1. Les comics strips
Quand la BD fait rire en quelques cases…
Définition
Le comic strip est une forme de bande dessinée d’origine américaine,
paraissant dans la presse quotidienne. Il existe deux formats de comics strips :
- Le daily strip : une bande quotidienne de quelques cases en noir et blanc
paraissant en semaine
- Le sunday page : une planche en couleur paraissant le dimanche
La particularité des comics strips est de faire rire le lecteur en un minimum de
cases (généralement en trois ou quatre cases, voir plus chez certains auteurs).
De nombreuses séries s’appuient sur le principe du running gag (le comique
de répétition), où un gag récurrent est reprit fréquemment avec des variantes
différentes.
Dans une série, on distingue deux types de comics strips :
- Les continuity strips racontant une histoire à suivre sur une ou plusieurs
semaines
- Les stop comics ou gag-a-day strip qui sont des gags indépendants publiés
chaque jour
Petit historique
Les comics strips apparaissent aux Etats-Unis sous le nom
de funnies à la fin du XIXème siècle dans la concurrence
que se livrent les journaux pour fidéliser leur lectorat. The
Yellow Kid (1895-1896) est la première œuvre du genre.
En 1897, la série des Katzenjammer Kids (connus en
France sous le nom de Pim,Pam,Poum et racontant les
facéties de deux petits garçons farceurs) réunit tous les
codes de la bande dessinée moderne (avec notamment
l’utilisation systématique des bulles).
The Yellow Kid (Source : Wikipédia)
Les Comics
Strips
2. Durant le XXème siècle, les comics strips sont diffusés à travers la presse dans
le monde entier, de nombreuses séries connurent un grand succès et ont été
publiées en recueils. Ce format particulier de bande dessinée sera reprit par
des auteurs de différentes nationalités comme l’argentin Quino ou le belge
Philippe Geluck.
Aujourd’hui, la presse concède moins de place aux planches dominicales,
mais certains comics strips comme Garfield de Jim Davis continuent d’être
quotidiennement publiés. Avec Internet, les web comics comme Dilbert (une
satire du monde de l’entreprise) continuent de toucher un large public.
Quelques séries incontournables disponibles à la médiathèque
-Little nemo in Slumberland de Winsor McCay (Etats-
Unis, 1905-1914)
Chef-d’œuvre de la bande dessinée américaine, cette série
nous plonge dans les rêves de Nemo, un petit garçon qui
chaque nuit voyage dans un univers étrange et onirique dans
le but d’atteindre le royaume magique de Slumberland et qui
se réveille inévitablement à la fin de chaque planche (souvent
en tombant de son lit). McCay est le premier dessinateur à
jouer au début du XXème siècle avec les codes graphiques
de la bande dessinée.
Nemo (Source : Wikipédia)
-Krazy Kat de George Herriman (Etats-Unis, 1913-1944)
Cette série animalière déjà appréciée par la critique de l’époque met en
scène Krazy Kat, un chat de sexe indéterminé et naïf, amoureux de la souris
Ignazt qui le méprise en lui jetant des briques sur la tête (ce que le chat
interprète comme une preuve d’amour). Celle-ci est fréquemment arrêtée
par le Sergent Pupp, un chien policer. Le strip mêle habilement nonsense et
poésie, en jouant sur le langage et les codes de la bande dessinée. En un
siècle, ce grand classique du comic strip a inspiré de nombreux dessinateurs
de bande dessinée comme Charles M. Schulz (Peanuts) et Bill Watteron
(Calvin et Hobbes).
3. Krazy Kat et Ignazt dans le
running gag le plus récurrent de
la série (source : Wikipédia)
-Peanuts de Charles M. Schulz (Etats-Unis, 1950-2000)
Plus connu en France sous le nom de Snoopy, cette série au succès
planétaire est une véritable petite comédie humaine au trait minimaliste, où
chaque personnage possède un caractère et des caractéristiques qui lui sont
propres et auxquels le lecteur peut s’identifier (Charlie Brown le naïf
malchanceux, Lucy la peste râleuse,
Linus l’intellectuel névrosé, etc.). Sans
oublier Snoopy, chien extravagant et
philosophe doté d’une grande
imagination. C’est le comic strip le plus
long de l’histoire, Schulz a dessiné seul
pendant près de cinquante ans son strip
quotidien, jusqu’à sa mort en 2000.
