Préambule épistémologique à l'article de Jean-Jacques Pinto paru en novembre 2004 dans le n°8 de la revue "Marges Linguistiques" et intitulé "Linguistique et psychanalyse : pour une approche logiciste" (début de l'article)
Alternative à la triade "Réel, Symbolique, Imaginaire"Jean-Jacques Pinto
La triade "Réel, Symbolique, Imaginaire" proposée par Lacan pose problème, entre autres pour les trois raisons qui suivent :
- Variations dans la définition des trois termes chez Lacan lui-même
- Désaccord et confusion chez les disciples sur les définitions
- La mise en relation chronologique, - en fait hiérarchique -, des trois vocables est sujette à caution.
Pour les raisons précitées, nous proposons une terminologie différente, bien sûr critiquable elle aussi, mais plus intelligible donc plus accessible à la réfutation.
Présentation sur les ontologie :
le concept de base, les langages, et les applications dans les différents domaines.
Exposé présenté par Benouini Rachid, Adnane Eddariouache dans FST Fès 2013-2014.
Entre pédagogie et interaction TIC : création d’un modèle pour faire le desig...Ann Davidson
Peu importe la variété d »opinions que nous pouvons avoir sur la place qu’occupent les technologies au sein de nos systèmes d’éducation, ces dernières ont pénétré tous les aspects de nos vies. Que nous acceptions ou refusions d’intégrer les technologies dans notre enseignement, nos élèves y ont accès au quotidien et ont appris à penser avec ces technologies. Étant donné ce contexte, il est plus qu’urgent de s’interroger sur les relations possibles entre un modèle d’approche pédagogique global et un modèle d’interaction TIC généralisable à l’extérieur du système éducatif. Même si ce sujet fait l’objet de discussions depuis plus d’un quart de siècle, nous sommes loin de connaître la dynamique entre l’approche pédagogique et l’usage des TIC. Il existe certes plusieurs hypothèses, qui indiquent certains un changement de direction pédagogique lorsque les technologies sont intégrées. Plutôt que de présenter une taxonomie d’approche pédagogique et d’usage des TIC, nous présentons deux modèles basés sur des typologies permettant d’identifier le profil de groupes au sein d’institutions. Par la suite, nous présentons une approche de recherche collaborative qui permet de faire le design de recherche-action à partir des problèmes locaux que vivent les participants de nos recherches lorsqu’ils sont dans le processus d’intégrer les TIC.
DIAGNOSTIC : DIFFÉRENDS ? CIEL ! « Quelle peut être la teneur du discours psy...Jean-Jacques Pinto
Cet article, qui se veut lisible aux non-analystes, se propose de parcourir en quatre temps la problématique offerte à notre réflexion : deux temps (de rang impair) d'analyse de l'argument qui en fournit le contexte, et deux (de rang pair) de propositions présentant nos vues sur ce que pourrait être la teneur du discours analytique dans les prochaines années.
Après cette introduction, un premier parcours réexaminera point par point mais informellement l'argument de J.-P. Journet en montrant que chacune de ses propositions peut donner lieu à un commentaire “bifide” à même de servir ou de desservir le discours analytique. D'où l'intérêt du “DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL” évoqué dans notre titre, qui fait entrevoir les pièges que l'HOMONYMIE peut tendre à ce discours.
Puis, pour préparer un second balayage qui ne s'en tienne ni à la doxa analytique, ni aux opinions même autorisées de nos ténors et seniors, il sera proposé deux tentatives de redéfinitions (“APOPHATIQUE” et “RÉCURSIVE”) de ce qu'est l'analyse, ainsi que des outils méthodologiques fonctionnant en aval de ces redéfinitions pour déjouer les embûches de l'homonymie “externe” et “interne” (à partir d'un syllogisme pouvant faire consensus).
Le troisième temps sera fait justement de ce second balayage de la problématique, dont les éléments seront reconsidérés et analysés plus méthodiquement : “diagnostic différentiel externe” entre le discours analytique et les discours psychologique, philosophique, sociologique et celui de la science moderne ; et “diagnostic différentiel interne” portant sur l'intrication entre avancées théoriques des analystes et survivance à répétition d'éléments fantasmatiques...
Enfin une quatrième partie exposera propositions et perspectives résultant de ces analyses (principe d'économie quant à la source des théorisations analytiques ; dialogue avec les autres champs, mais sans compromissions ; relations spécifiques avec le discours de la science), l'ensemble débouchant sur une invitation, au delà des DIFFÉRENDS, à renouveler sur certains points la teneur du discours analytique...
Alternative à la triade "Réel, Symbolique, Imaginaire"Jean-Jacques Pinto
La triade "Réel, Symbolique, Imaginaire" proposée par Lacan pose problème, entre autres pour les trois raisons qui suivent :
- Variations dans la définition des trois termes chez Lacan lui-même
- Désaccord et confusion chez les disciples sur les définitions
- La mise en relation chronologique, - en fait hiérarchique -, des trois vocables est sujette à caution.
