INPH n° 10 - Mars 2017
Armand, mon voisin, bientôt 90 ans (comme il est un peu coquet, je ne sais pas exactement quand) aligne une biographie où, outre son talent à tailler les haies avec une précision à faire pâlir d’envie les jardiniers de Versailles, figure le titre de responsable régional des Postes, du temps où cela s’appelait les PTT. Il me raconte qu’il voyait partir avec fierté son escouade de facteurs qui, en sus de la distribution du courrier, récupéraient les médicaments à la pharmacie (ils passaient devant), le gigot chez le boucher (il reçoit du courrier aussi), aidaient aux formalités administra
tives (la paperasse, ça les connaissait) et ramenaient les colis depuis et vers le bureau de poste. Bref, ils assuraient du lien. Ce n’était pas inscrit dans leur fiche de poste mais ils n’imaginaient pas que cela ne cela fasse pas partie de leur travail. (...)
http://www.intersyndicat-des-praticiens-hospitaliers.com/
Le « bed manager » et le « concierge aux clefs d’or ».Réseau Pro Santé
Le concept de « Bed-manager » provient des pays anglo-saxons. Il a été récemment importé en france afin de gérer les flux aux urgences, en ayant une vision globale de l’hospitalisation, notamment des lits disponibles de son établissement. Mais qui doit assumer ce rôle et le « bed management » doit-il se résumer à une solution locale ?
L’hôpital est né, au onzième siècle, de l’accueil, de l’hospitalité, créé par l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean et a peu évolué jusqu’à devenir l’hôpital public. Ces établissements charitables remplissaient des fonctions d'accueil et d'hébergement pour tous ceux, qui, placés dans une situation nécessiteuse, réclamaient une protection temporaire ou définitive : les orphelins, les vieillards, les pauvres, les pèlerins et bien sûr les malades, mais plus du fait de leur fragilité sociale que de leurs affections. Avec la création des Hospices Civils, la période révolutionnaire incarnera une triple révolution, juridique, sociale et médicale, et qui marque encore les structures et le fonctionnement de l'hôpital moderne. À l’époque des Lumières, la médecine s'exerçait essentiellement à domicile et l'hospitalisation des malades n'était envisagée que lorsque la détresse physique ou matérielle des individus les plaçait à la charge de la collectivité (1). Les conditions d’hébergement étaient à l’égal des conditions de soin, sinon par fois bien meilleures, comme aux Hospices Civils de Beaune ou de Lyon, par exemple.
L’hospitalisation moderne en établissement de santé est la conjonction de deux structures qui doivent cohabiter et travailler ensemble, l’une est l’hébergement, l’autre est le soin. L’une est , en moyenne, bien faite et la France peut être fière de son niveau de soin. L’autre malheureusement souffre depuis trop longtemps du manque d’organisation. L’exemple le plus marquant, et toujours le plus médiatiquement fort, reste, encore aujourd’hui et ce malgré les progrès faits, l’accueil aux urgences de l’hôpital public.
reseauprosante.fr
Correspondances discussions - réflexions diverses à partir d'une situation ...Réseau Pro Santé
Je suis perdue. Médecin généraliste depuis 1999, j’ai débuté par deux ans de remplacements de « vacances » en région parisienne. Un départ en province m’a fait renouer très vite avec le milieu hospitalier : d’abord assistante généraliste durant 5 ans dans un petit hôpital de campagne, je passais PH à temps partiel dans un GHR après une petite excursion en PMI. J’en profite pour me former (DIU gynécologie, DIU tabacologie, conseil en phytothérapie...) et accumuler les expériences : pneumologie, cardiologie, pédiatrie, psychiatrie, adolescents…
Jusque-là, tout va bien !
Mon mari (qui n’est pas médecin) est depuis janvier muté en région parisienne, à Meudon plus précisément. Très bien, pas de soucis ! Nous avons trois enfants, ils seront heureux et nous aussi !
Je cherche donc un poste... Et là, c’est le vide...
Les seuls postes disponibles en tant que praticien hospitalier sont des postes soit en grande banlieue (à plus d’une heure de Meudon), soit des postes de PH spécialistes (ou assistants), soit des postes en Seine-St Denis.
Pour les généralistes, il reste (sans même être sûre que le statut de PH soit respecté) : gériatres/ coordinateurs/SSR, médecin DIM, médecin du travail, urgences, médecine territoriale.
reseauprosante.fr
Interview Le feuilleton de phar-e - Les missions des PHRéseau Pro Santé
Revue SNPHARE 74, mars 2016
Chaque médecin a une définition de l’exercice en hôpital public qui lui est propre. les différentes générations se rejoignent-elles toujours sur les fondements de ce métier et sur l’avenir de celui-ci ? Pour le savoir, nous avons interrogé trois jeunes médecins, sébastien Mirek (chef de clinique au cHu de dijon, vice-président de l’isncca ), et deux PH nouvellement nommés sandra ollier (cHu d’avignon) et ar (PH resté anonyme).
PHAR-E : Quelle « représentation » avez-vous d’un médecin de l’hôpital public ? Quelles sont ses missions ?
Sébastien Mirek : Le médecin de l’hôpital public a plusieurs missions. La première est une mission de soins et de prise en charge des patients quelque soit la spécialité du médecin. En anesthésie-réanimation nous avons une spécialité polyvalente mais toutes les spécialités doivent prendre en charge leurs patients. Et puis une mission d’implication dans sa structure au sein de son établissement, par plusieurs valences. Des valences administratives, syndicales mais également via la recherche, l’enseignement et la pédagogie. C’est ainsi que je vois le médecin au sein de l’hôpital public.
Sandra Ollier : La mission principale du médecin de l’hôpital public est de soigner tous les patients qui se présentent à lui sans aucune distinction. C’est d’ailleurs pour embrasser cette vision du métier, qui paraît un peu « utopique » aujourd’hui, que l’on choisit de s’engager dans cette voie à mon avis. Se dire que l’on va pouvoir soigner tout le monde sans avoir à demander une carte vitale ou sans avoir à connaître les ressources du patient par exemple. Par ailleurs, les missions d’enseignement et de formation sont également très importantes et elles complètent la mission de soins qui demeure la mission principale.
http://www.reseauprosante.fr/
Mon hôpital orienté client ou les bons soins au bon endroitChanfi MAOULIDA
Les comparaisons entre les différents secteurs sont aujourd'hui monnaie courante et les hôpitaux n’y échapperont pas. Patient ou client ? Peut-on parler de " fidélisation " du malade ? La gestion orientée client est-il transposable dans le domaine hospitalier ? L’accent doit-il être mis sur l’« expérience » du patient ou sur sa « satisfaction » ? Comment amorcer le virage vers des e-services personnalisés plutôt que normalisés ?
Le « bed manager » et le « concierge aux clefs d’or ».Réseau Pro Santé
Le concept de « Bed-manager » provient des pays anglo-saxons. Il a été récemment importé en france afin de gérer les flux aux urgences, en ayant une vision globale de l’hospitalisation, notamment des lits disponibles de son établissement. Mais qui doit assumer ce rôle et le « bed management » doit-il se résumer à une solution locale ?
L’hôpital est né, au onzième siècle, de l’accueil, de l’hospitalité, créé par l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean et a peu évolué jusqu’à devenir l’hôpital public. Ces établissements charitables remplissaient des fonctions d'accueil et d'hébergement pour tous ceux, qui, placés dans une situation nécessiteuse, réclamaient une protection temporaire ou définitive : les orphelins, les vieillards, les pauvres, les pèlerins et bien sûr les malades, mais plus du fait de leur fragilité sociale que de leurs affections. Avec la création des Hospices Civils, la période révolutionnaire incarnera une triple révolution, juridique, sociale et médicale, et qui marque encore les structures et le fonctionnement de l'hôpital moderne. À l’époque des Lumières, la médecine s'exerçait essentiellement à domicile et l'hospitalisation des malades n'était envisagée que lorsque la détresse physique ou matérielle des individus les plaçait à la charge de la collectivité (1). Les conditions d’hébergement étaient à l’égal des conditions de soin, sinon par fois bien meilleures, comme aux Hospices Civils de Beaune ou de Lyon, par exemple.
L’hospitalisation moderne en établissement de santé est la conjonction de deux structures qui doivent cohabiter et travailler ensemble, l’une est l’hébergement, l’autre est le soin. L’une est , en moyenne, bien faite et la France peut être fière de son niveau de soin. L’autre malheureusement souffre depuis trop longtemps du manque d’organisation. L’exemple le plus marquant, et toujours le plus médiatiquement fort, reste, encore aujourd’hui et ce malgré les progrès faits, l’accueil aux urgences de l’hôpital public.
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Correspondances discussions - réflexions diverses à partir d'une situation ...Réseau Pro Santé
Je suis perdue. Médecin généraliste depuis 1999, j’ai débuté par deux ans de remplacements de « vacances » en région parisienne. Un départ en province m’a fait renouer très vite avec le milieu hospitalier : d’abord assistante généraliste durant 5 ans dans un petit hôpital de campagne, je passais PH à temps partiel dans un GHR après une petite excursion en PMI. J’en profite pour me former (DIU gynécologie, DIU tabacologie, conseil en phytothérapie...) et accumuler les expériences : pneumologie, cardiologie, pédiatrie, psychiatrie, adolescents…
Jusque-là, tout va bien !
Mon mari (qui n’est pas médecin) est depuis janvier muté en région parisienne, à Meudon plus précisément. Très bien, pas de soucis ! Nous avons trois enfants, ils seront heureux et nous aussi !
Je cherche donc un poste... Et là, c’est le vide...
Les seuls postes disponibles en tant que praticien hospitalier sont des postes soit en grande banlieue (à plus d’une heure de Meudon), soit des postes de PH spécialistes (ou assistants), soit des postes en Seine-St Denis.
Pour les généralistes, il reste (sans même être sûre que le statut de PH soit respecté) : gériatres/ coordinateurs/SSR, médecin DIM, médecin du travail, urgences, médecine territoriale.
