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« Les connus connus, les
connus inconnus et les
inconnus inconnus »
par Arthur Charpentier, Université de Rennes 1 & Ecole Polytechnique



                         http://blogperso.univ-rennes1.fr/arthur.charpentier
Risque, subst. masc.
I. − [Le risque est subi] A. − Danger éventuel, plus ou moins prévisible, inhérent à
une situation ou à une activité. Risque objectif, subjectif; comporter des risques;
explorer le risque; tenir compte des risques; les risques du métier. Un rebord (...) m'offrit
une banquette, d'où je pus à mon aise et sans risque jouir d'un spectacle vraiment neuf
(Dusaulx, Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 223)
B. − Spécialement 1. DR. ,,Éventualité d'un événement futur, incertain ou d'un terme
indéterminé, ne dépendant pas exclusivement de la volonté des parties et pouvant
causer la perte d'un objet ou tout autre dommage`` (Cap. 1936).
II. − [Le risque est affronté] Possibilité hasardeuse d'encourir un mal, avec l'espoir
d'obtenir un bien. Risque financier; risque du jeu; accepter le risque. Andermatt avait
dû lui représenter alors [au père Oriol] que les risques doivent être proportionnels aux
gains possibles, et le terroriser par la peur de la perte (Maupass., Mt-Oriol, 1887, p.
124)

Prononc. et Orth.: [ʀisk]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1578 fém. «
danger, inconvénient plus ou moins prévisible » (H. Estienne, Deux dialogues du
nouveau lang. fr., éd. P.-M. Smith, p. 145); 1663 masc. (Molière, L'Impromptu de
Versailles, III, éd. R. Bray, p. 363: Ton argent court grand risque); 1690 jur. (Fur.: Un
dépositaire ne court point de risque, il n'est point tenu de la perte de la chose
déposée: l'emprunteur est au contraire); 1694 loc. au risque de (Ac.). Empr. à l'a. ital.
risco « risque », att. du xive au xviie s. (d'apr. DEI), ital. mod. rischio (dep. ca 1260,
Guittone da Bologna ds Cor.-Pasc., s.v. riesgo), issu, comme l'a. prov. resegue «
risque encouru par une marchandise sur mer » (dep. 1300, v. Wartburg ds R. Ling.
rom. t. 24, pp. 288-289)
Risque, subst. masc.
I. − [Le risque est subi] A. − Danger éventuel, plus ou moins prévisible, inhérent
à une situation ou à une activité. Risque objectif, subjectif; comporter des risques;
explorer le risque; tenir compte des risques; les risques du métier. Un rebord (...) m'offrit
une banquette, d'où je pus à mon aise et sans risque jouir d'un spectacle vraiment neuf
(Dusaulx, Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 223)
B. − Spécialement 1. DR. ,,Éventualité d'un événement futur, incertain ou d'un
terme indéterminé, ne dépendant pas exclusivement de la volonté des parties
et pouvant causer la perte d'un objet ou tout autre dommage`` (Cap. 1936).
II. − [Le risque est affronté] Possibilité hasardeuse d'encourir un mal, avec
l'espoir d'obtenir un bien. Risque financier; risque du jeu; accepter le risque.
Andermatt avait dû lui représenter alors [au père Oriol] que les risques doivent être
proportionnels aux gains possibles, et le terroriser par la peur de la perte (Maupass.,
Mt-Oriol, 1887, p. 124)

