1. Une action chrétienne dans un monde en détressewww.selfrance.org
Trimestriel2018/05N°136
Ticket-Repas :
le combat commence
dans l’assiette !
Informations
Mai 2018
Sécurité
alimentaire :
les enjeux
pour le
développement
de l’enfant
3
Parrainage :
« Je prie
pour toi ! »
10
Urgence :
Redonner
espoir
aux jeunes
réfugiés
syriens
12
3. 3
PROJETS DE DÉVELOPPEMENT
SÉCURITÉ ALIMENTAIRE :
les enjeux pour
le développement de l’enfant
1
Cet article privilégie l’utilisation du terme de « sous-nutrition » qui désigne l’insuffisance des apports alimentaires pour combler les besoins énergétiques d’un
individu. C’est le problème nutritionnel majeur dans les pays en développement. La « malnutrition » est une réalité aussi. Mais l’expression est plus large et
englobe des problématiques comme l’obésité par exemple.
A
uparavant, en matière de
sous-nutrition, l’accent était
mis sur les actions à mener
auprès des enfants de moins de
5 ans. Depuis, des progrès ont
été réalisés dans la compréhen-
sion de cet enjeu et désormais
les spécialistes se concentrent
surtout sur les 1000 premiers
jours de l’enfant. Cette expression
désigne la période allant du
début de la grossesse jusqu’aux
deux ans de l’enfant. C’est celle-
ci qui est considérée comme étant
véritablement critique.
Le défi des
1000 premiers jours
Durant le tout début de sa vie,
un enfant a en effet des besoins
nutritionnels accrus pour son
développement (notamment céré-
bral), il est plus vulnérable aux
infections et il est totalement
dépendant des autres pour sub-
venir à ses besoins. Un manque
d’alimentation à cette période
de sa croissance ne peut pas
réellement se rattraper par la
suite et il risque d’occasionner
des séquelles irréversibles allant
de la maladie à la mortalité infan-
tile, en passant par le handicap.
Assurer la sécurité alimentaire dans les pays en développement est indispensable, tout
particulièrement pour les enfants qui font partie des populations les plus vulnérables.
L’enjeu dépasse le strict cadre des questions de santé. La sous-nutrition1
affecte en effet
le développement des enfants dans son ensemble !
4. 4
Comment mesurer
la sous-nutrition ?
Trois indicateurs sont couram-
ment utilisés pour évaluer l’état
nutritionnel d’une population.
Ceux-ci sont basés sur le poids,
la taille ou l’âge et sont mis en
rapport avec les normes inter-
nationales. Il faut faire attention
à ne pas les confondre car ils ne
sont pas équivalents.
Le retard de croissance
Le retard de croissance signifie
que la taille des enfants est trop
petite au regard de leur âge. Il
reflète une exposition chronique
à la sous-nutrition. En 2016, en-
viron un quart des enfants de
moins de 5 ans souffraient d’un
retard de croissance, ce qui re-
présente à peu près 155 millions
d’enfants. Ce chiffre est passé
de 29,5 % en 2005 à 22,9 % en
2016. La grande majorité des
enfants touchés vivent en Asie
(87 millions) et en Afrique
(59 millions).
L’émaciation
L’émaciation est un terme qui
peut sembler compliqué au pre-
mier abord. Pourtant, il n’est pas
difficile à comprendre puisqu’il
s’agit tout simplement du fait,
pour un enfant, d’être trop mai-
gre pour sa taille. Qu’elle soit
consécutive à une perte de poids
importante ou à une prise de
poids insuffisante, l’émaciation
est particulièrement grave en ce
qu’elle révèle une sous-nutrition
aiguë. Les enfants atteints cou-
rent un risque important de tom-
ber malade ou de décéder. En
2016, le phénomène d’émaciation
a touché environ 8 % des enfants
de moins de 5 ans (soit près de
52 millions), dont plus de la moitié
(27,6 millions) en Asie du Sud.
Parmi eux, 17 millions étaient
considérés comme étant grave-
ment atteints.
L’insuffisance pondérale
L’insuffisance pondérale corres-
pond à la situation où le poids
d’un enfant est trop faible au vu
de son âge. D’après le bilan des
Objectifs du Millénaire pour le
développement, la proportion
d’enfants de moins de cinq ans
souffrant d’insuffisance pondérale
aurait été réduite de près de moi-
tié entre 1990 et 2015. Néan-
moins, cette année-là, plus de
90 millions d’enfants de moins
de cinq ans souffraient encore
d’insuffisance pondérale.
PROJETS DE DÉVELOPPEMENT
Moi, c’est Tieke !
J’ai 8 mois et un bon poids !