Pour les raisons précitées, nous proposons une terminologie différente, bien sûr critiquable elle aussi, mais plus intelligible donc plus accessible à la réfutation.
Présentation sur les ontologie :
le concept de base, les langages, et les applications dans les différents domaines.
Exposé présenté par Benouini Rachid, Adnane Eddariouache dans FST Fès 2013-2014.
Entre pédagogie et interaction TIC : création d’un modèle pour faire le desig...Ann Davidson
Peu importe la variété d »opinions que nous pouvons avoir sur la place qu’occupent les technologies au sein de nos systèmes d’éducation, ces dernières ont pénétré tous les aspects de nos vies. Que nous acceptions ou refusions d’intégrer les technologies dans notre enseignement, nos élèves y ont accès au quotidien et ont appris à penser avec ces technologies. Étant donné ce contexte, il est plus qu’urgent de s’interroger sur les relations possibles entre un modèle d’approche pédagogique global et un modèle d’interaction TIC généralisable à l’extérieur du système éducatif. Même si ce sujet fait l’objet de discussions depuis plus d’un quart de siècle, nous sommes loin de connaître la dynamique entre l’approche pédagogique et l’usage des TIC. Il existe certes plusieurs hypothèses, qui indiquent certains un changement de direction pédagogique lorsque les technologies sont intégrées. Plutôt que de présenter une taxonomie d’approche pédagogique et d’usage des TIC, nous présentons deux modèles basés sur des typologies permettant d’identifier le profil de groupes au sein d’institutions. Par la suite, nous présentons une approche de recherche collaborative qui permet de faire le design de recherche-action à partir des problèmes locaux que vivent les participants de nos recherches lorsqu’ils sont dans le processus d’intégrer les TIC.
DIAGNOSTIC : DIFFÉRENDS ? CIEL ! « Quelle peut être la teneur du discours psy...Jean-Jacques Pinto
Cet article, qui se veut lisible aux non-analystes, se propose de parcourir en quatre temps la problématique offerte à notre réflexion : deux temps (de rang impair) d'analyse de l'argument qui en fournit le contexte, et deux (de rang pair) de propositions présentant nos vues sur ce que pourrait être la teneur du discours analytique dans les prochaines années.
Après cette introduction, un premier parcours réexaminera point par point mais informellement l'argument de J.-P. Journet en montrant que chacune de ses propositions peut donner lieu à un commentaire “bifide” à même de servir ou de desservir le discours analytique. D'où l'intérêt du “DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL” évoqué dans notre titre, qui fait entrevoir les pièges que l'HOMONYMIE peut tendre à ce discours.
Puis, pour préparer un second balayage qui ne s'en tienne ni à la doxa analytique, ni aux opinions même autorisées de nos ténors et seniors, il sera proposé deux tentatives de redéfinitions (“APOPHATIQUE” et “RÉCURSIVE”) de ce qu'est l'analyse, ainsi que des outils méthodologiques fonctionnant en aval de ces redéfinitions pour déjouer les embûches de l'homonymie “externe” et “interne” (à partir d'un syllogisme pouvant faire consensus).
Le troisième temps sera fait justement de ce second balayage de la problématique, dont les éléments seront reconsidérés et analysés plus méthodiquement : “diagnostic différentiel externe” entre le discours analytique et les discours psychologique, philosophique, sociologique et celui de la science moderne ; et “diagnostic différentiel interne” portant sur l'intrication entre avancées théoriques des analystes et survivance à répétition d'éléments fantasmatiques...
Enfin une quatrième partie exposera propositions et perspectives résultant de ces analyses (principe d'économie quant à la source des théorisations analytiques ; dialogue avec les autres champs, mais sans compromissions ; relations spécifiques avec le discours de la science), l'ensemble débouchant sur une invitation, au delà des DIFFÉRENDS, à renouveler sur certains points la teneur du discours analytique...
Argument :
Après avoir donné une description rapide et critique des Quatre Discours de Lacan, nous montrerons l'intérêt d'instaurer, pour leur trouver un substitut, un dialogue entre science et psychanalyse par le biais des « analysciences », dont fait partie l'Analyse des Logiques Subjectives (A.L.S.)
À une formalisation prématurée des dialectes du discours courant, nous préférerons la découverte par induction de ses « règles de grammaire » à partir d'exemples concrets.
Ensuite seulement viendra une présentation logicisée et déductive des trouvailles de l'A.L.S. puis la mise en relation des « parlers » (substitut des « discours ») avec la genèse des identifications dont le moteur est le discours parental.
Enfin nous parcourrons l'éventail des applications nombreuses et fécondes de l'A.L.S., depuis son retour critique sur le discours analytique jusqu'aux analyses de textes quotidiens, politiques, publicitaires, poétiques, voire tirés de réunions de travail.
Des tableaux, échantillons de textes et une bibliographie compléteront l'exposé.
Deixis temporelle argumentative: remarques sur le français "maintenant" et le...Louis de Saussure
Co-authored by Laua Baranzini. In Maas C. & Schrott A., Wenn Deiktika nicht zeigen:
Grammatikalisierung und Polyfunktionalität deiktischer Formen in den
romanischen Sprachen, Münster, Hamburg: Lit-Verlag, 53-71.