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Interview Le feuilleton de phar-e - Les missions des PHRéseau Pro Santé
Revue SNPHARE 74, mars 2016
Chaque médecin a une définition de l’exercice en hôpital public qui lui est propre. les différentes générations se rejoignent-elles toujours sur les fondements de ce métier et sur l’avenir de celui-ci ? Pour le savoir, nous avons interrogé trois jeunes médecins, sébastien Mirek (chef de clinique au cHu de dijon, vice-président de l’isncca ), et deux PH nouvellement nommés sandra ollier (cHu d’avignon) et ar (PH resté anonyme).
PHAR-E : Quelle « représentation » avez-vous d’un médecin de l’hôpital public ? Quelles sont ses missions ?
Sébastien Mirek : Le médecin de l’hôpital public a plusieurs missions. La première est une mission de soins et de prise en charge des patients quelque soit la spécialité du médecin. En anesthésie-réanimation nous avons une spécialité polyvalente mais toutes les spécialités doivent prendre en charge leurs patients. Et puis une mission d’implication dans sa structure au sein de son établissement, par plusieurs valences. Des valences administratives, syndicales mais également via la recherche, l’enseignement et la pédagogie. C’est ainsi que je vois le médecin au sein de l’hôpital public.
Sandra Ollier : La mission principale du médecin de l’hôpital public est de soigner tous les patients qui se présentent à lui sans aucune distinction. C’est d’ailleurs pour embrasser cette vision du métier, qui paraît un peu « utopique » aujourd’hui, que l’on choisit de s’engager dans cette voie à mon avis. Se dire que l’on va pouvoir soigner tout le monde sans avoir à demander une carte vitale ou sans avoir à connaître les ressources du patient par exemple. Par ailleurs, les missions d’enseignement et de formation sont également très importantes et elles complètent la mission de soins qui demeure la mission principale.
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Mon hôpital orienté client ou les bons soins au bon endroitChanfi MAOULIDA
Les comparaisons entre les différents secteurs sont aujourd'hui monnaie courante et les hôpitaux n’y échapperont pas. Patient ou client ? Peut-on parler de " fidélisation " du malade ? La gestion orientée client est-il transposable dans le domaine hospitalier ? L’accent doit-il être mis sur l’« expérience » du patient ou sur sa « satisfaction » ? Comment amorcer le virage vers des e-services personnalisés plutôt que normalisés ?
Retour sur le congrès les rencontres de l'isnih.Réseau Pro Santé
La 2ème édition du Congrès de l’Inter-Syndicat National des Internes des Hôpitaux s’est déroulé le 21 octobre 2011 au Palais Brongniart – Palais de la Bourse, il a rassemblé nombre d’entre vous, des quatre coins de la France, son thème en un mot : l’installation
Pouvoir échanger et débattre sur son avenir, voici tout le challenge que les Rencontres de l’ISNIH 2011 ont su relever : objectif ambitieux, établir une relation privilégiée entre les médecins de demain et les acteurs du système de santé d’aujourd’hui.
Julien, interne du nord de la France, préalablement inscrit sur le site internet du congrès, se rendait ainsi au Palais Brongniart. Toute la journée était gratuite, congrès, repas, soirée et logement. Après un passage à l’accueil, où il recevait son badge et le programme, il déambulait dans le village à la rencontre de médecins et représentants de groupe privé, public, le Conseil Général du département du Nord était là aussi tout comme des groupe de mutuelles...
reseauprosante.fr
Tunisie. Le parti islamiste Ennahda s’est engagé à quitter le pouvoir avant la fin
du mois. En cause, son incapacité à gérer l’État, l’hostilité de la part de la société
civile et les grèves organisées par l’UGTT, le puissant syndicat historique tunisien.
La Tunisie vient peut-être de faire un premier pas vers la sortie de crise. Le parti islamiste Ennahda, qui dirige le gouvernement, s’est engagé à quitter le pouvoir avant la fin du mois.…
http://www.reforme.net/journal/%5Breforme-numero-publication%5D/dossier/desavoue-ennahda-va
Gouvernance Hospitalière : pour le meilleur ou pour le pire ?Réseau Pro Santé
Revue "Avenir Hospitalier n°4" Mars 2016
Au fil des réformes, les politiques ont minimisé l’influence des soignants pour favoriser les administratifs, serviteurs du pouvoir politique. Les forces vives de l’hôpital sont asphyxiées et les médecins sont tenus pour responsables. Comment en est-on arrivés là, et où allons-nous ?
Sacrifier les avantages
Le service public saboté… Ce statut de fonctionnaire, qui garantit aux usagers que les soignants leur consacre toute leur énergie déplaît au dogme ultralibéral qui martèle son argument massue « there is no alternative».
Les 35 heures, une bonne idée... La réforme n’a pas été menée au bout. Le temps de travail officiel a bien baissé mais les embauches n'ont pas eu lieu. Ce fût le début de la chasse à l'autonomie.
Le service public transformé en entreprise : merci Sarkozy ! « Un seul patron à l'Hôpital » disait la Loi HPSt. Le directeur de l'administration devint soudainement le grand patron des médecins ! Résultat : le système de santé numéro un à l’époque pointe aujourd’hui autour à la 10° place.
(...)
http://www.reseauprosante.fr/
En mars dernier, Avenir Hospitalier et a CPH ont rencontré Madame Cécile Courrèges, Conseillère Santé du Premier Ministre, afin de lui faire part de leur satisfaction sur cette réflexion, mais également de leurs inquiétudes sur la mise en œuvre des changements indispensables à la survie de l’hôpital public. Notre sentiment est que nos arguments ont été compris et dans l'air du temps, mais que les forces adverses, opposées au syndicalisme (conférences des Présidents de CME, intersyndicales SNAM CMH et INPH) exercent de telles pressions qu'il leur faudra trancher en se faisant des ennemis. mais que nous saurons en tirer les conséquences.
La mission Couty a permis une réflexion collective sur de nombreux sujets, de faire le constat ensemble des méfaits de la Loi HPST sur le sens même de service public hospitalier.
Avenir Hospitalier et le CNPH, qui représentent 43% des voix de médecins hospitaliers aux dernières élections professionnelles, félicitent le gouvernement et le ministère d’avoir pris l’initiative d’une telle concertation et d’avoir su la mener au bout. Nous avons pris bonne note des intentions de la Ministre de la Santé de tourner la page de HPST, de redonner, dans le cadre de la stratégie nationale de santé du Premier Ministre, un nouvel élan au Service Public Hospitalier, de redonner la confiance, de réduire les inégalités de santé, de préserver un financement solidaire et de structurer la médecine de parcours.
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Revue "Le Cordon Rouge" AGOF n°10 - Mars 2015
Lointaine est l’image de l’accoucheur, muni de serviettes tièdes, d’une bassine et d’un simple tablier, posant ses mains expertes sur le ventre de femmes enceintes et les accompagnant pendant les couches. Toutes aussi passées, les fresques des grands obstétriciens français inventeurs d’instruments divers et variés, ingénieux et dérangeants, permettant l’extraction des nouveau-nés.
Mais alors que Levret, Baudelocque, et Mauriceau, reposent bien glorieusement sous leurs épitaphes méritées, que pense-t-on aujourd’hui des gynéco-obstétriciens, des internes ? Et quelle représentation se fait-on de nous, au sein de la population médicale ??
Les premiers témoignages obtenus, assez aisément il faut dire, sont ceux des internes de médecine générale ; ces soldats souvent abandonnés aux hostiles urgences gynécologiques la journée dans la plupart des services parisiens. Pour eux, nous sommes des Jokers, sortes d’intermédiaires avant l’avis, rarement tendre, du chef. Mais ce n’est pas tout ! Notre présence permanente, notre mine fatiguée du lendemain de garde-sans-une-minute-desommeil, notre accoutrement décoré de liquides biologiques… leur rappellent exactement ce pourquoi ils ont choisi leur spécialité. La médecine est un sacerdoce, certes, mais pour eux, le rythme de la gynécologie est l’illustration même de l’absence de vie (simples pensées retranscrites) ; « Je n’aurais jamais pu faire ta spé ! »… récurrent et réconfortant discours ! Merci les gars !! Je citerai tout de même une amie dont la vision des choses m’a serré la gorge : « Quand on me parle d’interne de Gynéco, j’imagine une personne hyperactive, courant partout, malgré la fatigue… et qui néanmoins sait prendre le temps d’être empathique avec ses patientes ! D’ailleurs, c’est probablement la principale chose que je vous envie : cette relation tellement intime que vous mettez en place avec les femmes surtout en obstétrique… l’interne aide à donner la vie son enfant : et là, vous devenez inoubliable !! »
...
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À l’occasion de récentes propositions législatives sur les réseaux de soins mutualistes et les conditions d’installation des jeunes médecins, deux arguments-choc ont été remis en avant : le libre choix de son médecin par le patient, et le libre choix du lieu d’installation en cabinet libéral.
DE QUELLES LIBERTÉS S’AGIT-IL POUR LE PATIENT ?
- La liberté économique de celui qui a les moyens de payer les tarifs exigés par un praticien renommé ?
- La liberté géographique donnée à l’habitant d’un grand centre urbain et/ou d’une région bénie par la douceur de son climat ?
- La liberté cognitive de celui qui, par sa formation et les réseaux de ses connaissances, a accès à une information réaliste et sincère sur les capacités de tel ou tel médecin, de tel ou tel établissement de santé ?
Quelle est la liberté de choix du patient qui opte pour la plus grande proximité de son domicile pour des raisons évidentes de commodité, qui se trouve sans alternative dans un désert médical où seul fonctionne soit un établissement obsolète, soit une clinique qui monopolise les soins avec dépassements d’honoraires à la clé ?
Quelle est la liberté du malade, soucieux de bénéficier de soins optima, et qui est incapable dans son esprit de rompre le lien qualité-cherté qu’il rattache à tous les biens de consommation ?
Quelle est la liberté de la personne fragilisée par la maladie aux écoutes de la rumeur publique pour se déterminer à frapper à telle ou telle porte ?
