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J O U R N A L
N°
13 ÉTÉ 2019 CARENEWS.COM
16
GRAND ANGLE
SURFRIDER EUROPE
18
ENGAGEMENT
ÉLODIE, BÉNÉVOLE
POUR SEA SHEPHERD FRANCE
STARTUP ESS
DREAMACT, LA MARKETPLACE
RESPONSABLE
LA LUTTE CONTRE
LA POLLUTION
PLASTIQUE
4
MACIF - MUTUELLE ASSURANCE DES COMMERÇANTS ET INDUSTRIELS DE FRANCE ET DES CADRES ET SALARIÉS DE L’INDUSTRIE ET DU COMMERCE. Société d’assurance
mutuelle à cotisations variables. Entreprise régie par le code des assurances. Siège social : 2 et 4 rue de Pied-de-Fond 79000 Niort.
La Macif s’engage en faveur de la protection de l’Océan aux côtés
de Surfrider Foundation Europe et donne à chacun le pouvoir
d’agir. Elle soutient le projet Riverine Input de collecte et d’étude
des déchets plastiques dans les cours d’eau français et sensibilise
le grand public aux enjeux de la pollution plastique.
AGISSONS À TERRE POUR PROTÉGER LA MER
80% de la pollution plastique de l’Océan
provient de l’intérieur des terres.
Créditphoto:FSR/GraphicObsession
3
DREAMACT
16
ÉTÉ 2019
L'ASSOCIATION
SURFRIDER
4
6
CARENEWS
JOURNAL
OÙ NOUS TROUVER ?
22
L
a lutte contre le plastique, un étendard pour l'engagement sociétal
Comme des millions d'étudiants, j'ai chanté Elmer Food Beat dans les
années 90 «  Le plastique c'est fantastique, le caoutchouc super doux...  »
J'ai été peu réceptif dans les années 2000 aux premiers messages anti-
plastique. Aujourd'hui, mes enfants, du haut de leur première dizaine, font la guerre
aux bouteilles, aux pailles et aux sacs en plastique. En deux décennies, avec 10
tonnes de plastique produites chaque seconde dans le monde (lire le dossier central
p.6) notre regard a radicalement changé sur ce sujet. Le monde change... vite !
Parce qu'il provoque à la fois une catastrophe environnementale et sanitaire, parce qu'il
est visible et que chacun peut, à son échelle, agir, le plastique a mobilisé contre lui les
acteurs de l'engagement. La réussite de Surfrider (p.4) dans la sensibilisation des citoyens
et des entreprises en est un exemple, tout comme l'engagement d'Élodie, bénévole pour
Sea Shepherd France (p.18).
Et pour ceux qui souhaitent aller plus loin dans le secteur de l'ESS, vous trouverez dans ce
numéro la présentation de DreamAct, la marketplace responsable (p.16) et les pages pros
du secteur de l'engagement (p. 20).
Bonne lecture !
GUILLAUME
BRAULT
FONDATEUR DE
CARENEWSGROUP
ÉDITO
LA LUTTE CONTRE
LA POLLUTION
PLASTIQUE
DOSSIER
CENTRAL
ÉLODIE
BÉNÉVOLE POUR
SEA SHEPHERD FRANCE
18
PORTRAIT
D’UN ENGAGEMENT
ILS.ELLES
ONT DIT
20
GRAND ANGLE STARTUP ESS
4 ÉTÉ 2019
SURFRIDER
EUROPE,
EN LUTTE CONTRE LA POLLUTION
DES OCÉANS
GRAND ANGLE
Depuis 1990, Surfrider Foundation Europe lutte pour la sauvegarde des
océans. Qualité de l’eau et santé des usagers, aménagement et changement
climatiques, déchets aquatiques sont les principaux domaines sur lesquels
l’association travaille. La lutte contre la pollution des océans, notamment
les déchets plastiques, est d’ailleurs son combat majeur. Surfrider tente de
sensibiliser aussi bien les citoyens que les entreprises et les pouvoirs publics
à la défense des océans.
10millions de tonnes
de déchets ter-
minent chaque
année leur vie dans les mers et
océans du globe, dont 80  % sont
en plastique. «  Ce que nous retrou-
vons sur les plages, ce sont d’abord
des mégots, ensuite des embal-
lages alimentaires plastiques en
tout genre », confirme Sarah Hati-
mi, responsable du bureau Méditer-
ranée de l’ONG Surfrider.
Pour sensibiliser le grand public,
l’association organise chaque an-
née depuis 25 ans les «  initiatives
océanes », des collectes de déchets
un peu partout en Europe. «  Ces
derniers temps, nous nous sommes
concentrés sur les bouteilles plas-
tiques pour mesurer leur quantité
et leurs impacts  », poursuit Sarah
Hatimi. «  Notre objectif est de
rassembler des données qualifiées
pour faire du lobbying et entraî-
ner des évolutions de la loi. » Sur
chaque collecte, les participants
doivent ainsi renseigner le temps
qu’a duré le ramassage, sur quelle
surface, combien ils étaient et la
quantité de déchets récoltés. Il faut
ensuite renseigner certains items
comme les bouteilles plastiques,
les sacs, les canettes ou les cotons-
tiges, principaux déchets retrouvés
sur les côtes françaises. À partir de
ces ressources, Surfrider produit
chaque année un rapport sur les
façades maritimes européennes qui
permet d’établir des comparaisons.
«  Nous ne constatons pas de dimi-
nution des déchets ces dernières
années, mais il n’y a pas de hausse
non plus  », avance la responsable
de Surfrider.
Pour l’association, mieux traiter et
recycler les déchets n’est pas une
solution. Son ambition tient en un
slogan du zéro déchet  : réduire,
réutiliser, recycler. «  Nous prônons
des changements de comporte-
ments et des politiques publiques.
Nous vivons dans une société où
nous consommons toujours plus,
et à usage unique, surtout dans
l’alimentation. Mais des solutions
existent ! Arrêter d’utiliser des bou-
teilles plastiques est à la portée
de tous  ». L’association rappelle
qu’il y a 25 millions de bouteilles
plastiques utilisées chaque jour en
France, et que seules 30 % sont re-
cyclées. Surfrider est ainsi particu-
lièrement engagée pour mettre fin
au plastique unique, et cela passe
par une sensibilisation des citoyens,
5ÉTÉ 2019
mais surtout des actions des institu-
tions politiques, des communes aux
instances européennes.
Mais pour en arriver là, l’association
travaille aussi énormément à com-
prendre d’où viennent les déchets.
Surfrider a d’ailleurs constitué une
équipe scientifique en 2013, autour
du projet Riverine Input, pour étudier
le trajet et les vecteurs des déchets
vers les côtes. Les travaux donne-
ront lieu à la publication d’un rapport
en 2020. Son ambition : donner des
solutions concrètes d’action aux col-
lectivités locales et au grand public
en réglant le problème à la source.
Car comme le rappelle l’association
dans sa campagne 2019, à propos
des déchets plastiques dans les
océans : «  On ne les voit pas, mais
on sait qu’ils sont là. »
JULIETTE LOISEAU
OCEAN’S ZERO,
APPLICATION ZÉRO DÉCHET
En novembre 2018, l’association
Surfrider a lancé l’application
«  Ocean’s Zero », imaginée lors
d’un hackathon par les collabora-
teurs de Bouygues Telecom.