Deixis temporelle argumentative: remarques sur le français maintenant et les ...Louis de Saussure
L. de Saussure & Laura Baranzini. 2009. Deixis temporelle argumentative: remarques sur le français maintenant et les italiens ora et adesso. In : Christiane Maass / Angela Schrott (ed.): Wenn Deiktika nicht zeigen: Grammatikalisierung und Polyfunktionalität deiktischer Formen in den romanischen Sprachen, Münster, Hamburg: Lit-Verlag, 53-71.
Représentationnalisme Et Computationnalismewebphilosophus
Une étude comparative des deux paradigmes principaux en sciences cognitives et étude visant à évaluer le postulat de la nécessité des actes mentaux en science de la cognition sociale
Tout en marquant la spécificité de chacune de ces deux approches quant à l’abord du psychisme humain, le conférencier tentera, entre autres à l’aide d’une analogie simple et d’une méthode originale d’analyse de discours, de montrer ceci :
À l’encontre des positions dogmatiques (assorties de rejet mutuel) émanant des camps retranchés d’inconditionnels partisans, il existe des passerelles et des possibilités de coopération fructueuse entre neurosciences et psychanalyse.
Une condition essentielle pour ce dialogue est que soit redéfini ce qui n’aurait jamais dû cesser de les inspirer : la démarche scientifique, considérée à la fois
– dans ses variantes adaptées aux sciences de la nature et aux sciences humaines,
– dans son souci de démonstration et de réfutation en ce qui concerne aussi bien le cas particulier que la loi générale.
Présentation à la journée d'étude "La narratologie et les nouvelles dimensions sociales des récits", Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), Paris, 1 et 2 février 2010.
De l’épistémologie de sciences à l’épistémologie des disciplines enseignées :...GCAF
Pascal Terrien, professeur des universités en didactique des arts à Aix-Marseille Université, et professeur au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (C.N.S.M.D.P.), directeur-adjoint de la structure fédérative SFERE-Provence, FED 4238, Chercheur permanent de l’équipe d’accueil Apprentissage Didactique Evaluation Formation UR 4671 ADEF, directeur du programme GCAF, chercheur associé à l’Observatoire Interdisciplinaire de Création et de Recherche en Musique (OICRM), Canada. L’épistémologie.
La nouveauté de notre séminaire de cette année est la présentation épisodique d'une notion pendant 10 minutes durant 3 séminaires consécutifs. Pour ce cinquième séminaire public, Pascal Terrien aborde la notion d’épistémologie. Un temps d'échange et de débat est ensuite prévu après l'intervention d'une dizaine de minutes.
La subjectivité artificielle : ébauche d'un projet de recherche (new version)Jean-Jacques Pinto
Cette expression "subjectivité artificielle" est un pléonasme, s'il est exact que la subjectivité humaine ne peut être qu'artificielle (au sens d'acquise et non innée)... Elle désignerait donc :
1. le programme subjectif prétendument "naturel", mais il se pourrait bien que la subjectivité humaine ne puisse être qu'artificielle : il n'y a pas de "nature humaine", seulement une "condition humaine"
2. tout logiciel de subjectivité artificielle écrit par des humains pour simuler la subjectivité humaine "naturelle", et en particulier les subjilectes ou lectes subjectifs. À ce propos, signalons que dès 1983, inspirés par le titre du livre de William Skyvington ("Machina sapiens". Essai sur l'intelligence artificielle. Seuil, 1976), nous avons proposé l'expression "Machina subjectiva" pour désigner l'ensemble des projets tendant à construire cette subjectivité artificielle, et déposé à l'INPI le terme "subjiciel" pour désigner les logiciels de subjectivité artificielle.
Logic of psychotic utterances (Translation by Mme Françoise Capelle-Messelier...Jean-Jacques Pinto
Sections of this text, first written in 1984 were included in my conference on the psychotherapy of psychoses, but as its global approach is different, its publication is not redundant and therefore warranted.
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Argument :
Après avoir donné une description rapide et critique des Quatre Discours de Lacan, nous montrerons l'intérêt d'instaurer, pour leur trouver un substitut, un dialogue entre science et psychanalyse par le biais des « analysciences », dont fait partie l'Analyse des Logiques Subjectives (A.L.S.)
À une formalisation prématurée des dialectes du discours courant, nous préférerons la découverte par induction de ses « règles de grammaire » à partir d'exemples concrets.
Ensuite seulement viendra une présentation logicisée et déductive des trouvailles de l'A.L.S. puis la mise en relation des « parlers » (substitut des « discours ») avec la genèse des identifications dont le moteur est le discours parental.
Enfin nous parcourrons l'éventail des applications nombreuses et fécondes de l'A.L.S., depuis son retour critique sur le discours analytique jusqu'aux analyses de textes quotidiens, politiques, publicitaires, poétiques, voire tirés de réunions de travail.