« À 5 mois, Tieke fut abandonnée par ses parents et trouvée
dans la rue par une femme. Celle dernière, ayant peu de
moyens pour lui acheter du lait, est venue au centre. À son
arrivée, Tieke était très malade et malnutrie.
On a commencé par donner à Tieke du lait premier âge, puis
quelques temps après on est passé à de la farine enrichie. Et
on l’a suivie dans notre programme nutritionnel.
Maintenant, Tieke a 8 mois et un bon poids. Sa mère adoptive
peut désormais en prendre soin elle-même. »
Témoignage d’un des responsables du Centre de réhabilitation
nutritionnelle Keru Yakaar, partenaire chrétien du SEL au
Sénégal.
Pour évaluer l’état nutritionnel d’un enfant, on se base sur son poids,
sa taille et son âge.
5. 5
PROJETS DE DÉVELOPPEMENT
Des conséquences
dramatiques
La sous-alimentation affecte
assez logiquement la santé des
personnes qui en sont victimes.
Les enfants qui en souffrent cou-
rent en effet un risque plus élevé
de contracter des maladies (cou-
rantes à cet âge et dans les pays
en développement) comme la
diarrhée, la pneumonie ou le
paludisme. Certaines carences
peuvent aussi engendrer des défi-
ciences visuelles ou des malfor-
mations. Mais plus grave encore,
une sous-nutrition aiguë peut
conduire à la mort.
Le risque de décès est malheu-
reusement quatre fois plus élevé
pour un enfant atteint d’un retard
de croissance grave et neuf fois
plus élevé pour un enfant souf-
frant d’émaciation grave. Cer-
taines études estiment ainsi
qu’environ 45 % des décès chez
les enfants de moins de 5 ans
relèveraient de facteurs liés à
l’alimentation. Cela représente
la mort d’environ 3 millions de
jeunes enfants chaque année !
Ces conséquences sont drama-
tiques. Néanmoins, il ne faudrait
pas restreindre l’enjeu de la
sécurité alimentaire aux ques-
tions de santé même s’il s’agit
sûrement du problème le plus
grave. Les différentes formes de
sous-nutrition ont aussi une inci-
dence importante sur d’autres
champs du développement des
enfants. Un retard de croissance
peut ainsi entraver la bonne for-
mation du cerveau du nouveau-
né. Cela conduit par la suite à
une réduction de ses facultés
cognitives et à une baisse de ses
performances à l’école et au tra-
vail. Les spécialistes estiment
ainsi que la sous-nutrition
affecte plus largement le déve-
loppement même d’une nation.
La faim est un problème qui est
encore trop présent de nos jours.
Garantir la sécurité alimentaire
n’est pas la seule réponse à y
apporter (il faut aussi améliorer
l’éducation, la protection
sociale...) mais c’est un élément
essentiel ! Les enfants sont par-
ticulièrement vulnérables face à
ce drame.
Il est alors indispensable de
leur venir en aide, d’autant
plus qu’il y a là de véritables
injustices, de nombreux
enfants se voyant affectés par
cette situation dès le ventre
de leur mère.
Sources :
UNICEF, Améliorer la nutrition de l’enfant : un objectif impératif et réalisable pour le progrès mondial, 2013. I FAO, L’état de la sécurité alimentaire et de la
nutrition dans le monde, 2017. I OMS, Enfants : Faire reculer la mortalité, 2017. I ONU, Rapport sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, 2015.
Des enfants bien nourris aujourd’hui, ce sont des adultes qui feront
une différence demain !
6. 6
La faim dans la Bible :
une lecture « humanitaire »
PROJETS DE DÉVELOPPEMENT
La faim transforme les comportements
La faim conduit ceux qui en souffrent à chercher des solutions pour y remédier. Certains en viennent
à manger des aliments vers lesquels ils ne se tourneraient pas en temps normal : « [...] pour l’af-
famé, même ce qui est amer paraît doux. » (Proverbes 27.7b). D’autres vont jusqu’à adopter des
comportements condamnables comme le vol (Proverbes 30.9) ou le cannibalisme (2 Rois 6.24-31).
La faim
est un drame
La Bible présente la faim
comme l’une des pires
souffrances qui soit. Elle
est une mort lente pour
ceux qui en sont victimes.
Cette atrocité se retrouve
notamment dans les
paroles du prophète Jéré-
mie : « Les victimes de
l’épée sont plus heureuses
que celles de la famine :
elles, elles se liquéfient,
affaiblies par l’absence du
produit des champs. »
(Lamentations 4.9)
La faim favorise l’émigration
Pour éviter ces situations catastrophiques, nombreux sont les
personnages bibliques qui ont pris la route de pays voisins
non affectés. Abram, Isaac, les frères de Joseph, Elimélec,
tous se sont déplacés à la recherche de meilleures conditions
de vie. La faim a ainsi une incidence sur la vie des individus.