Prononc. et Orth.: [ʀisk]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1578 fém. «
danger, inconvénient plus ou moins prévisible » (H. Estienne, Deux dialogues du
nouveau lang. fr., éd. P.-M. Smith, p. 145); 1663 masc. (Molière, L'Impromptu de
Versailles, III, éd. R. Bray, p. 363: Ton argent court grand risque); 1690 jur. (Fur.: Un
dépositaire ne court point de risque, il n'est point tenu de la perte de la chose
déposée: l'emprunteur est au contraire); 1694 loc. au risque de (Ac.). Empr. à l'a.
ital. risco « risque », att. du xive au xviie s. (d ital. mod. rischio (dep. ca 1260,
Guittone da Bologna ds Cor.-Pasc., s.v. riesgo), issu, comme l'a. prov. resegue «
risque encouru par une marchandise sur mer » (dep. 1300, v. Wartburg ds R. Ling.
rom. t. 24, pp. 288-289)
Hasard, subst. masc.
I. A. − Cause, jugée objectivement non nécessaire et imprévisible, d'événements qui
peuvent cependant être subjectivement ressentis comme intentionnels. Le hasard fait
bien, mal les choses; la part qui revient au hasard; c'est le hasard; les fantaisies,
l'intervention du hasard. Trois fois le hasard s'interposa fatalement entre l'enfer du
Palais-Royal et le paradis de ma jeunesse (Balzac, Lys, 1836, p. 18)
1. Dans le domaine philosophique. Il n'y en aurait pas moins, dans l'évolution des
phénomènes, une part faite à des lois permanentes et régulières, susceptibles par
conséquent de coordination systématique, et une part laissée à l'influence des faits
antérieurs, produits du hasard ou des combinaisons accidentelles entre diverses séries
de causes indépendantes les unes des autres (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p.
460).
2. Dans le domaine religieux Le hasard reste donc ici l'intersection accidentelle de deux
séries de causes dont aucune fin ne détermine la rencontre. Aucune fin humaine; mais
que dire des fins divines? (Gilson, Espr. philos. médiév., 1932, p. 166).
3. Dans le domaine scientifique. Science, loi du hasard. Étude des probabilités
mathématiques ayant pour but de déterminer l'apparition d'un événement ou la
coïncidence de plusieurs facteurs dans une série donnée. C'est parce que les
molécules sont très nombreuses qu'elles tendent à se mélanger et à ne plus obéir
qu'aux lois du hasard (H. Poincaré, Hyp. cosmogon., 1911, p. lxvi).

Prononc. et Orth. : [aza:ʀ] init. asp. Par hasard, cependant, se dit [paʀaza:ʀ], sans
attaque dure de l'initiale de hasard. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca
1150 hasart « jeu de dés » (Everard de Kirkham, Distiques de Caton, éd. E. Stengel, p.
115, no 23
Hasard, subst. masc.
I. A. − Cause, jugée objectivement non nécessaire et imprévisible, d'événements
qui peuvent cependant être subjectivement ressentis comme intentionnels. Le
hasard fait bien, mal les choses; la part qui revient au hasard; c'est le hasard; les
fantaisies, l'intervention du hasard. Trois fois le hasard s'interposa fatalement entre
l'enfer du Palais-Royal et le paradis de ma jeunesse (Balzac, Lys, 1836, p. 18)
1. Dans le domaine philosophique. Il n'y en aurait pas moins, dans l'évolution des
phénomènes, une part faite à des lois permanentes et régulières, susceptibles
par conséquent de coordination systématique, et une part laissée à l'influence
des faits antérieurs, produits du hasard ou des combinaisons accidentelles
entre diverses séries de causes indépendantes les unes des autres (Cournot,
Fond. connaiss., 1851, p. 460).
2. Dans le domaine religieux Le hasard reste donc ici l'intersection accidentelle de
deux séries de causes dont aucune fin ne détermine la rencontre. Aucune fin
humaine; mais que dire des fins divines? (Gilson, Espr. philos. médiév., 1932, p.).
3. Dans le domaine scientifique. Science, loi du hasard. Étude des probabilités
mathématiques ayant pour but de déterminer l'apparition d'un événement ou la
coïncidence de plusieurs facteurs dans une série donnée. C'est parce que les
molécules sont très nombreuses qu'elles tendent à se mélanger et à ne plus obéir
qu'aux lois du hasard (H. Poincaré, Hyp. cosmogon., 1911, p. lxvi).