L’objectif  : développer un outil
numérique attractif pour sensi-
biliser les citoyens à la question
des déchets. L’application mobile
propose 25 défis pour apprendre
à réduire ses déchets au quoti-
dien. Pour rappel, 80  % des dé-
chets retrouvés dans les mers et
océans proviennent de l’intérieur
des terres et sont parfois jetés
très loin du littoral  ! Pour chaque
défi, Ocean’s Zero présente le pro-
blème et une solution simple pour
le résoudre. Par exemple  : «  J’ai
toujours un sac de course en tissu
avec moi.  » Un sac plastique est
utilisé en moyenne 20 minutes et
reste des centaines d’années dans
les océans. Conséquence : un mil-
lion de mammifères marins meurt
chaque année à cause de l’inges-
tion du plastique. La solution : refu-
ser ces sacs et en utiliser des re-
nouvelables en tissu. L’application
propose ainsi des défis pour les
bouteilles en plastique, les pailles,
la fabrication de cosmétiques zéro
déchet ou la réduction des embal-
lages ménagers. Chaque utilisateur
peut ainsi contribuer, à son rythme,
à réduire les déchets des océans.
Car l’association le rappelle  : le
meilleur déchet, c’est celui qu’on
ne produit pas.
GRAND ANGLE
« CEQUENOUSRETROU-
VONSSURLESPLAGES,
CESONTD’ABORDDES
MÉGOTS,ENSUITEDES
EMBALLAGESALIMENTAIRES
PLASTIQUESENTOUTGENRE. »
7ÉTÉ 2019
RUBRIQUE
LA LUTTE
CONTRE
LA POLLUTION
PLASTIQUE
8 ÉTÉ 2019
Depuis les années 1950, le plastique s’est imposé dans notre quotidien. Robuste, léger, bon marché,
il a accompagné l’essor du monde moderne et transformé nos modes de consommation. Longtemps
considéré comme un matériau révolutionnaire, le plastique est de plus en plus décrié, pointé du doigt
comme principale cause d’une catastrophe environnementale et sanitaire. Un changement de regard
quis’accompagned’unchangementdecomportement.États,industrielsetconsommateursprennent
conscience de l’urgence et tentent d’agir.
396 MILLIONS DE TONNES
DE PLASTIQUE PRODUITES
DANS LE MONDE EN 2016
Ce chiffre est extrait d'un rapport
de l’ONG WWF publié cette année,
et intitulé Pollution plastique : à qui
la faute  ? Une production qui ne
cesse d’augmenter depuis une cin-
quantaine d’années. D’après l’ONU,
depuis les années 1950 et le début
de l’utilisation massive de plas-
tique, près de 9 milliards de tonnes
ont été produites dans le monde,
dont la moitié entre 2000 et 2016.
Et WWF prévient  : «  si aucune
mesure n’est prise  », la produc-
tion de ce matériau pourrait aug-
menter de 40 % d’ici 2030, aggra-
vant une situation déjà alarmante.
LA POLLUTION
PLASTIQUE
DANS LE MONDE
Aujourd’hui, près de la moitié du
plastique produite dans le monde
se transforme en déchet en moins
de trois ans. Seuls «  20 % de ces
déchets sont collectés pour être re-
cyclés  », affirme WWF, qui estime
que chaque année 100 millions de
tonnes de plastique se transfor-
ment en «  polluants terrestres ou
marins ». En cause, la mauvaise ges-
tion des déchets qui existe dans la
plupart des pays, notamment les
pays pauvres, par manque d’infras-
tructures. Ces déchets se retrouvent
alors dans des décharges peu ou
pas contrôlées, ou sont déversés
dans la nature, causant un véri-
table fléau mondial. Car, dans tous
les types de milieux, le plastique
met des centaines, voire des mil-
liers d’années à se décomposer. S’il
n’est pas ingurgité par des animaux
avant. En effet, selon un rapport
de l’ONU, des concentrations éle-
vées de matières plastiques ont été
retrouvées dans les voies respira-
toires et les estomacs de centaines
d’espèces animales. «  Environ 13
millions de tonnes de plastiques
pénètrent dans nos océans chaque
année, estime l’ONU, nuisent à la
biodiversité, et probablement à
notre propre santé.  » Cet impact
sur la santé humaine est justement
pointé du doigt dans un rapport
publié en février 2019 par le Cen-
ter for International Environmental
Law (CIEL). Le constat est clair  :
DOSSIER
LA LUTTE CONTRE
LA POLLUTION
PLASTIQUE
UN ENJEU GLOBAL
le plastique représente un risque
sanitaire à l’échelle mondiale, car
il a un effet néfaste, aussi bien lors
de sa fabrication que lors de son
utilisation, de son traitement en
tant que déchet ou encore de sa
dispersion dans l’environnement.
Au cours de sa vie, un être humain
est en contact quasi permanent
avec du plastique. Le produit finit
donc par s’infiltrer dans le corps
humain, par ingestion, inhalation
ou contact direct. Ainsi, de plus en
plus de microfibres et de micro-
particules plastiques sont retrou-
vées dans les tissus humains et le
système sanguin. Les effets sur la
santé peuvent être divers : impact
sur le système immunitaire et le
système respiratoire, perturbations
endocriniennes, baisse de la fertili-
té, hausse des risques de cancers…
Néanmoins, l’impact de la combi-
naison de ces effets est encore mal
connu et ne peut donc pas être
appréhendé correctement.
Il apparaît donc urgent de réduire
la présence du plastique dans notre
quotidien, et d’améliorer la prise
en charge des déchets. La plupart
provenant des plastiques à usage
unique comme les bouteilles, les
mégots de cigarettes, des gobe-
lets, des pailles, etc. «  Ces déchets
proviennent de notre culture du
tout jetable, déplorent les auteurs
de l’étude de l’ONU. Nous considé-
rons le plastique comme un maté-
riau jetable plutôt qu’une ressource
précieuse à exploiter. » L’organisa-
tion prône donc un changement de
nos modes de consommation et de
nos pratiques de gestion des dé-
chets. Elle prévoit que, si rien n’est
fait, ce sont 12 milliards de tonnes
de déchets plastiques que nous
trouverons dans les décharges et la
nature en 2050. Une urgence dont
semblent avoir pris conscience les
États.
9ÉTÉ 2019
QUELQUES CHIFFRES SUR
LA POLLUTION PLASTIQUE
10 TONNES
DE PLASTIQUE
PRODUITES DANS LE MONDE
CHAQUE SECONDE
1 MILLION
DE BOUTEILLES PLASTIQUES
VENDUES DANS LE MONDE
CHAQUE MINUTE
9 %
DU PLASTIQUE PRODUIT
MONDIALEMENT A ÉTÉ RECYCLÉ
SELON UN RAPPORT DE L’ONU.
12 % ONT ÉTÉ INCINÉRÉS. LA TRÈS GRANDE MAJORITÉ
DU PLASTIQUE A DONC FINI SA VIE DANS DES DÉCHARGES,
OU DANS LA NATURE, NOTAMMENT DANS LES OCÉANS.
5 À 13 MILLIONS
DE TONNES
DE PLASTIQUES S’ÉCOULENT CHAQUE
ANNÉE DANS L’OCÉAN, SELON UNE ÉTUDE
DE LA FONDATION ELLEN MACARTHUR.
