La France se singularise par une faible décentralisation des dépenses publiques. En revanche, les ressources des collectivités territoriales leur donnent une autonomie de gestion comparable à celle des autres pays européens.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/autonomie-collectivites-territoriales-une-comparaison-europeenne
La seconde aire urbaine française est souvent citée comme modèle dans sa gestion et dans son développement
économique. Lyon a en effet connu un véritable boom ces dix dernières années sous l’impulsion de Gérard
Collomb : aménagement des berges du Rhône, quartier Confluence… Les Lyonnais peuvent être satisfaits
d’habiter dans une ville dynamique. Pour autant ce développement est loin de se faire sans dommage pour le
contribuable. Entre le budget astronomique du Musée des Confluences, l’augmentation de la rémunération des
élus ou encore le statut des fonctionnaires territoriaux, plusieurs aspects peuvent venir entacher une copie
plutôt bonne.
La Fondation iFRAP dresse donc le bilan de la métropole lyonnaise. Si l’initiative prise par Gérard Collomb
participe des changements voulus par le gouvernement pour une meilleure organisation territoriale, elle pose
des questions sur la gouvernance, sur la redéfinition des rôles avec la région et avec les territoires limitrophes
à la métropole. Elle implique aussi une maîtrise claire des moyens de fonctionnement et notamment de la
question du personnel pour que cette nouvelle étape ne se transforme pas en hausse des dépenses pour le
contribuable. En cela l’expérience lyonnaise peut servir de guide de bonnes pratiques pour les futures
métropoles.
❚❚ Des impôts locaux inférieurs aux autres grandes villes de province…
mais en hausse de 5 % pour l’année 2015.
❚❚Des dépenses sociales en hausse et des doublons entre maisons du
Rhône et CCAS.
❚❚Une métropole qui tend à simplifier le mille-feuille territorial mais dont la
politique reste encore vague.
❚❚Un territoire économiquement attractif et dynamique.
PIB marchand et prélèvements obligatoires, le grand décalageFondation iFRAP
Dette publique à près de 100% du PIB, déficit public en faible amélioration (4% du PIB), dépenses publiques à plus de 57% du PIB, prélèvements obligatoires au plus haut (48% du PIB), croissance du PIB en berne, chômage à 11%. Bref, ça ne va pas dans la bonne direction. Malgré des aménagements comme le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), les prélèvements obligatoires continuent d’augmenter plus vite que la croissance. Alors, quelle est la bonne politique ?
La question du futur rôle des départements est doublement sous les feux de l’actualité : d’une part, avec les élections des conseils départementaux des 22 et 29 mars prochains ; d’autre part avec la loi NOTRe (nouvelle organisation territoriale de la République) en cours de discussion au Parlement. Cette loi sera la 3e étape de la réforme territoriale après la loi sur les métropoles, et celle sur la fusion des régions. Elle doit s’attaquer au sujet brûlant du partage des compétences entre les différents échelons territoriaux.
Si le gouvernement avait proposé initialement la suppression du département, la question n’a pas fait long feu. Les élus départementaux ont résisté et une nouvelle répartition des compétences semble se dessiner, résumée ainsi par le secrétaire d’État à la Réforme territoriale, André Vallini : "Aux régions, l'économie ; aux départements, la solidarité ; au bloc communal, les services publics de proximité."
En effet plus des deux tiers des dépenses de fonctionnement des départements sont des dépenses sociales. C’est la raison pour laquelle la Fondation iFRAP a, depuis son étude d’avril 2014, « Réorganiser la France », considéré que l’avenir des départements est dans la fusion avec le réseau des CAF pour devenir des agences de protection sociale.
La suppression de l’échelon départemental et une décision de moyen terme pas encore vraiment actée. En attendant, il est nécessaire de conditionner le versement des dotations au respect d’indicateurs financiers et sociaux de bonne gestion. En effet, en conservant la même organisation territoriale, on pourrait déjà économiser 3 milliards d’euros en s’alignant sur les meilleurs gestionnaires. Car on constate des différences parfois très importantes entre départements pour les dépenses totales, les charges de personnel, les effectifs ou encore l’absentéisme. La Fondation iFRAP passe au crible la gestion des départements.
Que faire de la dette ? Un audit de la dette publique de la FranceAuditoriaVLC
Cette étude a été réalisée par un groupe de travail du Collectif pour un Audit citoyen de la dette publique. Elle se veut une contribution au nécessaire débat public sur des questions cruciales : d’où vient la dette ? A-t-elle été contractée dans l’intérêt général, ou bien au bénéfice de minorités déjà privilégiées ? Qui détient ses titres ? Peut-on alléger son fardeau autrement qu’en appauvrissant les populations ? Les réponses apportées à ces questions détermineront notre avenir.
https://france.attac.org/nos-publications/notes-et-rapports-37/article/que-faire-de-la-dette-un-audit-de
Le 29 juillet prochain, les Français commenceront enfin à travailler pour eux-mêmes !
Les Français auront travaillé 209 jours en moyenne pour financer les dépenses de l’Etat, de la Sécurité sociale et des collectivités territoriales.
Ce n’est qu’à partir du 29 juillet 2013, Jour de libération des contribuables, qu’ils pourront profiter librement de leurs revenus.
Depuis 1999, Contribuables Associés calcule cette date à partir des dernières données économiques publiées par l’OCDE, qui montre le poids de la dépense publique totale par rapport au PIB.
Cette année, la dépense publique représente 57,1% de la richesse créée par les Français. Ce pourcentage équivaut à 209 jours de travail.
Depuis 1999 jamais le Jour de libération des contribuables n’est arrivé aussi tard dans l’année. En 14 ans, cette date symbolique est passée du 17 au 29 juillet.
Les contribuables français sont parmi les plus mal lotis dans l’OCDE, puisque la France est au 2e rang des Etats les plus dépensiers. Depuis 2009, seul le Danemark reste plus dépensier que la France, ses contribuables n’étant libérés que le 2 août. Même la Grèce fait mieux que la France.
Diminuant le pouvoir d’achat des Français, pesant sur la productivité des entreprises, la dépense publique contribue à détruire des milliers d’emplois. Contribuables Associés estime que le Jour de libération des contribuables devrait impérativement être avancé au mois de juin, ce qui passe obligatoirement par une réduction des dépenses publiques.
Baisser de 100 milliards les impôts et cotisationsFondation iFRAP
Cet écart trouve sa cause dans nos cotisations employeur qui sont bien supérieures à celles des Britanniques et des Allemands (11,6 points de PIB face à 4,1 et 6,6). À noter que les cotisations salariées sont plus faibles au Royaume-Uni mais plus lourdes en Allemagne car plus équilibrées entre employeur et employé. Ajouter à cela, le poids terrible des taxes sur la production (98 milliards d’euros en France, 19 en Allemagne, 36 au Royaume-Uni). Et, pour l’impôt sur les sociétés, les entreprises britanniques et allemandes paient 6 milliards d’euros de moins que les entreprises françaises.
Pour les ménages, l’addition de l’impôt sur le revenu aux taxes locales et à la CSG fait apparaÎtre que les premiers niveaux de revenus sont bien moins imposés en France qu’au Royaume-Uni et cela certainement car les revenus de la solidarité sont imposés outre-Manche comme les revenus du travail. Pour les ménages au niveau médian de revenus (entre 2 200 euros et 3 200 euros par mois), le taux d’impôt payé est à peu près comparable au Royaume-Uni. Pour les dernières tranches, le poids de l’impôt est comparable aux autres pays uniquement grâce à l’existence des niches fiscales tant décriées.
En matière de fiscalité du capital des ménages, le taux d’imposition est clairement exorbitant. Nous sommes le seul pays à conserver un impôt sur la fortune aussi lourd doublonnant avec les taxes foncières. Sur les revenus du capital, les Britanniques ont baissé la pression fiscale ces dernières années, tandis que la France l’a énormément augmentée, en imposant au barème de l’impôt sur le revenu les revenus du capital, situation unique en Europe. Les Allemands paient au final 58 milliards d’euros de moins que les Français sur le patrimoine (revenus et stocks).
Plutôt que d’un grand soir fiscal c’est d’une réforme pensée et réfléchie dont nous avons besoin, afin de reconstituer des marges de manoeuvre et de renforcer l’attractivité de notre économie, permettant de faire revenir nos fortunes, nos créateurs et nos talents. Nous formulons 10 propositions à 80 % sur les entreprises et à 20 % sur le capital, telle est la recette pas politiquement correcte qui nous permettra de créer à nouveau des entreprises et des emplois en France. Mais il sera indispensable de faire des économies pour 100 milliards d’euros car la pression fiscale est partout au maximum dans l’Hexagone.
234 milliards d’euros, c’est le coût des dépenses des collectivités locales et au sein de cet ensemble, les régions pèsent 12%. Alors que deux projets de loi sont en cours de discussion au Parlement pour redessiner notre carte territoriale et fusionner les régions, la Fondation iFRAP a voulu montrer qu’un volet supplémentaire d’économies est possible. Dans ce contexte exigeant, la réforme des régions doit imposer des engagements clairs aux exécutifs locaux sur le fonctionnement, les interventions et les investissements si l’on ne veut pas que cette réforme dérape et ne soit un coup d’épée dans l’eau. En mettant en place des garde-fous face au risque d’alignement par le haut des dépenses, en externalisant, voire en délaissant certaines interventions. Sans quoi les « contribuables électeurs » risquent bien de se dire « tout ça pour ça ? ».
La seconde aire urbaine française est souvent citée comme modèle dans sa gestion et dans son développement
économique. Lyon a en effet connu un véritable boom ces dix dernières années sous l’impulsion de Gérard
Collomb : aménagement des berges du Rhône, quartier Confluence… Les Lyonnais peuvent être satisfaits
d’habiter dans une ville dynamique. Pour autant ce développement est loin de se faire sans dommage pour le
contribuable. Entre le budget astronomique du Musée des Confluences, l’augmentation de la rémunération des
élus ou encore le statut des fonctionnaires territoriaux, plusieurs aspects peuvent venir entacher une copie
plutôt bonne.
La Fondation iFRAP dresse donc le bilan de la métropole lyonnaise. Si l’initiative prise par Gérard Collomb
participe des changements voulus par le gouvernement pour une meilleure organisation territoriale, elle pose
des questions sur la gouvernance, sur la redéfinition des rôles avec la région et avec les territoires limitrophes
à la métropole. Elle implique aussi une maîtrise claire des moyens de fonctionnement et notamment de la
question du personnel pour que cette nouvelle étape ne se transforme pas en hausse des dépenses pour le
contribuable. En cela l’expérience lyonnaise peut servir de guide de bonnes pratiques pour les futures
métropoles.
❚❚ Des impôts locaux inférieurs aux autres grandes villes de province…
mais en hausse de 5 % pour l’année 2015.
❚❚Des dépenses sociales en hausse et des doublons entre maisons du
Rhône et CCAS.
❚❚Une métropole qui tend à simplifier le mille-feuille territorial mais dont la
politique reste encore vague.
❚❚Un territoire économiquement attractif et dynamique.
PIB marchand et prélèvements obligatoires, le grand décalageFondation iFRAP
Dette publique à près de 100% du PIB, déficit public en faible amélioration (4% du PIB), dépenses publiques à plus de 57% du PIB, prélèvements obligatoires au plus haut (48% du PIB), croissance du PIB en berne, chômage à 11%. Bref, ça ne va pas dans la bonne direction. Malgré des aménagements comme le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), les prélèvements obligatoires continuent d’augmenter plus vite que la croissance. Alors, quelle est la bonne politique ?
La question du futur rôle des départements est doublement sous les feux de l’actualité : d’une part, avec les élections des conseils départementaux des 22 et 29 mars prochains ; d’autre part avec la loi NOTRe (nouvelle organisation territoriale de la République) en cours de discussion au Parlement. Cette loi sera la 3e étape de la réforme territoriale après la loi sur les métropoles, et celle sur la fusion des régions. Elle doit s’attaquer au sujet brûlant du partage des compétences entre les différents échelons territoriaux.
Si le gouvernement avait proposé initialement la suppression du département, la question n’a pas fait long feu. Les élus départementaux ont résisté et une nouvelle répartition des compétences semble se dessiner, résumée ainsi par le secrétaire d’État à la Réforme territoriale, André Vallini : "Aux régions, l'économie ; aux départements, la solidarité ; au bloc communal, les services publics de proximité."
En effet plus des deux tiers des dépenses de fonctionnement des départements sont des dépenses sociales. C’est la raison pour laquelle la Fondation iFRAP a, depuis son étude d’avril 2014, « Réorganiser la France », considéré que l’avenir des départements est dans la fusion avec le réseau des CAF pour devenir des agences de protection sociale.
La suppression de l’échelon départemental et une décision de moyen terme pas encore vraiment actée. En attendant, il est nécessaire de conditionner le versement des dotations au respect d’indicateurs financiers et sociaux de bonne gestion. En effet, en conservant la même organisation territoriale, on pourrait déjà économiser 3 milliards d’euros en s’alignant sur les meilleurs gestionnaires. Car on constate des différences parfois très importantes entre départements pour les dépenses totales, les charges de personnel, les effectifs ou encore l’absentéisme. La Fondation iFRAP passe au crible la gestion des départements.
Que faire de la dette ? Un audit de la dette publique de la FranceAuditoriaVLC
Cette étude a été réalisée par un groupe de travail du Collectif pour un Audit citoyen de la dette publique. Elle se veut une contribution au nécessaire débat public sur des questions cruciales : d’où vient la dette ? A-t-elle été contractée dans l’intérêt général, ou bien au bénéfice de minorités déjà privilégiées ? Qui détient ses titres ? Peut-on alléger son fardeau autrement qu’en appauvrissant les populations ? Les réponses apportées à ces questions détermineront notre avenir.
https://france.attac.org/nos-publications/notes-et-rapports-37/article/que-faire-de-la-dette-un-audit-de
Le 29 juillet prochain, les Français commenceront enfin à travailler pour eux-mêmes !
