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Techniques d’angiographie par résonance 
magnétique et bases d’interprétation 
S Willoteaux 
C Lions 
B Cocheteux 
V Gaxotte 
JP Beregi 
Résumé. – L’angiographie par résonance magnétique est la visualisation des vaisseaux sanguins par 
imagerie par résonance magnétique. Dans un premier temps, nous étudions les aspects techniques des 
différentes séquences d’acquisition sans (temps de vol et contraste de phase) et avec injection de produit de 
contraste (gadolinium). La technique avec injection est actuellement la plus répandue ; nous abordons son 
principe général, les paramètres d’acquisition et d’injection (dose, volume, débit, délai) ; les limites de cette 
technique et les pièges diagnostiques sont décrits. Le déroulement pratique d’un examen est ensuite exposé, 
ainsi que la place des séquences d’angiographie par résonance magnétique parmi la diversité des séquences 
d’imagerie par résonance magnétique. Nous détaillons dans un deuxième temps la place de ces techniques 
dans les principales applications cliniques : étude des sténoses carotidiennes, dissection aortique, coarctation 
de l’aorte, anévrismes aortiques thoraciques et abdominaux, exploration des artères rénales, digestives et 
l’étude des artères des membres inférieurs. Les évolutions et perspectives des techniques d’angiographie par 
résonance magnétique sont citées en conclusion. 
© 2003 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. 
Mots-clés : imagerie par résonance magnétique, angiographie par résonance magnétique, gadolinium. 
Introduction 
L’angiographie numérisée par rayons X, de par son ancienneté, est 
considérée comme l’examen de référence en imagerie vasculaire. Il 
s’agit d’un examen exposant le patient à des complications 
potentiellement sévères. Des techniques d’imagerie volumique se 
sont développées pour ces explorations vasculaires, permettant 
l’étude de la lumière vasculaire, de sa paroi et de son 
environnement. Parmi elles, l’angiographie par résonance 
magnétique (ARM) présente des avantages importants, en 
particulier l’absence d’irradiation et l’excellente tolérance du produit 
de contraste. 
Les objectifs de cet article sont de présenter les principales 
techniques d’acquisition en ARM. La technique d’ARM-3D avec 
injection de produit de contraste est actuellement la plus répandue ; 
son principe, les paramètres d’acquisition et d’injection, les pièges 
diagnostiques et les limites de cette technique sont abordés ; le 
déroulement pratique d’un examen est détaillé, ainsi que la place 
des séquences d’ARM parmi la diversité des séquences d’imagerie 
par résonance magnétique (IRM). Nous détaillons dans un deuxième 
temps, de façon non exhaustive, l’apport de l’ARM dans ses 
principales applications cliniques. Des évolutions et perspectives de 
l’ARM sont citées en conclusion. 
Techniques 
L’exploration vasculaire en IRM a débuté par des techniques d’ARM 
sans injection de produit de contraste. Ces techniques permettent 
d’obtenir des images de qualité diagnostique satisfaisante, au prix 
d’une longue durée d’examen. À partir de 1995 [17, 69] est apparue la 
technique d’ARM avec injection de gadolinium ; c’est cette technique 
qui s’impose actuellement dans la plupart des applications. Elle 
permet aujourd’hui d’obtenir très rapidement et sans risque pour le 
patient des informations vasculaires de très bonne qualité pour 
l’ensemble des régions vasculaires à explorer par l’imagerie. 
TECHNIQUE D’ANGIOGRAPHIE PAR RÉSONANCE 
MAGNÉTIQUE SANS INJECTION DE PRODUIT 
DE CONTRASTE [7, 9, 46] 
Il existe de nombreuses techniques d’ARM sans injection de produit 
de contraste. Nous rappellerons seulement les deux principales 
techniques : le temps de vol (« time of flight ») et le contraste de 
phase. 
¦ Technique de temps de vol 
Cette technique repose sur les différences d’aimantation entre les 
tissus stationnaires, dont le signal est minimal, et le sang circulant, 
dont le signal est maximal, grâce à l’utilisation du phénomène 
d’entrée de coupe. Cette technique fait appel à l’émission répétée 
d’impulsions de radiofréquence qui vont basculer l’aimantation de 
tous les protons situés dans la région d’intérêt (volume 
d’acquisition). À cause de la répétition de ces impulsions dans un 
temps trop court pour permettre la repousse du signal T1, le signal 
des protons est atténué. Ce phénomène est appelé saturation. Les 
protons tissulaires, du fait de leur immobilité, sont totalement 
Serge Willoteaux : Praticien hospitalier. 
Christophe Lions : Praticien hospitalier. 
Benjamin Cocheteux : Interne. 
Virginia Gaxotte : Chef de clinique. 
Jean Paul Beregi : Professeur des Universités, chef de service. 
Service de radiologie, hôpital cardiologique, centre hospitalier régional universitaire de Lille, boulevard du 
Professeur Leclerc, 59037 Lille cedex, France. 
Encyclopédie Médico-Chirurgicale 32-200-A-05 
32-200-A-05 
Toute référence à cet article doit porter la mention : Willoteaux S, Lions C, Cocheteux B, Gaxotte V et Beregi JP. Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation. Encycl Méd Chir (Editions 
Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Radiodiagnostic - Coeur-Poumon, 32-200-A-05, 2003, 18 p.
32-200-A-05 Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation Radiodiagnostic 
saturés et ne donnent plus aucun signal. Les protons 
intravasculaires, du fait de leur mobilité, subissent moins ce 
phénomène de saturation et restent orientés selon l’axe du champ 
magnétique B0. Ils donnent donc un signal intense contrastant avec 
les tissus environnants. Cet effet correspond au phénomène d’entrée 
de coupe. Cette technique permet une étude sélective des artères et 
des veines par l’application de bandes de présaturation supprimant 
sélectivement le signal du flux artériel ou veineux. 
Ces séquences peuvent être réalisées dans tous les plans de l’espace, 
en 2D ou 3D. L’acquisition doit, au mieux, être réalisée dans le plan 
le plus perpendiculaire au flux analysé. Par exemple, pour l’aorte 
abdominale, le plan d’exploration est proche du plan axial, 
nécessitant un nombre de coupes important et donc un temps 
d’acquisition élevé, limite importante de cette méthode. L’étude de 
la vascularisation cérébrale intracrânienne en haute résolution 
bénéficie toujours de l’utilisation de cette technique (tableau I). 
¦ Angiographie par résonance magnétique 
par contraste de phase 
Le contraste entre les vaisseaux et les tissus environnants est obtenu 
par la différence de phase entre les spins circulants et ceux 
statiques. Un gradient bipolaire est appliqué. Les spins statiques 
sont défocalisés puis refocalisés. L’application de ces gradients de 
champ magnétique est donc responsable d’un déphasage entre les 
protons circulants et ces protons stationnaires. L’intensité de ce 
déphasage est directement proportionnelle à la vitesse des protons 
circulants. L’acquisition peut se faire en 2D ou en 3D. Cette 
technique est adaptée à la visualisation des vaisseaux à flux lent 
mais, en revanche, elle ne visualise pas de façon adéquate les 
vaisseaux comportant des zones de turbulences. 
Cette méthode permet de visualiser les structures vasculaires et 
surtout de quantifier leur flux. 
¦ Limites des acquisitions sans injection 
Ces méthodes permettent la visualisation des structures vasculaires, 
sans injection de produit de contraste, mais avec d’importantes 
contraintes qui en limitent l’utilisation : 
– champ d’exploration réduit ; 
– temps d’acquisition long [76] ; 
– sur- ou sous-estimation de sténose vasculaire liée aux artefacts de 
déphasage et de saturation ; 
– résolution spatiale limitée. 
De nombreuses autres techniques ont été utilisées et les recherches 
se poursuivent vers la possibilité de réaliser une imagerie vasculaire 
sans injection. La technique de spin labelling, avec marquage des 
spins par une onde de radiofréquence, est en cours d’évaluation. 
ANGIOGRAPHIE PAR RÉSONANCE MAGNÉTIQUE 3D 
AVEC INJECTION DE GADOLINIUM (ARM-3D-GD) [7, 29, 35, 
46] 
La technique d’ARM-3D-Gd repose principalement sur des 
publications de Prince et al [69] et en France de Douek et al [17]. Cette 
technique permet d’acquérir en quelques secondes un volume 
tridimensionnel où les vaisseaux apparaissent en hypersignal, 
rehaussés par l’injection de gadolinium. 
¦ Principe [46] 
La valeur spontanée du T1 du sang circulant est de l’ordre de 800 à 
1 200 millisecondes, bien supérieure à celle de la graisse (environ de 
270 millisecondes à 1,5 T). L’injection intraveineuse d’un chélate de 
gadolinium, agent de contraste paramagnétique, amène de façon 
transitoire, lors de son premier passage intravasculaire, le T1 du 
sang à une valeur comprise entre 50 et 100 millisecondes, c’est-à-dire 
très inférieure à celle de la graisse et des tissus environnants. 
Une acquisition volumique en écho de gradient tridimensionnel, 
pondérée T1, synchronisée à l’injection, permet de recueillir 
l’hypersignal vasculaire. Cette technique d’ARM-3D-Gd est 
indépendante du type de flux sanguin et par conséquent des 
artefacts générés par les turbulences. Les acquisitions peuvent être 
réalisées dans un plan parallèle aux vaisseaux, ce qui permet une 
étude sur une longueur plus importante, avec un temps 
d’acquisition court compatible avec une apnée. Les séquences 
d’ARM-3D-Gd portent des noms variables en fonction des 
constructeurs (FLASH ou Turbo-MRA pour Siemens ; Fast-SPGR 
pour GE ; pas de nom spécifique chez Philips : 3D gradient-echo 
gadolinium-enhanced MRA). 
¦ Paramètres techniques 
Caractéristiques requises de l’imageur 
Les acquisitions en ARM-3D-Gd nécessitent l’utilisation d’un aimant 
d’au moins 1 T. Le développement de ces séquences n’est possible 
que sur des machines possédant des gradients élevés (pente au 
moins égale à 20 mT/m), avec des temps de montée rapide, 
inférieurs ou égaux à 800 microsecondes. Ces hypergradients 
permettent de réduire nettement le temps de répétition (TR) et donc 
le temps d’acquisition, rendant possible une acquisition dans le 
temps d’une apnée [4]. 
Paramètres des séquences d’angiographie par résonance 
magnétique 3D avec injection de gadolinium [46, 94] 
Les séquences d’ARM-3D-Gd sont des séquences en écho de 
gradient rapide. À ces séquences est incorporé un gradient de 
déphasage par la radiofréquence (spoiling) qui détruit toute 
l’aimantation transversale persistante et assure une pondération T1 
« pure » ; ceci permet une meilleure suppression des tissus statiques 
adjacents. 
Le choix des paramètres de la séquence d’ARM-3D-Gd pour une 
étude donnée résulte d’un compromis entre résolution spatiale, 
résolution temporelle et volume d’exploration. 
Le temps d’écho (TE) et le TR doivent être courts. Le TR court est le 
principal élément de la diminution du temps d’acquisition ; il 
permet également la saturation des tissus stationnaires. Sur des 
appareils récents, on dispose de TR de l’ordre de 3 à 5 millisecondes 
et TE de 1,2 à 2 millisecondes. L’angle de bascule a peu d’influence 
sur le contraste vasculaire. Habituellement, des angles plutôt élevés 
(de 50° à 60°) sont utilisés dans l’imagerie artérielle et un peu plus 
faibles (de 30° à 40°) dans l’imagerie veineuse. 
Suivant la localisation, il peut être nécessaire d’éliminer la graisse 
de l’image. Il existe deux possibilités en fonction de l’efficacité des 
séquences. La première consiste en l’acquisition d’un masque, c’est-à- 
dire une acquisition à blanc (sans gadolinium) qui permet 
d’éliminer la graisse par soustraction des images. La seconde 
possibilité, fournissant de meilleurs résultats, supprime la graisse 
au moment de l’acquisition grâce à une impulsion préparatoire. Ceci 
Tableau I. – Indication de l’exploration vasculaire cérébral en ARM 
3D en temps de vol. 
- Étude des sténoses et occlusions artérielles : 
- pathologies intracrâniennes : 
- diagnostic des lésions athéromateuses (sténoses et thromboses) ; 
- diagnostic et suivi des sténoses d’origine inflammatoire. 
- pathologies extracrâniennes, en complément du bilan en ARM-3D avec injection 
de gadolinium à l’étage cervical ; cette séquence permet : 
- d’évaluer le retentissement hémodynamique intracrânien en aval d’une sténose 
à l’étage cervical ; 
- de rechercher une sténose associée du siphon carotidien ; 
- de rechercher une variation anatomique du polygone de Willis pour étude de 
suppléance avec un geste thérapeutique. 
- Anévrismes intracrâniens : 
- dépistage d’anévrisme asymptomatique chez des sujets à risque ; 
- suivi après traitement endovasculaire des anévrismes intracrâniens. 
- Diagnostic de thrombose veineuse cérébrale 
2
Radiodiagnostic Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation 32-200-A-05 
a pour conséquence d’augmenter le TR, donc le temps d’acquisition ; 
c’est pourquoi seules les séquences sur machines à fort gradient 
permettent d’obtenir ce résultat. 
La bande passante pour ces séquences d’ARM-3D-Gd doit être 
optimisée pour une acquisition rapide, c’est-à-dire la plus large 
possible. 
La possibilité de choisir un champ de vue large est l’un des grands 
avantages des acquisitions d’ARM-3D-Gd ; ceci est particulièrement 
bien adapté aux étages où de larges territoires anatomiques doivent 
être couverts : imagerie thoracique, abdominale et des membres 
inférieurs. Mais, si le champ de vue est élargi et que la taille de la 
matrice reste la même, il y a alors une perte de la résolution spatiale. 
Si, en revanche, on augmente la taille de la matrice pour conserver 
la même résolution spatiale, alors la durée de l’acquisition 
augmente, car le nombre de lignes augmente. En pratique, le champ 
de vue varie en fonction de la zone explorée entre 300 et 500 mm. Il 
est souvent utile de faire appel à des matrices et des champs de vue 
rectangulaires. 
Quand le volume d’intérêt est relativement épais, l’augmentation 
du nombre de partitions conduit à allonger le temps d’acquisition. 
Des coupes plus épaisses peuvent être programmées mais ceci aux 
dépens de la résolution spatiale dans cette direction. En pratique, 
les épaisseurs de coupes sont le plus souvent choisies entre 1,5 et 
2,5 mm de façon à assurer la couverture complète des structures 
vasculaires à étudier et permettre des reconstructions multiplanaires 
de qualité suffisante [29]. 
D’une manière générale, un compromis est à faire entre le temps 
d’examen le plus court, le meilleur rapport signal sur bruit, la 
résolution optimale et le champ de vue couvrant l’ensemble de la 
région d’intérêt. 
Injection de produit de contraste 
· Produit de contraste [14] 
L’agent de contraste actuellement employé est un chélate de 
gadolinium ; ses propriétés pharmacocinétiques sont proches de 
celles des produits de contraste iodés. Cet agent paramagnétique 
provoque, après injection intraveineuse, un raccourcissement du T1 
du sang circulant puis, en quelques minutes, des espaces 
extracellulaires des tissus dans lesquels il diffuse. Aux doses 
recommandées, ce produit ne présente pas de néphrotoxicité [67] et 
les effets indésirables sont rares (1/200 000). Les volumes injectés 
sont faibles, évitant ainsi les effets secondaires liés à la surcharge 
osmolaire que l’on peut rencontrer avec les produits de contraste 
iodés. 
Les flacons de chélates de gadolinium sont dosés à 0,5 mmol/mL. 
D’une manière générale, la dose standard est de 0,1 mmol/kg (soit 
0,2 mL/kg) ; cependant, certaines indications peuvent nécessiter 
l’injection de 0,2 voire 0,3 mmol/kg (soit de 0,4 à 0,6 mL/kg) [76, 92] 
en une ou plusieurs injections, en particulier pour l’étude des artères 
des membres inférieurs. Certaines équipes injectent une dose fixe de 
40 mL quel que soit le poids du patient. 
Les volumes de produit de contraste étant dans tous les cas faibles, 
l’injection de gadolinium doit être immédiatement suivie d’une 
injection de sérum physiologique à débit identique. Ceci a pour but 
de « laver » la tubulure et la veine périphérique, et de « pousser » le 
bolus de produit de contraste dans la circulation sanguine à haut 
débit, puis vers l’organe à étudier. 
· Espace k et injection de produit de contraste [46] 
En IRM, le préalable à la formation de l’image est l’acquisition de 
l’espace k (ou espace de Fourier) ; celui-ci est composé d’un 
encodage en fréquence de l’ensemble des signaux recueillis pendant 
la séquence. L’analyse de l’espace k ne peut donner une image 
qu’après l’application d’une formule mathématique (la 
« transformée de Fourier »). Au centre du plan de Fourier se 
trouvent les fréquences faibles, correspondant aux variations lentes 
du signal ; elles déterminent le rapport signal sur bruit et le contraste 
de l’image. En périphérie du plan de Fourier se trouvent les 
fréquences élevées ; ce sont elles qui constituent les détails de 
l’image et déterminent la résolution spatiale. 
Il existe différentes techniques d’acquisition de l’espace k et le 
moment où est lu le centre du volume de Fourier varie selon les 
séquences. Pour des séquences « classiques », la lecture du plan de 
Fourier se fait, en général, ligne par ligne, de haut en bas, en totalité. 
Ce type de balayage n’est pas adapté aux séquences d’ARM-3D-Gd 
où l’on s’intéresse principalement à la partie centrale de l’espace de 
Fourier. Les séquences dites « centriques » permettent de débuter le 
balayage du plan de Fourier par son centre, avec une lecture ligne 
par ligne vers la périphérie. Dans ce type de séquence, l’acquisition 
du contraste représente cependant une proportion relativement 
importante du temps total d’acquisition : ainsi, pour mieux « saisir » 
le temps vasculaire à explorer (éviter le retour veineux lors d’une 
exploration artérielle par exemple), il est nécessaire de recourir à 
des temps d’acquisition de séquence très courts, au détriment de la 
résolution spatiale. De façon plus récente, il est possible de réaliser 
un balayage elliptique de l’espace k en partant de son centre [41] ; 
l’acquisition du contraste devient alors très courte (moins de 10 % 
du temps total de la séquence). Le temps total peut être alors un 
peu allongé de manière à obtenir une meilleure résolution spatiale. 
Il est donc important pour chaque séquence d’ARM-3D-Gd de 
consulter dans les caractéristiques techniques la façon dont est 
réalisé le balayage du plan de Fourier et en particulier le moment 
de la séquence où est acquis le centre de cet espace ; il faut en effet 
faire coïncider ce moment avec le pic de contraste dans la région 
d’intérêt [29]. Avec le raccourcissement du temps d’acquisition 
(séquence inférieure ou égale à 15 secondes), l’injection de 
gadolinium peut couvrir l’ensemble de l’acquisition, optimisant ainsi 
le signal et la résolution. 
Des techniques particulières d’acquisition du plan de Fourier ont 
par ailleurs été développées. Il est par exemple possible, en 
acquérant une ligne sur deux du plan de Fourier qui est complétée 
lors de la reconstruction avec des lignes de valeurs zéro (zero filling), 
de doubler soit la résolution spatiale dans le plan, soit le nombre de 
coupes lorsque cette méthode est appliquée selon l’axe de sélection 
de coupe. 
· Mode d’injection 
L’injection du bolus de produit de contraste puis du sérum 
physiologique peut être manuelle ou réalisée par un injecteur 
automatique amagnétique. L’injection manuelle peut donner des 
résultats satisfaisants, mais il a été montré que l’utilisation d’un 
injecteur automatique améliorait le contraste de manière 
significative [48], ainsi que la reproductibilité de l’examen. 
Le protocole d’injection doit être adapté au patient (état 
hémodynamique), au site à explorer et à la séquence d’ARM-3D-Gd 
afin d’obtenir une présence maximale et homogène du produit de 
contraste dans le vaisseau étudié durant l’acquisition des lignes 
centrales de l’espace de Fourier. Un mauvais timing est à l’origine 
d’un contraste insuffisant si la séquence est déclenchée trop tôt par 
rapport à l’injection ou bien d’une superposition avec d’autres 
structures vasculaires si la séquence est déclenchée trop tard. 
Il existe différentes méthodes permettant la synchronisation de 
l’injection et de l’acquisition [7, 46, 92]. 
Une première méthode consiste en la détermination préalable à 
l’acquisition en ARM-3D-Gd du temps de transit vasculaire. Un 
bolus de 1 à 2mL de gadolinium est injecté dans les mêmes 
conditions que pour l’ARM-3D-Gd ; en même temps démarre une 
acquisition monocoupe à l’aide d’une séquence d’écho de gradient 
ultrarapide répétée toutes les 1 à 2 secondes, centrée sur le vaisseau 
à étudier et perpendiculaire à celui-ci. Le temps circulatoire est la 
durée entre le début de l’injection du produit de contraste et 
l’apparition du produit de contraste dans le vaisseau à étudier. Cela 
peut être apprécié de façon visuelle ou sur la courbe de 
rehaussement en fonction du temps. Cette courbe est obtenue 
automatiquement, en mesurant l’intensité du signal dans le vaisseau, 
par une région d’intérêt (fig 1). 
3
32-200-A-05 Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation Radiodiagnostic 
D’autres techniques ont été développées afin d’éviter d’avoir à 
réaliser le bolus-test qui allonge la durée d’examen. 
Certains constructeurs proposent la détection automatique de 
l’arrivée du bolus de produit de contraste (type SmartPrep TM de 
GE). Il s’agit d’une synchronisation automatique par l’imageur qui 
lance la séquence d’ARM-3D-Gd une fois que le seuil de 
rehaussement préfixé dans le vaisseau exploré est atteint [24, 68]. 
D’autres constructeurs proposent un système dit de « fluoro-IRM ». 
Il s’agit d’une séquence 2D, soustraite en temps réel, réalisée avant 
la séquence d’ARM-3D-Gd, au début de l’injection du produit de 
contraste, permettant au médecin de visualiser pratiquement en 
temps réel le rehaussement du vaisseau exploré et donc de lancer 
l’acquisition 3D au moment opportun [22, 74] (fig 2). 