Prononc. et Orth. : [aza:ʀ] init. asp. Par hasard, cependant, se dit [paʀaza:ʀ], sans
attaque dure de l'initiale de hasard. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca
1150 hasart « jeu de dés » (Everard de Kirkham, Distiques de Caton, éd. E. Stengel,
p. 115, no 23
2. a) 1200 hasart « un certain coup au jeu de hasard » (J. Bodel, Jeu de Saint Nicolas,
éd. A. Henry, 1110 et v. note pp. 241-243); b) 1er quart du xiiie s. fig. « mauvais coup »
(Reclus de Molliens, Miserere, CCXXI, 3 ds T.-L. : Mors au pekeour hasart fait). B. 1.
xve s. hazard « risque, danger » (Songe doré de la pucelle ds Anc. poésies fr., t. 3, p.
213); C. Av. 1573 hasard « cause attribuée aux faits dont on ignore la cause réelle »
(E. Jodelle, Didon ds Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 1, p. 191 : le butin que le
hasard nous donne). Empr. à l'ar. pop. az-zahr « le dé à jouer » (az est la forme
assimilée de l'art. al devant z) par l'intermédiaire de l'esp. azar « coup défavorable au
jeu de dés; sorte de jeu de dés » (1283 d'apr. Cor. et FEW t. 19, p. 205b), avec un h-
dû au fait qu'au Moy. Âge, les mots à initiale vocalique, et particulièrement les mots
étrangers, étaient souvent écrits avec un h- (FEW). À l'étymon ar. az-zahr, on peut
objecter que le sens de « dé à jouer », non attesté en ar. class., est « relativement
moderne » (Lammens; v. aussi Devic, Klein Étymol. et Lok.)
2. a) 1200 hasart « un certain coup au jeu de hasard » (J. Bodel, Jeu de Saint
Nicolas, éd. A. Henry, 1110 et v. note pp. 1er quart du xiiie s. fig. « mauvais coup »
(Reclus de Molliens, Miserere, CCXXI, 3 ds T.-L. : Mors au pekeour hasart fait). B. 1.
xve s. hazard « risque, danger » (Songe doré de la pucelle ds Anc. poésies fr., t. 3, p.
213); C. Av. 1573 hasard « cause attribuée aux faits dont on ignore la cause
réelle » (E. Jodelle, Didon ds Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 1, p. 191 : le butin
que le hasard nous donne). Empr. à l'ar. pop. az-zahr « le dé à jouer » (az est la
forme assimilée de l'art. al devant z) par l'intermédiaire de l'esp. azar « coup
défavorable au jeu de dés; sorte de jeu de dés » (1283 d'apr. Cor. et FEW t. 19, p.
205b), avec un h- dû au fait qu'au Moy. Âge, les mots à initiale vocalique, et
particulièrement les mots étrangers, étaient souvent écrits avec un h- (FEW). À
l'étymon ar. az-zahr, on peut objecter que le sens de « dé à jouer », non attesté en ar.
class., est « relativement moderne » (Lammens; v. aussi Devic, Klein Étymol. et Lok.)
On lance 3 pièces de monnaie, quelle est la probabilité que deux
pièces - et seulement deux - tombent sur « face » ?

Espace probabilisé
                      univers ou champs des possibles
On lance 3 pièces de monnaie, quelle est la probabilité que deux
pièces - et seulement deux - tombent sur « face » ?