Chacun de vous apportera un élément de réponse…
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Nul besoin d’être politologue ni économiste pour constater que la crise financière et économique qui atteint le monde occidental, est en train de devenir sociale. Notre richesse va retenir, quelque temps encore, son expression dans notre organisation sanitaire. Mais en 2015 la génération de 1945 va atteindre 70 ans. A partir de 2015, la tranche d’âge des 70 ans va passer de 500 000 à 800 000 personnes : autrement dit, à partir de 2015, chaque année, 300 000 Français supplémentaires vont entrer sur le marchédes soins. Il est indiscutable que le système sanitaire actuel, s’il n’évolue pas, va alors s’écrouler.
Il va nous falloir trouver de nouvelles façons de travailler afin de soigner plus de personnes avec moins de moyens financiers. Refuser d’y réfléchir, c’est admettre qu’un certain nombre de français ne pourront pas accéder à la chirurgie. Le SCH le refuse et justifie sa réflexion sur le maintien de l’accès à une chirurgie de qualité.
Deux questions :
Comment rendre la chirurgie de notre système de soins « durable » ? Comment le faire à moindre coût afin qu’elle reste accessible à tous ?
Deux éclairages peuvent initier le débat : les principes du « développement durable » et ceux de l’économie « low-cost ».
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Revue Confédération des Praticiens des Hôpitaux n°6 Juin 2016
Groupement hospitalier de territoire : coordination des hôpitaux d’un territoire autour d’une stratégie de prise en charge partagée.
« C’est une fusion ? » Non, le GHT n’aura pas de personnalité morale, chaque hôpital gardera sa responsabilité juridique. Mais ils seront organisés autour d’un hôpital support qui devra assurer pour les autres certaines fonctions ou activités.
« C’est du CHU-centrisme ? » Pas forcément, les hôpitaux non-U peuvent se regrouper entre eux. Mais chaque GHT sera associé à un CHU.
« Et les cliniques ? » Elles ne pourront qu’être partenaires, ce qui les énerve beaucoup
« Alors c’est la fermeture cachée des petits hôpitaux ? » Peut-être que certains plateaux techniques fonctionnant à coup d’intérim vont fermer. Mais les « petits » hôpitaux vont continuer à fonctionner, selon le projet médical partagé, grâce à des équipes médicales communes.
« Projet médical partagé ? » « Equipes médicales communes ? » C’est encore du langage techno ? Oui peut-être. A nous de nous imposer, de nous parler en tant que médecin et pharmacien du territoire, et ne pas se faire imposer des projets technos. La tutelle ne devrait approuver que des GHT avec un projet médical partagé.
« Mais partagé par qui ? Comment ? Et la CME au milieu de tout ça ? » Les équipes du GHT vont devoir ensemble écrire leur projet, les mutualisations éventuelles, les transferts éventuels d’activité. Les CME de chaque hôpital vont persister, mais une CME commune devra être installée, pour valider ce projet médical partagé, ces projets d’équipes, travailler sur la permanence des soins, le DPC.
(...)
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Revue "Le Mag de l'INPH" n°6 - INPH - Janvier 2016
Didier Sicard est Professeur émérite à l’université Paris Descartes, ancien président du Comité consultatif national d’éthique (Ccne), ancien chef de service de médecine interne à l’hôpital Cochin, à Paris.
Didier Sicard est auteur notamment, d’ « Hippocrate et le scanner » avec Gérard Haddad, (éditions Desclée de Brouwer, 1999) ; La Médecine sans le corps : Une nouvelle réflexion éthique (Plon 2002) et L’Alibi éthique, (Plon, 2006).
Didier Sicard a accepté de nous recevoir, simplement, parce que nous lui avions demandé. Il a répondu à nos questions avec la même simplicité déconcertante, mais aussi avec beaucoup de patience (car nous ne sommes pas des professionnels de la presse) et enfin et surtout avec unefoi en l’humanité intacte et un amour profond envers l’Homme.
De tout cela, nous voulions le remercier.
Ethique du Service Public
Pour moi la fonction du service public est la capacité à répondreà une demande individuelle en tenant compte de la dimension collective. En tant que médecin de service public, notre honneur est la confiance que la collectivité nous accorde afin que nous utilisions au mieux les ressources publiques au profit d’un individu en souffrance et nécessitant des soins.
La médecine ne peut se considérer comme seule dépositaire des ressources économiques, sans restriction, sauf dans les situations d’urgence vitale. L’obligation des moyens n’est pas forcément celle de tous les moyens : ce n’est pas parce qu’un médicament existe qu’il faut l’utiliser. Il faut avoir le courage de mettre en balance le prix d’un médicament pour une personne et le nombre de personnes que ce même montant empêcherait de soigner par manque de ressources.
...
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Interview Rencontre avec Didier SICARD Rachel Bocher
Didier Sicard est Professeur émérite à l’université Paris Descartes, ancien président du Comité consultatif national d’éthique (Ccne), ancien chef de service de médecine interne à l’hôpital Cochin, à Paris.
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Revue " H n°7 " septembre - octobre 2014
Avant de se mettre à faire joujou avec des caméras, le réalisateur Thomas Lilti a passé dix ans en fac de médecine et a exercé comme généraliste. Erreur médicale, fin de vie, galère des docs étrangers : dans son deuxième film, Hippocrate, il exorcise ses années d’internat.
Au deuxième étage de son superbe triplex, à deux pas du métro Poissonnière à Paris, Thomas Lilti rigole de sa blaguounette : « Je vais devenir le Olivier Marchal du film médical ! » Son deuxième film Hippocrate, est sorti le 3 septembre en salle, et il pense déjà au troisième, qui aura pour héros un médecin de campagne.
Parallèlement à son métier de réalisateur, Thomas Lilti exerce encore comme médecin généraliste, à raison de quelques remplacements sporadiques. De quoi lui conférer le statut de meilleur médecin du cinéma français, comme Olivier Marchal expertise à tout va sur les films de flics.
Son dernier long-métrage, Hippocrate, est autobiographique. Le pitch : l’histoire d’un interne qui va perdre son innocence, confronté à la dure réalité de l’hôpital. Thomas Lilti, 38 ans, a d’ailleurs des airs d’éternel étudiant avec son visage juvénile. Sur la table de sa cuisine, une boite de Kinder Maxi. Dans son salon, les manettes de sa Playstation sont éparpillées.
C’est bien vu pour un médecin d’avoir une autre activité professionnelle, qui plus est artistique ?
Non. Pendant très longtemps je le cachais, et les médecins que je remplaçais ne le savaient pas. Aujourd’hui, ça ne pose plus de problème puisque ma vie en tant que scénariste et réalisateur est installée. Mais je n’en parle jamais aux patients. Et ça n’est jamais arrivé que l’un d’eux fasse le lien.
Et dans le milieu du cinéma ?
Ah, c’est très bien vu. Au début de ma carrière, je disais toujours que j’étais médecin. Ça rassure les producteurs qui se disent "ça doit être un type sérieux, avec une grosse capacité de travail."
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MAG 1 - INPH
Rencontre avec un Médecin très heureux dans les fonctions de Directeur Général de la santé depuis cinq mois.
Qu’est-ce qu’un Directeur Général de la Santé ?
Avant tout un médecin qu’on pourrait décrire comme un urgentiste dans une salle de régulation du SAMU. Le DGS bénéficie d’un
flux d’informations continu concernant des sujets aussi variés
que les phénomènes infectieux, leur nature et leurs vecteurs, et
les évènements environnementaux tels que ceux liés aux pollutions, aux émissions de radons dans le Massif Central
et aux variations climatiques.
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MAG 1 - INPH
Attractivité : Qui est attractif.
Attractif : Qui a la propriété d’exercer une attraction.
Attraction : Action exercée sur quelqu’un par quelque chose qui
éveille en lui un intérêt puissant, intellectuel ou affectif (Dictionnaire Larousse).
Quelqu’un : PH.
Quelque chose : Hôpital Public.
Hôpital je t’aime…
Lorsqu’on demande aux Praticiens Hospitaliers pourquoi ils ont choisi d’exercer à l’hôpital public (enquêtes INPH 2002 et 2010) (1) (2) , 5 items émergent, qui sont autant de facteurs d’attractivité de l’hôpital public :
› En tête du palmarès les valeurs du service public (en 2002 et 2010 respectivement 40 et 46%) ;
› Le travail en équipe (23 et 26%) ;
› Suivent, l’accès à un plateau technique (qui définit le concept d’hôpital), l’émulation intellectuelle (dont l’enseignement et la recherche) et l’indépendance professionnelle.
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La 2ème édition du Congrès de l’Inter-Syndicat National des Internes des Hôpitaux s’est déroulé le 21 octobre 2011 au Palais Brongniart – Palais de la Bourse, il a rassemblé nombre d’entre vous, des quatre coins de la France, son thème en un mot : l’installation
Pouvoir échanger et débattre sur son avenir, voici tout le challenge que les Rencontres de l’ISNIH 2011 ont su relever : objectif ambitieux, établir une relation privilégiée entre les médecins de demain et les acteurs du système de santé d’aujourd’hui.
Julien, interne du nord de la France, préalablement inscrit sur le site internet du congrès, se rendait ainsi au Palais Brongniart. Toute la journée était gratuite, congrès, repas, soirée et logement. Après un passage à l’accueil, où il recevait son badge et le programme, il déambulait dans le village à la rencontre de médecins et représentants de groupe privé, public, le Conseil Général du département du Nord était là aussi tout comme des groupe de mutuelles...
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Tunisie. Le parti islamiste Ennahda s’est engagé à quitter le pouvoir avant la fin
du mois. En cause, son incapacité à gérer l’État, l’hostilité de la part de la société
civile et les grèves organisées par l’UGTT, le puissant syndicat historique tunisien.
La Tunisie vient peut-être de faire un premier pas vers la sortie de crise. Le parti islamiste Ennahda, qui dirige le gouvernement, s’est engagé à quitter le pouvoir avant la fin du mois.…
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Gouvernance Hospitalière : pour le meilleur ou pour le pire ?Réseau Pro Santé
Revue "Avenir Hospitalier n°4" Mars 2016
Au fil des réformes, les politiques ont minimisé l’influence des soignants pour favoriser les administratifs, serviteurs du pouvoir politique. Les forces vives de l’hôpital sont asphyxiées et les médecins sont tenus pour responsables. Comment en est-on arrivés là, et où allons-nous ?