Des tableaux, échantillons de textes et une bibliographie compléteront l'exposé.
Deixis temporelle argumentative: remarques sur le français "maintenant" et le...Louis de Saussure
Co-authored by Laua Baranzini. In Maas C. & Schrott A., Wenn Deiktika nicht zeigen:
Grammatikalisierung und Polyfunktionalität deiktischer Formen in den
romanischen Sprachen, Münster, Hamburg: Lit-Verlag, 53-71.
Deixis temporelle argumentative: remarques sur le français maintenant et les ...Louis de Saussure
L. de Saussure & Laura Baranzini. 2009. Deixis temporelle argumentative: remarques sur le français maintenant et les italiens ora et adesso. In : Christiane Maass / Angela Schrott (ed.): Wenn Deiktika nicht zeigen: Grammatikalisierung und Polyfunktionalität deiktischer Formen in den romanischen Sprachen, Münster, Hamburg: Lit-Verlag, 53-71.
Représentationnalisme Et Computationnalismewebphilosophus
Une étude comparative des deux paradigmes principaux en sciences cognitives et étude visant à évaluer le postulat de la nécessité des actes mentaux en science de la cognition sociale
Tout en marquant la spécificité de chacune de ces deux approches quant à l’abord du psychisme humain, le conférencier tentera, entre autres à l’aide d’une analogie simple et d’une méthode originale d’analyse de discours, de montrer ceci :
À l’encontre des positions dogmatiques (assorties de rejet mutuel) émanant des camps retranchés d’inconditionnels partisans, il existe des passerelles et des possibilités de coopération fructueuse entre neurosciences et psychanalyse.
Une condition essentielle pour ce dialogue est que soit redéfini ce qui n’aurait jamais dû cesser de les inspirer : la démarche scientifique, considérée à la fois
– dans ses variantes adaptées aux sciences de la nature et aux sciences humaines,
– dans son souci de démonstration et de réfutation en ce qui concerne aussi bien le cas particulier que la loi générale.
Présentation à la journée d'étude "La narratologie et les nouvelles dimensions sociales des récits", Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), Paris, 1 et 2 février 2010.
De l’épistémologie de sciences à l’épistémologie des disciplines enseignées :...GCAF
Pascal Terrien, professeur des universités en didactique des arts à Aix-Marseille Université, et professeur au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (C.N.S.M.D.P.), directeur-adjoint de la structure fédérative SFERE-Provence, FED 4238, Chercheur permanent de l’équipe d’accueil Apprentissage Didactique Evaluation Formation UR 4671 ADEF, directeur du programme GCAF, chercheur associé à l’Observatoire Interdisciplinaire de Création et de Recherche en Musique (OICRM), Canada. L’épistémologie.
La nouveauté de notre séminaire de cette année est la présentation épisodique d'une notion pendant 10 minutes durant 3 séminaires consécutifs. Pour ce cinquième séminaire public, Pascal Terrien aborde la notion d’épistémologie. Un temps d'échange et de débat est ensuite prévu après l'intervention d'une dizaine de minutes.
La subjectivité artificielle : ébauche d'un projet de recherche (new version)Jean-Jacques Pinto
Cette expression "subjectivité artificielle" est un pléonasme, s'il est exact que la subjectivité humaine ne peut être qu'artificielle (au sens d'acquise et non innée)... Elle désignerait donc :
1. le programme subjectif prétendument "naturel", mais il se pourrait bien que la subjectivité humaine ne puisse être qu'artificielle : il n'y a pas de "nature humaine", seulement une "condition humaine"
2. tout logiciel de subjectivité artificielle écrit par des humains pour simuler la subjectivité humaine "naturelle", et en particulier les subjilectes ou lectes subjectifs. À ce propos, signalons que dès 1983, inspirés par le titre du livre de William Skyvington ("Machina sapiens". Essai sur l'intelligence artificielle. Seuil, 1976), nous avons proposé l'expression "Machina subjectiva" pour désigner l'ensemble des projets tendant à construire cette subjectivité artificielle, et déposé à l'INPI le terme "subjiciel" pour désigner les logiciels de subjectivité artificielle.
Logic of psychotic utterances (Translation by Mme Françoise Capelle-Messelier...Jean-Jacques Pinto
Sections of this text, first written in 1984 were included in my conference on the psychotherapy of psychoses, but as its global approach is different, its publication is not redundant and therefore warranted.
Resumen de la conferencia "PSICOANÁLISIS Y NEUROCIENCIAS"Jean-Jacques Pinto
Destacando la especificidad de cada uno de estos dos enfoques en cuanto al acceso al psiquismo humano, el conferenciante intentará, apoyándose entre otras cosas en una analogía simple y un método original de análisis de discurso, mostrar esto : Contrariamente a las posiciones dogmáticas (acompañadas de rechazo mutuo) emanando de los incondicionales partidarios atrincherados en sus respectivos territorios, existen puentes y posibilidades de una cooperación fructífera entre neurociencia y psicoanálisis. Una condición esencial para este diálogo es que sea vuelto a definir lo que nunca habría debido dejar de inspirarlos : el enfoque científico, considerado a la vez — en sus variantes adaptadas a las ciencias de la naturaleza y a las ciencias humanas, — y en su preocupación de demostración y de refutación en lo que se refiere tanto al caso particular que a la ley general.