D’ICI 2050, IL Y AURA PLUS DE PLASTIQUE
QUE DE POISSONS DANS LES MERS DU MONDE.
1,6 MILLION
DE KILOMÈTRES CARRÉS
DE DÉTRITUS MARINS.
UNE PARTIE DES SACS, BOUTEILLES,
EMBALLAGES OU LES FILETS DE PÊCHE
ABANDONNÉS ET LES MICROPARTICULES
DÉGRADÉES TERMINENT À LA MER.
CES COMPOSANTS S'AGGLUTINENT ENSUITE DANS L'OCÉAN
PACIFIQUE, SOUS L'EFFET DE TOURBILLONS GÉANTS FORMÉS
PAR LES COURANTS MARINS. CETTE DÉCHARGE FLOTTANTE
SERAIT TROIS FOIS PLUS GRANDE QUE LA FRANCE
ET PÈSERAIT 80 000 TONNES.
CHAQUE ANNÉE, 100 MILLIONS
DE TONNES DE PLASTIQUE
SE TRANSFORMENT EN POLLUANTS
TERRESTRES OU MARINS.
10 ÉTÉ 2019
DOSSIER
LES ÉTATS DÉCLARENT
LA GUERRE AU PLASTIQUE
En mars dernier, le Parlement euro-
péen entérine la fin, dans l’Union
européenne à partir de 2021, des
produits en plastique à usage
unique (cotons-tiges, pailles, touil-
lettes à café, assiettes et couverts
jetables). Au total, une dizaine de
catégories de produits est concer-
née. «  Le plastique empoisonne
nos mers, il tue leurs habitants et
il nous menace nous, au bout de la
chaîne. Il était urgent d’agir », a in-
sisté la députée européenne belge
Frédérique Ries (groupe Alde, libé-
raux), rapporteure du texte. «  Il y a
une prise de conscience, c’est clair.
J’en suis ravie ! », se réjouit Natha-
lie Gontard, directrice de recherche
à l’INRA, spécialiste des sciences
de l’aliment et de l’emballage.
Elle reste tout de même mesurée.
« Cette interdiction du plastique à
usage unique peut être contournée.
Elle concerne les plastiques d’une
certaine épaisseur, il suffit aux
industriels de l’augmenter un peu
pour éviter l’interdiction. (...) C’est
une mesure “petits pas”, il faut voir
à plus long terme. »
De son côté, la France s’attaque elle
aussi au plastique depuis quelques
années. En 2015, la loi de transi-
tion énergétique mettait en place
l’interdiction des sacs plastiques à
usage unique. Cette loi prévoit éga-
lement l’élimination des gobelets et
des assiettes en plastiques à par-
tir du 1er
janvier 2020. La liste des
objets bannis s’est depuis élargie,
avec les cotons-tiges, les pailles, les
touillettes, ou encore les couverts
en plastique… L’autre aspect de la
lutte contre la pollution plastique
menée actuellement en France est
le recyclage. En 2015, la France a
recyclé 25,5 % de ses déchets plas-
tiques, contre 40,3  % en moyenne
dans l’Union européenne et jusqu’à
63  % en Slovénie, selon l’Office
statistique de l’Union européenne
(Eurostat). Pour y remédier, la se-
crétaire d’État à la Transition éco-
logique Brune Poirson a détaillé
une série de mesures, applicables
dès 2019 : mise en place d’un sys-
tème de «  bonus-malus », avec une
taxe allant jusqu’à 10 % du prix des
produits pour favoriser le plastique
recyclé, une simplification et une
harmonisation des règles de tri, et
la promotion d’une consigne sur
le plastique afin d’encourager la
collecte des emballages. L’objectif
annoncé est de recycler 100  % du
plastique utilisé à l’horizon 2025.
Dans le reste du monde des me-
sures «  anti-plastique » sont éga-
lement prises. Ces quinze dernières
années de nombreux pays ont
instauré une interdiction, totale
ou partielle, des sacs plastiques à
usage unique. Le premier a été le
Bangladesh, en 2002. En Inde, des
initiatives ont été prises à l’échelle
des États. En 2003, l’Afrique du
Sud a été le premier pays afri-
cain à interdire les sacs jetables
les plus fins. L’année suivante, le
Rwanda lui a emboîté le pas, suivi
trois ans plus tard par l’Erythrée, la
Somalie, la Tanzanie et l’Ouganda.
Depuis, une dizaine de nations afri-
caines ont légiféré sur la question.
L'Australie a, de son côté, proscrit
LE PLASTIQUE EMPOISONNE
NOS MERS, TUE LEURS
HABITANTS ET NOUS
MENACE NOUS, AU BOUT
DE LA CHAÎNE. IL ÉTAIT
URGENT D’AGIR.
11ÉTÉ 2019
DU PLASTIQUE ÉCOLO,
C’EST POSSIBLE ?
Peut-on produire des plastiques
qui ne soient pas nocifs pour l’en-
vironnement ? Il faut d’abord dif-
férencier les «  plastiques végé-
taux » ou «  biosourcés » issus de
ressources renouvelables (canne
à sucre, maïs, pomme de terre…)
et le plastique compostable, qui
peut être issu de ressources fos-
siles.
De plus en plus d'entreprises et de
scientifiques s’activent pour trou-
ver ce qui sera peut-être le plas-
tique de demain. Exemple avec
Tipa. Cette société israélienne,
fondée en 2014, a breveté des
emballages plastiques souples
compostables, qui se désagrègent
en seulement 180 jours, contre
500 ans pour un sac plastique.
Ces produits sont vendus, depuis
trois ans, aux Pays-Bas et en An-
gleterre, et plus récemment aux
États-Unis et en France. Tipa a par
exemple lancé un partenariat avec
la styliste anglaise Stella McCart-
ney, qui s’est engagée à rempla-
cer l’ensemble de ses films indus-
triels en bobine par du plastique
TIPA. La startup a levé 11 millions
de dollars en octobre 2017. Autre
jeune pousse à s’être lancée sur le
créneau de l’emballage alterna-
tif, DoEat. Il y a 5 ans l’entreprise
belge a inventé des emballages
100  % comestibles. Fabriqués à
partir de pomme de terre, d’eau
et de drèche (le résidu de la pro-
duction de bière), ils ont vocation
à remplacer les barquettes de
frites ou de burgers des festivals
comme les barquettes des la-
sagnes surgelées en supermarché.
En France, l'entreprise Lactips a
développé un plastique hydroso-
luble et biodégradable fabriqué à
partir de surplus de protéines de
lait. Depuis sa création en 2014,
la société stéphanoise a déjà réa-
lisé deux levées de fonds : 1,2 mil-
lion d’euros en 2016 auprès des
fonds d’investissement Demeter
et Emertec, et 3,7 millions d’euros
en 2018 auprès du Crédit Agricole
Loire Haute-Loire, de BNP Pari-
bas Développement et de BASF
Venture Capital. BASF avec lequel
Lactips a d’ailleurs récemment
signé un contrat d’exclusivité pour
développer et commercialiser son
innovation.
LACTIPS A DÉVELOPPÉ
UN PLASTIQUE
HYDROSOLUBLE ET BIODÉ-
GRADABLE FABRIQUÉ À
PARTIR DE SURPLUS DE
PROTÉINES DE LAIT.