Elle peut aussi en avoir sur les relations entre les peuples.
La faim pousse à la solidarité
Lorsqu’une grande famine survient dans le Nouveau Testament,
les croyants ne restent pas indifférents. « Les disciples décidè-
rent d’envoyer, chacun selon ses moyens, un secours aux frères
et sœurs qui habitaient la Judée » (Actes 11.29). La famine est
donc une occasion de « faire le bien » envers des croyants dans
le besoin mais aussi plus généralement envers tous ceux qui ont
faim et qui sont faits de la même chair que nous (Esaïe 58.7) !
La faim est un thème fortement présent dans la Bible. Si le sujet revêt une dimension
spirituelle certaine, les Écritures nous en apprennent également beaucoup d’un point de
vue humain et matériel. Regardons ce qu’il en est…
Pour aller
plus loin
Vous voulez en savoir plus ?
Retrouvez ce sujet dans un
article plus développé sur
le blog du SEL :
blog.selfrance.org
7. 7
ÉDUCATION AU DÉVELOPPEMENT
Lucien Ahouandjinou :
un parcours inspirant!
L
ucien Ahouandjinou est né
en 1960 à Zagnanado, au
Bénin. Il est l’aîné de cinq
enfants et sa famille est plutôt
pauvre. Sa mère décède lorsqu’il
est encore jeune. C’est pour cette
raison qu’il portera plus tard
une attention toute particulière
aux orphelins.
Une conversion insolite
En 1985, le jeune Lucien tombe
gravement malade. Il rencontre
alors une personne qui lui prédit
unemortimminente:cetteannonce
l’angoisse terriblement ! Il décide
de se confier à un pasteur, bien
qu’il ne vienne pas d’une famille
chrétienne et qu’il ne soit lui-
même pas croyant. Le pasteur
s’engage à prier pour lui. Lucien
guérit et est convaincu qu’il s’agit
là d’une intervention divine en sa
faveur. Il se convertit et devient
unchrétienprofondémentengagé !
Un engagement auprès
des plus démunis
Lucien Ahouandjinou est ensei-
gnant mais, en 1993, il se détache
de la fonction publique et crée
l’ONG Jeunesse Ambition. Sa
vision : « Réaliser un monde plus
juste, équitable et complémen-
taire ». Pour cela, les actions
menées sont multiples : sensi-
bilisation auprès des populations
locales, projets de développement
en matière d’eau et d’assainis-
sement, ou encore accès à l’édu-
cation. Sa femme, Delphine,
joue un rôle important à ses
côtés : Lucien est plutôt le
visionnaire qui lance les pro-
jets, tandis qu’elle concrétise
ses idées.
Un soutien
alimentaire pour
les orphelins
En 2002, le travail de l’as-
sociation connaît un tournant
majeur avec la création du
centre d’accueil Anfani à
Porto-Novo. Actuellement, 122
enfants y sont hébergés. Depuis
2005, nous finançons, grâce à
173 donateurs réguliers, un projet
Ticket-Repas dont bénéficient
les orphelins du centre. Lucien
Ahouandjinou est décédé en 2016,
mais son œuvre perdure !
Lucien Ahouandjinou a œuvré pour améliorer les conditions de vie
des enfants pauvres de son pays, le Bénin. Il a notamment cherché
à leur apporter de la nourriture : son association est un de nos par-
tenaires Ticket-Repas depuis 2005. Voici son portrait…
L’histoire de Lucien Ahouandjinou
vous intéresse ?
Retrouvez la version complète ainsi qu’une trentaine d’autres
portraits dans le livre Ils ont aimé leur prochain. Cet ouvrage –
vendu au prix de 11,90 € – présente le parcours de figures chré-
tiennes qui se sont engagées sur la voie de la solidarité. Pour
vous le procurer, passez commande sur le site internet du SEL
ou renvoyez-nous ce coupon accompagné d’un chèque de 11,90 € à l'aide de
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Nom :
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Tél. :
Avec Lucien, le verset « Il y a plus de
joie à donner qu'à recevoir » prenait
tout son sens !
8. En décembre dernier, une équipe du SEL a visité pour la première fois notre nouveau
projet Ticket-Repas, à Madagascar. L’occasion de rencontrer nos partenaires sur place, les
enfants et leurs familles. Laura y était et elle nous dit tout !
8
L
’école primaire de Betela
se situe dans la banlieue
de Fianarantsoa, une ville
à 450 km de Tananarive, la capitale.
Betela, l’école au milieu
des rizières
C’est Pasteur Paul et son fils
Andry qui nous accueillent en ce
beau jour de décembre. C’est la
première fois que nous visitons
cette école et nous avons hâte
de voir ce projet dont nous avons
tant entendu parler.