Les Français auront travaillé 209 jours en moyenne pour financer les dépenses de l’Etat, de la Sécurité sociale et des collectivités territoriales.
Ce n’est qu’à partir du 29 juillet 2013, Jour de libération des contribuables, qu’ils pourront profiter librement de leurs revenus.
Depuis 1999, Contribuables Associés calcule cette date à partir des dernières données économiques publiées par l’OCDE, qui montre le poids de la dépense publique totale par rapport au PIB.
Cette année, la dépense publique représente 57,1% de la richesse créée par les Français. Ce pourcentage équivaut à 209 jours de travail.
Depuis 1999 jamais le Jour de libération des contribuables n’est arrivé aussi tard dans l’année. En 14 ans, cette date symbolique est passée du 17 au 29 juillet.
Les contribuables français sont parmi les plus mal lotis dans l’OCDE, puisque la France est au 2e rang des Etats les plus dépensiers. Depuis 2009, seul le Danemark reste plus dépensier que la France, ses contribuables n’étant libérés que le 2 août. Même la Grèce fait mieux que la France.
Diminuant le pouvoir d’achat des Français, pesant sur la productivité des entreprises, la dépense publique contribue à détruire des milliers d’emplois. Contribuables Associés estime que le Jour de libération des contribuables devrait impérativement être avancé au mois de juin, ce qui passe obligatoirement par une réduction des dépenses publiques.
Baisser de 100 milliards les impôts et cotisationsFondation iFRAP
Cet écart trouve sa cause dans nos cotisations employeur qui sont bien supérieures à celles des Britanniques et des Allemands (11,6 points de PIB face à 4,1 et 6,6). À noter que les cotisations salariées sont plus faibles au Royaume-Uni mais plus lourdes en Allemagne car plus équilibrées entre employeur et employé. Ajouter à cela, le poids terrible des taxes sur la production (98 milliards d’euros en France, 19 en Allemagne, 36 au Royaume-Uni). Et, pour l’impôt sur les sociétés, les entreprises britanniques et allemandes paient 6 milliards d’euros de moins que les entreprises françaises.
Pour les ménages, l’addition de l’impôt sur le revenu aux taxes locales et à la CSG fait apparaÎtre que les premiers niveaux de revenus sont bien moins imposés en France qu’au Royaume-Uni et cela certainement car les revenus de la solidarité sont imposés outre-Manche comme les revenus du travail. Pour les ménages au niveau médian de revenus (entre 2 200 euros et 3 200 euros par mois), le taux d’impôt payé est à peu près comparable au Royaume-Uni. Pour les dernières tranches, le poids de l’impôt est comparable aux autres pays uniquement grâce à l’existence des niches fiscales tant décriées.
En matière de fiscalité du capital des ménages, le taux d’imposition est clairement exorbitant. Nous sommes le seul pays à conserver un impôt sur la fortune aussi lourd doublonnant avec les taxes foncières. Sur les revenus du capital, les Britanniques ont baissé la pression fiscale ces dernières années, tandis que la France l’a énormément augmentée, en imposant au barème de l’impôt sur le revenu les revenus du capital, situation unique en Europe. Les Allemands paient au final 58 milliards d’euros de moins que les Français sur le patrimoine (revenus et stocks).
Plutôt que d’un grand soir fiscal c’est d’une réforme pensée et réfléchie dont nous avons besoin, afin de reconstituer des marges de manoeuvre et de renforcer l’attractivité de notre économie, permettant de faire revenir nos fortunes, nos créateurs et nos talents. Nous formulons 10 propositions à 80 % sur les entreprises et à 20 % sur le capital, telle est la recette pas politiquement correcte qui nous permettra de créer à nouveau des entreprises et des emplois en France. Mais il sera indispensable de faire des économies pour 100 milliards d’euros car la pression fiscale est partout au maximum dans l’Hexagone.
234 milliards d’euros, c’est le coût des dépenses des collectivités locales et au sein de cet ensemble, les régions pèsent 12%. Alors que deux projets de loi sont en cours de discussion au Parlement pour redessiner notre carte territoriale et fusionner les régions, la Fondation iFRAP a voulu montrer qu’un volet supplémentaire d’économies est possible. Dans ce contexte exigeant, la réforme des régions doit imposer des engagements clairs aux exécutifs locaux sur le fonctionnement, les interventions et les investissements si l’on ne veut pas que cette réforme dérape et ne soit un coup d’épée dans l’eau. En mettant en place des garde-fous face au risque d’alignement par le haut des dépenses, en externalisant, voire en délaissant certaines interventions. Sans quoi les « contribuables électeurs » risquent bien de se dire « tout ça pour ça ? ».
Alors que tout le monde s’interroge sur
les surcoûts inévitables liés aux fusions et
à la nouvelle répartition des compétences,
la Fondation iFRAP montre qu’il n’y a
pas de fatalité et que de réelles marges de
manoeuvre existent. Grâce à cette étude, on
constate qu’il est possible d’économiser :
▪ 2,99 milliards d’euros sur les dépenses de
fonctionnement ;
▪ 4,08 milliards d’euros sur les dépenses
d’investissement ;
▪ 2 237 ETP sur 80 000 agents en réduisant le
niveau de l’absentéisme (voir page 24).
Protection sociale : Faire baisser les 42 milliards de coûts de gestion Fondation iFRAP
En France, les dépenses de protection sociale atteignent 746,6 milliards d’euros en 2015. Au titre des seuls coûts de gestion la France
se situe à 4,31 % des dépenses de prestations selon Eurostat là où l’Union européenne est à 3 % et la zone euro à 15 pays à 3,51 %, soit
de 5 à 9 milliards d’euros de coûts supplémentaires par rapport à nos partenaires européens. Et encore, ces dépenses ne tiennent pas
compte des frais financiers, ni des frais de gestion liés au versement des prestations sociales financées par l’État et les collectivités
locales, frais conventionnellement estimés à… 0. Les coûts de gestion réels restent donc largement sous-évalués.
La Fondation iFRAP est parvenue à l’évaluation suivante : les coûts de gestion réels de la protection sociale représentent au
moins 42 milliards d’euros. Un montant substantiel qui laisse envisager d’importantes pistes d’économies, insuffisamment
exploitées, alors qu’elles sont souvent relayées dans des rapports parlementaires, rapports d’inspection ou de la Cour des
comptes. Par exemple, notre enquête sur l’absentéisme dans les CPAM montre un nombre de jours d’absences très élevé, en
moyenne de 36,8 jours par agent.
Ces chantiers, auxquels aucun gouvernement n’a pour l’heure osé s’attaquer, ont déjà été lancés chez nos voisins anglais,
allemands ou néerlandais, lesquels ont su réformer leur système de protection sociale afin d’en améliorer l’efficience. Aujourd’hui,
la maîtrise des frais de gestion est indissociable d’une réforme en profondeur de notre modèle social.
Emmanuel Macron avait durant sa campagne déclaré vouloir créer un versement social unique et automatique en matière d’aides
sociales pour lutter contre le non-recours. Il s’est aussi déclaré pour un régime universel de retraites pour en finir avec la
complexité du système. La Fondation iFRAP estime qu’il est possible à l’horizon du quinquennat d’envisager au moins 5 milliards
d’euros d’économies annuelles sur la gestion de notre système social.
Les coûts de gestion de la protection sociale représentent 42 milliards d’euros dont 6,9 milliards de frais financiers et au moins
4,1 milliards pour les frais liés aux prestations de l’État et des collectivités locales.
Il est possible d’économiser de 5 à 9,5 milliards d’euros sur les coûts de gestion à l'horizon 2025 une fois que toutes les
réformes d'ampleur de la protection sociale auront été menées, dont :
❙ 2 à 3 milliards d’euros sur les retraites ;
❙ 2,5 milliards d'euros sur les prestations de solidarité logement-pauvreté-famille et 5 milliards à terme avec une réforme
complète de l'allocation sociale unique (ASU) ;
❙ santé : 0 à 1 milliard d'euros ;
❙ emploi : 0,5 milliard d'euros.
Quels principes pour une fiscalité simplifiée ? France Stratégie
Par-delà leur niveau élevé, cohérent avec celui de la dépense publique, les prélèvements obligatoires français se singularisent par le fait qu’ils reposent plus lourdement qu’ailleurs sur le travail et l’appareil productif.
Le 29 novembre 2011, Valérie Pécresse, la ministre du Budget, a appelé de ses vœux une RGPP locale :
« Je veux le dire devant vous ce matin : cette réflexion [N.D.L.R. : la RGPP], elle devra aussi concerner
les collectivités locales (…), la réforme du service public ne peut pas s'arrêter aux portes des administrations
locales, qui représentent 230 milliards de dépenses. » La ministre a conclu en annonçant une prochaine
discussion avec les collectivités pour commencer une révision générale des politiques publiques locales.
Cette nécessité a par ailleurs été parfaitement relevée par l'OCDE qui, dans son dernier rapport consacré
à la France, ébauche ce que pourraient être les moyens d'une RGPL : « L'État devrait mettre en place
une partie incitative dans les transferts aux collectivités territoriales pour atteindre des objectifs précis
en termes d'efficacité et assurer un meilleur contrôle de leurs dépenses. »
La croissance est annoncée pour la France par la Commission européenne à 1,4 % en 2016, ce qui ne suffira pas à relancer la création d'emplois marchands. Et la croissance spontanée des recettes publiques et donc le redressement des comptes sont intimement liés à la croissance et à la création d'emplois. 2016 s'annonce pour nous plutôt autour de 3,8 % de déficit public et 2017 devrait tutoyer les 3,5 %. Bien loin des engagements du gouvernement, qui annonçait un déficit public autour de 1 % en 2017 dans la loi de programmation 2012-2017. Autre motif d'inquiétude: nous allons droit vers les 100 % de dette publique, avec déjà plus de 97 %. La seule manière de redresser les comptes est de baisser les dépenses publiques, mais aucun gouvernement n'a réussi à concrétiser cet objectif. Les dépenses publiques seront passées sur la durée du quinquennat de 1 150 milliards d'euros par an à plus de 1 280 milliards. Tout cela avec une inflation négligeable et une croissance atone. Autant dire que rien n'a été fait pour réellement freiner la dérive. On reste dans l'affichage.
Finances publiques : Le plan AAA pour sauver la FranceFondation iFRAP
Car ce n'est malheureusement pas le gel des dépenses de l'État et des dotations aux collectivités annoncé qui résoudra l'équation. Sur le long terme, il faudra aller beaucoup plus loin en s'inspirant de l'exemple britannique pour plafonner les aides sociales, de l'exemple allemand pour réduire le nombre d'agents publics, de l'exemple italien pour fusionner les communes et réduire le nombre d'élus, de l'exemple britannique encore pour baisser les salaires des hauts fonctionnaires. En clair : un vrai plan de rigueur.
Tout le monde est d'accord sur le constat mais personne ne va plus loin. Où couper, que faire ? Ces questions semblent sans réponse. Ce dossier vise à montrer que, sur le court terme, on peut mettre au point un vrai plan d'économies pour garder notre AAA sans pour autant casser la croissance. Cela demande de jouer en partie sur les dépenses sociales (prestations sociales, assurance-maladie, retraites), les dépenses des collectivités locales, celles de l'État, mais aussi de vendre des participations de l'État dans les entreprises. En faisant cela sur les trois volets (État, collectivités et Sécurité sociale), on peut aisément économiser 8,8 milliards d'euros par an sur les dépenses et obtenir 1,8 milliard de recettes fiscales nouvelles. Et la France peut aussi réaliser 20 milliards d'euros deux ans de suite grâce à la cession de ses participations. C'est ce que nous détaillons dans ce dossier. Voilà pour le court terme. Pour le long terme, il faut, pour que notre pays renoue avec la croissance, relancer la création d'entreprises et d'emplois, remettre l'entreprise au cœur de notre système et consolider le contrôle de l'efficience de nos dépenses publiques par la Cour des comptes et le Parlement, pour qu'enfin nos parlementaires puissent faire de vraies propositions d'économies.
Réformer le syndicalisme : mandats, financement, représentativité Fondation iFRAP
Dans quelle mesure la paix qui a présidé dans les négociations ayant abouti à la réforme n’a-t-elle pas eu pour contrepartie l’assurance donnée aux syndicats qu’on ne changerait rien au syndicalisme ? Quoi qu’il en soit, il y a à regretter que la réforme ambitieuse du droit du travail ne se soit pas accompagnée de son indispensable complément. Raison de plus pour s’atteler à la tâche.
Les propositions de la Fondation iFRAP
Mesures concernant le fonctionnement du syndicalisme dans les entreprises :
❙ En complément des réformes bienvenues des ordonnances en faveur des TPE et PME, augmenter les seuils d’application, augmenter les matières où les dérogations aux accords de branches sont autorisées, permettre les consultations par les employeurs jusqu’à 50 salariés, supprimer la différenciation entre DP mandatés et DP non mandatés.
Supprimer le monopole de présentation au premier tour des élections professionnelles.
Diminuer les heures légales et supprimer les heures extra-légales de délégation dans les secteurs public et privé.
Limiter à un seul renouvellement de 4 ans les mandats des représentants du personnel et supprimer la règle de l’insaisissabilité des biens des syndicats.
Interdire pour une seule personne le cumul d'heures de délégation supérieur à 50 % du temps de travail.
Objectif : diminuer d'un tiers le nombre de mandats de représentants des salariés.