12 ÉTÉ 2019
DOSSIER
l'utilisation de sacs en plastique
en 2011. Haïti a fait de même en
2012. Sur le continent améri-
cain en revanche, les décisions
se sont surtout faites à l'échelle
des villes. Aux États-Unis, une
petite dizaine d'entre elles ont
franchi le cap, à commencer
par Washington D.C., San Fran-
cisco et Los Angeles en 2007,
mais aussi Seattle ou encore
Boston. Il faudrait aller plus loin
selon Nathalie Gontard. «  Il
faut vraiment une concertation
internationale, explique-t-elle,
une coordination des actions
avec un groupe d’experts inter-
nationaux, à l’image du GIEC
pour le climat.  » Selon elle, la
question de la réduction du
plastique revient également
aux acteurs privés. Des entre-
prises tentent d’ailleurs d’ap-
porter leur pierre à l’édifice,
répondant ainsi à une prise de
conscience grandissante chez
les consommateurs.
LE SECTEUR PRIVÉ,
NOUVEAU FRONT
DE LA LUTTE CONTRE
LE PLASTIQUE
En juin 2018, plusieurs super-
marchés ont vu débarquer dans
leurs rayons des clients un peu
particuliers. Après avoir fait
leurs emplettes, ils ont retiré
tous les emballages plastiques
des produits achetés, et les
ont déposés dans des chariots
vides devant les magasins. Le
nom de cette action  : «  Plas-
tic Attack  ». Ce mouvement
citoyen a vu le jour en mars
2018 à Keynsham au Royaume-
Uni, et gagne petit à petit du
terrain en Europe. Le but est de
responsabiliser le secteur de la
grande distribution sur sa sur-
consommation et surproduc-
tion de plastiques et d’exprimer
la volonté des consommateurs
de voir se développer des alter-
natives aux plastiques à usage
unique. D’autres mouvements
citoyens voient le jour, ampli-
fiés par les réseaux sociaux. En
2018, l’association «  No plastic
in my sea  » lance le #NoPlas-
ticChallenge. Le principe est
simple, pendant 10 jours tout un
chacun est invité à partager sur
LA QUESTION DE
LA RÉDUCTION
DU PLASTIQUE REVIENT
ÉGALEMENT AUX
ACTEURS PRIVÉS.
GESTES SIMPLES
POUR RÉDUIRE
SA CONSOMMATION
DE PLASTIQUE
UTILISER
UN SAC
DE COURSES
RÉUTILISABLE
UTILISER
UNE GOURDE
ACHETER
SES PRODUITS
EN VRAC,
NON EMBALLÉS
UTILISER
UN VERRE ET DES TASSES
À CAFÉ RÉUTILISABLES
À LA PLACE DES GOBELETS
EN PLASTIQUE
NE PLUS UTILISER
DE PAILLES
EN PLASTIQUE
5
1
2
3
4
5
13ÉTÉ 2019
les réseaux sociaux ses bonnes ré-
solutions pour réduire sa consom-
mation de plastique.
Les actions citoyennes se déve-
loppent donc en France et dans le
monde, poussant les entreprises à
agir. Par exemple, le groupe Car-
refour a promis des changements.
Dans un communiqué, l’enseigne
a annoncé en effet un objectif de
«  100 % d’emballages recyclables,
réutilisables ou compostables  »
pour ses produits, d’ici à 2025, afin
de passer du «  jetable à une éco-
nomie circulaire ». Le groupe s’est
aussi associé avec la startup Ter-
racycle pour relancer le principe
de consigne. Grâce au système
Loop, les courses sont livrées dans
un gros sac, avec des emballages
réutilisables. La consigne avancée
par le consommateur est rem-
boursée à la restitution. Pour cela,
il suffit de remettre le contenant
vide dans le sac, collecté à domi-
cile. Des marques comme Coca-
Cola, Danone ou Fleury Michon
ont accepté de jouer le jeu. Pour
le moment, l’initiative reste expé-
rimentale et n’est disponible qu’à
Paris et dans sa périphérie. Éga-
lement, début 2019, une trentaine
de multinationales — du secteur
de la pétrochimie, du recyclage,
et des biens de grande consom-
mation — ont annoncé la créa-
tion d’une alliance pour trouver
des solutions à la pollution plas-
tique. Cette coalition, baptisée
«  Alliance to end plastic waste »,
rassemble des géants mondiaux
(BASF, Total, ExxonMobil, Dow,
Mitsui Chemicals, LyondellBasell,
Procter & Gamble, Suez, Veo-
lia, etc.) qui fabriquent, utilisent,
vendent et recyclent des plas-
tiques. Ces entreprises ont réuni
1 milliard de dollars, et promettent
jusqu’à 1,5 milliard d’ici 5 ans. Des
fonds qui serviront à financer des
initiatives déjà existantes. Autre
moyen d’action prévu, la mise
en place de partenariats avec
les grandes villes, notamment
celles dépourvues d’infrastruc-
tures, pour améliorer leur ges-
tion des déchets. Certains grands
groupes industriels s’engagent
donc dans cette lutte. Et c’est
aussi le cas de plusieurs startups
qui tentent de développer des
solutions alternatives aux plas-
tiques (voir encadré). Tout ne se
fera pas du jour au lendemain. À
moyen terme, il faut tendre «  vers
une élimination des plastiques
non nécessaires », affirme Natha-
lie Gontard. «  Pas besoin d’être
extrémiste, tempère-t-elle, le zéro
plastique me semble difficile à
atteindre. Mais la situation telle
qu’elle est aujourd’hui n’est pas
tenable. »
IL FAUT TENDRE
VERS UNE
ÉLIMINATION DES
PLASTIQUES
NON NÉCESSAIRES.
CLÉMENT FRAIOLI
14 ÉTÉ 2019
DOSSIER
AVEC QUI TRAVAILLEZ-VOUS ?
QUELS TYPES DE STRUCTURES ?
Aujourd’hui on s’adresse aux campus, entreprises et
collectivités, avec un service de location mensuelle
avec engagement. Cela comprend la mise à disposi-
tion et l’entretien d'une machine, mais aussi les outils
de communication pour sensibiliser les collaborateurs
à la consommation responsable. Nos premiers clients
sont la SNCF, la métropole de Lyon, Assystem, Decath-
lon, Nestlé, Louis Vuitton… On a plus d’une vingtaine
de clients aujourd’hui, en Auvergne-Rhône-Alpes et en
Île-de-France.
QUELLES SONT LES PERSPECTIVES
DE DÉVELOPPEMENT DE CLEANCUP ?
L’enjeu principal actuellement est financier. Nous
sommes en perpétuelle levée de fonds. Nous avons
plusieurs recrutements en cours, notamment sur la
partie technique. En ce moment, nous sommes dans
la phase de «  préindustrialisation », c’est-à-dire qu’on
a un produit qui fonctionne, qu’on sait répéter. Mais on
veut l'optimiser en terme de coût, de qualité, de quan-
tité produite, et de réduction des délais de production.
Tout cela nécessite du temps, des ressources humaines
et financières. L’objectif est de passer de quelques ma-
chines produites à l’unité, à dix machines par jour sous
18 mois.