Espace probabilisé
                      univers ou champs des possibles




                                         nombre de cas favorables
  (deux pièces tombent sur « face ») =
                                           nombre de cas total
What we call here a Black Swan (and capitalize
it) is an event with the following three
attributes. First, it is an outlier, as it lies
outside the realm of regular expectations,
because nothing in the past can convincingly
point to its possibility. Second, it carries an
extreme impact. Third, in spite of its outlier
status, human nature makes us concoct
explanations for its occurrence after the fact,
making it explainable and predictable. I stop
and summarize the triplet: rarity, extreme
impact, and retrospective (though not
prospective) predictability. A small number of
Black Swans explain almost everything in our
world, from the success of ideas and religions,
to the dynamics of historical events, to
elements of our own personal lives.
"There are known knowns. These are things we know that we know.
There are known unknowns. That is to say, there are things that we
now know we don’t know. But there are also unknown unknowns.
These are things we do not know we don’t know",

                                            Donald Rumfeld, 2002.
Principe de précaution: « l'absence de certitudes, compte tenu des
connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit
pas retarder l'adoption de mesures effectives et proportionnées
visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles
à l'environnement à un coût économiquement acceptable »

« la prophétie de malheur est faite pour éviter qu’elle ne se réalise;
et se gausser ultérieurement d’éventuels sonneurs d’alarme en leur
rappelant que le pire ne s’est pas réalisé serait le comble de
l’injustice: il se peut que leur impair soit leur mérite »,
Hans Jonas Le principe responsabilité,
1906: Rapport de Denis Auribault, inspecteur du
travail à Caen sur la surmortalité des ouvriers d'une
usine de textile utilisant l'amiante dans le Calvados.

1927: Découverte du lien entre amiante asbestose

1935: Découverte par Klemperer et Rabin, du
mésothéliome (cancer de la plèvre lié à l'amiante).

1945: L'asbestose est reconnue comme une maladie
professionnelle.

1952: Etude de l'épidémiologiste Richard Doll
prouvant le lien entre amiante et cancer du poumon.

1973: Début des procès contre l'industrie de
l'amiante aux Etats-Unis.

La décision de désamiantage du Campus de Jussieu
est un « phénomène de psychose collective »,
Claude Allègre, 19 octobre 1996

1997: Interdiction de toute fabrication, importation ou
commercialisation de l'amiante.
« Les connus connus, les
connus inconnus et les
inconnus inconnus »
par Arthur Charpentier, Université de Rennes 1 & Ecole Polytechnique