Destacando a especificidade de cada um dos dois enfoques quanto à abordagem do psiquismo humano, o conferencista intenciona, designadamente apoiando se entre outras coisas numa analogia simples e num método original de análise de discurso, demonstrar isso :
Contrário às posições dogmáticas (acompanhadas da rejeição mútua) que emanam dos incondicionais partidários entrincheirados em seus respectivos territórios, trabalha nas pontes e possibilidades de cooperação frutífera entre neurociências e psicanálise.
Entende como condição essencial para este diálogo que seja redefinido o que nunca deveria ter deixado de inspirar ambas : o enfoque científico, considerado ao mesmo tempo
— nas suas variantes adaptadas às ciências da natureza e às ciências humanas,
— e na sua preocupação de demonstração e de refutação no que se refere tanto ao caso específico como à lei geral.
La subjectivité artificielle : ébauche d'un programme de recherche (old version)Jean-Jacques Pinto
Cette expression "subjectivité artificielle" est un pléonasme, s'il est exact que la subjectivité humaine ne peut être qu'artificielle (au sens d'acquise et non innée)... Elle désignerait donc :
1. le programme subjectif prétendument "naturel", mais il se pourrait bien que la subjectivité humaine ne puisse être qu'artificielle : il n'y a pas de "nature humaine", seulement une "condition humaine"
2. tout logiciel de subjectivité artificielle écrit par des humains pour simuler la subjectivité humaine "naturelle", et en particulier les subjilectes ou lectes subjectifs. À ce propos, signalons que dès 1983, inspirés par le titre du livre de William Skyvington ("Machina sapiens". Essai sur l'intelligence artificielle. Seuil, 1976), nous avons proposé l'expression "Machina subjectiva" pour désigner l'ensemble des projets tendant à construire cette subjectivité artificielle, et déposé à l'INPI le terme "subjiciel" pour désigner les logiciels de subjectivité artificielle.
Complément sur le parler "E → I" ("parler du progrès" ou "parler constructeur...Jean-Jacques Pinto
Dans mon article de la revue Marges Linguistiques intitulé "Linguistique et psychanalyse, une approche logiciste", j'ai du écourter certains passages, par contrainte éditoriale sur le nombre de pages. Je publie ici des compléments extraits du chapitre méthodologique complet "Esquisse d'une psychanalyse scientifique" tiré du livre "La parole est aux discours" (co-écrit avec Éliane Pons), et augmentés d'exemples.
Le parler "E → I" ("du progrès"), parler de la rédemption, du rachat, de la réparation, avec sa biographie en deux étapes (jeunesse "folle" et âge mûr "rangé"), semble résulter d'un jugement en deux temps du parent, qui rejette au début un enfant non conforme à son attente, puis « se fait une raison », s'en accommode, et remédie au "défaut" naturel par l'éducation, la "formation", la "construction de la personnalité de l'enfant".
On trouvera dans la suite de l'article, à travers le parcours de Louis Aragon, un exemple détaillé du fonctionnement du parler constructeur.
Fantasma, discorso, ideologia. Riguardo una trasmissione che non sia propagandaJean-Jacques Pinto
La propaganda si trova ovunque, non solamente nella pubblicità o nella politica. Prima di essere verticale e indirizzata a lontani sconosciuti, è orizzontale e si indirizza a conoscenti prossimi. Perché essa infatti riposa/si basa su una struttura psichica atta a riceverla ed a ritrasmetterla, struttura che è il risultato dell’identificazione soggettiva, incosciente quindi non modificabile dalla cognizione, l’argomentazione, la ragione.
La forma e il contenuto della propaganda si spiegano dalla soggettività incosciente piuttosto che da Pavlov. Questa si può descrivere nel contesto sociale dalla nostra “Analisi delle Logiche Soggettive” (erede critica della teoria dei Quattro Discorsi di Lacan, insufficiente in molti aspetti).