ENTRETIEN
ZOOM SUR CLEANCUP,LA MACHINE QUI VEUT CHANGER NOTRE FAÇON DE BOIRE
CleanCup est le premier produit de la startup lyonnaise CED’IN. L’idée ? Proposer une alternative durable à
l’utilisation des gobelets jetables dans les lieux publics. L’objectif d’Éléonore Blondeau, la fondatrice, n’est
pas de supprimer le plastique, mais de supprimer le plastique jetable : «  Ce n’est pas forcément le matériau
qu’il faut remettre en question, dit-elle, mais son usage. » Entretien.
CLEANCUP
QU’EST-CE QUE C’EST ?
La mission de CleanCup est de supprimer l’usage des
gobelets jetables, mais aussi d’améliorer l’expérience
de boire, des boissons chaudes et froides. Le fonction-
nement de la machine est simple : l’utilisateur met 1
euro de consigne, récupère un verre propre et vide.
S’il veut boire de l’eau, il peut en boire directement
sur la machine ou utiliser le verre comme un mug sur
la machine à café. Une fois qu’il a fini de boire, il remet
son verre dans la machine, récupère sa consigne, et la
machine lave le verre automatiquement sur place.
COMMENT VOUS
EST VENUE CETTE IDÉE ?
J’étais étudiante à l’EM Lyon Business School. J’étais
dans la cafétéria, je rêvassais. Et je me suis rendu
compte que les gens prenaient un gobelet jetable,
le remplissaient d’eau, buvaient une gorgée, jetaient
l’eau, jetaient le gobelet, et recommençaient cinq
minutes plus tard. Les poubelles débordaient. Je
connaissais déjà le système des gobelets consignés
sur les évènements, et je me suis dit «  Pourquoi ne
ferait-on pas une machine qui puisse automatiser la
réutilisation de gobelets consignés ? »
15ÉTÉ 2019
16 ÉTÉ 2019
STARTUP ESS
DREAMACT,
LA MARKETPLACE RESPONSABLE
Du dentifrice solide, des vêtements en lin recyclé, des montres en bois, des kits pour économiser
l’eau… Bienvenue sur DreamAct ! Créée par deux amies, Diane Scemama et Claire Chouraqui, cette
plateforme web a la particularité de ne proposer que des produits sélectionnés sur des critères
éthiques et responsables.
L’histoire commence il y a trois ans : de retour d’une
mission humanitaire, Diane Scemama et Claire Chou-
raqui constatent que trouver des produits éco-respon-
sables « qui font envie » n’est pas si simple, alors que
la demande est bien là. Pour Diane et Claire, l’idée de
créer une marketplace, plutôt qu’une association ou
une startup sociale pour porter une cause, n’est pas
anodine. Car elles en sont persuadées : on vote aussi à
travers ses choix de consommation.
Face à la demande de certaines entreprises, DreamAct
s’est également lancée dans le BtoB, en proposant un
service de produits publicitaires (“goodies”) éthiques.
DreamAct reverse 1% de son chiffre d'affaires BtoB à
des associations à impact social et/ou environnemen-
tal.
LA FORCE DE DREAMACT : SOURCER
LES PRODUCTEURS ÉTHIQUES ET RESPONSABLES
Chaque produit présent sur la plateforme, du vêtement
au produit cosmétique en passant par la décoration,
est sélectionné selon un processus en plusieurs étapes.
Après une rencontre avec le producteur, celui-ci se voit
soumettre un questionnaire passant en revue tout son
circuit de production, du choix des matières premières
à la distribution. Ensuite, un comité éthique indépen-
dant, composé d’experts sectoriels et de clients, valide
ou non le producteur.
« On ne cherche pas la perfection », assure Diane
Scemama, « mais une vraie transparence ». Pour don-
ner aux citoyens toutes les clés d’une consommation
éclairée, la plateforme référence aussi un blog de la
consommation éthique et une carte des producteurs
et commerçants responsables.
DREAMACT EST LABELLISÉE ESUS
Pour obtenir l'agrément entreprise solidaire
d'utilité sociale (ESUS) :
• poursuivre au-delà de son activité économique
une mission d’utilité sociale et d’intérêt général
(soutien à des publics vulnérables, cohésion
territoriale ou développement durable), cet
objectif devant figurer dans les statuts de
l'entreprise ;
• adopter une gouvernance démocratique
prévoyant la participation des salariés voire
des parties prenantes ;
• opter pour une lucrativité limitée (encadrée)
permettant de renforcer la structure et donc
son utilité ;
• limiter statutairement l’écart entre les salaires
dans l’entreprise dans un ratio de 1 à 7.
DES FRANÇAIS SOUHAITERAIENT
QUE LES ÉTIQUETTES INDIQUENT
L'IMPACT DES PRODUITS
SUR LA BIODIVERSITÉ
DES FRANÇAIS DÉCLARENT QUE
CONSOMMER UN MAXIMUM DE PRODUITS
DURABLES ET CERTIFIÉS EST UNE
MANIFESTATION AU QUOTIDIEN
DE LEUR ENGAGEMENT
DES FRANÇAIS DISENT NE PAS ACHETER
DE MARQUES APPARTENANT À UNE
ENTREPRISE DONT ILS RÉPROUVENT
LE COMPORTEMENT
84%
60,2%
72,1%
Étude : Les Français et la consommation
responsable - GreenFlex 2017
RAPHAËLLE LAVOREL
La réponse en écoutant CHANGER LA NORME, le podcast
de Carenews qui donne la parole aux acteurs de l'engagement.
Les entrepreneurs sociaux se défendent d'être des bisounours, les héritiers de Gandhi ou de
doux rêveurs. Chez Carenews, nous en sommes convaincus. Et nous savons aussi que pour chan-
ger la norme, il faut se parler normalement et aborder sans langue de bois les vrais sujets : busi-
ness model, rapports avec les pouvoirs publics, relations humaines, commercialisation, cadre
juridique, financements...
Écoutez sur soundcloud, itunes, spotify, deezer etc. et partagez !
FRÉDÉRIC BARDEAU simplon.co
JEAN MOREAU Phenix
THIBAULT DE SAINT BLANCARD Alenvi
SOPHIE VANNIER La Ruche
VULFRAN DE RICHOUFFTZ Panafrica
LES ENTREPRENEURS SOCIAUX
SONT-ILS COMME LES AUTRES ?
PODCAST CHANGER LA NORME
DREAMACT EN CHIFFRES
1% DU CHIFFRE D’AFFAIRES EST
REVERSÉ À DES ASSOCIATIONS
(L’ENTREPRISE CLIENTE CHOISIT LORS
DU DEVIS UN PROJET PARMI UNE PRÉ-
SÉLECTION EFFECTUÉE PAR DREAMACT).
MARQUES PRODUITS UTILISATEURS MENSUELS EUROSREVERSÉSÀ
DES ASSOCIATIONS
DESACHATSTOURNÉSVERSDES
PRODUITS ZÉRO DÉCHET
CLIENTSBTOB
DEPUIS 2018
500 15000 150000 20000 70 % 100
DONIA SOUAD AMAMRA Meet my mama
EMMANUEL SOULIAS Enercoop
DIANE SCEMAMA Dream Act
GRÉGOIRE BLEU UpCycle
EVA SADOUN Lita.co
18 ÉTÉ 2019
« L’ONGdedéfensedesocéanslapluscombativedumonde. »C’estainsiqueseprésente
l’association Sea Shepherd France. Sa mission est de lutter contre la destruction de
la vie et de l’habitat marins, causée par la surpêche, le braconnage ou le plastique.