Une dernière technique (acquisition dynamique) consiste en la 
réalisation de plusieurs séquences d’ARM-3D-Gd courtes, lancées 
dès le début ou rapidement après le début de l’injection de produit 
de contraste [93]. La série ou les séries où le rehaussement vasculaire 
est le plus élevé sont utilisées pour les reconstructions. Des 
soustractions peuvent être réalisées, soit avec un masque acquis 
avant l’injection, soit avec une série rehaussée à un temps différent 
de l’injection : soustraction de la série artérielle au temps veineux 
pour l’exploration des veines mésentériques et du tronc porte [20]. 
Ces séquences d’ARM-3D-Gd rapides imposent de diminuer la 
résolution spatiale. Cette technique donne en revanche des images à 
contraste élevé de la lumière vasculaire en favorisant la 
synchronisation du rehaussement avec la lecture du centre du plan 
de Fourier, sur l’une des acquisitions. Des développements 
technologiques récents comme le sensitivity encoding (SENSE) et le 
simultaneous magnetization of spatial harmonics (SMASH), 
permettent de diminuer par deux ou trois le temps d’acquisition, 
sans réduction de la résolution spatiale ; ceci est particulièrement 
utile si on utilise cette méthode d’acquisitions dynamiques [49]. 
Le débit d’injection influence la qualité de l’examen. En effet, le gain 
de signal est proportionnel à la quantité de chélate de gadolinium 
présente dans le sang. Ainsi, plus le TR de la séquence est court, 
plus la concentration doit être élevée et donc plus le débit est 
important. Pour un TR de 3,2 millisecondes, un débit de 1 à 2 mL/s 
est utilisé. L’inconvénient des débits élevés est l’obtention d’un 
retour veineux plus intense qui peut gêner l’interprétation artérielle. 
1 Exemple de détermination du temps circulatoire avant acquisition en angiogra-phie 
par résonance magnétique 3D avec injection de gadolinium pour étude de l’aorte 
abdominale et des axes iliaques. Deux millilitres de gadolinium sont injectés par voie 
intraveineuse, à 2 mL/s, poussés par 20 mL de sérum physiologique, avec un injecteur 
automatique. Des coupes axiales transverses séquentielles sont réalisées à hauteur de 
l’aorte abdominale. Après l’acquisition, une région d’intérêt est positionnée dans 
l’aorte, sur chaque coupe, permettant d’obtenir la courbe de rehaussement en fonction 
du temps. Le temps circulatoire correspond au pic de rehaussement. 
*A 
2 Acquisition abdominopelvienne pour étude de l’aorte et des axes iliaques. 
A. Exemple de « fluoro-imagerie par résonance magnétique » (fluoro-IRM) : vi-sualisation 
pratiquement en temps réel (une coupe toutes les 0,7 seconde) de l’ar-rivée 
du bolus de produit de contraste. 
B. Lorsque le rehaussement vasculaire apparaît visuellement satisfaisant sur cette 
acquisition en « fluoro-IRM », l’acquisition de la séquence d’angiographie par ré-sonance 
magnétique 3D avec injection de gadolinium (ARM-3D-Gd) est lancée. 
*B *C 
C. Reconstruction en mode maximum intensity projection de l’acquisition d’ARM- 
3D-Gd. Le patient présente des mégadolichoartères avec des anévrismes iliaques pri-mitifs 
bilatéraux. L’acquisition a été réalisée trop précocement, alors que les artères il-iaques 
externes n’étaient pas encore rehaussées ; à ce niveau, les bords de la lumière 
vasculaire apparaissent rehaussés alors que la région centrale ne l’est pas. 
4
Radiodiagnostic Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation 32-200-A-05 
En pratique, des débits d’injection de 1 ou 2 mL/s sont suffisants. 
Des protocoles d’injection biphasiques sont décrits : la totalité du 
volume de produit n’est pas injectée au même débit pendant 
l’acquisition, mais deux moitiés du volume sont injectées à des 
débits différents. Ceci est employé par exemple pour l’exploration 
des artères des membres inférieurs par paliers successifs avec suivi 
de bolus. Ceci permet alors de bénéficier d’une concentration élevée 
au début de l’acquisition avec un débit plus élevé ; la durée 
d’injection est allongée grâce à l’injection à débit moindre de la 
seconde moitié du volume de produit de contraste. 
Reconstruction [15, 16, 33, 94] 
Compte tenu du nombre élevé d’images natives en ARM-3D-Gd, il 
est recommandé d’utiliser une console de visualisation et de 
reconstruction. Cette étape permet d’apporter une aide dans 
l’analyse de la lumière vasculaire ; l’étude de la paroi vasculaire, de 
son environnement et de l’organe perfusé sont, en général, réalisées 
dans le plan axial transverse. En cas de doute ou d’anomalies, 
l’analyse des coupes natives est impérative. 
Une série de coupes peut être effectuée avant injection de contraste 
et peut servir de masque pour le traitement d’image des séquences 
injectées (fig 3). 
Les différents modes de reconstruction sont les mêmes que ceux 
employés en angioscanner [73]. Les deux principales techniques les 
plus appliquées sont le maximum intensity projection (MIP) et les 
multiplanar reconstructions (MPR). 
Les reconstructions en mode MIP correspondent à la projection sur 
un plan des pixels d’intensité maximale, aboutissant, avec les 
séquences d’ARM-3D-Gd, à un angiogramme similaire à une 
angiographie conventionnelle. Les images originales peuvent tout 
d’abord être segmentées afin d’éliminer la superposition de 
structures vasculaires ou anatomiques indésirables et pour diminuer 
les artefacts de recouvrement. Cette projection peut être réalisée sur 
les images natives ou sur une série avec soustraction. Le plan de 
projection peut être modifié en temps réel, donnant ainsi 
l’impression que l’on tourne autour des structures vasculaires. Pour 
la prise de clichés sur film, on choisit en général un nombre impair 
de plans de projection, de façon à obtenir une vue de face. Certaines 
limites existent avec cette technique : surestimation des sténoses 
vasculaires ; non-visualisation des portions thrombosées d’un 
anévrisme ou d’un faux chenal de dissection. Les mesures de 
distance et de diamètre ne peuvent pas être réalisées sur des 
reconstructions en MIP. 
Les séquences d’ARM-3D-Gd permettent l’acquisition d’un volume. 
Le mode multiplanaire est utilisé pour générer des images dans tous 
les plans de ce volume. Cette technique permet de réaliser des 
coupes perpendiculairement à l’axe du vaisseau à étudier ou au 
contraire de l’aligner sur sa longueur. Ces coupes 2D sont souvent 
très informatives, particulièrement pour la quantification de 
sténoses. Ce type de reconstruction permet également de mesurer 
de façon précise les diamètres vasculaires. Les reconstructions en 
mode 2D curvilignes s’apparentent au MPR : un curseur est 
positionné dans le vaisseau à étudier et une ligne est tracée 
manuellement dans ce vaisseau visualisé à l’écran à partir d’une 
projection en MIP ; cette ligne est ensuite « mise à plat », permettant 
de dérouler l’axe vasculaire étudié. 
Les techniques de reconstruction en volume rendering technique 
(VRT), 3D surfacique et en angioscopie virtuelle sont réalisables sur 
le volume de données acquis par ARM-3D-Gd. 
Pièges diagnostiques, artefacts, difficultés d’interprétation 
et limites [9, 55, 95] 
Les séquences d’ARM-3D-Gd aux étages thoracique ou 
abdominopelvien sont le plus souvent réalisées en apnée. La non-tenue 
de cette apnée peut engendrer un flou. Toutefois, Maki et al [57] 
ont montré que, chez les patients ne pouvant pas tenir l’apnée 
pendant la durée complète de l’acquisition, les artefacts respiratoires 
pouvaient être minimisés en ne faisant tenir l’apnée que pendant 
l’acquisition du centre du plan de Fourier, en début d’acquisition 
pour une acquisition « centrique » de l’espace k ; la non-tenue de 
l’apnée pendant l’acquisition de la périphérie de l’espace k dégrade 
peu la qualité de l’image. 
Un mauvais positionnement du volume d’acquisition peut produire 
des faux positifs d’occlusion artérielle. C’est le cas par exemple 
lorsque, avec un volume d’acquisition coronal, la portion la plus 
postérieure des artères iliaques externes ou des artères poplitées sort 
de ce volume ; la reconstruction en MIP de face donne alors 
l’impression d’une occlusion ; l’étude du MIP de profil, des coupes 
en MPR et des coupes natives montre les vaisseaux sortant du 
volume d’acquisition (fig 4). 
Un mauvais timing d’injection peut provoquer des artefacts et des 
difficultés d’interprétation. Lorsque l’acquisition est réalisée trop 
précocement par rapport à l’injection, les bords de la lumière 
vasculaire apparaissent opacifiés alors que la région centrale ne l’est 
pas ; il s’agit d’une concentration insuffisante de produit de contraste 
au moment de l’acquisition des lignes centrales du plan de Fourier. 
Cet artefact est en général facilement identifiable (fig 2C) ; toutefois, 
il peut apparaître sous la forme d’une fine ligne centrale noire au 
sein du vaisseau qu’il ne faut pas prendre pour une dissection 
artérielle. Lorsque l’acquisition est réalisée trop tardivement par 
rapport à l’injection, la superposition de différents temps vasculaires 
(artériel et veineux) peut rendre difficile l’interprétation, 
particulièrement sur les reconstructions en MIP. Les reconstructions 
en mode MPR et les coupes natives permettent de mieux différencier 
les structures vasculaires. 
Les artefacts de susceptibilité en rapport avec des prothèses 
métalliques articulaires, des clips chirurgicaux, des fils de 
sternotomie, peuvent mimer des sténoses ou occlusions vasculaires. 
La connaissance du passé chirurgical du patient est alors nécessaire 
à l’interprétation des images (fig 5). 
Les séquences d’écho de gradient rapide sont très sensibles à l’effet 
T2*. L’effet paramagnétique du gadolinium à forte concentration 
3 Intérêt de la soustraction d’image. Acquisition centrée sur les artères poplitées et 
jambières ; l’acquisition en angiographie par résonance magnétique 3D avec injection 
de gadolinium a été précédée d’une série sans injection (masque). Reconstruction en 
mode maximum intensity projection de la même acquisition, à gauche sans et à 
droite avec soustraction d’image. Les structures osseuses gênent la visualisation des ar-tères 
jambières. Il existe une thrombose fémorale superficielle gauche avec reprise par le 
réseau collatéral de l’artère poplitée gauche ; cet aspect est également difficilement ana-lysable 
sur l’image sans soustraction. 
5
32-200-A-05 Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation Radiodiagnostic 
*A *B 
4 Angiographie par résonance magnétique 3D avec injection de gadolinium des ar-tères 
rénales, de l’aorte abdominale et des axes iliaques. 
A. Reconstruction en mode maximum intensity projection (MIP) de face met-tant 
en évidence une sténose bilatérale des artères rénales, ostiale à droite et 
postostiale à gauche ; la vue de face montre également une discontinuité de l’axe 
iliaque droit créant un aspect de thrombose iliaque externe droite (flèche). 
B. La vue en mode MIP de profil montre la portion la plus postérieure de l’axe il-iaque 
peut produire des inhomogénéités locales du champ magnétique, 
responsables d’un déphasage local des spins lors des séquences en 
écho de gradient rapide. Normalement, le gadolinium est 
suffisamment dilué lorsqu’il atteint le territoire vasculaire à étudier 
pour ne pas causer cet artefact de susceptibilité magnétique. 
Cependant, lors de l’étude des artères sous-clavières, une 
concentration résiduelle élevée de gadolinium dans la veine 
adjacente, du côté de l’injection, peut causer une perte de signal [64], 
d’où une fausse impression de sténose ou de thrombose artérielle. 
Si l’injection est réalisée par une veine périphérique du bras gauche, 
cet artefact peut se produire dans l’artère sous-clavière gauche, mais 
également en regard du tronc veineux innominé gauche à l’origine 
des troncs artériels supra-aortiques. Il est donc recommandé de 
réaliser les injections par une veine du membre supérieur droit pour 
les ARM-3D-Gd de la crosse aortique, sauf si l’on suspecte une lésion 
de l’artère sous-clavière droite. Une manière de limiter cet artefact 
est de réduire le TE de la séquence d’ARM-3D-Gd [46] et de diluer le 
produit de contraste (en augmentant alors le débit d’injection). 
Comme avec les méthodes d’ARM sans injection de gadolinium, 
mais à un moindre degré, les images obtenues par ARM-3D-Gd ont 
tendance à surestimer les sténoses artérielles [76]. Ce problème est 
accentué sur les reconstructions en mode MIP et VRT, d’où la 
nécessité d’analyser de façon systématique les coupes natives. La 
quantification morphologique des sténoses reste difficile en 
ARM-3D-Gd. 
Les endoprothèses [11 , 18] artérielles sont de plus en plus 
régulièrement utilisées dans les traitements endovasculaires 
périphériques. Ces stents provoquent des artefacts d’importance 
variable suivant la nature du métal, le maillage, le diamètre et la 
longueur du stent... Le nombre de stents disponibles sur le marché 
augmente rapidement avec le développement des techniques de 
traitement endoluminal ; ceci rend difficile la comparaison des 
répercussions de ces différents stents sur la visualisation de la 
lumière vasculaire. De plus, les artefacts décrits pour certains stents 
peuvent être d’importance variable dans les études in vitro et in 
vivo. Au maximum, il existe un vide complet de signal segmentaire, 
limité au stent, qu’il ne faut pas prendre pour une thrombose ; 
l’absence de circulation collatérale contournant cette « thrombose » 
d’aspect trop net est un élément permettant de rectifier le diagnostic. 
L’aspect de vide de signal peut être limité aux extrémités du stent, 
en rapport avec des repères d’un métal différent qui matérialisent 
ses extrémités (fig 6). Au total, même si certains stents ne 
provoquent pas de vide complet de signal, le diagnostic de resténose 
intra-stent n’est pas actuellement réalisable par la technique d’ARM- 
3D-Gd. La diminution du TE, par l’augmentation de la puissance 
des gradients, permettra d’améliorer la qualité de la visualisation 
intra-stent. 
La résolution spatiale des séquences d’ARM-3D-Gd est encore 
limitée. D’une résolution spatiale faible peut résulter une 
inexactitude dans les mesures des diamètres vasculaires, 
particulièrement pour les vaisseaux de petit calibre ; la quantification 
d’un degré de sténose vasculaire est également limitée par ce 
problème de résolution spatiale. On peut également être gêné dans 
l’analyse des reconstructions avec un aspect de « marches 
d’escalier » ; ceci peut, par exemple, faire porter à tort le diagnostic 
de dysplasie d’artère rénale. 
Une des limites habituelles de l’IRM est l’absence de visualisation 
des calcifications vasculaires. La méconnaissance de calcifications 
artérielles peut avoir des conséquences importantes ; ces 
calcifications peuvent rendre difficile un clampage chirurgical lors 
d’une intervention sur l’aorte abdominale par exemple. Un cas 
particulier est l’exploration des axes vasculaires iliaques avant 
transplantation rénale, les calcifications artérielles étant souvent 
particulièrement importantes chez le patient insuffisant rénal ; elles 
peuvent compliquer l’implantation de l’artère du greffon sur l’axe 
iliaque ; un scanner sans injection peut être réalisé en complément 
de l’ARM-3D-Gd des axes iliaques. 
5 Patient aux antécédents de pontage veineux fémoropo-plité 
gauche sous-articulaire. 
A. Reconstruction en mode maximum intensity projec-tion 
d’une acquisition en angiographie par résonance ma-gnétique 
(ARM) 3D avec injection de gadolinium centrée 
sur les jambes ; aspect de vide de signal (flèche) à la por-tion 
distale du pontage, juste en amont de son anasto-mose. 
B. Artériographie avec suivi de bolus, palier centré sur 
l’anastomose distale du pontage ; perméabilité de ce pon-tage. 
Le vide de signal sur l’ARM est un artefact causé 
par le matériel métallique à l’extrémité proximale du tibia 
gauche. 
*A *B 
sortant du volume d’acquisition (flèche). 
6
Radiodiagnostic Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation 32-200-A-05 
Déroulement pratique de l’examen 
· Préparation du patient 
Comme pour tout examen par IRM, l’interrogatoire recherche les 
contre-indications habituelles à ce type d’exploration. À côté de la 
préparation habituelle du patient, il existe quelques spécificités liées 
à l’examen vasculaire : 
– nous avons vu que les patients « vasculaires » sont parfois 
porteurs de stents métalliques ; on retient un délai de 6 semaines 
entre la pose d’un stent coronaire et la réalisation d’une IRM (délai 
d’endothélialisation du stent) ; il ne s’agit pas d’une contre-indication 
absolue, surtout en cas d’urgence ; 
– le patient est informé, en salle de préparation, du déroulement de 
l’examen afin de limiter son anxiété, ce facteur pouvant jouer sur le 
débit cardiaque ; on insiste également sur la nécessité de 
l’immobilité pendant l’examen ; 
– l’apnée est nécessaire dans les explorations thoracoabdominales ; 
le plus souvent, la motivation du patient suffit ; des essais 
d’hyperventilation sont réalisés en salle de préparation ; une ceinture 
de contention peut être mise en place lors de l’examen pour l’étude 
abdominopelvienne ; parfois, la mise en place d’un masque 
d’oxygène est nécessaire ; 
– une voie veineuse de bon calibre est posée au pli du coude ; pour 
l’exploration de l’aorte thoracique ou des troncs supra-aortiques, on 
choisit le bras droit pour éviter d’éventuels artefacts dus au passage 
du gadolinium dans le tronc veineux innominé gauche. 
· Choix de l’antenne 
L’antenne corps peut être utilisée à chaque fois qu’il faut privilégier 
une hauteur d’exploration importante, avec l’avantage d’un champ 
magnétique homogène, par exemple pour l’étude en un temps de 
l’aorte thoracique et abdominale. C’est également l’antenne utilisée 
par certains constructeurs pour l’acquisition avec suivi de bolus 
dans l’étude des artères des membres inférieurs [10]. 
L’antenne en réseau phasé est utilisée afin de favoriser la résolution 
spatiale et le rapport signal/bruit [29, 94]. Il est possible, chez des 
patients de taille moyenne, d’explorer l’ensemble de l’aorte 
thoracique et abdominale en positionnant l’antenne en réseau phasé 
en longueur plutôt qu’en largeur. Dans tous les cas, les bras du 
patient doivent être placés en dehors du volume d’acquisition afin 
d’éviter le repliement. 
Il existe des antennes dédiées à l’étude des troncs supra-aortiques, 
avec la possibilité d’évaluer l’ensemble des vaisseaux encéphaliques 
de la crosse jusqu’au polygone de Willis. 
Certains constructeurs proposent des antennes dédiées à l’étude des 
artères des membres inférieurs [42]. 
· « Gating » cardiaque 
Certaines séquences nécessitent la mise en place préalable 
d’électrodes pour le recueil du signal électrocardiographique (ECG). 
6 Patient aux antécédents d’angioplasties artérielles, avec 
mise en place de stents pour sténoses athéromateuses: angio-plastie 
en kissing avec deux stents en acier (Palmaz) position-nés 
en iliaques primitifs dès leur origine. Dans un second 
temps, angioplastie iliaque externe bilatérale avec mise en 
place d’un stent Smart à droite jointif avec le stent iliaque pri-mitif 
droit et un stent Expander en iliaque externe gauche. 
A. Radiographie numérisée lors de l’angioplastie iliaque 
externe droite ; le désilet artériel est positionné à l’origine 
de l’artère iliaque primitive gauche ; mise en évidence des 
différents stents. 
B. Reconstruction en mode maximum intensity projec-tion 
d’une acquisition en angiographie par résonance ma-gnétique 
3D avec injection de gadolinium ; vide de signal 
dans les deux stents Palmaz et le stent Smart en il-iaque 
externe droit ; rehaussement de la lumière 
vasculaire dans le stent Expander en iliaque externe 
gauche avec vide de signal à son origine en rapport avec 
les repères métalliques à l’origine de ce stent. 
C’est le cas des séquences d’écho de gradient multiphases [16]. Ces 
séquences sont utiles lorsqu’il est nécessaire de coupler un examen 
cardiaque à celui de l’aorte thoracique ou lorsque l’on souhaite 
étudier l’aorte thoracique en mode cinémultiphase (coarctation 
aortique et dissection aortique par exemple). 
Les séquences morphologiques en écho de spin à l’étage thoracique 
donnent des images de meilleure qualité lorsqu’elles sont 
synchronisées à l’ECG. Par exemple, les acquisitions en écho de spin 
T1 avec gating cardiaque sur l’aorte thoracique donnent alors une 
bonne définition de la paroi vasculaire et permettent des mesures 
fiables des diamètres aortiques. 
Les séquences de vélocimétrie par contraste de phase nécessitent 
également un gating cardiaque [90]. 
· Monitorage respiratoire 
Il permet de vérifier la qualité des apnées ; de plus, certaines 
acquisitions en IRM à l’étage thoracique peuvent être réalisées avec 
synchronisation par rapport à la respiration. 
· Choix des séquences 
Ces séquences d’ARM-3D-Gd sont rarement employées seules. Le 
temps vasculaire de l’examen s’intègre le plus souvent dans une 
exploration plus large. Même si l’examen a une indication 
« vasculaire pure », l’étude de la paroi et de l’environnement 
vasculaire est réalisée par des séquences morphologiques. Par 
exemple, les séquences en écho de spin sont particulièrement utiles 
à l’étude de la paroi aortique à l’étage thoracique [37] ou 
abdominal [12]. Une prise de contraste pariétale tardive peut être 
appréciée sur des coupes morphologiques après injection de 
gadolinium ; ceci se rencontre dans les anévrismes inflammatoires 
et les pathologies inflammatoires artérielles comme la maladie de 
Takayasu. 
L’acquisition en ARM-3D-Gd des coupes natives se fait selon l’axe 
du vaisseau pour visualiser le maximum de longueur dans un 
minimum de coupes. Les structures vasculaires sont repérées sur 
ces coupes morphologiques en 2D ; ceci permet de positionner la 
boîte matérialisant le volume d’acquisition d’ARM-3D-Gd. Les 
appareils récents permettent l’acquisition rapide d’un volume de 
données en contraste de phase ; les reconstructions immédiates en 
mode MIP de face et de profil ne sont pas de qualité diagnostique 
suffisante, mais servent à positionner les volumes d’ARM-3D-Gd ; 
cette méthode est employée pour l’exploration en trois paliers, avec 
suivi de bolus, des axes artériels des membres inférieurs (fig 7). 
