribuent à augmenter les chiffres d'affaires de cabinets
d'avocats. A moins que certaines organisations communautaires ne fassent
payer l'Etat pour leurs condamnations et frais judiciaires... Des
comportements d'autant plus choquants alors que les Français, Juifs et non
Juifs, traversent une grave crise économique et, telle Ruth Smadja, subissent
en plus des agressions antisémites sans avoir les moyens financiers
d'emménager ailleurs.
Quant aux publications judiciaires de ces condamnations, la justice, a
fortiori en droit du travail, rechigne à les accorder.
Donc, tant que les donateurs, notamment les artistes célèbres et autres
VIP prêtant leur image et leur caution, ainsi que les lecteurs n'exigeront pas la
transparence financière et une rectitude morale des dirigeants d'organisations
Arabes (163)
palestinienneAutorité (80)
Avion (39)
Boycott (30)
CD (9)
Chrétiens (345)
Congo (4)
CRIF (63)
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DVD (35)
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Film (229)
FMS (9)
France (495)
2France (42)
Islam (89)
Israël (315)
Jihad (35)
Judaïsme (235)
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OCI (15)
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ONU (25)
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et de médias communautaires, ces médias et organisations s'obstineront dans
leurs comportements peu respectueux du droit et des valeurs du judaïsme dont
ils se réclament.
Si rares sont les journalistes ayant ouvert un blog et l'alimentant
régulièrement par leurs articles, ils sont nombreux à privilégier les réseaux
sociaux - Facebook, Twitter - à des fins personnelles, et subsidiairement
professionnelles.
Curieusement, si les lecteurs lambda renchérissent sur les observations
et analyses de cet article, ce sont certains journalistes ou dirigeants de médias
communautaires qui ne l'ont pas apprécié, et me l'ont fait savoir, parfois avec
une agressivité blessante. Ainsi, en vociférant, l'une de mes consœurs m'a
invectivée publiquement en me traitant de "journaliste nulle" entre autres
gracieusetés. Refus des critiques ? Incapacité à se remettre en question et à
argumenter ? Ignorance de la courtoisie ? Découverte de l'ampleur du fossé
séparant ces médias d'une partie du public ? Conception du journalisme
comme synonyme de flagornerie ? Révélateur du climat pesant sur ces
médias : les journalistes collaborant à ces médias et m'ayant fait part de leur
analyse concordante avec la mienne, l'ont fait officieusement. Par crainte de
représailles.
Des sujets tabous
"Des sujets tabous il y a plusieurs années ont aujourd'hui parfaitement
leur place dans les colonnes du journal. Je pense notamment aux libéraux, à
l'homosexualité, au sida, etc.., affirme la journaliste Virginie Guedj-
Bellaïche, journaliste pour Actualité juive (surnommée Actu J) et Osmose.
Certes, et on pourrait ajouter d'autres thèmes, telle la bat-mitsva.
Mais des sujets tabous abondent, et minent la crédibilité de
médias généralement "communautairement corrects".
Exemples : les Juifs
n o i r s . C o m m a n d é p a r
L'Arche, un dossier d'articles
s u r l e s J u i f s n o i r s ,
comportant notamment
l'interview de Guershon
Nduwa, président de la
Fédération des Juifs Noirs de
France (FJN), n'a jamais été
publié par ce magazine du
FSJU. Et ce, depuis plus de
quatre ans. Pourquoi ? Si Tribune juive a consacré un dossier à ces Juifs Noirs
et si Radio J interviewe souvent et gracieusement Guershon Nduwa, RCJ,
radio du FSJU, et Radio Shalom n'ont jamais invité ce dirigeant. Par ailleurs,
la FJN a du payer, chèrement, un média Juif français, pour obtenir la
publication d'articles sur ses activités. Pourquoi ?
Q u a n t à A k a d e m ,
campus numérique Juif
(IDF)Tsahal (77)
Télévision (161)
(Union européenne)UE (134)
UNESCO (14)
UNRWA (2)
A R T I C L E S L E S P L U S
C O N S U L T É S
Gil Taieb, vice-président du
CRIF et du FSJU,
membre du Conseil du
Consistoire de Paris Ile-
de-France, etc.
Depuis plus d'une douzaine d'années,
Gil Taieb multiplie des fonctions
dirigeantes dans les trois principales
orga...
Mars-août 1943 : Salonique,
épicentre de la
destruction des Juifs de
Grèce
Le Musée d'art et d'histoire
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1er juin 2014 à 11 h Itinéraire
mémoriel de Salonique à Paris , a...
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arti...
Romy Schneider (1938-
1982), actrice
Arte diffusera dès ce soir
dans le cadre du cycle
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financé par le FSJU et le
Fondation pour la Mémoire
de la Sho ah , il n 'a pas
éditorialisé les vidéos de
deux manifestations de la
FJN - un diner-débat (janvier
2011) et une conférence de
Guershon N'duwa sur la
fierté d'être juif (novembre
2009). Akadem "est intégralement financé par des subventions du Fonds
Social Juif Unifié et de de la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Si nous
n'avons pas publié cette conférence, c'est entre autre faute de moyens
financiers. Si cette conférence peut vous être utile... un don à l'ordre de
l'Appel unifié juif de France (l'organe de collecte du FSJU), sera très
apprécié. Pour votre information, le coût moyen d'une heure de numérisation
et mise à disposition est de l'ordre de 20 €". Aucune de ces deux
organisations importantes de la communauté Juive française n'aurait les 80 €
nécessaires à numériser ces deux vidéos (4 heures) pour les présenter aux
Internautes avec leur "apparat critique" !? Akadem dispose du budget pour
numériser un concert d'Ishtar (février 2013) ou la table-ronde
Ouverture (novembre 2009) avec des dirigeants du FSJU et de l'OSE (Œuvre
de Secours aux Enfants), et manquerait de moyens financiers pour ces deux
évènements concernant les Juifs noirs !? Et depuis 2009 !?
Commandé en 2009 par
L'Arche, un article critique
sur le controversé projet
A l a d i n , s o u t e n u e n
particulier par la Fondation
pour la Mémoire de la Shoah
(FMS), n'a jamais été publié par ce magazine. Hormis Radio J qui a diffusé au
printemps 2009, la chronique Les deux fautes de la FMS de Shmuel Trigano,
aucun autre média communautaire n'a critiqué ce projet.
Qui est payé combien ? Cette question-taboue s'avère d'autant plus
aigue en raison de l'opacité sur les revenus - salaires et autres avantages - des
dirigeants d'organisations Juives françaises ainsi que de responsables de ces
médias, des appels pour la Tsedaka et de la crise économique durable qui
affecte aussi les Français Juifs. Et aucune de ces organisations ne
communique le montant de ses condamnations judiciaires, de ses honoraires
d'avocats lors de procès, etc. Un exemple : Me Patrick Klugman, avocat du
grand rabbin Gilles Bernheim, a déclaré au Monde, à propos de l'indemnité
que le Consistoire versera à son client, que celui-ci "a obtenu de quoi tenir en
partie jusqu'à ses droits à la retraite avec l'équivalent de son salaire
mensuel" (entre 5 000 et 9 000 euros)". Pourtant, des rumeurs ont allégué que
le montant de ce salaire avoisinait les 15 000 €, voire les 17 000 €. Un
communiqué de Sammy Ghozlan, membre du Conseil d'administration du
Consistoire central de France, a révélé le 28 février 2014, et sur Facebook,
que le "montant mensuel total du salaire et des services" du Grand rabbin de
Claude Sautet Les choses de la vie
puis Mado . Le Palais des Festivals et
des Congr...
Vivian Maier (1926-2009).
Une photographe révélée
Le Château de Tours
accueille l’ exposition
éponyme produite par
diChroma photography en
collaboration avec le Jeu de Paume et
la Vi...
Le Deauville de Yul Brynner
France 3 diffuse Les Sept
mercenaires ( The
Magnificent Seven ),
western de John
Sturges . Deauville a présenté l'
exposition ép...
Le sport européen à
l’épreuve du nazisme.
Des J.O. de Berlin aux
J.O. de Londres (1936-
1948)
Histoire diffusera les 22 et 25 mai
2014 Leni Riefenstahl, le pouvoir des
image s , série en deux parties de Ray
Muller (Movieman P...
Felix Nussbaum,
Osnabrück, 1904-
Auschwitz, 1944
Le musée d’art et d’histoire
du Judaïsme (MAHJ)
présente la première rétrospective,
hors d’Allemagne et des Etats-Unis ,
du peintre F...
"Guet-apens" au Beth Din
de Paris
Au printemps 2014, une
affaire concernant un
guet - acte de divorce
juif religieux postérieur au divorce
civil, libérant une femm...
R E C H E R C H E R D A N S C E
B L O G
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03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
France "s'élèvent à plus de 25 000 euros", et "à 34 000 euros par mois, si on
rajoute son staff". Un communiqué guère repris par les médias
communautaires...
Autres questions essentielles occultées : les institutions communautaires
assurent-elles leurs missions de manière satisfaisante ? Les fonctions les plus
importantes des organisations communautaires sont assurées par les mêmes
personnalités, généralement des hommes, qui se succèdent, cumulent les
titres, se cooptent selon des critères - appartenance à des réseaux,
"communautairement correct", stratégies carriéristes cyniques - souvent sans
rapport avec la compétence, passent d'une institution à une autre, etc.
N u l n ' e s t s u r p r i s d e v o i r G i l T a i e b , d e n t i s t e d e v e n i r
communicant événementiel avec un piètre succès en 2010, ou Me Ariel
Goldman, ancien vice-président du CRIF, porte-parole du SPCJ (Service de
protection de la communauté Juive) et candidat à la présidence du FSJU,
réaliser lors du dîner du 4 mars 2014, grâce à son téléphone mobile, un selfie
avec Christine Taubira, ministre de la Justice.
Et, quand des dirigeants communautaires feront leur aliyah, ils reproduiront
vraisemblablement en Israël leurs pratiques hexagonales... Sans tirer les
leçons de leurs échecs et carences.
Illustration de questions occultées : la "cérémonie de reconnaissance" à
Pierre Besnainou, à la fin de son mandat de président du FSJU et de l'AUJF
(Appel unifié juif de France) - organe central de collecte dans le cadre de
l'Appel national pour la Tsedaka -, et le cocktail en présence de nombreuses
personnalités ont lieu au Centre communautaire de Paris, le 3 mars 2014, à 18
h 30. Qui paie ? Quel média communautaire a analysé son bilan ?
Et la reconnaissance pour quels faits ? La gestion par Pierre Besnainou
laisse dubitatif : problèmes déontologiques non résolus, transformation
problématique de L'Arche, etc. Le site du FSJU n'informe pas sur sa gestion
des dossiers d'indemnisation récente par la Claims Conference des Juifs du
Maroc et de Tunisie. Malgré la décision en 2012 de Pierre Besnainou
d'affecter un gardien de sécurité à des lieux communautaires, un individu a pu
se faire photographier faisant une quenelle devant l'école Ozar HaTorah
(Toulouse), lieu de l'assassinat djihadiste antisémite de trois franco-israéliens
Juifs. Ni le site du FSJU ni celui destiné au vote électronique ne présente les
modalités et les candidats à l'élection au Conseil national du FSJU le 9 mars
2014. A la différence de ses homologues, Pierre Besnainou a soutenu un
candidat à une élection législative. Etc. Etc. Etc.
Radio de la communauté juive soutenue par le Fonds social juif unifié, RCJ a
elle aussi marqué la fin du mandat de Pierre Besnainou.
Ainsi, le 20 mars 2014, Sandrine Sebbane a interviewé Pierre Besnainou, son
supérieur hiérarchique. Qui a-t-elle choisi pour témoigner sur son invité ? Le
comédien Michel Boujenah, Gil Taieb, longtemps vice-président du FSJU, et
Paule-Henriette Lévy, journaliste sur RCJ et directrice de l'Action culturelle
du FSJU ! Tous trois, que dis-je, tous quatre ne tarissent pas d'éloge, ne
trouvent aucun défaut à son action. La seule autocritique de Pierre
Besnainou concernant l'absence d'un garde près d'une école Juive ne suscite
aucune analyse. Alors que de nombreux Français Juifs peinent à imaginer leur
avenir en France, la prochaine aliyah de ce dirigeant communautaire pendant
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huit ans n'interpelle aucun des quatre.
Le dernier mardi de chaque mois, Paule-Henriette Lévy anime l'émission
d'une heure Hors antenne avec Jacqueline Rémy et Annette Lévy-Willard,
journalistes respectivement à Marianne et Libération. Le 25 mars 2014, elle
exprime son "malaise" à interroger Pierre Besnainou, "président de sa propre
radio". D'entrée, elle lui accorde "quelques jokers" afin qu'il puisse s'exonérer
de répondre à des questions qui l'embarrasseraient. En fin d'émission, elle fait
allusion aux critiques concernant certaines de ses actions, mais sans
expliciter. Pas une seule de ces trois journalistes n'a posé de questions
embarrassantes à Pierre Besnainou.
Deux cas d'école pour les Instituts de formation des journalistes ! Et d'autres
émissions en hommage à Pierre Besnainou sont programmées sur RCJ...
Aucun média Juif français n'a relaté
les circonstances de la capture du soldat
franco-israélien Guilad Shalit révélées
par Ben Caspit dans le Jerusalem Post du
29 mars 2013 : un rapt par des terroristes
palestiniens sans les avoir combattus. Ce
journaliste avait pourtant souligné aussi
l'importance de la vie par les Juifs,
notamment Israéliens, l'urgence pour
Tsahal de tirer les leçons de ce rapt et le
recours avec plus de parcimonie au terme
"héros". Pourquoi ce silence ? Pour ne pas décevoir tous les Français Juifs que
des institutions communautaies ont mobilisé pour sa libération ? Pour ne pas
s'aliéner les organisations communautaires ayant organisé au printemps 2013
des soirées dont Guilad Shalit était invité d'honneur et ayant payé des
annonces publicitaires dans ces médias ? Quelle différence avec le Jewish
Tribune, journal du B'nai B'rith (BB) Canada ! En effet, ce magazine canadien
a publié les critiques de cette honorable organisation Juive à l'égard du Jewish
National Fund (JNF) qui organise plusieurs soirées à l'automne 2013 dont
l'invité d'honneur est Guilad Shalit : celui-ci, qui n'est pas un héros, véhicule
davantage une image de faiblesse à l'égard des ennemis d'Israël. Le 26 juin
2013, le B'nai B'rith international s'est distancé de la position du BB Canada :
le Forum des jeunes adultes du BB Europe avait reçu Guilad Shalit en invité
d'honneur à Londres en novembre 2012 : "Guilad Shalit y a été
chaleureusement accueilli". "Deux cents délégués de vingt pays d'Europe,
des Etats-Unis et d'Israël étaient présents quand le jeune homme a été fait
membre d'honneur du BB international".
De plus, en avril 2013, des médias
communautaires français ont affiché la
stupeur quand a été révélée la "non-
agrégation" de philosophie du Grand
rabbin Gilles Bernheim. Pourtant, la
rumeur circulait déjà lors de la campagne
pour l'élection du Grand rabbin de France
au printemps 2008 - Philippe Karsenty,
directeur de Media-Ratings, l'avait publiée
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le 22 mai 2006 sans être poursuivi en
justice par l'intéressé - et m'était alors
parvenue. En avril 2013, la rédaction
d'Actu J était divisée sur Facebook : le 6
avril 2013, Sandrine Szwarc, responsable
des pages Culture et qui avait encensé ce
grand rabbin, interrogeait : "Le rôle des
Juifs de France n'est-il pas de soutenir un
des leurs plutôt que de le lyncher ?" Autre
journaliste, autre opinion : le 10 avril
2013, sur son blog puis sur son compte
Facebook, Virginie Guedj-Bellaiche, appelait le grand rabbin à démissionner.
Cet hebdomadaire a publié la lettre de Lydia Benattar, directrice de cette
publication, au grand rabbin Gilles Bernheim le 8 avril 2013 : l'assurant de
son soutien, elle l'y exhortait à "ne pas se murer dans le silence" et à dire "la
vérité", sa vérité. Sur son compte Facebook, Sandrine Sebbane, "journaliste
sur RCJ, radio du FSJU, publiait le 3 avril 2013 un texte louant ce grand
rabbin, notamment sa "rigueur intellectuelle". Un texte apprécié par de
nombreux dirigeants communautaires, et au ton si véhément qu'un Internaute
lui rappelait qu'il ne s'agissait pas de l'affaire Dreyfus. Aucun de ces médias
communautaires n'a présenté la moindre analyse de ces scandales : plagiats et
"non agrégation". Ni le moindre mea culpa. Et dans son n°1288 (6 février
2014), Actu J consacre une page entière au compte-rendu d'une conférence de
Gilles Bernheim "devant la communauté juive ashkénaze des Lilas (93)"
- dans cette ville se trouve le siège du journal - et à sa communication sur les
réseaux sociaux où il "poursuit dans une analogie à peine masquée avec sa
vie personnelle". Nul ne s'indigne, et notamment pas cet hebdomadaire, de
cette discrimination entre Juifs : un Ashkénaze parle aux seuls Ashkénazes !
Et qui plus est, un ancien grand rabbin de France.
Dans quelles circonstances le
professeur Shmuel Trigano, a-t-il
quitté en 2013 l'Alliance Israélite
universelle (AIU) dont il a dirigé-
fondé le Collège des Etudes Juives
(1986-2013 ), et ce, moins d'un an
a p r è s l ' h o m m a g e q u e c e t t e
organisation lui avait rendu ? Cette
question ne suscite pas d'intérêt dans
ces médias communautaires... Et
c'est désormais hors de l'AIU qu'il a
fondé à l'automne 2013 l'Université populaire du judaïsme...
Par ailleurs, aucun média
communautaire n'a relayé l'information
relative à la signature par Roger
Fajnzylberg, actuel délégué général de
la Fondation OSE-MES (Mémoire
Enfance Solidarité) abritée par la
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Fondation du judaïsme français, d'un
appel de Confluences publié dans Le
Monde (7 novembre 1996) "grâce aux
contributions des signataires". Promu
par les Amis de La Paix Maintenant,
cet appel s'indigne des "déclarations
d'intransigeance de M. Netanyahou et
son souhait affiché d'imposer la paix
dans l'annexion... ou la judaïsation de
Jérusalem-Est". Or, Jérusalem, capitale
éternelle et indivisible d’Israël, est au
cœur du judaïsme. En outre, Roger Fajnzylberg a déclaré en février 2013
souhaiter se "rendre disponible pour des institutions communautaires comme
le CRIF ou le Fonds Social Juif Unifié"...
En outre, aucun média
communautaire n'a relaté le
r e f u s d e l ' a y a n t - d r o i t
d'Andrée Salomon, résistante
française Juive, de voir le
nom de celle-ci associé, par
u n p l a q u e a p p o s é e a u
printemps 2013 sur le mur
d'une maison d'enfants de
l'OSE (Œuvre de secours aux enfants) à Eugène Schueller, "fondateur de
L'Oréal [ayant] honteusement collaboré avec l’Occupant pendant la
Deuxième Guerre mondiale".
Pourquoi ce silence ? Volonté de ne pas contrarier la campagne publicitaire
de l'OSE et de sa fondation - manne financière importante pour ces médias
- afin de collecter des fonds à l'approche des déclarations d'impôts sur les
revenus ? Crainte de manquer une éventuelle annonce publicitaire du groupe
de produits cosmétiques ?
Les affaires d'antisémitisme ? Bien que sollicités, d'importants médias
communautaires n'enquêtent pas, et donc occultent certaines affaires
d'antisémitisme graves. Surtout si elles révèlent aussi le refus d'institutions
communautaires de s'en saisir ou leur incapacité à défendre victorieusement,
efficacement, rapidement les Français Juifs victimes. Deux exemples :
l'affaire Krief et l'affaire Smadja.
Médecin nucléaire réputé dans deux centres d'imagerie médicales situés à
Creil et à Compiègne, le Dr Lionel Krief a été la cible de propos antisémites
et demeure victime d'une entente visant à le spolier et attestée par la lettre
d'un avocat, Me Baube. Caractéristique alarmante : sous les présidences
Sarkozy et Hollande, aucune autorité publique - ministres de la Santé, Agence
régionale de Santé (ARS) de Picardie, etc. - n'a mis un terme à cette affaire où
la santé des patients atteints souvent de maladies graves n'a pas été
suffisamment prise en compte et où des conflits d'intérêts sont patents.
