Le CAEV est une maladie virale présente dans la grande majorité des élevages caprins en France, mais l’impact de l’infection est très variable selon les élevages. Cette variabilité s’explique par les pratiques d’élevage, pouvant favoriser ou limiter la diffusion du virus et l’expression clinique de la maladie (modalités d’allaitement, logement…), mais aussi par la diversité des génotypes viraux présents en France et la forte capacité de ces virus à évoluer au sein d’un élevage. La situation des troupeaux au regard du CAEV repose d’abord sur des indicateurs cliniques. La situation d’un troupeau peut également être caractérisée par des analyses sérologiques sur prélèvements de sang d’une fraction ou de la totalité du troupeau. La mise au point d’une méthode d’analyse sérologique sur lait de tank vise à faciliter l’accès aux échantillons et limiter les coûts pour connaître la situation des troupeaux à grande échelle. Nicolas Ehrhardt présente de premiers résultats issus d'un travail spécifique sur de telles analyses sur laits de tank

1. Dépistage du CAEV sur lait de tank
étude SEROCAPTANK
Webinaire UMT-PSR et OMACAP
Le 14 octobre 2021
Nicolas EHRHARDT, FRGDS-NA / OMACAP
1
contact@omacap.fr
http://sante-chevres.fr/
Thèse vétérinaire
Félicie Gauthier

2. Objectifs et méthode
Valorisation attendue du dépistage sur lait de tank
– Repérer les élevages potentiellement indemnes
– Estimer le taux d’infection dans les élevages infectés
En Norvège : surveillance des élevages indemnes (Nagel-Alnes 2016)
Etapes de mise au point de la méthode :
1. Adaptation du protocole en laboratoire et évaluation de l’effet des conditions de
conservation/traitement des laits (congélation, bronopol, incubation 37°/20 min)
2. Evaluation de la distribution des DO (Densité optique) et de leur stabilité dans le
temps
3. Analyse de laits de tank d’élevages officiellement indemnes (31 élevages) ou
récemment déqualifiés (12 élevages)  identification d’un seuil de positivité et
évaluation de la sensibilité/spécificité associée
4. Evaluation de la proportion d’élevages potentiellement indemnes (130 élevages
tirés au sort en région Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire et Centre)
5. Investigation de la séroprévalence, de la situation clinique et des pratiques
d’élevage (12 + 20 élevages)  évaluation des possibilités d’utiliser les résultats
pour le suivi des élevages
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3. Distribution des DO* pour l’ensemble des élevages
testés
0
10
20
30
40
50
60
Nombre
d’élevages
DO Lait de TANK
Relation avec séroprévalence ?
Seuil
Positivité ?
Seuil
Saturation ?
Pour les 43 élevages en CSO CAEV
Rq : délai variable entre analyses des sérums et des laits,
tests sur 25 à 100% du troupeau…
31 élevages officiellement indemnes
 DO < 0,27 pour tous les élevages
12 élevages récemment déqualifiés
 10 élevages avec DO > 0,60
1 élevage avec 3% POS : DO = 0,64
(sondage sur 25% lors du prélèvement de lait)
 2 élevages avec DO = 0,05 et 0,07
Séroprévalence = 1% et 3%
 Très bonne Sensibilité/Spécificité pour
l’identification des élevages indemnes
N = 232 élevages
43 élevages en CSO CAEV
130 élevages tirés au sort
80 élevages candidats
Pour les 130 élevages tirés au sort :
 DO < 0,20 pour 10 élevages (dont 5 CSO)
 7,7% des élevages potentiellement
indemnes / IC95% = [4,4% ; 11%]
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*DO = Densité Optique

4. 0
0.5
1
1.5
2
2.5
3
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
DO
Lait
de
tank
2021
DO Lait de tank 2020
Comparaison 2020/2021
Pour 35 élevages avec DO < 0,20 en 2020
• DO < 0,20 en 2021 pour 33 élevages
• DO = 0,53 pour 1 élevage déqualifié en 2021
1 POS + 1 Douteux sur 200 chèvres (sondage 25%)
• DO = 1,8 pour 1 élevage (recontrôle à 0,04)
Stabilité des DO entre 2020 et 2021 (1)
R² = 0,93
DO 2021
< 0,20 > 0,20
DO
2020
< 0,20 33 1 + 1?
> 0,20 0 42
0
0.1
0.2
0 0.1 0.2
Seuil de positivité présumé : DO = 0,20
N = 77 élevages
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*DO = Densité Optique

5. 0
0.5
1
1.5
2
2.5
3
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
2021
2020
Comparaison 2020/2021
A
B
C
D
E
F
G*
R² = 0,93
Pour 42 élevages avec DO > 0,20 en 2020
• Augmentation forte pour 3 élevages
probablement liée à une augmentation de
séroprévalence (élevages déqualifiés CSO)
• Augmentation légère pour la majorité des
élevages et dépassement pour certains du seuil
présumé de « saturation » (DO ≈ 2,25)
Causes potentielles des variations :
 Conditions labo  besoin de témoins internes
 Evolution de la séroprévalence
 Chèvres en lactation (réformes, lactation
longues…)
 Stade de lactation ?
Choix de 6 élevages (A B C D E F) pour évaluer
la séroprévalence : 0,8 < DO < 2,25 en 2020
+ 6 élevages étude CABRIMAM* (G H I J K L)
Seuil de saturation présumé : DO = 2,25
N = 77 élevages
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Stabilité des DO entre 2020 et 2021 (2)
*DO = Densité Optique

6. Relation entre DO lait de tank
et séroprévalence intra-chepel
R² = 0.9106
0%
20%
40%
60%
80%
100%
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
Séroprévalence
intra-élevage
DO Lait de tank moyenne
N = 12 élevages
Séroprévalence > 90%
 DO > 2,5
50% < séroprévalence < 80%
 2,0 < DO < 2,5
Séroprévalence < 20%
 DO < 1,0
• 6 élevages CABRIMAM n = 30 chèvres
10 primipares - 10 L2 - 10 L3 et +
Elevage G intégralement testé (n = 206 chèvres)
• 6 élevages SEROCAPTANK n = 50 chèvres
10 primipares - 10 L2 - 10 L3 - 10 L4 - 10 L5 et +
G
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Crédit photo Anses

7. Relation entre DO lait de tank
et proportion de « gros genoux »
Gros genoux chez 11% des multipares et 5% des
primipares en moyenne sur les 32 élevages
Prévalence des gros genoux intra-élevage
• 0% à 10% si DO < 2,25
• 0% à 66% si DO > 2,25
Variations des symptômes expliquées par
 les écarts de séroprévalence
 la virulence des souches présentes
 les facteurs d’expression clinique
N = 32 élevages
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
0.00 0.50 1.00 1.50 2.00 2.50 3.00
%
Gros
genoux
DO Lait de tank
Multipares
0%
10%
20%
30%
40%
50%
0.00 0.50 1.00 1.50 2.00 2.50 3.00
%
Gros
genoux
DO Lait de tank
Primipares
Observations :
- SEROCAPTANK : 50 chèvres
- CABRIMAM : 100% primi +
50% multipares (+ mesures
diamètre carpe - métacarpe)
- Autre : déclaration éleveur
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8. Conclusion
• Pour les élevages indemnes :
– Repérage à grande échelle des élevages potentiellement indemnes
– Surveillance régulière de l’émergence de séropositifs
• Pour les élevages infectés :
– Confirmation de la présence du virus en l’absence de symptômes évidents
– Suivi de la séroprévalence : impact des changements de pratiques et/ou
mesures de lutte (saturation dès 50 à 80%)
Travaux en cours :
• SEROCAPTANK WP2 : 70 élevages Capgènes en Nouvelle-Aquitaine
• Déploiement opérationnel avec les GDS volontaires
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