3. Lecture et traduction d’un article de David Lankes.
Réflexion sur la notion de devoir ou de pouvoir faire
Crainte de voir un impératif d’agir se mettre en place au lieu d’une
réflexion sur l’action politique des bibliothèques
Réflexion sur le rôle de la bibliothèque dans la cohésion
sociale en temps de crise
Crainte de voir la liberté d’expression prendre le dessus sur une
réflexion générale sur le vivre-ensemble.
Liberté d’expression,
bibliothèques garantes
condition d’existence des bibliothèques,
Vivre en commun - vivre ensemble
Socle de la politique
Convoqué par les bibliothèques via leur rôle culturel et social
POINT DE DÉPART
4. Diffusion de la traduction le 11 janvier,
Lancement le même jour par Nathalie Clot et Raphaëlle Bats,
d’une collecte d’actions,
via le hashtag « #bibenaction » permettant aux bibliothécaires
de marquer les actions menées en réponse aux attentats par
leurs ou par des bibliothèques.
POINT DE DÉPART
5. Pouvoir s’inspirer de ce qui est fait : versant professionnels en
activité
Garder trace : mémoire et histoire des bibliothèques : versant
bibliothécaire/archiviste
Comprendre les actions menées, pour éclairer le rôle des
bibliothèques : versant recherche avec deux axes :
Analyser le rôle des bibliothèques dans les situations de crise
Définir le rôle des bibliothèques dans une société démocratique en
mutation.
OBJECTIFS DE #BIBENACTION
7. Appel à témoignage via Twitter et blogs et l’utilisation d’un
hashtag #bibenaction.
La recherche #bibenaction permet de retrouver tout ce qui a été ainsi
« hashtagué » : https://twitter.com/hashtag/bibenaction
Collecte complétée par un travail de recherche sur le Web :
sites Web, pages Facebook, comptes Twitter des
bibliothèques, ou par des témoignages oraux et écrits.
Puis complétée par la collecte lancée en février par
Dominique Lahary et Philippe Charrier et le blog « Les
bibliothèques après Charlie »
https://bibcharlie.wordpress.com/
Collecte toujours ouverte
COLLECTE #BIBENACTION
9. La recension compte ainsi aujourd’hui plus de 150 actions.
Non exhaustif
Une large diffusion sur le web des actions menées par les bibliothèques
après les événements de janvier 2015
Manifestation d’une volonté d’assumer face au monde ces actions ?
Habitude acquise de la communication en ligne ?
Ou est-ce lié à l’événement lui-même très relayé en ligne ?
Le hashtag #jesuischarlie a dépassé toutes les niveaux d’usage de hashtag connus à ce jour.
Une zone d’ombre : toutes les bibliothèques n’ont pas mené d’actions et
on ne sait pas si l’absence d’action est liée à un choix ou à une non
visibilité sur le net.
RÉSULTATS
10. Structures :
Bibliothèques municipales,
Bibliothèques universitaires,
Bibliothèques nationales,
Bibliothèques d’écoles d’enseignement supérieur,
Bibliothèques départementales et
Médiathèques françaises à l’étranger via l’Institut français
Taille :
Des très grands établissements : BnF
De grandes structures : BM Lyon ou de Bordeaux, SCD Lyon 1 ou de Lille
Des structures moyennes : BM Hérouville, SCD Chambéry
De petites structures : BM de villes de moins de 1000 habitants ou bibliothèques
d’écoles de moins de 500 étudiants et enseignants.
Géographie
Métropole
Territoires d’Outre-Mer
Etranger
TYPOLOGIE :
11. 1er temps de diffusion de messages, plutôt nouveau pour
les bibliothèques,
2nd temps d’actions très bibliothéconomiques
3ème temps plus éloigné de la pratique quotidienne et de
l’événement lui-même.
ACTIONS
12. Dans les 5 jours qui ont suivi les attentats principalement
Où ?
sur le site Web,
sur leurs portes d’entrées,
sur leurs pages Facebook,
ou sur leur fil twitter
Quoi ? des messages de condoléances, de peine, de soutien,
d’effarement, un affichage du panneau « Je suis Charlie ».
Signés par la direction, par la tutelle, relayés par des associations
ou encore portés par toute l’équipe, voir même par le public : murs
d’expression.
1ER TEMPS : DES MESSAGES
14. tout le mois de janvier : hyper réactivité des bibliothécaires
Des sélections d’ouvrages / chansons / ressources : tables de présentation, liste
sur le site Web ou dans le catalogue lui-même.
Des expositions : dans la bibliothèque, ou via Pinterest, albums Facebook. : des
couvertures de Charlie Hebdo, des caricatures, notamment toutes celles qui ont
afflué à travers le monde de caricaturistes de presse, d’ouvrages des victimes.
Des acquisitions : annonce de l’abonnement à Charlie Hebdo, de l’achat et de la
mise à disposition du numéro du 14 janvier, dont sa mise à disposition en audio-
description.