L’ANALYSE DES LOGIQUES SUBJECTIVES
LOGIQUE DES ÉNONCÉS PSYCHOTIQUES
Jean-Jacques Pinto
Psychanalyste, formateur et conférencier
Aix-Marseille
(Des passages de ce texte de 1984 ont été incorporés dans ma conférence sur la psychothérapie des
psychoses, mais il procède d une approche globale différente, ce qui justifie sa publication qui n est donc
pas redondante)
Prolongement de L’ANALYSE DES LOGIQUES SUBJECTIVES :
La subjectivité artificielle
Jean-Jacques Pinto
Psychanalyste, formateur et conférencier, Aix-Marseille
Cette expression "subjectivité artificielle" est un pléonasme, s'il est exact que la subjectivité humaine ne peut être qu'artificielle (au sens d'acquise et non innée) ... Elle désignerait donc :
1. le programme subjectif "naturel", mais il se pourrait bien que la subjectivité humaine ne puisse être qu'artificielle : il n'y a pas de "nature humaine", seulement une "condition humaine"
2. tout logiciel de subjectivité artificielle écrit par des humains pour simuler la subjectivité humaine "naturelle", et en particulier les subjilectes ou lectes subjectifs. À ce propos, signalons que dès 1983, inspirés par le titre du livre de William Skyvington (Machina sapiens. Essai sur l'intelligence artificielle. Seuil, 1976), nous avons proposé l'expression "Machina subjectiva" pour désigner l'ensemble des projets tendant à
Newsletter SPW Agriculture en province du Luxembourg du 03-06-24BenotGeorges3
Les informations et évènements agricoles en province du Luxembourg et en Wallonie susceptibles de vous intéresser et diffusés par le SPW Agriculture, Direction de la Recherche et du Développement, Service extérieur de Libramont.
https://agriculture.wallonie.be/home/recherche-developpement/acteurs-du-developpement-et-de-la-vulgarisation/les-services-exterieurs-de-la-direction-de-la-recherche-et-du-developpement/newsletters-des-services-exterieurs-de-la-vulgarisation/newsletters-du-se-de-libramont.html
Bonne lecture et bienvenue aux activités proposées.
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Au programme :
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Préambule épistémologique à l'article de "Marges Linguistiques"
1. L’ANALYSE DES LOGIQUES SUBJECTIVES
Marges Linguistiques
Novembre 2004
Linguistique et psychanalyse :
pour une approche logiciste
(début de l’article seulement, avec la discussion épistémologique)
par Jean-Jacques Pinto
Psychanalyste, Aix-en-Provence, France
Des goûts et des couleurs on peut enfin discuter…
0. Introduction
Nous envisagerons dans cet article la possibilité d'un abord pratique de la relation entre linguistique
et psychanalyse : la modélisation linguistique des données mises au jour par la psychanalyse à partir
de corpus tirés du discours courant.
La validation de tels modèles d'après les critères requis par l’« approche logiciste » de J.-C. Gardin
et J. Molino sera examinée sur un exemple précis que nous exposerons en détail : l'Analyse des
Logiques Subjectives, modèle développé, publié et enseigné par nous depuis près de vingt ans.
1. La question de l’épistémologie pratique (Gardin, 1987)
Les discussions théoriques sur les rapports entre linguistique et psychanalyse sont certes
nécessaires, indispensables même, mais pas forcément suffisantes.
J.-C. Milner, dans l’article « linguistique et psychanalyse » de l’Encyclopædia Universalis (1995a)
distingue quatre questions :
« — la question de la psychanalyse et de son rapport à un phénomène qu’on appelle le
langage ;
— la question de la psychanalyse et de son rapport à […] la linguistique ;
— […] la question des rapports entre la linguistique et l’inconscient ;
— la question de la science linguistique et de son rapport à la théorie de la psychanalyse ».
Laissons de côté la première question, qui concerne non la linguistique mais le langage.
Les discussions théoriques sur les rapports entre linguistique et psychanalyse recouvrent les
deuxième et quatrième questions : celle de la psychanalyse et de son rapport à la linguistique ; celle
2. de la linguistique et de son rapport à la théorie de la psychanalyse. Milner les explore ici (1995a), et
surtout dans L’Œuvre claire (1995b) et Le périple structural (2002). Ses thèses, dans les ouvrages
précités, éclairent certains des choix qui sous-tendent notre recherche pratique (présentée dans la
deuxième partie).
L’exploration théorique des rapports entre linguistique et psychanalyse est non seulement
passionnante en soi, mais aussi, en tant que recherche des fondements, indispensable : elle peut,
même si nul ne peut prédire quand, avoir des retombées pratiques à l'instar de la recherche en
Sciences Exactes. Mais comme toute question épistémologique, celle-ci est en perpétuelle
évolution. Ses réponses sont toujours provisoires. Aussi n’est-il pas nécessaire de les attendre pour
avancer parallèlement dans la recherche empirique et « prouver le mouvement en marchant ».
C’est ce que Gardin et Molino (1987) baptisent « épistémologie pratique ». Dans cette optique, ce
qui nous intéresse correspond alors à la dernière question : la question de la science linguistique et
de son rapport aux données mises au jour par la psychanalyse – en résumé : la question des rapports
entre la linguistique et l’inconscient, reformulée (1995a) dans le paragraphe intitulé « La science du
langage modifiée par la psychanalyse ? » :
Étant établi que la psychanalyse est possible, et étant établi que les données de langues sont en intersection
avec les données de la psychanalyse, peut-on apprendre quelque chose de nouveau touchant le fonctionnement
du langage, en partant des données de la psychanalyse ? Dans ce cas, la psychanalyse ne dépend pas de la
linguistique. C’est bien plutôt la linguistique qui pourrait éventuellement avoir à tenir compte des données
mises au jour par la psychanalyse. Ce mouvement serait analogue à celui par lequel Freud ne se borne pas à
chercher des confirmation indépendantes dans les données de l’anthropologie ou de l’histoire des religions,
mais propose des hypothèses originales dans ces domaines.