Sacrifier les avantages
Le service public saboté… Ce statut de fonctionnaire, qui garantit aux usagers que les soignants leur consacre toute leur énergie déplaît au dogme ultralibéral qui martèle son argument massue « there is no alternative».
Les 35 heures, une bonne idée... La réforme n’a pas été menée au bout. Le temps de travail officiel a bien baissé mais les embauches n'ont pas eu lieu. Ce fût le début de la chasse à l'autonomie.
Le service public transformé en entreprise : merci Sarkozy ! « Un seul patron à l'Hôpital » disait la Loi HPSt. Le directeur de l'administration devint soudainement le grand patron des médecins ! Résultat : le système de santé numéro un à l’époque pointe aujourd’hui autour à la 10° place.
(...)
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En mars dernier, Avenir Hospitalier et a CPH ont rencontré Madame Cécile Courrèges, Conseillère Santé du Premier Ministre, afin de lui faire part de leur satisfaction sur cette réflexion, mais également de leurs inquiétudes sur la mise en œuvre des changements indispensables à la survie de l’hôpital public. Notre sentiment est que nos arguments ont été compris et dans l'air du temps, mais que les forces adverses, opposées au syndicalisme (conférences des Présidents de CME, intersyndicales SNAM CMH et INPH) exercent de telles pressions qu'il leur faudra trancher en se faisant des ennemis. mais que nous saurons en tirer les conséquences.
La mission Couty a permis une réflexion collective sur de nombreux sujets, de faire le constat ensemble des méfaits de la Loi HPST sur le sens même de service public hospitalier.
Avenir Hospitalier et le CNPH, qui représentent 43% des voix de médecins hospitaliers aux dernières élections professionnelles, félicitent le gouvernement et le ministère d’avoir pris l’initiative d’une telle concertation et d’avoir su la mener au bout. Nous avons pris bonne note des intentions de la Ministre de la Santé de tourner la page de HPST, de redonner, dans le cadre de la stratégie nationale de santé du Premier Ministre, un nouvel élan au Service Public Hospitalier, de redonner la confiance, de réduire les inégalités de santé, de préserver un financement solidaire et de structurer la médecine de parcours.
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Revue "Le Cordon Rouge" AGOF n°10 - Mars 2015
Lointaine est l’image de l’accoucheur, muni de serviettes tièdes, d’une bassine et d’un simple tablier, posant ses mains expertes sur le ventre de femmes enceintes et les accompagnant pendant les couches. Toutes aussi passées, les fresques des grands obstétriciens français inventeurs d’instruments divers et variés, ingénieux et dérangeants, permettant l’extraction des nouveau-nés.
Mais alors que Levret, Baudelocque, et Mauriceau, reposent bien glorieusement sous leurs épitaphes méritées, que pense-t-on aujourd’hui des gynéco-obstétriciens, des internes ? Et quelle représentation se fait-on de nous, au sein de la population médicale ??
Les premiers témoignages obtenus, assez aisément il faut dire, sont ceux des internes de médecine générale ; ces soldats souvent abandonnés aux hostiles urgences gynécologiques la journée dans la plupart des services parisiens. Pour eux, nous sommes des Jokers, sortes d’intermédiaires avant l’avis, rarement tendre, du chef. Mais ce n’est pas tout ! Notre présence permanente, notre mine fatiguée du lendemain de garde-sans-une-minute-desommeil, notre accoutrement décoré de liquides biologiques… leur rappellent exactement ce pourquoi ils ont choisi leur spécialité. La médecine est un sacerdoce, certes, mais pour eux, le rythme de la gynécologie est l’illustration même de l’absence de vie (simples pensées retranscrites) ; « Je n’aurais jamais pu faire ta spé ! »… récurrent et réconfortant discours ! Merci les gars !! Je citerai tout de même une amie dont la vision des choses m’a serré la gorge : « Quand on me parle d’interne de Gynéco, j’imagine une personne hyperactive, courant partout, malgré la fatigue… et qui néanmoins sait prendre le temps d’être empathique avec ses patientes ! D’ailleurs, c’est probablement la principale chose que je vous envie : cette relation tellement intime que vous mettez en place avec les femmes surtout en obstétrique… l’interne aide à donner la vie son enfant : et là, vous devenez inoubliable !! »
...
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À l’occasion de récentes propositions législatives sur les réseaux de soins mutualistes et les conditions d’installation des jeunes médecins, deux arguments-choc ont été remis en avant : le libre choix de son médecin par le patient, et le libre choix du lieu d’installation en cabinet libéral.
DE QUELLES LIBERTÉS S’AGIT-IL POUR LE PATIENT ?
- La liberté économique de celui qui a les moyens de payer les tarifs exigés par un praticien renommé ?
- La liberté géographique donnée à l’habitant d’un grand centre urbain et/ou d’une région bénie par la douceur de son climat ?
- La liberté cognitive de celui qui, par sa formation et les réseaux de ses connaissances, a accès à une information réaliste et sincère sur les capacités de tel ou tel médecin, de tel ou tel établissement de santé ?
Quelle est la liberté de choix du patient qui opte pour la plus grande proximité de son domicile pour des raisons évidentes de commodité, qui se trouve sans alternative dans un désert médical où seul fonctionne soit un établissement obsolète, soit une clinique qui monopolise les soins avec dépassements d’honoraires à la clé ?
Quelle est la liberté du malade, soucieux de bénéficier de soins optima, et qui est incapable dans son esprit de rompre le lien qualité-cherté qu’il rattache à tous les biens de consommation ?
Quelle est la liberté de la personne fragilisée par la maladie aux écoutes de la rumeur publique pour se déterminer à frapper à telle ou telle porte ?
Chacun de vous apportera un élément de réponse…
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Nul besoin d’être politologue ni économiste pour constater que la crise financière et économique qui atteint le monde occidental, est en train de devenir sociale. Notre richesse va retenir, quelque temps encore, son expression dans notre organisation sanitaire. Mais en 2015 la génération de 1945 va atteindre 70 ans. A partir de 2015, la tranche d’âge des 70 ans va passer de 500 000 à 800 000 personnes : autrement dit, à partir de 2015, chaque année, 300 000 Français supplémentaires vont entrer sur le marchédes soins. Il est indiscutable que le système sanitaire actuel, s’il n’évolue pas, va alors s’écrouler.
Il va nous falloir trouver de nouvelles façons de travailler afin de soigner plus de personnes avec moins de moyens financiers. Refuser d’y réfléchir, c’est admettre qu’un certain nombre de français ne pourront pas accéder à la chirurgie. Le SCH le refuse et justifie sa réflexion sur le maintien de l’accès à une chirurgie de qualité.
Deux questions :
Comment rendre la chirurgie de notre système de soins « durable » ? Comment le faire à moindre coût afin qu’elle reste accessible à tous ?
Deux éclairages peuvent initier le débat : les principes du « développement durable » et ceux de l’économie « low-cost ».
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Revue Confédération des Praticiens des Hôpitaux n°6 Juin 2016
Groupement hospitalier de territoire : coordination des hôpitaux d’un territoire autour d’une stratégie de prise en charge partagée.
« C’est une fusion ? » Non, le GHT n’aura pas de personnalité morale, chaque hôpital gardera sa responsabilité juridique. Mais ils seront organisés autour d’un hôpital support qui devra assurer pour les autres certaines fonctions ou activités.
« C’est du CHU-centrisme ? » Pas forcément, les hôpitaux non-U peuvent se regrouper entre eux. Mais chaque GHT sera associé à un CHU.
« Et les cliniques ? » Elles ne pourront qu’être partenaires, ce qui les énerve beaucoup
« Alors c’est la fermeture cachée des petits hôpitaux ? » Peut-être que certains plateaux techniques fonctionnant à coup d’intérim vont fermer. Mais les « petits » hôpitaux vont continuer à fonctionner, selon le projet médical partagé, grâce à des équipes médicales communes.
« Projet médical partagé ? » « Equipes médicales communes ? » C’est encore du langage techno ? Oui peut-être. A nous de nous imposer, de nous parler en tant que médecin et pharmacien du territoire, et ne pas se faire imposer des projets technos. La tutelle ne devrait approuver que des GHT avec un projet médical partagé.
« Mais partagé par qui ? Comment ? Et la CME au milieu de tout ça ? » Les équipes du GHT vont devoir ensemble écrire leur projet, les mutualisations éventuelles, les transferts éventuels d’activité. Les CME de chaque hôpital vont persister, mais une CME commune devra être installée, pour valider ce projet médical partagé, ces projets d’équipes, travailler sur la permanence des soins, le DPC.
(...)
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Revue "Le Mag de l'INPH" n°6 - INPH - Janvier 2016
Didier Sicard est Professeur émérite à l’université Paris Descartes, ancien président du Comité consultatif national d’éthique (Ccne), ancien chef de service de médecine interne à l’hôpital Cochin, à Paris.
Didier Sicard est auteur notamment, d’ « Hippocrate et le scanner » avec Gérard Haddad, (éditions Desclée de Brouwer, 1999) ; La Médecine sans le corps : Une nouvelle réflexion éthique (Plon 2002) et L’Alibi éthique, (Plon, 2006).
Didier Sicard a accepté de nous recevoir, simplement, parce que nous lui avions demandé. Il a répondu à nos questions avec la même simplicité déconcertante, mais aussi avec beaucoup de patience (car nous ne sommes pas des professionnels de la presse) et enfin et surtout avec unefoi en l’humanité intacte et un amour profond envers l’Homme.
De tout cela, nous voulions le remercier.
Ethique du Service Public
Pour moi la fonction du service public est la capacité à répondreà une demande individuelle en tenant compte de la dimension collective. En tant que médecin de service public, notre honneur est la confiance que la collectivité nous accorde afin que nous utilisions au mieux les ressources publiques au profit d’un individu en souffrance et nécessitant des soins.
La médecine ne peut se considérer comme seule dépositaire des ressources économiques, sans restriction, sauf dans les situations d’urgence vitale. L’obligation des moyens n’est pas forcément celle de tous les moyens : ce n’est pas parce qu’un médicament existe qu’il faut l’utiliser. Il faut avoir le courage de mettre en balance le prix d’un médicament pour une personne et le nombre de personnes que ce même montant empêcherait de soigner par manque de ressources.