Depuis 2009, Ruth Smadja et ses deux enfants sont victimes de graves
agressions antisémites - menaces de morts, tags nazis, boite aux lettres
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cassée, etc. - à Goussainville, ville située dans la banlieue nord de Paris, a été
révélé par des blogs. L'affaire Smadja révèle cet "exil intérieur" en France que
des Français Juifs sont contraints d'envisager et de mettre en œuvre, quand
elles disposent de suffisamment de moyens financiers, pour quitter un
environnement antisémite agressif et assurer leur sécurité dans une autre ville.
L'assassinat de Sébastien Selam
e n 2 0 0 3 ? A u c u n m é d i a
communautaire ne l'a analysé, et
nombre de ces médias se sont
contentés de lire des dépêches
d'agences de presse. Dans son
éditorial pour le 33e anniversaire
de son hebdomadaire (n°1282,
24 décembre 2013), Lydia
Benattar a omis de le mentionner
dans sa liste des assassinats
antisémites en France depuis la Libération. Oubli ? Ou sujet tabou ? A noter
que si, lors du 28e diner du CRIF le 20 mars 2013, Richard Prasquier, alors
président de cette fédération, avait évoqué Sébastien Selam dans la liste des
victimes de tueries antisémites, le Président François Hollande l'avait occulté,
et lors du 29e diner du CRIF du 4 mars 2014, Roger Cukierman a omis de
citer Sébastien Selam. De même, aucun média communautaire n'a relevé que
le nom de Sébastien Selam est absent des annonces de Roger Cukierman et
Gil Taieb sur la fréquence Juive francilienne et des affiches du rassemblement
du 19 mars 2014 sur le thème "La haine des Juifs, ça suffit !", "contre
l'antisémitisme et pour la fraternité républicaine" organisé, à Paris et en
province (Toulouse, Bordeaux), par le CRIF qui y a convié des politiciens et
des intellectuels. A Paris, lors de l'allumage des bougies, et après que des voix
dans le public aient crié "Sébastien Selam", une bougie à la mémoire du jeune
DJ a été allumée. Une fois encore, les médias communautaires n'ont pas été
en phase avec les Juifs lambda, et ce sont deux Internautes, Frédéric Brasil
puis moi qui, le 17 mars 2014, sur la page Facebook de ce rassemblement ont
rappelé la mémoire du DJ assassiné en novembre 2003. Le 27 mai 2014,
Paule-Henriette Lévy a évoqué sur RCJ, radio du FSJU dont elle est
rédactrice en chef, les Français Juifs assassinés en France depuis
l'Intifada II sans citer Sébastien Selam - Jacqueline Rémy (Marianne),
Annette Lévy-Willard et d'autres journalistes présents n'ont pas réagi
-, et vers 19 h 20, sur Radio Shalom, Pierre Gandus a oublié lui aussi ce
jeune DJ tué en 2003 en interviewant le rabbin Haïm Korsia, qui n'a
pas rectifié.
Le passé pro-palestinien de Manuel Valls et ses discours virulents contre
l'Etat d'Israël que j'avais révélés dès 2012 dans mon article Le gouvernement
Ayrault, c'est bien pour les Français Juifs ? Aucun média communautaire ne
les a évoqués.
Enfin, pourquoi n'existe-t-il aucune autre étude des médias français
Juifs, hormis la mienne ? Pourtant, en juillet 2013, le Shalom Hartman
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Institute a rendu publics les résultats de son sondage auprès de journalistes
Juifs de médias Juifs.
Des intellectuels et politiciens boycottés
De nombreux médias communautaires recourent à des personnalités
pour des tribunes hebdomadaires. Les professeurs Shmuel Trigano et Raphaël
Drai ainsi que Me Gilles-William Goldnadel, président de l'association
France-Israël, lisent leurs billets sur Radio J. Sur Judaïques FM, Théo Klein,
ancien président controversé du CRIF, Gérard Akoun et André Nahum
commentent l'actualité politique ou communautaire, et Antoine Spire assure la
critique de livres. L'équipe de billetistes de RCJ, radio du FSJU, comprend les
journalistes Clément Weill-Raynal et Luc Rosenzweig, ainsi que Gil Taieb,
vice-président du FSJU. Actu J publie les tribunes des billettistes de Radio J
et de ces journalistes de RCJ, et des dirigeants des principales institutions
Juives françaises.
Mais pour un intellectuel français Juif, tenir une tribune dans un média
Juif n'empêche pas d'être boycotté par d'autres médias communautaires.
Quand la thématique de ses œuvres relève du judaïsme ou des Juifs, ce
boycott pénalise le succès et l'audience des livres, la carrière des auteurs et de
leurs attachés de presse. La blogosphère peut pallier partiellement ces
boycotts, mais pour les seuls lecteurs/auditeurs Internautes.
Des œuvres majeures d'auteurs
d'envergure internationale - en 2010,
L'Europe et le spectre du califat, par Bat
Ye'or, L'exil au Maghreb. La condition
juive sous l'islam 1148-1912, par David
G. Littman et Paul B. Fenton - n'ont pas
été chroniquées par des médias
communautaires importants. Pour Bat
Ye'or, à la censure du Quai d'Orsay, s'est
donc ajoutée celle de médias français
Juifs unis dans le "politiquement correct".
Signes du déclin de l'influence de médias Juifs français ou des œillères, voire
de l'incompétence de journalistes qui ont ignoré sciemment l'intérêt suscité
par ces deux livres auprès du public : ces deux ouvrages et les conférences de
leurs auteurs ont connu un succès public - nouveau tirage en 2011 et réédition
en 2012 de L'exil au Maghreb. La condition juive sous l'islam 1148-1912 par
les PUPS - grâce à la blogosphère, espace d'information qui a suppléé les
carences de médias communautaires français.
Ainsi des auteurs Juifs célèbres, français ou non, universitaires -
Raphaël Israéli qui a forgé le vocable "islamikaze" - ou non, ainsi que des
politiciens israéliens - Moshé Feiglin de Manhigut Yehudit (The Jewish
Leadership Movement) - ne sont (quasiment) pas interviewés par certains
médias Juifs français.
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Les raisons de ces ostracismes ?
Antagonismes personnels ou
inconscience de l'importance de ces
livres et de ces auteurs ? Rarement. La
raison réside souvent dans
les idées exprimées par ces
personnalités bannies. Des idées
distinctes du "communautairement
correct" qui occulte ou minore la
dhimmitude, évoque peu ou pas
l'exode d'environ un million de Juifs
des pays arabes, de Turquie et d'Iran, vante un "dialogue judéo-musulman" au
contenu imprécis, déplore les victimes d'une Shoah "islamiquement correcte",
nomme la Judée et la Samarie des "territoires palestiniens", etc.
Plagiats et contrefaçons
Est-ce un hasard si les scandales des plagiats du grand rabbin Bernheim
n'ont été ni révélés ni analysés par des médias communautaires ayant hâte de
"tourner la page" ?
Manque de temps ou de moyens financiers et humains ? Mauvaises
habitudes ? Abondance d'informations sur Internet ? Inconscience ou
partialité délibérée ? De nombreux journalistes, de médias Juifs et non
Juifs, lisent ou reproduisent des dépêches d'agences de presse. Mais les
médias Juifs le mentionnent rarement, et souvent ne rectifient pas la
terminologie biaisée ("colonies", "occupation") de ces dépêches. Ce
qui suscite l'ire de lecteurs/auditeurs et participe de la campagne de
délégitimation d'Israël.
Ignorance du droit d'auteur ? Pas vu, par pris ? Dédain à l'égard des
journalistes et photographes ? Paresse, incompétence, malhonnêteté, cynisme
ou amoralité de dirigeants et journalistes ? Sentiment d'impunité né du faible
risque de poursuites judiciaires et des montants dérisoires alloués par la
justice aux auteurs victimes de contrefaçons ou de plagiats ? Facilité des
Copier/Coller sur Internet ? Manque lamentable de professionnalisme ?
Adossés ou non à des organisations françaises Juives, nombre de magazines
reproduisent articles et photographies sans l'autorisation de leur auteur, sans
les créditer et sans les rémunérer. Sans aucune autorisation, certains publient
des articles sciemment sur deux pages, au lieu d'une page, afin d'insérer deux
encarts publicitaires.
Ce qui certes valorise ces périodiques sans bourse délier, augmente
leurs bénéfices, mais n'est ni respectueux ni conforme au droit et à ces
auteurs. Et ce qui occasionne de rares condamnations judiciaires, non
dissuasives en raison des faibles montants d'indemnisation, et non
mentionnées aux lecteurs de ces médias ou aux membres et donateurs de ces
institutions françaises Juives.
Certains dirigeants communautaires utilisent les œuvres de
photographes dans des appels aux donateurs - ce qui contribue à augmenter
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considérablement le volume des dons -, voire à des fins privées, sans
autorisation de leur auteur, sans rémunérer, sans créditer. Des plagiats
systématiques qui révèlent une faiblesse morale, un dépassement de la
frontière entre le Bien et le Mal, entre la légalité et l'illégalité d'autant plus
graves qu'ils émanent de ceux devant donner l'exemple et se prévalant de
valeurs.
Ces serial plagiaires s'avèrent un des maux de cette communauté.
L'affaire al-Dura
L’affaire al-Dura a
opéré un clivage entre ces
médias - du silence à de rares
articles prudents -, et une
unanimité pour ne présenter
aucune analyse des
implications de cette affaire.
Est-ce un hasard si la
quasi-totalité des analyses sur cette grave affaire ont été et sont publiés dans
des médias non communautaires : Metula News Agency, Guysen, Causeur,
etc. Je remercie Guy Senbel, directeur-fondateur de Guysen, agence de presse
israélienne, pour m'avoir laissé libre de couvrir cette affaire, les procès
principaux, et ceux annexes, et avoir publié mes analyses éclairant
notamment sur les enjeux de cette affaire. De même, le 21 novembre 2007,
alors correspondante à Paris de Guysen, j'ai été la seule à interroger, sous les
applaudissements de spectateurs, David Martinon, alors porte-parole du
Président Nicolas Sarkozy, sur cette affaire lors de la réunion publique
organisée par le CRIF. Parmi le public de cette réunion : des dirigeants
communautaires, des Juifs lambda et des journalistes. Nombre d'entre eux
m'ont félicitée à l'issue de la réunion. Mais si je n'avais pas interpelé David
Martinon, ce qui a conduit Richard Prasquier, alors président du CRIF, à
souligner la gravité de ces images, qui l'aurait fait ?
L'Arche a consacré à cette affaire un long article au début puis à la fin
des années 2000, et une enquête de Luc Rosenzweig, journaliste ayant mené
des investigations pendant plusieurs années pour la Metula News
Agency, dans son numéro de l'été 2013.
Actu J a couvert les principaux rebondissements de cette affaire en étant
divisée. Le 18 novembre 2004, après la conférence de presse au siège de
France Télévisions, la journaliste de cet hebdomadaire est restée silencieuse
alors que j'interpelais Arlette Chabot, alors directrice de l'information de
France 2, sur l'absence de sang sur les vêtements de Jamal al-Dura supposé
avoir été blessé par balles, etc. Pour Michaël Blum, un de ses correspondants
en Israël, "il n’y a pas eu de mise en scène d’Enderlin et les soldats de Tsahal
n’ont pas tué Mohamed Al Dura".
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Or, Clément Weill-Raynal, chroniqueur judiciaire de cet
hebdomadaire, a enquêté sur les blessures de Jamal al-Dura, a interviewé le
Dr Yehuda David et a exprimé des doutes sur l'authenticité des faits allégués
par ce reportage controversé. Actu J représenté par Serge Benattar, directeur
de la publication, Clément Weill-Raynal, et le Dr Yehuda David ont été
assignés en justice par Jamal al-Dura pour diffamation. « J’aurais aimé
continuer [d’enquêter]. Les poursuites judiciaires ont fait qu’il y a moins
d’article sur cette affaire dans Actualité juive. C’est peut-être le but
recherché… », a déploré Clément Weill-Raynal devant la XVIIe chambre
du Tribunal de grande instance de Paris, 8 février 2011. Ce Tribunal les a
condamnés tous deux pour diffamation.
Le 15 février 2012, l'arrêt de la Cour d'appel de Paris a relaxé le Dr Yehuada
David et a condamné le journaliste Clément Weill-Raynal, pour les phrases
incriminées dans sa réponse au droit de réponse de Charles Enderlin, à 1 000
euros d'amende avec sursis, 1 000 euros de dommages-intérêts et 6 000 euros
de frais de justice. Un texte que Clément Weill-Raynal a confié lors des
audiences judiciaires avoir rédigé, malgré ses réticences, à la demande de
Serge Benattar, directeur de l'hebdomadaire. Serge Benattar "avait fait appel
de la première condamnation mais en février 2012, les juges de la Cour
d'appel, n'avaient pu que constater l'arrêt de poursuites à son encontre en
raison de son décès", explique Clément Weill-Raynal en 2013.
Actualité juive hebdo a alors titré en encadré en bas de sa couverture de son n°
1199 (23 février 2012) sur la « victoire posthume de Serge Benattar »,
directeur de la publication et fondateur du journal. La quasi-totalité de la page
26 de ce numéro est consacrée à l’affaire al-Dura : « Le Dr Yehuda David
gagne son procès en appel et Serge Benattar (zal) est mis hors de cause » et «
Victoire posthume de Serge Benattar », ce titre-ci étant surmonté par «
Reconnaissance ». Or, le décès de Serge Benattar en 2011 a induit la fin des
poursuites contre ce journal qui n'était donc plus partie à ce procès en
appel. En outre, la condamnation de son chroniqueur judiciaire, c'est la
"victoire posthume de Serge Benattar » ?! Une condamnation sévère de
Clément Weill-Raynal occultée par ces articles...
En septembre 2013, la Cour de cassation "casse sans renvoi" cet arrêt
de la Cour d'appel de Paris : elle relaxe Clément Weill-Raynal ainsi que le Dr
Yehuda David et déboute Jamal al-Dura de ses demandes. Que fait Actu J ?
Bis repetita, cet hebdomadaire titre en couverture de son n°1269 (17
septembre 2013) : "Affaire al-Dura : la victoire posthume mais éclatante de
Serge Benattar", et consacre trois articles sur une page à cet arrêt de la Cour
de cassation. L'un de ces articles claironne Clément Weill-Raynal et
"Actualité Juive" gagnent définitivement le procès intenté par Jamal al-
Dura". Bref, que Clément Weill-Raynal soit condamné ou relaxé, qu' Actu J
soit ou non partie au procès, ce journal gagne toujours le procès. Comprenne
qui pourra...
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Incompréhension de l'enjeu juridique du procès contre Philippe
Karsenty devant la Cour d'appel de Paris en 2013 ? Actu J a titré à tort "La
cour d'appel rejette la thèse de la mise en scène dans l'affaire Al Dura" (n°
1261, 4 juillet 2013). Or, la Cour d'appel a jugé diffamatoires des expressions
utilisées par Philippe Karsenty en 2004, sans se prononcer sur l'authenticité
ou la mise en scène des faits relatés dans ce reportage. Dans son n° 1262 (11
juillet 2013), Actu J a publié une lettre de Philippe Karsenty précisant que "la
cour d'appel n'a nullement rejeté ma démonstration de la mise en scène. Elle
m'a condamné pour des raisons techniques".
Radio J a couvert l'affaire dès l’origine en partageant les doutes sur
l'authenticité des faits allégués par ce reportage controversé de Charles
Enderlin et de Talal Abu Rahma diffusé par France 2 le 30 septembre
2000. Dès le début des années 2000, Michel Zerbib, rédacteur en chef de la
station, a donné la parole à Stéphane Juffa, rédacteur en chef de l'agence de
presse israélienne Metula News Agency (ou Mena) ayant interviewé le
physicien Nahum Shahaf, mené l'enquête et affirmé les premiers la mise en
scène des images filmées. Le 16 novembre 2004, Michel Zerbib a aussi
interrogé Arlette Chabot à une époque où filtraient des informations sur le
visionnage des rushes du 30 septembre 2000 par les journalistes Luc
Rosenzweig, Denis Jeambar et Daniel Leconte. France 2 a alors associé une
stratégie de communication - interviews et conférence de presse de la seule
Arlette Chabot auprès de médias Juifs français - à une tactique judiciaire en
assignant, au côté de Charles Enderlin, pour diffamation Charles Gouz,
webmaster de Desinfos.com, Pierre Lurçat et Philippe Karsenty, directeur de
Media-Ratings.
Puis, vers 2005-2006, Radio J a questionné Philippe Karsenty, poursuivi
en justice jusqu'à ce que ce dernier exprime son indignation que Radio J ait
invité à son diner de collecte de fonds Me Francis Szpiner, avocat devant la
Cour d'appel de Paris de France 2 et de Charles Enderlin, et alors défenseur de
la famille d'Ilan Halimi.
Le 26 octobre 2006, Pierre Lurçat, auteur sous le nom de Paul Landau, a
remercié Guysen pour s'être déplacé - seul média à l'avoir fait - à l'audience
judiciaire le visant devant le Tribunal correctionnel de Paris, contrairement
aux "journalistes des "radios juives " parisiennes qui sont restés au chaud
dans leurs bureaux". Ceux d'autres médias Juifs n'étaient pas là non plus...
Les autres radios ont hésité, voire souvent évité d’interviewer ceux qui
ont douté de l’authenticité de ce reportage. Lors de la conférence de presse du
18 novembre 2004 organisée par Arlette Chabot, directrice de l'information de
France 2, au siège parisien de France Télévisions, le directeur de la rédaction
d'une de ces radios Juives a assuré Arlette Chabot que, s'il recevait les articles
de la Mena, il se gardait bien de les lire et ne croyait pas en la thèse de la
mise en scène.
Voici quelques années, lors d'une conférence de presse au CSA (Conseil
supérieur de l'audiovisuel), j'ai interpelé cet organisme chargé d'"assurer le
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respect des obligations des chaines" notamment dans le domaine de
l'"honnêteté de l'information". Le président, alors Michel Boyon, s'est réjoui
des félicitations de Richard Prasquier, alors président du CRIF, sur son action,
et Rachid Arhab, alors co-président du groupe de travail "Déontologie des
contenus audiovisuels" du CSA, a refusé toute intervention du CSA auprès de
France Télévisions au vain prétexte de la procédure judiciaire en cours.
Plusieurs mois plus tard, Rachid Arhab était interviewé lors d'une émission
matinale de Judaïques FM, sans que son intervieweur, un dirigeant
communautaire, ne l'interroge sur l'affaire al-Dura !
Directeur d’antenne de RCJ, le journaliste-écrivain Shlomo Malka a
interviewé, le 14 février 2012, Simon Epstein, auteur du livre « 1930, une
année dans l’histoire du peuple juif ». Cet historien a alors déclaré sur
l’affaire al-Dura :« La réalité est qu’on ne peut pas savoir qui a tiré car les
balles venaient de tous les côtés. Donc on ne peut pas affirmer que ce sont les
Israéliens. Pas plus qu’on ne peut affirmer que ce sont les Palestiniens. La
faute d’Enderlin a été de faire confiance à son représentant cameraman
palestinien [Nda : Talal Abu Rahma] qui bien évidemment, de manière tout à
fait naturelle, tout à fait humaine, a dit que c’est les Israéliens. Au début de
l’Intifada il ne pouvait pas dire que ce sont peut-être les Palestiniens qui l’ont
tué ». Curieusement, Shlomo Malka, dont les réparties généralement fusent,
ne s’est pas indigné de cette justification au manquement à une obligation
journalistique essentielle.
Lors de la convention du CRIF du 13 janvier 2013, Philippe Karsenty,
maire-adjoint de Neuilly, a notamment indiqué que la seule radio de la
fréquence Juive francilienne à l'avoir interviewé sur l'affaire al-Dura est Radio
J.
Aucun journaliste de ces médias communautaires n'a assisté à l'audience
du 16 janvier 2013 devant la Cour d'appel de Paris dans la procédure pour
diffamation intentée par Charles Enderlin et France 2 contre M. Karsenty.
H a l l é l u i a ! L a
publication le 19 mai 2013 du
rapport du gouvernement
israélien sur l'incident al-
Dura et l'affirmation par ce
rapport d'une mise en scène
des faits allégués marquent
un tournant majeur.
Comme l'a relevé le
journaliste Méir Ben-Hayoun, RCJ a annoncé ce rapport par... une dépêche de
l'AFP.
D è s l e 2 0 m a i
2 0 1 3 , S h l o m o M a l k a a
interviewé Philippe Karsenty
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lors du journal de RCJ à 12 h
30. RCJ l'a présenté à tort
comme "avocat".