Mesures concernant le financement des syndicats :
Assurer une véritable transparence financière à tous les niveaux syndicaux.
Supprimer les financements extra-légaux, les « caisses noires », les financements restants provenant du paritarisme, et le financement de l’AGFPN.
Tout mettre en oeuvre pour assurer un financement par les cotisations des adhérents qui doit remplacer l’audience électorale comme critère d’attribution des ressources.
Instaurer sous certaines conditions le « chèque syndical ».
Cet aggiornamento de la politique budgétaire gouvernementale implique, non pas comme l’a évoqué le président de la République le 16 novembre dernier devant le Congrès réuni à Versailles de faire primer « le pacte de sécurité sur le pacte de stabilité », mais de permettre de renforcer la stabilité budgétaire de la France, en respectant nos engagements européens et de nous redonner des capacités d’actions.
Or, 2016 est une année charnière sur le plan budgétaire puisque ce devrait être la dernière année à présenter un déficit public supérieur à 3 % avant de se redresser en 2017 à 2,7 % de déficit. C’est aussi l’année où les efforts d’économies devraient être les plus massifs à cause des effets de l’inflation basse en2015 qui en a reporté la charge sur 2016, notamment en matière de dépenses de Sécurité sociale. Or, il apparaît que :
Toutes administrations confondues, les économies non documentées oscillent entre 3,5 et 4,3 milliards d’euros pour 2016 (hors gages éventuels de 815 millions d’euros pour les mesures de sécurité du 13 novembre 2015) ;
La hausse des effectifs de l’État et de la masse salariale, désormais acquise, rend difficile la stabilisation du solde de l’État qui concentre tous les déficits ;
Les collectivités territoriales pour maîtriser leurs dépenses devraient geler l’évolution de leur masse salariale (ce qui n’est pas crédible) ;
Sur la Sécurité sociale, les économies liées à l’Ondam sont comparables à celles de 2015, alors même qu’il faudrait renforcer l’effort ;
La Fondation iFRAP estime un risque de dérapage sur les dépenses publiques de 7,6 milliards d’euros ;
Par ailleurs, nous estimons qu’il existe un risque de moindres recettes dû à des hypothèses macroéconomiques optimistes de 5,75 milliards d’euros.
Etat actionnaire : 33 milliards d'euros de privatisations Fondation iFRAP
L’État actionnaire, c’est 1 750 participations directes, pour une valeur comptable de 98,9 milliards d’euros et 538,6 milliards de chiffre d’affaires en 2015. Au sein de l’OCDE, la France est de loin le pays dans lequel les entreprises publiques emploient le plus (800 000 personnes soit 3,3 % des emplois salariés contre 2,5 % en moyenne pour l’OCDE).
Bilan 2007-2017 : Fiscalité, dette, dépenses publiques, chômageFondation iFRAP
Au moment crucial de la préparation de la mandature 2017-2022, il est temps pour les candidats de réfléchir aux réformes qu’ils souhaitent mettre en oeuvre au cours du prochain quinquennat pour redresser notre économie et restaurer notre indépendance financière. Nous avons pris le parti de regarder cette décennie passée à l’aune des indicateurs suivants : dépenses publiques et emploi public, prélèvements obligatoires, dette et déficit, chômage et emplois aidés, emploi marchand et création d’entreprises, simplification. Des thèmes sur lesquels, les présidents avaient pris des engagements sur les deux derniers quinquennats.
Avec un décryptage des mesures engagées et de l’évolution de ces indicateurs dans d’autres pays d’Europe, nous voulons montrer que diminuer la part des dépenses publiques dans la richesse nationale, réduire le déficit et la dette par rapport au PIB, baisser les impôts et le taux de prélèvements obligatoires pour relancer la création d’emplois marchands et renouer avec une croissance au-dessus de 2 % par an, tout cela est possible et nécessite une stratégie. Si le prochain gouvernement veut voir le fruit de son travail se réaliser sur le quinquennat, il devra mettre en oeuvre les réformes nécessaires, et ce, dès les premiers jours de son mandat.
Si vous êtes propriétaire de votre bien immobilier, vous avez sûrement dû vous acquitter de la taxe foncière en octobre. Depuis quelque années, cette taxe foncière est en nette augmentation. Quel impact cette évolution des prix peut-elle avoir ?
Note de synthèse - Comment la France se compare-t-elle en matière d’emploi pu...France Stratégie
France Stratégie met à jour le tableau de bord d’emploi public publié en 2017, et compare les niveaux d’administration de 19 pays développés [1]. Si la France se distingue par le niveau record des prestations sociales (y compris retraites), elle ne ressort qu’en 7ème position en matière de dépenses de fonctionnement (en part de PIB). Ces dépenses correspondent plus qu’ailleurs à de la rémunération d’agents publics, la France ayant moins recours à l’externalisation que d’autres pays.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/tableau-de-bord-de-lemploi-public-0
Alors que tout le monde s’interroge sur
les surcoûts inévitables liés aux fusions et
à la nouvelle répartition des compétences,
la Fondation iFRAP montre qu’il n’y a
pas de fatalité et que de réelles marges de
manoeuvre existent. Grâce à cette étude, on
constate qu’il est possible d’économiser :
▪ 2,99 milliards d’euros sur les dépenses de
fonctionnement ;
▪ 4,08 milliards d’euros sur les dépenses
d’investissement ;
▪ 2 237 ETP sur 80 000 agents en réduisant le
niveau de l’absentéisme (voir page 24).
Protection sociale : Faire baisser les 42 milliards de coûts de gestion Fondation iFRAP
En France, les dépenses de protection sociale atteignent 746,6 milliards d’euros en 2015. Au titre des seuls coûts de gestion la France
se situe à 4,31 % des dépenses de prestations selon Eurostat là où l’Union européenne est à 3 % et la zone euro à 15 pays à 3,51 %, soit
de 5 à 9 milliards d’euros de coûts supplémentaires par rapport à nos partenaires européens. Et encore, ces dépenses ne tiennent pas
compte des frais financiers, ni des frais de gestion liés au versement des prestations sociales financées par l’État et les collectivités
locales, frais conventionnellement estimés à… 0. Les coûts de gestion réels restent donc largement sous-évalués.
La Fondation iFRAP est parvenue à l’évaluation suivante : les coûts de gestion réels de la protection sociale représentent au
moins 42 milliards d’euros. Un montant substantiel qui laisse envisager d’importantes pistes d’économies, insuffisamment
exploitées, alors qu’elles sont souvent relayées dans des rapports parlementaires, rapports d’inspection ou de la Cour des
comptes. Par exemple, notre enquête sur l’absentéisme dans les CPAM montre un nombre de jours d’absences très élevé, en
moyenne de 36,8 jours par agent.
Ces chantiers, auxquels aucun gouvernement n’a pour l’heure osé s’attaquer, ont déjà été lancés chez nos voisins anglais,
allemands ou néerlandais, lesquels ont su réformer leur système de protection sociale afin d’en améliorer l’efficience. Aujourd’hui,
la maîtrise des frais de gestion est indissociable d’une réforme en profondeur de notre modèle social.
Emmanuel Macron avait durant sa campagne déclaré vouloir créer un versement social unique et automatique en matière d’aides
sociales pour lutter contre le non-recours. Il s’est aussi déclaré pour un régime universel de retraites pour en finir avec la
complexité du système. La Fondation iFRAP estime qu’il est possible à l’horizon du quinquennat d’envisager au moins 5 milliards
d’euros d’économies annuelles sur la gestion de notre système social.
Les coûts de gestion de la protection sociale représentent 42 milliards d’euros dont 6,9 milliards de frais financiers et au moins
4,1 milliards pour les frais liés aux prestations de l’État et des collectivités locales.
Il est possible d’économiser de 5 à 9,5 milliards d’euros sur les coûts de gestion à l'horizon 2025 une fois que toutes les
réformes d'ampleur de la protection sociale auront été menées, dont :
❙ 2 à 3 milliards d’euros sur les retraites ;
❙ 2,5 milliards d'euros sur les prestations de solidarité logement-pauvreté-famille et 5 milliards à terme avec une réforme
complète de l'allocation sociale unique (ASU) ;
❙ santé : 0 à 1 milliard d'euros ;
❙ emploi : 0,5 milliard d'euros.
Quels principes pour une fiscalité simplifiée ? France Stratégie
Par-delà leur niveau élevé, cohérent avec celui de la dépense publique, les prélèvements obligatoires français se singularisent par le fait qu’ils reposent plus lourdement qu’ailleurs sur le travail et l’appareil productif.
Le 29 novembre 2011, Valérie Pécresse, la ministre du Budget, a appelé de ses vœux une RGPP locale :
« Je veux le dire devant vous ce matin : cette réflexion [N.D.L.R. : la RGPP], elle devra aussi concerner
les collectivités locales (…), la réforme du service public ne peut pas s'arrêter aux portes des administrations
locales, qui représentent 230 milliards de dépenses. » La ministre a conclu en annonçant une prochaine
discussion avec les collectivités pour commencer une révision générale des politiques publiques locales.
Cette nécessité a par ailleurs été parfaitement relevée par l'OCDE qui, dans son dernier rapport consacré
à la France, ébauche ce que pourraient être les moyens d'une RGPL : « L'État devrait mettre en place
une partie incitative dans les transferts aux collectivités territoriales pour atteindre des objectifs précis
en termes d'efficacité et assurer un meilleur contrôle de leurs dépenses. »
La croissance est annoncée pour la France par la Commission européenne à 1,4 % en 2016, ce qui ne suffira pas à relancer la création d'emplois marchands. Et la croissance spontanée des recettes publiques et donc le redressement des comptes sont intimement liés à la croissance et à la création d'emplois. 2016 s'annonce pour nous plutôt autour de 3,8 % de déficit public et 2017 devrait tutoyer les 3,5 %. Bien loin des engagements du gouvernement, qui annonçait un déficit public autour de 1 % en 2017 dans la loi de programmation 2012-2017. Autre motif d'inquiétude: nous allons droit vers les 100 % de dette publique, avec déjà plus de 97 %. La seule manière de redresser les comptes est de baisser les dépenses publiques, mais aucun gouvernement n'a réussi à concrétiser cet objectif. Les dépenses publiques seront passées sur la durée du quinquennat de 1 150 milliards d'euros par an à plus de 1 280 milliards. Tout cela avec une inflation négligeable et une croissance atone. Autant dire que rien n'a été fait pour réellement freiner la dérive. On reste dans l'affichage.
Finances publiques : Le plan AAA pour sauver la FranceFondation iFRAP
Car ce n'est malheureusement pas le gel des dépenses de l'État et des dotations aux collectivités annoncé qui résoudra l'équation. Sur le long terme, il faudra aller beaucoup plus loin en s'inspirant de l'exemple britannique pour plafonner les aides sociales, de l'exemple allemand pour réduire le nombre d'agents publics, de l'exemple italien pour fusionner les communes et réduire le nombre d'élus, de l'exemple britannique encore pour baisser les salaires des hauts fonctionnaires. En clair : un vrai plan de rigueur.
Tout le monde est d'accord sur le constat mais personne ne va plus loin. Où couper, que faire ? Ces questions semblent sans réponse. Ce dossier vise à montrer que, sur le court terme, on peut mettre au point un vrai plan d'économies pour garder notre AAA sans pour autant casser la croissance. Cela demande de jouer en partie sur les dépenses sociales (prestations sociales, assurance-maladie, retraites), les dépenses des collectivités locales, celles de l'État, mais aussi de vendre des participations de l'État dans les entreprises. En faisant cela sur les trois volets (État, collectivités et Sécurité sociale), on peut aisément économiser 8,8 milliards d'euros par an sur les dépenses et obtenir 1,8 milliard de recettes fiscales nouvelles. Et la France peut aussi réaliser 20 milliards d'euros deux ans de suite grâce à la cession de ses participations. C'est ce que nous détaillons dans ce dossier. Voilà pour le court terme. Pour le long terme, il faut, pour que notre pays renoue avec la croissance, relancer la création d'entreprises et d'emplois, remettre l'entreprise au cœur de notre système et consolider le contrôle de l'efficience de nos dépenses publiques par la Cour des comptes et le Parlement, pour qu'enfin nos parlementaires puissent faire de vraies propositions d'économies.
Réformer le syndicalisme : mandats, financement, représentativité Fondation iFRAP
Dans quelle mesure la paix qui a présidé dans les négociations ayant abouti à la réforme n’a-t-elle pas eu pour contrepartie l’assurance donnée aux syndicats qu’on ne changerait rien au syndicalisme ? Quoi qu’il en soit, il y a à regretter que la réforme ambitieuse du droit du travail ne se soit pas accompagnée de son indispensable complément. Raison de plus pour s’atteler à la tâche.
Les propositions de la Fondation iFRAP
Mesures concernant le fonctionnement du syndicalisme dans les entreprises :
❙ En complément des réformes bienvenues des ordonnances en faveur des TPE et PME, augmenter les seuils d’application, augmenter les matières où les dérogations aux accords de branches sont autorisées, permettre les consultations par les employeurs jusqu’à 50 salariés, supprimer la différenciation entre DP mandatés et DP non mandatés.
Supprimer le monopole de présentation au premier tour des élections professionnelles.
Diminuer les heures légales et supprimer les heures extra-légales de délégation dans les secteurs public et privé.
Limiter à un seul renouvellement de 4 ans les mandats des représentants du personnel et supprimer la règle de l’insaisissabilité des biens des syndicats.
Interdire pour une seule personne le cumul d'heures de délégation supérieur à 50 % du temps de travail.
Objectif : diminuer d'un tiers le nombre de mandats de représentants des salariés.