Pour arriver à l’école, il faut mar-
cher une petite quinzaine de
minutes. Une fois arrivés, nous
découvrons l’école, encadrée de
rizières verdoyantes. Magnifique !
Il est 9h et tout est calme. Rien
d’anormal : les enfants sont en
classe et bien concentrés.
L’école, la clé
de leur avenir
Ce matin-là, nous saluons toutes
les classes, de la maternelle à
la primaire. Environ 80 enfants
du village de Vohitsampana y
sont scolarisés. Le projet du Pas-
teur Paul se résume ainsi : offrir
par l’éducation une perspective
d’avenir aux enfants du village.
Or, dans les villages de Mada-
gascar, il n’est pas rare que les
enfants n’aillent pas à l’école,
faute de moyens financiers.
La cantine,
un atout majeur
Mais ce qui fait toute la différence
de cette école, c’est sa cantine.
Sa présence motive encore plus
les parents à envoyer leurs
enfants en classe : ils savent
qu’ils recevront, en plus du
reste, un repas nutritif et sain.
Ce n’est pas négligeable !
Un parent d’élèves nous raconte :
« Mes enfants sont contents d’al-
ler à l’école. Ils se dépêchent le
matin pour y aller. Et ce qu’ils
préfèrent manger ? Du riz avec
de la viande et des haricots ! »
Et de fait, le midi, nous assistons
au repas des petits étudiants.
Après s’être lavés les mains, ils
s’installent à table, attendant cal-
mementlerepasquileurpermettra
de tenir la suite de la journée.
Un des primaires bénit le repas
et, sitôt le « Amen » prononcé,
les festivités commencent. À table,
les conversations vont bon train
et nous avons plaisir à regarder
les élèves se délecter de ce plat
préparé avec soin par la cuisinière
et une des mamans.
Pour Pasteur Paul, des enfants
bien nourris sont des enfants
qui peuvent se concentrer en
classeetapprendreplusetmieux.
Et après cette visite, je ne peux
que me rendre à l’évidence :
le combat contre la pauvreté
commence bel et bien dans
l’assiette !
Laura Boyadjian
Chargée de communication
des projets de développement
Un repas au cœur des rizières
PROJETS DE DÉVELOPPEMENT
Après un bon repas, les enfants de Betela sont pleins d'énergie pour
continuer leur journée de classe !
9. 9
PROJETS DE DÉVELOPPEMENT
Une consultation
pas comme les autres !
E
n wolof, Keru Yakaar signi-
fie : « La maison de l’es-
poir ». Et donner de l’espoir
aux patients, au travers de soins
de qualité, c’est précisément la
vision de ce centre de santé.
Une lueur d’espoir
pour Fatoumata
J’ai pu rencontrer Fatoumata,
une des mamans habituées du
programme de réhabilitation
nutritionnelle. Abou, son bébé
d’1 mois à l’époque, souffrait de
malnutrition. Désespérée par
cette situation, elle a cherché
des solutions en consultant de
nombreux médecins. Elle a
même fait jusqu’à 6h de voiture
pour aller consulter un mara-
bout ! Mais rien n’y faisait. Malgré
les traitements de toutes sortes
qu’on lui prescrivait, elle ne
constatait aucune évolution chez
son enfant.
Puis, elle a entendu parler de
Keru Yakaar. Quand elle est arri-
vée au centre, les choses ont été
différentes. « Ici la manière dont
on m’a accueillie, ça m’a montré
que les grigris ne marchaient
pas » témoigne-t-elle avant
d’ajouter : « depuis que je viens
ici, je suis plus paisible ». Cela
fait quelques mois qu’Abou a
intégré le programme nutrition-
nel : il a repris du poids et il joue
beaucoup plus qu’avant, preuve
incontestable qu’il a recouvré la
santé !
L’évènement
de la semaine !
À Keru Yakaar, le mardi est un
jour spécial ! Et oui, le mardi, on
propose un petit-déjeuner – de
la bouillie enrichie – aux bébés
malnutris. Ce temps de petit-
déjeuner est suivi d’une séance
de sensibilisation nutritionnelle
et d’une discussion avec les
mamans. Je me suis réjouie de
voir aussi quelques papas impli-
qués dans ces séances !
La prière, au cœur
du programme
Enfin, comme tous nos parte-
naires, Keru Yakaar est une struc-
ture chrétienne. Évodie, l’infir-
mière en charge du programme
nutritionnel, partageait avec moi :
« Ici on prie pour les enfants. ».
Et nous croyons que cela fait
toute la différence !
« Je suis repartie
encouragée… »
Je suis repartie encouragée de ma
visite à Keru Yakaar : par leur vi-
sion, par les membres du person-
nel qui transmettent sans relâche
un message d’espoir au travers de
leurs actes et de leurs paroles.