Correspondante aux
E t a t s - U n i s d e R C J , l a
jo ur na liste et éc riv ain
Clémence Boulouque écrit un
article sur l'antisémitisme en
Fr anc e e t pu bl ié pa r l e
magazine américain Tablet le 23 mai 2013... sans évoquer l'affaire al-
Dura. Par ignorance de la nouvelle ligne de RCJ ? Par oubli ?
Le 11 juin 2013, sur Radio Shalom, Bernard Abouaf a enfin interviewé
Philippe Karsenty afin que celui-ci réponde à la question d'un auditeur posée
la veille.
Le n°1261 (4 juillet 2013) d'Actualité
Juive a publié un article sur la rencontre peu
avant l'assemblée générale du CRIF du 30
juin 2013, de Roger Cukierman, élu le 26
mai 2013 avec la presse juive. Auteur de cet
article, Pierre Assouline ne mentionne pas
cette affaire. Pourquoi ? Roger Cukierman
aurait-il éludé ce sujet ? Ou aucun
représentant de la presse juive n'aurait
questionné le président du CRIF sur cette
affaire ? Or, Roger Cukierman avait en 2008
exprimé, notamment dans son autobiographie Ni fiers ni dominateurs et lors
d'une interview qu'il m'avait accordée pour L'Arche, le regret de pas s'être
"assez battu dans l'affaire al-Dura" lors de ses mandats et avait déclaré : "Il
est essentiel que la vérité soit établie".
Le 7 juillet 2013, lors de Dis-moi qui tu cites, je te dirai qui tu es,
émission de l'Alliance israélite universelle (AIU), Ilana Cicurel a interviewé
Olivier Schrameck, président du CSA, sur l'objectif de cet organisme public et
les enjeux affrontés, sans l'interroger sur l'affaire al-Dura. Alors que Philippe
Karsenty venait d'être condamné par la Cour d'appel de Paris le 26 juin 2013,
n'était-ce pourtant pas le moment pour Ilana Cicurel de questionner le
président du CSA sur ces images aux conséquences tragiques ?
Comment expliquer
l'attitude de la majorité des
médias communautaires ?
Oublis ? Désintérêt ?
Malaise ? Extrême tact,
courtoisie exquise, formation
universitaire ou trait de
caractère conduisant à éviter
des questions délicates ?
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Indifférence ? Naïveté à l'égard de scènes qu'on ne pourrait suspecter de mise
en scène ? Incompétence ? Ignorance de l'instrumentalisation des images lors
d'une guerre médiatique ? Freins intellectuels à admettre Pallywood,
industrie de la propagande audiovisuelle de l'Autorité palestinienne ? Illusion
vaine qu'en occultant l'affaire al-Dura on obtiendra des résultats positifs dans
d'autres domaines ? Pusillanimité ou fascination inhibante à l'égard des
puissants, de membres de l'establishment, que l'on convie sans embarrasser et
dont la présence ou fréquentation cajole la vanité ou/et l'ego : communauté
Juive française institutionnalisée, France 2, CSA, ministre de la Culture et de
la Communication, etc. ? Conformisme, "légalisme" ou suivisme à l'égard de
la position officielle, communautaire française ou/et israélienne ? Conscience
des graves implications de l'affaire al-Dura : mise en cause du narratif
palestinien, inaction ou actions par intermittences de dirigeants
communautaires, "partenaires pour la paix" producteurs de blood libels
(accusations diffamatoires et infondées selon lesquelles les Juifs tueraient des
enfants non juifs pour utiliser leur sang à des fins rituelles), mouvements
"pacifiques" se fourvoyant, etc. ? Craintes d'entraver le "dialogue judéo-
musulman" en révélant la Taqiyya et les règles de la guerre islamique ?
Réticences à présenter un mea culpa pour n'avoir pas informé conformément
à la déontologie journalistique les lecteurs/auditeurs sur cette affaire depuis
une dizaine d'années ? Volonté de journalistes tentés de ne pas enfreindre le
"médiatiquement correct", de ne pas se voir qualifiés de "complotistes" et de
ne pas s'aliéner des employeurs, actuels ou potentiels ?
Résultats ? Ces médias accentuent leur déphasage par rapport aux Juifs
lambda. Par rapport à ceux qui luttent pour faire émerger la vérité sur ce
reportage sont marginalisés, et qui apparaissent dénués de tout soutien
médiatique communautaire. Et l'affaire al-Dura semble ainsi minorée, sans
intérêt.
Le 22 septembre 2013, j'ai interrogé le CSA afin de connaitre "l'avis du
président Olivier Schrameck, ainsi que de Nicolas About et Mémona
Hintermann-Afféjee, respectivement président et vice-présidente du Groupe
de travail Déontologie de l'information et des programmes audiovisuels, sur
le reportage de Charles Enderlin et Talal Abu Rahma, diffusé par France 2 le
30 septembre 2000, et alléguant la mort de Mohamed al-Dura et les blessures
de Jamal al-Dura, et savoir "si ces trois membres du CSA envisagent des
actions afin de faire émerger la réalité sur les faits allégués, et notamment
par la réunion du « groupe de travail d'experts indépendants » constitué en
2008 avec l'accord de France 2".
Médias communautaires et conflits d'intérêts
Articles sur des évènements écrits par leurs organisateurs et publiés sans
informer les lecteurs de la qualité de leur auteur, liens familiaux entre
intervieweurs et interviewés non indiqués aux auditeurs... Les conflits
d'intérêts s'avèrent protéiformes dans ces médias.
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Le 21 septembre 2012, lors du journal de 12 h 30, RCJ a évoqué
l'inauguration du Mémorial de la Shoah près de l'ancien camp de transit et
d'internement de Juifs à Drancy. Son envoyée sur place était Rachel Rimmer,
responsable de la Communication de la Fondation pour la Mémoire de la
Shoah (FMS) qui a financé ce Mémorial. Rachel Rimmer a alors annoncé la
présence à ses côtés de... Philippe Allouche, directeur de la FMS qui a été
interviewé par le journaliste responsable de l'édition de la mi-journée de RCJ
sans que soit posée la moindre question sur des éléments faisant débat :
absence de "prise en charge" par l'Etat, devenir du Centre dans une ère où le
devoir de mémoire est perçu de manière moins aigu, etc. Rachel Rimmer
prépare aussi Mémoires Vives, émission dominicale de la FMS sur... RCJ.
L'auditeur aurait été intéressé de connaitre les fonctions variées exercées par
Rachel Rimmer et comment elle a alors concilié, simultanément, le
journalisme et la communication.
Correspondante en Israël
d ' A c t u J , C a r o l l
Azoulay curieusement allègue sur
ses profils Lindekin et Yatedo avoir
cessé de collaborer à Actualité juive
depuis 2010, et présente comme ses
deux seules activités actuelles :
r é d a c t r i c e e n c h e f d u
Petitjournal.com/TelAviv et
d i r e c t r i c e d e l ' a g e n c e d e
communication French Projection.
Dans son n°1261 (4 juillet 2013), Actu J publie, dans la rubrique
Immobilier et sur une demi-page, l'article Berggruen Residential : le nec plus
ultra jamais encore construit en Israël. Signé par Caroll Azoulay, cet article
vante un projet immobilier "exceptionnel" luxueux à Tel-Aviv. Emplacement,
superficie et prix de vente du penthouse, piscines, espaces verts... Rien ne
manque pour les acheteurs potentiels, excusez-moi, pour les lecteurs. On a
l'impression de lire un publi-reportage ou du rédactionnel (publicité payée par
l'annonceur et présentée comme un article), mais qui ne serait pas indiqué
comme tel aux lecteurs. Si ce projet est quasi-historique, pourquoi Caroll
A z o u l a y n e l u i a - t - e l l e p a s c o n s a c r é u n a r t i c l e d a n s l e
Petitjournal.com/TelAviv qu'elle dirige ? Qui a écrit l'article publié par Actu
J : la correspondante d'Actu J ou la directrice de French Projection, agence
israélienne de communication qui "donne accès au monde francophone",
assure les "relations presse (francophone, israélienne, anglophone,
russophone"), etc. ? Une lecture plus attentive de l'édition à Tel Aviv du
Petitjournal.com montre qu'il ne s'agit pas d'un journal : "Le contenu et
l'activité commerciale de l’édition Tel Aviv sont gérés par la société de droit
israélien French Projection". Les articles de Caroll Azoulay pour Actu J
relèvent-ils de la même logique ? Et avec l'accord de cet hebdomadaire ? Au
vu de ces articles problématiques, ces questions se posent.
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Dans son n°1268 du 12 septembre 2013,
Actu J a publié l’article La Chambre de
Commerce Israël-France ouvre à Jérusalem,
signé par… Caroll Azoulay, devenue depuis juillet
2013 coordinatrice de la Chambre de commerce
Israël-France à Jérusalem. Le monde est vraiment
petit… Après avoir annoncé le « développement
du desk Jérusalem [de la CCIIF]avec pour
objectif d'apporter aux entreprises un maximum
de services (juridiques, fiscaux, études de marché,
emploi, etc.) », mais sans indiquer sa fonction, et
après avoir donné la parole à Daniel Rouach, président de la CCIIF, donc son
patron, enfin, l'un de ses patrons, Caroll Azoulay conclut : « Affaire à
suivre… » Par Caroll Azoulay ? La journaliste ? La coordinatrice de la
Chambre de commerce Israël-France à Jérusalem ? Ou la codirigeante de
l’agence de relations publiques French Projection ?
Dans son n°1273 du 24 octobre 2013, Actu J a publié une interview
d'Edouard Cukierman - une pleine page - sur la 11e édition de Go4 Europe
organisée par la banque d'affaires Cukierman Investment House et Catalyst
Ltd Fonds. Un "évènement désormais incontournable dans le monde des
affaires créé par un brillant homme d'affaires franco-israélien". Un
article signé par… Caroll Azoulay, qui oublie cependant de signaler
qu'Edouard Cukierman est aussi membre du Board de la CCIIF, et que celle-
ci est l'un des partenaires de Go4 Europe. Quand on vous disait que le monde
était petit...
Médias communautaires et politique
Début 2009, Christine Boutin, alors ministre du Logement, a convié des
journalistes de médias communautaires pour une réunion à son ministère. En
cette veille de fête juive, une demi-douzaine de journalistes de ces médias,
dont moi, participaient à cette réunion. Alors que mes confrères babillaient,
j'ai alerté sur ces défilés d'une "rue arabe" pro-palestinienne haineuse lors de
l'Opération Plomb Durci (décembre 2008-janvier 2009), sur la tolérance de
slogans et de banderoles antisémites ou d'organisations terroristes, sur le
danger pour la république française de ces manifestations, etc. Un de
ces journalistes a minoré l'antisémitisme en France au motif que son fils
scolarisé dans un établissement prestigieux parisien n'a jamais été victime
d'acte antisémite. "Evidemment, c'est un célèbre lycée d'un quartier
bourgeois !", ont entonné en chœur ces journalistes. J'ai rappelé
alors l'agression antisémite, en toute impunité, contre un élève français Juif
commise par deux élèves musulmans de ce même célèbre lycée. Christine
Boutin a écouté avec intérêt ces propos. Quelle image aurait-elle eu de la
situation des Français Juifs sans mes interventions ?
Preuve de l'importance d'Actu J : entre les deux tours de l’élection
présidentielle de 2012, ce journal populaire a obtenu les interviews des
candidats Nicolas Sarkozy (UMP) - celui-ci a affirmé le caractère Juif de
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l'Etat d'Israël, alors qu'il l'avait contesté lors d'une précédente interview sur la
fréquence Juive francilienne - et François Hollande (PS).
Fin juin 2012, Serge Hajdenberg, président de Radio J, a lu sur Radio J
une tribune critiquant de manière virulente Richard Prasquier, président du
CRIF , l'accusant de s'être prononcé pour un des deux candidats à l'élection
présidentielle, et s'achevant par "Dégage !" Le 30 juin 2012, Richard
Prasquier niait tout soutien à un candidat et qualifiait Serge Hajdenberg
d'"individu isolé qui utilise sa radio pour exhaler ses haines et ses
frustrations". Lors de l'assemblée générale du CRIF du 1er juillet 2012, un
vote de confiance à son président et à son bureau exécutif a recueilli 98% des
suffrages exprimés à main levée. Le 5 juillet 2012, sur Radio J, Serge
Hajdenberg a relaté le déroulement de ce vote, et a réitéré ses questions,
notamment pourquoi l'absence de convocation d'assemblée générale (AG)
extraordinaire après la tuerie antisémite à Toulouse ? Il a conclu en espérant
une réflexion sur le travail en profondeur à entamer concernant la
communauté française Juive, dont la future direction du CRIF, et l'espoir que
les candidats à la présidence du CRIF présente rapidement leurs programmes
afin qu'ils soient critiqués. Le 9 juillet 2012, lors de sa chronique
hebdomadaire sur Judaïques FM, Roger Cukierman a stigmatisé l'absence de
courtoisie du directeur de Radio J ainsi que les "attaques vulgaires" et autres
"invectives". Le 11 juillet 2012, la polémique rebondit avec l'interview de
Serge Hajdenberg par Guy Rozanowicz. Serge Hajdenberg maintient ses dires
- "conflits personnels [Nda : de Richard Prasquier] avec des responsables
communautaires : Sammy Ghozlan, SIONA", "les AG du CRIF ne servent à
rien sinon à approuver les comptes", "haine [Nda : de Richard Prasquier] pour
des médias Juifs" car il aurait "peur de la critique" -, et leur forme. Et affirme
avoir le soutien d'autres dirigeants communautaires.
En 2012, se présentaient aux élections législatives françaises dans la 8e
circonscription des Français de l’étranger incluant l'Etat d'Israël, en particulier
Daphna Poznanski, candidate socialiste, Valérie Hoffenberg, candidate UMP,
Philippe Karsenty et Gil Taïeb, vice-président du FSJU.
E n 2 0 1 2 , C a r o l l
Azoulay, correspondante en
Israël d'Actu J, a été la
" c o n s e i l l è r e e n
c o m m u n i c a t i o n e t e n
presse" (Communication and
press advisor), au sein de
French Projection, société de
communication qu'elle co-
d i r i g e , d e V a l é r i e
Hoffenberg. Ce qui révèle un conflit d'intérêt grave.
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Dans son n° 1212 (31 mai 2012), Actu J a publié des interviews des dix
candidats : les interviews de Daphna Poznanski et de Valérie Hoffenberg,
ainsi que les portraits de quatre autres candidats, n'étaient pas signés.
Curieusement, Philippe
Karsenty n'a été interviewé
par aucune des quatre radios
Juives franciliennes. Quand
Bernard Abouaf, directeur de
la rédaction de Radio
Shalom, a interviewé
"l'ensemble des candidats les
plus crédibles, qui ont une
chance d'accéder à cette
élection" dans cette circonscription, il a omis Philippe Karsenty : il a
interviewé Valérie Hoffenberg (UMP) le 30 mai 2012 (environ 15 minutes) et
Gil Taieb, loué par le socialiste Jack Lang, le 31 mai 2012 (environ 11
minutes) - deux personnalités souvent invitées par cette radio. Bernard
Abouaf a alors annoncé qu'il allait interviewer la candidate socialiste le 1er
juin 2012 Daphna Poznansky - celle-ci sera interviewée le 5 juin 2012 sur
Radio Shalom. Soit quelques jours avant le premier tour de scrutin du 3 juin
2012. Philippe Karsenty est arrivé en tête des votes en Israël en y incluant
Jérusalem non pris en compte par le ministère des Affaires étrangères, suivi
par Gil Taieb, Daphna Poznansky puis Valérie Hoffenberg.
Force est de constater
que tous les autres candidats
n’ont pas pu s’exprimer sur
RCJ avec un temps de parole
similaire à celui de Gil Taïeb,
titulaire d'une chronique
hebdomadaire dominicale sur
cette radio du FSJU sur la
fréquence Juive francilienne.
Le 25 mai 2012, RCJ a
publié la dép êche AFP
intitulée Israël : Campagne
p a s s i o n n e l l e c h e z l e s
Français de l’étranger et
illustrée par une photo de…
G i l T a ï e b l o r s d e s a
ca mp a g n e é l ect o r al e à
Netanya qui abrite une
importante communauté
francophone. Avec 9,92% des suffrages exprimés dans cette circonscription,
Gil Taïeb est arrivé en 4e position lors du premier tour de scrutin du 3 juin
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2012, mais en 2e position en Israël (Jérusalem inclus) avec 1 304 voix, soit
26% des suffrages exprimés. Il a donné "rendez-vous dans cinq ans".
Pour cette élection politique,
Gil Taieb a bénéficié du soutien
notamment de Pierre Besnainou,
président du FSJU. Ce soutien
soulève des questions éthiques qui
n'ont pas été relevées par les
médias français Juifs. D'autant que
les dirigeants communautaires
français s'abstiennent de toute
ingérence dans les élections
politiques françaises sous la forme
d'un soutien à l'un des candidats. Si Richard Prasquier, président du CRIF,
signale seulement le danger de l'extrême-droite, il n'a exprimé de soutien à
aucun des candidats, notamment pas en faveur de Philippe Karsenty, dont il
partage sa quête de la vérité dans l'affaire al-Dura, ni de Gil Taïeb, président
de l'ABSI (Association pour le bien-être du soldat israélien) Keren Or,
association membre du CRIF. Comme d'autres médias communautaires, RCJ
ne s'est pas étonnée de cette intervention de Pierre Besnainou dans une
élection politique.
Ce soutien surprend d'autant plus de la part de Pierre Besnainou que
celui-ci s'était distancé en tant que président du FSJU, et dans une tribune
publiée par Libération (16 mai 2012), des voix qui « au nom de la
communauté juive de France, ont exprimé, ici ou là, en particulier sur
Internet, les inquiétudes les plus graves" à l'égard de la possible victoire d'un
des deux candidats à l'élection présidentielle : « Les institutions
représentatives de la communauté juive (Consistoire, CRIF et Fonds social
juif unifié) n’ont pas vocation à se livrer à cet exercice, aucune n’ayant la
légitimité pour exprimer une position qui refléterait l’avis politique concerté
des juifs de France ».
Daphna Poznanski a été élue en juin 2012. Le 15 février 2013, son
élection a été invalidée par le Conseil constitutionnel. Des élections
législatives partielles ont donc lieu en mai 2013 dans cette 8e circonscription
qui inclut l’Etat d’Israël. Parmi les candidats : Valérie Hoffenberg, qui a
gardé sa conseillère en communication Caroll Azoulay, Meyer Habib, vice-
président du CRIF et candidat UDI (Union des démocrates et indépendants),
Jonathan-Simon Sellem, fondateur de JSS News et candidat du Parti libéral
démocrate (PLD).
Le 17 avril 2013, vers 8 h 17, lors du bulletin d'information de RCJ,
Paule-Henriette Lévy, rédactrice en chef de cette radio Juive francilienne, a
annoncé la réunion politique de Valérie Hoffenberg, ce jour-là en présence de
Jean-François Copé, président de l'UMP, et de Claude Goasguen, député-
maire du XVIe arr. de Paris. Ce n'est qu'après avoir promu cette réunion
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politique que Paule-Henriette Lévy a évoqué un sondage sur l'antisémitisme
de jeunes Varsoviens. On peut douter de la pertinence de sa hiérarchie des
informations. Cette journaliste n'a pas annoncé les réunions d'autres candidats
à cette élection.
Le 25 avril 2013, l'article Quelques questions aux candidats de la 8e
circonscription de Michael Blum publié sur son blog - Valérie Hoffenberg
échappait curieusement au feu de ses critiques accablant d'autres candidats - a
suscité une polémique sur Internet. Un des candidats, Jonathan Simon-Sellem,
lui a vivement répondu.
Dans son n° 1252 (25 avril 2013), Actu J a publié l'article de Caroll
Azoulay titré "J.F. Copé et C. Goasguen en Israël", illustré par une
photographie de ces politiciens entourant Valérie Hoffenberg, et publié sur un
fond coloré pour bien le distinguer des autres articles. Dans son n° 1256 (30
mai 2013), ce journal a publié la longue interview par Caroll Azoualy de
Claude Brightman, qui dirige le Collège académique de Netanya ayant remis,
lors de la campagne électorale pour ces élections partielles, un "diplôme
honoris causa" à cet ancien Président de la République. Claude Brightman a
alors déclaré : "En octobre dernier, j'ai transmis cette invitation relayée par
la vice-présidente des Amis français du campus francophone, Valérie
Hoffenberg". Or, cet article "oublie" d'indiquer que Claude Brightman
soutient la candidate Valérie Hoffenberg et est une des responsables de sa
campagne électorale en 2013.