...
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Interview Rencontre avec Didier SICARD Rachel Bocher
Didier Sicard est Professeur émérite à l’université Paris Descartes, ancien président du Comité consultatif national d’éthique (Ccne), ancien chef de service de médecine interne à l’hôpital Cochin, à Paris.
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Revue " H n°7 " septembre - octobre 2014
Avant de se mettre à faire joujou avec des caméras, le réalisateur Thomas Lilti a passé dix ans en fac de médecine et a exercé comme généraliste. Erreur médicale, fin de vie, galère des docs étrangers : dans son deuxième film, Hippocrate, il exorcise ses années d’internat.
Au deuxième étage de son superbe triplex, à deux pas du métro Poissonnière à Paris, Thomas Lilti rigole de sa blaguounette : « Je vais devenir le Olivier Marchal du film médical ! » Son deuxième film Hippocrate, est sorti le 3 septembre en salle, et il pense déjà au troisième, qui aura pour héros un médecin de campagne.
Parallèlement à son métier de réalisateur, Thomas Lilti exerce encore comme médecin généraliste, à raison de quelques remplacements sporadiques. De quoi lui conférer le statut de meilleur médecin du cinéma français, comme Olivier Marchal expertise à tout va sur les films de flics.
Son dernier long-métrage, Hippocrate, est autobiographique. Le pitch : l’histoire d’un interne qui va perdre son innocence, confronté à la dure réalité de l’hôpital. Thomas Lilti, 38 ans, a d’ailleurs des airs d’éternel étudiant avec son visage juvénile. Sur la table de sa cuisine, une boite de Kinder Maxi. Dans son salon, les manettes de sa Playstation sont éparpillées.
C’est bien vu pour un médecin d’avoir une autre activité professionnelle, qui plus est artistique ?
Non. Pendant très longtemps je le cachais, et les médecins que je remplaçais ne le savaient pas. Aujourd’hui, ça ne pose plus de problème puisque ma vie en tant que scénariste et réalisateur est installée. Mais je n’en parle jamais aux patients. Et ça n’est jamais arrivé que l’un d’eux fasse le lien.
Et dans le milieu du cinéma ?
Ah, c’est très bien vu. Au début de ma carrière, je disais toujours que j’étais médecin. Ça rassure les producteurs qui se disent "ça doit être un type sérieux, avec une grosse capacité de travail."
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MAG 1 - INPH
Rencontre avec un Médecin très heureux dans les fonctions de Directeur Général de la santé depuis cinq mois.
Qu’est-ce qu’un Directeur Général de la Santé ?
Avant tout un médecin qu’on pourrait décrire comme un urgentiste dans une salle de régulation du SAMU. Le DGS bénéficie d’un
flux d’informations continu concernant des sujets aussi variés
que les phénomènes infectieux, leur nature et leurs vecteurs, et
les évènements environnementaux tels que ceux liés aux pollutions, aux émissions de radons dans le Massif Central
et aux variations climatiques.
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MAG 1 - INPH
Attractivité : Qui est attractif.
Attractif : Qui a la propriété d’exercer une attraction.
Attraction : Action exercée sur quelqu’un par quelque chose qui
éveille en lui un intérêt puissant, intellectuel ou affectif (Dictionnaire Larousse).
Quelqu’un : PH.
Quelque chose : Hôpital Public.
Hôpital je t’aime…
Lorsqu’on demande aux Praticiens Hospitaliers pourquoi ils ont choisi d’exercer à l’hôpital public (enquêtes INPH 2002 et 2010) (1) (2) , 5 items émergent, qui sont autant de facteurs d’attractivité de l’hôpital public :
› En tête du palmarès les valeurs du service public (en 2002 et 2010 respectivement 40 et 46%) ;
› Le travail en équipe (23 et 26%) ;
› Suivent, l’accès à un plateau technique (qui définit le concept d’hôpital), l’émulation intellectuelle (dont l’enseignement et la recherche) et l’indépendance professionnelle.
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Chronique d’hôpital - La pochette plastiqueRachel Bocher
MAG 1 - INPH
« Là, regarde ». Ma consœur pointe son stylo vers l’écran de
son ordinateur tout empli d’une image IRM. Elle a le chic pour me
poser des questions bizarres. « Bon, alors, si on aborde sous l’angle des rapports anatomiques, ton hypersignal, il ne peut
pas être là où tu le dis... non ? ».
Ma consœur clinicienne dégaine Pubmed plus vite que son ombre « regarde cette publi…», m’imprime l’article et, au moment de me tendre les feuilles de papier « attends, regarde ! » et, triomphante, sort une pochette plastique du tiroir de son bureau « la cadre nous les a données ce matin, elles sont pratiques, non ? » .
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MAG 1 - INPH
Le poste à l’hôpital - Conditions règlementaires de candidature ;
Le titre de PH - Concours national de PH, Réglementation ;
Le dossier de candidature ;
Déroulement des épreuves,
Lorsqu’on postule à un poste hospitalier.
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10 propositions pour réduire la pénibilité et essayer de prévenir l’épuisemen...Rachel Bocher
MAG 1 - INPH
Définir clairement le Service Public Hospitalier, ses missions et la place du praticien hospitalier.
Le service public hospitalier doit retrouver la place que la Loi HPST lui a fait perdre. La notion de service public est une donnée forte de l’identité des PH. Elle doit être confortée en permettant un exercice de la plénitude des missions de service public par des équipes médicales reconnues et valorisées. Articulé sur le territoire, le service public hospitalier sera le moteur de l’attractivité hospitalière à condition de donner aux PH qui l’animent les moyens nécessaires et une représentativité opérationnelle.
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INPH n° 10 - Mars 2017
Haraiki : atoll de l’archipel des Tuamotu, Polynésie française. L’anneau corallien de 3,5 Km2 abrite une vingtaine d’habitants à 80 kilomètres en bateau de l’aéroport le plus proche sur l’atoll de Makemo.
Vaitiare (va-i-tiaré) a tout juste 20 ans, elle travaille dans une ferme perlière et est danseuse dans le groupe de son village. Des céphalées violentes l’ont réveillée pendant la nuit. Ce matin elle a du mal à parler et à bouger son bras droit. Elle est amenée au poste de secours du village. L’auxiliaire de santé (une personne avec des notions rudimentaires de santé apprises en quelques jours), seul agent sanitaire en poste, contacte aussitôt le SAMU du Centre Hospitalier de Polynésie française (CHPF) sur l’île de Tahiti à 600 kilomètres de Makemo. Le régulateur diagnostique l’accident vasculaire cérébral. Il demande l’évacuation immédiate de Vaitiare vers Makemo en donnant les conseils médicaux de prise en charge urgente.
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Diminuer la dépense à tout prix : folies et déraisons de la politique hospita...Rachel Bocher
INPH n° 10 - Mars 2017
Les économistes ont besoin de grandeurs statistiques pour appréhender une question. Dans le domaine de la santé l’agrégat utilisé est la Consommation de soins et de biens médicaux (CSBM). Il comprend les soins hospitaliers (publics et privés), les soins de villes (médecins, dentistes, auxiliaires médicaux, analyses, …), les transports de malades et les autres biens médicaux (optique, prothèses, …). La CSBM représente 194, 6 milliards d’euros, soit 2 930 euros par habitant et 8,9 % du Produit intérieur brut (PIB).
L’hôpital public représente en 2015, 70,1 milliards d’euros contre 61,7 milliards d’euros en 2010 (Beffy, Roussel, Solard, Mikou, Ferretti, 2016). Entre 2014 et 2015, la progression est de 2,2 % en valeur contre 2,7 % sur la période qui s’étend de 2010 à 2015.
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News views Syndicalisme Mode d'emploi - Le syndicalisme ce mal connuRachel Bocher
INPH n°8 - Août 2010
« Rassembler des individus pour qu’ils acquièrent une force collective et s’appuyer sur ce collectif pour aider chaque individu à se défendre, c’est la raison d’être originelle du syndicalisme ».
Marc MOUSLY
Le syndicalisme : une posture plus qu’une défense de valeurs ? NON
Négocier au mot près un texte législatif est souvent vécu par beaucoup de praticiens comme un acte radical, protecteur voire exagéremment conservateur.
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Universités et Territoires : enjeux, risques, chancesRachel Bocher
INPH n°7 - Avril 2016
1° Introduction
Il y a plus de 10 ans un rapport de novembre 2005 (2005/103) effectué par l’Inspection générale de l’Administration de l’Education nationale et de la Recherche mettait en exergue les contributions des collectivités territoriales à l’effort national en matière de recherche et développement : l’exemple rapporté concernait le plateau de Saclay qualifié de véritable « territoire d’exception ».
(...)
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INPH n°7 - Avril 2016
INTERVIEW Didier TABUTEAU
Responsable de la chaire santé de Sciences, codirecteur de l’institut Droit et santé de l’Université Paris Descartes INSERM UMR S 1145
Didier Tabuteau, quel est votre regard sur le système de santé actuel ?
Il est construit sur 4 clivages que nous devons surmonter impérativement sous peine de le voir s’effrondrer.
Le 1er clivage réside dans la discontinuité de la répartition des compétences et des rôles entre les professions de santé.
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INPH n°4 Mai 2015
Le statut de praticien hospitalier date de 1984 et a évolué au gré des réformes successives, des avancées sociales et de l’action des syndicats représentatifs. Il repose sur un socle définissant les obligations du PH, ses fonctions, sa formation, sa rémunération. Il est à la fois souple, permettant de nombreuses perspectives de carrière, et protecteur face aux aléas de la vie.
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INPH n°4 Mai 2015
Etre syndicaliste, ce n’est pas glamour : on envoie des mails auxquels personne ne répond – « trop de travail tu comprends ? » –, on voit des mauvaises pensées là où ceux qui nous entourent ne voyaient qu’excellentes intentions (voyez la gouvernance par exemple, ...), on va à d’innombrables réunions où le café est froid et les discussions sans fin, parfois même on manifeste...