En février dernier, nous avons pu nous rendre au Sénégal pour rencontrer nos partenaires
sur place. Harmony, une des salariées du SEL, a visité le programme de réhabilitation
nutritionnelle du centre de santé Keru Yakaar. Elle nous raconte son expérience.
Fatoumata et Abou, qui a maintenant 1 an et se porte bien
Oui, c’est encourageant de voir
qu’au travers de nos efforts
conjoints, tant de bénéficiaires,
comme Abou et Fatoumata, voient
leur vie transformée.
Harmony Koechlin
Chargée de projets de développement
10. CENTRÉ SUR CHRIST – POUR L’ENFANT – EN COLLABORATION AVEC L’ÉGLISE10
C
ertains parrains ont parfois
le sentiment que leur sou-
tien se résume à « une
aide financière ». Pourtant, grâce
à la prière, ils peuvent agir effi-
cacement et soutenir leur filleul
à travers les épreuves et les défis
qu’il doit relever.
Prier, pour agir là
où vous n’êtes pas
Au-delà des grands gestes
que nous nous imaginons,
il est important de vous
souvenir que l’enfant
que vous parrainez vit
dans une autre réalité.
Prier, c’est s’engager
et combattre au plus près
d’eux pour faire face à cette
pauvreté qui les entoure.
Vos prières sont une bénédiction
concrète malgré la distance. Dieu,
y répondant, comble le besoin
d’accompagnement que ressent
chaque enfant et l’aide à avancer
avec assurance. Vos prières vous
permettent d’agir là où vous
n’êtes pas physiquement.
Prier, un
cadeau précieux
Parfois les plus petits ne com-
prennent pas encore ce que signi-
fie « je prie pour toi ». Pour
autant, c’est
un engagement
précieux dont il se souviendra.
Plus grand, il saura que son par-
rain, aussi loin qu’il soit, prie
pour lui et que ses projets sont
remis entre les mains de Dieu :
n’oubliez pas de le lui dire dans
vos courriers !
Prier, un témoignage
de votre foi
Le Seigneur nous appelle
à prier les uns pour les
autres et à lui apporter
nos fardeaux : « Ne
vous mettez en souci
pour rien, mais, en toute
chose, exposez vos besoins à
Dieu. Adressez-lui vos prières
et vos requêtes, en lui disant
aussi votre reconnaissance. »
(Philippiens 4. 6)
Les enfants parrainés n’ont pas
tous un arrière-plan chrétien. À
l’exception des prières des
membres du centre d’accueil, il
se peut que vous soyez la seule
personne à prier pour lui. Vos
« Je prie pour toi ! »
PARRAINAGE D'ENFANTS
Donner, écrire : on ne vous les présente plus, ces actes du parrainage ! Et la prière ? Elle
est notre arme la plus puissante, en tant que chrétiens… et parrains ! Mais saviez-vous
qu’elle est aussi un moyen pour votre filleul de prendre soin de vous ? Découvrez comment,
au travers de la prière, le parrainage prend une dimension nouvelle !
« Ce que
je préfère dans ce que
mon parrain m’écrit c’est
quand il me dit qu’il m’aime
et qu’il prie pour moi
et ma famille ».
Ashena, 12 ans.
« Dans
ses lettres, mon parrain
m’assurait toujours qu’il priait pour
moi et ma famille. Dieu s’est servi de lui
pour m’encourager à suivre Jésus et
à ne jamais abandonner. »
Andrews, Pérou.
11. 11
prières vous permettent d’être
un témoignage vivant auprès de
votre filleul.
Prier, une forme
d’échange
Si vous priez pour votre filleul,
savez-vous que lui aussi prie
pour vous ?
Votre filleul est important à vos
yeux et vous l’êtes aussi pour
lui ! La prière est un moyen effi-
cace pour vous et votre filleul de
prendre soin l’un de l’autre, grâce
à Dieu.
Alors dans vos
courriers, n’hési-
tez pas à parler à
votre filleul des
défis auxquels vous
êtes confrontés en fai-
sant attention à lui partager
des sujets simples, adaptés à
son âge et compréhensibles
dans son contexte de vie. Il
priera de tout son cœur, car il
saura que c’est important pour
vous. Rappelez-vous la prière
des enfants est spontanée, sin-
cère et parfois surprenante mais
c’est ce qui plait à Dieu.
Grâce à la prière, votre filleul
n’est plus seulement celui qui
reçoit mais aussi celui qui vous
apporte son soutien. La prière
prend alors tout son sens : une
forme d’échange, de partage avec
Dieu au centre.