La revue de la presse de la candidate
Valérie Hoffenberg ne mentionne curieusement
aucun de ces articles d'Actu J. Par contre, neuf
des 22 articles de cette revue de presse
proviennent du site Internet Lepetitjournal.com.
Sur ces neuf articles, deux sont publiés
par le site du Petitjournal/Tel Aviv dont la
directrice est Caroll Azoulay et dont le contenu
est géré par French Projection dirigée par cette
dernière. Intitulé Meeting UMP - V.
Hoffenberg : "Je veux que ce qui se passe ici
soit mieux compris à Paris" (21 avril 2013), cet article est signé Justine
Simonin qui ne figure pas dans la rubrique Contact du site. On peut relever
d'étranges similitudes entre cet article et celui, signé par Caroll Azoulay et
publié par Actu J (n° 1252, 25 avril 2013), sous le titre "J.F. Copé et C.
Goasguen en Israël" : mêmes citations, extrait de phrases, même
photographie, etc.
Sur quel critère Actu J a-t-elle choisi la seule Caroll Azoulay, une de ses
quatre correspondants en Israël, pour couvrir ces deux évènements liés à
Valérie Hoffenberg ? N'y-a-t-il pas là un grave conflit d'intérêts pour cette
journaliste et "conseillère en communication et en presse" de cette candidate ?
Actu J en était-elle informGée ? En tout cas, les lecteurs ne l'ont pas été, et ont
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trouvé des informations cruciales ailleurs, dans des sites Internet - JSS News,
Dreuz.info, etc. - ou blogs tel que le mien. Ne serait-il pas temps qu'Actu J
informe ses lecteurs sur la double/triple fonction de Caroll Azoulay et veille
avec plus de rigueur au respect de la déontologie journalistique, gage de
crédibilité ? Devant ce cumul problématique de casquettes professionnelles
par Caroll Azoulay, on peine à distinguer qui a payé ces articles : Actu J ou/et
French Projection ou/et Valérie Hoffenberg ? Les comptes de campagne de
cette candidate UMP retracent-ils toutes les prestations de sa "conseillère en
communication et en presse" Caroll Azoulay ?
Hamodia, hebdomadaire distribué en France et en Israël, vise à
"informer dans un esprit de rassemblement, de tolérance et d'ouverture sans
jamais faire le moindre compromis sur le respect scrupuleux des mitzvot". Il a
consacré deux articles visibles sur son site Internet au candidat Meyer Habib :
« Aux valeurs communes de la France et d'Israël, je rajoute celles de la Torah
» - citation extraite de l'interview de ce candidat par Serge Golan - (8 mai
2013), puis Comment Meyer Habib a réussi à passer (29 mai 2013). Le 3
mars 2013, Michaël Blum, correspondant d'Actu J en Israël, a évoqué "la
campagne d’Hamodia pour Meyer Habib". Mais comment qualifier la
couverture par Actu J de cette campagne législative ?
Dans son n°1258 (13 juin 2013), Actu J a publié l'article Meyer Habib
élu député signé par Caroll Azoulay. Quel dommage que ces informations
intéressantes sur la campagne électorale de ce candidat élu député UDI aient
été portées à la connaissance des lecteurs de cet hebdomadaire... après son
élection.
Actu J va-t-elle couvrir les élections consistoriales du 24 novembre
2013 comme elle a couvert cette élection législative ? Sa directrice Lydia
Benattar a déclaré : "Les prochaines élections au Consistoire vont créer
beaucoup de remous dès la rentrée et nous essaierons d'être impartiaux
comme à l'accoutumée..." (Actu J, n°1261, 4 juillet 2013)
Curieusement, aucun média communautaire ne s'est interrogé sur le fait
que Meyer Habib a mené sa campagne électorale sans mettre un terme à sa
fonction au CRIF, et qu'élu député, il demeure membre du Comité directeur
du CRIF.
Lors de la campagne pour les élections municipales 2014, les radios
communautaires ont ouvert leur antenne aux candidats de la gauche et de la
droite républicaines. Un journal communautaire a publié la photo, prise rue
des Rosiers dans un des quartiers historiques Juifs, de Gil Taieb parlant avec
Anne Hidalgo, candidate socialiste à la Mairie de Paris, et de Christophe
Girard, maire du IVe arrondissement de Paris et candidat socialiste à sa
succession, dialoguant avec Karen Taieb, conseillère socialiste et n° 2 sur la
liste menée par Christophe Girard. Nul média ne s'est interrogé : quand Gil
Taieb arpente un quartier parisien longtemps associé aux Juifs avec Anne
Hidalgo, le fait-il à titre privé ou/et comme vice-président du CRIF ou d'une
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autre de ses fonctions dans le monde associatif Juif français ? Un leader
communautaire français est-il astreint à un devoir de neutralité politique ?
Karen Taieb, journaliste de RCJ, peut-elle soutenir Anne Hidalgo, qui s'est
inclinée devant le mausolée du terroriste Arafat le 5 décembre 2013 et s'est
tue devant l'incitation à la haine et au terrorisme de l'Autorité palestinienne ?
Médias français Juifs et institutions communautaires
Les élections à la direction d'instances Juives françaises - CRIF,
Consistoires Israélites - rythment l'actualité communautaire et sont couvertes
par ces médias, sans instance de contrôle pour vérifier l'égalité de traitement
accordée aux candidats.
Elles représentent une manne publicitaire précieuse.
Fait rare : en 2004, l’élection à la présidence du CRIF a opposé Roger
Cukierman, président sortant réélu, à Serge Hajdenberg, président de Radio J.
Curieusement, aucun média communautaire n'a révélé lors de la
campagne pour l'élection du Grand rabbin de France au printemps 2008 que
l'un des deux candidats, le grand rabbin Gilles Bernheim n'avait pas
l'agrégation de philosophie dont il se prévalait. On peut s'étonner que la
rumeur qui circulait alors n'ait pas été relayée par des médias familiers des
arcanes communautaires. En outre, bien que commandé par L'Arche, mon
article évoquant le coût financier élevé de cette campagne et prônant une
régulation n'a pas été publié par ce magazine.
Candidat malheureux à la présidence du CRIF au printemps 2013 puis
candidat élu lors de l'élection au Consistoire de Paris du 24 novembre 2013,
Gil Taieb lit sa chronique dominicale sur RCJ, radio du FSJU dont il est le
vice-président... Ce qui lui a conféré un avantage : lors de la campagne
électorale au Consistoire de Paris, les radios communautaires ont diffusé
pendant plusieurs semaines des spots de trois minutes au cours desquelles
chaque candidat présente sa candidature. Cependant, lors de son journal de 18
h, Radio Shalom a interviewé Alexandre Elicha, PDG de The Kooples et
candidat sur la liste Pour un Consistoire uni et fort avec Joël Mergui. Quant à
Actualité juive, cet hebdomadaire a publié les interviews des têtes de listes,
sans analyse des bilans et programmes.
En juillet 2010, j'avais publié sur mon blog un article critique sur le
rassemblement du 22 juin 2010, organisé par la communauté Juive française
institutionnalisée sur le parvis des droits de l'homme (place du Trocadéro à
Paris), en soutien à l'Etat d'Israël et en faveur de la libération du franco-
israélien Guilad Shalit. J'avais souligné la faible mobilisation - quelques
milliers de personnes, essentiellement Juives -, mauvais timing, etc.
Mécontent par mes remarques, un leader communautaire avait alors allégué
que je pratiquais la "désinformation". Ce qui était révélateur du refus des
critiques par maints dirigeants communautaires, et de questionnements sur
leurs actions et leur bilan. Le 13 février 2012, sur Radio Chalom, Bernard
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Abouaf, directeur de la rédaction de Radio Chalom, a déclaré avoir eu
l'initiative, avec Gil Taieb et Raphaël Haddad, de ce rassemblement du
22 juin 2010, que tous trois avaient suggéré au CRIF.
Le 18 mars 2014, la veille du rassemblement sur le thème "La haine des Juifs,
ç a s u f f i t ! " , " c o n t re l ' a n t i s ém i t i s me e t p o u r l a f r a t e r n i t é
républicaine" organisé, sur le même lieu et en province (Toulouse,
Bordeaux), par le CRIF et soutenu par les principales organisations
communautaires, du B'nai B'rith France à JCall, Bernard Abouaf a estimé
dans son compte Facebook que "cette manifestation n'a aucun sens" et qu'il
n'y participera pas. Une déclaration publique rare dans le milieu médiatique
communautaire, mais tardive. Combien de personnes à ce rassemblement ?
"Plusieurs centaines" selon Actualité juive hebdo. Nul média n'a analysé ce
déclin.
Au printemps 2014, un scandale
concernant le guet (acte de divorce juif
religieux) a éclaté et a été dénommé un
"guet-apens". Le 18 mars 2014, lors
d’une réunion au siège du Consistoire
israélite et en présence du couple séparé,
de membres de la famille de l'ex-épouse,
de Michel Gugenheim, grand rabbin de
Paris et grand rabbin de France par
interim, du rabbin Betslalel Levi,
responsable du service des divorces au Consistoire, et des Rabbins Betsalel
Levy, Salomon Malka et Haïm Perez, tous trois membres du Service des
divorces au Consistoire, ainsi que de Yossef Itshak Pevzner, directeur des
Institutions scolaires Sinaï (mouvement Loubavitch), un mari récalcitrant a
obtenu contre la remise du guet à son ex-femme Anaëlle d’une part un chèque
de banque de 90 000 € libellé à l’ordre des Institutions scolaires Sinaï, et
d’autre part une attestation de l’ex-épouse reniant son témoignage dans la
procédure civile de divorce. Ce scandale a éclaté non pas dans les médias
communautaires, mais par les articles Agounot : le Consistoire français
rétrograde ? de Sarah Lévy dans le Jérusalem Post du 1er avril 2014,
puis Divorces : Lettre adressée aux rabbins en France et de France, sous-
titré Dysfonctionnements ou dérives du service des Divorces du
Consistoire ? de Liliane Vana, "spécialiste en droit hébraïque, talmudiste et
philologue" publié sur JForum le 6 avril 2014, suivi de Divorces religieux, un
scandale parmi d’autres au Consistoire ! d’Eliette Abécassis sur JForum (30
avril 2014). Leur diffusion sur les réseaux sociaux a suscité indignation et
incrédulité.
Cette affaire a été rendue publique par des radios communautaires -
interviews de protagonistes sur Radio Shalom, Radio J et RCJ -, tardivement
et en donnant la parole, d'abord et exclusivement, à la seule famille de l'ex-
épouse. On a perçu aucune enquête préalable, mais en premier lieu des
témoignages à charge contre le Consistoire et l'ex-mari qui a livré tardivement
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Paysage médiatique français juif 3 juin 2014

  • 1. Affaire al-Dura/Israël Avion/Mode/Science/Sport Chrétiens/Christianisme Culture France Il ou elle a dit... Judaïsme/Juifs Monde arabe/Islam Shoah (Holocaust) Articles in English L U N D I 3 M A R S 2 0 1 4 Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) Journaux, radios, télévision, sites, blogs et groupes sur Internet... Les médias Juifs français sont v a r i é s , m a i s c e r t a i n s s’avèrent problématiques en raison de leur manque de professionnalisme : lectures ou paraphrases fréquentes de dépêches d’agences de presse au registre lexical biaisé, rares couvertures physiques d'événements, étroite proximité avec la communauté française Juive institutionnalisée, manquements à la déontologie journalistique, plagiats et contrefaçons d'articles et de photographies, absence d'analyses sur la situation communautaire et d'autocritiques, contenus parfois non attrayants, non-journalistes comme directeurs de publication ou rédacteurs d'articles, népotisme, etc. Autres raisons : leur mode de management - opacité financière, non respect du droit du travail, autoritarisme -, leur recours tardif et piètre aux nouvelles technologies de l'information et leur audience essentiellement communautaire, souvent déclinante et exprimant une insatisfaction croissante à leur égard. Des témoignages de vitalité intellectuelle sont devenus des indicateurs de faiblesses multiples. Des signes inquiétants pour les Français Juifs et leurs organisations, et ce, en pleine recrudescence du nombre d’actes antisémites et de guerre médiatique et idéologique contre Israël. Dossier actualisé. 2e partie : La réaction de Philippe Meyer, directeur d'Information Juive 3e partie : La réaction de Laurent Munnich, directeur d’Akadem P R O T E C T I O N D E M O N B L O G P A R L E D R O I T Tout le contenu de mon blog - articles, photos, etc. - est protégé par le droit de la propriété littéraire et artistique. Q U I Ê T E S - V O U S ? VÉRONIQUE CHEMLA 8 cercles 41 Journalist for Pajamas Media, American Thinker, Ami and FrontPage Mag. Former correspondent for Guysen International News. I wrote articles for Haaretz and L'Arche. http://www.veroniquechemla.info: French and English speaking website. I publish documented messages, but not defamating remarks. Je publie les réactions exprimant des opinions argumentées, mais non celles diffamatoires. Contact me. Follow @VeroniqueChemla onTwitter https://www.facebook.com/veroniqu e.chemla.7 http://www.youscribe.com/veroniqu echemla5/ Partager 1 Plus Blog suivant» Créer un blog Connexion V É R O N I Q U E C H E M L A I N F O R M A T I O N S E T A N A L Y S E S S U R L E M O Y E N - O R I E N T , P R I N C I P A L E M E N T I S R A Ë L , L ' A N T I S É M I T I S M E , L A G É O P O L I T I Q U E , L E S D R O I T S D E L ' H O M M E , L A C U L T U R E , L E S J U I F S , L E J U D A Ï S M E , L ' H I S T O I R E E T L ' A V I A T I O N . " L A L U C I D I T É E S T L A B L E S S U R E L A P L U S R A P P R O C H É E D U S O L E I L " ( R E N É C H A R ) Page 1 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 2. 4e partie : La réaction de Virginie Guedj-Bellaïche, journaliste à Actualité juive hebdo et Osmose 5e partie : La réaction d'Alain Granat, directeur de Jewpop 6e partie : La réaction de Michaël Blum, journaliste à Actualité juive hebdo et à l’AFP 7e partie : La réaction de Michel/Meir Azoulay pour Carole Azoulay, journaliste à Actualité juive hebdo 8e partie : L'affaire al-Dura ? Une conspiration selon Jean Corcos et Rudy Reichstadt C'est le paradoxe : avec entre 500 000 et 600 000 âmes, la communauté française Juive est la première numériquement en Europe, mais le nombre et l'audience de ses médias se réduit en peau de chagrin. Ce qui contribue à perdre la guerre de la communication et a laissé la narratif palestinien imprégner profondément et durablement la doxa, et ce, au détriment de la vérité historique. Médias en crises Ces médias communautaires traversent plusieurs crises. Crise de positionnement : équilibre délicat entre spécificité Juive et o u v e r t u r e a u m o n d e , e n t r e c o n t r e - p o u v o i r e t f l a g o r n e r i e , "communautairement correct" et indépendance, entre attentions à l'égard de l'institution Juive française soutenant le média et liberté éditoriale, etc. Crise liée au management : trois directeurs généraux du FSJU (Fonds social juif unifié) - Jacques Bénichou, puis Robert Ejnès, et depuis début 2014 Patrick Chasquès - en trois ans (2011-2014), oppositions idéologiques et parfois personnelles entre médias, opacités décisionnelle, financière et salariales, absence d’adaptations aux bouleversements technologiques, manque d’anticipations des mutations de lectorats, prises de décisions sans concertation avec des experts, incompétence, vanité et autoritarisme de dirigeants, carence généralisée d'institutions représentatives du personnel, notamment les syndicats, etc. Crise liée à la proximité et aux relations complexes avec la communauté française Juive institutionnalisée ainsi que des organisations et politiciens israéliens : celles-ci constituent des annonceurs publicitaires majeurs que nul ne songerait à s'aliéner. Voici quelques années, le directeur d'un média important Juif français a déploré les mesures de rétorsion d'annonceurs israéliens furieux d'un numéro désagréable à l'égard d'Israël : plus de publicités payantes dans ce média ! Et le directeur de ce média a sollicité le président d'une organisation Juive française importante afin qu'il plaide sa cause auprès de ces annonceurs. Heureuse intervention de ce dirigeant communautaire : ces annonceurs ont de nouveau payé des annonces publicitaires dans ce média. Flagornerie, absence d'analyses et esprit critique émoussé, voire absent, caractérisent l'esprit de nombres de ces médias manquant à leur devoir d'éclairer leurs lecteurs. http://fr.slideshare.net/veroniqueche mla7 AFFICHER MON PROFIL COMPLET A R C H I V E S D U B L O G ▼ 2014 (242) ► juin (7) ► mai (78) ► avril (46) ▼ mars (51) Pierre Besnainou, président du FSJU-AUJF Vers un « vote halal » en France et en Belgique ? Bertrand Delanoë, maire de Paris, et le Conseil de... Pas d’antisémitisme en France ? Nora Herman « La défense des intérêts de l’Etat d’Israël en Fr... Yaacov Agam, peintre et sculpteur « La guerre d’Oslo » de Joël Fishman et Ephraïm Ka... « Un billet de train pour… Israël » de Grit Merten... « Let’s dance ! Israël et la danse contemporaine »... Une famille Juive française menacée de mort à Gous... Qumrân, le secret des manuscrits de la mer Morte Art Spiegelman's Co-Mix: A Retrospective Interview de Daniel Gauthier sur son livre « Retou... Photographies de Pierre Abensur : Juifs d’Iran, Le... De la demeure au musée. Photographies de l'hôtel p... Filmer les camps, John Ford, Samuel Fuller, George... Page 2 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 3. Crise entretenue par les fautes stratégiques d’organisations communautaires : succession de trois rédacteurs en chef en un an et deux directeurs de la publication en deux ans à L'Arche, magazine du FSJU, soutien à feu "Proche-Orient.info" au lieu de l’agence de presse israélienne Guysen International News (Guysen) qui avait développé un groupe médiatique sous la direction de Guy Senbel et Dominique Fitoussi, principe de Peter observable dans des institutions. Crise liée à une adaptation tardive et insuffisante à Internet et à une perception erronée du Web : loin de réduire les coûts de production, la toile requiert des financements lourds, des spécialistes excellents, une actualisation rapide des informations, des stratégies ciblées fragmentant les publics et conjuguant site, blogs de journalistes et réseaux sociaux, etc. Crise de lectorat : faible écho et rare influence de ces médias au-delà de Juifs français, évolution des modes de consommation culturelle au détriment de la presse imprimée payante, baisse de l’audience de médias, inadéquation des contenus à l'intérêt des lecteurs/auditeurs, reprise de dépêches d'agences de presse à l'identique ou légèrement rewrités - donc sans valeur ajoutée -, etc. Un aperçu des relations entre ces médias communautaires et leurs lecteurs/auditeurs/Internautes est donné lors des forums des auditeurs, lors des courriers des lecteurs, et sur les réseaux sociaux. Ainsi, le 19 mai 2013, le journaliste Méir Ben-Hayoun s'est indigné sur Facebook de la reprise par RCJ (radio soutenue par le Fonds Social Juif Unifié) d'une dépêche de l'AFP (Agence France Presse) critiquée pour sa couverture partiale des évènements au Proche-Orient. Trente-deux Internautes ont aimé son message. Quant aux commentaires, ils étaient peu amènes à l'égard de médias communautaires français. Ce débat sur Facebook révèle de vives critiques visant des médias qui en semblent inconscients ou refusent toute remarque non flatteuse à leur égard. Crise de crédibilité par le non respect des principes déontologiques élémentaires : conflits d'intérêts, publi-reportages présentés comme informations, etc. Crise financière malgré des ressources disparates - ventes par numéros ou abonnements, ressources des annonces publicitaires, des petites annonces, du rédactionnel, des suppléments au profit d'associations ou d'entreprises, etc. - : opacité sur les tirages et chiffres d'affaires, nombre réduit et réticences d’annonceurs, en terme d’image, à intégrer dans leur campagne publicitaire ou media-planning des médias Juifs ou politiquement orientés en faveur d’Israël, pratique du "low cost". Crise de qualité : carences dans la formation des journalistes, insuffisante rigueur dans la terminologie, licenciements injustifiés de journalistes talentueux, népotisme, absence d'analyse et de critiques d'évènements communautaires majeurs, tel le diner annuel du CRIF (Conseil Gustav Mahler (1860-1911) Le sénateur Jean-Pierre Plancade a interpelé Rémy ... « Les dessous des accords de Munich » de Christine... Rue des Rosiers. Le Marais juif, 1974-1975. Photog... « Rachel Corrie » de Simone Bitton Maavar. Une association juive pour la réinsertion ... « Inch’Allah » d’Anaïs Barbeau- Lavalette « Richard Wagner et les Juifs » de Hilan Warshaw Le CRIF demande une commission d’enquête indépenda... Zwy Milsthein La problématique ambassade d’Israël en France Amy Winehouse: A Family Portrait « Ellis Island, une histoire du rêve américain”, d... Un Matisse rendu en 2008 à la MDA UK est retourné ... "Nora-le-chat et autres histoires de bêtes" d'Anne... L'Art de l'automobile. Chefs- d’œuvre de la collect... « Hélène Boucher, la fiancée de l’air » de Bernard... « Pronostic vital engagé… Islamectomie ! » de Yidi... « L’Empereur de l’Atlantide », de Viktor Ullmann e... Un colloque prospectif en 2001 sur l’exode des Jui... « Lise Meitner, mère de la bombe atomique » de Wol... « Quand les nazis filmaient le ghetto » de Yael He... « L’affaire Klimt » de Jane Chablani et Martin Smi... Page 3 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 4. représentatif des institutions juives de France), registre lexical biaisé -"colonie" au lieu de "localité", "territoires palestiniens" au lieu de "Judée et Samarie", etc. -, incapacité ou refus de dénoncer la propagande anti- israélienne, censure d'intellectuels ou de thèmes sensibles, indifférence des historiens et des chercheurs à l'égard de ces journaux non cités en référence de leurs ouvrages, etc. Crise par la "peopolisation communautaire" : textes flattant l'ego de dirigeants communautaires, articles inintéressants sur des "filles de", etc. Ce qui ne manque pas d’inquiéter des institutions communautaires : si la presse Juive au lectorat essentiellement Juif disparaît et se fragmente en éclatant les lectorats en micro-cibles et en limitant le périmètre des sujets traités, comment ces associations vont-elles communiquer en direction des Juifs français ? Comment les autorités politiques françaises vont-elles considérer la communauté Juive française ? Et quel tableau de la communauté Juive française donnent ces médias à un historien l'étudiant en ces décennies dramatiques !? Enfin, le succès d'audience de mon article, malgré sa longueur, témoigne de l'intérêt des Internautes pour ces médias français Juifs. L'absence de toute autre étude sur ce thème révèle qu'il s'agit d'un sujet tabou. Médias et journalistes Ces médias communautaires commandent des articles à des journalistes, souvent Juifs, parfois diplômés d'écoles de journalisme, souvent des femmes, et partageant généralement leurs sensibilités politiques et religieuses. Ils recourent aussi à des animateurs bénévoles - dirigeants associatifs, etc. - et aux métiers variés : notaire, avocats, médecin, etc. Certains journalistes bénéficient de "rentes de situations" qui les mettent à l'abri de la précarité infligée à leurs collègues. S'abritant derrière une opacité financière, nombre de ces médias communautaires s'affranchissent du respect du droit du travail - remises de bulletins AGESSA (Sécurité sociale des auteurs) au lieu de bulletins de paie, refus de remettre l'attestions Assedic ou le certificat de travail à la fin de la collaboration de journalistes, etc. -, du droit d'auteur, de la parole donnée : articles commandés non payés ou/et non publiés. Un comportement décevant de la part d'employeurs-parangons de vertus juives, donneurs de leçons de morale, distributeurs de bons et mauvais points dans la communauté... Un principe talmudique ne dit-il pas : "La loi du pays est la loi" (dina demalkhouta dina) ? Comme leurs homologues non Juifs, de nombreux médias Juifs français versent des rémunérations très/trop faibles aux rédacteurs de leurs articles : de 23 € à 38 € bruts par feuillet (25 lignes de 60 signes et espaces), soit deux à presque trois fois moins que des tarifs syndicaux. La longueur moyenne d'un « Les quatre » dont le peintre Vladimir Kara Au cœur du génocide. Les enfants dans la Shoah 193... L’âge d’or des cartes marines. Quand l’Europe déco... Entre vérités et faux semblants, un diner du CRIF ... « Gustav Mahler autopsie d’un génie » d'Andy Somme... Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8... Frédéric Chopin, la Note bleue « Art nouveau, la Révolution décorative » et « Tam... « Les œuvres volées par Hitler ou l'incroyable sau... « Composer sous Vichy », par Yannick Simon Pierrette Bloch ► février (33) ► janvier (27) ► 2013 (172) ► 2012 (84) ► 2011 (80) ► 2010 (45) ► 2009 (8) T I M E L I N E D E T W I T T E R Page 4 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 5. article publié est un feuillet à un feuillet et demi. Ce qui enfonce des journalistes pigistes dans la misère sociale. Ces médias ne remboursent généralement pas les frais professionnels de journalistes, ne leur assurent aucune visite médicale du travail, aucune formation continue, etc. En outre, des institutions représentatives du personnel sont absentes d'organes de presse juive française. Ce qui accroit la vulnérabilité de ces journalistes. A noter que l'Association des journalistes Juifs, "qui s’était fixé pour mission de lutter contre la diffamation anti-israélienne dans les médias et la montée de l’antisémitisme en France" et a été présidée de 2000 à 2006 par Clément Weill-Raynal, n'est pas très active dans ces médias communautaires. Faits révélateurs ? Le 24 février 2011, c'est par une lettre-circulaire électronique, que Jacques Bénichou, alors directeur général du FSJU, a annoncé aux 73 collaborateurs - journalistes, universitaires, dessinateurs, etc. - de L’Arche « une pause dans leur collaboration » et les a exclus de la réflexion sur l’avenir du magazine. Un envoi collectif que Pierre Besnainou, président du FSJU, qualifiera de « maladresse ». Le 9 mars 2012, sur RCJ, ce dernier s'est prévalu d'une "décision du Bureau exécutif du FSJU après une réflexion de 18 mois" à laquelle n'ont pas été conviés des journalistes professionnels et compétents, et a qualifié d'"inacceptable dans la forme" l'envoi par Internet de ce courrier-type numérique. Et dans son n°1289 (13 février 2014), Actu J réalise la prouesse de consacrer un dossier intitulé Travail et éthique : mode d'emploi, sans effectuer la moindre enquête sur ces médias et associations communautaires qui s'affranchissent du droit et de la Torah. Et si un journaliste impudent ose solliciter l'augmentation d'une rémunération demeurée fixe pendant douze ans, on lui dit clairement qu'il est remplaçable... C'est si français cette propension à couper les têtes qui dépassent... Précisons qu'au sein d'un même groupe médiatique, on peut observer une grande variété de situations : certains journalistes détiennent la carte de presse, véritable Sésame pour être accrédité auprès d'organisateurs d'évènements, d'autres ne peuvent la solliciter auprès de la Commission de la carte d'identité des journalistes professionnels (CCIJP) car leur employeur ne leur a pas versé la rémunération à laquelle ils ont légalement droit, d'autres encore reçoivent des bulletins AGESSA, etc. Voici quelques années, une organisation communautaire a licencié sans cause réelle et sérieuse la rédactrice en chef de son magazine alors qu'elle lui donnait toute satisfaction. Mais elle a conservé sa directrice de la communication et son adjointe qui émaillaient leurs communiqués de fautes de français, avaient conçu un flyer sans y indiquer le logo de l'association, etc. Deux rédactrices en chef s'étaient plaintes, en vain, auprès du directeur de l'association de cette directrice de la communication : entraves à leur travail par des rétentions d'informations ou un interventionnisme intempestif ou un rewriting malmenant la langue française, soutien à un maquettiste problématique par ses carences et son refus de respecter l'autorité de la   La galerie Claire Corcia présentera "Civilisations de la forêt inondée" (4 juin-19 juillet 2014), exposition... fb.me/1tK3FV7Sr Véronique Chemla VeroniqueChemla@ Le Livre de Ruth est lu lors de la fête juive de Chavouot (3 juin au soir au 5 juin 2014 au soir, du 5 au 7 Sivan... fb.me/3D7PQyuKg Véronique Chemla VeroniqueChemla@ Le Centre communautaire Juif laïc (CCJL) présentera le 3 juin 2014 "1942-1944. La caserne Dassin à Malines : des... fb.me/1fhd6QGJ2 Véronique Chemla VeroniqueChemla@ A José Boublil et à ceux qui ont liké son message -... fb.me/3rdjG1cFx Véronique Chemla VeroniqueChemla@ 2h 11h 15h 17h Tweets Follow Tweet to @VeroniqueChemla P U B S , É V È N E M E N T S Rédactionnel, publicité, annonces d'évènements, flyers... Confiez-nous leurs conception, réalisation et mise en ligne en cliquant ici S H A R E I T Share this on Facebook Tweet this View stats (NEW) Appointment gadget >> L I B E L L É S Dura-Al (67) Antisémitisme (352) Page 5 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 6. rédactrice en chef, etc. L'une de ces journalistes a vécu cette situation comme un harcèlement moral. Ces deux rédactrices en chef étaient sépharades, et ces deux communicantes, comme les dirigeants de cette association, des ashkénazes. Vraisemblablement de pures coïncidences... Si, faute de règlement amiable, un journaliste ou un photographe de médias communautaires s'aventure à saisir la justice pour défendre ses droits, malheur à lui : d'une part, il signe sa mort professionnelle dans ce milieu, et d'autre part, il affronte plusieurs parties dans ce combat du pot de terre contre le pot de fer : en effet, ses anciens employeurs se liguent contre lui. Et ils instrumentalisent la justice par de coûteux assignations et appels sans fondement juridique, mais visant à faire pression sur leur ancien employé, en vue d'une proposition de règlement transactionnel à leur seul bénéfice. Particulièrement choquant : lors d'une audience judiciaire, l'avocat d'une célèbre organisation communautaire a sollicité un faible quantum du tribunal devant statuer sur l'indemnisation concernant une photographie reproduite sans autorisation de son auteur. Brandissant la photo litigieuse, il a déclamé : "Ce n'est tout de même pas la photographie de l'enfant Juif du ghetto de Varsovie ! Vous ne pouvez pas allouer" la somme réclamée par le photographe. Et le tribunal a alloué un montant ridicule de dommages et intérêts à ce photographe. Celui-ci a alerté des responsables communautaires sur cette instrumentalisation de la Shoah : certains ont exprimé leur indignation, mais l'organisation partie au procès est demeurée silencieuse. Qui ne dit mot consent ? Vraisemblablement. Certes, la parole de l'avocat est libre, mais il incombe à son client de lui indiquer les limites à ne pas franchir. Et que doivent penser les tribunaux de ces agissements ? Ne cherchez pas les condamnations judiciaires de ces médias ou organisations communautaires dans leurs documents publics. Vous ne les y trouverez pas : ces médias et organisations ne communiquent ni sur leurs condamnations ni sur les honoraires élevés - 250 €/heure HT voire plus - de leurs avocats de cabinets installés dans des quartiers huppés parisiens. Cela risquerait de nuire à leur image et de dissuader leurs donateurs de savoir que leurs dons contribuent à augmenter les chiffres d'affaires de cabinets d'avocats. A moins que certaines organisations communautaires ne fassent payer l'Etat pour leurs condamnations et frais judiciaires... Des comportements d'autant plus choquants alors que les Français, Juifs et non Juifs, traversent une grave crise économique et, telle Ruth Smadja, subissent en plus des agressions antisémites sans avoir les moyens financiers d'emménager ailleurs. Quant aux publications judiciaires de ces condamnations, la justice, a fortiori en droit du travail, rechigne à les accorder. Donc, tant que les donateurs, notamment les artistes célèbres et autres VIP prêtant leur image et leur caution, ainsi que les lecteurs n'exigeront pas la transparence financière et une rectitude morale des dirigeants d'organisations Arabes (163) palestinienneAutorité (80) Avion (39) Boycott (30) CD (9) Chrétiens (345) Congo (4) CRIF (63) CSA (20) Danse (18) Darfour (2) Dhimmitude (36) DVD (35) (USA)Unis-Etats (190) Eurabia (19) Exposition (272) Film (229) FMS (9) France (495) 2France (42) Islam (89) Israël (315) Jihad (35) Judaïsme (235) Juifs (540) Livre (341) (Mutilations génitalesMGF féminines) (2) Mode (33) Musique (76) Musulmans (136) Nazis (186) Négationnisme (9) OCI (15) ONG (11) ONU (25) Plomb durciOpération (13) Palestiniens (138) AladinProjet (4) Révisionnisme (10) Sciences (26) Shoah (212) Sports (24) Terrorisme (114) Théâtre (27) Page 6 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 7. et de médias communautaires, ces médias et organisations s'obstineront dans leurs comportements peu respectueux du droit et des valeurs du judaïsme dont ils se réclament. Si rares sont les journalistes ayant ouvert un blog et l'alimentant régulièrement par leurs articles, ils sont nombreux à privilégier les réseaux sociaux - Facebook, Twitter - à des fins personnelles, et subsidiairement professionnelles. Curieusement, si les lecteurs lambda renchérissent sur les observations et analyses de cet article, ce sont certains journalistes ou dirigeants de médias communautaires qui ne l'ont pas apprécié, et me l'ont fait savoir, parfois avec une agressivité blessante. Ainsi, en vociférant, l'une de mes consœurs m'a invectivée publiquement en me traitant de "journaliste nulle" entre autres gracieusetés. Refus des critiques ? Incapacité à se remettre en question et à argumenter ? Ignorance de la courtoisie ? Découverte de l'ampleur du fossé séparant ces médias d'une partie du public ? Conception du journalisme comme synonyme de flagornerie ? Révélateur du climat pesant sur ces médias : les journalistes collaborant à ces médias et m'ayant fait part de leur analyse concordante avec la mienne, l'ont fait officieusement. Par crainte de représailles. Des sujets tabous "Des sujets tabous il y a plusieurs années ont aujourd'hui parfaitement leur place dans les colonnes du journal. Je pense notamment aux libéraux, à l'homosexualité, au sida, etc.., affirme la journaliste Virginie Guedj- Bellaïche, journaliste pour Actualité juive (surnommée Actu J) et Osmose. Certes, et on pourrait ajouter d'autres thèmes, telle la bat-mitsva. Mais des sujets tabous abondent, et minent la crédibilité de médias généralement "communautairement corrects". Exemples : les Juifs n o i r s . C o m m a n d é p a r L'Arche, un dossier d'articles s u r l e s J u i f s n o i r s , comportant notamment l'interview de Guershon Nduwa, président de la Fédération des Juifs Noirs de France (FJN), n'a jamais été publié par ce magazine du FSJU. Et ce, depuis plus de quatre ans. Pourquoi ? Si Tribune juive a consacré un dossier à ces Juifs Noirs et si Radio J interviewe souvent et gracieusement Guershon Nduwa, RCJ, radio du FSJU, et Radio Shalom n'ont jamais invité ce dirigeant. Par ailleurs, la FJN a du payer, chèrement, un média Juif français, pour obtenir la publication d'articles sur ses activités. Pourquoi ? Q u a n t à A k a d e m , campus numérique Juif (IDF)Tsahal (77) Télévision (161) (Union européenne)UE (134) UNESCO (14) UNRWA (2) A R T I C L E S L E S P L U S C O N S U L T É S Gil Taieb, vice-président du CRIF et du FSJU, membre du Conseil du Consistoire de Paris Ile- de-France, etc. Depuis plus d'une douzaine d'années, Gil Taieb multiplie des fonctions dirigeantes dans les trois principales orga... Mars-août 1943 : Salonique, épicentre de la destruction des Juifs de Grèce Le Musée d'art et d'histoire du Judaïsme (MAHJ) présentera le 1er juin 2014 à 11 h Itinéraire mémoriel de Salonique à Paris , a... Art Spiegelman's Co-Mix: A Retrospective Le Jewish Museum de New York présente l’exposition éponyme . Par des fac-similés et originaux, l’évocation de la carrière d’ Art Spiege... Modigliani et l’École de Paris La Fondation Pierre Gianadda présente l’exposition éponyme . Près de cent œuvres d’ Amedeo Modigliani (1884-1920) et d’autres arti... Romy Schneider (1938- 1982), actrice Arte diffusera dès ce soir dans le cadre du cycle Page 7 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 8. financé par le FSJU et le Fondation pour la Mémoire de la Sho ah , il n 'a pas éditorialisé les vidéos de deux manifestations de la FJN - un diner-débat (janvier 2011) et une conférence de Guershon N'duwa sur la fierté d'être juif (novembre 2009). Akadem "est intégralement financé par des subventions du Fonds Social Juif Unifié et de de la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Si nous n'avons pas publié cette conférence, c'est entre autre faute de moyens financiers. Si cette conférence peut vous être utile... un don à l'ordre de l'Appel unifié juif de France (l'organe de collecte du FSJU), sera très apprécié. Pour votre information, le coût moyen d'une heure de numérisation et mise à disposition est de l'ordre de 20 €". Aucune de ces deux organisations importantes de la communauté Juive française n'aurait les 80 € nécessaires à numériser ces deux vidéos (4 heures) pour les présenter aux Internautes avec leur "apparat critique" !? Akadem dispose du budget pour numériser un concert d'Ishtar (février 2013) ou la table-ronde Ouverture (novembre 2009) avec des dirigeants du FSJU et de l'OSE (Œuvre de Secours aux Enfants), et manquerait de moyens financiers pour ces deux évènements concernant les Juifs noirs !? Et depuis 2009 !? Commandé en 2009 par L'Arche, un article critique sur le controversé projet A l a d i n , s o u t e n u e n particulier par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah (FMS), n'a jamais été publié par ce magazine. Hormis Radio J qui a diffusé au printemps 2009, la chronique Les deux fautes de la FMS de Shmuel Trigano, aucun autre média communautaire n'a critiqué ce projet. Qui est payé combien ? Cette question-taboue s'avère d'autant plus aigue en raison de l'opacité sur les revenus - salaires et autres avantages - des dirigeants d'organisations Juives françaises ainsi que de responsables de ces médias, des appels pour la Tsedaka et de la crise économique durable qui affecte aussi les Français Juifs. Et aucune de ces organisations ne communique le montant de ses condamnations judiciaires, de ses honoraires d'avocats lors de procès, etc. Un exemple : Me Patrick Klugman, avocat du grand rabbin Gilles Bernheim, a déclaré au Monde, à propos de l'indemnité que le Consistoire versera à son client, que celui-ci "a obtenu de quoi tenir en partie jusqu'à ses droits à la retraite avec l'équivalent de son salaire mensuel" (entre 5 000 et 9 000 euros)". Pourtant, des rumeurs ont allégué que le montant de ce salaire avoisinait les 15 000 €, voire les 17 000 €. Un communiqué de Sammy Ghozlan, membre du Conseil d'administration du Consistoire central de France, a révélé le 28 février 2014, et sur Facebook, que le "montant mensuel total du salaire et des services" du Grand rabbin de Claude Sautet Les choses de la vie puis Mado . Le Palais des Festivals et des Congr... Vivian Maier (1926-2009). Une photographe révélée Le Château de Tours accueille l’ exposition éponyme produite par diChroma photography en collaboration avec le Jeu de Paume et la Vi... Le Deauville de Yul Brynner France 3 diffuse Les Sept mercenaires ( The Magnificent Seven ), western de John Sturges . Deauville a présenté l' exposition ép... Le sport européen à l’épreuve du nazisme. Des J.O. de Berlin aux J.O. de Londres (1936- 1948) Histoire diffusera les 22 et 25 mai 2014 Leni Riefenstahl, le pouvoir des image s , série en deux parties de Ray Muller (Movieman P... Felix Nussbaum, Osnabrück, 1904- Auschwitz, 1944 Le musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) présente la première rétrospective, hors d’Allemagne et des Etats-Unis , du peintre F... "Guet-apens" au Beth Din de Paris Au printemps 2014, une affaire concernant un guet - acte de divorce juif religieux postérieur au divorce civil, libérant une femm... R E C H E R C H E R D A N S C E B L O G Page 8 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 9. France "s'élèvent à plus de 25 000 euros", et "à 34 000 euros par mois, si on rajoute son staff". Un communiqué guère repris par les médias communautaires... Autres questions essentielles occultées : les institutions communautaires assurent-elles leurs missions de manière satisfaisante ? Les fonctions les plus importantes des organisations communautaires sont assurées par les mêmes personnalités, généralement des hommes, qui se succèdent, cumulent les titres, se cooptent selon des critères - appartenance à des réseaux, "communautairement correct", stratégies