Élodie y est bénévole depuis 2016. 	
Comment vous êtes
vous engagée chez
Sea Shepherd France ?
Mon engagement est la suite d’une
prise de conscience. J’entendais de
plus en plus parler de la surpêche,
du braconnage, des dangers pour
les océans. J’avais envie d’être utile,
mais je ne savais pas comment, car
il y a beaucoup d’associations. Un
jour, je suis tombée sur une inter-
view de Paul Watson, le fondateur
de Sea Shepherd et il m’a convain-
cue. En 2016, j’ai rejoint le groupe
local de Perpignan, et je faisais la
route depuis Toulouse. Au bout de
quelques mois, on a décidé d’ouvrir
le groupe de Toulouse, dont je suis
désormais coordinatrice.
Quelles sont vos actions
au sein de l’association ?
Chez Sea Shepherd, on agit sur
trois axes majeurs. Il y a d’abord
l’action directe : on agit physique-
ment sur le terrain quand il y a une
illégalité, mais avec la règle de ne
jamais blesser personne. Ensuite,
lorsqu’il y a une pratique légale,
mais qui n’est ni morale ni éthique,
on est présents sur le terrain pour
mobiliser les médias. Enfin, on
sensibilise et on informe le grand
public. Et ça, c’est vraiment la mis-
sion des groupes locaux : on tient
des stands dans les festivals, les
écoles... On est également un point
relai pour les citoyens lorsqu’ils
constatent une menace, et on re-
çoit pas mal d’alertes sur des dé-
charges sauvages et des menaces
plastiques. Toute l’ambition est que
les citoyens prennent conscience
de notre lien avec l’océan, qui est
notre principal support de vie et
fournit 50 % de notre oxygène. Et
c’est pour cela qu’on alerte depuis
longtemps sur la question du plas-
tique. Nous sommes témoins de
son omniprésence à chacune de
nos missions en haute mer. On est
en train de vider les océans des
poissons pour le remplir de plas-
tique.
Est-ce un engagement
difficile ?
Il est hors de question pour moi
d’attendre les bras croisés que les
changements viennent d’en haut,
car ça n’arrivera pas. C’est vrai qu’on
est souvent considérés comme des
extrémistes. Mais ce que les per-
sonnes ne comprennent pas, c’est
que si l’océan meurt, nous mour-
rons aussi. Il faut déclencher une
prise de conscience. C’est compli-
qué parce qu’en tant que bénévole,
on est face à des comportements
d’humains, qui ne comprennent pas
ce qu’on leur dit. Lorsqu’on inter-
vient dans des conférences, au dé-
but, les participants sont contents
de nous voir : Sea Shepherd est une
association emblématique, avec
des aventures qui font rêver. Mais
quand on leur parle des enjeux, leur
sourire disparaît, car nous sommes
dans un combat assez radical.
JL
PORTRAIT D’UN ENGAGEMENT
ÉLODIE,
BÉNÉVOLE AU SEIN DE
L’ASSOCIATION SEA SHEPHERD FRANCE
«   ILESTHORSDE
QUESTIONPOURMOI
D’ATTENDRELES
BRASCROISÉSQUE
LESCHANGEMENTS
VIENNENTD’ENHAUT. »
19ÉTÉ 2019
Diffuz est une plateforme citoyenne et solidaire, créée et mise à la disposition de tous par la MACIF – MUTUELLE ASSURANCE DES COMMERÇANTS ET INDUSTRIELS DE FRANCE ET DES CADRES ET DES SALARIES
DE L’INDUSTRIE ET DU COMMERCE. Société d’assurance mutuelle à cotisations variables. Entreprise régie par le Code des Assurances. Siège social : 2 et 4 rue de Pied de Fond - 79000 Niort.
Protégez la planète,
relevez des défis solidaires
sur Diffuz.com
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Envie d’agir pour la protection
de l’environnement ?
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défis en faveur de l’environnement,
facilement et gratuitement.
Nettoyage de plages, collecte de
déchets, sciences participatives,
de nombreuses associations vous
attendent, pour contribuer à la
protection de la planète !
20 ÉTÉ 2019
ILS.ELLES ONT DIT
 
Il faut rendre le changement désirable, qu’il
apporte du plaisir, de la découverte (...). C’est
un bon début pour encourager les gens à
changer de comportement ! »
GRÉGOIRE BLEU, PRÉSIDENT D’UPCYCLE
PODCAST “CHANGER LA NORME”, 8 JUIN 2019
Le souci de l’impact investing, c’est qu’il a
tendance à être trop souvent industrialisé, à
porter une vision unique, alors que finalement
l’investissement de valeurs est quelque chose
de très personnel. »
ÉVA SADOUN, PRÉSIDENTE DE LITA.CO
PODCAST “CHANGER LA NORME”, 20 JUIN 2019
Qu’elle soit encore considérée comme marginale,
peu connue ou non conformiste, la finance
durable prend peu à peu de la vitesse grâce
à l’édit de différents régulateurs étatiques ou
européens. Cependant, n’est-il pas de notre
responsabilité vis-à-vis des futures générations
d’orienter nos placements vers une moralité
écologique et sociétale intacte ? »
AUDE RENELIER, IVELINA POPOVA ET VANESSA HIVART,
CONSULTANTES CHEZ VERTUO CONSEIL
CARENEWS.COM, 26 JUIN 2019
LE SAVIEZ-VOUS ?
L’épargne solidaire en France
AGENDA
DES ÉVÈNEMENTS À NE PAS MANQUER !
JUILLET
AOÛT
SEPTEMBRE
12-14 ECO-FESTIVAL TERRES DU SON À TOURS
27 LANCEMENT DE LA COUPE DU MONDE
DES SANS-ABRI, JUSQU’AU 3 AOÛT
À CARDIFF (PAYS DE GALLES)
12 JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA JEUNESSE
19 JOURNÉE MONDIALE DE L’AIDE HUMANITAIRE
3-4 UNIVERSITÉS D’ÉTÉ DE L’ÉCONOMIE DE DEMAIN :
RENCONTRES À IMPACT POSITIF À LA CITÉ
UNIVERSITAIRE DE PARIS.
5-6  CONVERGENCES, FORUM MONDIAL SUR LES SOLUTIONS
INNOVANTES RÉPONDANT AUX OBJECTIFS
DE DÉVELOPPEMENT DURABLE (ODD)
AU PALAIS BRONGNIART À PARIS
8-15 JOURNÉES NATIONALES D’ACTION CONTRE L’ILLETTRISME
10 JOURNÉE MONDIALE DE LA PRÉVENTION DU SUICIDE
16-22 SEMAINE DE LA MOBILITÉ
21  WORLD CLEANUP DAY
JOURNÉE MONDIALE DE LA MALADIE D’ALZHEIMER
JOURNÉE MONDIALE DE LA PAIX
21-22 JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE
22 JOURNÉE SANS VOITURE
30 JOURNÉE MONDIALE DE LA MER
PLUS D’INFOS SUR
CARENEWS.COM
Source : Baromètre de la finance solidaire Finansol / La Croix 2018.