Que la prière soit pour vous l’oc-
casion de vivre une autre dimen-
sion de la relation avec votre fil-
leul : celle où le parrain donne
mais peut également recevoir en
retour. Aussi, priez avec la certi-
tude que chacune de vos prières
– qu’elles soient courtes, simples
ou peu fréquentes – impacte la
vie de votre filleul.
Prions
pour les enfants,
parce qu’eux aussi
prient pour nous !
« Mon Dieu,
s’il te plait, bénis mon
parrain. Grâce à son amour
je peux aller au centre d’accueil
de Compassion et payer mon
école. » Wilmena, Indonésie.
« Jésus,
s’il te plait, bénis les
enfants de mon parrain à l’école.
Protège-les afin qu’ils réussissent
et qu’ils atteignent leurs
objectifs. » Andreyana,
Indonésie.
« Seigneur, merci pour ma
marraine. Donne-lui une bonne santé
tout le temps. Seigneur fais-lui savoir que
je l’aime. Fais qu’elle m’aime aussi. Fais
qu’un jour elle puisse venir me rendre
visite. » Okoe, Ghana.
PARRAINAGE D'ENFANTS
12. 12
D
epuis près de 6 ans, une
guerre terrible fait rage
en Syrie. Les derniers chif-
fres officiels dénombrent 6 mil-
lions de syriens déplacés1
à l’in-
térieur du pays et un peu plus
de 5,6 millions de réfugiés répar-
tis dans la sous-région.2
Au Liban,
991 000 syriens sont officielle-
ment enregistrés auprès du Haut-
Commissariat aux Réfugiés des
Nations Unies. Les libanais esti-
ment, quant à eux, à près de 2
millions le nombre de syriens
réfugiés dans leur pays.
En septembre 2017, une équipe
du SEL a pu se rendre sur place
et rencontrer l’équipe de Cedar
Home, un partenaire de longue
date du SEL, engagé, de fait, dans
l’aide aux réfugiés.
Prendre soin,
former, équiper
Aujourd’hui, peu de programmes
humanitaires s’adressent à la
tranche d’âge des 14-18 ans.
Cedar Home a le projet d’ouvrir
un centre de formation profes-
sionnelle dans les métiers du
bâtiment pour les adolescents
réfugiés syriens. « À travers ce
projet, nous espérons prendre
soin, former, équiper et lancer
dans la société des garçons qui
passent par notre programme
où ils apprendront à devenir des
individus productifs dans la
société. » témoigne Karim, le
directeur de Cedar Home.
Notre partenaire voit là une
opportunité de redonner espoir
à ces jeunes. En leur apprenant
les métiers d’électricien, de
menuisier, de sidérurgiste ou de
maçon, ils trouveront plus faci-
lement du travail et pourront, un
jour peut-être, reconstruire leur
pays. Au-delà de l’aspect pro-
fessionnel, l’équipe de Cedar
Home a à cœur de sensibiliser
les jeunes à l’Évangile.
La première étape de ce projet
est de réhabiliter un bâtiment,
fortement endommagé par l’ar-
mée syrienne partie en 2005 et
dont Cedar Home est proprié-
taire : « Le fait de posséder ce
bâtiment a été le début d’un rêve
qui est celui d’aider les garçons
réfugiés syriens que nous voyons
chaque jour et qui ne reçoivent
aucune sorte d’éducation ou
de formation. »
Vous pouvez soutenir ce
projet et l’action de nos par-
tenaires pour l’urgence
Moyen-Orient à travers vos
prières et vos dons : ren-
dez-vous sur le site du SEL :
www.selfrance.org
Redonner espoir
aux jeunes réfugiés syriens
URGENCE
Même au milieu de la guerre, l’espoir peut surgir. Cedar Home, partenaire du SEL au
Liban, veut agir auprès d’adolescents réfugiés syriens et leur offrir de l’espoir : un avenir
à bâtir. Nous vous en disons plus dans cet article !
1
HCR, novembre 2017
2 HCR, mars 2018
Le souhait de Karim ? Que les réfugiés syriens se sentent accueillis
et reprennent espoir.
13. 13
SEL : Qu’est-ce qui vous a moti-
vée à organiser la Journée du
SEL dans votre Église ?
Anne-Vanessa : L’idée d’organi-
ser cette journée me trottait
dans la tête depuis l’année der-
nière. Mais ce n’était pas encore
le bon moment.
Puis, l’été dernier, notre pasteur et
quelques jeunes ont été à Bouge
Ta France où le SEL était présent.
Ils sont revenus remplis d’un en-
thousiasme qu’ils n’ont pas tardé
à partager ! L’organisation de cette
journée s’est donc imposée
comme une évidence, s’inscrivant
parfaitement dans notre nouvelle
dynamique d’Église.