Mesures concernant le financement des syndicats :
Assurer une véritable transparence financière à tous les niveaux syndicaux.
Supprimer les financements extra-légaux, les « caisses noires », les financements restants provenant du paritarisme, et le financement de l’AGFPN.
Tout mettre en oeuvre pour assurer un financement par les cotisations des adhérents qui doit remplacer l’audience électorale comme critère d’attribution des ressources.
Instaurer sous certaines conditions le « chèque syndical ».
Cet aggiornamento de la politique budgétaire gouvernementale implique, non pas comme l’a évoqué le président de la République le 16 novembre dernier devant le Congrès réuni à Versailles de faire primer « le pacte de sécurité sur le pacte de stabilité », mais de permettre de renforcer la stabilité budgétaire de la France, en respectant nos engagements européens et de nous redonner des capacités d’actions.
Or, 2016 est une année charnière sur le plan budgétaire puisque ce devrait être la dernière année à présenter un déficit public supérieur à 3 % avant de se redresser en 2017 à 2,7 % de déficit. C’est aussi l’année où les efforts d’économies devraient être les plus massifs à cause des effets de l’inflation basse en2015 qui en a reporté la charge sur 2016, notamment en matière de dépenses de Sécurité sociale. Or, il apparaît que :
Toutes administrations confondues, les économies non documentées oscillent entre 3,5 et 4,3 milliards d’euros pour 2016 (hors gages éventuels de 815 millions d’euros pour les mesures de sécurité du 13 novembre 2015) ;
La hausse des effectifs de l’État et de la masse salariale, désormais acquise, rend difficile la stabilisation du solde de l’État qui concentre tous les déficits ;
Les collectivités territoriales pour maîtriser leurs dépenses devraient geler l’évolution de leur masse salariale (ce qui n’est pas crédible) ;
Sur la Sécurité sociale, les économies liées à l’Ondam sont comparables à celles de 2015, alors même qu’il faudrait renforcer l’effort ;
La Fondation iFRAP estime un risque de dérapage sur les dépenses publiques de 7,6 milliards d’euros ;
Par ailleurs, nous estimons qu’il existe un risque de moindres recettes dû à des hypothèses macroéconomiques optimistes de 5,75 milliards d’euros.
Etat actionnaire : 33 milliards d'euros de privatisations Fondation iFRAP
L’État actionnaire, c’est 1 750 participations directes, pour une valeur comptable de 98,9 milliards d’euros et 538,6 milliards de chiffre d’affaires en 2015. Au sein de l’OCDE, la France est de loin le pays dans lequel les entreprises publiques emploient le plus (800 000 personnes soit 3,3 % des emplois salariés contre 2,5 % en moyenne pour l’OCDE).
Bilan 2007-2017 : Fiscalité, dette, dépenses publiques, chômageFondation iFRAP
Au moment crucial de la préparation de la mandature 2017-2022, il est temps pour les candidats de réfléchir aux réformes qu’ils souhaitent mettre en oeuvre au cours du prochain quinquennat pour redresser notre économie et restaurer notre indépendance financière. Nous avons pris le parti de regarder cette décennie passée à l’aune des indicateurs suivants : dépenses publiques et emploi public, prélèvements obligatoires, dette et déficit, chômage et emplois aidés, emploi marchand et création d’entreprises, simplification. Des thèmes sur lesquels, les présidents avaient pris des engagements sur les deux derniers quinquennats.
Avec un décryptage des mesures engagées et de l’évolution de ces indicateurs dans d’autres pays d’Europe, nous voulons montrer que diminuer la part des dépenses publiques dans la richesse nationale, réduire le déficit et la dette par rapport au PIB, baisser les impôts et le taux de prélèvements obligatoires pour relancer la création d’emplois marchands et renouer avec une croissance au-dessus de 2 % par an, tout cela est possible et nécessite une stratégie. Si le prochain gouvernement veut voir le fruit de son travail se réaliser sur le quinquennat, il devra mettre en oeuvre les réformes nécessaires, et ce, dès les premiers jours de son mandat.
Si vous êtes propriétaire de votre bien immobilier, vous avez sûrement dû vous acquitter de la taxe foncière en octobre. Depuis quelque années, cette taxe foncière est en nette augmentation. Quel impact cette évolution des prix peut-elle avoir ?
Note de synthèse - Comment la France se compare-t-elle en matière d’emploi pu...France Stratégie
France Stratégie met à jour le tableau de bord d’emploi public publié en 2017, et compare les niveaux d’administration de 19 pays développés [1]. Si la France se distingue par le niveau record des prestations sociales (y compris retraites), elle ne ressort qu’en 7ème position en matière de dépenses de fonctionnement (en part de PIB). Ces dépenses correspondent plus qu’ailleurs à de la rémunération d’agents publics, la France ayant moins recours à l’externalisation que d’autres pays.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/tableau-de-bord-de-lemploi-public-0
Baisser le poids des dépenses publiques : les leçons de l’expérience des pays...France Stratégie
Tous nos voisins européens ou presque ont connu un épisode d’ajustement structurel des dépenses publiques de 2 à 3 points de PIB sur cinq ans. La France peut-elle s’en inspirer et si oui, comment ?
En savoir plus :
http://strategie.gouv.fr/publications/baisser-poids-depenses-publiques-lecons-de-lexperience-pays-europeens
Note du Conseil d'Analyse Économique sur la baisse des dépenses publiquesSociété Tripalio
Note du mois de juillet 2017 proposant entre autres une baisse des dépenses de logement, une autre gouvernance de l'assurance maladie et une réforme de la formation professionnelle
Comment mesurer les économies sur les dépenses publiques ?France Stratégie
Cette note présente les difficultés posées par la mesure objective des économies de dépenses publiques. Elle présente sur cette base un chiffrage des économies nécessaires pour atteindre les objectifs que le pays s’est donné dans ce domaine.
En savoir plus :
https://www.strategie.gouv.fr/publications/mesurer-economies-depenses-publiques
Audit de la dette publique en France : 59% est illégitime !François Bigarnet
Cette étude a été réalisée par un groupe de travail du Collectif pour un Audit citoyen de la dette publique.
Elle se veut une contribution au nécessaire débat public sur des questions cruciales :
- d’où vient la dette ?
- A-t-elle été contractée dans l’intérêt général, ou bien au bénéfice de minorités déjà privilégiées ?
- Qui détient ses titres ?
- Peut-on alléger son fardeau autrement qu’en appauvrissant les populations ?
Les réponses apportées à ces questions détermineront notre avenir.
Ont participé à son élaboration :
Michel Husson (Conseil scientifique d’Attac, coordination), Pascal Franchet (CADTM), Robert Joumard (Attac), Evelyne Ngo (Solidaires Finances, Publiques), Henri Sterdyniak (Économistes Atterrés), Patrick Saurin (Sud BPCE).
I. La genèse de la dette publique
II. Les collectivités locales : entre transferts de charges, prêts toxiques et austérité
III. Le « trou » de la Sécurité sociale
IV. À qui la faute ? Éléments pour un audit de la dette de l’État
Conclusion : Que faire de la dette ?
Annexe : Arithmétique de la dette publique
Baisser structurellement le poids des dépenses publiques de 3 points de PIB est un objectif ambitieux. L’atteindre de façon réaliste tout en préservant certains postes prioritaires supposerait de consentir aussi des efforts sur les dépenses sociales.
En savoir plus :
https://www.strategie.gouv.fr/publications/reduire-poids-de-depense-publique
France Stratégie met à jour le tableau de bord d’emploi public publié en 2017, et compare les niveaux d’administration de 19 pays développés. Si la France se distingue par le niveau record des prestations sociales (y compris retraites), elle ne ressort qu’en 7ème position en matière de dépenses de fonctionnement (en part de PIB). Ces dépenses correspondent plus qu’ailleurs à de la rémunération d’agents publics, la France ayant moins recours à l’externalisation que d’autres pays.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/tableau-de-bord-de-lemploi-public-0
La répartition territoriale des emplois publics France Stratégie
Comment expliquer les écarts observés entre territoires en termes de services et d’emplois publics ? Et peut-on penser une répartition de ces emplois plus homogène ?
En savoir plus :
https://www.strategie.gouv.fr/publications/repartition-territoriale-emplois-publics
Le présent ouvrage permet au lecteur, qu’il soit étudiant, praticien des finances publiques ou simple citoyen intéressé par cet enjeu, d’acquérir une vue d’ensemble des conditions et contraintes du déficit public. Ce livre réunit tous les éléments permettant de comprendre les contraintes financières, les situations financières et les déficits de chacun des acteurs du déficit public (sphère État, sphère Sécurité Sociale, Sphère Administrations locales). Il propose une synthèse structurée de la masse de rapports parlementaires ou ministériels paru sur le sujet, agrémenté de tableaux et graphiques.
163 milliards de plus : analyse comparative de la dépense publique en France et en Allemagne
Institut Thomas More, Note de Benchmarking n°6, mai 2011.
Présente les taux de dépenses publiques des deux pays et compare leurs dépenses respectives à travers cinq exemples concrets : quatre secteurs d'intervention de l'État (santé, système éducatif primaire et secondaire, logement et vieillesse), et une approche transversale (fonction publique).
Source : Institut Thomas More
Similar to Note d'analyse - Autonomie des collectivités territoriales : une comparaison européenne (20)
Quelle place pour les compétences dans l’entreprise ?France Stratégie
Les approches fondées sur les compétences occupent une place centrale dans les discours propres au monde de l’entreprise, devenant un objet de dialogue social et un composant central de la gestion des ressources humaines. La compétence est aussi devenue une référence pour les politiques de formation et d’emploi. Pourtant, dans les faits, on constate que la gestion des compétences reste encore largement minoritaire en entreprise, où prédominent des logiques de postes et de qualification.
En savoir plus :
https://www.strategie.gouv.fr/publications/place-competences-lentreprise
Évaluation de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauv...France Stratégie
Emmanuel Macron a présenté le 13 septembre 2018 la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté. D’après l’estimation avancée de l’Insee, le taux de pauvreté monétaire en 2019 en France métropolitaine serait de 14,5%, soit 9,1 millions personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Si les chiffres pour 2020 ne sont pas encore connus, il apparait dès à présent que la crise sanitaire a et aura des conséquences économiques et sociales très importantes.
En savoir plus :
https://www.strategie.gouv.fr/publications/evaluation-de-strategie-nationale-de-prevention-de-lutte-contre-pauvrete-rapport-2021
Avis de la Plateforme RSE - Labels RSE. Propositions pour des labels RSE sect...France Stratégie
Parmi les outils permettant de structurer une démarche de RSE pertinente, la labellisation permet de garantir et valoriser, sous certaines conditions et de manière volontaire, un engagement en matière de RSE. On constate toutefois ces dernières années une multiplication de « labels RSE » qui n’ont pas tous la même robustesse. La Plateforme RSE a constitué un groupe de travail « Labels RSE » afin de pouvoir établir un diagnostic sur les labels RSE, et plus particulièrement les labels sectoriels. Elle formule ainsi 24 recommandations, adressées au gouvernement, aux entreprises, aux fédérations professionnelles et aux chercheurs.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/labels-rse-propositions-labels-rse-sectoriels-destines-aux-tpe-pme-eti
Le programme de France Stratégie pour 2021 a une ambition simple mais exigeante : que nos travaux contribuent utilement à l’action publique à un moment où celle-ci doit faire face à des difficultés sans précédent. La crise sanitaire, économique et sociale de 2020 a représenté un double défi pour France Stratégie : la prendre en compte dans ses travaux pour apporter aux décideurs publics et à l’opinion des éléments d’information à jour sur des sujets d’actualité, et ne pas relâcher l’effort sur les travaux de moyen et long terme.
En savoir plus
https://www.strategie.gouv.fr/actualites/programme-de-travail-2021
Note d'analyse - Quelle sécurité d’approvisionnement électrique en Europe à h...France Stratégie
Après qu'à l'automne le gestionnaire de réseau a mis en garde sur de potentielles difficultés d'approvisionnement en électricité en cas de grand froid cet hiver, la question d’éventuelles défaillances des systèmes électriques en Europe et en particulier en France a été remise dans le débat alors qu’elle avait quasiment disparu des préoccupations du grand public.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/securite-dapprovisionnement-electrique-europe-horizon-2030
Document de travail - Une nouvelle approche de l’inadéquation des compétencesFrance Stratégie
L’inadéquation de compétences – c’est-à-dire l’utilisation sous-optimale des compétences d’un individu dans l’activité qu’il exerce – peut constituer un facteur d’insatisfaction pour les travailleurs et un frein à la progression de la productivité.
En savoir plus :
https://www.strategie.gouv.fr/publications/une-nouvelle-approche-de-linadequation-competences
Note d'analyse - Polarisation du marché du travail : Y a-t-il davantage d’emp...France Stratégie
À en croire les comparaisons internationales, la France serait un des pays d’Europe où la polarisation de l’emploi est la plus marquée. On assisterait à l’affaissement des emplois moyennement qualifiés "typiquement les employés et ouvriers qualifiés" accompagnée de la montée symétrique aux extrémités des plus qualifiés et des moins qualifiés.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/polarisation-marche-travail-y-t-davantage-demplois-qualifies
Document de travail - Évolution tendancielle de la productivité du travail en...France Stratégie
Les économies avancées ont connu plusieurs phases de ralentissement des gains de productivité depuis les années 1970. Le taux de croissance de la productivité horaire du travail est ainsi passé de plus de 4 % pour les pays européens et 2,5 % pour les États-Unis, en 1971, à moins de 1 % en 2018 pour l’ensemble de ces pays.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/role-capital-humain-ralentissement-de-productivite-france
Note de syntèse - Le rôle du capital humain dans le ralentissement de la prod...France Stratégie
Les économies avancées ont connu plusieurs phases de ralentissement des gains de productivité depuis les années 1970. Le taux de croissance de la productivité horaire du travail est ainsi passé de plus de 4 % pour les pays européens et 2,5 % pour les États-Unis, en 1971, à moins de 1 % en 2018 pour l’ensemble de ces pays.