D’AUGMENTATION
PAR RAPPORT
À 2017
MILLIARDD'EUROS
SUPPLÉMENTAIRE
DÉPOSÉ PAR LES ÉPARGNANTS
SUR DES PLACEMENTS
SOLIDAIRES EN 2018
MILLIARDSD’EUROS
C’EST L’ENCOURS TOTAL
DE L’ÉPARGNE SOLIDAIRE
AU31DÉCEMBRE2018
12,6 +8,7 % 367,41
MILLIONS D'EUROS
DE FINANCEMENT POUR
SOUTENIR DES PROJETS
À VOCATION SOCIALE ET
/ OU ENVIRONNEMENTALE
GÉNÉRÉS PAR L’ÉPARGNE
SOLIDAIRE
€
AVIS D'EXPERT
21PRINTEMPS 2019
AVIS D’EXPERT.E.S
Depuis plus de 15 ans le détermi-
nisme social pénalise notre société
française et ses nombreux talents.
Cette situation s'aggrave d’année en
année, la France étant l'un des pays
d’Europe les plus discriminants.
À l’Institut Télémaque, pionnier de
l’égalité des chances depuis 2005,
et chez Mozaïk RH, leader du recru-
tement des diplômés de la diver-
sité, nous rencontrons beaucoup
de jeunes talentueux qui s’autocen-
surent et qui se disent trop sou-
vent : «  Ce métier, cette filière, ces
études…, ce n’est pas pour moi. »
Avec d’autres associations, les
pouvoirs publics, les entreprises et
les établissements scolaires, nous
agissons jour après jour contre les
principaux freins à la réussite de
ces jeunes. Nous œuvrons pour que
chacun puisse trouver sa voie et que
son destin ne soit pas déterminé par
son origine sociale.
Le déterminisme social engendre
des inégalités de destin
Concrètement, en France, le déter-
minisme social engendre d’abord
des inégalités scolaires  : d’après
l’OCDE, le milieu socio-économique
explique 20  % de la performance
en mathématiques des élèves de
15 ans. Cela conduit ensuite à des
inégalités de diplôme. Les enfants
de cadres et professions intermé-
diaires ont par exemple 2,5 fois plus
de chance que les enfants d’ouvriers
ou d’employés d’obtenir un diplôme
supérieur à bac +2. Ces inégalités de
diplômes se traduisent ensuite en
inégalités de revenu puisque l’écart
moyen de niveau de vie entre un en-
fant de cadre et un enfant d’ouvrier
non qualifié s’élève à 1 000 euros par
mois, d’après une étude de France
Stratégie.
Un manque à gagner
de 44 milliards d’euros
pour l’économie française
Tous ces potentiels inexploités sont
autant de talents qui ne s’expriment
pas à leur juste valeur, autant de ta-
lents qui sont cachés et qui méritent
d’être révélés. Pour mieux décryp-
ter ce mécanisme, l’Institut Sapiens
a été sollicité afin d’avoir un regard
neutre sur le sujet. Pour mieux en
observer les causes et réaliser une
évaluation du coût du déterminisme
social.
Parce qu’ils n’ont pas évolué dans
un environnement qui favorise le
développement de leur potentiel et
l’exploitation de leurs talents, ces
individus n’apportent pas la contri-
bution à la société qu’ils auraient été
en mesure d’apporter. Cela se tra-
duit par une charge supplémentaire
qui incombe à la société, évaluée
par l’Institut Sapiens à 10,1 milliards
d’euros par an pour les finances pu-
bliques, et par un manque à gagner
de 44 milliards d’euros pour l’écono-
mie.
Nous croyons profondément que la
solution réside dans la massification
du tutorat et la lisibilité des acteurs
associatifs pouvant faire alliance en-
semble pour faire système et réduire
massivement cette problématique
sacrément française…
Nous espérons que cette étude
conduite par l’Institut Sapiens per-
mettra à tous les acteurs concer-
nés d’unir leurs forces en mettant
en place des solutions concrètes
à grande échelle au service d’une
cause : la réussite de notre jeunesse !
ENSEMBLE, DÉTERMINÉS À RÉVÉLER LES TALENTS CACHÉS !
ERICKA COGNE
DIRECTRICE GÉNÉRALE
DE L'INSTITUT TÉLÉMAQUE
SAÏD HAMMOUCHE
FONDATEUR DU GROUPE
MOZAÏK RH ET CO-CRÉATEUR
DE L'ASCENSEUR
LE LIVRE BLANC
DE L’ÉCONOMIE
SOCIALE ET SOLIDAIRE,
rédigé par 19 personnalités
du secteur élues par des
internautes. Des propositions
concrètes, faciles à mettre
en œuvre, et qui contribuent
à un demain responsable,
respectueux et durable.
N
EW
Pour recevoir ce livre, envoyer
un email à info@carenews.com
en mettant en objet : #ESSRULES
22 ÉTÉ 2019
CARENEWSJOURNALN°13,ÉDITÉPARUNIVERCAST,SASAUCAPITALDE99000EUROS,RCSVERSAILLESB788999977 4VILLACLAPEYRON78100SAINT-GERMAIN-EN-LAYE TÉL. :0972420043
Directeur de la publication : Guillaume BRAULT
guillaume.brault@carenews.com
Directrice de la rédaction : Flavie DEPREZ
flavie.deprez@carenews.com	
Assistante éditoriale : Delphine HOUEL
Ont également contribué à ce numéro :
Victorine Alisse, Louis Angot et Charles Poncet
Direction artistique : Julie MARIE
Impression : Imprimerie Léonce Deprez
© Carenews Journal, 2019
Dépôt légal : JUIN 2019 ISSN 2490-7715
Parution : ÉTÉ 2019
CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUES
Tipa, Plastic Odyssey, Lactips, Cleancup, Surfrider, Camille Renault, DreamAct, Yoyo, iStock et images libres de droit, (DR.) droits réservés.
CARENEWS
CARENEWSCOM
REJOIGNEZ LA COMMUNAUTÉ
À LA DÉCOUVERTE D’INITIATIVES ORIGINALES
OÙ TROUVER
CARENEWS JOURNAL ?
YOYO
Créée en 2016 par l’ancien directeur général d’Eco-Emballages
(désormais Citeo), la plateforme Yoyo permet aux citadins de
recycler 100 % leurs déchets plastiques. Le concept est simple :
chaque «  Trieur » s’engage à trier ses déchets plastiques et à les
mettre dans un sac spécial. Une fois rempli, le sac est déposé chez
un «  Coach » Yoyo, qui servira de point relai pour un centre de
recyclagedeproximité.Encontrepartiedecegeste,leTrieuretson
Coach reçoivent des points Yoyo, qui sont convertis en cadeaux :
activités culturelles, sportives, places de cinéma, réductions sur
les transports... Aujourd’hui, la communauté Yoyo compte environ
250 coachs pour 15 000 trieurs. Elle est aujourd’hui implantée
dans les Hauts-de-Seine (92), à Lyon, Bordeaux, Marseille,
Mulhouse, et s’expérimente à Reims.
PLASTIC ODYSSEY
Plastic Odyssey, c’est le projet un peu fou de Simon Bernard, un
officier de la marine marchande qui a fait de la pollution plastique
son combat quotidien. Lui et son équipe ont mis au point Ulysse,
un navire pas comme les autres... puisqu’il utilise des déchets plas-
tiques, récupérés à terre, pour fabriquer son propre carburant !
