2. Le doctorat une activité protéiforme
• Le doctorat est à la fois une activité de recherche
(un travail) et une formation à la recherche (de
façon en partie indissociable)
• L’activité de recherche est elle-même protéiforme
• A cette activité de recherche s’ajoutent des
activités de formation spécifique au doctorat (nous
reviendrons sur la question de la formation ou de
l’apprentissage)
• Une enquête exploratoire sur l’emploi du temps et
les activité des doctorant.e.s d’Erasmes (toutes
SHS/humanités)
3. Le doctorat : une activité
protéiforme (selon l’enquête)
• Travail direct pour la recherche doctorale (pour la
« thèse ») : recueil de données, composition de corpus,
revue de littérature, développement du cadre théorique,
construction de bases de données, consultation
d’articles, écriture et correction, réalisation de
graphiques, gestion des références bibliographiques (par
exemple dans une base Zotero), transcription
d’entretiens, contacts par e-mail pour le terrain,
recherche de livres dans différentes bibliothèques,
rédaction de fiches de lecture, veille et recherches
internet, conception de guides d’entretiens et de
questionnaires, préparation de Ma Thèse en 180
secondes, préparation d’une présentation de sa thèse,
redéfinir son projet de recherche, activités cliniques,
relecture du carnet de recherche, préparation de
communication, participation à l’activité d’une
association de façon à nouer des liens pour accéder au
terrain, rencontre avec son directeur ou sa directrice de
4. Le doctorat : une activité
protéiforme (selon l’enquête)
• Communications et articles : Ecriture et correction
d’articles (mais en sciences éco cela fait intégralement
partie de la thèse), proposition de communication,
recension d’ouvrage, préparation de communication,
intervention séminaire
• Formations et conférences : Préparation du TOEC,
Réunion BNF et visite des coulisses, Datstream,
Formation « Démarrer un blog scientifique »,
participation à une rencontre/débat en lien avec la
thématique de la thèse, participation à des conférences
ou des colloques comme auditeur, ateliers dans le cadre
du laboratoire, séminaire de M2, Formation à distance
(MOOC), Ecoute d’un enregistrement de séminaire,
formation à Zotero
5. Le doctorat : une activité
protéiforme (selon l’enquête)
• Activités scientifiques hors thèse : Séminaire du
laboratoire, participation à la création d’un groupe de
recherche et de formation, organisation d’une journée
d’étude, coordination d’un numéro de revue,
présentation d’un ouvrage dirigé.
• Activités d’enseignement (et leur préparation ou tâche
liées) : Vacations ou mission d’enseignement, formations
dans un cadre professionnel (ex. hôpital), préparation
validation L2,
• Activités sociales : Rencontre avec des collègues (Cifre),
rencontre avec professeurs et doctorants à l’étranger,
apéritif entre doctorants, rencontre avec une doctorante
pour discuter de nos thèses, discussion de l’avancement
de la recherche avec différentes personnes, réseautage
6. Le doctorat : une activité
protéiforme (selon l’enquête)
• Tâches administratives liées au doctorat : Conseil du
labo, Gestion mail et planning, Elections E.D.,
préparation du dossier bourse de mobilité Erasme,
organisation des déplacements
• Autres tâches liées au doctorat : Participation à une
groupe de travail sur le doctorat, cette enquête, Tri et
lecture des mails et anciens documents thèse, réparation
de son matériel informatique (globalement entretien de
son matériel et mise en place de logiciels), vulgarisation
dans différents contextes (dont professionnels ou par
rapport au terrain), analyse de pratiques
7. Le doctorat : une activité
protéiforme (selon l’enquête)
• Tâches incertaines quant à leur lien avec le doctorat :
Aide d’une doctorante pour sa thèse, soutient pour son
mémoire d’un étudiant de master, discussions
informelles autour de la thèse lors de sorties, activités
artistiques qui peuvent avoir un lien avec la recherche
[pose la question d’activités plus ou moins reliées à la
thèse et la difficulté de considérer le temps de façon
dichotomique]
• Où commencent, où s’arrêtent les activités liées au
doctorat, qu’est-ce qui relève de l’activité
professionnelle, qu’est-ce qui relève de la formation ?