Musique de fermeture de la bibliothèque modifiée pour passer une chanson écrite
pour l’occasion,
Des actions qui s’appuient sur des partenariats, preuve que des partenariats solides
sont capables de monter des projets et des actions dans un temps à la fois limité et
intense.
2ÈME TEMPS : DES ACTIONS
BIBLIOTHÉCONOMIQUES
16. Depuis février-mars
La continuité des premières actions :
affichage du message « je suis charlie »,
prolongation des tables de présentations
expositions de longue durée.
De nouvelles actions / nouveaux programmes
La BM de Dunkerque et les notes de lecture nominatives.
La médiathèque départementale de Pierres-Vives qui a vidé ses rayonnages et ouvert
quasi-vide.
La BM Nancy qui travaille avec le Grand Troyes pour des projets pédagogie et
citoyenneté.
La BML et son projet Démocratie
Des temps de réflexion et de formation:
Le BBF « Liberté chérie »,
la journée d’étude nationale de l’ABF consacrée à l’après Charlie,
la table-ronde organisée au congrès 2015 ABF
Journée des promus DCB 15 sur la liberté d’expression
Les champs-libres et leurs formations internes
3ÈME TEMPS : L’APRÈS CHARLIE ?
18. Les tensions :
vitrines brisées, livres déchirés…
constatées, rapportées parfois, mais affichées nulle part or sans trace
de ces tensions, il sera difficile de comprendre ce qui les a créé et les
éviter à l’avenir.
Echecs ?
Murs d’expression blancs ?
Peu de visites ?
Rendez-vous manqués ?
Succès ?
du vivre ensemble ?
De la liberté d’expression ?
De la perception du rôle des bibliothèques ?
2ÈME ZONE D’OMBRE : LES PUBLICS
21. Les actions menées par les bibliothèques après les événements de
janvier 2015 ont été quasi immédiates, nombreuses et se sont
inscrites dans un temps qui dépasse celui de l’événement lui-même.
Elles ont par ailleurs été portées par des bibliothèques très différentes,
de manière identique, ou du moins avec la même force.
Relèvent-elles du rôle normal du bibliothécaire dans ce genre de situation ?
Et que nous apprennent-elles du rôle des bibliothèques en temps de crise ou en
temps de réflexion sur ce qu’est le vivre-ensemble dans nos démocraties ?
Ou
Sont-elles la manifestation bibliothéconomique de la stupeur et de l’émoi des
français ?
Et que nous apprennent-elles de l’articulation : fonctionnaire/citoyen ?
PROBLEMATIQUE
22. Que représente l’affichage du message « Je suis Charlie » ?
une action politique, un engagement public ? Prendre position
Une réponse à une fragilisation du socle social ? Faire corps
Que représente le message ?
Voix de la société française : politique comme cohésion (et comme émotion ?)
Voix de la bibliothèque : politique comme institution
Voix des élus : politique comme élection
On voit se dessiner les difficultés :
Cohésion de quoi ? Quid des non-charlie ? Quid des invisibles ?
Institution et son rôle dans la démocratie ? Acteur ou passeur ?
Election et la crise de la représentation ?
LE BIBLIOTHÉCAIRE EST-IL UN CITOYEN
COMME UN AUTRE ?
23. L’action comme prise de position / neutralité
Faut-il penser que ces messages sont considérés comme neutre, de
par leur portée nationale ? Masse ? Message de l’Etat ?
Faut-il penser que la neutralité n’est plus de mise devant l’émoi ?
Ou tout simplement que la neutralité n’est que peu entamée par un
simple logo, ou un message de condoléances ?
« Ici, on ne fait pas de politique ! ».
Neutralité des institutions et neutralité du bibliothécaire ?
NEUTRALITÉ
24. ENGAGEMENT
Devient-on encore bibliothécaire, bénévole ou professionnel, par
engagement ?
Silence sur d’autres engagements possibles : la loi sur le
renseignement, le droit d’auteur, etc….
Engagement sur le social (en temps de crise) plutôt que sur le
politique
Renouer avec une vocation politique du bibliothécaire, qui se
reconnait comme acteur dans la construction de la démocratie ? Et
comment ?
26. Promouvoir la bibliothèque comme le lieu d’exercice d’une
citoyenneté active : à voir du côté du collaboratif et du
participatif.
Avec le peuple, plutôt qu’au service du public.
Devenir des institutions insurgentes (Abensour)
Reconnaitre que la démocratie est toujours en construction.
Travailler la culture politique des fonctionnaires
Développer les formations aux questions politiques : pluralisme,
neutralité, représentation, etc.
Etudier la bibliothéconomie avec un angle plus critique : Critical LIS.
DES PISTES ?
27. MERCI !
Contact : Raphaëlle Bats
Enssib, Centre Gabriel Naudé
Laboratoire des Changements Sociaux et
Politiques, Paris 7
rbats.pro@gmail.com