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Biennale

  • 1. « Les connus connus, les connus inconnus et les inconnus inconnus » par Arthur Charpentier, Université de Rennes 1 & Ecole Polytechnique http://blogperso.univ-rennes1.fr/arthur.charpentier
  • 2.
  • 3. Risque, subst. masc. I. − [Le risque est subi] A. − Danger éventuel, plus ou moins prévisible, inhérent à une situation ou à une activité. Risque objectif, subjectif; comporter des risques; explorer le risque; tenir compte des risques; les risques du métier. Un rebord (...) m'offrit une banquette, d'où je pus à mon aise et sans risque jouir d'un spectacle vraiment neuf (Dusaulx, Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 223) B. − Spécialement 1. DR. ,,Éventualité d'un événement futur, incertain ou d'un terme indéterminé, ne dépendant pas exclusivement de la volonté des parties et pouvant causer la perte d'un objet ou tout autre dommage`` (Cap. 1936). II. − [Le risque est affronté] Possibilité hasardeuse d'encourir un mal, avec l'espoir d'obtenir un bien. Risque financier; risque du jeu; accepter le risque. Andermatt avait dû lui représenter alors [au père Oriol] que les risques doivent être proportionnels aux gains possibles, et le terroriser par la peur de la perte (Maupass., Mt-Oriol, 1887, p. 124) Prononc. et Orth.: [ʀisk]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1578 fém. « danger, inconvénient plus ou moins prévisible » (H. Estienne, Deux dialogues du nouveau lang. fr., éd. P.-M. Smith, p. 145); 1663 masc. (Molière, L'Impromptu de Versailles, III, éd. R. Bray, p. 363: Ton argent court grand risque); 1690 jur. (Fur.: Un dépositaire ne court point de risque, il n'est point tenu de la perte de la chose déposée: l'emprunteur est au contraire); 1694 loc. au risque de (Ac.). Empr. à l'a. ital. risco « risque », att. du xive au xviie s. (d'apr. DEI), ital. mod. rischio (dep. ca 1260, Guittone da Bologna ds Cor.-Pasc., s.v. riesgo), issu, comme l'a. prov. resegue « risque encouru par une marchandise sur mer » (dep. 1300, v. Wartburg ds R. Ling. rom. t. 24, pp. 288-289)
  • 4. Risque, subst. masc. I. − [Le risque est subi] A. − Danger éventuel, plus ou moins prévisible, inhérent à une situation ou à une activité. Risque objectif, subjectif; comporter des risques; explorer le risque; tenir compte des risques; les risques du métier. Un rebord (...) m'offrit une banquette, d'où je pus à mon aise et sans risque jouir d'un spectacle vraiment neuf (Dusaulx, Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 223) B. − Spécialement 1. DR. ,,Éventualité d'un événement futur, incertain ou d'un terme indéterminé, ne dépendant pas exclusivement de la volonté des parties et pouvant causer la perte d'un objet ou tout autre dommage`` (Cap. 1936). II. − [Le risque est affronté] Possibilité hasardeuse d'encourir un mal, avec l'espoir d'obtenir un bien. Risque financier; risque du jeu; accepter le risque. Andermatt avait dû lui représenter alors [au père Oriol] que les risques doivent être proportionnels aux gains possibles, et le terroriser par la peur de la perte (Maupass., Mt-Oriol, 1887, p. 124) Prononc. et Orth.: [ʀisk]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1578 fém. « danger, inconvénient plus ou moins prévisible » (H. Estienne, Deux dialogues du nouveau lang. fr., éd. P.-M. Smith, p. 145); 1663 masc. (Molière, L'Impromptu de Versailles, III, éd. R. Bray, p. 363: Ton argent court grand risque); 1690 jur. (Fur.: Un dépositaire ne court point de risque, il n'est point tenu de la perte de la chose déposée: l'emprunteur est au contraire); 1694 loc. au risque de (Ac.). Empr. à l'a. ital. risco « risque », att. du xive au xviie s. (d ital. mod. rischio (dep. ca 1260, Guittone da Bologna ds Cor.-Pasc., s.v. riesgo), issu, comme l'a. prov. resegue « risque encouru par une marchandise sur mer » (dep. 1300, v. Wartburg ds R. Ling. rom. t. 24, pp. 288-289)