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INPH n°4 Mai 2015
Gouvernance : définition
« Action de gouverner ; manière de gérer, d’administrer ». Larousse « S’intéresser à la gouvernance équivaut à mettre en relation les courants de modernisation de la gestion publique avec les relations entre l’Etat et la société civile ». Christian ROUILLARD et Nathalie BURLONE. L’Etat et la société civile sous le joug de la gouvernance (1) « La gouvernance est-elle une création de la science ou une volonté de la science de circonscrire une réalité de terrain déjà bien implantée ? ». I. LACROIX, P.O. St-ARNAUD. La gouvernance : tenter une définition.
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Commissions régionales paritaires (CRP) : où en est-on ? Rachel Bocher
INPH n°4 Mai 2015
Bien sûr, vous savez tous ce qu’est la CPR, mais, au cas où, nous vous en rappelons quelques fondamentaux. (...)
A présent il faudrait l’action...
Créées depuis 2007, les CRP n’ont jamais rempli totalement leur rôle, fortement délaissées par les ARS qui voyaient un risque latent d’explosion d’une colère sourde. A la suite du pacte de confiance, l’importance de cette commission a été réaffirmée.
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Interview Edouard Couty - Conseiller maître honoraire à la Cour des Comptes A...Rachel Bocher
INPH 12 - Avril 2018
"Je plaide pour une éthique du management fondée sur les valeurs du service public hospitalier et j’essaie de contribuer, à mon niveau, à la promotion de ces valeurs et d’un mode de management participatif. Je pense que la médiation participe de ce mouvement."
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DOSSIER Hôpital et Démocratie : sujet ou objet ?Rachel Bocher
INPH 12 - Avril 2018
« L'État démocratique doit s'appliquer à servir le plus grand nombre ; procurer l'égalité de tous devant la loi ; faire découler la liberté des citoyens de la liberté publique. Il doit venir en aide à la faiblesse et appeler au premier rang le mérite. L'harmonieux équilibre entre l'intérêt de l'État et les intérêts des individus qui le composent assure l'essor politique, économique, intellectuel et artistique de la cité, en protégeant l'État contre l'égoïsme individuel et l'individu, grâce à la Constitution, contre l'arbitraire de l'État ».
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INPH 12 - Avril 2018
« La Commission Vie Hospitalière de la Commission Médicale d'Etablissement instruit les dossiers relatifs aux conditions de vie et de travail des praticiens à l'AP-HP et aux conditions d'accueil des praticiens qui y sont recrutés ». À l’AP-HP sont instituées une CVH auprès de la CME et une CVH locale auprès de chaque CME locale (CMEL)
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La démocratie à l’hôpital : Une utopie au quotidien ? Rachel Bocher
INPH 12 - Avril 2018
QUELQUES DÉFINITIONS OU RAPPELS Démocratie du grec « demos » peuple et kratos « pouvoir, autorité » le pouvoir du peuple. Abraham Lincoln y a joutera « Le pouvoir du peuple par le peuple pour le peuple »; Emmanuel Kant : « La vie démocratique suppose un état de droit dans lequel la loi est la même pour tous Jean-Louis Barrault : « La dictature c’est ferme ta gueule, la démocratie c’est cause toujours ! ».
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Médecin, Académicien, Humain
Alfred Spira (MD, PhD) est professeur honoraire de Santé Publique et d’Épidémiologie à la Faculté de Médecine de l’Université Paris Sud, membre de l’Académie nationale de
Médecine. Chef de service à l’hôpital de Bicêtre, il a dirigé une unité de recherche de l’Inserm et l’Institut de Recherche en
santé Publique (IReSP).
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1. Le MAG de l’INPH / MARS 201716
Armand, mon voisin, bientôt 90 ans
(comme il est un peu coquet, je ne
sais pas exactement quand) aligne
une biographie où, outre son talent
à tailler les haies avec une précision
à faire pâlir d’envie les jardiniers de
Versailles, figure le titre de respon-
sable régional des Postes, du temps où
cela s’appelait les PTT. Il me raconte
qu’il voyait partir avec fierté son es-
couade de facteurs qui, en sus de la
distribution du courrier, récupéraient
les médicaments à la pharmacie (ils
passaient devant), le gigot chez le
boucher (il reçoit du courrier aussi),
aidaient aux formalités administra-
tives (la paperasse, ça les connaissait)
et ramenaient les colis depuis et vers
le bureau de poste. Bref, ils assuraient
du lien. Ce n’était pas inscrit dans
leur fiche de poste mais ils n’ima-
ginaient pas que cela ne cela fasse
pas partie de leur travail. Aujourd’hui,
les postiers peuvent toujours faire
cela, mais auparavant ils font signer
une convention au client (non plus
à l’usager) et ce qui est devenu une
prestation est facturé. Et d’ailleurs,
les colis ne sont plus retirés à la Poste
mais dans des distributeurs installés,
dans des zones dont des études très
sérieuses menées par des personnes
n’aillant jamais enfourché un vélo
de postier ont certainement détermi-
né qu’elles étaient très fréquentées
et donc potentiellement rentables
(accordons leur le bénéfice du doute
sur le fait qu’ils en aient étudié l’ac-
cessibilité). Un système extraordi-
nairement efficient pour les colis…
peut-être moins pour les humains
effecteurs et récepteurs.
Hier soir j’étais à la gare pour retirer
des billets de train. Je prends le train
tous les jours ; j’achète donc au gui-
chet le nombre de billets nécessaires
à mes aller-retour du mois, sans spé-
cifier les horaires car ils sont émi-
nemment variables, notamment pour
les horaires de retour (nous les PHs
sommes rémunérés aux demi-jour-
nées, pas au nombre d’heures, ne
l’oublions pas). Hier soir donc, l’agent
du guichet m’a annoncé qu’à compter
du 16 avril, les billets ne seront plus
distribués aux guichets mais qu’ils
devront être pris soit sur internet
soit aux distributeurs automatiques.
Et qu’ils devront obligatoirement
comporter un horaire précis. Donc
impossible pour moi de les prendre
à l’avance, sans horaire précis sauf
à payer un supplément pour ce qui
devient une prestation. Les guichets
de vente seront supprimés. Ces gui-
chets où auparavant se jouaient des
moments cruciaux comme celui de
choisir les meilleures correspon-
dances (compte tenu du périmètre
de marche de l’usager), les meilleures
formules d’abonnement (compte tenu
des contraintes professionnelles), les
meilleures emplacements (parce que
vous comprenez, moi il me faut pou-
voir aller aux toilettes). Ces guichets
où était expliqué le fonctionnement
d’un voyage en train à ceux qui ne
savent pas lire dans les tableaux
compliqués. Ces guichets où ceux
DOSSIER :La vie
Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu’un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement.
Louis ARAGON
Recueil « Le Roman inachevé »
Je préfère vivre en harmonie avec ma « dignité », pour employer un
grand mot, et refuser le confort du compromis même pour l’argent,
même pour la gloire.
Pierre Desproges interview par René Quinson
Télé Moustique, Bruxelles
Réflexion ›››› DOSSIER
2. www.inph.org 17
qui n’ont pas internet ou ne parlent
pas la langue pouvaient, malgré tout,
bénéficier du service.
La bonne nouvelle, c’est qu’à l’ex-
térieur de la gare, côte à côte avec
le distributeur de la banque, va être
installé un distributeur/récepteur de
colis postaux.
Donc la Poste sera rentable (le fort
taux de fréquentation de la gare per-
mettant de rentabiliser les automates
et le prix du colis), la Gare sera fonc-
tionnelle (répondant au besoin du
voyage mais pas forcément à celui du
voyageur) et l’usager... il n’y en aura
plus, des usagers, juste des clients.
Sans lien, sans moment d’échange,
sans prise en compte de la part de
particularité et d’écart par rapport à
la moyenne qui fait chacun de nous.
Est-ce qu’un jour l’Hôpital sera ainsi
rentabilisé, rationnalisé, et fonction-
nel jusqu’à en perdre son humanité ?
Et que sera alors notre vie : une vie de
patient ou une vie de client ?
sans hôpital
Dans la vie, que reste-t-il de l’hôpital ?
Tout comme la Poste se centre sur le
colis et la SNCF sur le voyage, l’hôpital
se centre de plus en plus sur la maladie,
reléguant le malade au deuxième plan.
L’exemple de la T2A est emblématique :
seuls sont côtés les actes inhérents au
corps, et à condition qu’ils impliquent
une technologie. La guérison, le bien-
être, et continuons dans les gros mots,
la compassion, ne sont pas côtés. Pas
plus que ne l’est la qualité de vie au
travail de l’ensemble de la commu-
nauté hospitalière, soignants et non
soignants. Il peut être répondu à cela
que quantifier des paramètres qualita-
tifs n’est pas aisé. Cela, nous pouvons
l’entendre, mais la réalité est que non
seulement le qualitatif n’est pas pris en
compte, mais de plus il s’impose comme
un paramètre négatif car faisant obsta-
cle au projet d’efficience quantitative.
Et la quête de l’efficience quantitative
VEUT tout et malheureusement PEUT
tout. Car elle s’est dotée de moyens
puissants qui peu à peu se sont im-
briqués comme les pièces d’un puzzle
longtemps apparues disparates et
sans lien :
LL La gouvernance comme mode de
gestion humaine (engluant les
partenaires dans une profusion
d’informations non informatives
et dans une multiplication de ré-
unions non participatives).
LL La concentration du pouvoir dé-
cisionnaire entre les mains des
membres de la communauté
hospitalière qui sont détenteurs
de la responsabilité gestionnaire
et soumis à la hiérarchie (car les
directeurs d’hôpitaux sont fonc-
tionnaires mais pas les médecins).
LL Les modifications des pratiques
de soin qui font glisser le soin
vers leur seule composante tech-
nique en éliminant la composante
conceptuelle du diagnostic et la
vision holistique du malade (glis-
sement de la prise en charge des
actes techniques par les paramé-
dicaux, traitements ambulatoires,
hôtels hospitaliers).
LL L’innovation présentée comme le
paradigme ultime alors qu’elle
n’est qu’une optimisation quan-
titative des pratiques existantes
au contraire du progrès qui lui
pourrait, de par la nouveauté
qu’il sous-tend, ouvrir sur une
autre vision du soin assimilant
les valeurs d’attention réciproque
et de construction partagée (entre
soignés et soignants et entre soi-
gnants).