Nous nous sommes laissés convaincre par l’expérience qu’il est possible de développer
empiriquement des modèles à base linguistique pour certaines des données mises au jour par
la psychanalyse. Il ne s’agit pas dès lors de produire des modélisations globales comme le fait
Jacques Lacan au moyen d’outils linguistiques, mathématico-logiques ou topologiques. Malgré
l’intérêt heuristique de ces tentatives, il faut ici critiquer leur insuffisance d’empiricité, dans
l’optique du galiléisme étendu. Selon J.-C. Milner (1985) : « est galiléenne une science qui
combine deux traits : l'empiricité et la lettre mathématique [discriminant de Koyré] ». Or la
modélisation lacanienne se déploie à partir d’un matériau conceptuel général faisant certes
consensus pour des psychanalystes, mais non à partir du matériel verbal direct pourtant choisi
par Freud dans sa découverte de l’inconscient (voir plus loin la critique, complémentaire, du
travers inverse : l’absence d’essai de formalisation dans les travaux de la plupart des
psychanalystes).
Nous pensons donc qu’il faut s’orienter résolument vers le travail sur corpus, mais pas
n’importe quel type de corpus. Car s’il est clair que le matériau empirique de la psychanalyse
c’est la parole, les productions verbales marquées par l’inconscient peuvent être de deux sortes
: celles qui sont obtenues par la technique dite « d’association libre » ; et celles qui imprègnent
le discours courant et ses prolongements tels que les étudient déjà les sciences de la
culture.
1.1. Les productions verbales obtenues par l’association libre
Elles font l’objet de trois livres de Freud, constamment mentionnés par Lacan à l’appui de
sa thèse de l’inconscient-langage : L’interprétation des rêves ; La psychopathologie de la vie
quotidienne (lapsus, oublis de mots, actes manqués) ; Le mot d’esprit et ses rapports avec
l’inconscient. Ces recherches opèrent sur le mode très particulier de parole qui découle de la
règle de non-omission formulée par l’analyste. Elles soulèvent des objections théoriques, éthiques
et pratiques, quant au traitement du matériel obtenu en séance d’analyse ou hors
séance.
3. 1.1.1. Les objections théoriques
1.1.1.1. L'insuffisance empirique de la linguistique (Milner, 1995a)
Il faut marquer l’impossibilité radicale où se trouve la science linguistique de répondre entièrement
aux besoins de la psychanalyse. […] En effet, les jeux de langue (mot d’esprit, lapsus, etc.) […] sont certes
constitués à partir du langage et de ses structures. Il n’est pas même impossible que la linguistique avance à leur
sujet quelques propositions descriptives. Mais il est douteux que ces propositions éventuelles éclairent beaucoup la
psychanalyse.
Et cela, d’après Milner, pour trois raisons :
1. La linguistique ne peut, dans ces jeux, rien saisir de l'émergence d’un sujet de
l'inconscient.
2. Le lapsus comme le mot d’esprit sont rendus possibles par des collisions homophoniques
contingentes ; la science linguistique n’a rien à en dire de spécifique.
3. La linguistique, pour penser empiriquement la relation qu’entretiennent, dans le
langage comme objet perceptible, le perceptible et l’au-delà de la perception, recourt au
concept de signe. Or la psychanalyse pense la question du perceptible en terme de sens (i.e.
ce qui se manifeste comme « évanouissement des significations » selon Lacan).
1.1.1.2. L'ordre de complexité trop grand du matériel
Mitsou Ronat (1974, pp. 78) rappelle :
Tout élément linguistique, du trait distinctif des phonèmes à la transformation et à la phrase, est un
support potentiel de l’insistance du signifiant.
Ainsi, en séance, d’un côté un « s » inhabituellement chuinté pourra renvoyer à une ascendance
espagnole, et à l’autre extrémité un contexte phrastique énoncé en dernière minute pourra apporter
un démenti imprévu au long développement « convaincant » qui le précédait.
1.1.1.3. Enfin dans la séance d’analyse intervient la singularité des mots et des sons rencontrés
par tel patient dans l'enfance, idiolecte qui ne permet aucune généralisation (à la différence, nous le
verrons, des mots partagés par toute une famille de locuteurs plongés dans des conditions familiales
analogues).
1.1.2. Les objections éthiques
On ne peut enregistrer les patients sans leur accord ; or le fait de se savoir enregistré modifie
nécessairement le cours de l’association libre ; et le secret professionnel interdit de publier
intégralement le relevé des séances : l’identité du patient pourrait se révéler même s’il n’est pas
explicitement nommé.
1.1.3. Les objections pratiques
La constitution du corpus va contre la technique analytique elle-même.
1. l’« attention flottante » est requise chez l’analyste : s'il notait exhaustivement le discours
du patient, les « arbres » que livre le mot à mot masqueraient la « forêt » de telle ou telle
configuration significative.
