1. L’individu au cœur de la réflexion
M. Réda ALLAL
Directeur CCI DAHRA Mostaganem
Atelier LOGIC, UFC Alger, oct. 2014
2. Etat des lieux en Algérie
Selon une enquête de l’ONS, réalisée en 2004, plus de
90% des chefs d’entreprises peinent à trouver des
cadres qualifiés tandis que 21% d’entre eux jugent que
le niveau de qualification de leur personnel est
insuffisant.
PME Magazine n°33 Oct. Nov. 2005. p. 24
3. Etat des lieux en Algérie
l’emploi salarié
constitue la forme
d’emploi dominante
pour les occupés
diplômés
représentant 83,5%
de l’ensemble de
cette population
le chômage touche
davantage les
universitaires et plus
particulièrement les
diplômés que les autres
catégories (16,1% en 2011
et 21,4% en 2010)
4. Dispositif Légal
pour la formation continue
Loi 90-11 relative au relation de travail :
Article 7 : « les travailleurs ont l’obligation de participer aux actions
de formation, de perfectionnement et de recyclage que l’employeur
engage dans le cadre de l’amélioration du fonctionnement ou de
l’efficacité de l’organisme employeur »
Article 57 : « chaque employeur est tenu de réaliser des actions de
formation et de perfectionnement en direction des travailleurs »
Article 58 : « Tout travailleur est tenu de suivre les cours, cycle ou
actions de formation ou de perfectionnement, organisés par
l’employeur en vue d’actualiser, d’approfondir ou d’accroître ses
connaissances générales, professionnelles et techniques »
5. Taxe de formation / d’apprentissage
Loi des finances 2007 :
Les articles 79 de la loi n°06-24 du 26/12/2006, portant loi de finances
pour 2007,font obligation aux organismes employeurs de consacrer :
1 % de la masse salariale annuelle au titre de la formation
professionnelle continue
Décret 98-149 fixant les modalités d’application des articles ci-dessus :
Sont soumis à la taxe de formation continue et celle d’apprentissage
tout organismes employeurs (à l’exclusion des administrations
publiques) n’ayant pas consacré les montants fixés à la formation et à
l’apprentissage.
6. … Pas de DIF – CIF !
Le droit individuel à la formation (DIF) a pour objectif de
permettre à tout salarié de se constituer un crédit d’heures de
formation de 20 heures par an, cumulable sur six ans dans la limite
de 120 heures.
Le congé individuel de formation (CIF) est le droit de s’absenter de
son poste de travail pour suivre une formation de son choix. Pour en
bénéficier, le salarié doit remplir certaines conditions et présenter sa
demande à l’employeur, selon une procédure déterminée.
8. Les universités : une importante source de
création de valeur ajoutée et d’emplois
Les universités jouent un rôle de premier plan pour la
diffusion des connaissances, l’augmentation de la
productivité et la création de richesse.
Les universités contribuent non seulement à la création de
richesse, mais également à l’amélioration de notre niveau
de vie. En ce sens, elles favorisent l’émergence
d’industries à haute valeur ajoutée et la création
d’emplois de qualité, et améliorent l’employabilité des
travailleurs.
10. Constat : Université
Manque de visibilité de l’offre universitaire
Problème de communication Université – Entreprise
Tissu économique très peu développé
Pas de système de Certification des Acquis Professionnels
Contraintes réglementaires :
Statut de l’Enseignant Associé
Capacité d’association des compétences externes du secteur économique
(experts, consultants, …),
Absence d’organe dédiée pour les activités de FC au profit des
entreprises, contraintes budgétaires
11. Constat : Entreprises
Faible identification des besoins
Pas de diagnostic des compétences
Formation en réponse à une obligation
Manque de disponibilité des employés
Demande de nouveaux formats d’apprentissages
Besoin d’un retour rapide sur investissement
Déperdition des cadre formés, perte de l’investissement
Manque d’implication des dirigeants
12. Attentes du secteur économique
La formation professionnelle initiale prépare à un métier
Un emploi = un métier dans une entreprise sur un territoire
13. Attentes du secteur économique
Cœur de métier
Procède à la construction de tous ouvrages et bâtiments réalisés au
moyen d'un moule et d'armatures métalliques noyées dans une masse
de béton, selon les impératifs de mise en œuvre et les règles de
sécurité. Réalise les coffrages et procède à l'assemblage des
éléments préfabriqués de constructions en béton, béton armé ou
béton précontraint.
Savoirs périphériques
Peut encadrer une petite équipe et prendre en charge
l'approvisionnement d'un chantier, connaissances en langue anglaise.
14. Attentes du secteur économique
Savoirs 1
au moyen d'un moule et d'armatures métalliques
les impératifs de mise en œuvre et les règles de sécurité
coffrages
l'assemblage des éléments préfabriqués
béton, béton armé ou béton précontraint
Savoirs 2
encadrement
approvisionnement
anglais
15.