LL Au-delà, « l’intoxication » progres-
sive de la pensée commune trans-
formant la vulnérabilité (qu’elle
soit liée à la maladie, la précarité
ou la position sociale) en erreur
voire en faute imputable à l’indi-
vidu qui la subit.
Alors oui, aujourd’hui l’Hôpital est
rentabilisé, rationnalisé, et fonction-
nel jusqu’à en perdre son humanité.
A quand le jour où le soin de l’autre
deviendra une prestation ? (payante).
« Malade ou médecin, je ne tenais plus à revenir à l’hôpital, ni à travailler aux urgences. Mais qu’est-ce que je ne voulais plus ?
Soigner les autres ? Les écouter ? Soigner et écouter comme je le faisais avant ? Avais-je peur d’être contaminé par ce que la
maladie révèle de faiblesse, maintenant que je m’étais senti moi-même si vulnérable ? Ou bien était-ce la contrainte hospitalière
dont je ne voulais plus, et qui n’avait rien à voir avec le soin lui-même, mais avec la manière dont celui-ci m’avait toujours
paru limité dans et par les institutions, dans et par ma pratique ? ». Parick Autréaux, La voix écrite, Editions Verdier 2017.
3. Le MAG de l’INPH / MARS 201718
Je vois l’ophtalmologie à Nouméa
sans hôpital comme une fiction
triste qui serait un voyage dans
le temps et/ou l’espace. Je m’ex-
plique : enlever notre nouvel hôpital
Gaston Bourret, flambant neuf dans
la banlieue de Nouméa, ce serait
non seulement effacer 500 millions
d’euros d’investissement (un royal
gâchis), mais surtout enlever des
services spécialisés qui n’existent
pas en libéral ni dans les autres pe-
tits hôpitaux ou dispensaires du ter-
ritoire calédonien. L’ophtalmologie,
l’ORL, la réanimation, la néonatalo-
gie, etc., et tous les liens étroits qui
existent sur un plateau technique
d’un hôpital de 500 lits et qui font
que la prise en charge peut aller
très vite, correspondant « aux don-
nées actuelles de la science », tout
en restant à dimension humaine.
Il existe bien sûr des interventions
ophtalmologiques et ORL dans les
cliniques libérales, mais nulle part
ailleurs un service spécialisé en
ophtalmologie.
Où iraient alors les urgences dans
ma filière ? Mon hôpital est le seul
du territoire à avoir autant de filières
spécialisées d’urgence, incluant en
ophtalmologie 3 PH, un interne, et 6
vacataires libéraux. Rien n’est alors
moins sûr que la recréation de cette
astreinte d’ophtalmologie en libéral,
faute de locaux dans ce secteur, et
d’un organisateur prêt à gérer bé-
névolement cette filière d’urgences.
Les patients en relevant n’auraient
alors plus comme interlocuteurs que
les urgentistes des cliniques. Ce se-
rait alors un voyage dans l’espace,
vers les petites îles, états microsco-
piques du Pacifique, où souvent ne
pratiquent de façon constante, au
mieux que des médecins non spé-
cialisés, au pire que des auxiliaires
de santé.
Où iraient alors les personnes dé-
favorisées, océaniens et calédo-
niens n’ayant pas les moyens de
régler de suite un geste spéciali-
sé rapidement coûteux, voire hors
de prix pour eux ? Ils sont parmi
les premiers créanciers de l’hôpital,
pour les fameuses créances irré-
couvrables qui handicapent grande-
ment notre institution publique, et
sans doute les autres, mais que nous
ne pouvons pas refuser car les ra-
cines de l’hôpital sont l’hospitalité
religieuse, et l’égalité (d’accès aux
soins pour tous) de notre devise
nationale. J’imagine que peu risque-
raient de se ruiner pour des soins
dont on ne peut régulièrement ima-
giner à l’avance l’ampleur. La foule
des patients non soignés grandirait
rapidement, avec la perte de chance,
la rapidité des complications, la fré-
quence de leur gravité et de leur lé-
talité, créant un fossé s’élargissant
entre les deux vitesses médicales
comme une faille pendant un trem-
blement de terre… Ce serait alors
un voyage dans le temps avec un
retour instantané au XIXème
siècle,
et son lot d’éclopés aveugles ou
cul-de-jatte, d’épidémies, de flam-
bée du RAA et de la lèpre (déjà
prégnants en Nouvelle-Calédonie)
et des autres maladies de la pau-
vreté et de la promiscuité, de morts
périnatales des enfants et des mères
ou par septicémie sur gale ou sy-
philis, et j’en passe ! Cela nous met-
trait cruellement face à l’histoire du
Dr Gaston Bourret d’après lequel
notre hôpital disparu était nommé :
médecin militaire envoyé à Nouméa
en 1917 comme responsable du labo-
ratoire de bactériologie de l’hôpital
de notre ville où sévissait une épidé-
mie de peste, mort de cette maladie
la même année après une contami-
nation accidentelle par le bacille de
Yersin lors d'une manipulation.
Ce sujet de fiction, digne de
« Germinal », serait de facto la
mise à mal de l’humanité et de
l’humanisme. Les dieux nous en
préservent !
Ophtalmologie sans hôpital
Dr Erica Mancel
Ophtalmologiste, Chef de service
Centre Hospitalier Territorial Gaston Bourret, Nouvelle-Calédonie
Mail : erica.mancel@cht.nc
Réflexion ›››› DOSSIER
Nous avons demandé à 4 de nos confrères de nous dessiner ce que serait la vie sans hôpital dans
leurs spécialités respectives : médicale (hépato gastro entérologie) ou chirurgicale (ophtalmologie), en
début (pédiatrie) ou fin de vie (soins palliatifs et de support).
Leurs réponses se rejoignent sur l’accessibilité aux soins portée par l’hôpital qu’elle soit spatiale ou
sociale, l’adaptabilité de l’hôpital qui prend en charge toute pathologie et en toute circonstance, la
continuité dans l’offre de soin et le rôle pivot de l’hôpital dans le maillage territorial de l’offre de soin.
Danslavie,peut-onsepasserdel’hôpital public?
4. www.inph.org 19
Le nombre total d’hépato-gastro-en-
térologues (HGE) dans l’ensemble du
territoire français est 3432 (source
CNO 2016) dont 43,5 % sont hospita-
liers : Les 1492 Hospitaliers ont pour
principales sociétés savantes : la
SNFGE ; la SFED ; la FFCD ; l’AFEF ;
l’ANGH.
La variation de l’effectif global des
HGE en 10 ans depuis 2007 demeure
à + 5 % mais sans compter le départ
à la retraite important d’ici 2020 de
+ de 30 %. Les départs à la retraite
ces 10 dernières années ont aug-
menté de 87,7 % (CNG).
Le cumul Emploi-Retraite, les re-
crues européennes, l’augmentation
de 3500 postes du numérus clau-
sus (5000 à 8500/an) ainsi que le
recours à 10000 PADHUE (praticien
à diplôme hors Union Européenne)
en 20 ans sont loin d’apporter une
solution satisfaisante au manque
de praticiens hospitaliers en France.
(12 500 postes non pourvus).
La durée moyenne de travail 50 h/
semaine pour les PH HGE est pour
le moment bien assurée avec toute
la bonne volonté et l’amour de la
spécialité mais malheureusement
avec une situation qui se dégrade
d’une loi de santé à une autre.
Les lourdes tâches administratives
(réunions, commissions, sous-com-
missions codage...) constituent un
frein à l’exercice de leurs fonctions
premières.
L’endoscopie digestive est indis-
pensable à l'ensemble de la spécia-
lité, mais aussi au fonctionnement
de tout établissement de santé pu-
blique pourvu d’un centre médical
d’urgences.
Les PH en HGE n’ont pas attendu
la mise en place du GHT pour or-
ganiser la prise en charge dégradée
des centres référents en collabora-
tion directe avec les autres établis-
sements de proximité ou en réseau
avec leurs collègues libéraux (non
concernés par le GHT ni par la per-
manence des soins).
En oncologie digestive, grande par-
tie de leur activité, les PH œuvrent
pour la prise en charge des cancers
digestifs à un stade de plus en plus
précoce avec des méthodes diagnos-
tiques et thérapeutiques endosco-
piques bien codifiées par les (RCP).
D’autres RCP sont devenues obli-
gatoires pour la décision thérapeu-
tiques notamment pour l’hépatite
virale C / B, pour l’hépato-carcinome
et pour les MICI (maladies inflam-
matoires chroniques intestinales)
constituant ainsi des pôles de réfé-
rence bien avant les GHT.
Des dotations Missions d’intérêt gé-
néral (MIG) – Missions d’enseigne-
ment, de recherche, de référence
et d’innovation (MERRI) sont obte-
nues grâce à l’efficience et l’effort
constant des PH dans l’élaboration
des protocoles d’études.
L’HGE traverse comme toutes les
spécialités, une crise de recrute-
ment d’internes mais également
de PH. La spécialité bien que pas-
sionnante est perçue par les jeunes
comme astreignante car ils aspirent
à un mode de vie bien différent de
leurs prédécesseurs. Les PH HGE ont
une spécialité multidisciplinaire qui
lui donne une spécificité très attrac-
tive. Ils poursuivent tous une dé-
marche d’accréditation individuelle
ou par équipe.
Afin de s’investir totalement dans
leur lourde mais noble mission en
assurant la qualité du service pu-
blique, les PH HGE ont besoin de
plus de sérénité, plus de cohérence
et de continuité des lois de santé
successives.
Les Praticiens hospitaliers en hépato-gastroentérologie
Rôle et mission dans les établissements de santé
publique en 2017
Dr Slim Bramli
PH HGE, cancérologie
Secrétaire général INPH, vice-président FPS
Ce qui se résume à la déclinaison des 4 piliers du service public :
1 - Egalité des citoyens dans la prise en charge du soin.
2 - Continuité de fonctionnement du service.
3 - Adaptation du service.
4 - Coût pour l’usager non indexé sur le marché.
5. Le MAG de l’INPH / MARS 201720
Le sujet qui a été posé est : « Que se-
rait la vie sans Hôpital ? »
En tant que pédiatre hospitalier, la
question que je me pose et qui m’est
posée est : « que serions-nous sans
service de pédiatrie hospitalier ? ».