8. Un apprentissage qui utilise toutes
les dimensions
• Des apprentissages formels : des cours ou
séminaires à finalité éducative explicite
• Une multitude d’apprentissage en situations plus
ou moins formalisées : socialisation (ou
apprentissage tacite), apprentissages fortuits,
apprentissage accompagné (apprenticeship),
autoformation, etc.
• Selon les spécialistes de ces questions les
modalités de tels apprentissages dit informels
renvoient à : l’observation, la participation (guidée
ou non, analysée en termes d’engagement et
d’affordance), l’exploration (curieuse, guidée ou
serendipe)
9. Les conséquences en matière
temporelle
• Cela suppose du temps ou des temps
variés
• Maîtriser une diversité de tâches
• Etre moteur de ses apprentissages car
cela suppose participation et exploration
(et non réception et transmission)
• Quelques exemples de la diversité du
rapport au temps
10. Des rapports différenciés au
temps
• Prendre avec prudence ces résultats du fait de la
difficulté de définir ce qui relève ou ne relève pas
du doctorat.
• 44,5 h/semaine : un salarié à temps partiel qui
travaille beaucoup de week-end
• 31,5 h/semaine : un contractuel qui prend
conscience du problème à l’occasion de
l’enquête : « La réalisation de ce planning en
précisant le temps passé et la relation avec la
thèse m'a permis de constater que je ne
consacre pas suffisamment de temps à la
thèse et qu'il me frauderait des échéances
(objectifs) à court terme pour la finalisation de
ma thèse. »
11. Des rapports différenciés au
temps
• 30,25 h/semaine : un contractuel qui semble s’inscrire dans
une vie étudiante très festive et a du mal à entrer dans une
logique professionnelle. Dit rencontrer des problèmes de
motivation, mais que de réaliser ce relevé l’a contraint
de se mettre à sa table de travail
• 33,5 h/semaine : une contractuelle : « En faisant attention
au nombre d’heures “officiellement” dévouées à travailler
sur ma thèse : en moyenne, 33 h/semaine, la première
pensée serait de se dire, que non, je ne suis pas à temps
plein sur ma thèse. Et pourtant, j’y pense à chaque fois que
j’ai une conversation qui s’approche de près ou de loin de
mon sujet, d’un questionnement, d’un thème que j’aborde.
Dans les transports en commun, j’ai toujours un livre ou
une publication sur moi, et 50% du temps c’est en rapport
avec ma thèse. »
12. Des rapports différenciés au
temps• 45,25 h/semaine : Contractuel en 2e année, qui présente
un total horaire important avec une logique qui conduit à
compenser par les week-end des jours avec peu ou
pas d’activités.
• 63 h/semaine : Un contractuel qui utilise les longs voyages
en train (entre Paris et sa ville d’origine mais aussi avec
ses terrains répartis sur toute la France) pour travailler. A
noter qu’il appartient à une famille d’universitaires
• 31 h/semaine : temps faible qui pourtant intègre son
activité d’enseignement en tant qu’ATER
• 53 h/semaine : un ATER ex contractuel qui dit avoir de
grandes difficultés à travailler pour sa thèse, les autres
tâches (vacations enseignement, direction d’un numéro
de revue) envahissant le temps de ce perfectionniste.
13. Quelques enseignements
• Difficultés de certains à mobiliser un temps plein sur le
doctorat
• Intérêt de faire un bilan personnel sur son investissement
temporel et l’usage du temps (attention aux impressions
fausses en la matière)
• Utiliser la diversité des tâches, se donner des objectifs
intermédiaires, faire des échéanciers, prendre au sérieux la
question de la gestion du temps.
• Importance d’avoir un cadre de travail et certains salariés
disposent de ce cadre qui peut être un atout
• Dans certains cas la description témoigne d’une errance,
celle des lieux influant sur celle du temps, où se combine le
plaisir d’une grande liberté et le vide d’une absence de
contraintes.
• D’autres entretiens conduisent à penser que cette question