Charles M. Schulz en 1956, dessinant son héros Charlie Brown (Source : Wikipédia)
-Mafalda de Quino (Argentine, 1964-1973)
Reprenant le principe du microcosme des Peanuts dans un ton nettement
engagé, Mafalda promène avec ses amis son regard sans concession sur le
monde et la société argentine des années 1960. Les conflits internationaux,
les inégalités sociales, l’écologie, la place des femmes, rien n’échappe à
cette petite fille mature dotée un franc-parler qui fait mouche. Extrêmement
populaire en Amérique du Sud et en Europe, Mafalda a fait l’objet en 2014
d’une exposition au Festival International de la Bande Dessinée
d’Angoulême, à l’occasion des 50 ans de la série.
4. -Garfield de Jim Davis (Etats-Unis, depuis 1978)
Garfield est la caricature du gros chat gourmand et paresseux, qui fait rire
depuis plus de 30 ans les lecteurs du monde entier par son cynisme et sa
méchanceté envers son maître John et le chien Odie, et par ses pensées
philosophiques souvent désabusées.
-Le Chat de Philippe Geluck (Belgique, depuis 1983)
Apparu pour la première fois en1983 dans le journal Le Soir, ce chat à lunettes
au trait minimaliste qui devient la mascotte du quotidien belge fait part au
lecteur de ses réflexions sur l’actualité et joue constamment avec le sens des
mots et le langage de la bande dessinée. Après 30 ans de strips quotidiens,
Philippe Geluck a arrêté en 2013 de publier dans la presse mais continue de
dessiner des albums inédits.
-Calvin et Hobbes de Bill Watterson (Etats-Unis, 1985-1995)
Calvin est un petit garçon solitaire, hyperactif et narcissique qui exaspère les
adultes par son caractère difficile et ses nombreuses bêtises, mais qui
possède une imagination sans limites. Accompagné par son ami Hobbes, un
tigre en peluche qui ne prend vie que sous ses yeux, Calvin s’invente de
nombreux alter-egos et crée de multiples univers et péripéties qui plongent le
lecteur dans son monde imaginaire et ses pensées philosophiques. Watterson
a été récompensé en 2014 par le prestigieux Grand Prix de la Ville
d’Angoulême. En 2015, le Festival International de la Bande Dessinée
d’Angoulême (dont il a dessiné l’affiche, véritable hommage aux comics
strips) lui consacre une exposition pour les 30 ans de la série.
5. Pour en savoir plus…
-Dictionnaire mondial de la bande dessinée (Patrick Gaumer, éditions
Larousse).
-La Bande Dessinée : une littérature graphique (Thierry Groensteen, éditions
Milan, collection Les Essentiels Milan).
-Charles M. Schulz, 40 ans de vie avec Snoopy (Giovanni Trimboli, éditions
Deux coqs d’or) : cet ouvrage édité à l’occasion des 40 ans des Peanuts en
1990 retrace le parcours de l’auteur et présente un panorama de l’évolution
de la série en une sélection de strips et de planches du dimanche.
-Mafalda l’intégrale (Quino, éditions Glénat) : ce volume qui regroupe dans
l’ordre chronologique l’intégralité des strips de Mafalda comprend des
dossiers critiques sur la série.
-Calvin et Hobbes en couleur (Bill Watterson, éditions Hors Collection):
catalogue de l’exposition de l’Université de l’Ohio en 2002 reproduisant des
planches du dimanche originales commentées par Bill Watterson.
6. Pour en savoir plus…
-Dictionnaire mondial de la bande dessinée (Patrick Gaumer, éditions
Larousse).
-La Bande Dessinée : une littérature graphique (Thierry Groensteen, éditions
Milan, collection Les Essentiels Milan).
-Charles M. Schulz, 40 ans de vie avec Snoopy (Giovanni Trimboli, éditions
Deux coqs d’or) : cet ouvrage édité à l’occasion des 40 ans des Peanuts en
1990 retrace le parcours de l’auteur et présente un panorama de l’évolution
de la série en une sélection de strips et de planches du dimanche.
-Mafalda l’intégrale (Quino, éditions Glénat) : ce volume qui regroupe dans
l’ordre chronologique l’intégralité des strips de Mafalda comprend des
dossiers critiques sur la série.
-Calvin et Hobbes en couleur (Bill Watterson, éditions Hors Collection):
catalogue de l’exposition de l’Université de l’Ohio en 2002 reproduisant des
planches du dimanche originales commentées par Bill Watterson.