carriéristes cyniques - souvent sans rapport avec la compétence, passent d'une institution à une autre, etc. N u l n ' e s t s u r p r i s d e v o i r G i l T a i e b , d e n t i s t e d e v e n i r communicant événementiel avec un piètre succès en 2010, ou Me Ariel Goldman, ancien vice-président du CRIF, porte-parole du SPCJ (Service de protection de la communauté Juive) et candidat à la présidence du FSJU, réaliser lors du dîner du 4 mars 2014, grâce à son téléphone mobile, un selfie avec Christine Taubira, ministre de la Justice. Et, quand des dirigeants communautaires feront leur aliyah, ils reproduiront vraisemblablement en Israël leurs pratiques hexagonales... Sans tirer les leçons de leurs échecs et carences. Illustration de questions occultées : la "cérémonie de reconnaissance" à Pierre Besnainou, à la fin de son mandat de président du FSJU et de l'AUJF (Appel unifié juif de France) - organe central de collecte dans le cadre de l'Appel national pour la Tsedaka -, et le cocktail en présence de nombreuses personnalités ont lieu au Centre communautaire de Paris, le 3 mars 2014, à 18 h 30. Qui paie ? Quel média communautaire a analysé son bilan ? Et la reconnaissance pour quels faits ? La gestion par Pierre Besnainou laisse dubitatif : problèmes déontologiques non résolus, transformation problématique de L'Arche, etc. Le site du FSJU n'informe pas sur sa gestion des dossiers d'indemnisation récente par la Claims Conference des Juifs du Maroc et de Tunisie. Malgré la décision en 2012 de Pierre Besnainou d'affecter un gardien de sécurité à des lieux communautaires, un individu a pu se faire photographier faisant une quenelle devant l'école Ozar HaTorah (Toulouse), lieu de l'assassinat djihadiste antisémite de trois franco-israéliens Juifs. Ni le site du FSJU ni celui destiné au vote électronique ne présente les modalités et les candidats à l'élection au Conseil national du FSJU le 9 mars 2014. A la différence de ses homologues, Pierre Besnainou a soutenu un candidat à une élection législative. Etc. Etc. Etc. Radio de la communauté juive soutenue par le Fonds social juif unifié, RCJ a elle aussi marqué la fin du mandat de Pierre Besnainou. Ainsi, le 20 mars 2014, Sandrine Sebbane a interviewé Pierre Besnainou, son supérieur hiérarchique. Qui a-t-elle choisi pour témoigner sur son invité ? Le comédien Michel Boujenah, Gil Taieb, longtemps vice-président du FSJU, et Paule-Henriette Lévy, journaliste sur RCJ et directrice de l'Action culturelle du FSJU ! Tous trois, que dis-je, tous quatre ne tarissent pas d'éloge, ne trouvent aucun défaut à son action. La seule autocritique de Pierre Besnainou concernant l'absence d'un garde près d'une école Juive ne suscite aucune analyse. Alors que de nombreux Français Juifs peinent à imaginer leur avenir en France, la prochaine aliyah de ce dirigeant communautaire pendant Rechercher C O N T A C T Cliquez ici S ’ A B O N N E R À L ' A B O N N E M E N T A U B L O G N E F O N C T I O N N E P A S . M E R C I D E M E S U I V R E S U R T W I T T E R . F O L L O W M E O N T W I T T E R Saisissez votre adresse électronique Abonnez-vous Articles Commentaires Page 9 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 10. huit ans n'interpelle aucun des quatre. Le dernier mardi de chaque mois, Paule-Henriette Lévy anime l'émission d'une heure Hors antenne avec Jacqueline Rémy et Annette Lévy-Willard, journalistes respectivement à Marianne et Libération. Le 25 mars 2014, elle exprime son "malaise" à interroger Pierre Besnainou, "président de sa propre radio". D'entrée, elle lui accorde "quelques jokers" afin qu'il puisse s'exonérer de répondre à des questions qui l'embarrasseraient. En fin d'émission, elle fait allusion aux critiques concernant certaines de ses actions, mais sans expliciter. Pas une seule de ces trois journalistes n'a posé de questions embarrassantes à Pierre Besnainou. Deux cas d'école pour les Instituts de formation des journalistes ! Et d'autres émissions en hommage à Pierre Besnainou sont programmées sur RCJ... Aucun média Juif français n'a relaté les circonstances de la capture du soldat franco-israélien Guilad Shalit révélées par Ben Caspit dans le Jerusalem Post du 29 mars 2013 : un rapt par des terroristes palestiniens sans les avoir combattus. Ce journaliste avait pourtant souligné aussi l'importance de la vie par les Juifs, notamment Israéliens, l'urgence pour Tsahal de tirer les leçons de ce rapt et le recours avec plus de parcimonie au terme "héros". Pourquoi ce silence ? Pour ne pas décevoir tous les Français Juifs que des institutions communautaies ont mobilisé pour sa libération ? Pour ne pas s'aliéner les organisations communautaires ayant organisé au printemps 2013 des soirées dont Guilad Shalit était invité d'honneur et ayant payé des annonces publicitaires dans ces médias ? Quelle différence avec le Jewish Tribune, journal du B'nai B'rith (BB) Canada ! En effet, ce magazine canadien a publié les critiques de cette honorable organisation Juive à l'égard du Jewish National Fund (JNF) qui organise plusieurs soirées à l'automne 2013 dont l'invité d'honneur est Guilad Shalit : celui-ci, qui n'est pas un héros, véhicule davantage une image de faiblesse à l'égard des ennemis d'Israël. Le 26 juin 2013, le B'nai B'rith international s'est distancé de la position du BB Canada : le Forum des jeunes adultes du BB Europe avait reçu Guilad Shalit en invité d'honneur à Londres en novembre 2012 : "Guilad Shalit y a été chaleureusement accueilli". "Deux cents délégués de vingt pays d'Europe, des Etats-Unis et d'Israël étaient présents quand le jeune homme a été fait membre d'honneur du BB international". De plus, en avril 2013, des médias communautaires français ont affiché la stupeur quand a été révélée la "non- agrégation" de philosophie du Grand rabbin Gilles Bernheim. Pourtant, la rumeur circulait déjà lors de la campagne pour l'élection du Grand rabbin de France au printemps 2008 - Philippe Karsenty, directeur de Media-Ratings, l'avait publiée 5 Devis Jardin / Terrain devisdepro.com/jar… Embellir, Aménager, entretenir votre jardin ou terrain : comparer recherche Rédacteur Web ICTUS paysage Philippe Journo Paysagiste Calas & Gallou Page 10 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 11. le 22 mai 2006 sans être poursuivi en justice par l'intéressé - et m'était alors parvenue. En avril 2013, la rédaction d'Actu J était divisée sur Facebook : le 6 avril 2013, Sandrine Szwarc, responsable des pages Culture et qui avait encensé ce grand rabbin, interrogeait : "Le rôle des Juifs de France n'est-il pas de soutenir un des leurs plutôt que de le lyncher ?" Autre journaliste, autre opinion : le 10 avril 2013, sur son blog puis sur son compte Facebook, Virginie Guedj-Bellaiche, appelait le grand rabbin à démissionner. Cet hebdomadaire a publié la lettre de Lydia Benattar, directrice de cette publication, au grand rabbin Gilles Bernheim le 8 avril 2013 : l'assurant de son soutien, elle l'y exhortait à "ne pas se murer dans le silence" et à dire "la vérité", sa vérité. Sur son compte Facebook, Sandrine Sebbane, "journaliste sur RCJ, radio du FSJU, publiait le 3 avril 2013 un texte louant ce grand rabbin, notamment sa "rigueur intellectuelle". Un texte apprécié par de nombreux dirigeants communautaires, et au ton si véhément qu'un Internaute lui rappelait qu'il ne s'agissait pas de l'affaire Dreyfus. Aucun de ces médias communautaires n'a présenté la moindre analyse de ces scandales : plagiats et "non agrégation". Ni le moindre mea culpa. Et dans son n°1288 (6 février 2014), Actu J consacre une page entière au compte-rendu d'une conférence de Gilles Bernheim "devant la communauté juive ashkénaze des Lilas (93)" - dans cette ville se trouve le siège du journal - et à sa communication sur les réseaux sociaux où il "poursuit dans une analogie à peine masquée avec sa vie personnelle". Nul ne s'indigne, et notamment pas cet hebdomadaire, de cette discrimination entre Juifs : un Ashkénaze parle aux seuls Ashkénazes ! Et qui plus est, un ancien grand rabbin de France. Dans quelles circonstances le professeur Shmuel Trigano, a-t-il quitté en 2013 l'Alliance Israélite universelle (AIU) dont il a dirigé- fondé le Collège des Etudes Juives (1986-2013 ), et ce, moins d'un an a p r è s l ' h o m m a g e q u e c e t t e organisation lui avait rendu ? Cette question ne suscite pas d'intérêt dans ces médias communautaires... Et c'est désormais hors de l'AIU qu'il a fondé à l'automne 2013 l'Université populaire du judaïsme... Par ailleurs, aucun média communautaire n'a relayé l'information relative à la signature par Roger Fajnzylberg, actuel délégué général de la Fondation OSE-MES (Mémoire Enfance Solidarité) abritée par la Page 11 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 12. Fondation du judaïsme français, d'un appel de Confluences publié dans Le Monde (7 novembre 1996) "grâce aux contributions des signataires". Promu par les Amis de La Paix Maintenant, cet appel s'indigne des "déclarations d'intransigeance de M. Netanyahou et son souhait affiché d'imposer la paix dans l'annexion... ou la judaïsation de Jérusalem-Est". Or, Jérusalem, capitale éternelle et indivisible d’Israël, est au cœur du judaïsme. En outre, Roger Fajnzylberg a déclaré en février 2013 souhaiter se "rendre disponible pour des institutions communautaires comme le CRIF ou le Fonds Social Juif Unifié"... En outre, aucun média communautaire n'a relaté le r e f u s d e l ' a y a n t - d r o i t d'Andrée Salomon, résistante française Juive, de voir le nom de celle-ci associé, par u n p l a q u e a p p o s é e a u printemps 2013 sur le mur d'une maison d'enfants de l'OSE (Œuvre de secours aux enfants) à Eugène Schueller, "fondateur de L'Oréal [ayant] honteusement collaboré avec l’Occupant pendant la Deuxième Guerre mondiale". Pourquoi ce silence ? Volonté de ne pas contrarier la campagne publicitaire de l'OSE et de sa fondation - manne financière importante pour ces médias - afin de collecter des fonds à l'approche des déclarations d'impôts sur les revenus ? Crainte de manquer une éventuelle annonce publicitaire du groupe de produits cosmétiques ? Les affaires d'antisémitisme ? Bien que sollicités, d'importants médias communautaires n'enquêtent pas, et donc occultent certaines affaires d'antisémitisme graves. Surtout si elles révèlent aussi le refus d'institutions communautaires de s'en saisir ou leur incapacité à défendre victorieusement, efficacement, rapidement les Français Juifs victimes. Deux exemples : l'affaire Krief et l'affaire Smadja. Médecin nucléaire réputé dans deux centres d'imagerie médicales situés à Creil et à Compiègne, le Dr Lionel Krief a été la cible de propos antisémites et demeure victime d'une entente visant à le spolier et attestée par la lettre d'un avocat, Me Baube. Caractéristique alarmante : sous les présidences Sarkozy et Hollande, aucune autorité publique - ministres de la Santé, Agence régionale de Santé (ARS) de Picardie, etc. - n'a mis un terme à cette affaire où la santé des patients atteints souvent de maladies graves n'a pas été suffisamment prise en compte et où des conflits d'intérêts sont patents. Depuis 2009, Ruth Smadja et ses deux enfants sont victimes de graves agressions antisémites - menaces de morts, tags nazis, boite aux lettres Page 12 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 13. cassée, etc. - à Goussainville, ville située dans la banlieue nord de Paris, a été révélé par des blogs. L'affaire Smadja révèle cet "exil intérieur" en France que des Français Juifs sont contraints d'envisager et de mettre en œuvre, quand elles disposent de suffisamment de moyens financiers, pour quitter un environnement antisémite agressif et assurer leur sécurité dans une autre ville. L'assassinat de Sébastien Selam e n 2 0 0 3 ? A u c u n m é d i a communautaire ne l'a analysé, et nombre de ces médias se sont contentés de lire des dépêches d'agences de presse. Dans son éditorial pour le 33e anniversaire de son hebdomadaire (n°1282, 24 décembre 2013), Lydia Benattar a omis de le mentionner dans sa liste des assassinats antisémites en France depuis la Libération. Oubli ? Ou sujet tabou ? A noter que si, lors du 28e diner du CRIF le 20 mars 2013, Richard Prasquier, alors président de cette fédération, avait évoqué Sébastien Selam dans la liste des victimes de tueries antisémites, le Président François Hollande l'avait occulté, et lors du 29e diner du CRIF du 4 mars 2014, Roger Cukierman a omis de citer Sébastien Selam. De même, aucun média communautaire n'a relevé que le nom de Sébastien Selam est absent des annonces de Roger Cukierman et Gil Taieb sur la fréquence Juive francilienne et des affiches du rassemblement du 19 mars 2014 sur le thème "La haine des Juifs, ça suffit !", "contre l'antisémitisme et pour la fraternité républicaine" organisé, à Paris et en province (Toulouse, Bordeaux), par le CRIF qui y a convié des politiciens et des intellectuels. A Paris, lors de l'allumage des bougies, et après que des voix dans le public aient crié "Sébastien Selam", une bougie à la mémoire du jeune DJ a été allumée. Une fois encore, les médias communautaires n'ont pas été en phase avec les Juifs lambda, et ce sont deux Internautes, Frédéric Brasil puis moi qui, le 17 mars 2014, sur la page Facebook de ce rassemblement ont rappelé la mémoire du DJ assassiné en novembre 2003. Le 27 mai 2014, Paule-Henriette Lévy a évoqué sur RCJ, radio du FSJU dont elle est rédactrice en chef, les Français Juifs assassinés en France depuis l'Intifada II sans citer Sébastien Selam - Jacqueline Rémy (Marianne), Annette Lévy-Willard et d'autres journalistes présents n'ont pas réagi -, et vers 19 h 20, sur Radio Shalom, Pierre Gandus a oublié lui aussi ce jeune DJ tué en 2003 en interviewant le rabbin Haïm Korsia, qui n'a pas rectifié. Le passé pro-palestinien de Manuel Valls et ses discours virulents contre l'Etat d'Israël que j'avais révélés dès 2012 dans mon article Le gouvernement Ayrault, c'est bien pour les Français Juifs ? Aucun média communautaire ne les a évoqués. Enfin, pourquoi n'existe-t-il aucune autre étude des médias français Juifs, hormis la mienne ? Pourtant, en juillet 2013, le Shalom Hartman Page 13 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 14. Institute a rendu publics les résultats de son sondage auprès de journalistes Juifs de médias Juifs. Des intellectuels et politiciens boycottés De nombreux médias communautaires recourent à des personnalités pour des tribunes hebdomadaires. Les professeurs Shmuel Trigano et Raphaël Drai ainsi que Me Gilles-William Goldnadel, président de l'association France-Israël, lisent leurs billets sur Radio J. Sur Judaïques FM, Théo Klein, ancien président controversé du CRIF, Gérard Akoun et André Nahum commentent l'actualité politique ou communautaire, et Antoine Spire assure la critique de livres. L'équipe de billetistes de RCJ, radio du FSJU, comprend les journalistes Clément Weill-Raynal et Luc Rosenzweig, ainsi que Gil Taieb, vice-président du FSJU. Actu J publie les tribunes des billettistes de Radio J et de ces journalistes de RCJ, et des dirigeants des principales institutions Juives françaises. Mais pour un intellectuel français Juif, tenir une tribune dans un média Juif n'empêche pas d'être boycotté par d'autres médias communautaires. Quand la thématique de ses œuvres relève du judaïsme ou des Juifs, ce boycott pénalise le succès et l'audience des livres, la carrière des auteurs et de leurs attachés de presse. La blogosphère peut pallier partiellement ces boycotts, mais pour les seuls lecteurs/auditeurs Internautes. Des œuvres majeures d'auteurs d'envergure internationale - en 2010, L'Europe et le spectre du califat, par Bat Ye'or, L'exil au Maghreb. La condition juive sous l'islam 1148-1912, par David G. Littman et Paul B. Fenton - n'ont pas été chroniquées par des médias communautaires importants. Pour Bat Ye'or, à la censure du Quai d'Orsay, s'est donc ajoutée celle de médias français Juifs unis dans le "politiquement correct". Signes du déclin de l'influence de médias Juifs français ou des œillères, voire de l'incompétence de journalistes qui ont ignoré sciemment l'intérêt suscité par ces deux livres auprès du public : ces deux ouvrages et les conférences de leurs auteurs ont connu un succès public - nouveau tirage en 2011 et réédition en 2012 de L'exil au Maghreb. La condition juive sous l'islam 1148-1912 par les PUPS - grâce à la blogosphère, espace d'information qui a suppléé les carences de médias communautaires français. Ainsi des auteurs Juifs célèbres, français ou non, universitaires - Raphaël Israéli qui a forgé le vocable "islamikaze" - ou non, ainsi que des politiciens israéliens - Moshé Feiglin de Manhigut Yehudit (The Jewish Leadership Movement) - ne sont (quasiment) pas interviewés par certains médias Juifs français. Page 14 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 15. Les raisons de ces ostracismes ? Antagonismes personnels ou inconscience de l'importance de ces livres et de ces auteurs ? Rarement. La raison réside souvent dans les idées exprimées par ces personnalités bannies. Des idées distinctes du "communautairement correct" qui occulte ou minore la dhimmitude, évoque peu ou pas l'exode d'environ un million de Juifs des pays arabes, de Turquie et d'Iran, vante un "dialogue judéo-musulman" au contenu imprécis, déplore les victimes d'une Shoah "islamiquement correcte", nomme la Judée et la Samarie des "territoires palestiniens", etc. Plagiats et contrefaçons Est-ce un hasard si les scandales des plagiats du grand rabbin Bernheim n'ont été ni révélés ni analysés par des médias communautaires ayant hâte de "tourner la page" ? Manque de temps ou de moyens financiers et humains ? Mauvaises habitudes ? Abondance d'informations sur Internet ? Inconscience ou partialité délibérée ? De nombreux journalistes, de médias Juifs et non Juifs, lisent ou reproduisent des dépêches d'agences de presse. Mais les médias Juifs le mentionnent rarement, et souvent ne rectifient pas la terminologie biaisée ("colonies", "occupation") de ces dépêches. Ce qui suscite l'ire de lecteurs/auditeurs et participe de la campagne de délégitimation d'Israël. Ignorance du droit d'auteur ? Pas vu, par pris ? Dédain à l'égard des journalistes et photographes ? Paresse, incompétence, malhonnêteté, cynisme ou amoralité de dirigeants et journalistes ? Sentiment d'impunité né du faible risque de poursuites judiciaires et des montants dérisoires alloués par la justice aux auteurs victimes de contrefaçons ou de plagiats ? Facilité des Copier/Coller sur Internet ? Manque lamentable de professionnalisme ? Adossés ou non à des organisations françaises Juives, nombre de magazines reproduisent articles et photographies sans l'autorisation de leur auteur, sans les créditer et sans les rémunérer. Sans aucune autorisation, certains publient des articles sciemment sur deux pages, au lieu d'une page, afin d'insérer deux encarts publicitaires. Ce qui certes valorise ces périodiques sans bourse délier, augmente leurs bénéfices, mais n'est ni respectueux ni conforme au droit et à ces auteurs. Et ce qui occasionne de rares condamnations judiciaires, non dissuasives en raison des faibles montants d'indemnisation, et non mentionnées aux lecteurs de ces médias ou aux membres et donateurs de ces institutions françaises Juives. Certains dirigeants communautaires utilisent les œuvres de photographes dans des appels aux donateurs - ce qui contribue à augmenter Page 15 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 16. considérablement le volume des dons -, voire à des fins privées, sans autorisation de leur auteur, sans rémunérer, sans créditer. Des plagiats systématiques qui révèlent une faiblesse morale, un dépassement de la frontière entre le Bien et le Mal, entre la légalité et l'illégalité d'autant plus graves qu'ils émanent de ceux devant donner l'exemple et se prévalant de valeurs. Ces serial plagiaires s'avèrent un des maux de cette communauté. L'affaire al-Dura L’affaire al-Dura a opéré un clivage entre ces médias - du silence à de rares articles prudents -, et une unanimité pour ne présenter aucune analyse des implications de cette affaire. Est-ce un hasard si la quasi-totalité des analyses sur cette grave affaire ont été et sont publiés dans des médias non communautaires : Metula News Agency, Guysen, Causeur, etc. Je