  • 5. Hasard, subst. masc. I. A. − Cause, jugée objectivement non nécessaire et imprévisible, d'événements qui peuvent cependant être subjectivement ressentis comme intentionnels. Le hasard fait bien, mal les choses; la part qui revient au hasard; c'est le hasard; les fantaisies, l'intervention du hasard. Trois fois le hasard s'interposa fatalement entre l'enfer du Palais-Royal et le paradis de ma jeunesse (Balzac, Lys, 1836, p. 18) 1. Dans le domaine philosophique. Il n'y en aurait pas moins, dans l'évolution des phénomènes, une part faite à des lois permanentes et régulières, susceptibles par conséquent de coordination systématique, et une part laissée à l'influence des faits antérieurs, produits du hasard ou des combinaisons accidentelles entre diverses séries de causes indépendantes les unes des autres (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p. 460). 2. Dans le domaine religieux Le hasard reste donc ici l'intersection accidentelle de deux séries de causes dont aucune fin ne détermine la rencontre. Aucune fin humaine; mais que dire des fins divines? (Gilson, Espr. philos. médiév., 1932, p. 166). 3. Dans le domaine scientifique. Science, loi du hasard. Étude des probabilités mathématiques ayant pour but de déterminer l'apparition d'un événement ou la coïncidence de plusieurs facteurs dans une série donnée. C'est parce que les molécules sont très nombreuses qu'elles tendent à se mélanger et à ne plus obéir qu'aux lois du hasard (H. Poincaré, Hyp. cosmogon., 1911, p. lxvi). Prononc. et Orth. : [aza:ʀ] init. asp. Par hasard, cependant, se dit [paʀaza:ʀ], sans attaque dure de l'initiale de hasard. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1150 hasart « jeu de dés » (Everard de Kirkham, Distiques de Caton, éd. E. Stengel, p. 115, no 23
  • 6. Hasard, subst. masc. I. A. − Cause, jugée objectivement non nécessaire et imprévisible, d'événements qui peuvent cependant être subjectivement ressentis comme intentionnels. Le hasard fait bien, mal les choses; la part qui revient au hasard; c'est le hasard; les fantaisies, l'intervention du hasard. Trois fois le hasard s'interposa fatalement entre l'enfer du Palais-Royal et le paradis de ma jeunesse (Balzac, Lys, 1836, p. 18) 1. Dans le domaine philosophique. Il n'y en aurait pas moins, dans l'évolution des phénomènes, une part faite à des lois permanentes et régulières, susceptibles par conséquent de coordination systématique, et une part laissée à l'influence des faits antérieurs, produits du hasard ou des combinaisons accidentelles entre diverses séries de causes indépendantes les unes des autres (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p. 460). 2. Dans le domaine religieux Le hasard reste donc ici l'intersection accidentelle de deux séries de causes dont aucune fin ne détermine la rencontre. Aucune fin humaine; mais que dire des fins divines? (Gilson, Espr. philos. médiév., 1932, p.). 3. Dans le domaine scientifique. Science, loi du hasard. Étude des probabilités mathématiques ayant pour but de déterminer l'apparition d'un événement ou la coïncidence de plusieurs facteurs dans une série donnée. C'est parce que les molécules sont très nombreuses qu'elles tendent à se mélanger et à ne plus obéir qu'aux lois du hasard (H. Poincaré, Hyp. cosmogon., 1911, p. lxvi). Prononc. et Orth. : [aza:ʀ] init. asp. Par hasard, cependant, se dit [paʀaza:ʀ], sans attaque dure de l'initiale de hasard. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1150 hasart « jeu de dés » (Everard de Kirkham, Distiques de Caton, éd. E. Stengel, p. 115, no 23
  • 7. 2. a) 1200 hasart « un certain coup au jeu de hasard » (J. Bodel, Jeu de Saint Nicolas, éd. A. Henry, 1110 et v. note pp. 241-243); b) 1er quart du xiiie s. fig. « mauvais coup » (Reclus de Molliens, Miserere, CCXXI, 3 ds T.-L. : Mors au pekeour hasart fait). B. 1. xve s. hazard « risque, danger » (Songe doré de la pucelle ds Anc. poésies fr., t. 3, p. 213); C. Av. 1573 hasard « cause attribuée aux faits dont on ignore la cause réelle » (E. Jodelle, Didon ds Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 1, p. 191 : le butin que le hasard nous donne). Empr. à l'ar. pop. az-zahr « le dé à jouer » (az est la forme assimilée de l'art. al devant z) par l'intermédiaire de l'esp. azar « coup défavorable au jeu de dés; sorte de jeu de dés » (1283 d'apr. Cor. et FEW t. 19, p. 205b), avec un h- dû au fait qu'au Moy. Âge, les mots à initiale vocalique, et particulièrement les mots étrangers, étaient souvent écrits avec un h- (FEW). À l'étymon ar. az-zahr, on peut objecter que le sens de « dé à jouer », non attesté en ar. class., est « relativement moderne » (Lammens; v. aussi Devic, Klein Étymol. et Lok.)