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https://strategie.gouv.fr/publications/role-capital-humain-ralentissement-de-productivite-france
Note de synthèse - Les politiques industrielles en France - Évolutions et com...France Stratégie
À l’heure où la crise sanitaire met en lumière nos difficultés d’approvisionnement, France Stratégie publie un diagnostic approfondi de la désindustrialisation en France. Ce rapport pointe notamment l’impact des prélèvements obligatoires pénalisants, les efforts faits depuis une dizaine d’années pour y remédier et améliorer l’environnement des entreprises industrielles, avec des focus sur sept secteurs où l’État joue un rôle majeur, et une approche comparative permettant de situer la France par rapport à ses voisins européens.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/politiques-industrielles-france-evolutions-comparaisons-internationales
Document de travail - Inégalités primaires, redistribution : une comparaison ...France Stratégie
Les inégalités de revenu disponible sont en France plus faibles que dans une majorité de pays européens. Cette performance s’explique par une redistribution plus élevée dans notre pays, mais aussi par de moindres inégalités avant prélèvements et transferts sociaux.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/inegalites-primaires-redistribution-france-se-situe-europe
Note d'analyse - Inégalités primaires, redistribution : comment la France se ...France Stratégie
Les inégalités de revenu disponible sont en France plus faibles que dans une majorité de pays européens. Cette performance s’explique par une redistribution plus élevée dans notre pays, mais aussi par de moindres inégalités avant prélèvements et transferts sociaux.
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Note de synthèse - Les facteurs d’attractivité des sites de production, d’in...France Stratégie
La mondialisation a très largement renforcé en quelques décennies les possibilités de servir un marché national à partir de sites à l’étranger et donc d’optimiser les coûts de production des différents composants, ce qui a contribué à la fragmentation des chaînes de valeur.
Document de travail - Les facteurs de localisation des investissements direct...France Stratégie
La mondialisation a très largement renforcé en quelques décennies les possibilités de servir un marché national à partir de sites à l’étranger et donc d’optimiser les coûts de production des différents composants, ce qui a contribué à la fragmentation des chaînes de valeur.
Note d'analyse - Comment évaluer l’externalité carbone des métauxFrance Stratégie
À eux seuls, l’extraction et le raffinage des métaux sont à l’origine d’un dixième des émissions mondiales de gaz à effet de serre, avec toutefois des variations considérables. Certains métaux rares ou précieux ont ainsi une très grande intensité en carbone : 20 600 tonnes de CO2 émises pour une tonne extraite et raffinée de platine, 5 100 tonnes de CO2 pour une tonne d’or, quand l’acier ne consomme que 2 tonnes de CO2 et l’aluminium 17. En volume, deux métaux concentrent l’essentiel des émissions : l’acier et l’aluminium produisent à eux seuls près des neuf dixièmes des émissions de CO2 des dix-sept métaux étudiés dans cette note.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/evaluer-lexternalite-carbone-metaux
Document de travail - Maîtriser la consommation énergétique du numérique : le...France Stratégie
Avec un double phénomène d’augmentation du nombre des internautes et d’explosion des usages mobiles, le secteur numérique vit un âge d’or qui se traduit dans les faits par une croissance exponentielle du nombre d’équipements connectés à internet et par une explosion du trafic IP dans les réseaux télécoms et les data centers.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/maitriser-consommation-energetique-numerique-progres-technologique-ny-suffira
Document de travail - Accroître l’investissement dans la rénovation énergétiq...France Stratégie
Le plan de relance dégage des fonds publics supplémentaires pour la rénovation énergétique des logements. Pour que cet effort se traduise par une accélération du rythme des rénovations conforme aux objectifs, cette note propose un dispositif innovant qui informerait les ménages de la rentabilité de la rénovation de leur logement, et leur permettrait de la réaliser sans avance de frais ni endettement, en contrepartie d’une rétrocession de 75% de l’économie réalisée sur leur facture d’énergie.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/accelerer-renovation-energetique-logements
Note d'analyse - Comment accélérer la rénovation énergétique des logementsFrance Stratégie
Le plan de relance dégage des fonds publics supplémentaires pour la rénovation énergétique des logements. Pour que cet effort se traduise par une accélération du rythme des rénovations conforme aux objectifs, cette note propose un dispositif innovant qui informerait les ménages de la rentabilité de la rénovation de leur logement, et leur permettrait de la réaliser sans avance de frais ni endettement, en contrepartie d’une rétrocession de 75% de l’économie réalisée sur leur facture d’énergie.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/accelerer-renovation-energetique-logements
Comité d’évaluation des réformes de la fiscalité du capital – Deuxième rapport France Stratégie
Le comité d’évaluation, piloté par France Stratégie sous la présidence de Fabrice Lenglart, publie un nouveau rapport, dans la continuité du précédent présenté il y a un an.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/comite-devaluation-reformes-de-fiscalite-capital-deuxieme-rapport
Évaluation du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi. Synthèse des ...France Stratégie
Dans le prolongement du dernier rapport du comité de suivi et d’évaluation du CICE en 2018, France Stratégie a souhaité poursuivre la démarche d’évaluation entamée en 2013, qui s’est traduite par la publication de six rapports du comité jusqu’en 2018.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/evaluation-credit-dimpot-competitivite-lemploi-synthese-travaux-dapprofondissement
Évaluation du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi. Synthèse des ...
Note d'analyse - Autonomie des collectivités territoriales : une comparaison européenne
1. www.strategie.gouv.fr
La Note d’analyse
est publiée sous la
responsabilité éditoriale
du commissaire général
de France Stratégie.
Les opinions exprimées
engagent leurs auteurs
et n’ont pas vocation
à refléter la position
du gouvernement.
Autonomiedescollectivitésterritoriales:
une comparaison européenne
La France se singularise par une faible décentralisation des dépenses publiques. Seulement 20 %
de ces dépenses sont payées par les administrations territoriales, contre 31 % en moyenne dans
l’Union européenne. Tous les grands pays voisins décentralisent plus que la France, notamment en
matière d’éducation et de santé. Ce constat est à nuancer s’agissant des investissements publics,
les administrations territoriales françaises en finançant une part importante. En outre, la part des
dépenses locales dans le total des dépenses publiques est un indicateur imparfait du degré de
décentralisation : le payeur n’est pas toujours celui qui décide.
La France est moins singulière pour la répartition des ressources des administrations territoriales.
La part des recettes fiscales y est un peu plus forte que dans les autres pays et celle des trans-
ferts de l’État un peu plus faible. Est-ce le signe d’une plus grande autonomie des administrations
territoriales ? Pas forcément, car le pouvoir réel des administrations territoriales sur ces recettes
se révèle très variable. Ainsi, les transferts de l’État sont plus largement forfaitaires en France que
dans les autres pays, où ils sont souvent fléchés vers des politiques particulières. À cet égard, les
collectivités territoriales françaises seraient donc plus autonomes. S’agissant des recettes fiscales,
elles semblent moins autonomes que dans les pays fédéraux mais autant que dans les autres pays.
La capacité d’emprunt des administrations publiques territoriales est limitée par des règles budgé-
taires dans la plupart des pays européens. La règle d’or française — qui veut que l’emprunt finance
l’investissement et non le fonctionnement — n’est pas plus contraignante que les règles budgé-
taires imposées aux administrations territoriales des autres pays. Elle se révèle cependant plus
efficace puisque les collectivités territoriales françaises sont plutôt moins endettées qu’ailleurs.
Au total, si la décentralisation des dépenses publiques apparaît faible en France, les ressources
des administrations territoriales leur confèrent une autonomie de gestion qui n’est pas inférieure
à celle des autres pays européens.
JUILLET
2019
n°80
LANOTED’ANALYSE
François Écalle
conseiller scientifique
SébastienTurban
département Économie
Scores de quelques pays européens sur différents indicateurs d’autonomie financière
Part de la dépense locale
dans la dépense publique
Part
des impôts
avec pouvoir
de taux
Part des services
généraux dans
les transferts
Part dans la dépense locale
des ressources hors transferts
Rigueur
des règles
budgétaires
locales
France
Allemagne
Italie
Note : ce graphique permet de visualiser le
degré d’autonomie des administrations publiques
territoriales dans les pays européens, selon cinq
indicateurs. Chaque score correspond à la
différence entre le niveau du pays donné et la
moyenne des pays pour lesquels les données
sont disponibles (qui ne sont pas tous représen-
tés ici), divisé par l’écart-type de la variable. Un
score plus élevé sur chaque variable peut être
interprété, avec précaution, comme un niveau
plus important d’autonomie.
Source : calculs France Stratégie, d’après OCDE
et Eurostat
Espagne
Suède
2. INTRODUCTION
Le 25 avril 2019, à l’issue du Grand Débat national, le
président de la République a déclaré vouloir ouvrir un
« nouvel acte de décentralisation » portant notamment
sur le logement, les transports et la transition écologique.
Par ailleurs, la suppression de la taxe d’habitation sur
toutes les résidences principales invite à revoir le finance-
ment des collectivités territoriales.
Cette note a pour objet d’éclairer les débats que ces réformes
soulèveront. Les dépenses publiques sont-elles plus décen-
tralisées dans les autres pays européens qu’en France ?
Comment les collectivités territoriales y sont-elles finan-
cées ? Y a-t-il une spécificité française en la matière ? La
première partie examine les dépenses des collectivités
territoriales de l’Union européenne et la seconde leurs
ressources.
LA DÉCENTRALISATION
DES DÉPENSES PUBLIQUES
Les comparaisons internationales présentées ici portent
sur les dépenses des administrations publiques, au sens de
la comptabilité nationale. Ces administrations sont tradi-
tionnellement regroupées en quatre grandes catégories :
les administrations publiques centrales, soit l’État et les
organismes qu’il contrôle et qui exercent principalement
une activité non marchande1
; les administrations de sécu-
rité sociale (ASSO) ; les États fédérés dans les pays de
nature fédérale (par exemple, les Länder en Allemagne) ;
enfin les administrations publiques locales (APUL).
Cette dernière catégorie couvre en France non seulement
les collectivités territoriales, avec leurs budgets princi-
paux et annexes, et les établissements publics de coopé-
ration intercommunale, mais aussi les « organismes divers
d’administration locale ». Ceux-ci comprennent les établis-
sements publics locaux — tels que les centres communaux
d’action sociale, les services départementaux d’incendie
et de secours, les collèges et les lycées — ainsi que certains
établissements publics nationaux dont l’activité s’exerce
sur une partie du territoire, comme les parcs nationaux ou
les chambres consulaires. Les dépenses de ces « organismes
divers » ne représentent cependant que 15 % des dépenses
des APUL.
En revanche, les services publics industriels et commer-
ciaux locaux comme la distribution d’eau — quel que soit
leur mode de gestion, délégation de service public ou
régie — ne font pas partie des APUL car leur activité est
principalement marchande.
Les dépenses publiques sont les dépenses consolidées de
l’ensemble des administrations publiques, c’est-à-dire
corrigées des transferts entre administrations publiques.
En effet, additionner par exemple les transferts de l’État
central aux collectivités locales et les dépenses de ces
collectivités conduit à compter deux fois la même dépense.
On désigne ici par l’expression « dépenses publiques
locales » les dépenses consolidées des APUL et des États
fédérés (là où ils existent) et ces entités par l’expression
« administrations territoriales ».
La part des dépenses publiques locales
est particulièrement faible en France
Les dépenses publiques locales représentent 20 % des
dépenses publiques en France en 2018, contre une
moyenne de 31 % dans l’ensemble de la zone euro ou de
l’Union européenne (voir graphique 1). Mesurée à cette
aune, la décentralisation des dépenses publiques est
particulièrement importante au Danemark (65 %), en
Suède (51 %), en Belgique (47 %), en Espagne (44 %), en
Allemagne (41 %) et en Finlande (41 %). Au Royaume-Uni
(24 %), elle n’est pas beaucoup plus forte qu’en France.
FRANCE STRATÉGIE
www.strategie.gouv.fr
2
1. Appelés organismes divers d’administration centrale (ODAC) dans la terminologie des comptes nationaux. On en compte quelque 700 en France : Musées nationaux,
universités, CNRS, INRA, INED, Inserm, ADEME, CEA, etc.
LA NOTE D’ANALYSE
JUILLET 2019 - N°80
Graphique 1 — Part des dépenses locales dans les dépenses publiques en 2018, en pourcentage
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Note : les moyennes de la zone euro et de
l’Union européenne sont pondérées par les
dépenses de chaque pays.
Source : France Stratégie, données Eurostat
3. FRANCE STRATÉGIE
www.strategie.gouv.fr
3
Part de la dépense locale Autriche Belgique Danemark Espagne Finlande France
Affaires économiques 36% 65% 39% 57% 34% 36% 40% 45% 28% 39% 42% 64%
Défense 0% 0% 1% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 1% 0% 0%
Enseignement 57% 42% 96% 66% 29% 22% 80% 52% 80% 62% 92%
Logement et
équipements collectifs
87% 100% 35% 99% 58% 80% 87% 85% 82% 91% 81% 85%
Loisirs, culture et culte 53% 95% 46% 83% 61% 75% 36% 72% 33% 79% 63% 91%
Ordre et sécurité publics 14% 52% 7% 47% 20% 21% 12% 19% 46% 16% 25% 89%
Protection
de l'environnement 58% 91% 55% 90% 32% 86% 91% 92% 54% 51% 70% 68%
Protection sociale 16% 31% 82% 9% 21% 9% 3% 20% 23% 33% 25% 24%
Santé 51% 14% 98% 94% 83% 1% 98% 6% 3% 97% 55% 6%
Services généraux des
administrations publiques 33% 44% 19% 36% 49% 34% 20% 23% 13% 40% 31% 58%
TOTAL GÉNÉRAL 32% 46% 64% 44% 40% 19% 27% 31% 23% 51% 38% 40%
Italie Pays-Bas Royaume-Uni Suède Moyenne* Allemagne**
100%
Tableau 1 — Part de la dépense publique locale dans la dépense publique, en 2017
* Moyenne non pondérée des pays considérés, hors Allemagne.