Je suis amené à voir de nombreux
enfants malades ou blessés dans le
cadre de mon exercice de pédiatre
d’urgences.
Beaucoup de ceux qui se présentent
aux urgences n’ont pas forcément
besoin d’un service hospitalier : rhi-
nopharyngites, gastro-entérites, pneu-
mopathies, asthmes bien tolérés.
Mais d’autres ont besoin d’oxygène,
d’être perfusés, voire remplis et sur-
veillés grâce aux soins experts de nos
puéricultrices, infirmières, auxiliaires
de puériculture, aide-soignantes. Mais
aussi, ensuite, d’être placés, plu-
sieurs heures à plusieurs jours, dans
des locaux dédiés sous la surveillance
d’autres pédiatres, puéricultrices, infir-
mières, auxiliaires, aides-soignantes
et autres corps de métier (kinésithé-
rapeutes,…) qui y déploient beaucoup
d’énergie à tout moment quel que soit
le jour, quelle que soit l‘heure.
Certains restent longtemps, difficiles
à renvoyer au domicile car non au-
tonomes sur le plan oxygénation,
alimentation, ou avec des problèmes
non résolus dans leur cause, leur prise
en charge.
D’autres enfants ont besoin de bilans
exhaustifs urgents devant les symp-
tômes inquiétants qu’ils présentent.
D’autres encore ont besoin de traite-
ments lourds en milieu protégé (can-
cérologie…).
Et pourtant, nos unités d’hospitalisa-
tion sont souvent confrontées avec
des problèmes de place auxquels il
nous faut réfléchir tous les jours, y
compris les week-ends et jours fériés,
Pédiatrie
Dr Emmanuel Cixous
PH SNPEH-INPH
sous peine de ne pouvoir accepter de
nouveaux jeunes patients ayant be-
soin de nos soins.
Il en est de même des nouveaux-nés
qui naissent avec un état de fragilité
(prématurité, retard de croissance, in-
fection, cardiopathie ou autre malfor-
mation…) et qui nécessitent un sou-
tien qui peut quelques fois s’avérer
très long.
Or, quelle autre structure que l’hôpi-
tal peut exercer cette fonction ?
Il existe des structures privées ou se-
mi-privées qui exercent cette fonction
mais elles sont minoritaires et cal-
quées sur celles des hôpitaux publics.
Qu’arriverait-il à ces enfants si les
structures hospitalières n’existaient
pas et devaient être pris en ambula-
toire uniquement ?
Beaucoup aggraveraient leur déshy-
dratation ou leur hypoxémie, jusqu’au
décès pour certains (quelques rares
enfants arrivent encore trop tard dans
les hôpitaux). D’autres survivraient
mais au prix de souffrances indues.
Ou il faudrait un système de santé
ambulatoire avec de nombreux soi-
gnants, plus nombreux que ceux qui
sont regroupés dans les services à
cause de l’éclatement des sites et des
difficultés de circulation avec une sur-
veillance moins assidue et moins de
possibilité d’intervenir rapidement en
cas d’aggravation brutale : ce qui est
possible pour certaines pathologies
chroniques ne l’est pas pour l’aigu.
Un système ambulatoire serait moins
pratique, plus risqué et potentielle-
ment plus onéreux.
Quant à la prévention, quelle qu’elle
soit, elle ne peut que diminuer l’in-
cidence des patients hospitalisés et
surtout sur les moins graves.
La vie sans Hôpital serait nuisible
pour les enfants malades les plus
graves et ils sont plus nombreux
qu’on ne croit.
Réflexion ›››› DOSSIER
6. www.inph.org 21
En dehors de la mort brutale, la fin de vie est souvent le dénouement d’une maladie chronique (cancer, maladie
neurologique, insuffisance rénale…) qui a vu au cours des temps se tisser des liens forts avec les soignants des
services prenant en charge ces patients et leurs proches et avec les soignants du domicile.
Hôpital et prise en charge de la fin de vie
Pr Philippe Colombat
Professeur en Hématologie
Chef du pôle Cancérologie au CHU de Tours
Plus encore qu’aux phases plus pré-
coces de la maladie, il convient de ré-
pondre aux besoins du patient et de
ses proches, ce qui signifie que tous
les soignants fassent la démarche
d’écoute et d’accompagnement qui
permet en croisant leurs regards, no-
tamment au cours des staffs pluripro-
fessionnels, de construire un plan de
prise en charge globale personnalisé
(plan de santé personnalisé de l’HAS)
adapté à ses besoins.
Dans la qualité de prise en charge de
la fin de vie, les soins de support, et
notamment les équipes de soins pal-
liatifs ont un rôle essentiel :
LL Equipes mobiles de soins palliatifs
intra-hospitalières qui viennent
aider les soignants des services de
spécialités (où peuvent exister des
lits identifiés de soins palliatifs) en
cas de difficultés liées à des symp-
tômes physiques, une souffrance
psychologique, une souffrance de
l’entourage…
LL Equipes des réseaux de soins pal-
liatifs qui jouent le même rôle
auprès des soignants de domicile
en sachant la difficulté de réunir
le médecin traitant, l’infirmière
libérale et l’aide-soignant en un
temps de coordination.
LL Unités de soins palliatifs, unités
d’hospitalisations dédiées à la fin
de vie où les bénévoles d’accompa-
gnement jouent un rôle important.
Les besoins de ces patients, dont l’iden-
tification pour les soignants passe par
le « souci de l’autre » qui nécessite de
prendre le temps et de « s’assoir pour
faire un bout de chemin ensemble »,
peuvent se résumer à une demande
de prise en charge satisfaisante des
symptômes liés à la maladie ou aux
traitements (en insistant notamment
sur la douleur, les troubles digestifs,
la dyspnée), une demande d’écoute
et d’accompagnement par rapport à
l’angoisse du départ annoncé et de ses
conséquences, mais aussi et peut-être
plus encore à construire un projet de
vie « jusqu’au bout » en tenant compte
des besoins spirituels du patient et de
ses proches : « qu’est-il encore im-
portant pour moi, que me reste-t-il à
faire ? ».
Une autre question importante est le
lieu de la fin de vie : à l’hôpital, lieu
qui rassure pour la prise en charge
des symptômes physiques au sein de
l’équipe qui a suivi le patient tout au
long de sa maladie, en unité de soins
palliatifs, à domicile, avec l’aide ou
non d’une hospitalisation à domicile,
ce qui nécessite la présence de plu-
sieurs aidants pour se relayer.
Deux points apparaissent essentiels
pour la prise en charge de la fin de
vie : la place de l’équipe et de temps
d’échange pour adapter la prise en
charge à l’évolution des besoins au
cours du temps, et à l’importance de
la transmission ville-hôpital pour une
bonne continuité des soins, les soi-
gnants de l’hôpital devant rester un
recours pour ceux du domicile.
En conclusion on voit que l’hôpital
joue un rôle essentiel dans la prise en
charge de la fin de vie tant par son
rôle de formation des soignants à la
réponse aux symptômes, à l’écoute
et à l’accompagnement que dans son
rôle de coordination du parcours de
soins et son rôle de structure recours
(lits identifiés et unités de soins pal-
liatifs) en cas de survenue de compli-
cations à domicile.
l’hôpital joue
un rôle essentiel
dans la prise en
charge de la fin de
vie tant par son
rôle de formation
des soignants à
la réponse aux
symptômes,
à l’écoute et à
l’accompagnement
que dans son rôle
de coordination du
parcours de soins.
www.inph.org 21
7. Le MAG de l’INPH / MARS 201722
Le rôle de l’hôpital dans la prise
en charge de la précarité - contri-
bution de Médecins du Monde - il-
lustre parfaitement ces devoirs du
service public vis-à-vis de la popu-
lation, devoirs dont la résultante
amène à prononcer les 3 mots qui
figurent au fronstipice de toutes
nos institutions : liberté, égalité,
fraternité.
Liberté : car l’hôpital a à voir avec
la liberté, que ce soit dans sa for-
mulation positive (l’aptitude des
individus à exercer leur volonté)
ou négative (état où le sujet n’est
pas l’objet de contrainte). D’une
part la bonne santé retrouvée et/
ou le soin prodigué par l’hôpital
confèrent à l’individu la possibili-
té d’exercer sa volonté en matière
de construction de projet de vie ;
d’autre part l’offre de soins pré-
sentée par l’hôpital ainsi que ses
modalités d’accès permettent à
l’individu d’accéder au soin quand
il en a la nécessité, sans être
contraint par ses possibilités fi-
nancières, géographiques, sociales
ni sa situation administrative.
Egalité : car l’hôpital, face à la
maladie, soigne de manière équi-
valente en l’absence de discrémi-
nation entre les êtres humains
quelle que soit leur pathologie et
situation financière, géographique,
sociale ou administrative
Réflexion ›››› DOSSIER
Fraternité : car l’hôpital (au-
jourd’hui) accueille quelle que soit
l’origine sociale, géographique ou
la situation administrative (fran-
çais, étranger, SDF, réfugié, mi-
grant).
La fraternité - d’après le diction-
naire Larousse - est le lien qui existe
entre les personnes appartenant à
la même organisation - frater en
latin signifie « genre humain » -,
et qui participent au même idéal.
La fraternité, dont Victor hugo di-
sait « La liberté, c’est le droit, l’égalité,
c’est le fait, la fraternité, c’est le de-
voir. Tout l’homme est là... » (Le droit
et la loi. 1875) est aujourd'hui le
maillon faible de la triade répu-
blicaine. Car la fraternité ne peut
s’envisager qu’en sortant du déni
de fragilité.
Et l’économie est basée sur le déni
de fragilité (Patrick Viveret, philo-
sophe. https://www.franceculture.fr/
conferences/college-des-bernardins/
pourquoi-faut-il-voir-la-fragilite-
comme-une-force).
L’hôpital, comme tout service pu-
blic, est l’outil de la mise en œuvre
de notre devise républicaine. Il
était donc naturel que l’hôpital
s’invite dans la campagne à la
Présidence de la République.
DansnotreRépublique,peut-onsepasserde
l’hôpital ?