D’une manière générale, le choix du plan d’acquisition du volume 
d’acquisition dépend des structures vasculaires à étudier ; 
généralement, le plan coronal est retenu pour l’étude des artères 
pulmonaires, des artères carotides, de l’aorte abdominale, des artères 
rénales et des artères des membres inférieurs. Pour l’étude 
spécifique de l’artère mésentérique supérieure, le plan sagittal est 
préférable [29]. Pour l’étude de l’aorte thoracique, le choix entre les 
*A 
*B 
7
32-200-A-05 Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation Radiodiagnostic 
plans coronal et sagittal se fait suivant l’anatomie du médiastin ; sur 
les appareils récents, le positionnement du volume d’acquisition 
peut se faire en oblique, dans le plan de la crosse aortique. 
Deux options sont possibles pour la réalisation des séquences 
d’ARM-3D-Gd : 
– l’acquisition en mode dynamique de plusieurs séquences courtes ; 
nous avons vu que cette technique favorise la résolution en contraste 
au détriment de la résolution spatiale ; l’avantage de cette méthode 
est d’obtenir des acquisitions à des temps différents de la 
progression du bolus de contraste ; ceci est particulièrement 
intéressant chez les enfants présentant des cardiopathies complexes 
opérées, avec des montages chirurgicaux parfois complexes ; les 
explorations vasculaires digestives bénéficient également de cette 
technique d’acquisition ; 
– l’acquisition d’une seule séquence synchronisée au rehaussement 
maximal dans la région à explorer, en favorisant cette fois la 
résolution spatiale. 
Pour les indications cardiothoraciques, les séquences en écho de 
gradient multiphases sur le coeur et le médiastin apportent des 
informations sur la cinétique cardiaque ; ces séquences apportent 
également des informations semi-quantitatives sur les vitesses par 
la présence de vide de signal (flow-void) dans les zones 
d’accélération du flux sanguin (zone de coarctation aortique par 
exemple). 
Les séquences de vélocimétrie par contraste de phase donnent accès, 
en post-traitement, à une estimation des vitesses circulatoires et des 
débits. Ces séquences sont par exemple employées pour le calcul 
des débits aortique et pulmonaire. 
Interprétation. Communication des images 
L’interprétation se fait au mieux sur console de visualisation et de 
reconstruction. 
Les examens par IRM génèrent un nombre de plus en plus 
important d’images, particulièrement les séquences d’ARM-3D-Gd. 
Ceci pose le problème du support ou du moyen de communication 
de ces images (films, CD-rom, réseau…) aux correspondants et au 
patient. Le choix dépend des possibilités techniques disponibles et 
des habitudes des différents intervenants. 
Applications cliniques 
Le scanner multibarrette avec l’angioscanner et l’IRM avec ARM 
arrivent à maturité grâce aux importantes évolutions 
technologiques ; leurs indications en pathologie vasculaire se 
recoupent fréquemment. Les deux techniques offrent la possibilité 
d’étudier la lumière vasculaire, mais aussi sa paroi et son 
environnement. L’angioscanner offre une meilleure résolution 
spatiale et la possibilité de voir les calcifications vasculaires ; l’ARM 
présente l’avantage d’un produit de contraste non néphrotoxique et 
d’être non irradiante. Dans le cadre de l’urgence, l’IRM pose le 
problème de la surveillance clinique du patient ; le scanner est de 
réalisation rapide et est plus disponible. Ces éléments orientent vers 
une modalité plutôt qu’une autre ; en pratique, la disponibilité et les 
habitudes de chaque équipe jouent un grand rôle dans les schémas 
diagnostiques (scanner ou IRM). 
La liste des applications cliniques de l’ARM citées dans cet article 
n’est pas exhaustive. 
Dans certains cas, dans un cadre pathologique, l’ARM est demandée 
pour l’étude spécifique d’un segment vasculaire, par exemple l’étude 
des artères rénales chez un patient polyathéromateux hypertendu. 
Dans d’autres cas, l’ARM a pour objectif de faire le bilan le plus 
complet possible d’une pathologie vasculaire étendue ; c’est le cas 
par exemple dans la dissection aortique. Nous rendons compte des 
différentes indications en détaillant les principales applications, soit 
par territoires vasculaires, soit par pathologies. Les principales 
indications actuelles de l’ARM sont reprises dans les tableaux II 
et III. 
EXPLORATIONS CERVICOENCÉPHALIQUES 
¦ Sténose athéromateuse des artères carotides [4, 41] 
Le degré d’une sténose de la carotide interne proximale est le critère 
principal pour porter l’indication de son traitement. L’angiographie 
était jusqu’alors l’examen de référence pour calculer le pourcentage 
de sténose en diamètre et différencier une sténose d’une occlusion. 
Les taux de complications de cet examen peuvent toutefois 
contrebalancer le bénéfice de la chirurgie. L’Agence nationale 
d’accréditation et d’évaluation en santé (ANAES) a publié en 2001 
un rapport sur la place de l’« angio-RM, angio-scanner et 
échographie-doppler dans l’exploration préopératoire des sténoses 
carotidiennes proximales de la carotide interne cervicale » [1]. Ce 
rapport rappelait les données essentielles tirées des grandes études 
multicentriques randomisées américaines et européennes [59, 65] 
(tableau IV). 
L’ARM en temps de vol était la technique IRM de référence il y a 
encore quelques années pour l’analyse morphologique des sténoses 
carotidiennes extracrâniennes. Cette technique présentant des 
limites, l’ARM-3D-Gd l’a totalement remplacée dans cette indication 
(fig 8) [1, 54]. Cette technique permet une exploration complète des 
troncs supra-aortiques depuis leurs origines jusqu’au polygone de 
Willis grâce à l’utilisation d’un grand champ et d’une antenne 
7 Acquisition en angiographie par contraste de phase de repérage. Reconstruction en 
mode maximum intensity projection, de face (A) et de profil (B) ; ces reconstructions 
permettent de positionner les volumes d’acquisition d’angiographie par résonance ma-gnétique 
3D avec injection de gadolinium pour une étude en trois paliers de l’aorte ab-dominale 
et des artères des membres inférieurs par la technique du suivi de bolus avec 
déplacement de table automatique. 
*A *B 
8
Radiodiagnostic Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation 32-200-A-05 
vasculaire spécifique. Une technique rigoureuse d’examen est 
nécessaire ; le minimum requis pour l’exploration d’une sténose de 
la carotide interne proximale a été décrit à l’occasion d’une étude 
randomisée nationale multicentrique actuellement en cours 
(Endartériectomie versus angioplastie chez les patients ayant une 
sténose carotide symptomatique Serrée [EVA-3S]) [1] ; les 
recommandations pour ce protocole sont citées dans le tableau V. 
L’objectif de l’IRM dans le bilan d’une sténose carotidienne est 
d’évaluer le degré de sténose, les suppléances artérielles 
intracrâniennes et le parenchyme cérébral. 
Les valeurs de sensibilité et de spécificité issues de la littérature de 
l’ARM-3D-Gd pour l’évaluation du degré de sténose sont citées dans 
le tableau VI. L’ARM-3D-Gd est excellente pour la distinction entre 
sténose serrée et occlusion (sensibilité et spécificité de 100 %). Dans 
le bilan des sténoses carotidiennes supérieures à 70 %, la sensibilité 
et la spécificité varient selon les publications de 93 à 100 % et de 85 
à 100 %, respectivement. 
Le siphon carotidien est souvent d’analyse incomplète sur l’ARM- 
3D-Gd cervicale, en raison de sa situation haute, en bordure 
d’antenne [53]. Une exploration par ARM-3D en temps de vol centrée 
sur les siphons carotidiens et le polygone de Willis, dans le plan 
axial transverse, peut compléter l’examen. Ces séquences peuvent 
mettre en évidence le retentissement intracrânien d’une sténose 
Tableau II. – Indications de l’angiographie par résonance magnéti-que 
en pratique clinique (liste non exhaustive). 
- Pathologies acquises de l’aorte [4, 12, 16, 37, 94, 95] 
- Dissection aortique, hématome disséquant, rupture de plaque athéromateuse [19, 
98] 
- Maladie anévrismale (aorte thoracique et abdominale) [8, 25, 91] 
- Bilan morphologique d’une rupture isthmique (en dehors du cadre de l’urgence) 
- Aortite inflammatoire [13] et infectieuse [23] 
- Lésion sténosante et thrombose d’aorte basse [8, 78] 
- Étude de la vascularisation rénale [5, 25, 94, 95] 
- Recherche de sténose des artères rénales et surveillance post-revascularisation [3, 
30, 58, 81, 82, 83] 
- Bilan morphologique avant transplantation rénale (donneur [32] et receveur) 
- Surveillance après transplantation rénale [40, 43] 
- Études des veines rénales : bilan d’extension d’un envahissement par thrombus 
néoplasique 
- Étude de la vascularisation digestive [8, 20, 25, 94, 95] 
- Recherche de sténose des troncs digestifs [62] 
- Bilan morphologique avant transplantation hépatique 
- Suivi et diagnostic des complications vasculaires après transplantation hépati-que 
[88] 
- Étude des artères des membres inférieurs [8, 10, 17, 36, 39, 50, 71, 77] 
- Bilan d’artériopathie oblitérante, surveillance d’angioplastie et de pontage 
- Anévrisme poplité, artère poplitée piégée 
- Cardiopathies congénitales avec pathologies des vaisseaux médiastinaux [16, 45] 
- Coarctation aortique [26] 
- Anomalies des arcs aortiques 
- Variations anatomiques congénitales des veines du médiastin 
- Bilan et surveillance des cardiopathies complexes opérées 
- Anomalies congénitales des artères coronaires [87] 
- Pathologie des troncs supra-aortiques et de la vascularisation intracrânienne [4] 
- Sténose athéromateuse carotidienne [1, 41, 44, 52, 54, 72, 79, 80, 84] 
- Dissection carotidienne ou vertébrale 
- Recherche de syndrome du défilé 
- Étude des malformations vasculaires intracrâniennes (recherche systématique 
d’anévrismes intracrâniens chez des patients porteurs d’une polykystose rénale, 
par exemple) 
- Étude des malformations vasculaires (bilan, surveillance post-chirurgie ou embo-lisation) 
- Recherche de thrombophlébite cérébrale (technique de temps de vol) 
8 Angiographie par résonance magnétique 3D avec injection de gadoli-nium 
des troncs supra-aortiques avec une antenne neurovasculaire spécifi-que. 
A. Reconstruction en mode maximum intensity projection (MIP) sur 
toute la hauteur d’exploration. 
B. Mode MIP centré sur l’axe carotidien droit, après découpage. Sténose 
serrée à l’origine de l’artère carotide interne droite. 
Tableau III. – Applications en développement avec les techniques 
d’angiographie par résonance magnétique (liste évolutive). 
- Étude des artères pulmonaires [61] 
- Embolie pulmonaire [28, 31] 
- Hypertension artérielle pulmonaire 
- Anévrismes (maladie de Behçet [2] ...) et faux anévrismes (traumatique par sonde 
*A *B 
de Swan-Ganz...) 
- Étude des artères coronaires, coronaropathie de l’adulte [16, 87] 
- Étude artérielle de la main [97] 
- Bilan des malformations vasculaires intracrâniennes 
- Étude des thromboses veineuses profondes des membres inférieurs 
- Étude des fistules artérioveineuses 
Tableau IV. – Synthèse [1] des données sur les indications du traite-ment 
des sténoses des carotides internes cervicales proximales issues 
des études multicentriques, randomisées américaines et européen-nes 
[59, 65] (North American Symptomatic Carotid Endarterectomy 
Trial [NASCET] et European Carotid Surgery Trial [ESCT]) ; dans ces 
études, les bifurcations carotidiennes étaient explorées en 
angiographie. 
- Risque de survenue d’un accident vasculaire cérébral ischémique corrélé au degré 
de cette sténose exprimé en rapport de diamètre. 
- Bénéfice du traitement chirurgical en complément d’un traitement médical bien 
conduit en présence d’une sténose supérieure ou égale à 70 % (mesure américaine, 
NASCET) chez un malade symptomatique. 
- Existence d’un bénéfice mais plus faible en présence : 
- d’une sténose supérieure ou égale à 50 % chez un malade symptomatique ; 
- d’une sténose supérieure ou égale à 60 % chez un malade asymptomatique. 
- Bénéfice opératoire d’autant plus élevé que la sténose est serrée. 
- Sténose très serrée considérée habituellement comme une sténose à haut risque 
neurologique nécessitant une chirurgie rapide ; toutefois, l’urgence thérapeutique 
devant une sténose très serrée symptomatique associée à une réduction de calibre 
de la carotide interne d’aval pourrait être reconsidérée. 
- Au stade d’occlusion : habituellement pas d’indication opératoire. 
- Pas de bénéfice du traitement chirurgical d’une sténose carotidienne si le taux de 
morbidité et de mortalité postopératoires s’élève au-delà d’une valeur-seuil. 
- Attitude débattue face à une sténose du siphon carotidien homolatéral, à une sté-nose 
symptomatique ; pas à ce jour de consensus sur l’attitude thérapeutique à 
adopter en cas d’association des deux lésions. 
9
32-200-A-05 Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation Radiodiagnostic 
Tableau V. – Recommandations pour la réalisation d’une angiogra-phie 
par résonance magnétique 3D avec injection de gadolinium des 
artères carotides, préconisées dans le protocole Endartériectomie ver-sus 
angioplastie chez les patients ayant une sténose carotide sympto-matique 
serrée (EVA-3S) [1]. 
- Équipement : 
- une IRM de 1,5 tesla (T) ; 
- un gradient supérieur à 25 mT/m ; 
- une antenne vasculaire dédiée tête-cou ; 
- un injecteur automatique hautement recommandé. 
- Acquisition : 
- la séquence doit être précédée par une méthode validée de synchronisation entre 
l’injection et l’acquisition (injection-test, déclenchement manuel de la séquence 
par fluoroscopie IRM, déclenchement automatique à l’arrivée du bolus) ; 
- la séquence est réalisée en écho de gradient 3D dans le plan coronal avec un 
temps de répétition inférieur à 6 millisecondes et un temps d’écho inférieur à 
3 millisecondes ; la résolution spatiale doit être élevée avec à un voxel inférieur à 
1 mm ; 
- l’injection de gadolinium se fait en simple ou double dose (de 0,1 à 
0,2 mmol/kg). 
- Reconstruction et analyse des images : 
- les reconstructions par le logiciel MIP sont réalisées sur l’ensemble du volume, 
incluant la crosse aortique à la partie basse du volume et le polygone de Willis à 
sa partie haute ; 
- les reconstructions MIP sont sélectives sur chaque axe carotidien afin d’éviter les 
images en superposition ; 
- la lecture des coupes natives est recommandée ; 
- l’opacification des veines jugulaires doit être absente ou faible, toujours inférieure 
à celle des artères ; 
- le signal artériel doit être intense et le plus homogène possible, avec un bon 
contraste avec les tissus mous adjacents permettant une délimitation nette de la 
lumière artérielle ; 
- les artefacts (mouvements, bruit de fond, repliement) doivent être absents ou 
mineurs ; 
- formation : la pratique de cet examen nécessite une formation spécifique du per-sonnel 
soignant. 
IRM : imagerie par résonance magnétique ; MIP : maximum intensity projection. 
serrée, avec un amortissement du signal comparé au côté opposé. 
L’intérêt de cette séquence est également de mettre en évidence une 
éventuelle sténose du siphon carotidien associée. 
Les séquences parenchymateuses ont pour but de dépister un 
infarctus cérébral récent (rupture de la barrière hématoencéphalique) 
ou ancien (atrophie). Au stade précoce d’un accident vasculaire 
cérébral ischémique, les techniques de diffusion-perfusion à l’étage 
encéphalique vont permettre de détecter l’accident ischémique à un 
stade où le scanner est encore parfois normal et de prédire son 
étendue. 
Le dépistage d’une sténose athéromateuse est actuellement assuré 
par l’échographie-doppler. L’ARM-3D-Gd est indiquée lorsque ce 
bilan ultrasonore met en évidence une sténose potentiellement 
chirurgicale. Le rapport de l’ANAES fait le constat que la chirurgie 
carotidienne sans artériographie est devenue une réalité [1]. La 
plupart des équipes s’accordent en effet pour estimer qu’une 
concordance des résultats de l’échodoppler et de l’ARM-3D-Gd est 
suffisante pour poser une indication chirurgicale. Toutefois, l’analyse 
de la littérature montre que la chirurgie carotidienne sans 
artériographie nécessite un contrôle de qualité des examens 
diagnostiques réalisés. La place actuelle de l’angioscanner est moins 
bien définie dans cette indication. Cet examen pourrait venir en 
complément du couple échodoppler/IRM, notamment en cas de 
discordance entre ces deux examens. 
¦ Anévrisme intracrânien 
La prévalence des anévrismes intracrâniens est augmentée par 
rapport à la population générale dans certaines populations dites à 
risque : personnes ayant un ou plusieurs antécédents familiaux de 
rupture anévrismale et personnes porteuses d’une polykystose 
rénale familiale. Le dépistage des anévrismes intracrâniens 
asymptomatiques peut être alors indiqué. 
L’angioscanner et l’ARM ont à peu près la même sensibilité pour la 
détection des anévrismes de plus de 3 mm (96 et 95 % 
respectivement). Pour les anévrismes inférieurs à 3 mm, la sensibilité 
de l’angioscanner reste relativement élevée (61 %) alors qu’elle baisse 
pour l’ARM à 38 % [96]. Compte tenu de ces éléments, en particulier 
pour les patients porteurs de polykystose rénale, et donc 
potentiellement d’une insuffisance rénale, l’ARM est actuellement la 
technique à utiliser pour ce dépistage [66]. 
La principale séquence d’ARM utilisée actuellement pour l’étude du 
polygone de Willis et la détection des anévrismes intracrâniens est 
la séquence en temps de vol. L’acquisition doit avoir la meilleure 
résolution spatiale possible. Elle doit permettre d’explorer toutes les 
artères cérébrales ou cérébelleuses, sièges habituels des anévrismes. 
Le rôle de l’ARM est également de signaler l’existence de variantes 
anatomiques du polygone de Willis ; en effet, l’absence d’un segment 
de ce polygone est une notion importante à connaître avant 
d’envisager un geste thérapeutique. 
Selon une étude récente, les séquences d’ARM-3D-Gd dynamiques 
avec injection de contraste en bolus seraient plus sensibles que les 
séquences d’ARM-3D en temps de vol dans cette indication [63]. 
Dans le contexte d’anévrisme intracrânien rompu, une fois le 
diagnostic d’hémorragie sous-arachnoïdienne porté, l’étape 
diagnostique suivante est habituellement du domaine de 
l’artériographie, qui est la première étape du traitement 
endovasculaire. 
En cas de traitement chirurgical d’un anévrisme intracrânien, la 
présence de clips chirurgicaux sur le collet anévrismal contre-indique 
ou rend ininterprétable l’ARM-3D en temps de vol en raison 
des artefacts générés : le modèle de clip intracrânien employé doit 
être précisé avant de réaliser l’examen afin de vérifier l’absence de 
contre-indication. Les coils (platine) employés pour le traitement 
endovasculaire ne génèrent pas d’artefact. Le suivi des patients 
porteurs d’un anévrisme intracrânien traité par coils peut être réalisé 
par IRM avec ARM ; dans cette indication, certaines équipes ne 
réalisent alors l’artériographie qu’en cas de doute en ARM sur une 
éventuelle recanalisation du collet [4]. 
Tableau VI. – Performance de l’angiographie par résonance magnétique 3D avec injection de gadolinium pour le diagnostic des sténoses et des 
occlusions des artères carotides internes : synthèse des valeurs de sensibilité et de spécificité en fonction du degré de sténose [1]. 
Degré de sténose Sensibilité en % Spécificité en % Auteurs Année 
Occlusion 100 100 Serfaty et al [84] 2000 
100 100 Scarabino et al [80] 1999 
100 100 Leclerc et al [53] 1998 
100 100 Remonda et al [72] 1998 
Sténose ³ 70 % 93 85 Huston et al [41] 2001 
94 95 Johnson et al [44] 2000 
94 85 Serfaty et al [84] 2000 
100 100 Scarabino et al [80] 1999 
100 100 Leclerc et al [53] 1999 
94 96 Remonda et al [70] 1998 
100 100 Sardanelli et al [79] 1999 
Sténose ³ 50 % 92 74 Serfaty et al [84] 2000 
10
Radiodiagnostic Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation 32-200-A-05 
DISSECTION AORTIQUE ET HÉMATOME DISSÉQUANT 
[16, 75, 98] 
Devant une suspicion clinique de dissection aiguë de l’aorte, la ou 
les techniques d’imagerie doivent confirmer le diagnostic, 
différencier les dissections concernant l’aorte thoracique ascendante 
des autres types de dissection et rechercher les signes de gravité 
(tableau VII). La dissection de l’aorte thoracique ascendante constitue 
une urgence chirurgicale : remplacement de l’aorte thoracique 
ascendante associé ou non à un remplacement valvulaire aortique. 
Lorsque l’aorte ascendante n’est pas concernée par la dissection, le 
traitement est suivant les cas médical seul ou associé à un traitement 
endovasculaire. 
La valeur diagnostique des différentes modalités d’imagerie est 
rapportée dans le tableau VIII. En contexte d’urgence, l’angioscanner 
est probablement l’examen le plus informatif : il permet de répondre 
à la grande majorité des objectifs, avec notamment l’étude des 
branches viscérales de l’aorte abdominale. L’IRM avec ARM-3D-Gd 
permet le diagnostic de la dissection aiguë et de ces complications 
avec une bonne sensibilité ; elle est actuellement peu utilisée comme 
moyen diagnostique d’urgence en raison de son manque de 
disponibilité et de la difficulté de réalisation chez un patient pouvant 
être en état hémodynamique instable. L’IRM est proposée le plus 
souvent en bilan préthérapeutique, en postopératoire et dans le 
cadre de la surveillance (fig 9). 