** Pour l’Allemagne, les transferts ne sont pas distingués par fonction dans les statistiques d’Eurostat. On rapporte la dépense par fonction
dans les administrations territoriales à la dépense totale des administrations publiques non consolidée des transferts.
Note : la fonction « affaires économiques » correspond surtout à des subventions aux entreprises.
Source : calculs France Stratégie, données Eurostat
Compte tenu du niveau élevé des dépenses publiques en
France, l’écart avec les autres pays est plus faible si on
rapporte la dépense publique locale au PIB. Ce ratio est en
effet de 11,1 % en France en 2018 contre 14,1 % dans
l’Union européenne et 14,4 % dans la zone euro. Il s’éta-
blit à 18,1 % en Allemagne et 9,6 % au Royaume-Uni.
Dans les pays fédéraux — Belgique, Allemagne, Espagne
et Autriche —, les dépenses des États fédérés sont supé-
rieures à celles des administrations publiques locales. En
Allemagne, par exemple, les dépenses des États fédérés
représentent 10,4 % du PIB, contre 7,7 % pour les APUL
(les communes).
Dans les pays non fédéraux, il existe des collectivités,
telles les régions en France, qui peuvent être comparées
aux États fédérés mais les statistiques internationales ne
permettent pas d’isoler leurs dépenses. Ces données sont
disponibles toutefois s’agissant des régions françaises et
elles montrent que leurs dépenses sont très faibles en
comparaison : elles se sont élevées à 24 milliards d’euros
en 2017 (soit 1,1 % du PIB) pour une dépense totale des
APUL de 254 milliards.
Dépenses centralisées en France,
décentralisées ailleurs
La comptabilité nationale permet de décomposer les
dépenses publiques par fonction à partir de la nomenclature
CFAP (Classification des fonctions des administrations
publiques) qui est harmonisée au niveau international. Même
s’il est parfois difficile de comparer les politiques publiques
d’un pays à l’autre — en particulier en matière de santé2
—,
cette nomenclature permet d’analyser la répartition des
compétences des administrations publiques dans les différents
pays en calculant la part de la dépense publique portée par
les administrations territoriales sur chaque fonction.
Par rapport aux autres pays européens, la dépense locale
joue en France un rôle beaucoup moins important dans
l’enseignement, la santé et la protection sociale hors santé
(voir tableau 1). Plus globalement, on constate que les
différences entre pays sont principalement déterminées
par ces fonctions. La protection sociale hors santé est géné-
ralement couverte à moins d’un tiers par les collectivités
(sauf au Danemark), alors qu’en matière de santé on a
affaire à deux cas polaires : la dépense locale est très
faible en France, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en
Belgique, elle est très élevée dans les pays du Nord et en
Espagne. La variabilité des dépenses dans l’enseignement
— due principalement à la rémunération des enseignants —
suggère des choix de décentralisation très différents d’un
pays à l’autre. Ainsi, en Belgique, en Allemagne, en Suède
et en Espagne, ces dépenses sont essentiellement décen-
tralisées alors qu’en Italie et en France, la dépense locale
représente moins de 30 % de la dépense totale.
Pour donner un ordre de grandeur, si les dépenses d’ensei-
gnement étaient payées à hauteur de 62 % par les admi-
nistrations publiques locales en France comme dans la
moyenne de l’Union européenne, au lieu de 29 %, la
2. Voir Gouardo C. et Lenglart L. (2019), « Où réduire le poids de la dépense publique ? », La Note d’analyse, n° 74, France Stratégie, janvier.
4. FRANCE STRATÉGIE
www.strategie.gouv.fr
4
dépense locale d’enseignement s’élèverait à 76 milliards
d’euros au lieu de 36 milliards. En matière de santé, avec
le même type de calcul, on obtiendrait des dépenses locales
de 99 milliards d’euros, au lieu de 2 milliards actuellement.
Une part des administrations territoriales dans les inves-
tissements publics un peu au-dessus de la moyenne
Ces résultats suggèrent également que les administra-
tions locales en France portent une part relativement faible
de la masse salariale publique et des prestations sociales.
En effet, l’enseignement représente une part importante
de la rémunération des salariés publics, alors que la santé
et la protection sociale sont principalement financées par
les prestations.
La décomposition de la dépense publique non plus par
fonction mais par nature — prestations, rémunérations,
subventions, etc. — montre que les charges de personnel
des administrations publiques locales représentent 28 %
de la masse salariale publique totale en France contre 43 %
dans l’Union européenne et 40 % dans la zone euro. De
même, seulement 7 % des prestations sociales en nature
sont portées par les administrations locales en France,
contre un quart dans l’UE et un cinquième dans la zone
euro. En revanche, la France se caractérise par l’impor-
tance des administrations locales dans le financement de
l’investissement public : leur part n’est supérieure que
dans les fédérations d’États que sont la Belgique, l’Espagne
et l’Allemagne (voir graphique 2).
Le poids relatif des dépenses publiques locales est
un indicateur imparfait du degré de décentralisation
La part des dépenses publiques locales dans le total des
dépenses publiques est toutefois un indicateur imparfait
du degré de décentralisation. En effet, dans certains pays,
il arrive que les collectivités territoriales payent la majeure
partie des dépenses liées à une politique publique sans
avoir pour autant de réelle autonomie. L’État peut en
effet les obliger à affecter un montant précis de crédits à
cette politique et à transférer ces derniers à des opéra-
teurs qu’il choisit lui-même. Il peut également définir
précisément la nature des services rendus et de leurs
bénéficiaires. Il peut enfin soumettre l’usage des facteurs
de production des services publics locaux à de fortes
contraintes réglementaires, par exemple en fixant lui-même
les conditions de recrutement et de rémunération des
agents des collectivités locales.
En France, par exemple, le RSA est financé par les dépar-
tements, mais le montant et les conditions d’attribution
en sont fixés par l’État. À l’inverse, le financement de
certaines dépenses par d’autres acteurs peut résulter de
décisions prises par les collectivités locales. Ainsi, toujours
en France, ce sont les collectivités qui décident d’ouvrir un
établissement d’accueil du jeune enfant (crèches) ou un
établissement d’hébergement pour personnes âgées
dépendantes (EHPAD), mais le financement de leur fonction-
nement est ensuite assuré en partie par les caisses de
sécurité sociale (caisses d’allocations familiales et caisses
d’assurance maladie).
Notons que le degré de décentralisation des dépenses
n’est pas toujours le même d’une zone géographique à
l’autre dans un même pays. En France, la réforme consti-
tutionnelle de 2003 a ainsi prévu que des collectivités
locales volontaires puissent expérimenter l’exercice de
compétences nouvelles pour une durée limitée et dans
des conditions fixées par la loi.
LA NOTE D’ANALYSE
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Graphique 2 — Part de l’investissement public porté par les administrations locales, en 2018
Source : calculs France Stratégie, données Eurostat
5. FRANCE STRATÉGIE
www.strategie.gouv.fr
5
3. Dougherty S. et Phillips L. (2019), « The spending power of sub-national decision makers across five policy sectors », OECD Working Papers on Fiscal Federalism, n° 25, mars.
4. OCDE (2018), Regards sur l’éducation 2018. Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE.
5. D’autres recettes en comptabilité nationale ne sont pas prises en compte ici car leur nature est hétérogène et leur montant marginal (3 % des dépenses publiques
locales dans l’UE), par exemple des recettes d’ordre correspondant à la production de biens immobilisés au bilan. La somme des parts des quatre catégories de ressources
retenues ici dans le financement des dépenses publiques locales est donc un peu inférieure à 100.
6. Il existe des transferts des administrations de sécurité sociale vers les collectivités locales permettant de financer des prestations sociales gérées par celles-ci.
7. Cette part est de 58 % pour l’Insee, qui ne retient pas exactement la même définition des prélèvements obligatoires des APUL. En 2017, ces prélèvements sont de
135 milliards d’euros pour Eurostat et de 143 milliards pour l’Insee. La répartition des ressources des APUL est donc légèrement différente selon les sources.
L’OCDE a mesuré en 2018 le degré réel d’autonomie des
administrations territoriales pour cinq fonctions — éduca-
tion, transport, santé, logement et prise en charge de la
dépendance —, sur la base d’un questionnaire détaillé envoyé
aux pays membres3
. L’agrégation des réponses permet
d’obtenir un indicateur synthétique de décentralisation des
dépenses publiques qui complète le rapport des dépenses
publiques locales aux dépenses publiques totales.
On constate qu’il existe bien une corrélation entre la
décentralisation des dépenses et le pouvoir de décision
mais que cette corrélation est limitée. Par exemple, si les
dépenses sont presque entièrement décentralisées en
Italie dans le domaine de la santé, l’État y conserve un
pouvoir de décision plus élevé qu’aux Pays-Bas où la décen-
tralisation des dépenses est très faible.
Dans le questionnaire de l’OCDE, la France n’a répondu
qu’aux questions relatives à l’éducation. Ses réponses
confirment un faible degré de décentralisation des dépenses
éducatives : elle se situe au 17e
rang sur 23 pays dans ce
domaine. Les cinq premiers pays sont l’Estonie, la Belgique,
la Suisse, la Norvège et les Pays-Bas. Parmi les grands
pays européens, seule l’Italie est derrière la France.
La comparaison entre la France, l’Allemagne et la Suède
montre, par exemple, que les décisions relatives à la
gestion des enseignants des collèges — qu’il s’agisse de
recrutement ou de rémunérations — sont prises pour 83 %
au niveau de l’État en France, pour 67 % au niveau des
Länder et 33 % au niveau des communes en Allemagne,
pour 42 % par les collectivités locales de base, 25 % par
les écoles et 33 % en coordination entre ces deux niveaux
en Suède4
. Les matières enseignées dans chaque établis-
sement et les horaires qui y sont consacrés sont décidés
pour 67 % au niveau national en France et pour 67 % au
niveau des Länder en Allemagne, mais pour 83 % au niveau
national en Suède (alors même que le degré de décentrali-
sation des dépenses d’éducation y est de 80 %). Le degré
de décentralisation réel et de contrainte exercée par l’État
peut donc varier selon la nature des décisions.
LES RESSOURCES DES ADMINISTRATIONS
TERRITORIALES ET LEUR AUTONOMIE
Des modèles très différents,
sans singularité réelle de la France
Les dépenses publiques locales sont financées par les
ressources des administrations territoriales. Pour la quasi-
totalité5
, ces ressources peuvent être regroupées en quatre
catégories : les prélèvements obligatoires (impôts) ; les
transferts en provenance de l’État ou des autres administra-
tions publiques6
; les recettes tirées de la vente de biens et
services marchands ou des paiements résiduels des ménages
pour les services non marchands ; enfin les emprunts.
En France, en 2017, les dépenses publiques locales sont
financées à hauteur de 53 % par des prélèvements obliga-
toires7
, ce qui est proche de la moyenne de la zone euro
(52 %) et supérieur à celle de l’Union européenne (47 %)
(voir graphique 3). Au sein des grands pays, cette part des
prélèvements obligatoires est la plus élevée en Allemagne
(73 %) et en Suède (55 %). Elle est particulièrement faible
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Graphique 3 — Part des prélèvements obligatoires dans le financement
des dépenses publiques locales en 2017, en pourcentage
Source : France Stratégie, données Eurostat
6. FRANCE STRATÉGIE
www.strategie.gouv.fr
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LA NOTE D’ANALYSE
JUILLET 2019 - N°80
aux Pays-Bas (12 %) et au Royaume-Uni (18 %). Dans la
plupart des pays de l’OCDE, la principale ressource des
collectivités locales — hors États fédérés — est l’imposition
de la propriété immobilière. Cette imposition représente
près de 50 % des ressources des collectivités locales en
2017, en France comme en moyenne dans l’OCDE. En
revanche, la France se caractérise par une faible part de
l’imposition des revenus des ménages ou des sociétés
dans les ressources fiscales des collectivités et une part
plus importante des impôts de production (surtout via la
CVAE et la CFE8
) et des impôts sur des biens et services
spécifiques (surtout via la fiscalité énergétique et la taxe
spéciale sur les conventions d’assurance).
Les transferts des autres administrations publiques
représentent 25 % des dépenses publiques locales en
France en 2017, ce qui est nettement inférieur aux
moyennes de la zone euro (31 %) et de l’Union européenne
(37 %) (voir graphique 4). Parmi les grands pays, l’Alle-
magne se singularise par le poids particulièrement faible
de ces transferts (9 %), qui sont beaucoup plus importants
aux Pays-Bas (70 %) et au Royaume-Uni (62 %).
Les recettes marchandes accessoires (frais d’inscription
aux activités culturelles, sportives, etc.) et les paiements
résiduels des ménages pour les services publics non
marchands (participation aux dépenses des caisses des
écoles, etc.) représentent 17 % des dépenses publiques
locales en France en 2017 (voir graphique 5). Ce chiffre
est légèrement supérieur aux moyennes de la zone euro
(14 %) et de l’Union européenne (13 %). La France ne se
distingue donc pas particulièrement. Ces ressources sont
plus importantes aux Pays-Bas (21 %) et très faibles en
Espagne (3 %), en Belgique (5 %) et en Allemagne (8 %).