remercie Guy Senbel, directeur-fondateur de Guysen, agence de presse israélienne, pour m'avoir laissé libre de couvrir cette affaire, les procès principaux, et ceux annexes, et avoir publié mes analyses éclairant notamment sur les enjeux de cette affaire. De même, le 21 novembre 2007, alors correspondante à Paris de Guysen, j'ai été la seule à interroger, sous les applaudissements de spectateurs, David Martinon, alors porte-parole du Président Nicolas Sarkozy, sur cette affaire lors de la réunion publique organisée par le CRIF. Parmi le public de cette réunion : des dirigeants communautaires, des Juifs lambda et des journalistes. Nombre d'entre eux m'ont félicitée à l'issue de la réunion. Mais si je n'avais pas interpelé David Martinon, ce qui a conduit Richard Prasquier, alors président du CRIF, à souligner la gravité de ces images, qui l'aurait fait ? L'Arche a consacré à cette affaire un long article au début puis à la fin des années 2000, et une enquête de Luc Rosenzweig, journaliste ayant mené des investigations pendant plusieurs années pour la Metula News Agency, dans son numéro de l'été 2013. Actu J a couvert les principaux rebondissements de cette affaire en étant divisée. Le 18 novembre 2004, après la conférence de presse au siège de France Télévisions, la journaliste de cet hebdomadaire est restée silencieuse alors que j'interpelais Arlette Chabot, alors directrice de l'information de France 2, sur l'absence de sang sur les vêtements de Jamal al-Dura supposé avoir été blessé par balles, etc. Pour Michaël Blum, un de ses correspondants en Israël, "il n’y a pas eu de mise en scène d’Enderlin et les soldats de Tsahal n’ont pas tué Mohamed Al Dura". Page 16 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 17. Or, Clément Weill-Raynal, chroniqueur judiciaire de cet hebdomadaire, a enquêté sur les blessures de Jamal al-Dura, a interviewé le Dr Yehuda David et a exprimé des doutes sur l'authenticité des faits allégués par ce reportage controversé. Actu J représenté par Serge Benattar, directeur de la publication, Clément Weill-Raynal, et le Dr Yehuda David ont été assignés en justice par Jamal al-Dura pour diffamation. « J’aurais aimé continuer [d’enquêter]. Les poursuites judiciaires ont fait qu’il y a moins d’article sur cette affaire dans Actualité juive. C’est peut-être le but recherché… », a déploré Clément Weill-Raynal devant la XVIIe chambre du Tribunal de grande instance de Paris, 8 février 2011. Ce Tribunal les a condamnés tous deux pour diffamation. Le 15 février 2012, l'arrêt de la Cour d'appel de Paris a relaxé le Dr Yehuada David et a condamné le journaliste Clément Weill-Raynal, pour les phrases incriminées dans sa réponse au droit de réponse de Charles Enderlin, à 1 000 euros d'amende avec sursis, 1 000 euros de dommages-intérêts et 6 000 euros de frais de justice. Un texte que Clément Weill-Raynal a confié lors des audiences judiciaires avoir rédigé, malgré ses réticences, à la demande de Serge Benattar, directeur de l'hebdomadaire. Serge Benattar "avait fait appel de la première condamnation mais en février 2012, les juges de la Cour d'appel, n'avaient pu que constater l'arrêt de poursuites à son encontre en raison de son décès", explique Clément Weill-Raynal en 2013. Actualité juive hebdo a alors titré en encadré en bas de sa couverture de son n° 1199 (23 février 2012) sur la « victoire posthume de Serge Benattar », directeur de la publication et fondateur du journal. La quasi-totalité de la page 26 de ce numéro est consacrée à l’affaire al-Dura : « Le Dr Yehuda David gagne son procès en appel et Serge Benattar (zal) est mis hors de cause » et « Victoire posthume de Serge Benattar », ce titre-ci étant surmonté par « Reconnaissance ». Or, le décès de Serge Benattar en 2011 a induit la fin des poursuites contre ce journal qui n'était donc plus partie à ce procès en appel. En outre, la condamnation de son chroniqueur judiciaire, c'est la "victoire posthume de Serge Benattar » ?! Une condamnation sévère de Clément Weill-Raynal occultée par ces articles... En septembre 2013, la Cour de cassation "casse sans renvoi" cet arrêt de la Cour d'appel de Paris : elle relaxe Clément Weill-Raynal ainsi que le Dr Yehuda David et déboute Jamal al-Dura de ses demandes. Que fait Actu J ? Bis repetita, cet hebdomadaire titre en couverture de son n°1269 (17 septembre 2013) : "Affaire al-Dura : la victoire posthume mais éclatante de Serge Benattar", et consacre trois articles sur une page à cet arrêt de la Cour de cassation. L'un de ces articles claironne Clément Weill-Raynal et "Actualité Juive" gagnent définitivement le procès intenté par Jamal al- Dura". Bref, que Clément Weill-Raynal soit condamné ou relaxé, qu' Actu J soit ou non partie au procès, ce journal gagne toujours le procès. Comprenne qui pourra... Page 17 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 18. Incompréhension de l'enjeu juridique du procès contre Philippe Karsenty devant la Cour d'appel de Paris en 2013 ? Actu J a titré à tort "La cour d'appel rejette la thèse de la mise en scène dans l'affaire Al Dura" (n° 1261, 4 juillet 2013). Or, la Cour d'appel a jugé diffamatoires des expressions utilisées par Philippe Karsenty en 2004, sans se prononcer sur l'authenticité ou la mise en scène des faits relatés dans ce reportage. Dans son n° 1262 (11 juillet 2013), Actu J a publié une lettre de Philippe Karsenty précisant que "la cour d'appel n'a nullement rejeté ma démonstration de la mise en scène. Elle m'a condamné pour des raisons techniques". Radio J a couvert l'affaire dès l’origine en partageant les doutes sur l'authenticité des faits allégués par ce reportage controversé de Charles Enderlin et de Talal Abu Rahma diffusé par France 2 le 30 septembre 2000. Dès le début des années 2000, Michel Zerbib, rédacteur en chef de la station, a donné la parole à Stéphane Juffa, rédacteur en chef de l'agence de presse israélienne Metula News Agency (ou Mena) ayant interviewé le physicien Nahum Shahaf, mené l'enquête et affirmé les premiers la mise en scène des images filmées. Le 16 novembre 2004, Michel Zerbib a aussi interrogé Arlette Chabot à une époque où filtraient des informations sur le visionnage des rushes du 30 septembre 2000 par les journalistes Luc Rosenzweig, Denis Jeambar et Daniel Leconte. France 2 a alors associé une stratégie de communication - interviews et conférence de presse de la seule Arlette Chabot auprès de médias Juifs français - à une tactique judiciaire en assignant, au côté de Charles Enderlin, pour diffamation Charles Gouz, webmaster de Desinfos.com, Pierre Lurçat et Philippe Karsenty, directeur de Media-Ratings. Puis, vers 2005-2006, Radio J a questionné Philippe Karsenty, poursuivi en justice jusqu'à ce que ce dernier exprime son indignation que Radio J ait invité à son diner de collecte de fonds Me Francis Szpiner, avocat devant la Cour d'appel de Paris de France 2 et de Charles Enderlin, et alors défenseur de la famille d'Ilan Halimi. Le 26 octobre 2006, Pierre Lurçat, auteur sous le nom de Paul Landau, a remercié Guysen pour s'être déplacé - seul média à l'avoir fait - à l'audience judiciaire le visant devant le Tribunal correctionnel de Paris, contrairement aux "journalistes des "radios juives " parisiennes qui sont restés au chaud dans leurs bureaux". Ceux d'autres médias Juifs n'étaient pas là non plus... Les autres radios ont hésité, voire souvent évité d’interviewer ceux qui ont douté de l’authenticité de ce reportage. Lors de la conférence de presse du 18 novembre 2004 organisée par Arlette Chabot, directrice de l'information de France 2, au siège parisien de France Télévisions, le directeur de la rédaction d'une de ces radios Juives a assuré Arlette Chabot que, s'il recevait les articles de la Mena, il se gardait bien de les lire et ne croyait pas en la thèse de la mise en scène. Voici quelques années, lors d'une conférence de presse au CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel), j'ai interpelé cet organisme chargé d'"assurer le Page 18 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 19. respect des obligations des chaines" notamment dans le domaine de l'"honnêteté de l'information". Le président, alors Michel Boyon, s'est réjoui des félicitations de Richard Prasquier, alors président du CRIF, sur son action, et Rachid Arhab, alors co-président du groupe de travail "Déontologie des contenus audiovisuels" du CSA, a refusé toute intervention du CSA auprès de France Télévisions au vain prétexte de la procédure judiciaire en cours. Plusieurs mois plus tard, Rachid Arhab était interviewé lors d'une émission matinale de Judaïques FM, sans que son intervieweur, un dirigeant communautaire, ne l'interroge sur l'affaire al-Dura ! Directeur d’antenne de RCJ, le journaliste-écrivain Shlomo Malka a interviewé, le 14 février 2012, Simon Epstein, auteur du livre « 1930, une année dans l’histoire du peuple juif ». Cet historien a alors déclaré sur l’affaire al-Dura :« La réalité est qu’on ne peut pas savoir qui a tiré car les balles venaient de tous les côtés. Donc on ne peut pas affirmer que ce sont les Israéliens. Pas plus qu’on ne peut affirmer que ce sont les Palestiniens. La faute d’Enderlin a été de faire confiance à son représentant cameraman palestinien [Nda : Talal Abu Rahma] qui bien évidemment, de manière tout à fait naturelle, tout à fait humaine, a dit que c’est les Israéliens. Au début de l’Intifada il ne pouvait pas dire que ce sont peut-être les Palestiniens qui l’ont tué ». Curieusement, Shlomo Malka, dont les réparties généralement fusent, ne s’est pas indigné de cette justification au manquement à une obligation journalistique essentielle. Lors de la convention du CRIF du 13 janvier 2013, Philippe Karsenty, maire-adjoint de Neuilly, a notamment indiqué que la seule radio de la fréquence Juive francilienne à l'avoir interviewé sur l'affaire al-Dura est Radio J. Aucun journaliste de ces médias communautaires n'a assisté à l'audience du 16 janvier 2013 devant la Cour d'appel de Paris dans la procédure pour diffamation intentée par Charles Enderlin et France 2 contre M. Karsenty. H a l l é l u i a ! L a publication le 19 mai 2013 du rapport du gouvernement israélien sur l'incident al- Dura et l'affirmation par ce rapport d'une mise en scène des faits allégués marquent un tournant majeur. Comme l'a relevé le journaliste Méir Ben-Hayoun, RCJ a annoncé ce rapport par... une dépêche de l'AFP. D è s l e 2 0 m a i 2 0 1 3 , S h l o m o M a l k a a interviewé Philippe Karsenty Page 19 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 20. lors du journal de RCJ à 12 h 30. RCJ l'a présenté à tort comme "avocat". Correspondante aux E t a t s - U n i s d e R C J , l a jo ur na liste et éc riv ain Clémence Boulouque écrit un article sur l'antisémitisme en Fr anc e e t pu bl ié pa r l e magazine américain Tablet le 23 mai 2013... sans évoquer l'affaire al- Dura. Par ignorance de la nouvelle ligne de RCJ ? Par oubli ? Le 11 juin 2013, sur Radio Shalom, Bernard Abouaf a enfin interviewé Philippe Karsenty afin que celui-ci réponde à la question d'un auditeur posée la veille. Le n°1261 (4 juillet 2013) d'Actualité Juive a publié un article sur la rencontre peu avant l'assemblée générale du CRIF du 30 juin 2013, de Roger Cukierman, élu le 26 mai 2013 avec la presse juive. Auteur de cet article, Pierre Assouline ne mentionne pas cette affaire. Pourquoi ? Roger Cukierman aurait-il éludé ce sujet ? Ou aucun représentant de la presse juive n'aurait questionné le président du CRIF sur cette affaire ? Or, Roger Cukierman avait en 2008 exprimé, notamment dans son autobiographie Ni fiers ni dominateurs et lors d'une interview qu'il m'avait accordée pour L'Arche, le regret de pas s'être "assez battu dans l'affaire al-Dura" lors de ses mandats et avait déclaré : "Il est essentiel que la vérité soit établie". Le 7 juillet 2013, lors de Dis-moi qui tu cites, je te dirai qui tu es, émission de l'Alliance israélite universelle (AIU), Ilana Cicurel a interviewé Olivier Schrameck, président du CSA, sur l'objectif de cet organisme public et les enjeux affrontés, sans l'interroger sur l'affaire al-Dura. Alors que Philippe Karsenty venait d'être condamné par la Cour d'appel de Paris le 26 juin 2013, n'était-ce pourtant pas le moment pour Ilana Cicurel de questionner le président du CSA sur ces images aux conséquences tragiques ? Comment expliquer l'attitude de la majorité des médias communautaires ? Oublis ? Désintérêt ? Malaise ? Extrême tact, courtoisie exquise, formation universitaire ou trait de caractère conduisant à éviter des questions délicates ? Page 20 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 21. Indifférence ? Naïveté à l'égard de scènes qu'on ne pourrait suspecter de mise en scène ? Incompétence ? Ignorance de l'instrumentalisation des images lors d'une guerre médiatique ? Freins intellectuels à admettre Pallywood, industrie de la propagande audiovisuelle de l'Autorité palestinienne ? Illusion vaine qu'en occultant l'affaire al-Dura on obtiendra des résultats positifs dans d'autres domaines ? Pusillanimité ou fascination inhibante à l'égard des puissants, de membres de l'establishment, que l'on convie sans embarrasser et dont la présence ou fréquentation cajole la vanité ou/et l'ego : communauté Juive française institutionnalisée, France 2, CSA, ministre de la Culture et de la Communication, etc. ? Conformisme, "légalisme" ou suivisme à l'égard de la position officielle, communautaire française ou/et israélienne ? Conscience des graves implications de l'affaire al-Dura : mise en cause du narratif palestinien, inaction ou actions par intermittences de dirigeants communautaires, "partenaires pour la paix" producteurs de blood libels (accusations diffamatoires et infondées selon lesquelles les Juifs tueraient des enfants non juifs pour utiliser leur sang à des fins rituelles), mouvements "pacifiques" se fourvoyant, etc. ? Craintes d'entraver le "dialogue judéo- musulman" en révélant la Taqiyya et les règles de la guerre islamique ? Réticences à présenter un mea culpa pour n'avoir pas informé conformément à la déontologie journalistique les lecteurs/auditeurs sur cette affaire depuis une dizaine d'années ? Volonté de journalistes tentés de ne pas enfreindre le "médiatiquement correct", de ne pas se voir qualifiés de "complotistes" et de ne pas s'aliéner des employeurs, actuels ou potentiels ? Résultats ? Ces médias accentuent leur déphasage par rapport aux Juifs lambda. Par rapport à ceux qui luttent pour faire émerger la vérité sur ce reportage sont marginalisés, et qui apparaissent dénués de tout soutien médiatique communautaire. Et l'affaire al-Dura semble ainsi minorée, sans intérêt. Le 22 septembre 2013, j'ai interrogé le CSA afin de connaitre "l'avis du président Olivier Schrameck, ainsi que de Nicolas About et Mémona Hintermann-Afféjee, respectivement président et vice-présidente du Groupe de travail Déontologie de l'information et des programmes audiovisuels, sur le reportage de Charles Enderlin et Talal Abu Rahma, diffusé par France 2 le 30 septembre 2000, et alléguant la mort de Mohamed al-Dura et les blessures de Jamal al-Dura, et savoir "si ces trois membres du CSA envisagent des actions afin de faire émerger la réalité sur les faits allégués, et notamment par la réunion du « groupe de travail d'experts indépendants » constitué en 2008 avec l'accord de France 2". Médias communautaires et conflits d'intérêts Articles sur des évènements écrits par leurs organisateurs et publiés sans informer les lecteurs de la qualité de leur auteur, liens familiaux entre intervieweurs et interviewés non indiqués aux auditeurs... Les conflits d'intérêts s'avèrent protéiformes dans ces médias. Page 21 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 22. Le 21 septembre 2012, lors du journal de 12 h 30, RCJ a évoqué l'inauguration du Mémorial de la Shoah près de l'ancien camp de transit et d'internement de Juifs à Drancy. Son envoyée sur place était Rachel Rimmer, responsable de la Communication de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah (FMS) qui a financé ce Mémorial. Rachel Rimmer a alors annoncé la présence à ses côtés de... Philippe Allouche, directeur de la FMS qui a été interviewé par le journaliste responsable de l'édition de la mi-journée de RCJ sans que soit posée la moindre question sur des éléments faisant débat : absence de "prise en charge" par l'Etat, devenir du Centre dans une ère où le devoir de mémoire est perçu de manière moins aigu, etc. Rachel Rimmer prépare aussi Mémoires Vives, émission dominicale de la FMS sur... RCJ. L'auditeur aurait été intéressé de connaitre les fonctions variées exercées par Rachel Rimmer et comment elle a alors concilié, simultanément, le journalisme et la communication. Correspondante en Israël d ' A c t u J , C a r o l l Azoulay curieusement allègue sur ses profils Lindekin et Yatedo avoir cessé de collaborer à Actualité juive depuis 2010, et présente comme ses deux seules activités actuelles : r é d a c t r i c e e n c h e f d u Petitjournal.com/TelAviv et d i r e c t r i c e d e l ' a g e n c e d e communication French Projection. Dans son n°1261 (4 juillet 2013), Actu J publie, dans la rubrique Immobilier et sur une demi-page, l'article Berggruen Residential : le nec plus ultra jamais encore construit en Israël. Signé par Caroll Azoulay, cet article vante un projet immobilier "exceptionnel" luxueux à Tel-Aviv. Emplacement, superficie et prix de vente du penthouse, piscines, espaces verts... Rien ne manque pour les acheteurs potentiels, excusez-moi, pour les lecteurs. On a l'impression de lire un publi-reportage ou du rédactionnel (publicité payée par l'annonceur et présentée comme un article), mais qui ne serait pas indiqué comme tel aux lecteurs. Si ce projet est quasi-historique, pourquoi Caroll A z o u l a y n e l u i a - t - e l l e p a s c o n s a c r é u n a r t i c l e d a n s l e Petitjournal.com/TelAviv qu'elle dirige ? Qui a écrit l'article publié par Actu J : la correspondante d'Actu J ou la directrice de French Projection, agence israélienne de communication qui "donne accès au monde francophone", assure les "relations presse (francophone, israélienne, anglophone, russophone"), etc. ? Une lecture plus attentive de l'édition à Tel Aviv du Petitjournal.com montre qu'il ne s'agit pas d'un journal : "Le contenu et l'activité commerciale de l’édition Tel Aviv sont gérés par la société de droit israélien French Projection". Les articles de Caroll Azoulay pour Actu J relèvent-ils de la même logique ? Et avec l'accord de cet hebdomadaire ? Au vu de ces articles problématiques, ces questions se posent. Page 22 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 23. Dans son n°1268 du 12 septembre 2013, Actu J a publié l’article La Chambre de Commerce Israël-France ouvre à Jérusalem, signé par… Caroll Azoulay, devenue depuis juillet 2013 coordinatrice de la Chambre de commerce Israël-France à Jérusalem. Le monde est vraiment petit… Après avoir annoncé le « développement du desk Jérusalem [de la CCIIF]avec pour objectif d'apporter aux entreprises un maximum de services (juridiques, fiscaux, études de marché, emploi, etc.) », mais sans indiquer sa fonction, et après avoir donné la parole à Daniel Rouach, président de la CCIIF, donc son patron, enfin, l'un de ses patrons, Caroll Azoulay conclut : « Affaire à suivre… » Par Caroll Azoulay ? La journaliste ? La coordinatrice de la Chambre de commerce Israël-France à Jérusalem ? Ou la codirigeante de l’agence de relations publiques French Projection ? Dans son n°1273 du 24 octobre 2013, Actu J a publié une interview d'Edouard Cukierman - une pleine page - sur la 11e édition de Go4 Europe organisée par la banque d'affaires Cukierman Investment House et Catalyst Ltd Fonds. Un "évènement désormais incontournable dans le monde des affaires créé par un brillant homme d'affaires franco-israélien". Un article signé par… Caroll Azoulay, qui oublie cependant de signaler qu'Edouard Cukierman est aussi membre du Board de la CCIIF, et que celle- ci est l'un des partenaires de Go4 Europe. Quand on vous disait que le monde était petit... Médias communautaires et politique Début 2009, Christine Boutin, alors ministre du Logement, a convié des journalistes de médias communautaires pour une réunion à son ministère. En cette veille de fête juive, une demi-douzaine de journalistes de ces