Le patient doit être en état hémodynamique stable lorsqu’une IRM 
est réalisée dans cette indication. L’examen peut se faire par 
l’antenne corps ou une antenne en réseau phasé ; il doit permettre 
l’étude vasculaire des troncs supra-aortiques jusqu’aux axes iliaques 
compris. Le tableau IX indique les éléments sémiologiques du 
diagnostic et du bilan préthérapeutique. 
Le diagnostic de dissection en IRM [75] repose sur la mise en évidence 
du voile intimal et du double chenal. Lorsque le faux chenal est 
rapidement circulant, la membrane intimale est visible sous la forme 
d’une bande linéaire de signal intermédiaire en écho de spin T1, 
séparant deux chenaux circulants vides de signal. La visibilité de ce 
voile intimal peut être plus difficile si le flux au sein du faux chenal 
est ralenti ; toutefois, la variation du signal d’une coupe à l’autre au 
sein de ce faux chenal permet en général de porter le diagnostic de 
dissection avant la réalisation de la séquence d’ARM-3D-Gd. Les 
portes d’entrée sont détectées sur les séquences en pondération T1 
sous la forme d’une solution de continuité de la membrane intimale 
parfois associée à des phénomènes de flux (baisse localisée du signal 
du faux chenal). L’ARM-3D-Gd, avec l’étude des coupes natives et 
du MPR, permet de bien visualiser la membrane intimale séparant 
les deux chenaux rehaussés, le plus souvent de façon asynchrone. 
Sur cette acquisition injectée, l’orifice d’entrée se présente comme 
une communication entre les deux chenaux rehaussés. En cas de 
dissection de l’aorte thoracique descendante se prolongeant sur 
l’aorte abdominale, il faut rechercher une extension de la dissection 
aux branches viscérales de l’aorte abdominale ou une compression 
du voile intimal sur leur ostium ; l’implication thérapeutique est 
importante car un traitement endovasculaire doit être réalisé en cas 
de mauvaise perfusion digestive ou rénale. 
Que l’on se trouve dans la situation d’une dissection de type A 
opérée, d’une dissection de type B traitée médicalement ou par voie 
endovasculaire, la surveillance radiologique est fondamentale. 
L’IRM avec ARM-3D-Gd est l’examen de choix pour cette 
surveillance. 
La Société européenne de cardiologie a publié en 2001 des 
recommandations sur le diagnostic et la prise en charge des 
dissections aortiques [19]. Une nouvelle classification, en cinq classes, 
des lésions acquises de l’aorte a été proposée (tableau X) [19]. Cette 
classification complète les classifications topographiques (De Bakey 
et Stanford) (tableau XI). De nouvelles études reprises dans ce travail 
ont démontré le lien entre l’hématome intramural et la dissection 
aortique. Le tableau clinique initial peut être identique. 
Ces hématomes intramuraux sans rupture intimale se traduisent par 
un hypersignal de la paroi aortique en écho de spin T1 et un 
hyposignal sur des séquences en écho de gradient T1. Des coupes 
en pondération T2 mettent en évidence un hypersignal T2 en 
croissant dans la paroi aortique. 
COARCTATION AORTIQUE [16, 26, 37, 38, 45] 
La coarctation aortique est une atrésie congénitale de la crosse 
aortique. Un examen complet en IRM comporte des séquences 
morphologiques en écho de spin synchronisées à l’ECG, des 
séquences en écho de gradient multiphases, des séquences de 
vélocimétrie par contraste de phase et une acquisition en ARM-3D-Gd. 
Cet examen permet d’éviter une artériographie et de confirmer 
la coarctation (diamètre de la zone rétrécie par rapport aux 
diamètres de l’aorte thoracique d’amont et d’aval), d’en donner une 
cartographie tridimensionnelle et de préciser la localisation de la 
coarctation et son extension. Les séquences de vélocité par contraste 
de phase donnent accès aux vitesses, notamment au pic de vitesse 
maximale en regard de la zone de rétrécissement ; on peut en 
déduire le gradient de pression transsténotique de part et d’autre de 
la coarctation. La sévérité de la coarctation peut également être 
appréciée par l’importance du vide de signal (flow void) sur les 
séquences en écho de gradient multiphases réalisées dans le plan de 
la crosse aortique. La zone de coarctation est bien visualisée par la 
séquence d’ARM-3D-Gd ; cette séquence permet également de 
visualiser la circulation collatérale, avec notamment la dilatation des 
artères mammaires internes. Enfin, le retentissement de la 
coarctation sur le coeur peut être évalué par l’étude de la masse 
cardiaque à la recherche d’une hypertrophie ventriculaire gauche et 
l’étude de la contractilité ventriculaire. 
Tableau VII. – Objectifs des techniques d’imagerie en cas de suspi-cion 
clinique de dissection aortique. 
- Confirmer le diagnostic de dissection aortique 
- Permettre de déterminer le type de dissection et son extension longitudinale (classi-fication 
de Stanford ou de Bakey) 
- Différencier le vrai et le faux chenal de dissection 
- Localiser la ou les portes d’entrée 
- Établir la distinction entre une dissection communicante et non communicante 
- Déterminer l’extension de la dissection aux branches collatérales aortiques (dont les 
artères coronaires) 
- Détecter et quantifier une régurgitation aortique 
- Détecter une extravasation (un hématome périaortique ou médiastinal, un épanche-ment 
pleural ou péricardique) 
Tableau VIII. – Comparaison de la valeur diagnostique des différentes modalités d’imagerie dans la dissection aortique. 
ETO Angioscanner IRM avec ARM-3D-Gd Angiographie 
Sensibilité ++ ++ +++ ++ 
Spécificité +++ ++ +++ ++ 
Classification +++ +++ +++ ++ 
Localisation des portes d’entrée +++ +++ ++ + 
Insuffisance aortique +++ - ++ +++ 
Épanchement péricardique +++ ++ ++ - 
Hématome médiastinal ++ +++ +++ - 
Atteinte des collatérales aortiques + +++ ++ +++ 
Atteinte des artères coronaires + +/- +/- +++ 
Examen de suivi ++ ++ +++ - 
ETO : échographie transoesophagienne ; IRM : imagerie par résonance magnétique ; ARM-3D-Gd : angiographie par résonance magnétique 3D avec injection de gadolinium. 
11
32-200-A-05 Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation Radiodiagnostic 
*A *B *C 
9 Patiente de 43 ans aux antécédents de dissection aortique de type A, traitée chirurgicalement par remplacement 
de l’aorte ascendante, sans remplacement de la crosse aortique ; examen de surveillance. 
A. Coupe native de l’acquisition en angiographie par résonance magnétique 3D avec injection de gadolinium 
(ARM-3D-Gd). 
B. Reconstruction en mode maximum intensity projection. 
C. Reconstruction en mode multiplanar reconstruction axiale transverse. 
D. Séquence de « sang noir » en pondération T1 dans le plan de la crosse aortique. Dissection au niveau de la 
crosse, de l’aorte thoracique descendante et de l’aorte abdominale ; aspect laminé du vrai chenal de dissection, com-primé 
par le faux chenal postérieur. Net retard de rehaussement du faux chenal de dissection sur l’ARM-3D-Gd. 
En séquence T1, le sang circulant apparaît noir, le sang à circulation ralentie est en isosignal (flèches). 
L’IRM permet de surveiller les enfants opérés dans la petite enfance. 
Des complications peuvent en effet survenir, notamment pendant la 
croissance. Il peut exister une resténose sur les zones anastomotiques 
postchirurgicales. De façon plus rare, il peut exister une dilatation 
du patch ou un lâchage de suture à l’origine d’une dilatation 
anévrismale de la région isthmique. L’IRM est l’examen 
morphologique de choix dans le suivi pour la détection des 
resténoses après angioplastie par ballonnet (sauf en cas de stent 
métallique associé). 
AORTITES INFLAMMATOIRES ET INFECTIEUSES [2, 13, 23, 95] 
Le tableau XII rapporte les principales étiologies des aortites 
inflammatoires et infectieuses, ainsi que le type d’atteinte artérielle 
rencontré. 
L’IRM avec ARM-3D-Gd est utile lors du diagnostic et dans la phase 
de surveillance. Les acquisitions d’ARM-3D-Gd peuvent couvrir 
l’ensemble de l’aorte, de façon à visualiser également les troncs 
supra-aortiques à leur origine, notamment les artères sous-clavières, 
*D 
Tableau IX. – Dissection aortique : éléments du diagnostic et du bilan préthérapeutique en imagerie par résonance magnétique avec angiogra-phie 
par résonance magnétique 3D (ARM-3D-Gd) avec injection de gadolinium [75]. 
Diagnostic Bilan 
préthérapeutique Écho de spin T1 Écho de gradient 
multiphase 
ARM-3D-Gd 
MPR MIP 
+++ + Visualisation du voile intimal ++ +++ +++ - 
+++ +++ Perméabilité du vrai et du faux chenal ++ +++ +++ - 
+ +++ Porte(s) d’entrée ; situation par rapport 
aux TSA 
++ ++ +++ - 
+ +++ Diamètre du vrai et du faux chenal +++ ++ +++ - 
+++ + Épanchement péricardique + +++ - - 
+++ + Insuffisance valvulaire aortique - +++ - - 
+++ ++ Dissection des troncs supra-aortiques - - +++ - 
+ +++ Naissance des branches collatérales de 
l’aorte : vrai ou faux chenal 
+ + +++ - 
+++ +++ Malperfusion des branches viscérales et 
son mécanisme 
- + +++ - 
- +++ Courbure et diamètres des axes iliaques ++ - +++ +++ 
MPR : multiplanar reconstructions ; MIP : maximum intensity projection ; TSA : troncs supra-aortiques. 
12
Radiodiagnostic Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation 32-200-A-05 
ainsi que les branches viscérales abdominales (artères rénales et 
digestives). À la phase active d’inflammation, on met en évidence 
sur les coupes en écho de spin T1 un épaississement pariétal 
aortique aspécifique, se rehaussant après injection de gadolinium 
par rapport à la même série acquise avant injection. Les coupes en 
pondération T2 peuvent mettre en évidence un aspect en 
hypersignal T2 de la paroi aortique, en rapport avec les phénomènes 
inflammatoires. 
ANÉVRISME DE L’AORTE THORACIQUE [16, 37] 
L’IRM n’a pas de place en urgence lors de la suspicion de rupture 
d’un anévrisme de l’aorte thoracique. 
En dehors de ce contexte d’urgence, la pathologie peut être 
suspectée sur une radiographie de thorax ; le diagnostic peut être 
posé sur une échographie cardiaque, transthoracique ou 
transoesophagienne ; l’IRM avec ARM-3D-Gd est alors demandée 
pour bilan morphologique précis. Un anévrisme de l’aorte 
thoracique peut également être découvert lors du premier bilan 
morphologique d’un anévrisme de l’aorte abdominale. 
L’athérosclérose est la première cause des anévrismes aortiques ; ils 
sont alors le plus souvent fusiformes, intéressant essentiellement 
l’aorte descendante et horizontale. Les anévrismes de l’aorte 
ascendante sont souvent en rapport avec une maladie du tissu 
élastique, mais peuvent être également la conséquence d’une 
valvulopathie aortique. Dans cette situation, l’examen concerne 
l’aorte thoracique, mais également le coeur. Les coupes en écho de 
gradient multiphase dans un plan sagittal oblique passant par la 
racine de l’aorte (plan parasternal gauche) permettent notamment 
l’étude de la valve aortique. D’une manière générale, les mesures 
des diamètres aortiques sont réalisées sur les coupes 
morphologiques en écho de spin T1, sur les coupes natives de 
l’ARM-3D-Gd lorsqu’elles sont réalisées dans le plan de la crosse 
aortique ou sur des reconstructions en MPR. L’examen permet ainsi 
de préciser la portion de l’aorte dilatée : les mesures sont réalisées à 
hauteur de la valve aortique, du sinus de Valsalva, à la jonction 
sinotubulaire et en amont du tronc artériel brachiocéphalique, au 
pied de l’artère sous-clavière gauche. La présence d’un collet 
supérieur et inférieur est également à préciser. 
ANÉVRISME DE L’AORTE ABDOMINALE [8, 27, 94] 
Dans le contexte d’urgence, devant une suspicion de fissuration ou 
de rupture anévrismale, le scanner est l’examen d’imagerie à réaliser. 
Il n’y a pas actuellement de place pour l’IRM dans cette situation. 
L’échographie est un moyen simple et sensible pour le dépistage et 
le suivi du petit anévrisme, inférieur à 40 mm de diamètre 
antéropostérieur. Le scanner et l’IRM avec ARM-3D-Gd présentent à 
peu près les mêmes avantages, en permettant à la fois une étude de 
la lumière vasculaire mais également de la paroi et de 
l’environnement. L’artériographie avec sonde radiomarquée est 
encore réalisée lorsqu’un traitement endovasculaire est envisagé. 
L’IRM prend sa place dans la surveillance des anévrismes de plus 
de 40 mm, lors du bilan préthérapeutique ou pour la surveillance 
après traitement par chirurgie ouverte ou traitement 
endovasculaire ; les stent grafts en acier ne peuvent toutefois pas 
être contrôlés par IRM. L’indication d’un traitement endovasculaire 
d’un anévrisme de l’aorte abdominale sous-rénal est posée sur des 
critères cliniques (état général du patient, contre-indications à une 
intervention chirurgicale classique), mais aussi sur des critères 
morphologiques précis ; l’ARM-3D-Gd fournit ces renseignements 
morphologiques nécessaires pour retenir ou non l’indication 
(tableau XIII). Les reconstructions (MPR et MIP) permettent une 
analyse précise des artères rénales et du collet anévrismal supérieur. 
Les coupes transverses en écho de gradient T1 avec suppression de 
graisse après injection permettent d’analyser la paroi anévrismale, 
ainsi que les tissus périaortiques et leur éventuel rehaussement en 
cas de réaction inflammatoire [47]. Les coupes en pondération T2 dans 
le plan axial transverse permettent d’analyser la paroi et le 
thrombus [8]. L’association d’un anévrisme thoracique à un 
anévrisme de l’aorte abdominale est suffisamment fréquente pour 
rechercher une localisation thoracique lors d’un premier bilan 
morphologique d’un anévrisme abdominal. 
ÉTUDE DES ARTÈRES RÉNALES 
[3, 5, 8, 21, 30, 35, 40, 43, 58, 70, 82, 83, 85, 89, 94] 
¦ Dépistage de sténose artérielle rénale 
Il n’y a pas de consensus sur la démarche diagnostique à adopter en 
cas de suspicion clinique ou biologique d’hypertension artérielle 
rénovasculaire. La mise en évidence morphologique d’une sténose 
sur une artère rénale apparaît à elle seule un élément insuffisant 
pour rapporter l’hypertension artérielle à cette lésion [30]. Ceci fait 
Tableau X. – Classification des lésions aiguës de l’aorte [19] selon le 
type d’atteinte pariétale. 
Classe 1 Dissection aortique classique, avec une membrane intimale sépa-rant 
le vrai et le faux chenal 
Classe 2 Rupture de la média, avec formation d’un hématome intramural 
Classe 3 Discrète et minime dissection sans hématome, voussure excen-trique 
localisée à la porte d’entrée 
Classe 4 Rupture de la plaque conduisant à un ulcère athéromateux péné-trant, 
avec hématome habituellement sous-adventitiel 
Classe 5 Dissection traumatique ou iatrogène 
Tableau XI. – Classifications des lésions aiguës aortiques [19] selon 
leur étendue. 
- Classification de Stanford 
- type A : dissection de l’aorte ascendante et descendante 
- type B : dissection de l’aorte descendante 
- Classification de De Bakey 
- type 1 : dissection de l’aorte dans sa totalité 
- type 2 : dissection de l’aorte ascendante 
- type 3 : dissection de l’aorte descendante 
Tableau XII. – Étiologies des aortites inflammatoires et infectieuses 
[23]. 
- Aortites inflammatoires : 
- maladie de Takayasu : aortoartérite non spécifique ; association de lésions ecta-siantes 
et sténosantes, avec prédominance des sténoses artérielles ; association à 
des lésions des artères pulmonaires ; 
- maladie de Horton : atteinte aortique classiquement rare, mais fréquence de la 
maladie de Horton au sein des vascularites ; évolution vers la constitution d’ané-vrismes 
et de dissections ; association à des anévrismes des artères pulmonaires ; 
- maladie de Behçet : atteinte artérielle rare, constituée de faux anévrismes aorti-ques, 
avec risque de rupture. 
- Aortites infectieuses : 
- par diffusion bactérienne hématogène (endocardite bactérienne, septicémie à sta-phylocoques 
dorés ou à salmonelles) ; 
- par atteinte par contiguïté (adénopathies, abcès) ; 
- par inoculation externe responsable de l’infection d’une prothèse vasculaire. 
Tableau XIII. – Critères morphologiques à évaluer dans le bilan pré-thérapeutique 
d’un anévrisme de l’aorte abdominale, en vue d’un trai-tement 
par stent graft. 
- Taille de l’anévrisme avec évaluation du diamètre maximal antéropostérieur et 
transverse 
- Présence d’un collet supérieur avec diamètre de celui-ci et longueur entre les 
artères rénales et le début de l’anévrisme 
- Angulation du collet supérieur par rapport à l’anévrisme (un angle supérieur à 60° 
est une contre-indication au stent graft) 
- Présence d’un collet inférieur entre la fin de l’anévrisme et la bifurcation aortique 
avec évaluation de son diamètre et de sa longueur 
- Diamètre des artères iliaques primitives, des artères iliaques externes (supérieur à 
7 mm pour monter le dispositif de stent graft) 
- Sinuosités des axes iliaques 
- Présence d’anévrismes iliaque interne, poplité ou de lésions vasculaires des mem-bres 
inférieurs 
13
32-200-A-05 Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation Radiodiagnostic 
tout l’intérêt des recherches visant à coupler l’ARM-3D-Gd à 
d’autres séquences donnant des informations de nature 
fonctionnelle. 
De nombreuses études ont déjà rapporté l’intérêt des séquences 
d’ARM-3D-Gd dans la détection morphologique des sténoses des 
artères rénales [3, 21, 85, 89]. La sensibilité de cet examen est retrouvée 
entre 90 et 100 % pour une spécificité identique. La notion de 
sévérité de la sténose est encore à définir. La résolution spatiale de 
l’ARM-3D-Gd apparaît encore limitée pour une évaluation 
uniquement morphologique du caractère significatif des sténoses des 
artères rénales. Différents auteurs ont cherché à quantifier 
différemment les rétrécissements vasculaires en étudiant les 
conséquences de ces lésions sur le flux et le rein [30]. 
Une possibilité est d’étudier le flux dans les artères rénales par 
l’analyse des vitesses sanguines à l’intérieur des artères rénales avec 
des séquences de vélocimétrie par contraste de phase. La courbe 
obtenue est relativement superposable à une courbe doppler. Pour 
pouvoir obtenir une bonne résolution temporelle entre chaque point 
de la courbe (16 à 32 millisecondes) avec ce type de séquence, la 
durée d’acquisition doit être relativement longue, au-delà des 
possibilités d’une apnée, d’où des artefacts respiratoires avec un flou 
dans les artères rénales. Ces limites empêchent toute étude distale 
de débit dans les artères rénales et cantonne la technique en 
proximal. En pratique, le plan de coupe est positionné 
perpendiculairement à l’artère rénale, à 1 ou 2 cmdumur aortique ; 
en cas de sténose, la coupe est positionnée 1 à 2 cm en aval de la 
sténose. Dans une étude récente, Schoenberg et al [83] comparaient 
l’ARM-3D-Gd des artères rénales couplée à des séquences de 
vélocimétrie par contraste de phase, à l’artériographie comme 
méthode de référence ; l’analyse de séquences morphologique et 
fonctionnelle en IRM réduisait la variabilité interobservateurs et 
permettait une gradation fiable et reproductible de la sévérité des 
sténoses des artères rénales. 
L’athérome est à l’origine de la grande majorité des sténoses des 
artères rénales et l’ARM-3D-Gd plus ou moins associée à des 
séquences fonctionnelles se prête au dépistage des ces lésions 
ostiales ou proximales sur les artères rénales (fig 4A). La surveillance 
après angioplastie rénale (sans stent) peut être réalisée par ARM. 
Quelques cas ont été rapportés d’exploration en ARM-3D-Gd dans 
le cadre de la dysplasie des artères rénales, mais jusqu’à ce jour 
aucune étude sur cette pathologie n’a été publiée. Les lésions 
classiques sont des lésions en chapelet, des anévrismes et des 
sténoses concentriques chez des sujets jeunes. L’interprétation de 
l’ARM-3D-Gd repose dans notre expérience (12 cas) sur l’association 
des reconstructions MIP, VRT et MPR dans le plan axial transverse ; 
une attention particulière doit être portée sur les hiles rénaux, sites 
fréquents d’anévrismes. La quantification des sténoses est là aussi 
difficile ; la détection de ces lésions doit faire réaliser une 
artériographie avec angioplastie. 
¦ Bilan prétransplantation des donneurs 
et analyse de rein transplanté 
Par son côté non irradiant et ne nécessitant pas d’injection de 
produit de contraste iodé, l’ARM-3D-Gd des artères rénales est 
proposée dans l’exploration des patients donneurs de reins pour une 
transplantation rénale [32]. Cet examen doit rechercher les variantes 
anatomiques de la vascularisation rénale (présence d’artère polaire, 
situation des artères rénales), l’absence de sténose artérielle rénale, 
vérifier la morphologie rénale et l’absence de tumeur ou de maladie 
rénale. Le taux de détection des artères accessoires est de l’ordre de 
90 %, voire 100 % selon les études. 
De même, après transplantation, en cas d’échec ou de résultat 
douteux de l’échodoppler, l’ARM-3D-GD du rein transplanté, le plus 
souvent en position iliaque, peut être réalisée avec la même 
technique que celle décrite précédemment. La boîte d’acquisition est 
adaptée au volume d’exploration souhaité afin d’obtenir la meilleure 
résolution spatiale possible. L’analyse est réalisée le plus souvent 
sur les reconstructions en mode MIP. 
Tableau XIV. – Cotation de la visualisation des segments artériels di-gestifs 
sur une échelle de 5 (avec 0 : pas vu et 4 : bien vu). Valeur en 
pourcentage de visualisation donnée pour les grades 3 et 4. Étude réa-lisée 
sur 20 examens (16 individus) [86] 
Artère digestive Segment d’artère % 
de visualisation 
Artère mésentérique 
supérieure 
Portion proximale 85 
Branches de première ordre 75 
Branches de deuxième ordre 60 
Branches de troisième ordre 50 
Tronc coeliaque 75 
Artère mésentérique 
25 
inférieure 
EXPLORATION VASCULAIRE DIGESTIVE [6, 8, 25, 51, 92, 94, 95] 
Shirkhoda et al [86] démontraient, dès 1997, la capacité de l’ARM- 
3D-Gd à visualiser les branches viscérales digestives de l’aorte 
abdominale (tableau XIV). Selon l’expérience de Meaney [60], les 
branches de division principales du tronc coeliaque (artère splénique 
et hépatique) sont visualisées sur toute leur longueur, l’artère 
mésentérique supérieure est visualisée dans ces 5 à 8 premiers 
centimètres pour la plupart des patients. Les branches jéjunales sont 
habituellement mal ou non visualisées et, si l’origine de l’artère 
mésentérique inférieure est généralement visualisée, ses branches de 
divisions ne sont pas individualisables. 
Les principales indications actuelles de l’ARM-3D-Gd des artères et 
de la vascularisation digestive sont [92] : 
– le bilan de l’ischémie mésentérique ; 
– le bilan prégreffe hépatique ; 
– la recherche de complications vasculaires après la greffe 
hépatique. 
¦ Ischémie mésentérique 
L’ischémie aiguë mésentérique est une urgence chirurgicale ; son 
origine est embolique dans la plupart des cas ; l’ARM n’a pas sa 
place actuellement dans cette situation clinique. 
Les sténoses sur l’un des troncs artériels digestifs (tronc coeliaque, 
artères mésentériques supérieure et inférieure) sont fréquentes chez 
les patients athéromateux. Le système artériel digestif possède un 
riche réseau collatéral avec des arcades vasculaires qui compensent 
facilement une sténose ou une occlusion d’une seule artère digestive. 
Il faut que deux troncs digestifs sur trois soient sténosés ou 
thrombosés pour qu’un patient soit symptomatique. Meaney et al [62] 
en 1997 ont montré chez des patients présentant une 
symptomatologie d’angor digestif une sensibilité et une spécificité 
de 100 et 95 % respectivement dans la détection de sténose 
supérieure à 75 % par ARM-3D-Gd. 
De la même manière que pour l’évaluation de la sévérité d’une 
sténose de l’artère rénale, des séquences de vélocimétrie par 
contraste de phase peuvent être réalisées pour l’évaluation des 
débits dans les vaisseaux mésentériques. Ces débits peuvent être 
évalués à l’état base et après un repas standardisé. Dans une étude 
réalisée sur volontaires sains et sur patients porteurs d’une sténose 
mésentérique supérieure mise en évidence par angiographie, Li et 
al [56] mettaient en évidence, en postprandial, une augmentation 
moindre des débits veineux et artériel mésentériques supérieurs 
chez les sujets présentant une sténose par rapport aux sujets sains. 
L’évaluation simultanée des débits, à la fois veineux et artériel, ainsi 
que leur rapport apportaient plus d’information sur la circulation 
mésentérique (en prenant en compte notamment le réseau collatéral 
artériel) que l’évaluation isolée artérielle ou veineuse. 
En cas d’angor digestif, l’ARM-3D-Gd fournit des informations 
morphologiques sur la vascularisation digestive proximale, 
permettant de confirmer le diagnostic de sténose athéromateuse. Les 
séquences de vélocimétrie peuvent compléter l’exploration et 
apporter des informations hémodynamiques. 
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Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases

  • 1. Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation S Willoteaux C Lions B Cocheteux V Gaxotte JP Beregi Résumé. – L’angiographie par résonance magnétique est la visualisation des vaisseaux sanguins par imagerie par résonance magnétique. Dans un premier temps, nous étudions les aspects techniques des différentes séquences d’acquisition sans (temps de vol et contraste de phase) et avec injection de produit de contraste (gadolinium). La technique avec injection est actuellement la plus répandue ; nous abordons son principe général, les paramètres d’acquisition et d’injection (dose, volume, débit, délai) ; les limites de cette technique et les pièges diagnostiques sont décrits. Le déroulement pratique d’un examen est ensuite exposé, ainsi que la place des séquences d’angiographie par résonance magnétique parmi la diversité des séquences d’imagerie par résonance magnétique. Nous détaillons dans un deuxième temps la place de ces techniques dans les principales applications cliniques : étude des sténoses carotidiennes, dissection aortique, coarctation de l’aorte, anévrismes aortiques thoraciques et abdominaux, exploration des artères rénales, digestives et l’étude des artères des membres inférieurs. Les évolutions et perspectives des techniques d’angiographie par résonance magnétique sont citées en conclusion. © 2003 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. Mots-clés : imagerie par résonance magnétique, angiographie par résonance magnétique, gadolinium. Introduction L’angiographie numérisée par rayons X, de par son ancienneté, est considérée comme l’examen de référence en imagerie vasculaire. Il s’agit d’un examen exposant le patient à des complications potentiellement sévères. Des techniques d’imagerie volumique se sont développées pour ces explorations vasculaires, permettant l’étude de la lumière vasculaire, de sa paroi et de son environnement. Parmi elles, l’angiographie par résonance magnétique (ARM) présente des avantages importants, en particulier l’absence d’irradiation et l’excellente tolérance du produit de contraste. Les objectifs de cet article sont de présenter les principales techniques d’acquisition en ARM. La technique d’ARM-3D avec injection de produit de contraste est actuellement la plus répandue ; son principe, les paramètres d’acquisition et d’injection, les pièges diagnostiques et les limites de cette technique sont abordés ; le déroulement pratique d’un examen est détaillé, ainsi que la place des séquences d’ARM parmi la diversité des séquences d’imagerie par résonance magnétique (IRM). Nous détaillons dans un deuxième temps, de façon non exhaustive, l’apport de l’ARM dans ses principales applications cliniques. Des évolutions et perspectives de l’ARM sont citées en conclusion. Techniques L’exploration vasculaire en IRM a débuté par des techniques d’ARM sans injection de produit de contraste. Ces techniques permettent d’obtenir des images de qualité diagnostique satisfaisante, au prix d’une longue durée d’examen. À partir de 1995 [17, 69] est apparue la technique d’ARM avec injection de gadolinium ; c’est cette technique qui s’impose actuellement dans la plupart des applications. Elle permet aujourd’hui d’obtenir très rapidement et sans risque pour le patient des informations vasculaires de très bonne qualité pour l’ensemble des régions vasculaires à explorer par l’imagerie. TECHNIQUE D’ANGIOGRAPHIE PAR RÉSONANCE MAGNÉTIQUE SANS INJECTION DE PRODUIT DE CONTRASTE [7, 9, 46] Il existe de nombreuses techniques d’ARM sans injection de produit de contraste. Nous rappellerons seulement les deux principales techniques : le temps de vol (« time of flight ») et le contraste de phase. ¦ Technique de temps de vol Cette technique repose sur les différences d’aimantation entre les tissus stationnaires, dont le signal est minimal, et le sang circulant, dont le signal est maximal, grâce à l’utilisation du phénomène d’entrée de coupe. Cette technique fait appel à l’émission répétée d’impulsions de radiofréquence qui vont basculer l’aimantation de tous les protons situés dans la région d’intérêt (volume d’acquisition). À cause de la répétition de ces impulsions dans un temps trop court pour permettre la repousse du signal T1, le signal des protons est atténué. Ce phénomène est appelé saturation. Les protons tissulaires, du fait de leur immobilité, sont totalement Serge Willoteaux : Praticien hospitalier. Christophe Lions : Praticien hospitalier. Benjamin Cocheteux : Interne. Virginia Gaxotte : Chef de clinique. Jean Paul Beregi : Professeur des Universités, chef de service. Service de radiologie, hôpital cardiologique, centre hospitalier régional universitaire de Lille, boulevard du Professeur Leclerc, 59037 Lille cedex, France. Encyclopédie Médico-Chirurgicale 32-200-A-05 32-200-A-05 Toute référence à cet article doit porter la mention : Willoteaux S, Lions C, Cocheteux B, Gaxotte V et Beregi JP. Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Radiodiagnostic - Coeur-Poumon, 32-200-A-05, 2003, 18 p.
  • 2. 32-200-A-05 Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation Radiodiagnostic saturés et ne donnent plus aucun signal. Les protons intravasculaires, du fait de leur mobilité, subissent moins ce phénomène de saturation et restent orientés selon l’axe du champ magnétique B0. Ils donnent donc un signal intense contrastant avec les tissus environnants. Cet effet correspond au phénomène d’entrée de coupe. Cette technique permet une étude sélective des artères et des veines par l’application de bandes de présaturation supprimant sélectivement le signal du flux artériel ou veineux. Ces séquences peuvent être réalisées dans tous les plans de l’espace, en 2D ou 3D. L’acquisition doit, au mieux, être réalisée dans le plan le plus perpendiculaire au flux analysé. Par exemple, pour l’aorte abdominale, le plan d’exploration est proche du plan axial, nécessitant un nombre de coupes important et donc un temps d’acquisition élevé, limite importante de cette méthode. L’étude de la vascularisation cérébrale intracrânienne en haute résolution bénéficie toujours de l’utilisation de cette technique (tableau I). ¦ Angiographie par résonance magnétique par contraste de phase Le contraste entre les vaisseaux et les tissus environnants est obtenu par la différence de phase entre les spins circulants et ceux statiques. Un gradient bipolaire est appliqué. Les spins statiques sont défocalisés puis refocalisés. L’application de ces gradients de champ magnétique est donc responsable d’un déphasage entre les protons circulants et ces protons stationnaires. L’intensité de ce déphasage est directement proportionnelle à la vitesse des protons circulants. L’acquisition peut se faire en 2D ou en 3D. Cette technique est adaptée à la visualisation des vaisseaux à flux lent mais, en revanche, elle ne visualise pas de façon adéquate les vaisseaux comportant des zones de turbulences. Cette méthode permet de visualiser les structures vasculaires et surtout de quantifier leur flux. ¦ Limites des acquisitions sans injection Ces méthodes permettent la visualisation des structures vasculaires, sans injection de produit de contraste, mais avec d’importantes contraintes qui en limitent l’utilisation : – champ d’exploration réduit ; – temps d’acquisition long [76] ; – sur- ou sous-estimation de sténose vasculaire liée aux artefacts de déphasage et de saturation ; – résolution spatiale limitée. De nombreuses autres techniques ont été utilisées et les recherches se poursuivent vers la possibilité de réaliser une imagerie vasculaire sans injection. La technique de spin labelling, avec marquage des spins par une onde de radiofréquence, est en cours d’évaluation. ANGIOGRAPHIE PAR RÉSONANCE MAGNÉTIQUE 3D AVEC INJECTION DE GADOLINIUM (ARM-3D-GD) [7, 29, 35, 46] La technique d’ARM-3D-Gd repose principalement sur des publications de Prince et al [69] et en France de Douek et al [17]. Cette technique permet d’acquérir en quelques secondes un volume tridimensionnel où les vaisseaux apparaissent en hypersignal, rehaussés par l’injection de gadolinium. ¦ Principe [46] La valeur spontanée du T1 du sang circulant est de l’ordre de 800 à 1 200 millisecondes, bien supérieure à celle de la graisse (environ de 270 millisecondes à 1,5 T). L’injection intraveineuse d’un chélate de gadolinium, agent de contraste paramagnétique, amène de façon transitoire, lors de son premier passage intravasculaire, le T1 du sang à une valeur comprise entre 50 et 100 millisecondes, c’est-à-dire très inférieure à celle de la graisse et des tissus environnants. Une acquisition volumique en écho de gradient tridimensionnel, pondérée T1, synchronisée à l’injection, permet de recueillir l’hypersignal vasculaire. Cette technique d’ARM-3D-Gd est indépendante du type de flux sanguin et par conséquent des artefacts générés par les turbulences. Les acquisitions peuvent être réalisées dans un plan parallèle aux vaisseaux, ce qui permet une étude sur une longueur plus importante, avec un temps d’acquisition court compatible avec une apnée. Les séquences d’ARM-3D-Gd portent des noms variables en fonction des constructeurs (FLASH ou Turbo-MRA pour Siemens ; Fast-SPGR pour GE ; pas de nom spécifique chez Philips : 3D gradient-echo gadolinium-enhanced MRA). ¦ Paramètres techniques Caractéristiques requises de l’imageur Les acquisitions en ARM-3D-Gd nécessitent l’utilisation d’un aimant d’au moins 1 T. Le développement de ces séquences n’est possible que sur des machines possédant des gradients élevés (pente au moins égale à 20 mT/m), avec des temps de montée rapide, inférieurs ou égaux à 800 microsecondes. Ces hypergradients permettent de réduire nettement le temps de répétition (TR) et donc le temps d’acquisition, rendant possible une acquisition dans le temps d’une apnée [4]. Paramètres des séquences d’angiographie par résonance magnétique 3D avec injection de gadolinium [46, 94] Les séquences d’ARM-3D-Gd sont des séquences en écho de gradient rapide. À ces séquences est incorporé un gradient de déphasage par la radiofréquence (spoiling) qui détruit toute l’aimantation transversale persistante et assure une pondération T1 « pure » ; ceci permet une meilleure suppression des tissus statiques adjacents. Le choix des paramètres de la séquence d’ARM-3D-Gd pour une étude donnée résulte d’un compromis entre résolution spatiale, résolution temporelle et volume d’exploration. Le temps d’écho (TE) et le TR doivent être courts. Le TR court est le principal élément de la diminution du temps d’acquisition ; il permet également la saturation des tissus stationnaires. Sur des appareils récents, on dispose de TR de l’ordre de 3 à 5 millisecondes et TE de 1,2 à 2 millisecondes. L’angle de bascule a peu d’influence sur le contraste vasculaire. Habituellement, des angles plutôt élevés (de 50° à 60°) sont utilisés dans l’imagerie artérielle et un peu plus faibles (de 30° à 40°) dans l’imagerie veineuse. Suivant la localisation, il peut être nécessaire d’éliminer la graisse de l’image. Il existe deux possibilités en fonction de l’efficacité des séquences. La première consiste en l’acquisition d’un masque, c’est-à- dire une acquisition à blanc (sans gadolinium) qui permet d’éliminer la graisse par soustraction des images. La seconde possibilité, fournissant de meilleurs résultats, supprime la graisse au moment de l’acquisition grâce à une impulsion préparatoire. Ceci Tableau I. – Indication de l’exploration vasculaire cérébral en ARM 3D en temps de vol. - Étude des sténoses et occlusions artérielles : - pathologies intracrâniennes : - diagnostic des lésions athéromateuses (sténoses et thromboses) ; - diagnostic et suivi des sténoses d’origine inflammatoire. - pathologies extracrâniennes, en complément du bilan en ARM-3D avec injection de gadolinium à l’étage cervical ; cette séquence permet : - d’évaluer le retentissement hémodynamique intracrânien en aval d’une sténose à l’étage cervical ; - de rechercher une sténose associée du siphon carotidien ; - de rechercher une variation anatomique du polygone de Willis pour étude de suppléance avec un geste thérapeutique. - Anévrismes intracrâniens : - dépistage d’anévrisme asymptomatique chez des sujets à risque ; - suivi après traitement endovasculaire des anévrismes intracrâniens. - Diagnostic de thrombose veineuse cérébrale 2
  • 3. Radiodiagnostic Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation 32-200-A-05 a pour conséquence d’augmenter le TR, donc le temps d’acquisition ; c’est pourquoi seules les séquences sur machines à fort gradient permettent d’obtenir ce résultat. La bande passante pour ces séquences d’ARM-3D-Gd doit être optimisée pour une acquisition rapide, c’est-à-dire la plus large possible. La possibilité de choisir un champ de vue large est l’un des grands avantages des acquisitions d’ARM-3D-Gd ; ceci est particulièrement bien adapté aux étages où de larges territoires anatomiques doivent être couverts : imagerie thoracique, abdominale et des membres inférieurs. Mais, si le champ de vue est élargi et que la taille de la matrice reste la même, il y a alors une perte de la résolution spatiale. Si, en revanche, on augmente la taille de la matrice pour conserver la même résolution spatiale, alors la durée de l’acquisition augmente, car le nombre de lignes augmente. En pratique, le champ de vue varie en fonction de la zone explorée entre 300 et 500 mm. Il est souvent utile de faire appel à des matrices et des champs de vue rectangulaires. Quand le volume d’intérêt est relativement épais, l’augmentation du nombre de partitions conduit à allonger le temps d’acquisition. Des coupes plus épaisses peuvent être programmées mais ceci aux dépens de la résolution spatiale dans cette direction. En pratique, les épaisseurs de coupes sont le plus souvent choisies entre 1,5 et 2,5 mm de façon à assurer la couverture complète des structures vasculaires à étudier et permettre des reconstructions multiplanaires de qualité suffisante [29]. D’une manière générale, un compromis est à faire entre le temps d’examen le plus court, le meilleur rapport signal sur bruit, la résolution optimale et le champ de vue couvrant l’ensemble de la région d’intérêt. Injection de produit de contraste · Produit de contraste [14] L’agent de contraste actuellement employé est un chélate de gadolinium ; ses propriétés pharmacocinétiques sont proches de celles des produits de contraste iodés. Cet agent paramagnétique provoque, après injection intraveineuse, un raccourcissement du T1 du sang circulant puis, en quelques minutes, des espaces extracellulaires des tissus dans lesquels il diffuse. Aux doses recommandées, ce produit ne présente pas de néphrotoxicité [67] et les effets indésirables sont rares (1/200 000). Les volumes injectés sont faibles, évitant ainsi les effets secondaires liés à la surcharge osmolaire que l’on peut rencontrer avec les produits de contraste iodés. Les flacons de chélates de gadolinium sont dosés à 0,5 mmol/mL. D’une manière générale, la dose standard est de 0,1 mmol/kg (soit 0,2 mL/kg) ; cependant, certaines indications peuvent nécessiter l’injection de 0,2 voire 0,3 mmol/kg (soit de 0,4 à 0,6 mL/kg) [76, 92] en une ou plusieurs injections, en particulier pour l’étude des artères des membres inférieurs. Certaines équipes injectent une dose fixe de 40 mL quel que soit le poids du patient. Les volumes de produit de contraste étant dans tous les cas faibles, l’injection de gadolinium doit être immédiatement suivie d’une injection de sérum physiologique à débit identique. Ceci a pour but de « laver » la tubulure et la veine périphérique, et de « pousser » le bolus de produit de contraste dans la circulation sanguine à haut débit, puis vers l’organe à étudier. · Espace k et injection de produit de contraste [46] En IRM, le préalable à la formation de l’image est l’acquisition de l’espace k (ou espace de Fourier) ; celui-ci est composé d’un encodage en fréquence de l’ensemble des signaux recueillis pendant la séquence. L’analyse de l’espace k ne peut donner une image qu’après l’application d’une formule mathématique (la « transformée de Fourier »). Au centre du plan de Fourier se trouvent les fréquences faibles, correspondant aux variations lentes du signal ; elles déterminent le rapport signal sur bruit et le contraste de l’image. En périphérie du plan de Fourier se trouvent les fréquences élevées ; ce sont elles qui constituent les détails de l’image et déterminent la résolution spatiale. Il existe différentes techniques d’acquisition de l’espace k et le moment où est lu le centre du volume de Fourier varie selon les séquences. Pour des séquences « classiques », la lecture du plan de Fourier se fait, en général, ligne par ligne, de haut en bas, en totalité. Ce type de balayage n’est pas adapté aux séquences d’ARM-3D-Gd où l’on s’intéresse principalement à la partie centrale de l’espace de Fourier. Les séquences dites « centriques » permettent de débuter le balayage du plan de Fourier par son centre, avec une lecture ligne par ligne vers la périphérie. Dans ce type de séquence, l’acquisition du contraste représente cependant une proportion relativement importante du temps total d’acquisition : ainsi, pour mieux « saisir » le temps vasculaire à explorer (éviter le retour veineux lors d’une exploration artérielle par exemple), il est nécessaire de recourir à des temps d’acquisition de séquence très courts, au détriment de la résolution spatiale. De façon plus récente, il est possible de réaliser un balayage elliptique de l’espace k en partant de son centre [41] ; l’acquisition du contraste devient alors très courte (moins de 10 % du temps total de la séquence). Le temps total peut être alors un peu allongé de manière à obtenir une meilleure résolution spatiale. Il est donc important pour chaque séquence d’ARM-3D-Gd de consulter dans les caractéristiques techniques la façon dont est réalisé le balayage du plan de Fourier et en particulier le moment de la séquence où est acquis le centre de cet espace ; il faut en effet faire coïncider ce moment avec le pic de contraste dans la région d’intérêt [29]. Avec le raccourcissement du temps d’acquisition (séquence inférieure ou égale à 15 secondes), l’injection de gadolinium peut couvrir l’ensemble de l’acquisition, optimisant ainsi le signal et la résolution. Des techniques particulières d’acquisition du plan de Fourier ont par ailleurs été développées. Il est par exemple possible, en acquérant une ligne sur deux du plan de Fourier qui est complétée lors de la reconstruction avec des lignes de valeurs zéro (zero filling), de doubler soit la résolution spatiale dans le plan, soit le nombre de coupes lorsque cette méthode est appliquée selon l’axe de sélection de coupe. · Mode d’injection L’injection du bolus de produit de contraste puis du sérum physiologique peut être manuelle ou réalisée par un injecteur automatique amagnétique. L’injection manuelle peut donner des résultats satisfaisants, mais il a été montré que l’utilisation d’un injecteur automatique améliorait le contraste de manière significative [48], ainsi que la reproductibilité de l’examen. Le protocole d’injection doit être adapté au patient (état hémodynamique), au site à explorer et à la séquence d’ARM-3D-Gd afin d’obtenir une présence maximale et homogène du produit de contraste dans le vaisseau étudié durant l’acquisition des lignes centrales de l’espace de Fourier. Un mauvais timing est à l’origine d’un contraste insuffisant si la séquence est déclenchée trop tôt par rapport à l’injection ou bien d’une superposition avec d’autres structures vasculaires si la séquence est déclenchée trop tard. Il existe différentes méthodes permettant la synchronisation de l’injection et de l’acquisition [7, 46, 92]. Une première méthode consiste en la détermination préalable à l’acquisition en ARM-3D-Gd du temps de transit vasculaire. Un bolus de 1 à 2mL de gadolinium est injecté dans les mêmes conditions que pour l’ARM-3D-Gd ; en même temps démarre une acquisition monocoupe à l’aide d’une séquence d’écho de gradient ultrarapide répétée toutes les 1 à 2 secondes, centrée sur le vaisseau à étudier et perpendiculaire à celui-ci. Le temps circulatoire est la durée entre le début de l’injection du produit de contraste et l’apparition du produit de contraste dans le vaisseau à étudier. Cela peut être apprécié de façon visuelle ou sur la courbe de rehaussement en fonction du temps. Cette courbe est obtenue automatiquement, en mesurant l’intensité du signal dans le vaisseau, par une région d’intérêt (fig 1). 3
  • 4. 32-200-A-05 Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation Radiodiagnostic D’autres techniques ont été développées afin d’éviter d’avoir à réaliser le bolus-test qui allonge la durée d’examen. Certains constructeurs proposent la détection automatique de l’arrivée du bolus de produit de contraste (type SmartPrep TM de GE). Il s’agit d’une synchronisation automatique par l’imageur qui lance la séquence d’ARM-3D-Gd une fois que le seuil de rehaussement préfixé dans le vaisseau exploré est atteint [24, 68]. D’autres constructeurs proposent un système dit de « fluoro-IRM ». Il s’agit d’une séquence 2D, soustraite en temps réel, réalisée avant la séquence d’ARM-3D-Gd, au début de l’injection du produit de contraste, permettant au médecin de visualiser pratiquement en temps réel le rehaussement du vaisseau exploré et donc de lancer l’acquisition 3D au moment opportun [22, 74] (fig 2). Une dernière technique (acquisition dynamique) consiste en la réalisation de plusieurs séquences d’ARM-3D-Gd courtes, lancées dès le début ou rapidement après le début de l’injection de produit de contraste [93]. La série ou les séries où le rehaussement vasculaire est le plus élevé sont utilisées pour les reconstructions. Des soustractions peuvent être réalisées, soit avec un masque acquis avant l’injection, soit avec une série rehaussée à un temps différent de l’injection : soustraction de la série artérielle au temps veineux pour l’exploration des veines mésentériques et du tronc porte [20]. Ces séquences d’ARM-3D-Gd rapides imposent de diminuer la résolution spatiale. Cette technique donne en revanche des images à contraste élevé de la lumière vasculaire en favorisant la synchronisation du rehaussement avec la lecture du centre du plan de Fourier, sur l’une des acquisitions. Des développements technologiques récents comme le sensitivity encoding (SENSE) et le simultaneous magnetization of spatial harmonics (SMASH), permettent de diminuer par deux ou trois le temps d’acquisition, sans réduction de la résolution spatiale ; ceci est particulièrement utile si on utilise cette méthode d’acquisitions dynamiques [49]. Le débit d’injection influence la qualité de l’examen. En effet, le gain de signal est proportionnel à la quantité de chélate de gadolinium présente dans le sang. Ainsi, plus le TR de la séquence est court, plus la concentration doit être élevée et donc plus le débit est important. Pour un TR de 3,2 millisecondes, un débit de 1 à 2 mL/s est utilisé. L’inconvénient des débits élevés est l’obtention d’un retour veineux plus intense qui peut gêner l’interprétation artérielle. 1 Exemple de détermination du temps circulatoire avant acquisition en angiogra-phie par résonance magnétique 3D avec injection de gadolinium pour étude de l’aorte abdominale et des axes iliaques. Deux millilitres de gadolinium sont injectés par voie intraveineuse, à 2 mL/s, poussés par 20 mL de sérum physiologique, avec un injecteur automatique. Des coupes axiales transverses séquentielles sont réalisées à hauteur de l’aorte abdominale. Après l’acquisition, une région d’intérêt est positionnée dans l’aorte, sur chaque coupe, permettant d’obtenir la courbe de rehaussement en fonction du temps. Le temps circulatoire correspond au pic de rehaussement. *A 2 Acquisition abdominopelvienne pour étude de l’aorte et des axes iliaques. A. Exemple de « fluoro-imagerie par résonance magnétique » (fluoro-IRM) : vi-sualisation pratiquement en temps réel (une coupe toutes les 0,7 seconde) de l’ar-rivée du bolus de produit de contraste. B. Lorsque le rehaussement vasculaire apparaît visuellement satisfaisant sur cette acquisition en « fluoro-IRM », l’acquisition de la séquence d’angiographie par ré-sonance magnétique 3D avec injection de gadolinium (ARM-3D-Gd) est lancée. *B *C C. Reconstruction en mode maximum intensity projection de l’acquisition d’ARM- 3D-Gd. Le patient présente des mégadolichoartères avec des anévrismes iliaques pri-mitifs bilatéraux. L’acquisition a été réalisée trop précocement, alors que les artères il-iaques externes n’étaient pas encore rehaussées ; à ce niveau, les bords de la lumière vasculaire apparaissent rehaussés alors que la région centrale ne l’est pas. 4
  • 5. Radiodiagnostic Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation 32-200-A-05 En pratique, des débits d’injection de 1 ou 2 mL/s sont suffisants. Des protocoles d’injection biphasiques sont décrits : la totalité du volume de produit n’est pas injectée au même débit pendant l’acquisition, mais deux moitiés du volume sont injectées à des débits différents. Ceci est employé par exemple pour l’exploration des artères des membres inférieurs par paliers successifs avec suivi de bolus. Ceci permet alors de bénéficier d’une concentration élevée au début de l’acquisition avec un débit plus élevé ; la durée d’injection est allongée grâce à l’injection à débit moindre de la seconde moitié du volume de produit de contraste. Reconstruction [15, 16, 33, 94] Compte tenu du nombre élevé d’images natives en ARM-3D-Gd, il est recommandé d’utiliser une console de visualisation et de reconstruction. Cette étape permet d’apporter une aide dans l’analyse de la lumière vasculaire ; l’étude de la paroi vasculaire, de son environnement et de l’organe perfusé sont, en général, réalisées dans le plan axial transverse. En cas de doute ou d’anomalies, l’analyse des coupes natives est impérative. Une série de coupes peut être effectuée avant injection de contraste et peut servir de masque pour le traitement d’image des séquences injectées (fig 3). Les différents modes de reconstruction sont les mêmes que ceux employés en angioscanner [73]. Les deux principales techniques les plus appliquées sont le maximum intensity projection (MIP) et les multiplanar reconstructions (MPR). Les reconstructions en mode MIP correspondent à la projection sur un plan des pixels d’intensité maximale, aboutissant, avec les séquences d’ARM-3D-Gd, à un angiogramme similaire à une angiographie conventionnelle. Les images originales peuvent tout d’abord être segmentées afin d’éliminer la superposition de structures vasculaires ou anatomiques indésirables et pour diminuer les artefacts de recouvrement. Cette projection peut être réalisée sur les images natives ou sur une série avec soustraction. Le plan de projection peut être modifié en temps réel, donnant ainsi l’impression que l’on tourne autour des structures vasculaires. Pour la prise de clichés sur film, on choisit en général un nombre impair de plans de projection, de façon à obtenir une vue de face. Certaines limites existent avec cette technique : surestimation des sténoses vasculaires ; non-visualisation des portions thrombosées d’un anévrisme ou d’un faux chenal de dissection. Les mesures de distance et de diamètre ne peuvent pas être réalisées sur des reconstructions en MIP. Les séquences d’ARM-3D-Gd permettent l’acquisition d’un volume. Le mode multiplanaire est utilisé pour générer des images dans tous les plans de ce volume. Cette technique permet de réaliser des coupes perpendiculairement à l’axe du vaisseau à étudier ou au contraire de l’aligner sur sa longueur. Ces coupes 2D sont souvent très informatives, particulièrement pour la quantification de sténoses. Ce type de reconstruction permet également de mesurer de façon précise les diamètres vasculaires. Les reconstructions en mode 2D curvilignes s’apparentent au MPR : un curseur est positionné dans le vaisseau à étudier et une ligne est tracée manuellement dans ce vaisseau visualisé à l’écran à partir d’une projection en MIP ; cette ligne est ensuite « mise à plat », permettant de dérouler l’axe vasculaire étudié. Les techniques de reconstruction en volume rendering technique (VRT), 3D surfacique et en angioscopie virtuelle sont réalisables sur le volume de données acquis par ARM-3D-Gd. Pièges diagnostiques, artefacts, difficultés d’interprétation et limites [9, 55, 95] Les séquences d’ARM-3D-Gd aux étages thoracique ou abdominopelvien sont le plus souvent réalisées en apnée. La non-tenue de cette apnée peut engendrer un flou. Toutefois, Maki et al [57] ont montré que, chez les patients ne pouvant pas tenir l’apnée pendant la durée complète de l’acquisition, les artefacts respiratoires pouvaient être minimisés en ne faisant tenir l’apnée que pendant l’acquisition du centre du plan de Fourier, en début d’acquisition pour une acquisition « centrique » de l’espace k ; la non-tenue de l’apnée pendant l’acquisition de la périphérie de l’espace k dégrade peu la qualité de l’image. Un mauvais positionnement du volume d’acquisition peut produire des faux positifs d’occlusion artérielle. C’est le cas par exemple lorsque, avec un volume d’acquisition coronal, la portion la plus postérieure des artères iliaques externes ou des artères poplitées sort de ce volume ; la reconstruction en MIP de face donne alors l’impression d’une occlusion ; l’étude du MIP de profil, des coupes en MPR et des coupes natives montre les vaisseaux sortant du volume d’acquisition (fig 4). Un mauvais timing d’injection peut provoquer des artefacts et des difficultés d’interprétation. Lorsque l’acquisition est réalisée trop précocement par rapport à l’injection, les bords de la lumière vasculaire apparaissent opacifiés alors que la région centrale ne l’est pas ; il s’agit d’une concentration insuffisante de produit de contraste au moment de l’acquisition des lignes centrales du plan de Fourier. Cet artefact est en général facilement identifiable (fig 2C) ; toutefois, il peut apparaître sous la forme d’une fine ligne centrale noire au sein du vaisseau qu’il ne faut pas prendre pour une dissection artérielle. Lorsque l’acquisition est réalisée trop tardivement par rapport à l’injection, la superposition de différents temps vasculaires (artériel et veineux) peut rendre difficile l’interprétation, particulièrement sur les reconstructions en MIP. Les reconstructions en mode MPR et les coupes natives permettent de mieux différencier les structures vasculaires. Les artefacts de susceptibilité en rapport avec des prothèses métalliques articulaires, des clips chirurgicaux, des fils de sternotomie, peuvent mimer des sténoses ou occlusions vasculaires. La connaissance du passé chirurgical du patient est alors nécessaire à l’interprétation des images (fig 5). Les séquences d’écho de gradient rapide sont très sensibles à l’effet T2*. L’effet paramagnétique du gadolinium à forte concentration 3 Intérêt de la soustraction d’image. Acquisition centrée sur les artères poplitées et jambières ; l’acquisition en angiographie par résonance magnétique 3D avec injection de gadolinium a été précédée d’une série sans injection (masque). Reconstruction en mode maximum intensity projection de la même acquisition, à gauche sans et à droite avec soustraction d’image. Les structures osseuses gênent la visualisation des ar-tères jambières. Il existe une thrombose fémorale superficielle gauche avec reprise par le réseau collatéral de l’artère poplitée gauche ; cet aspect est également difficilement ana-lysable sur l’image sans soustraction. 5
  • 6. 32-200-A-05 Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation Radiodiagnostic *A *B 4 Angiographie par résonance magnétique 3D avec injection de gadolinium des ar-tères rénales, de l’aorte abdominale et des axes iliaques. A. Reconstruction en mode maximum intensity projection (MIP) de face met-tant en évidence une sténose bilatérale des artères rénales, ostiale à droite et postostiale à gauche ; la vue de face montre également une discontinuité de l’axe iliaque droit créant un aspect de thrombose iliaque externe droite (flèche). B. La vue en mode MIP de profil montre la portion la plus postérieure de l’axe il-iaque peut produire des inhomogénéités locales du champ magnétique, responsables d’un déphasage local des spins lors des séquences en écho de gradient rapide. Normalement, le gadolinium est suffisamment dilué lorsqu’il atteint le territoire vasculaire à étudier pour ne pas causer cet artefact de susceptibilité magnétique. Cependant, lors de l’étude des artères sous-clavières, une concentration résiduelle élevée de gadolinium dans la veine adjacente, du côté de l’injection, peut causer une perte de signal [64], d’où une fausse impression de sténose ou de thrombose artérielle. Si l’injection est réalisée par une veine périphérique du bras gauche, cet artefact peut se produire dans l’artère sous-clavière gauche, mais également en regard du tronc veineux innominé gauche à l’origine des troncs artériels supra-aortiques. Il est donc recommandé de réaliser les injections par une veine du membre supérieur droit pour les ARM-3D-Gd de la crosse aortique, sauf si l’on suspecte une lésion de l’artère sous-clavière droite. Une manière de limiter cet artefact est de réduire le TE de la séquence d’ARM-3D-Gd [46] et de diluer le produit de contraste (en augmentant alors le débit d’injection). Comme avec les méthodes d’ARM sans injection de gadolinium, mais à un moindre degré, les images obtenues par ARM-3D-Gd ont tendance à surestimer les sténoses artérielles [76]. Ce problème est accentué sur les reconstructions en mode MIP et VRT, d’où la nécessité d’analyser de façon systématique les coupes natives. La quantification morphologique des sténoses reste difficile en ARM-3D-Gd. Les endoprothèses [11 , 18] artérielles sont de plus en plus régulièrement utilisées dans les traitements endovasculaires périphériques. Ces stents provoquent des artefacts d’importance variable suivant la nature du métal, le maillage, le diamètre et la longueur du stent... Le nombre de stents disponibles sur le marché augmente rapidement avec le développement des techniques de traitement endoluminal ; ceci rend difficile la comparaison des répercussions de ces différents stents sur la visualisation de la lumière vasculaire. De plus, les artefacts décrits pour certains stents peuvent être d’importance variable dans les études in vitro et in vivo. Au maximum, il existe un vide complet de signal segmentaire, limité au stent, qu’il ne faut pas prendre pour une thrombose ; l’absence de circulation collatérale contournant cette « thrombose » d’aspect trop net est un élément permettant de rectifier le diagnostic. L’aspect de vide de signal peut être limité aux extrémités du stent, en rapport avec des repères d’un métal différent qui matérialisent ses extrémités (fig 6). Au total, même si certains stents ne provoquent pas de vide complet de signal, le diagnostic de resténose intra-stent n’est pas actuellement réalisable par la technique d’ARM- 3D-Gd. La diminution du TE, par l’augmentation de la puissance des gradients, permettra d’améliorer la qualité de la visualisation intra-stent. La résolution spatiale des séquences d’ARM-3D-Gd est encore limitée. D’une résolution spatiale faible peut résulter une inexactitude dans les mesures des diamètres vasculaires, particulièrement pour les vaisseaux de petit calibre ; la quantification d’un degré de sténose vasculaire est également limitée par ce problème de résolution spatiale. On peut également être gêné dans l’analyse des reconstructions avec un aspect de « marches d’escalier » ; ceci peut, par exemple, faire porter à tort le diagnostic de dysplasie d’artère rénale. Une des limites habituelles de l’IRM est l’absence de visualisation des calcifications vasculaires. La méconnaissance de calcifications artérielles peut avoir des conséquences importantes ; ces calcifications peuvent rendre difficile un clampage chirurgical lors d’une intervention sur l’aorte abdominale par exemple. Un cas particulier est l’exploration des axes vasculaires iliaques avant transplantation rénale, les calcifications artérielles étant souvent particulièrement importantes chez le patient insuffisant rénal ; elles peuvent compliquer l’implantation de l’artère du greffon sur l’axe iliaque ; un scanner sans injection peut être réalisé en complément de l’ARM-3D-Gd des axes iliaques. 5 Patient aux antécédents de pontage veineux fémoropo-plité gauche sous-articulaire. A. Reconstruction en mode maximum intensity projec-tion d’une acquisition en angiographie par résonance ma-gnétique (ARM) 3D avec injection de gadolinium centrée sur les jambes ; aspect de vide de signal (flèche) à la por-tion distale du pontage, juste en amont de son anasto-mose. B. Artériographie avec suivi de bolus, palier centré sur l’anastomose distale du pontage ; perméabilité de ce pon-tage. Le vide de signal sur l’ARM est un artefact causé par le matériel métallique à l’extrémité proximale du tibia gauche. *A *B sortant du volume d’acquisition (flèche). 6
  • 7. Radiodiagnostic Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation 32-200-A-05 Déroulement pratique de l’examen · Préparation du patient Comme pour tout examen par IRM, l’interrogatoire recherche les contre-indications habituelles à ce type d’exploration. À côté de la préparation habituelle du patient, il existe quelques spécificités liées à l’examen vasculaire : – nous avons vu que les patients « vasculaires » sont parfois porteurs de stents métalliques ; on retient un délai de 6 semaines entre la pose d’un stent coronaire et la réalisation d’une IRM (délai d’endothélialisation du stent) ; il ne s’agit pas d’une contre-indication absolue, surtout en cas d’urgence ; – le patient est informé, en salle de préparation, du déroulement de l’examen afin de limiter son anxiété, ce facteur pouvant jouer sur le débit cardiaque ; on insiste également sur la nécessité de l’immobilité pendant l’examen ; – l’apnée est nécessaire dans les explorations thoracoabdominales ; le plus souvent, la motivation du patient suffit ; des essais d’hyperventilation sont réalisés en salle de préparation ; une ceinture de contention peut être mise en place lors de l’examen pour l’étude abdominopelvienne ; parfois, la mise en place d’un masque d’oxygène est nécessaire ; – une voie veineuse de bon calibre est posée au pli du coude ; pour l’exploration de l’aorte thoracique ou des troncs supra-aortiques, on choisit le bras droit pour éviter d’éventuels artefacts dus au passage du gadolinium dans le tronc veineux innominé gauche. · Choix de l’antenne L’antenne corps peut être utilisée à chaque fois qu’il faut privilégier une hauteur d’exploration importante, avec l’avantage d’un champ magnétique homogène, par exemple pour l’étude en un temps de l’aorte thoracique et abdominale. C’est également l’antenne utilisée par certains constructeurs pour l’acquisition avec suivi de bolus dans l’étude des artères des membres inférieurs [10]. L’antenne en réseau phasé est utilisée afin de favoriser la résolution spatiale et le rapport signal/bruit [29, 94]. Il est possible, chez des patients de taille moyenne, d’explorer l’ensemble de l’aorte thoracique et abdominale en positionnant l’antenne en réseau phasé en longueur plutôt qu’en largeur. Dans tous les cas, les bras du patient doivent être placés en dehors du volume d’acquisition afin d’éviter le repliement. Il existe des antennes dédiées à l’étude des troncs supra-aortiques, avec la possibilité d’évaluer l’ensemble des vaisseaux encéphaliques de la crosse jusqu’au polygone de Willis. Certains constructeurs proposent des antennes dédiées à l’étude des artères des membres inférieurs [42]. · « Gating » cardiaque Certaines séquences nécessitent la mise en place préalable d’électrodes pour le recueil du signal électrocardiographique (ECG). 6 Patient aux antécédents d’angioplasties artérielles, avec mise en place de stents pour sténoses athéromateuses: angio-plastie en kissing avec deux stents en acier (Palmaz) position-nés en iliaques primitifs dès leur origine. Dans un second temps, angioplastie iliaque externe bilatérale avec mise en place d’un stent Smart à droite jointif avec le stent iliaque pri-mitif droit et un stent Expander en iliaque externe gauche. A. Radiographie numérisée lors de l’angioplastie iliaque externe droite ; le désilet artériel est positionné à l’origine de l’artère iliaque primitive gauche ; mise en évidence des différents stents. B. Reconstruction en mode maximum intensity projec-tion d’une acquisition en angiographie par résonance ma-gnétique 3D avec injection de gadolinium ; vide de signal dans les deux stents Palmaz et le stent Smart en il-iaque externe droit ; rehaussement de la lumière vasculaire dans le stent Expander en iliaque externe gauche avec vide de signal à son origine en rapport avec les repères métalliques à l’origine de ce stent. C’est le cas des séquences d’écho de gradient multiphases [16]. Ces séquences sont utiles lorsqu’il est nécessaire de coupler un examen cardiaque à celui de l’aorte thoracique ou lorsque l’on souhaite étudier l’aorte thoracique en mode cinémultiphase (coarctation aortique et dissection aortique par exemple). Les séquences morphologiques en écho de spin à l’étage thoracique donnent des images de meilleure qualité lorsqu’elles sont synchronisées à l’ECG. Par exemple, les acquisitions en écho de spin T1 avec gating cardiaque sur l’aorte thoracique donnent alors une bonne définition de la paroi vasculaire et permettent des mesures fiables des diamètres aortiques. Les séquences de vélocimétrie par contraste de phase nécessitent également un gating cardiaque [90]. · Monitorage respiratoire Il permet de vérifier la qualité des apnées ; de plus, certaines acquisitions en IRM à l’étage thoracique peuvent être réalisées avec synchronisation par rapport à la respiration. · Choix des séquences Ces séquences d’ARM-3D-Gd sont rarement employées seules. Le temps vasculaire de l’examen s’intègre le plus souvent dans une exploration plus large. Même si l’examen a une indication « vasculaire pure », l’étude de la paroi et de l’environnement vasculaire est réalisée par des séquences morphologiques. Par exemple, les séquences en écho de spin sont particulièrement utiles à l’étude de la paroi aortique à l’étage thoracique [37] ou abdominal [12]. Une prise de contraste pariétale tardive peut être appréciée sur des coupes morphologiques après injection de gadolinium ; ceci se rencontre dans les anévrismes inflammatoires et les pathologies inflammatoires artérielles comme la maladie de Takayasu. L’acquisition en ARM-3D-Gd des coupes natives se fait selon l’axe du vaisseau pour visualiser le maximum de longueur dans un minimum de coupes. Les structures vasculaires sont repérées sur ces coupes morphologiques en 2D ; ceci permet de positionner la boîte matérialisant le volume d’acquisition d’ARM-3D-Gd. Les appareils récents permettent l’acquisition rapide d’un volume de données en contraste de phase ; les reconstructions immédiates en mode MIP de face et de profil ne sont pas de qualité diagnostique suffisante, mais servent à positionner les volumes d’ARM-3D-Gd ; cette méthode est employée pour l’exploration en trois paliers, avec suivi de bolus, des axes artériels des membres inférieurs (fig 7). D’une manière générale, le choix du plan d’acquisition du volume d’acquisition dépend des structures vasculaires à étudier ; généralement, le plan coronal est retenu pour l’étude des artères pulmonaires, des artères carotides, de l’aorte abdominale, des artères rénales et des artères des membres inférieurs. Pour l’étude spécifique de l’artère mésentérique supérieure, le plan sagittal est préférable [29]. Pour l’étude de l’aorte thoracique, le choix entre les *A *B 7
  • 8. 32-200-A-05 Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation Radiodiagnostic plans coronal et sagittal se fait suivant l’anatomie du médiastin ; sur les appareils récents, le positionnement du volume d’acquisition peut se faire en oblique, dans le plan de la crosse aortique. Deux options sont possibles pour la réalisation des séquences d’ARM-3D-Gd : – l’acquisition en mode dynamique de plusieurs séquences courtes ; nous avons vu que cette technique favorise la résolution en contraste au détriment de la résolution spatiale ; l’avantage de cette méthode est d’obtenir des acquisitions à des temps différents de la progression du bolus de contraste ; ceci est particulièrement intéressant chez les enfants présentant des cardiopathies complexes opérées, avec des montages chirurgicaux parfois complexes ; les explorations vasculaires digestives bénéficient également de cette technique d’acquisition ; – l’acquisition d’une seule séquence synchronisée au rehaussement maximal dans la région à explorer, en favorisant cette fois la résolution spatiale. Pour les indications cardiothoraciques, les séquences en écho de gradient multiphases sur le coeur et le médiastin apportent des informations sur la cinétique cardiaque ; ces séquences apportent également des informations semi-quantitatives sur les vitesses par la présence de vide de signal (flow-void) dans les zones d’accélération du flux sanguin (zone de coarctation aortique par exemple). Les séquences de vélocimétrie par contraste de phase donnent accès, en post-traitement, à une estimation des vitesses circulatoires et des débits. Ces séquences sont par exemple employées pour le calcul des débits aortique et pulmonaire. Interprétation. Communication des images L’interprétation se fait au mieux sur console de visualisation et de reconstruction. Les examens par IRM génèrent un nombre de plus en plus important d’images, particulièrement les séquences d’ARM-3D-Gd. Ceci pose le problème du support ou du moyen de communication de ces images (films, CD-rom, réseau…) aux correspondants et au patient. Le choix dépend des possibilités techniques disponibles et des habitudes des différents intervenants. Applications cliniques Le scanner multibarrette avec l’angioscanner et l’IRM avec ARM arrivent à maturité grâce aux importantes évolutions technologiques ; leurs indications en pathologie vasculaire se recoupent fréquemment. Les deux techniques offrent la possibilité d’étudier la lumière vasculaire, mais aussi sa paroi et son environnement. L’angioscanner offre une meilleure résolution spatiale et la possibilité de voir les calcifications vasculaires ; l’ARM présente l’avantage d’un produit de contraste non néphrotoxique et d’être non irradiante. Dans le cadre de l’urgence, l’IRM pose le problème de la surveillance clinique du patient ; le scanner est de réalisation rapide et est plus disponible. Ces éléments orientent vers une modalité plutôt qu’une autre ; en pratique, la disponibilité et les habitudes de chaque équipe jouent un grand rôle dans les schémas diagnostiques (scanner ou IRM). La liste des applications cliniques de l’ARM citées dans cet article n’est pas exhaustive. Dans certains cas, dans un cadre pathologique, l’ARM est demandée pour l’étude spécifique d’un segment vasculaire, par exemple l’étude des artères rénales chez un patient polyathéromateux hypertendu. Dans d’autres cas, l’ARM a pour objectif de faire le bilan le plus complet possible d’une pathologie vasculaire étendue ; c’est le cas par exemple dans la dissection aortique. Nous rendons compte des différentes indications en détaillant les principales applications, soit par territoires vasculaires, soit par pathologies. Les principales indications actuelles de l’ARM sont reprises dans les tableaux II et III. EXPLORATIONS CERVICOENCÉPHALIQUES ¦ Sténose athéromateuse des artères carotides [4, 41] Le degré d’une sténose de la carotide interne proximale est le critère principal pour porter l’indication de son traitement. L’angiographie était jusqu’alors l’examen de référence pour calculer le pourcentage de sténose en diamètre et différencier une sténose d’une occlusion. Les taux de complications de cet examen peuvent toutefois contrebalancer le bénéfice de la chirurgie. L’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé (ANAES) a publié en 2001 un rapport sur la place de l’« angio-RM, angio-scanner et échographie-doppler dans l’exploration préopératoire des sténoses carotidiennes proximales de la carotide interne cervicale » [1]. Ce rapport rappelait les données essentielles tirées des grandes études multicentriques randomisées américaines et européennes [59, 65] (tableau IV). L’ARM en temps de vol était la technique IRM de référence il y a encore quelques années pour l’analyse morphologique des sténoses carotidiennes extracrâniennes. Cette technique présentant des limites, l’ARM-3D-Gd l’a totalement remplacée dans cette indication (fig 8) [1, 54]. Cette technique permet une exploration complète des troncs supra-aortiques depuis leurs origines jusqu’au polygone de Willis grâce à l’utilisation d’un grand champ et d’une antenne 7 Acquisition en angiographie par contraste de phase de repérage. Reconstruction en mode maximum intensity projection, de face (A) et de profil (B) ; ces reconstructions permettent de positionner les volumes d’acquisition d’angiographie par résonance ma-gnétique 3D avec injection de gadolinium pour une étude en trois paliers de l’aorte ab-dominale et des artères des membres inférieurs par la technique du suivi de bolus avec déplacement de table automatique. *A *B 8
  • 9. Radiodiagnostic Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation 32-200-A-05 vasculaire spécifique. Une technique rigoureuse d’examen est nécessaire ; le minimum requis pour l’exploration d’une sténose de la carotide interne proximale a été décrit à l’occasion d’une étude randomisée nationale multicentrique actuellement en cours (Endartériectomie versus angioplastie chez les patients ayant une sténose carotide symptomatique Serrée [EVA-3S]) [1] ; les recommandations pour ce protocole sont citées dans le tableau V. L’objectif de l’IRM dans le bilan d’une sténose carotidienne est d’évaluer le degré de sténose, les suppléances artérielles intracrâniennes et le parenchyme cérébral. Les valeurs de sensibilité et de spécificité issues de la littérature de l’ARM-3D-Gd pour l’évaluation du degré de sténose sont citées dans le tableau VI. L’ARM-3D-Gd est excellente pour la distinction entre sténose serrée et occlusion (sensibilité et spécificité de 100 %). Dans le bilan des sténoses carotidiennes supérieures à 70 %, la sensibilité et la spécificité varient selon les publications de 93 à 100 % et de 85 à 100 %, respectivement. Le siphon carotidien est souvent d’analyse incomplète sur l’ARM- 3D-Gd cervicale, en raison de sa situation haute, en bordure d’antenne [53]. Une exploration par ARM-3D en temps de vol centrée sur les siphons carotidiens et le polygone de Willis, dans le plan axial transverse, peut compléter l’examen. Ces séquences peuvent mettre en évidence le retentissement intracrânien d’une sténose Tableau II. – Indications de l’angiographie par résonance magnéti-que en pratique clinique (liste non exhaustive). - Pathologies acquises de l’aorte [4, 12, 16, 37, 94, 95] - Dissection aortique, hématome disséquant, rupture de plaque athéromateuse [19, 98] - Maladie anévrismale (aorte thoracique et abdominale) [8, 25, 91] - Bilan morphologique d’une rupture isthmique (en dehors du cadre de l’urgence) - Aortite inflammatoire [13] et infectieuse [23] - Lésion sténosante et thrombose d’aorte basse [8, 78] - Étude de la vascularisation rénale [5, 25, 94, 95] - Recherche de sténose des artères rénales et surveillance post-revascularisation [3, 30, 58, 81, 82, 83] - Bilan morphologique avant transplantation rénale (donneur [32] et receveur) - Surveillance après transplantation rénale [40, 43] - Études des veines rénales : bilan d’extension d’un envahissement par thrombus néoplasique - Étude de la vascularisation digestive [8, 20, 25, 94, 95] - Recherche de sténose des troncs digestifs [62] - Bilan morphologique avant transplantation hépatique - Suivi et diagnostic des complications vasculaires après transplantation hépati-que [88] - Étude des artères des membres inférieurs [8, 10, 17, 36, 39, 50, 71, 77] - Bilan d’artériopathie oblitérante, surveillance d’angioplastie et de pontage - Anévrisme poplité, artère poplitée piégée - Cardiopathies congénitales avec pathologies des vaisseaux médiastinaux [16, 45] - Coarctation aortique [26] - Anomalies des arcs aortiques - Variations anatomiques congénitales des veines du médiastin - Bilan et surveillance des cardiopathies complexes opérées - Anomalies congénitales des artères coronaires [87] - Pathologie des troncs supra-aortiques et de la vascularisation intracrânienne [4] - Sténose athéromateuse carotidienne [1, 41, 44, 52, 54, 72, 79, 80, 84] - Dissection carotidienne ou vertébrale - Recherche de syndrome du défilé - Étude des malformations vasculaires intracrâniennes (recherche systématique d’anévrismes intracrâniens chez des patients porteurs d’une polykystose rénale, par exemple) - Étude des malformations vasculaires (bilan, surveillance post-chirurgie ou embo-lisation) - Recherche de thrombophlébite cérébrale (technique de temps de vol) 8 Angiographie par résonance magnétique 3D avec injection de gadoli-nium des troncs supra-aortiques avec une antenne neurovasculaire spécifi-que. A. Reconstruction en mode maximum intensity projection (MIP) sur toute la hauteur d’exploration. B. Mode MIP centré sur l’axe carotidien droit, après découpage. Sténose serrée à l’origine de l’artère carotide interne droite. Tableau III. – Applications en développement avec les techniques d’angiographie par résonance magnétique (liste évolutive). - Étude des artères pulmonaires [61] - Embolie pulmonaire [28, 31] - Hypertension artérielle pulmonaire - Anévrismes (maladie de Behçet [2] ...) et faux anévrismes (traumatique par sonde *A *B de Swan-Ganz...) - Étude des artères coronaires, coronaropathie de l’adulte [16, 87] - Étude artérielle de la main [97] - Bilan des malformations vasculaires intracrâniennes - Étude des thromboses veineuses profondes des membres inférieurs - Étude des fistules artérioveineuses Tableau IV. – Synthèse [1] des données sur les indications du traite-ment des sténoses des carotides internes cervicales proximales issues des études multicentriques, randomisées américaines et européen-nes [59, 65] (North American Symptomatic Carotid Endarterectomy Trial [NASCET] et European Carotid Surgery Trial [ESCT]) ; dans ces études, les bifurcations carotidiennes étaient explorées en angiographie. - Risque de survenue d’un accident vasculaire cérébral ischémique corrélé au degré de cette sténose exprimé en rapport de diamètre. - Bénéfice du traitement chirurgical en complément d’un traitement médical bien conduit en présence d’une sténose supérieure ou égale à 70 % (mesure américaine, NASCET) chez un malade symptomatique. - Existence d’un bénéfice mais plus faible en présence : - d’une sténose supérieure ou égale à 50 % chez un malade symptomatique ; - d’une sténose supérieure ou égale à 60 % chez un malade asymptomatique. - Bénéfice opératoire d’autant plus élevé que la sténose est serrée. - Sténose très serrée considérée habituellement comme une sténose à haut risque neurologique nécessitant une chirurgie rapide ; toutefois, l’urgence thérapeutique devant une sténose très serrée symptomatique associée à une réduction de calibre de la carotide interne d’aval pourrait être reconsidérée. - Au stade d’occlusion : habituellement pas d’indication opératoire. - Pas de bénéfice du traitement chirurgical d’une sténose carotidienne si le taux de morbidité et de mortalité postopératoires s’élève au-delà d’une valeur-seuil. - Attitude débattue face à une sténose du siphon carotidien homolatéral, à une sté-nose symptomatique ; pas à ce jour de consensus sur l’attitude thérapeutique à adopter en cas d’association des deux lésions. 9
  • 10. 32-200-A-05 Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation Radiodiagnostic Tableau V. – Recommandations pour la réalisation d’une angiogra-phie par résonance magnétique 3D avec injection de gadolinium des artères carotides, préconisées dans le protocole Endartériectomie ver-sus angioplastie chez les patients ayant une sténose carotide sympto-matique serrée (EVA-3S) [1]. - Équipement : - une IRM de 1,5 tesla (T) ; - un gradient supérieur à 25 mT/m ; - une antenne vasculaire dédiée tête-cou ; - un injecteur automatique hautement recommandé. - Acquisition : - la séquence doit être précédée par une méthode validée de synchronisation entre l’injection et l’acquisition (injection-test, déclenchement manuel de la séquence par fluoroscopie IRM, déclenchement automatique à l’arrivée du bolus) ; - la séquence est réalisée en écho de gradient 3D dans le plan coronal avec un temps de répétition inférieur à 6 millisecondes et un temps d’écho inférieur à 3 millisecondes ; la résolution spatiale doit être élevée avec à un voxel inférieur à 1 mm ; - l’injection de gadolinium se fait en simple ou double dose (de 0,1 à 0,2 mmol/kg). - Reconstruction et analyse des images : - les reconstructions par le logiciel MIP sont réalisées sur l’ensemble du volume, incluant la crosse aortique à la partie basse du volume et le polygone de Willis à sa partie haute ; - les reconstructions MIP sont sélectives sur chaque axe carotidien afin d’éviter les images en superposition ; - la lecture des coupes natives est recommandée ; - l’opacification des veines jugulaires doit être absente ou faible, toujours inférieure à celle des artères ; - le signal artériel doit être intense et le plus homogène possible, avec un bon contraste avec les tissus mous adjacents permettant une délimitation nette de la lumière artérielle ; - les artefacts (mouvements, bruit de fond, repliement) doivent être absents ou mineurs ; - formation : la pratique de cet examen nécessite une formation spécifique du per-sonnel soignant. IRM : imagerie par résonance magnétique ; MIP : maximum intensity projection. serrée, avec un amortissement du signal comparé au côté opposé. L’intérêt de cette séquence est également de mettre en évidence une éventuelle sténose du siphon carotidien associée. Les séquences parenchymateuses ont pour but de dépister un infarctus cérébral récent (rupture de la barrière hématoencéphalique) ou ancien (atrophie). Au stade précoce d’un accident vasculaire cérébral ischémique, les techniques de diffusion-perfusion à l’étage encéphalique vont permettre de détecter l’accident ischémique à un stade où le scanner est encore parfois normal et de prédire son étendue. Le dépistage d’une sténose athéromateuse est actuellement assuré par l’échographie-doppler. L’ARM-3D-Gd est indiquée lorsque ce bilan ultrasonore met en évidence une sténose potentiellement chirurgicale. Le rapport de l’ANAES fait le constat que la chirurgie carotidienne sans artériographie est devenue une réalité [1]. La plupart des équipes s’accordent en effet pour estimer qu’une concordance des résultats de l’échodoppler et de l’ARM-3D-Gd est suffisante pour poser une indication chirurgicale. Toutefois, l’analyse de la littérature montre que la chirurgie carotidienne sans artériographie nécessite un contrôle de qualité des examens diagnostiques réalisés. La place actuelle de l’angioscanner est moins bien définie dans cette indication. Cet examen pourrait venir en complément du couple échodoppler/IRM, notamment en cas de discordance entre ces deux examens. ¦ Anévrisme intracrânien La prévalence des anévrismes intracrâniens est augmentée par rapport à la population générale dans certaines populations dites à risque : personnes ayant un ou plusieurs antécédents familiaux de rupture anévrismale et personnes porteuses d’une polykystose rénale familiale. Le dépistage des anévrismes intracrâniens asymptomatiques peut être alors indiqué. L’angioscanner et l’ARM ont à peu près la même sensibilité pour la détection des anévrismes de plus de 3 mm (96 et 95 % respectivement). Pour les anévrismes inférieurs à 3 mm, la sensibilité de l’angioscanner reste relativement élevée (61 %) alors qu’elle baisse pour l’ARM à 38 % [96]. Compte tenu de ces éléments, en particulier pour les patients porteurs de polykystose rénale, et donc potentiellement d’une insuffisance rénale, l’ARM est actuellement la technique à utiliser pour ce dépistage [66]. La principale séquence d’ARM utilisée actuellement pour l’étude du polygone de Willis et la détection des anévrismes intracrâniens est la séquence en temps de vol. L’acquisition doit avoir la meilleure résolution spatiale possible. Elle doit permettre d’explorer toutes les artères cérébrales ou cérébelleuses, sièges habituels des anévrismes. Le rôle de l’ARM est également de signaler l’existence de variantes anatomiques du polygone de Willis ; en effet, l’absence d’un segment de ce polygone est une notion importante à connaître avant d’envisager un geste thérapeutique. Selon une étude récente, les séquences d’ARM-3D-Gd dynamiques avec injection de contraste en bolus seraient plus sensibles que les séquences d’ARM-3D en temps de vol dans cette indication [63]. Dans le contexte d’anévrisme intracrânien rompu, une fois le diagnostic d’hémorragie sous-arachnoïdienne porté, l’étape diagnostique suivante est habituellement du domaine de l’artériographie, qui est la première étape du traitement endovasculaire. En cas de traitement chirurgical d’un anévrisme intracrânien, la présence de clips chirurgicaux sur le collet anévrismal contre-indique ou rend ininterprétable l’ARM-3D en temps de vol en raison des artefacts générés : le modèle de clip intracrânien employé doit être précisé avant de réaliser l’examen afin de vérifier l’absence de contre-indication. Les coils (platine) employés pour le traitement endovasculaire ne génèrent pas d’artefact. Le suivi des patients porteurs d’un anévrisme intracrânien traité par coils peut être réalisé par IRM avec ARM ; dans cette indication, certaines équipes ne réalisent alors l’artériographie qu’en cas de doute en ARM sur une éventuelle recanalisation du collet [4]. Tableau VI. – Performance de l’angiographie par résonance magnétique 3D avec injection de gadolinium pour le diagnostic des sténoses et des occlusions des artères carotides internes : synthèse des valeurs de sensibilité et de spécificité en fonction du degré de sténose [1]. Degré de sténose Sensibilité en % Spécificité en % Auteurs Année Occlusion 100 100 Serfaty et al [84] 2000 100 100 Scarabino et al [80] 1999 100 100 Leclerc et al [53] 1998 100 100 Remonda et al [72] 1998 Sténose ³ 70 % 93 85 Huston et al [41] 2001 94 95 Johnson et al [44] 2000 94 85 Serfaty et al [84] 2000 100 100 Scarabino et al [80] 1999 100 100 Leclerc et al [53] 1999 94 96 Remonda et al [70] 1998 100 100 Sardanelli et al [79] 1999 Sténose ³ 50 % 92 74 Serfaty et al [84] 2000 10
  • 11. Radiodiagnostic Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation 32-200-A-05 DISSECTION AORTIQUE ET HÉMATOME DISSÉQUANT [16, 75, 98] Devant une suspicion clinique de dissection aiguë de l’aorte, la ou les techniques d’imagerie doivent confirmer le diagnostic, différencier les dissections concernant l’aorte thoracique ascendante des autres types de dissection et rechercher les signes de gravité (tableau VII). La dissection de l’aorte thoracique ascendante constitue une urgence chirurgicale : remplacement de l’aorte thoracique ascendante associé ou non à un remplacement valvulaire aortique. Lorsque l’aorte ascendante n’est pas concernée par la dissection, le traitement est suivant les cas médical seul ou associé à un traitement endovasculaire. La valeur diagnostique des différentes modalités d’imagerie est rapportée dans le tableau VIII. En contexte d’urgence, l’angioscanner est probablement l’examen le plus informatif : il permet de répondre à la grande majorité des objectifs, avec notamment l’étude des branches viscérales de l’aorte abdominale. L’IRM avec ARM-3D-Gd permet le diagnostic de la dissection aiguë et de ces complications avec une bonne sensibilité ; elle est actuellement peu utilisée comme moyen diagnostique d’urgence en raison de son manque de disponibilité et de la difficulté de réalisation chez un patient pouvant être en état hémodynamique instable. L’IRM est proposée le plus souvent en bilan préthérapeutique, en postopératoire et dans le cadre de la surveillance (fig 9). Le patient doit être en état hémodynamique stable lorsqu’une IRM est réalisée dans cette indication. L’examen peut se faire par l’antenne corps ou une antenne en réseau phasé ; il doit permettre l’étude vasculaire des troncs supra-aortiques jusqu’aux axes iliaques compris. Le tableau IX indique les éléments sémiologiques du diagnostic et du bilan préthérapeutique. Le diagnostic de dissection en IRM [75] repose sur la mise en évidence du voile intimal et du double chenal. Lorsque le faux chenal est rapidement circulant, la membrane intimale est visible sous la forme d’une bande linéaire de signal intermédiaire en écho de spin T1, séparant deux chenaux circulants vides de signal. La visibilité de ce voile intimal peut être plus difficile si le flux au sein du faux chenal est ralenti ; toutefois, la variation du signal d’une coupe à l’autre au sein de ce faux chenal permet en général de porter le diagnostic de dissection avant la réalisation de la séquence d’ARM-3D-Gd. Les portes d’entrée sont détectées sur les séquences en pondération T1 sous la forme d’une solution de continuité de la membrane intimale parfois associée à des phénomènes de flux (baisse localisée du signal du faux chenal). L’ARM-3D-Gd, avec l’étude des coupes natives et du MPR, permet de bien visualiser la membrane intimale séparant les deux chenaux rehaussés, le plus souvent de façon asynchrone. Sur cette acquisition injectée, l’orifice d’entrée se présente comme une communication entre les deux chenaux rehaussés. En cas de dissection de l’aorte thoracique descendante se prolongeant sur l’aorte abdominale, il faut rechercher une extension de la dissection aux branches viscérales de l’aorte abdominale ou une compression du voile intimal sur leur ostium ; l’implication thérapeutique est importante car un traitement endovasculaire doit être réalisé en cas de mauvaise perfusion digestive ou rénale. Que l’on se trouve dans la situation d’une dissection de type A opérée, d’une dissection de type B traitée médicalement ou par voie endovasculaire, la surveillance radiologique est fondamentale. L’IRM avec ARM-3D-Gd est l’examen de choix pour cette surveillance. La Société européenne de cardiologie a publié en 2001 des recommandations sur le diagnostic et la prise en charge des dissections aortiques [19]. Une nouvelle classification, en cinq classes, des lésions acquises de l’aorte a été proposée (tableau X) [19]. Cette classification complète les classifications topographiques (De Bakey et Stanford) (tableau XI). De nouvelles études reprises dans ce travail ont démontré le lien entre l’hématome intramural et la dissection aortique. Le tableau clinique initial peut être identique. Ces hématomes intramuraux sans rupture intimale se traduisent par un hypersignal de la paroi aortique en écho de spin T1 et un hyposignal sur des séquences en écho de gradient T1. Des coupes en pondération T2 mettent en évidence un hypersignal T2 en croissant dans la paroi aortique. COARCTATION AORTIQUE [16, 26, 37, 38, 45] La coarctation aortique est une atrésie congénitale de la crosse aortique. Un examen complet en IRM comporte des séquences morphologiques en écho de spin synchronisées à l’ECG, des séquences en écho de gradient multiphases, des séquences de vélocimétrie par contraste de phase et une acquisition en ARM-3D-Gd. Cet examen permet d’éviter une artériographie et de confirmer la coarctation (diamètre de la zone rétrécie par rapport aux diamètres de l’aorte thoracique d’amont et d’aval), d’en donner une cartographie tridimensionnelle et de préciser la localisation de la coarctation et son extension. Les séquences de vélocité par contraste de phase donnent accès aux vitesses, notamment au pic de vitesse maximale en regard de la zone de rétrécissement ; on peut en déduire le gradient de pression transsténotique de part et d’autre de la coarctation. La sévérité de la coarctation peut également être appréciée par l’importance du vide de signal (flow void) sur les séquences en écho de gradient multiphases réalisées dans le plan de la crosse aortique. La zone de coarctation est bien visualisée par la séquence d’ARM-3D-Gd ; cette séquence permet également de visualiser la circulation collatérale, avec notamment la dilatation des artères mammaires internes. Enfin, le retentissement de la coarctation sur le coeur peut être évalué par l’étude de la masse cardiaque à la recherche d’une hypertrophie ventriculaire gauche et l’étude de la contractilité ventriculaire. Tableau VII. – Objectifs des techniques d’imagerie en cas de suspi-cion clinique de dissection aortique. - Confirmer le diagnostic de dissection aortique - Permettre de déterminer le type de dissection et son extension longitudinale (classi-fication de Stanford ou de Bakey) - Différencier le vrai et le faux chenal de dissection - Localiser la ou les portes d’entrée - Établir la distinction entre une dissection communicante et non communicante - Déterminer l’extension de la dissection aux branches collatérales aortiques (dont les artères coronaires) - Détecter et quantifier une régurgitation aortique - Détecter une extravasation (un hématome périaortique ou médiastinal, un épanche-ment pleural ou péricardique) Tableau VIII. – Comparaison de la valeur diagnostique des différentes modalités d’imagerie dans la dissection aortique. ETO Angioscanner IRM avec ARM-3D-Gd Angiographie Sensibilité ++ ++ +++ ++ Spécificité +++ ++ +++ ++ Classification +++ +++ +++ ++ Localisation des portes d’entrée +++ +++ ++ + Insuffisance aortique +++ - ++ +++ Épanchement péricardique +++ ++ ++ - Hématome médiastinal ++ +++ +++ - Atteinte des collatérales aortiques + +++ ++ +++ Atteinte des artères coronaires + +/- +/- +++ Examen de suivi ++ ++ +++ - ETO : échographie transoesophagienne ; IRM : imagerie par résonance magnétique ; ARM-3D-Gd : angiographie par résonance magnétique 3D avec injection de gadolinium. 11
  • 12. 32-200-A-05 Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation Radiodiagnostic *A *B *C 9 Patiente de 43 ans aux antécédents de dissection aortique de type A, traitée chirurgicalement par remplacement de l’aorte ascendante, sans remplacement de la crosse aortique ; examen de surveillance. A. Coupe native de l’acquisition en angiographie par résonance magnétique 3D avec injection de gadolinium (ARM-3D-Gd). B. Reconstruction en mode maximum intensity projection. C. Reconstruction en mode multiplanar reconstruction axiale transverse. D. Séquence de « sang noir » en pondération T1 dans le plan de la crosse aortique. Dissection au niveau de la crosse, de l’aorte thoracique descendante et de l’aorte abdominale ; aspect laminé du vrai chenal de dissection, com-primé par le faux chenal postérieur. Net retard de rehaussement du faux chenal de dissection sur l’ARM-3D-Gd. En séquence T1, le sang circulant apparaît noir, le sang à circulation ralentie est en isosignal (flèches). L’IRM permet de surveiller les enfants opérés dans la petite enfance. Des complications peuvent en effet survenir, notamment pendant la croissance. Il peut exister une resténose sur les zones anastomotiques postchirurgicales. De façon plus rare, il peut exister une dilatation du patch ou un lâchage de suture à l’origine d’une dilatation anévrismale de la région isthmique. L’IRM est l’examen morphologique de choix dans le suivi pour la détection des resténoses après angioplastie par ballonnet (sauf en cas de stent métallique associé). AORTITES INFLAMMATOIRES ET INFECTIEUSES [2, 13, 23, 95] Le tableau XII rapporte les principales étiologies des aortites inflammatoires et infectieuses, ainsi que le type d’atteinte artérielle rencontré. L’IRM avec ARM-3D-Gd est utile lors du diagnostic et dans la phase de surveillance. Les acquisitions d’ARM-3D-Gd peuvent couvrir l’ensemble de l’aorte, de façon à visualiser également les troncs supra-aortiques à leur origine, notamment les artères sous-clavières, *D Tableau IX. – Dissection aortique : éléments du diagnostic et du bilan préthérapeutique en imagerie par résonance magnétique avec angiogra-phie par résonance magnétique 3D (ARM-3D-Gd) avec injection de gadolinium [75]. Diagnostic Bilan préthérapeutique Écho de spin T1 Écho de gradient multiphase ARM-3D-Gd MPR MIP +++ + Visualisation du voile intimal ++ +++ +++ - +++ +++ Perméabilité du vrai et du faux chenal ++ +++ +++ - + +++ Porte(s) d’entrée ; situation par rapport aux TSA ++ ++ +++ - + +++ Diamètre du vrai et du faux chenal +++ ++ +++ - +++ + Épanchement péricardique + +++ - - +++ + Insuffisance valvulaire aortique - +++ - - +++ ++ Dissection des troncs supra-aortiques - - +++ - + +++ Naissance des branches collatérales de l’aorte : vrai ou faux chenal + + +++ - +++ +++ Malperfusion des branches viscérales et son mécanisme - + +++ - - +++ Courbure et diamètres des axes iliaques ++ - +++ +++ MPR : multiplanar reconstructions ; MIP : maximum intensity projection ; TSA : troncs supra-aortiques. 12
  • 13. Radiodiagnostic Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation 32-200-A-05 ainsi que les branches viscérales abdominales (artères rénales et digestives). À la phase active d’inflammation, on met en évidence sur les coupes en écho de spin T1 un épaississement pariétal aortique aspécifique, se rehaussant après injection de gadolinium par rapport à la même série acquise avant injection. Les coupes en pondération T2 peuvent mettre en évidence un aspect en hypersignal T2 de la paroi aortique, en rapport avec les phénomènes inflammatoires. ANÉVRISME DE L’AORTE THORACIQUE [16, 37] L’IRM n’a pas de place en urgence lors de la suspicion de rupture d’un anévrisme de l’aorte thoracique. En dehors de ce contexte d’urgence, la pathologie peut être suspectée sur une radiographie de thorax ; le diagnostic peut être posé sur une échographie cardiaque, transthoracique ou transoesophagienne ; l’IRM avec ARM-3D-Gd est alors demandée pour bilan morphologique précis. Un anévrisme de l’aorte thoracique peut également être découvert lors du premier bilan morphologique d’un anévrisme de l’aorte abdominale. L’athérosclérose est la première cause des anévrismes aortiques ; ils sont alors le plus souvent fusiformes, intéressant essentiellement l’aorte descendante et horizontale. Les anévrismes de l’aorte ascendante sont souvent en rapport avec une maladie du tissu élastique, mais peuvent être également la conséquence d’une valvulopathie aortique. Dans cette situation, l’examen concerne l’aorte thoracique, mais également le coeur. Les coupes en écho de gradient multiphase dans un plan sagittal oblique passant par la racine de l’aorte (plan parasternal gauche) permettent notamment l’étude de la valve aortique. D’une manière générale, les mesures des diamètres aortiques sont réalisées sur les coupes morphologiques en écho de spin T1, sur les coupes natives de l’ARM-3D-Gd lorsqu’elles sont réalisées dans le plan de la crosse aortique ou sur des reconstructions en MPR. L’examen permet ainsi de préciser la portion de l’aorte dilatée : les mesures sont réalisées à hauteur de la valve aortique, du sinus de Valsalva, à la jonction sinotubulaire et en amont du tronc artériel brachiocéphalique, au pied de l’artère sous-clavière gauche. La présence d’un collet supérieur et inférieur est également à préciser. ANÉVRISME DE L’AORTE ABDOMINALE [8, 27, 94] Dans le contexte d’urgence, devant une suspicion de fissuration ou de rupture anévrismale, le scanner est l’examen d’imagerie à réaliser. Il n’y a pas actuellement de place pour l’IRM dans cette situation. L’échographie est un moyen simple et sensible pour le dépistage et le suivi du petit anévrisme, inférieur à 40 mm de diamètre antéropostérieur. Le scanner et l’IRM avec ARM-3D-Gd présentent à peu près les mêmes avantages, en permettant à la fois une étude de la lumière vasculaire mais également de la paroi et de l’environnement. L’artériographie avec sonde radiomarquée est encore réalisée lorsqu’un traitement endovasculaire est envisagé. L’IRM prend sa place dans la surveillance des anévrismes de plus de 40 mm, lors du bilan préthérapeutique ou pour la surveillance après traitement par chirurgie ouverte ou traitement endovasculaire ; les stent grafts en acier ne peuvent toutefois pas être contrôlés par IRM. L’indication d’un traitement endovasculaire d’un anévrisme de l’aorte abdominale sous-rénal est posée sur des critères cliniques (état général du patient, contre-indications à une intervention chirurgicale classique), mais aussi sur des critères morphologiques précis ; l’ARM-3D-Gd fournit ces renseignements morphologiques nécessaires pour retenir ou non l’indication (tableau XIII). Les reconstructions (MPR et MIP) permettent une analyse précise des artères rénales et du collet anévrismal supérieur. Les coupes transverses en écho de gradient T1 avec suppression de graisse après injection permettent d’analyser la paroi anévrismale, ainsi que les tissus périaortiques et leur éventuel rehaussement en cas de réaction inflammatoire [47]. Les coupes en pondération T2 dans le plan axial transverse permettent d’analyser la paroi et le thrombus [8]. L’association d’un anévrisme thoracique à un anévrisme de l’aorte abdominale est suffisamment fréquente pour rechercher une localisation thoracique lors d’un premier bilan morphologique d’un anévrisme abdominal. ÉTUDE DES ARTÈRES RÉNALES [3, 5, 8, 21, 30, 35, 40, 43, 58, 70, 82, 83, 85, 89, 94] ¦ Dépistage de sténose artérielle rénale Il n’y a pas de consensus sur la démarche diagnostique à adopter en cas de suspicion clinique ou biologique d’hypertension artérielle rénovasculaire. La mise en évidence morphologique d’une sténose sur une artère rénale apparaît à elle seule un élément insuffisant pour rapporter l’hypertension artérielle à cette lésion [30]. Ceci fait Tableau X. – Classification des lésions aiguës de l’aorte [19] selon le type d’atteinte pariétale. Classe 1 Dissection aortique classique, avec une membrane intimale sépa-rant le vrai et le faux chenal Classe 2 Rupture de la média, avec formation d’un hématome intramural Classe 3 Discrète et minime dissection sans hématome, voussure excen-trique localisée à la porte d’entrée Classe 4 Rupture de la plaque conduisant à un ulcère athéromateux péné-trant, avec hématome habituellement sous-adventitiel Classe 5 Dissection traumatique ou iatrogène Tableau XI. – Classifications des lésions aiguës aortiques [19] selon leur étendue. - Classification de Stanford - type A : dissection de l’aorte ascendante et descendante - type B : dissection de l’aorte descendante - Classification de De Bakey - type 1 : dissection de l’aorte dans sa totalité - type 2 : dissection de l’aorte ascendante - type 3 : dissection de l’aorte descendante Tableau XII. – Étiologies des aortites inflammatoires et infectieuses [23]. - Aortites inflammatoires : - maladie de Takayasu : aortoartérite non spécifique ; association de lésions ecta-siantes et sténosantes, avec prédominance des sténoses artérielles ; association à des lésions des artères pulmonaires ; - maladie de Horton : atteinte aortique classiquement rare, mais fréquence de la maladie de Horton au sein des vascularites ; évolution vers la constitution d’ané-vrismes et de dissections ; association à des anévrismes des artères pulmonaires ; - maladie de Behçet : atteinte artérielle rare, constituée de faux anévrismes aorti-ques, avec risque de rupture. - Aortites infectieuses : - par diffusion bactérienne hématogène (endocardite bactérienne, septicémie à sta-phylocoques dorés ou à salmonelles) ; - par atteinte par contiguïté (adénopathies, abcès) ; - par inoculation externe responsable de l’infection d’une prothèse vasculaire. Tableau XIII. – Critères morphologiques à évaluer dans le bilan pré-thérapeutique d’un anévrisme de l’aorte abdominale, en vue d’un trai-tement par stent graft. - Taille de l’anévrisme avec évaluation du diamètre maximal antéropostérieur et transverse - Présence d’un collet supérieur avec diamètre de celui-ci et longueur entre les artères rénales et le début de l’anévrisme - Angulation du collet supérieur par rapport à l’anévrisme (un angle supérieur à 60° est une contre-indication au stent graft) - Présence d’un collet inférieur entre la fin de l’anévrisme et la bifurcation aortique avec évaluation de son diamètre et de sa longueur - Diamètre des artères iliaques primitives, des artères iliaques externes (supérieur à 7 mm pour monter le dispositif de stent graft) - Sinuosités des axes iliaques - Présence d’anévrismes iliaque interne, poplité ou de lésions vasculaires des mem-bres inférieurs 13
  • 14. 32-200-A-05 Techniques d’angiographie par résonance magnétique et bases d’interprétation Radiodiagnostic tout l’intérêt des recherches visant à coupler l’ARM-3D-Gd à d’autres séquences donnant des informations de nature fonctionnelle. De nombreuses études ont déjà rapporté l’intérêt des séquences d’ARM-3D-Gd dans la détection morphologique des sténoses des artères rénales [3, 21, 85, 89]. La sensibilité de cet examen est retrouvée entre 90 et 100 % pour une spécificité identique. La notion de sévérité de la sténose est encore à définir. La résolution spatiale de l’ARM-3D-Gd apparaît encore limitée pour une évaluation uniquement morphologique du caractère significatif des sténoses des artères rénales. Différents auteurs ont cherché à quantifier différemment les rétrécissements vasculaires en étudiant les conséquences de ces lésions sur le flux et le rein [30]. Une possibilité est d’étudier le flux dans les artères rénales par l’analyse des vitesses sanguines à l’intérieur des artères rénales avec des séquences de vélocimétrie par contraste de phase. La courbe obtenue est relativement superposable à une courbe doppler. Pour pouvoir obtenir une bonne résolution temporelle entre chaque point de la courbe (16 à 32 millisecondes) avec ce type de séquence, la durée d’acquisition doit être relativement longue, au-delà des possibilités d’une apnée, d’où des artefacts respiratoires avec un flou dans les artères rénales. Ces limites empêchent toute étude distale de débit dans les artères rénales et cantonne la technique en proximal. En pratique, le plan de coupe est positionné perpendiculairement à l’artère rénale, à 1 ou 2 cmdumur aortique ; en cas de sténose, la coupe est positionnée 1 à 2 cm en aval de la sténose. Dans une étude récente, Schoenberg et al [83] comparaient l’ARM-3D-Gd des artères rénales couplée à des séquences de vélocimétrie par contraste de phase, à l’artériographie comme méthode de référence ; l’analyse de séquences morphologique et fonctionnelle en IRM réduisait la variabilité interobservateurs et permettait une gradation fiable et reproductible de la sévérité des sténoses des artères rénales. L’athérome est à l’origine de la grande majorité des sténoses des artères rénales et l’ARM-3D-Gd plus ou moins associée à des séquences fonctionnelles se prête au dépistage des ces lésions ostiales ou proximales sur les artères rénales (fig 4A). La surveillance après angioplastie rénale (sans stent) peut être réalisée par ARM. Quelques cas ont été rapportés d’exploration en ARM-3D-Gd dans le cadre de la dysplasie des artères rénales, mais jusqu’à ce jour aucune étude sur cette pathologie n’a été publiée. Les lésions classiques sont des lésions en chapelet, des anévrismes et des sténoses concentriques chez des sujets jeunes. L’interprétation de l’ARM-3D-Gd repose dans notre expérience (12 cas) sur l’association des reconstructions MIP, VRT et MPR dans le plan axial transverse ; une attention particulière doit être portée sur les hiles rénaux, sites fréquents d’anévrismes. La quantification des sténoses est là aussi difficile ; la détection de ces lésions doit faire réaliser une artériographie avec angioplastie. ¦ Bilan prétransplantation des donneurs et analyse de rein transplanté Par son côté non irradiant et ne nécessitant pas d’injection de produit de contraste iodé, l’ARM-3D-Gd des artères rénales est proposée dans l’exploration des patients donneurs de reins pour une transplantation rénale [32]. Cet examen doit rechercher les variantes anatomiques de la vascularisation rénale (présence d’artère polaire, situation des artères rénales), l’absence de sténose artérielle rénale, vérifier la morphologie rénale et l’absence de tumeur ou de maladie rénale. Le taux de détection des artères accessoires est de l’ordre de 90 %, voire 100 % selon les études. De même, après transplantation, en cas d’échec ou de résultat douteux de l’échodoppler, l’ARM-3D-GD du rein transplanté, le plus souvent en position iliaque, peut être réalisée avec la même technique que celle décrite précédemment. La boîte d’acquisition est adaptée au volume d’exploration souhaité afin d’obtenir la meilleure résolution spatiale possible. L’analyse est réalisée le plus souvent sur les reconstructions en mode MIP. Tableau XIV. – Cotation de la visualisation des segments artériels di-gestifs sur une échelle de 5 (avec 0 : pas vu et 4 : bien vu). Valeur en pourcentage de visualisation donnée pour les grades 3 et 4. Étude réa-lisée sur 20 examens (16 individus) [86] Artère digestive Segment d’artère % de visualisation Artère mésentérique supérieure Portion proximale 85 Branches de première ordre 75 Branches de deuxième ordre 60 Branches de troisième ordre 50 Tronc coeliaque 75 Artère mésentérique 25 inférieure EXPLORATION VASCULAIRE DIGESTIVE [6, 8, 25, 51, 92, 94, 95] Shirkhoda et al [86] démontraient, dès 1997, la capacité de l’ARM- 3D-Gd à visualiser les branches viscérales digestives de l’aorte abdominale (tableau XIV). Selon l’expérience de Meaney [60], les branches de division principales du tronc coeliaque (artère splénique et hépatique) sont visualisées sur toute leur longueur, l’artère mésentérique supérieure est visualisée dans ces 5 à 8 premiers centimètres pour la plupart des patients. Les branches jéjunales sont habituellement mal ou non visualisées et, si l’origine de l’artère mésentérique inférieure est généralement visualisée, ses branches de divisions ne sont pas individualisables. Les principales indications actuelles de l’ARM-3D-Gd des artères et de la vascularisation digestive sont [92] : – le bilan de l’ischémie mésentérique ; – le bilan prégreffe hépatique ; – la recherche de complications vasculaires après la greffe hépatique. ¦ Ischémie mésentérique L’ischémie aiguë mésentérique est une urgence chirurgicale ; son origine est embolique dans la plupart des cas ; l’ARM n’a pas sa place actuellement dans cette situation clinique. Les sténoses sur l’un des troncs artériels digestifs (tronc coeliaque, artères mésentériques supérieure et inférieure) sont fréquentes chez les patients athéromateux. Le système artériel digestif possède un riche réseau collatéral avec des arcades vasculaires qui compensent facilement une sténose ou une occlusion d’une seule artère digestive. Il faut que deux troncs digestifs sur trois soient sténosés ou thrombosés pour qu’un patient soit symptomatique. Meaney et al [62] en 1997 ont montré chez des patients présentant une symptomatologie d’angor digestif une sensibilité et une spécificité de 100 et 95 % respectivement dans la détection de sténose supérieure à 75 % par ARM-3D-Gd. De la même manière que pour l’évaluation de la sévérité d’une sténose de l’artère rénale, des séquences de vélocimétrie par contraste de phase peuvent être réalisées pour l’évaluation des débits dans les vaisseaux mésentériques. Ces débits peuvent être évalués à l’état base et après un repas standardisé. Dans une étude réalisée sur volontaires sains et sur patients porteurs d’une sténose mésentérique supérieure mise en évidence par angiographie, Li et al [56] mettaient en évidence, en postprandial, une augmentation moindre des débits veineux et artériel mésentériques supérieurs chez les sujets présentant une sténose par rapport aux sujets sains. L’évaluation simultanée des débits, à la fois veineux et artériel, ainsi que leur rapport apportaient plus d’information sur la circulation mésentérique (en prenant en compte notamment le réseau collatéral artériel) que l’évaluation isolée artérielle ou veineuse. En cas d’angor digestif, l’ARM-3D-Gd fournit des informations morphologiques sur la vascularisation digestive proximale, permettant de confirmer le diagnostic de sténose athéromateuse. Les séquences de vélocimétrie peuvent compléter l’exploration et apporter des informations hémodynamiques. 14