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La bresse
- 2. En traversant la Bresse nous admirons ça et lĂ , les belles fermes dâautrefois, souvent restaurĂ©es avec amour. VoilĂ que, en arrivant Ă Saint Etienne des Bois, nous dĂ©couvrons, sur notre gauche, un magnifique ensemble de fermes et maisons dâautrefois, avec un panneau : « MAISONS DE PAYS EN BRESSE » Vous lâavez devinĂ©, arrĂȘt immĂ©diat !!!
- 4. Sur le cĂŽtĂ©, une imposante construction avec lâĂ©tage Ă claire-voie. Cela, nous ne lâavions pas vu encore, et suis intriguĂ©e : il sâagissait sans doute dâune halle ? Mais pourquoi Ă claire-voie ? Le bĂątiment portant un panneau : « Office du Tourisme », Ă©videmment, je vais demander des explications ! Je suis tombĂ©e sur une mignonne jeunette qui nâa rien Ă faire de mes questions saugrenues ! Visiblement, elle est lĂ pour distribuer des tracs, mais pas pour rĂ©pondre aux demandes de renseignements stupides des touristes. Je suis ressortie pas plus renseignĂ©e !
- 6. Une merveilleuse odeur de feu de bois se rĂ©pand sur le site. Cette fumĂ©e me guide vers une autre maison⊠Et jâentre de plain-pied dans le XVIII° siĂšcle ! Le milieu habituel de vie Ă©tait conservĂ© ou reconstituĂ©. Et lĂ , jâentre en discussion avec une personne charmante, disponible et passionnĂ©e au sourire avenant, et qui sait me renseigner ! Et qui rĂ©pond avec le sourire Ă toutes mes questionsâŠ
- 7. Remarquez la cheminĂ©e, belle comme une maison de poupĂ©e, et la galerie couverte sur tout un cĂŽtĂ© de la maisonâŠ
- 8. Au milieu de la piĂšce, dans une sorte dâauge en mĂ©tal, brĂ»le un feu de bois. Au-dessus, suspendu Ă un systĂšme que je ne connaissais pas, le toupi oĂč cuit la soupe. (Les lĂ©gumes nâĂ©taient pas dâĂ©poque)⊠et deux crĂ©maillĂšres, qui je pense permette de sortir le toupi de dessus le feu et dâĂ©viter les brĂ»lures. Pas de manteau de cheminĂ©e. Un trou dans le plafond se continue par un conduit dâĂ©vacuation de la fumĂ©e. La piĂšce ne devait pas beaucoup se rĂ©chauffer, lâhiverâŠ
- 10. PrĂšs du feu, vous avez vu ce banc, avec un coffre Ă chaque accoudoir : L'ARCHEBANC L'archebanc, qui doit venir du mot latin arca signifiant coffre, est un banc ancien de la Bresse franco-provençale. Il est installĂ© prĂšs de la cheminĂ©e sarrasine et possĂšde deux petits coffres servant d'accoudoirs, oĂč Ă©taient rangĂ©s les papiers importants de la maison (contrats, actes notariĂ©s, titres). Lors de son installation il Ă©tait bĂ©ni solennellement. Les anciens s'y asseyaient ainsi que toutes les personnes que l'on voulait honorer. Le fait pour un prĂ©tendant d'ĂȘtre admis Ă s'asseoir sur l'archebanc indiquait qu'il Ă©tait agrĂ©Ă©. Les promesses de mariage, les contrats, les marchĂ©s importants se traitaient sur l'arche-banc. C'est lĂ que l'on s'engageait, que l'on donnait sa parole qui ne pouvait ĂȘtre reniĂ©e. L'archebanc, banc des officialitĂ©s, banc de la vĂ©ritĂ©.
- 11. Vous avez bien vu ! Cette table est percĂ©e de cavitĂ©s rondes. A quoi pouvait bien servir une table pareille ? Mais toutes les tables Ă©taient ainsi. Rappelez-vous que nous sommes au XVII°, et cherchez un peu !!! Ah ! Vous pensez Ă mettre les Ă©cuelles ? Moi aussi je le croyaisâŠ
- 12. Et bien⊠Vous brĂ»lez, mais vous ĂȘtes loin tout de mĂȘme : ces alvĂ©oles dans le bois de la table SONT les Ă©cuelles ! La nourriture Ă©tait servie dedans. Et, si besoin Ă©tait, on prenait une cuiller ou une fourchette qui Ă©taient suspendus au-dessus des tĂȘtes des convives ! Au fond, le lit Ă baldaquin. Au mur, divers ustensiles, des vĂȘtements suspendus (pas dâarmoire, un coffre Ă linge). Deux lumignons Ă huile et une lampe-tempĂȘte.
- 14. Tout en dĂ©couvrant cet habitat traditionnel, jâai eu mon explication sur la rehausse de la maison vue Ă notre arrivĂ©e : il sâagissait de la grange dâun domaine dont le torchis sâĂ©tait dĂ©tĂ©riorĂ©. Et il avait Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de nettoyer et mettre les poutres Ă nu pour montrer comment Ă©taient construites les charpentes des maisons. Et maintenant, je vous promets un scoop sur la page suivant. Une chance quâYvonne vous ait bien photographiĂ© toutes les indications !