16. La réponse des Universités
Tendance à :
Diversifier et multiplier l’offre de formation initiale,
Adopter de plus en plus les formations dites « à la carte »
17. Analyse de l’offre / besoin
Est-il avisé de former des personnes uniquement en
fonction d’une situation prévue cinq ans d’avance, ou
encore uniquement en fonction d’un besoin très
circonstanciel immédiat ?
Favoriser l’adéquation n’implique pas de devoir tout prévoir
18. Analyse de l’offre / besoin
La gestion du parcours professionnel des personnes
s’accorde plutôt mal avec une approche de type « just in
time » qui se dégage de la notion de « sur mesure » parfois
préconisée par certaines entreprises au regard de la
préparation de la main-d'œuvre.
Quand il est question d’humains, mieux vaut miser sur le
développement d’un potentiel, sur les compétences de
départ et sur la capacité d’adaptation, puis favoriser la
formation continue en collaboration avec les employeurs.
19.
20. Analyse de l’offre / besoin
L’avantage concurrentiel du territoire dans l’économie
planétaire ne se développe pas uniquement par la
qualification pointue, mais aussi par la formation générale
de base qui, elle, permet de s’adapter plus facilement aux
changements du marché du travail qui sont parfois moins
prévisibles qu’on le voudrait.
21. Analyse de l’offre / besoin
Les institutions de formation et les employeurs gagnent à
miser non seulement sur le savoir et le savoir-faire des
personnes, mais également sur leur savoir-être (attitudes,
comportements) et particulièrement sur leur savoir-
devenir, la capacité à s’ajuster aux changements en sachant
se situer face à l’évolution d’un milieu et en mobilisant ses
ressources de façon optimale.
22. Analyse de l’offre / besoin
L’expérience a montré que ces formations sur mesure peuvent mener
rapidement à des culs-de-sac lorsqu’élaborées pour un employeur dont
l’activité est cyclique, comme dans le secteur secondaire de la
fabrication des biens.
L’employé convenablement formé peut se retrouver très rapidement
au chômage et obsolète si le développement de sa compétence se
limite à des formations sur mesure.
23. Analyse de l’offre / besoin
Le but du système d’éducation n’est pas uniquement de qualifier pour le
marché du travail : il sert aussi à former des citoyens et citoyennes
autonomes et responsables.
Le but, souhaitable, de favoriser l’adéquation de la formation aux
besoins du marché du travail, ne doit pas se faire au détriment des
autres finalités du système d’éducation, instruire et socialiser, au
risque de ne faire des personnes que des unités de production.
24. Analyse de l’offre / besoin
L’objectif de préparer les personnes à répondre aux besoins
du marché du travail occulte parfois une autre réalité
difficile, mais bien présente : la surqualification.
Les diplômés universitaires ont en général un taux de
chômage plus bas, mais leur diplôme ne les met pas à l’abri
du sous-emploi.
25. Adéquation : S’adapter aux exigences
du secteur économique
Il ne s’agit pas de mettre en place une planification de la
formation rigide, mais au contraire, d’encourager les
universités à demeurer agiles et proactifs dans leurs actions
d’arrimage aux besoins du marché et de la société.
26. Recommandations
La mise en place d’un système de formation souple et agile répondant
aux attentes du secteur économique est une nécessité.
L’implication des organisation intermédiaires – interfaces dans le
rapprochement université – entreprises.
Ce sont tous les acteurs économiques, que ce soit le
gouvernement, les étudiants ou les entreprises, qui sont ainsi
interpellés par les questions relatives à la performance de notre
réseau universitaire.
27. Recommandations
Ne pas développer les formations dans des domaines à haute valeur
ajoutée au détriment de la formation de base, la capacité à
s’adapter et le développement du savoir-devenir devant être un
objectif central.
Augmenter l’offre de services de bilan de compétences, par la
création de centres de bilan et de développement de compétences,
pourrait permettre à des personnes en emploi ou sans emploi à la
fois de faire valoir les compétences pouvant les amener à s’inscrire
en formation dans des domaines à haute valeur ajoutée, et à
développer davantage de confiance et de motivation.
28. Implication des CCI
Sensibiliser les entreprises
Elaborer un annuaire de compétences
Offrir une offre de formations continues
Développer de nouvelles approches d’apprentissage
Dresser une passerelle entre l’université et l’entreprise
Intervenir sur le développement des compétences des étudiants
Offrir un cadre pour les formations internes
Proposer des formules de formation « immersion emploi »
Participer dans l’évaluation de l’effort de formation
29. Conclusion
L’adéquation entre la formation et l'emploi ne dépend pas
seulement de l’éclairage et de la signalisation de la route
qui les relie, mais des capacités et des aspirations de ceux
et celles qui l’entreprennent.
L’individu apprenant doit être au cœur de toutes les
réflexions pour une meilleure adéquation formation-emploi.
Ceci implique de tenir compte de la dynamique du marché
ET de celle des personnes.
Le développement du savoir-être des apprenants permettra
de créer des individus motivés et autonomes.