  • 8. 2. a) 1200 hasart « un certain coup au jeu de hasard » (J. Bodel, Jeu de Saint Nicolas, éd. A. Henry, 1110 et v. note pp. 1er quart du xiiie s. fig. « mauvais coup » (Reclus de Molliens, Miserere, CCXXI, 3 ds T.-L. : Mors au pekeour hasart fait). B. 1. xve s. hazard « risque, danger » (Songe doré de la pucelle ds Anc. poésies fr., t. 3, p. 213); C. Av. 1573 hasard « cause attribuée aux faits dont on ignore la cause réelle » (E. Jodelle, Didon ds Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 1, p. 191 : le butin que le hasard nous donne). Empr. à l'ar. pop. az-zahr « le dé à jouer » (az est la forme assimilée de l'art. al devant z) par l'intermédiaire de l'esp. azar « coup défavorable au jeu de dés; sorte de jeu de dés » (1283 d'apr. Cor. et FEW t. 19, p. 205b), avec un h- dû au fait qu'au Moy. Âge, les mots à initiale vocalique, et particulièrement les mots étrangers, étaient souvent écrits avec un h- (FEW). À l'étymon ar. az-zahr, on peut objecter que le sens de « dé à jouer », non attesté en ar. class., est « relativement moderne » (Lammens; v. aussi Devic, Klein Étymol. et Lok.)
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  • 24. On lance 3 pièces de monnaie, quelle est la probabilité que deux pièces - et seulement deux - tombent sur « face » ? Espace probabilisé univers ou champs des possibles
  • 25. On lance 3 pièces de monnaie, quelle est la probabilité que deux pièces - et seulement deux - tombent sur « face » ? Espace probabilisé univers ou champs des possibles nombre de cas favorables (deux pièces tombent sur « face ») = nombre de cas total
  • 26. What we call here a Black Swan (and capitalize it) is an event with the following three attributes. First, it is an outlier, as it lies outside the realm of regular expectations, because nothing in the past can convincingly point to its possibility. Second, it carries an extreme impact. Third, in spite of its outlier status, human nature makes us concoct explanations for its occurrence after the fact, making it explainable and predictable. I stop and summarize the triplet: rarity, extreme impact, and retrospective (though not prospective) predictability. A small number of Black Swans explain almost everything in our world, from the success of ideas and religions, to the dynamics of historical events, to elements of our own personal lives.
  • 27. "There are known knowns. These are things we know that we know. There are known unknowns. That is to say, there are things that we now know we don’t know. But there are also unknown unknowns. These are things we do not know we don’t know", Donald Rumfeld, 2002.
  • 28. Principe de précaution: « l'absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l'adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à l'environnement à un coût économiquement acceptable » « la prophétie de malheur est faite pour éviter qu’elle ne se réalise; et se gausser ultérieurement d’éventuels sonneurs d’alarme en leur rappelant que le pire ne s’est pas réalisé serait le comble de l’injustice: il se peut que leur impair soit leur mérite », Hans Jonas Le principe responsabilité,
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  • 31. 1906: Rapport de Denis Auribault, inspecteur du travail à Caen sur la surmortalité des ouvriers d'une usine de textile utilisant l'amiante dans le Calvados. 1927: Découverte du lien entre amiante asbestose 1935: Découverte par Klemperer et Rabin, du mésothéliome (cancer de la plèvre lié à l'amiante). 1945: L'asbestose est reconnue comme une maladie professionnelle. 1952: Etude de l'épidémiologiste Richard Doll prouvant le lien entre amiante et cancer du poumon. 1973: Début des procès contre l'industrie de l'amiante aux Etats-Unis. La décision de désamiantage du Campus de Jussieu est un « phénomène de psychose collective », Claude Allègre, 19 octobre 1996 1997: Interdiction de toute fabrication, importation ou commercialisation de l'amiante.
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  • 34. « Les connus connus, les connus inconnus et les inconnus inconnus » par Arthur Charpentier, Université de Rennes 1 & Ecole Polytechnique http://blogperso.univ-rennes1.fr/arthur.charpentier