2. la règle d’abstinence impose à l’analyste de ne retirer aucune contre-partie autre que
financière de l’écoute de ses patients ; le texte des séances posé en objet de connaissance et
4. source éventuelle de prestige et de reconnaissance y contreviendrait.
1.2. D’autres « productions verbales marquées par l’inconscient », celles qui imprègnent le discours
courant, ne suscitent pas de telles objections. Nous proposons comme objet d’étude précisément le
discours courant et ses prolongements tels que les étudient déjà les sciences de la culture. Ce
matériel en effet recèle aussi, comme nous le montrerons, des objets et structures mises au jour par
la psychanalyse. On peut espérer en tirer une « grammaire du fantasme » utilisable ailleurs que dans
la pratique psychanalytique.
Ce corpus de « discours courant étendu » inclura les échanges argumentatifs quotidiens, les
professions de foi, les énoncés publicitaires, des fragments de discours politique, des textes de
littérature et de poésie. Ces modèles devront être efficients, reproductibles, validables et utilisables
par les non-experts.
1.2.1. À l'inverse des descriptions globales de Lacan (formalisation sans empiricité), on bute
en général sur l’empiricité sans formalisation chez les cliniciens de la psychanalyse, qui partent
certes d’un matériel verbal abondant, mais se condamnent à une babélique confusion des langues,
faute d’expliciter leurs procédures de traduction du contenu manifeste (le matériel verbal)
au contenu latent (ce qu’ils y lisent). Prenons, a contrario, l’exemple du déchiffrement de
l’écriture cunéiforme (le parallèle entre l’inconscient et les écritures non-alphabétiques est
constant chez Freud et Lacan) (Doblhofer, 1959, pp. 137-138) :
On envoya sous pli cacheté à chacun des quatre assyriologues la copie d’une inscription cunéiforme
qu’ils ne pouvaient connaître parce que récemment découverte. […] Les quatre savants
furent priés de la traduire chacun pour son compte et de faire connaître le résultat de leur déchiffrement.
[…] Les transcriptions revinrent, également cachetées, à la Société [la Royal Asiatic
Society] qui choisit un jury et convoqua une assemblée solennelle. On put alors étaler aux yeux
du monde entier la preuve éclatante que la jeune assyriologie reposait sur des fondements solides.
Les quatre textes concordaient sur tous les points essentiels, bien qu’on dût y reconnaître
évidemment de légères divergences […] Mais selon l’avis unanime du jury, le déchiffrement
était une affaire acquise.
On imagine mal l’obtention d’un tel résultat en soumettant un rêve, une séance, une portion
de biographie, une interview ou quelque matériel verbal que ce soit à quatre psychanalystes
différents…
En psychanalyse règne donc le conflit des interprétations (Lacan interroge : « comment nous assurer
que nous ne sommes pas dans l’imposture ? »), incitation à développer une « herméneutique
rationnelle » : cf. Tanguy et Thlivitis (1996, 2000), élèves de François Rastier et de sa « Sémantique
interprétative » (1987).
1.2.2. Nous proposons pour notre part de recourir à l’analyse logiciste de J.-C. Gardin et J. Molino
(validation des énoncés en Sciences Humaines), exposée dans La logique du plausible (Gardin,
1987).
Au départ se posait à J.-C. Gardin, archéologue de formation, un problème quantitatif (trop grand
volume d’informations à dépouiller, même sur des sujets pointus) et qualitatif (mauvais abstracts
résumant mal de mauvais articles). Selon lui, les abstracts doivent pouvoir engendrer sans
ambiguïté le texte développé, « bavard ». Le passage de l'analyse documentaire à la logicisation des
énoncés en Sciences Humaines l'a conduit à une double démarche exposée en détail dans la
deuxième partie :
1- La validation interne des modèles théoriques et des analyses d’experts : nécessaire (quant
à l'exigence de formalisation) mais insuffisante, pour des raisons que nous développerons.
2- D'où le second volet : la validation externe de ces analyses et modèles théoriques
5. par la fabrication de simulacres. Cette validation correspond à l’exigence
d’empiricité en science moderne selon J.-C. Milner.
Si de tels modèles une fois validés attestent, par leur efficience, de l’intérêt qu’il y a à ne pas priver
les Sciences Humaines de la dimension de l’inconscient (en trouvant alors toutes sortes
d’applications ailleurs que dans la pratique psychanalytique), ils pourraient réciproquement
permettre d’amorcer une critique de la psychanalyse lorsqu’elle devient par l’aveuglement subjectif
de ses promoteurs un simple objet de culture qui perd son tranchant en se rendant consommable (cf.
la controverse Sokal-Bricmont).
2. Un exemple de réponse
Nous avons développé, publié et enseigné depuis près de vingt ans une approche originale d’analyse
de discours, l’A.L.S. ou Analyse des Logiques Subjectives, que nous exposons dans cette deuxième
partie.
On pourra lire ici la suite de l’article :
http://www.revue-texto.net/Parutions/Marges/00_ml082004.pdf (pages 88-113)
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