Quel format avez-vous choisi
pour votre Journée du SEL ?
Nous avions décidé de vivre ce
culte en famille. Nous avons com-
mencé par un temps de louange.
J’avais aussi préparé un Power-
Point rassemblant des vidéos du
SEL, des citations du livre Ils ont
aimé leur prochain, des dessins
humoristiques et un extrait de
prédication. Il y avait enfin un
parcours interactif de réflexion
autour de quatre questions.
Pour les enfants, nous avions
prévu une vidéo de deux fillettes
vivant dans un bidonville aux Phi-
lippines, conscientes de leur
chance de pouvoir aller à l’école.
Nous avons terminé en priant en
petits groupes.
Comment les membres de votre
église l’ont vécue ?
Nous avons eu de nombreux échos
positifs. Une maman a pu expliquer
àsongarçondequatreanspourquoi
les fillettes de la vidéo devaient
se laver dans une bassine. Une
autre personne m’a avoué qu’elle
s’attendait à un long monologue
ennuyeux et qu’elle avait été
agréablement surprise !
Une chose à retenir de cette
expérience... ?
J’en retiendrai trois, en fait.
D’abord, qu’il faut attendre le
temps de Dieu. Ensuite, je pense
que les chrétiens sont remplis
de bonne volonté, mais parfois,
il leur manque une personne qui
ose se lever et dire : « Allez les
amis ! On peut le faire, et ce sera
génial » ! Enfin, je suis vraiment
convaincue que le Seigneur est
en train d’appeler l’Église de
France à sortir de sa zone de
confort. C’est maintenant
ou jamais !
Anne-Vanessa est une nouvelle déléguée. Cette année, elle a eu à cœur d’organiser la
Journée du SEL dans son Église à Sarre-Union. Découvrez son expérience et l’impact
auprès des membres…
Retrouvez l’intégralité
de l’interview
sur notre blog :
http://blog.selfrance.org
DÉLÉGUÉS
Anne-Vanessa nous raconte
sa Journéedu SEL 2018 !
Les jeunes de l’Église de Sarre-Union se mobilisent pour tenir
le stand du SEL.
14. 14
MICHÉE FRANCE
Face à la pauvreté, nous ne savons pas toujours comment agir concrètement ! Michée
France mène la réflexion et nous propose 3 façons de nous mobiliser. Prêts ? Action !
Michée France compte désormais
parmi les partenaires francophones
de You Version, une application
mobile de lecture de la Bible.
Parmi les différentes offres de
cette application,
les plans de lec-
tures bibliques ont
uneplacecentrale.
Désormais, nous
pouvons retrouver des parcours
de lectures quotidiennes (sur une
semaine ou plus) proposés par
Michée France. C’est l’occasion
de (re)découvrir ce que la Bible
dit concernant la pauvreté, la
justice, la générosité, le plaidoyer,
etc. C’est aussi une manière très
accessiblededécouvrirl’importance
des pauvres dans le cœur de Dieu
et comment L’honorer en prenant
soin d’eux.
Un premier plan « N’oublions pas
les plus pauvres », inspiré de
notre campagne 2017, est déjà
disponible.
Lire la Bible
avec Michée France
« Merci beaucoup pour ce par-
cours “actes généreux” qui est
très enrichissant et rassurant car
il nous montre que chacun, à son
niveau, peut rendre le monde
meilleur. », réagit Susie, partici-
pante aux 40 actes généreux pro-
posés par Michée France.
Paul dit à Timothée en parlant
des « riches », dont nous faisons
partie au regard de la situation
mondiale : « Recommande-leur
de faire du bien, d’être riches en
bonnes œuvres, d’avoir de la libé-
ralité, de la générosité... » (1 Tim.
6.18). Inspirant, n’est-ce pas ?
Pour rappel, le parcours des « 40
actes généreux » nous invite à
recevoir chaque jour, par e-mail,
un acte simple de générosité afin
de manifester l’amour de Dieu
décrit dans l’Évangile. Chaque
semaine, l’un de ces actes est
présenté sous forme de vidéo à
retrouver sur Youtube (chaîne de
SEL France).
Il est possible de s’inscrire à n’im-
porte quel moment pour rejoindre
les plus de 700 participants sur :
michee-france.org/40-actes-
genereux.
Et n’hésitons pas à vivre cette
expérience en groupe en nous
inscrivant le même jour pour rece-
voir les actes en même temps.
À bientôt par e-mail pour le pre-
mier acte généreux !
généreux pour
partager l’amour de Dieu
Organiser le prochain
culte Michée… et participer
à la création de ressources
Et le défi que nous vous invitons
à relever : organiser un culte en
commun avec une autre commu-
nauté afin de manifester l’accueil
généreux que Dieu nous offre.