médias, dont moi, participaient à cette réunion. Alors que mes confrères babillaient, j'ai alerté sur ces défilés d'une "rue arabe" pro-palestinienne haineuse lors de l'Opération Plomb Durci (décembre 2008-janvier 2009), sur la tolérance de slogans et de banderoles antisémites ou d'organisations terroristes, sur le danger pour la république française de ces manifestations, etc. Un de ces journalistes a minoré l'antisémitisme en France au motif que son fils scolarisé dans un établissement prestigieux parisien n'a jamais été victime d'acte antisémite. "Evidemment, c'est un célèbre lycée d'un quartier bourgeois !", ont entonné en chœur ces journalistes. J'ai rappelé alors l'agression antisémite, en toute impunité, contre un élève français Juif commise par deux élèves musulmans de ce même célèbre lycée. Christine Boutin a écouté avec intérêt ces propos. Quelle image aurait-elle eu de la situation des Français Juifs sans mes interventions ? Preuve de l'importance d'Actu J : entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2012, ce journal populaire a obtenu les interviews des candidats Nicolas Sarkozy (UMP) - celui-ci a affirmé le caractère Juif de Page 23 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 24. l'Etat d'Israël, alors qu'il l'avait contesté lors d'une précédente interview sur la fréquence Juive francilienne - et François Hollande (PS). Fin juin 2012, Serge Hajdenberg, président de Radio J, a lu sur Radio J une tribune critiquant de manière virulente Richard Prasquier, président du CRIF , l'accusant de s'être prononcé pour un des deux candidats à l'élection présidentielle, et s'achevant par "Dégage !" Le 30 juin 2012, Richard Prasquier niait tout soutien à un candidat et qualifiait Serge Hajdenberg d'"individu isolé qui utilise sa radio pour exhaler ses haines et ses frustrations". Lors de l'assemblée générale du CRIF du 1er juillet 2012, un vote de confiance à son président et à son bureau exécutif a recueilli 98% des suffrages exprimés à main levée. Le 5 juillet 2012, sur Radio J, Serge Hajdenberg a relaté le déroulement de ce vote, et a réitéré ses questions, notamment pourquoi l'absence de convocation d'assemblée générale (AG) extraordinaire après la tuerie antisémite à Toulouse ? Il a conclu en espérant une réflexion sur le travail en profondeur à entamer concernant la communauté française Juive, dont la future direction du CRIF, et l'espoir que les candidats à la présidence du CRIF présente rapidement leurs programmes afin qu'ils soient critiqués. Le 9 juillet 2012, lors de sa chronique hebdomadaire sur Judaïques FM, Roger Cukierman a stigmatisé l'absence de courtoisie du directeur de Radio J ainsi que les "attaques vulgaires" et autres "invectives". Le 11 juillet 2012, la polémique rebondit avec l'interview de Serge Hajdenberg par Guy Rozanowicz. Serge Hajdenberg maintient ses dires - "conflits personnels [Nda : de Richard Prasquier] avec des responsables communautaires : Sammy Ghozlan, SIONA", "les AG du CRIF ne servent à rien sinon à approuver les comptes", "haine [Nda : de Richard Prasquier] pour des médias Juifs" car il aurait "peur de la critique" -, et leur forme. Et affirme avoir le soutien d'autres dirigeants communautaires. En 2012, se présentaient aux élections législatives françaises dans la 8e circonscription des Français de l’étranger incluant l'Etat d'Israël, en particulier Daphna Poznanski, candidate socialiste, Valérie Hoffenberg, candidate UMP, Philippe Karsenty et Gil Taïeb, vice-président du FSJU. E n 2 0 1 2 , C a r o l l Azoulay, correspondante en Israël d'Actu J, a été la " c o n s e i l l è r e e n c o m m u n i c a t i o n e t e n presse" (Communication and press advisor), au sein de French Projection, société de communication qu'elle co- d i r i g e , d e V a l é r i e Hoffenberg. Ce qui révèle un conflit d'intérêt grave. Page 24 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 25. Dans son n° 1212 (31 mai 2012), Actu J a publié des interviews des dix candidats : les interviews de Daphna Poznanski et de Valérie Hoffenberg, ainsi que les portraits de quatre autres candidats, n'étaient pas signés. Curieusement, Philippe Karsenty n'a été interviewé par aucune des quatre radios Juives franciliennes. Quand Bernard Abouaf, directeur de la rédaction de Radio Shalom, a interviewé "l'ensemble des candidats les plus crédibles, qui ont une chance d'accéder à cette élection" dans cette circonscription, il a omis Philippe Karsenty : il a interviewé Valérie Hoffenberg (UMP) le 30 mai 2012 (environ 15 minutes) et Gil Taieb, loué par le socialiste Jack Lang, le 31 mai 2012 (environ 11 minutes) - deux personnalités souvent invitées par cette radio. Bernard Abouaf a alors annoncé qu'il allait interviewer la candidate socialiste le 1er juin 2012 Daphna Poznansky - celle-ci sera interviewée le 5 juin 2012 sur Radio Shalom. Soit quelques jours avant le premier tour de scrutin du 3 juin 2012. Philippe Karsenty est arrivé en tête des votes en Israël en y incluant Jérusalem non pris en compte par le ministère des Affaires étrangères, suivi par Gil Taieb, Daphna Poznansky puis Valérie Hoffenberg. Force est de constater que tous les autres candidats n’ont pas pu s’exprimer sur RCJ avec un temps de parole similaire à celui de Gil Taïeb, titulaire d'une chronique hebdomadaire dominicale sur cette radio du FSJU sur la fréquence Juive francilienne. Le 25 mai 2012, RCJ a publié la dép êche AFP intitulée Israël : Campagne p a s s i o n n e l l e c h e z l e s Français de l’étranger et illustrée par une photo de… G i l T a ï e b l o r s d e s a ca mp a g n e é l ect o r al e à Netanya qui abrite une importante communauté francophone. Avec 9,92% des suffrages exprimés dans cette circonscription, Gil Taïeb est arrivé en 4e position lors du premier tour de scrutin du 3 juin Page 25 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 26. 2012, mais en 2e position en Israël (Jérusalem inclus) avec 1 304 voix, soit 26% des suffrages exprimés. Il a donné "rendez-vous dans cinq ans". Pour cette élection politique, Gil Taieb a bénéficié du soutien notamment de Pierre Besnainou, président du FSJU. Ce soutien soulève des questions éthiques qui n'ont pas été relevées par les médias français Juifs. D'autant que les dirigeants communautaires français s'abstiennent de toute ingérence dans les élections politiques françaises sous la forme d'un soutien à l'un des candidats. Si Richard Prasquier, président du CRIF, signale seulement le danger de l'extrême-droite, il n'a exprimé de soutien à aucun des candidats, notamment pas en faveur de Philippe Karsenty, dont il partage sa quête de la vérité dans l'affaire al-Dura, ni de Gil Taïeb, président de l'ABSI (Association pour le bien-être du soldat israélien) Keren Or, association membre du CRIF. Comme d'autres médias communautaires, RCJ ne s'est pas étonnée de cette intervention de Pierre Besnainou dans une élection politique. Ce soutien surprend d'autant plus de la part de Pierre Besnainou que celui-ci s'était distancé en tant que président du FSJU, et dans une tribune publiée par Libération (16 mai 2012), des voix qui « au nom de la communauté juive de France, ont exprimé, ici ou là, en particulier sur Internet, les inquiétudes les plus graves" à l'égard de la possible victoire d'un des deux candidats à l'élection présidentielle : « Les institutions représentatives de la communauté juive (Consistoire, CRIF et Fonds social juif unifié) n’ont pas vocation à se livrer à cet exercice, aucune n’ayant la légitimité pour exprimer une position qui refléterait l’avis politique concerté des juifs de France ». Daphna Poznanski a été élue en juin 2012. Le 15 février 2013, son élection a été invalidée par le Conseil constitutionnel. Des élections législatives partielles ont donc lieu en mai 2013 dans cette 8e circonscription qui inclut l’Etat d’Israël. Parmi les candidats : Valérie Hoffenberg, qui a gardé sa conseillère en communication Caroll Azoulay, Meyer Habib, vice- président du CRIF et candidat UDI (Union des démocrates et indépendants), Jonathan-Simon Sellem, fondateur de JSS News et candidat du Parti libéral démocrate (PLD). Le 17 avril 2013, vers 8 h 17, lors du bulletin d'information de RCJ, Paule-Henriette Lévy, rédactrice en chef de cette radio Juive francilienne, a annoncé la réunion politique de Valérie Hoffenberg, ce jour-là en présence de Jean-François Copé, président de l'UMP, et de Claude Goasguen, député- maire du XVIe arr. de Paris. Ce n'est qu'après avoir promu cette réunion Page 26 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 27. politique que Paule-Henriette Lévy a évoqué un sondage sur l'antisémitisme de jeunes Varsoviens. On peut douter de la pertinence de sa hiérarchie des informations. Cette journaliste n'a pas annoncé les réunions d'autres candidats à cette élection. Le 25 avril 2013, l'article Quelques questions aux candidats de la 8e circonscription de Michael Blum publié sur son blog - Valérie Hoffenberg échappait curieusement au feu de ses critiques accablant d'autres candidats - a suscité une polémique sur Internet. Un des candidats, Jonathan Simon-Sellem, lui a vivement répondu. Dans son n° 1252 (25 avril 2013), Actu J a publié l'article de Caroll Azoulay titré "J.F. Copé et C. Goasguen en Israël", illustré par une photographie de ces politiciens entourant Valérie Hoffenberg, et publié sur un fond coloré pour bien le distinguer des autres articles. Dans son n° 1256 (30 mai 2013), ce journal a publié la longue interview par Caroll Azoualy de Claude Brightman, qui dirige le Collège académique de Netanya ayant remis, lors de la campagne électorale pour ces élections partielles, un "diplôme honoris causa" à cet ancien Président de la République. Claude Brightman a alors déclaré : "En octobre dernier, j'ai transmis cette invitation relayée par la vice-présidente des Amis français du campus francophone, Valérie Hoffenberg". Or, cet article "oublie" d'indiquer que Claude Brightman soutient la candidate Valérie Hoffenberg et est une des responsables de sa campagne électorale en 2013. La revue de la presse de la candidate Valérie Hoffenberg ne mentionne curieusement aucun de ces articles d'Actu J. Par contre, neuf des 22 articles de cette revue de presse proviennent du site Internet Lepetitjournal.com. Sur ces neuf articles, deux sont publiés par le site du Petitjournal/Tel Aviv dont la directrice est Caroll Azoulay et dont le contenu est géré par French Projection dirigée par cette dernière. Intitulé Meeting UMP - V. Hoffenberg : "Je veux que ce qui se passe ici soit mieux compris à Paris" (21 avril 2013), cet article est signé Justine Simonin qui ne figure pas dans la rubrique Contact du site. On peut relever d'étranges similitudes entre cet article et celui, signé par Caroll Azoulay et publié par Actu J (n° 1252, 25 avril 2013), sous le titre "J.F. Copé et C. Goasguen en Israël" : mêmes citations, extrait de phrases, même photographie, etc. Sur quel critère Actu J a-t-elle choisi la seule Caroll Azoulay, une de ses quatre correspondants en Israël, pour couvrir ces deux évènements liés à Valérie Hoffenberg ? N'y-a-t-il pas là un grave conflit d'intérêts pour cette journaliste et "conseillère en communication et en presse" de cette candidate ? Actu J en était-elle informGée ? En tout cas, les lecteurs ne l'ont pas été, et ont Page 27 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 28. trouvé des informations cruciales ailleurs, dans des sites Internet - JSS News, Dreuz.info, etc. - ou blogs tel que le mien. Ne serait-il pas temps qu'Actu J informe ses lecteurs sur la double/triple fonction de Caroll Azoulay et veille avec plus de rigueur au respect de la déontologie journalistique, gage de crédibilité ? Devant ce cumul problématique de casquettes professionnelles par Caroll Azoulay, on peine à distinguer qui a payé ces articles : Actu J ou/et French Projection ou/et Valérie Hoffenberg ? Les comptes de campagne de cette candidate UMP retracent-ils toutes les prestations de sa "conseillère en communication et en presse" Caroll Azoulay ? Hamodia, hebdomadaire distribué en France et en Israël, vise à "informer dans un esprit de rassemblement, de tolérance et d'ouverture sans jamais faire le moindre compromis sur le respect scrupuleux des mitzvot". Il a consacré deux articles visibles sur son site Internet au candidat Meyer Habib : « Aux valeurs communes de la France et d'Israël, je rajoute celles de la Torah » - citation extraite de l'interview de ce candidat par Serge Golan - (8 mai 2013), puis Comment Meyer Habib a réussi à passer (29 mai 2013). Le 3 mars 2013, Michaël Blum, correspondant d'Actu J en Israël, a évoqué "la campagne d’Hamodia pour Meyer Habib". Mais comment qualifier la couverture par Actu J de cette campagne législative ? Dans son n°1258 (13 juin 2013), Actu J a publié l'article Meyer Habib élu député signé par Caroll Azoulay. Quel dommage que ces informations intéressantes sur la campagne électorale de ce candidat élu député UDI aient été portées à la connaissance des lecteurs de cet hebdomadaire... après son élection. Actu J va-t-elle couvrir les élections consistoriales du 24 novembre 2013 comme elle a couvert cette élection législative ? Sa directrice Lydia Benattar a déclaré : "Les prochaines élections au Consistoire vont créer beaucoup de remous dès la rentrée et nous essaierons d'être impartiaux comme à l'accoutumée..." (Actu J, n°1261, 4 juillet 2013) Curieusement, aucun média communautaire ne s'est interrogé sur le fait que Meyer Habib a mené sa campagne électorale sans mettre un terme à sa fonction au CRIF, et qu'élu député, il demeure membre du Comité directeur du CRIF. Lors de la campagne pour les élections municipales 2014, les radios communautaires ont ouvert leur antenne aux candidats de la gauche et de la droite républicaines. Un journal communautaire a publié la photo, prise rue des Rosiers dans un des quartiers historiques Juifs, de Gil Taieb parlant avec Anne Hidalgo, candidate socialiste à la Mairie de Paris, et de Christophe Girard, maire du IVe arrondissement de Paris et candidat socialiste à sa succession, dialoguant avec Karen Taieb, conseillère socialiste et n° 2 sur la liste menée par Christophe Girard. Nul média ne s'est interrogé : quand Gil Taieb arpente un quartier parisien longtemps associé aux Juifs avec Anne Hidalgo, le fait-il à titre privé ou/et comme vice-président du CRIF ou d'une Page 28 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 29. autre de ses fonctions dans le monde associatif Juif français ? Un leader communautaire français est-il astreint à un devoir de neutralité politique ? Karen Taieb, journaliste de RCJ, peut-elle soutenir Anne Hidalgo, qui s'est inclinée devant le mausolée du terroriste Arafat le 5 décembre 2013 et s'est tue devant l'incitation à la haine et au terrorisme de l'Autorité palestinienne ? Médias français Juifs et institutions communautaires Les élections à la direction d'instances Juives françaises - CRIF, Consistoires Israélites - rythment l'actualité communautaire et sont couvertes par ces médias, sans instance de contrôle pour vérifier l'égalité de traitement accordée aux candidats. Elles représentent une manne publicitaire précieuse. Fait rare : en 2004, l’élection à la présidence du CRIF a opposé Roger Cukierman, président sortant réélu, à Serge Hajdenberg, président de Radio J. Curieusement, aucun média communautaire n'a révélé lors de la campagne pour l'élection du Grand rabbin de France au printemps 2008 que l'un des deux candidats, le grand rabbin Gilles Bernheim n'avait pas l'agrégation de philosophie dont il se prévalait. On peut s'étonner que la rumeur qui circulait alors n'ait pas été relayée par des médias familiers des arcanes communautaires. En outre, bien que commandé par L'Arche, mon article évoquant le coût financier élevé de cette campagne et prônant une régulation n'a pas été publié par ce magazine. Candidat malheureux à la présidence du CRIF au printemps 2013 puis candidat élu lors de l'élection au Consistoire de Paris du 24 novembre 2013, Gil Taieb lit sa chronique dominicale sur RCJ, radio du FSJU dont il est le vice-président... Ce qui lui a conféré un avantage : lors de la campagne électorale au Consistoire de Paris, les radios communautaires ont diffusé pendant plusieurs semaines des spots de trois minutes au cours desquelles chaque candidat présente sa candidature. Cependant, lors de son journal de 18 h, Radio Shalom a interviewé Alexandre Elicha, PDG de The Kooples et candidat sur la liste Pour un Consistoire uni et fort avec Joël Mergui. Quant à Actualité juive, cet hebdomadaire a publié les interviews des têtes de listes, sans analyse des bilans et programmes. En juillet 2010, j'avais publié sur mon blog un article critique sur le rassemblement du 22 juin 2010, organisé par la communauté Juive française institutionnalisée sur le parvis des droits de l'homme (place du Trocadéro à Paris), en soutien à l'Etat d'Israël et en faveur de la libération du franco- israélien Guilad Shalit. J'avais souligné la faible mobilisation - quelques milliers de personnes, essentiellement Juives -, mauvais timing, etc. Mécontent par mes remarques, un leader communautaire avait alors allégué que je pratiquais la "désinformation". Ce qui était révélateur du refus des critiques par maints dirigeants communautaires, et de questionnements sur leurs actions et leur bilan. Le 13 février 2012, sur Radio Chalom, Bernard Page 29 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm
  • 30. Abouaf, directeur de la rédaction de Radio Chalom, a déclaré avoir eu l'initiative, avec Gil Taieb et Raphaël Haddad, de ce rassemblement du 22 juin 2010, que tous trois avaient suggéré au CRIF. Le 18 mars 2014, la veille du rassemblement sur le thème "La haine des Juifs, ç a s u f f i t ! " , " c o n t re l ' a n t i s ém i t i s me e t p o u r l a f r a t e r n i t é républicaine" organisé, sur le même lieu et en province (Toulouse, Bordeaux), par le CRIF et soutenu par les principales organisations communautaires, du B'nai B'rith France à JCall, Bernard Abouaf a estimé dans son compte Facebook que "cette manifestation n'a aucun sens" et qu'il n'y participera pas. Une déclaration publique rare dans le milieu médiatique communautaire, mais tardive. Combien de personnes à ce rassemblement ? "Plusieurs centaines" selon Actualité juive hebdo. Nul média n'a analysé ce déclin. Au printemps 2014, un scandale concernant le guet (acte de divorce juif religieux) a éclaté et a été dénommé un "guet-apens". Le 18 mars 2014, lors d’une réunion au siège du Consistoire israélite et en présence du couple séparé, de membres de la famille de l'ex-épouse, de Michel Gugenheim, grand rabbin de Paris et grand rabbin de France par interim, du rabbin Betslalel Levi, responsable du service des divorces au Consistoire, et des Rabbins Betsalel Levy, Salomon Malka et Haïm Perez, tous trois membres du Service des divorces au Consistoire, ainsi que de Yossef Itshak Pevzner, directeur des Institutions scolaires Sinaï (mouvement Loubavitch), un mari récalcitrant a obtenu contre la remise du guet à son ex-femme Anaëlle d’une part un chèque de banque de 90 000 € libellé à l’ordre des Institutions scolaires Sinaï, et d’autre part une attestation de l’ex-épouse reniant son témoignage dans la procédure civile de divorce. Ce scandale a éclaté non pas dans les médias communautaires, mais par les articles Agounot : le Consistoire français rétrograde ? de Sarah Lévy dans le Jérusalem Post du 1er avril 2014, puis Divorces : Lettre adressée aux rabbins en France et de France, sous- titré Dysfonctionnements ou dérives du service des Divorces du Consistoire ? de Liliane Vana, "spécialiste en droit hébraïque, talmudiste et philologue" publié sur JForum le 6 avril 2014, suivi de Divorces religieux, un scandale parmi d’autres au Consistoire ! d’Eliette Abécassis sur JForum (30 avril 2014). Leur diffusion sur les réseaux sociaux a suscité indignation et incrédulité. Cette affaire a été rendue publique par des radios communautaires - interviews de protagonistes sur Radio Shalom, Radio J et RCJ -, tardivement et en donnant la parole, d'abord et exclusivement, à la seule famille de l'ex- épouse. On a perçu aucune enquête préalable, mais en premier lieu des témoignages à charge contre le Consistoire et l'ex-mari qui a livré tardivement Page 30 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm