17 Juin 2016-Journée Mondiale de lutte contre la Désertification-Message Monique Barbut
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Message de Monique Barbut
Secrétaire exécutive, Convention des Nations Unies sur la lutte contre la
désertification
à l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la désertification
17 juin 2016
Protégeons la planète. Restaurons les terres. Mobilisons‐nous.
En 1980, près de la moitié de la population mondiale vivait sous le seuil de pauvreté, contre
près de 13 % en 2012. Ce sont autant de personnes qui ont accédé à la possibilité de décider
librement de leur vie, qu’il s’agisse de leur alimentation, de leurs loisirs, mais aussi de leur
travail. Pourtant, notre génération sera peut‐être la dernière à compter autant d’individus
dans ce cas. Pourquoi ?
Si nous jouissons de cette liberté, c’est grâce à la diversité des ressources terrestres (sols
fertiles, eau douce ou faune et flore dans les prairies et les forêts) que nous exploitons pour
nous développer, au prix très élevé de la dégradation de plus de deux milliards d’hectares
de terres productives. Aujourd’hui, leur superficie ne représente plus que deux tiers de la
surface initialement disponible, l’autre tiers étant devenu pratiquement inutilisable.
Notre propension à dégrader de nouvelles terres plutôt que de restaurer et de réutiliser
celles que nous avons déjà dégradées compromet l’avenir des futures générations, qui ne
pourront plus bénéficier des mêmes ressources. En outre, les gaz à effet de serre que nous
émettons du fait de nos choix énergétiques ont de telles répercussions sur le régime
météorologique qu’ils précipitent la destruction des ressources terrestres restantes. Les
sécheresses, les crues subites, les saisons pluvieuses et chaudes imprévisibles, dont
l’intensité, la fréquence et l’ampleur se sont aggravées, appauvrissent les terres à un rythme
encore jamais atteint.
Les droits que nous nous arrogeons sur ces ressources s’accompagnent de la lourde
obligation morale de les gérer intelligemment, d’autant que nous sommes probablement les
derniers à pouvoir mettre un réel frein à l’accélération de la disparition des ressources
terrestres restantes. Notre génération dispose du temps, des connaissances ainsi que des
moyens financiers et humains pour inverser cette tendance et restaurer de vastes surfaces
de terres dégradées, à condition que nous unissions nos forces.
Saurons‐nous nous montrer à la hauteur de cet enjeu ?