Commençons à en parler aux res-
ponsables de nos Églises respec-
tives afin de commencer les
démarches de rapprochement
avec une Église voisine (autre
dénomination, autre ethnie, etc.).
Ce témoignage de collaboration
sera bénéfique tant pour les deux
communautés que pour la ville
ou la région où elles œuvrent.
Nous avons
besoin de vous !
En vue du culte Michée France,
nous faisons appel à vos talents
de créateurs ! Vous aimez com-
poser des chants, inventer des
animations pour les enfants ou
créer un jeu pour les jeunes ?
Contactez :
cbalverde@michee-france.org
Dimanche 14 octobre 2018 ! C’est la date du prochain culte « Pour
une justice généreuse » !
1, 2, 3 … À nous d’agir !
15. 15
« Jésus, le don d’une vie » est
une comédie musicale produite
par Carolyn Charbonnier & La
Compagnie des Actes. Sur scène,
36 comédiens, chanteurs et dan-
seurs invitent le public à fouler la
terre du Moyen-Orient et à décou-
vrir les grands événements de la
vie du Christ à travers les yeux
d’une famille juive.
Après avoir collaboré avec La
Compagnie des Actes sur plu-
sieurs projets, le SEL est heureux
d’être partenaire de ce spectacle.
En effet, les artistes souhaitent
aussi sensibiliser les chrétiens à
la cause des enfants vivant dans
l’extrême pauvreté et à l’espoir
qu’ils peuvent retrouver à travers
le parrainage d’enfants.
« Nous souhaitons
avoir un impact
dans la société
laïque avec le mes-
sage de Dieu, être
un élément déclen-
cheur pour que des
gens agissent, qu’il
y ait des choses
concrètes qui se
passent après le spectacle. Et nous
sommes conscients que cela
ne se communique pas seule-
ment à travers la comédie
musicale. Cela passe aussi par
l’action humanitaire qui est
ancrée dans la réalité ! Chacun
fait avancer l’œuvre de Dieu à
son échelle. » confie Dan HOANG,
coproducteur/ coscénariste.
Pour lui : « On ne choisit pas où
l’on nait. Certains naissent défa-
vorisés, à nous de leur donner
une chance ! »
Vous souhaitez en savoir plus ?
Allez sur : ledondunevie.fr
La 1ère
représentation a eu lieu le
5 mai, mais d’autres seront pro-
grammées à partir d’octobre 2018
alors restez connectés !
DE VOUS À NOUS
Quand des acteurs
s’engagent pour
le parrainage !
Fais la différence !
L’objectif est de soutenir la sécurité alimentaire
en Afrique, par des projets qui permettront à de
nombreuses personnes de bénéficier d’une ali-
mentation équilibrée et suffisante.
Prêt à t’engager ?
Rejoins d’autres coureurs de l’équipe du SEL à
Paris ou à Lyon le dimanche 17 Juin 2018 !
• Inscris-toi et mobilise ton entourage (amis, fa-
mille, voisins, collègues…) pour collecter un mi-
nimum de 250 €
• Le jour-J donne toi à fond et cours ou marche 2,
6 ou 10 km.
Plus d’infos sur www.selfrance.org
Ou contacte-nous : dlevialvares@selfrance.org
01 45 36 41 63.
Tu as un cœur tourné vers les autres et tu désires aider pour une bonne cause ? Cette année,
apporte ta pierre à l’édifice en faisant la Course des Héros !
En 2017, nos 60 coureurs ont collecté 22 512 €.
Cela a permis l’accès à l’eau potable via des
projets d’aménagement de sources, d’installa-
tion ou réhabilitation de forages.
Courir, une manière de faire le bien !
16. TICKET-REPAS
le combat commence
dans l’assiette !
TICKET-REPAS
le combat commence
dans l’assiette !
☐25 € ☐50 € ☐100 € ☐250 € ☐537 €* ☐Autre: ………...€DTR
Je fais un chèque à l’ordre du SEL et renseigne mes coordonnées.
Je souhaite faire un don ponctuel au Fonds Ticket-Repas :
*Si vous êtes imposable, 75% de votre don peut être déduit
de vos impôts dans les limites légales.
SI1805C
Je renvoie mon chèque
et mon coupon complété au :
SEL, 157 rue des Blains,
92220 Bagneux
·
Nom :
Prénom :
Adresse :
Code postal : Ville :
Courriel : @
Tél. :
soit environ 6 €* soit environ 12 €* soit environ 25 €* soit environ 62 €* soit environ 134 €*
www.selfrance.org
Des enfants bien nourris aujourd’hui, ce sont des
adultes qui feront une différence demain : aidez-
nous à combattre la pauvreté dans l’assiette !
La sécurité alimentaire c’est aussi notre affaire !
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