- 15. Jusqu'au XIXe siĂšcle, en Bresse, on dĂ©plaçait les maisons La maison bressane traditionnelle est faite essentiellement en bois de chĂȘne, garnie de carrons (briques de terre cuite) au rez-de-chaussĂ©e, et de torchis Ă l'Ă©tage. La possibilitĂ© de dĂ©monter et de remonter un bĂątiment incitait les propriĂ©taires Ă les transfĂ©rer, les dĂ©placer, d'un village Ă l'autre. De nombreux documents de dĂ©montages, remontages, sur une longue distance le certifient (source : Archives de l'Ain). LA MAISON BRESSANE MEUBLE OU IMMEUBLE Le bĂątiment Ă©tant seulement posĂ© sur le sol "levable de dessus le fond", on pouvait le vendre comme des meubles. En cas de vente, saisie, vente aux enchĂšres, il pouvait ĂȘtre vendu indĂ©pendamment de la propriĂ©tĂ© du sol, dĂ©montĂ©, transportĂ©, reconstruit. ....TELLE ETAIT AUTREFOIS LA COUTUME EN BRESSE
- 16. Il veux aussi vous parler dâune merveille crĂ©Ă©e en Bresse : les Ă©maux bressans !!! Câest trĂšs intentionnellement que jâai prĂ©sentĂ© des reproductions de ces magnifiques bijoux au fil des pages. Dans la pure tradition bressane, les Ă©maux bressans, toujours rĂ©alisĂ©s Ă Bourg-en-Bresse, sont un savoir faire unique, qui a Ă©tĂ© instaurĂ© au XIV Ăšme siĂšcle par un Ă©mailleur de la ville qui se serait vu confier lâĂ©pĂ©e dâAmĂ©dĂ©e VIII de Savoie pour en dĂ©corer le pommeau et le fourreau. EntiĂšrement fabriquĂ©s Ă la main, les Ă©maux bressans, avec un dĂ©cor de paillons en or 24 carats, sont chauffĂ©s au four Ă 860°c. Ils peuvent se rĂ©aliser sur des montures en OR 750/000 ou en argent rhodiĂ© ou vermeil. Les crĂ©ations Jeanvoine peuvent se dĂ©cliner sous formes classiques ou trĂšs contemporaines. Aux couleurs toujours Ă©tincelantes, ces crĂ©ations reflĂštent un art trĂšs ancien mais bien vivant ! Lâentreprise est la derniĂšre Ă perpĂ©tuer la fabrication des Ă©maux. Sur son site, vous aurez toutes prĂ©cisions sur cet art
- 18. LES TRADITIONS Musiques, chants et danses sont bien ancrĂ©s dans la tradition populaire et toujours d'actualitĂ©, notamment en ce qui concerne la fĂȘte des "conscrits", issue de la conscription militaire (tirage au sort des appelĂ©s aux armes) instaurĂ©e au dĂ©but du XIXe siĂšcle. Les dix-huit ans, les vingt ans, forment des sociĂ©tĂ©s de jeunesse et organisent la cĂ©lĂ©bration du passage Ă l'Ăąge adulte. AprĂšs le saut des conscrits (sautralon-rigodon), ils forment une ronde en musique entraĂźnant en farandole la population du village. Tout se termine par un grand banquet rĂ©unissant l'ensemble des "classards" de l'annĂ©e fĂȘtĂ©e. LES FETES POPULAIRES Chaque annĂ©e, les mĂ©tiers d'autrefois sont remis Ă l'honneur lors de fĂȘtes populaires, comme Ă MĂ©zĂ©riat. Les produits du terroir vont valorisĂ©s lors de fĂȘtes locales telles que les fĂȘtes du "vincuit", de la "paria", du poulet, du boudin, des courges.
- 19. LE COSTUME peut varier selon les siÚcles et les occasions. Mais certaines caractéristiques sont Invariables. Le bressan Le costume est caractérisé par son pantalon "à pont", à mi-mollet, porté avec, selon la condition : - une veste en forme de jaquette en cotonnade lisse ou de laine ou de toile croisée, de couleur grise ou brune, sur un gilet à ramage ou à rayures, pour le bressan aisé - une blouse bleue de toile fine ou coton appelée la "biaude" pour les autres. Le tout est complété par une ample chemise dont le col monte trÚs haut, sur lequel est noué un mouchoir du plus bel effet. Des bas de laine tiennent les mollets au chaud. Le couvre-chef traditionnel du bressan est le long bonnet de couleurs mélangées, terminé par un pompon, mais aussi le chapeau de feutre à bord rond ou le haut de forme pour les grandes occasions.
- 21. La bressane Elle porte une ample robe de lainage, de drap bleu, violet ou vert, enrichie de velours ou de soie sur laquelle elle a mis le chùle bressan et le tablier de soie moirée. La bressane aime se parer de bijoux et en particulier de nos fameux "émaux bressans" qui aujourd'hui ne se fabriquent qu'à Bourg en Bresse. La coiffe de tulle brodé, de coton ou de lin est auréolée de rangs de dentelles tuyautées dont le nombre indique l'aisance financiÚre de la personne, ou plus simplement sa vanité. Elle est retenue par des brides rouges pour les demoiselles, blanches pour les femmes mariées. Le chapeau noir de cérémonie appelé aussi "brelot" se portait sur la coiffe. Il était offert à la jeune mariée par ses parents. Seules les femmes mariées avaient le droit de le porter. Hommes et femmes étaient chaussés de sabots de bois (cabeux ou chabous).
- 23. Photos : Yvonne et Internet Texte : Jacky. Renseignements affichés sur place Musique : « Le Chibreli » extrait du CD « Chants et airs du Pays de Bresse » Site des émaux Jeanvoine : http://www.emauxbressans.com/presentation.php Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix [email_address] http://jackydubearn.over-blog.com/