8. La Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) est due par les entreprises et les travailleurs indépendants ayant un chiffre d’affaires supérieur à 152 500 euros.
Assise sur les biens soumis à la taxe foncière, la Cotisation foncière des entreprises (CFE) est due dans chaque commune où l'entreprise dispose de locaux et de
terrains. Ensemble, CVAE et CFE forment la Contribution économique territoriale (CET), qui s’est substituée – partiellement – à la taxe professionnelle en 2010.
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Source : France Stratégie, données Eurostat
Graphique 5 — Part des recettes marchandes et des paiements résiduels des ménages
dans le financement des dépenses publiques locales en 2017, en pourcentage
Source : France Stratégie, données Eurostat
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Graphique 4 — Part des transferts des autres administrations publiques
dans le financement des dépenses publiques locales en 2017, en pourcentageB
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Graphique 6 — Emprunts des cinq dernières années en pourcentage des dépenses publiques locales
Source : France Stratégie, données Eurostat
Les comptes des APUL ou des États fédérés se soldent en
comptabilité nationale par une capacité de financement
qui est la différence entre leurs recettes (hors emprunts) et
leurs dépenses (y compris les investissements non finan-
ciers, mais hors remboursements d’emprunts). Si les recettes
sont inférieures aux dépenses, il s’agit d’un besoin de finan-
cement qui est égal à la variation de l’endettement net.
Ce besoin de financement est très variable d’une année à
l’autre. Aussi le graphique 6 fait-il apparaître le besoin de
financement cumulé des cinq dernières années en pourcen-
tage des dépenses publiques locales de 2017. Il est souvent
négatif, ce qui veut dire que les administrations territo-
riales ont dégagé une capacité de financement et se sont
désendettées. Celle-ci est toutefois très faible en France
— 1 % des dépenses publiques locales de 2017 —, comme
en moyenne dans la zone euro ou l’Union européenne.
Les comptes des administrations territoriales n’ont pas
toujours été excédentaires et, en raison de leurs déficits
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Encadré 1 — L’autonomie des collectivités territoriales
dans la Constitution française
En application de l’article 72 de la Constitution, « les collec-
tivités territoriales s’administrent librement dans les condi-
tions prévues par la loi ». L’article 72-2 ajoute : « Elles
bénéficient de ressources dont elles peuvent disposer
librement dans les conditions fixées par la loi. Elles peuvent
recevoir tout ou partie du produit des impositions de toutes
natures. La loi peut les autoriser à en fixer l’assiette et le
taux dans les limites qu’elle détermine ». Les collectivités
locales peuvent donc recevoir seulement une partie du
produit d’un impôt et elles n’en fixent pas nécessairement
elles-mêmes l’assiette et le taux. En pratique, l’assiette des
impôts est le plus souvent déterminée par la loi.
Les collectivités peuvent fixer le taux de certains impôts et
c’est notamment le cas des impôts fonciers (taxes d’habita-
tion, taxes foncières sur le bâti et le non-bâti, taxe d’enlè-
vement des ordures ménagères), sous certaines contraintes
(taux maxima, liens entre leurs taux… qui jouent peu en
pratique). L’État fixe lui-même le taux de la cotisation sur la
valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et en répartit le produit
entre les collectivités. Il autorise les collectivités locales à
moduler le taux de la TICPE (taxe intérieure de consomma-
tion sur les produits énergétiques), mais dans d’étroites
limites. Elles peuvent fixer les taux des droits de mutation
à titre onéreux (DMTO), mais en ne dépassant pas des
plafonds établis par la loi qui sont presque toujours atteints.
En ajoutant que « les recettes fiscales et les autres
ressources propres des collectivités territoriales repré-
sentent, pour chaque catégorie de collectivités, une part
déterminante de l’ensemble de leurs ressources », l’article
72-2 a en outre posé un « principe d’autonomie finan-
cière des collectivités territoriales ». Leurs ressources
propres incluent les recettes fiscales dont l’État fixe le
taux et, selon le Conseil constitutionnel, il ne résulte d’aucune
disposition constitutionnelle que les collectivités locales
bénéficieraient d’une « autonomie fiscale ».
Une loi organique du 29 juillet 2004 précise comment
calculer le taux d’autonomie financière, notamment en
définissant les ressources propres non fiscales (redevances
pour services rendus, etc.) et en stipulant que ce taux ne
doit pas être inférieur à celui atteint en 2003 pour chaque
catégorie de collectivité : 61 % pour les communes et établis-
sements publics de coopération intercommunale, 59 % pour
les départements et 42 % pour les régions.
8. FRANCE STRATÉGIE
www.strategie.gouv.fr
8
9. Voir par exemple Boadway R. et Eyraud L. (2018), « Designing sound fiscal relations across government levels in decentralized countries », IMF Working Paper, décembre.
10. En France, ce potentiel correspond aux recettes fiscales que la collectivité encaisserait si elle appliquait le taux moyen national à ses impôts locaux.
11. Les libertés d’assiette correspondent aux choix sur le niveau d’exemption ou de crédit d’impôt.
LA NOTE D’ANALYSE
JUILLET 2019 - N°80
passés, elles ont accumulé un endettement qui a atteint fin
2018 en moyenne 14 % du PIB dans la zone euro et 12 % dans
l’Union européenne. Il est inférieur à ces moyennes en France
(9%duPIB),bienquelesadministrationsterritorialesyfinancent
une part un peu plus élevée de l’investissement public.
Au total, les ressources des administrations publiques locales
en France ne présentent pas une structure très différente
de celle constatée en moyenne dans la zone euro ou l’Union
européenne en 2017. La part des prélèvements obliga-
toires est certes un peu plus forte et celle des transferts
provenant des autres administrations un peu plus faible.
Mais il n’y a pas de singularité française marquée dans le
financement des collectivités territoriales au regard de cet
indicateur. Ce n’est pas le cas de l’Allemagne, qui se distingue
par l’importance des prélèvements obligatoires et par la
faiblesse des transferts affectés aux administrations
territoriales. Le Royaume-Uni et les Pays-Bas se distinguent
au contraire par la faiblesse des prélèvements obliga-
toires et par l’importance des transferts affectés à ces
administrations.
Le degré d’autonomie varie
selon la nature des transferts de l’État
Les transferts de l’État peuvent avoir plusieurs objectifs
et donner aux administrations territoriales plus ou moins
d’autonomie selon les modalités d’attribution9
. Ils peuvent
simplement venir combler l’écart entre les dépenses et les
recettes propres. Ils peuvent également corriger des
inégalités territoriales liées par exemple à des différences
sociodémographiques ou géographiques. Enfin, ils peuvent
inciter à la fourniture d’un « service minimum ».
Le gouvernement central peut choisir de cibler ses trans-
ferts sur certaines politiques publiques et conditionner
leur octroi, ou leur niveau, à la mise en place de certaines
mesures. Il peut à l’inverse attribuer des dotations globales
dont l’utilisation est laissée à la discrétion des administra-
tions récipiendaires.
Les clés de répartition des transferts de l’État ont égale-
ment un impact déterminant. Il peut s’agir de clés simples,
comme le nombre d’habitants, un peu plus élaborées,
comme le « potentiel fiscal » de la collectivité10
, voire
sophistiquées, comme des indicateurs de coûts et de
besoins standardisés. En France, il s’agit souvent d’une
reconduction de dotations historiques.
Enfin, les administrations territoriales peuvent être plus
ou moins associées aux décisions relatives aux clés de
répartition. En France, le Comité des finances locales, qui
rassemble les représentants de l’État et des collectivités
locales, est consulté pour avis sur le niveau et la réparti-
tion des principales dotations.
Pour comparer le degré réel d’autonomie des collectivités
laissé par les transferts de l’État, une première approche
globale consiste à distinguer les transferts selon qu’ils
sont ciblés ou non sur certaines politiques publiques. En
effet, les transferts classés en « services généraux des
administrations publiques » dans la nomenclature CFAP
ne devraient pas être conditionnés à la mise en œuvre
d’une politique particulière.
La France, qui se caractérise par un niveau de transferts
relativement faible (2,2 % du PIB en 2017), se distingue
également par une part élevée des transferts classée
dans cette fonction (plus de 80 %). Cela s’explique notam-
ment par l’importance de la dotation globale de fonction-
nement dans ces montants, ce qui suggère une plus
grande autonomie des collectivités locales. Au contraire,
au Danemark et en Italie, les transferts sont plus élevés
mais principalement ciblés sur la santé et la protection
sociale, ce qui pourrait suggérer une autonomie moindre.
Le pouvoir réel des administrations
territoriales sur les recettes fiscales est très variable
Les recettes fiscales propres des collectivités peuvent
également être très hétérogènes. En particulier, le degré
réel d’autonomie sur la fiscalité peut largement différer
entre pays. L’autonomie peut notamment se mesurer via
la flexibilité donnée aux collectivités pour moduler les
taux et les bases de taxation.
L’OCDE a établi une taxonomie pour déterminer l’autono-
mie des collectivités locales sur les recettes fiscales (voir
tableau 2 page suivante), qui illustre bien la diversité des
modèles choisis dans les pays développés. On peut distin-
guer d’abord les recettes fiscales propres sur lesquelles
les administrations locales ont une liberté de taux ou
d’assiette11
. Ce sont des recettes sur lesquelles elles ont
une autonomie importante, et où le produit de la taxation
leur revient intégralement. Toutefois, dans certains cas,
l’administration centrale peut décider de limiter cette
flexibilité, par exemple en imposant un corridor de taux.
Une première distinction s’opère donc entre les recettes
où l’autonomie est totale et celles où elle est restreinte.
Ensuite, l’OCDE distingue les recettes où les administra-
tions centrales et les administrations locales décident
9. FRANCE STRATÉGIE
www.strategie.gouv.fr
9
12. Voir par exemple Lotz J. (2013), « On grant policy and the OECD-Taxonomy of grants », in Kim J., Lotz J. et Blöchliger H. (dir.), Measuring Fiscal Decentralisation:
Concepts and Policies, OECD and Korea Institute of Public Finance, OECD Fiscal Federalism Studies, Éditions OCDE, Paris.
de se partager les recettes d’un prélèvement donné.
Ici, on peut se heurter à un problème de classification car
ce type de recettes fiscales est parfois considéré par les
statisticiens comme un transfert12
. Il existe en outre des
degrés différents d’autonomie selon le rôle des adminis-
trations territoriales dans les formules de partage. En
particulier, nous distinguerons ici entre les recettes dont
la formule de partage nécessite l’accord des administra-
tions locales et celles où cette formule est imposée par le
gouvernement central.
Enfin, les collectivités peuvent bénéficier d’autres prélè-
vements sur lesquels elles n’ont aucun pouvoir et où le
gouvernement central fixe les taux et les bases.
Le graphique 7 illustre la décomposition d’après les données
de l’OCDE en 2014. La France se distingue par l’autonomie
importante accordée aux collectivités sur leurs recettes
fiscales propres, notamment les taxes foncières : en géné-
ral, les contraintes imposées par le gouvernement central
en termes de taux ou d’exemptions sont faibles. Toute-
fois, certains impôts locaux — comme la CVAE — ont un taux
fixé par l’État car leur assiette — la valeur ajoutée dans ce
cas — est nationale : le produit de la CVAE est réparti par
l’État entre les collectivités surtout en fonction des effec-
tifs des établissements locaux de chaque entreprise.
Si on élargit le champ aux recettes fiscales partagées avec
le gouvernement central — comme la TICPE —, l’autonomie
F Autres cas
Note de lecture : les couleurs correspondent à celles du graphique 7 ci-dessous et désignent les différents degrés d’autonomie,
de « autonomie totale » (bleu foncé) à « pas d’autonomie » (orange).
Source : OCDE
A.1
A.2
La collectivité décide du taux et des exemptions sans consultation du gouvernement central
La collectivité décide du taux et des exemptions avec consultation du gouvernement central
B.1
B.2
La collectivité décide du taux et le gouvernement central n’impose pas de corridor
La collectivité décide du taux et le gouvernement central impose un plancher et/ou un plafond
C.1
C.2
C.3
La collectivité décide des exemptions fiscales
La collectivité décide des crédits d’impôt
La collectivité décide des exemptions fiscales et des crédits d’impôt
D.1
D.2
D.3
D.4
Arrangement de partage des recettes, dont la pondération est choisie par les collectivités
Arrangement de partage des recettes, dont la pondération ne peut être modifiée qu’après accord donné par les collectivités
Arrangement de partage des recettes, dont la pondération est déterminée par la loi et qui peut être modifié
par le gouvernement central mais moins d’une fois par an
Arrangement de partage des recettes, dont la pondération est déterminée annuellement par le gouvernement central
E Le gouvernement central décide du taux et de la base de l’imposition locale
Tableau 2 — Taxonomie de l’OCDE sur le degré d’autonomie fiscale
B
elgique
D
anem
ark
A
llem
agne
SuisseN
ouvelle-
Zélande
C
anada
Espagne
France
Finlande
Italie
Japon
États-U
nis
Pays-B
as
A
utriche
Portugal
Suède
R
oyaum
e-Uni
Autonomie totale
Autonomie restreinte
Partage décidé
par l’administration centrale
Pas d’autonomie
Partage nécessitant
l’accord des administrations
locales
Autres
Graphique 7 — Autonomie des administrations territoriales, selon la nomenclature de l’OCDE, 2014
Note : les pays sont triés par niveau d’autonomie, de « autonomie totale » (bleu foncé) à « pas d’autonomie » (orange).
Source : calculs France Stratégie, d’après OCDE
A
ustralie
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
10. FRANCE STRATÉGIE
www.strategie.gouv.fr
10
LA NOTE D’ANALYSE
JUILLET 2019 - N°80
des collectivités locales françaises peut apparaître relati-
vement faible par rapport à celle de ses voisins. En parti-
culier, la redistribution de la fiscalité partagée est décidée
par le gouvernement central selon des clés qu’il fixe (sauf pour
la part de TICPE dont les régions peuvent moduler le taux).
Les conclusions sur l’autonomie des collectivités locales
en France sont donc contrastées. D’un côté, elles appa-
raissent très autonomes sur leur fiscalité propre, en parti-
culier si on ne les compare pas avec les États fédérés
comme la Suisse, la Belgique ou l’Espagne. De l’autre côté,
elles n’ont que peu de pouvoir de décision sur les recettes
fiscales qui sont partagées avec l’État central. Cette
considération est à prendre en compte plus particu-
lièrement quand on compare la France aux autres grands
pays européens : en Espagne, en Italie et surtout en
Allemagne, une large part des recettes fiscales des
collectivités provient en effet d’un partage de recettes
— comme la TVA ou l’impôt sur le revenu — avec l’État
central, dont la répartition nécessite l’accord des adminis-
trations locales.
Il convient enfin de noter que l’autonomie fiscale en
France varie avec les catégories de collectivités territo-
riales. Les impôts locaux sur lesquels elles ont le pouvoir
de fixer le taux, notamment les impôts fonciers, repré-
sentent en 2018 52 % des recettes de fonctionnement
du secteur communal et 58 % de celles des départe-
ments (en incluant les droits de mutation). Mais ce ratio
est seulement de 16 % pour les régions, qui ne peuvent
moduler pour l’essentiel que le taux des certificats d’immatri-
culation et d’une fraction de la TICPE.
La capacité d’emprunt est souvent limitée
par des règles budgétaires
Les administrations territoriales peuvent être laissées
libres d’emprunter comme elles l’entendent, la sanction pour
endettement excessif venant alors des marchés finan-
ciers, sous la forme d’une prime de risque revue à la hausse,
voire d’un refus de prêt. Cette sanction n’est cependant
crédible, et la discipline financière effective, que si l’État
central ne garantit en aucune façon les dettes des collec-
tivités territoriales et accepte de les laisser faire faillite.
C’est le cas aux États-Unis, mais c’est beaucoup plus rare
en Europe où les États centraux interviennent générale-
ment pour soutenir les collectivités en difficulté, même
sans garantir explicitement leurs dettes.
Les États européens préfèrent généralement limiter la
capacité d’emprunt des administrations territoriales, en
les soumettant à des règles budgétaires telles que la « règle
d’or » des collectivités territoriales françaises (voir encadré 2).
D’après la base de données tenue par la Commission
européenne, dix-huit pays de l’UE imposent à leurs admi-
nistrations territoriales des règles budgétaires. On peut
répartir ces dernières en quatre catégories : des règles d’équi-
libre budgétaire de fonctionnement comme en France (six
pays) ; des règles d’équilibre pour lesquelles l’information
disponible ne permet pas de déterminer si elles concernent
le seul budget de fonctionnement ou si elles incluent le
budget d’investissement (sept pays) ; des règles plafon-
nant la dette ou la charge d’intérêt en pourcentage du PIB
ou des recettes (six pays) ; enfin des règles d’équilibre
structurel analogues au « pacte budgétaire » du traité de
Encadré 2 — La règle d’or
des collectivités territoriales françaises
Les budgets des collectivités locales sont présentés en
distinguant une section de fonctionnement et une section
d’investissement.
L’article L1612-4 du code général des collectivités territo-
riales précise que leur budget est voté en « équilibre réel ».
Autrement dit, la section de fonctionnement doit d’abord
être votée en équilibre ou en excédent. La section d’inves-
tissement doit également être votée en équilibre, mais elle
comporte les nouveaux emprunts parmi ses recettes et
l’équilibre peut donc être obtenu en contractant de
nouvelles dettes. Le remboursement du capital des annuités
d’emprunts à échoir dans l’année doit être couvert par la
somme de l’excédent de la section de fonctionnement et
des subventions d’investissement reçues (y compris les
dotations du fonds de compensation de la TVA).
En conséquence, les nouveaux emprunts ne peuvent pas
servir à rembourser les anciens et ne peuvent financer
que les dépenses d’équipement de la collectivité au cours
de l’exercice ou les subventions d’investissement qu’elle
verse à d’autres organismes.
La loi de programmation des finances publiques de janvier
2018 prévoit que l’État passe des contrats avec les principales
collectivités locales où sont fixés des objectifs d’évolution des
dépenses de fonctionnement, d’amélioration du besoin de
financement et, éventuellement, de désendettement. Toute-
fois, si des sanctions sont prévues en cas de dépassement des
objectifs de dépenses, les objectifs en matière de besoin de
financement et de désendettement sont seulement indicatifs.
11. FRANCE STRATÉGIE
www.strategie.gouv.fr
11
13. Certains pays imposent deux règles différentes à leurs administrations territoriales.
14. Voir Eyraud L. et Lusinyan L. (2013), « Vertical fiscal imbalances and fiscal performance in advanced economies », Journal of Monetary Economics , vol. 60 (5), p. 571-587.
15. Voir par exemple « The Federal financial equalisation system in Germany », note du ministère fédéral des Finances (Bundesministerium der Finanzen).
16. Un point important pour interpréter les résultats sur le Royaume-Uni est que les dépenses de l’Écosse, du Pays de Galles et de l’Irlande du Nord sont considérées
comme des dépenses d’administrations centrales.
17. Voir par exemple la page dédiée sur le site du gouvernement britannique.
Encadré 3 — La décentralisation
en Allemagne et au Royaume-Uni
L’Allemagne peut apparaître très décentralisée du fait de
l’importance de la dépense locale dans la dépense publique
(plus de 40 %), comme dans les autres grands pays de
nature fédérale (Belgique, Espagne). En particulier, la
dépense éducative y est portée par les administrations
territoriales. L’Allemagne se distingue également par le
rôle des Länder dans les domaines de l’ordre et de la sécu-
rité publics, des compétences généralement très centrali-
sées en Europe.
L’Allemagne peut également être considérée comme très
décentralisée du fait que les ressources des administra-
tions locales correspondent à des recettes fiscales pour
plus des deux tiers : elle est ainsi classée parmi les pays les
plus décentralisés selon l’indicateur de « déséquilibre budgé-
taire vertical »14
, souvent utilisé par les organisations
internationales (part des recettes hors transferts de l’État
dans le financement des dépenses publiques locales).
Cependant, l’autonomie réelle des administrations territo-
riales en Allemagne dépend fortement de la façon dont on
considère l’influence des Länder et des autres administra-
tions locales dans la répartition de ces ressources fiscales.
En effet, l’État fédéral et les Länder se partagent la plupart
des recettes de l’impôt sur le revenu (IR) et de l’impôt sur
les sociétés (IS), et de la TVA (avec des parts respectives
de 42,5 %, 50 % et 47 % pour les Länder)15
. La répartition
entre les Länder est généralement liée à leur poids dans
les recettes pour l’IR (en fonction du lieu de résidence des
contribuables et non de leur lieu de travail) et pour l’IS (en
fonction de la localisation du siège de l’entreprise). Près
d’un quart de la TVA, en revanche, est utilisé pour faire de
la péréquation ; le reste est proportionnel à la population.
Les Länder ont donc une très faible autonomie fiscale et
ne peuvent qu’essayer d’attirer les entreprises et les
ménages pour augmenter leur part de l’IR et de l’IS. Ce
constat doit cependant être nuancé en raison du mode de
gestion des impôts nationaux partagés. Ils sont en effet
répartis sur la base de prévisions des recettes fiscales et
de clés de répartition qui sont établies chaque année en
commun par les ministres des Finances de l’État fédéral
et des Länder. Comme on le voit sur le graphique 3 page
5, cela rend la structure des ressources des administra-
tions territoriales allemandes très originale par rapport
aux autres pays et difficile à qualifier.
Le Royaume-Uni présente également un exemple intéres-
sant. La part de la dépense publique locale, à 23 % de la
dépense totale16
, y est proche du niveau français — même
si sa structure est légèrement différente, avec une éduca-
tion et une sécurité publique plus décentralisées mais une
intervention locale plus faible dans les loisirs et la culture,
ou dans la protection de l’environnement.
L’autonomie des administrations publiques locales appa-
raît très limitée également quand on considère l’impor-
tance et la structure des transferts dans leurs ressources.
D’une part, les transferts constituent plus de 60 % des
ressources locales. D’autre part, ils ciblent certaines politiques
publiques précises : par exemple, 30 % des transferts sont
liés aux dépenses d’enseignement, plus particulièrement
la Dedicated School Grant qui est transférée aux collectivi-
tés locales pour financer les écoles17
. En revanche, les
recettes issues de la fiscalité sont intégralement locales et
accordent une large autonomie aux administrations territo-
riales, au contraire de l’Allemagne. Elles proviennent dans
leur intégralité d’une taxation récurrente sur la propriété
immobilière (en particulier la Council Tax) dont les collecti-
vités déterminent le taux (alors que le calcul des bases est
fait au niveau national).
2012 sur la stabilité, la coordination et la gouvernance
(TSCG) dans l’Union européenne (trois pays)13
.
Les règles portant sur le seul équilibre du budget de
fonctionnement, comme la règle d’or française, sont les
moins contraignantes car elles permettent aux administra-
tions territoriales de s’endetter théoriquement sans limite
pour financer leurs investissements, souvent très impor-
tants. Les règles d’équilibre structurel au sens du TSCG
sont les plus contraignantes car elles font tendre le ratio
dette/PIB de ces administrations vers zéro à long terme :
les seules dettes significatives — en pourcentage du PIB —
qui subsistent sont des dettes de court terme contractées
en phase basse du cycle et remboursées en phase haute.
12. CONCLUSION
Le degré d’autonomie des administrations publiques territoriales dans les pays européens peut être visualisé en
prenant en compte un certain nombre d’indicateurs sur les dimensions évoquées ci-dessus. Le graphique présenté
en page une représente la position d’une sélection de grands pays européens sur cinq dimensions18
: la part de la
dépense locale dans la dépense publique, la part de la fiscalité dans les ressources, la part des transferts classés
en services généraux, la part des recettes fiscales propres sur lesquelles les collectivités disposent d’un pouvoir
de taux et la flexibilité des règles budgétaires locales mesurée par la Commission européenne.
Si la part des administrations territoriales dans les dépenses publiques est particulièrement faible en France,
notamment dans des domaines comme l’enseignement et la santé, les autres critères de décentralisation des
dépenses et des ressources publiques ne nous mettent pas dans une situation atypique. Les autres pays euro-
péens sont d’ailleurs eux aussi souvent classés différemment selon les critères de décentralisation retenus.
Ce n’est pas surprenant au vu des résultats des études économiques sur les effets de la décentralisation, qui
paraissent peu conclusives. Cela tient d’abord aux difficultés méthodologiques de mesure du degré réel de décen-
tralisation qui sont exposées dans cette note, mais ces analyses montrent surtout que les avantages et inconvé-
nients de la décentralisation appellent des arbitrages de nature politique qui diffèrent naturellement d’un pays à
l’autre.
Du point de vue de l’efficacité, la décentralisation des politiques publiques permet une meilleure adaptation aux
besoins locaux, ce qui constitue un avantage essentiel, mais elle peut réduire les économies d’échelle. En termes
d’équité, elle risque de creuser les inégalités territoriales, mais la centralisation ne permet pas toujours de les
réduire. Enfin, si les forces de rappel — le vote des contribuables électeurs ou les primes de risque exigées par les
prêteurs — sont insuffisantes, des élus peuvent financer par l’impôt ou l’emprunt un niveau excessif de dépenses,
ce qui peut obliger l’État central à limiter leur autonomie par des règles budgétaires strictes. Au total, les considé-
rations relatives à l’efficacité, à l’équité et à l’équilibre des finances publiques peuvent conduire à des choix
politiques très différents.
Directeur de la publication : Gilles de Margerie, commissaire général ; directeur de la rédaction : Cédric Audenis, commissaire général adjoint
secrétaires de rédaction : Olivier de Broca, Valérie Senné ; impression : France Stratégie ; dépôt légal : juillet 2019 - N° ISSN 2556-6059 ;
contact presse : Matthias Le Fur, directeur du service Édition-Communication-Événements, 01 42 75 61 37, matthias.le.fur@strategie.gouv.fr
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18. Pour avoir les mêmes dimensions, on compare les niveaux de chaque pays à la moyenne sur les données disponibles et on divise par l’écart-type de ces données.
Mots clés : collectivités territoriales, autonomie financière, recettes fiscales, dépenses publiques, dépenses locales, décentralisation
La Commission européenne publie un indice de sévérité
des règles qui ne tient pas compte de leur classement
dans l’une de ces quatre catégories mais de facteurs tels
que leur statut juridique, leur surveillance par une autorité
budgétaire indépendante ou l’existence d’un mécanisme
de correction automatique. À cette aune, la France se situe
au 8e
rang pour la sévérité de ses règles budgétaires locales
sur les 18 pays qui en ont adopté, notamment parce que
ces règles sont contrôlées par les chambres régionales et
territoriales des comptes et parce que leur non-respect
peut faire l’objet de sanctions allant jusqu’à une mise sous
tutelle par les préfets.
Au total, la règle d’or imposée aux collectivités locales
françaises est moins contraignante que les règles budgé-
taires imposées aux administrations territoriales des autres
pays, mais elle est plus strictement contrôlée.