Après qu’un prototype a été expérimenté en 2018, un bateau plus
grand et plus puissant doit être mis au point d’ici 2020. Il navi-
guera en haute mer, pour une expédition autour du monde d’une
durée de trois ans. Une première boucle sera réalisée entre 2020
et 2021, au départ de la Corse, vers les continents africain et sud-
américain. À terme, l’objectif est de développer un catalogue de
solutions basées sur la technologie de valorisation du plastique
mise au point pour le bateau.
À LA DÉCOUVERTE
DES INITIATIVES POUR EN FINIR AVEC LA POLLUTION PLASTIQUE
La pollution plastique est peut-être le défi du siècle, mais elle n’est pas une fatalité. Nombreux aujourd’hui sont les femmes
et les hommes qui trouvent des solutions pour réduire les déchets plastiques, à petite comme à grande échelle.
PLUS D’INFOS SUR
CARENEWS.COM
Dans toutes les jardineries Truffaut
Dans les évènements du secteur du mécénat
et de la philanthropie
Dans votre boîte aux lettres, pour les abonnés
Les canaux, La ruche, Recyclerie, Les grands voisins
Ground control, Makesense, Social bar
22
LILLE
RENNES
SAINT-NAZAIRE
NANTES
BORDEAUX
LYON
GRENOBLE
AIX EN PROVENCE
MARSEILLE
PAU TOULOUSE
TOURS
POITIERS
LIMOGES
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Carenews Journal n°13

  • 1. l e j o u r n a l d e s a c t e u r s d e l 'e n g a g e m e n t J O U R N A L N° 13 ÉTÉ 2019 CARENEWS.COM 16 GRAND ANGLE SURFRIDER EUROPE 18 ENGAGEMENT ÉLODIE, BÉNÉVOLE POUR SEA SHEPHERD FRANCE STARTUP ESS DREAMACT, LA MARKETPLACE RESPONSABLE LA LUTTE CONTRE LA POLLUTION PLASTIQUE 4
  • 2. MACIF - MUTUELLE ASSURANCE DES COMMERÇANTS ET INDUSTRIELS DE FRANCE ET DES CADRES ET SALARIÉS DE L’INDUSTRIE ET DU COMMERCE. Société d’assurance mutuelle à cotisations variables. Entreprise régie par le code des assurances. Siège social : 2 et 4 rue de Pied-de-Fond 79000 Niort. La Macif s’engage en faveur de la protection de l’Océan aux côtés de Surfrider Foundation Europe et donne à chacun le pouvoir d’agir. Elle soutient le projet Riverine Input de collecte et d’étude des déchets plastiques dans les cours d’eau français et sensibilise le grand public aux enjeux de la pollution plastique. AGISSONS À TERRE POUR PROTÉGER LA MER 80% de la pollution plastique de l’Océan provient de l’intérieur des terres. Créditphoto:FSR/GraphicObsession
  • 3. 3 DREAMACT 16 ÉTÉ 2019 L'ASSOCIATION SURFRIDER 4 6 CARENEWS JOURNAL OÙ NOUS TROUVER ? 22 L a lutte contre le plastique, un étendard pour l'engagement sociétal Comme des millions d'étudiants, j'ai chanté Elmer Food Beat dans les années 90 «  Le plastique c'est fantastique, le caoutchouc super doux...  » J'ai été peu réceptif dans les années 2000 aux premiers messages anti- plastique. Aujourd'hui, mes enfants, du haut de leur première dizaine, font la guerre aux bouteilles, aux pailles et aux sacs en plastique. En deux décennies, avec 10 tonnes de plastique produites chaque seconde dans le monde (lire le dossier central p.6) notre regard a radicalement changé sur ce sujet. Le monde change... vite ! Parce qu'il provoque à la fois une catastrophe environnementale et sanitaire, parce qu'il est visible et que chacun peut, à son échelle, agir, le plastique a mobilisé contre lui les acteurs de l'engagement. La réussite de Surfrider (p.4) dans la sensibilisation des citoyens et des entreprises en est un exemple, tout comme l'engagement d'Élodie, bénévole pour Sea Shepherd France (p.18). Et pour ceux qui souhaitent aller plus loin dans le secteur de l'ESS, vous trouverez dans ce numéro la présentation de DreamAct, la marketplace responsable (p.16) et les pages pros du secteur de l'engagement (p. 20). Bonne lecture ! GUILLAUME BRAULT FONDATEUR DE CARENEWSGROUP ÉDITO LA LUTTE CONTRE LA POLLUTION PLASTIQUE DOSSIER CENTRAL ÉLODIE BÉNÉVOLE POUR SEA SHEPHERD FRANCE 18 PORTRAIT D’UN ENGAGEMENT ILS.ELLES ONT DIT 20 GRAND ANGLE STARTUP ESS
  • 4. 4 ÉTÉ 2019 SURFRIDER EUROPE, EN LUTTE CONTRE LA POLLUTION DES OCÉANS GRAND ANGLE Depuis 1990, Surfrider Foundation Europe lutte pour la sauvegarde des océans. Qualité de l’eau et santé des usagers, aménagement et changement climatiques, déchets aquatiques sont les principaux domaines sur lesquels l’association travaille. La lutte contre la pollution des océans, notamment les déchets plastiques, est d’ailleurs son combat majeur. Surfrider tente de sensibiliser aussi bien les citoyens que les entreprises et les pouvoirs publics à la défense des océans. 10millions de tonnes de déchets ter- minent chaque année leur vie dans les mers et océans du globe, dont 80  % sont en plastique. «  Ce que nous retrou- vons sur les plages, ce sont d’abord des mégots, ensuite des embal- lages alimentaires plastiques en tout genre », confirme Sarah Hati- mi, responsable du bureau Méditer- ranée de l’ONG Surfrider. Pour sensibiliser le grand public, l’association organise chaque an- née depuis 25 ans les «  initiatives océanes », des collectes de déchets un peu partout en Europe. «  Ces derniers temps, nous nous sommes concentrés sur les bouteilles plas- tiques pour mesurer leur quantité et leurs impacts  », poursuit Sarah Hatimi. «  Notre objectif est de rassembler des données qualifiées pour faire du lobbying et entraî- ner des évolutions de la loi. » Sur chaque collecte, les participants doivent ainsi renseigner le temps qu’a duré le ramassage, sur quelle surface, combien ils étaient et la quantité de déchets récoltés. Il faut ensuite renseigner certains items comme les bouteilles plastiques, les sacs, les canettes ou les cotons- tiges, principaux déchets retrouvés sur les côtes françaises. À partir de ces ressources, Surfrider produit chaque année un rapport sur les façades maritimes européennes qui permet d’établir des comparaisons. «  Nous ne constatons pas de dimi- nution des déchets ces dernières années, mais il n’y a pas de hausse non plus  », avance la responsable de Surfrider. Pour l’association, mieux traiter et recycler les déchets n’est pas une solution. Son ambition tient en un slogan du zéro déchet  : réduire, réutiliser, recycler. «  Nous prônons des changements de comporte- ments et des politiques publiques. Nous vivons dans une société où nous consommons toujours plus, et à usage unique, surtout dans l’alimentation. Mais des solutions existent ! Arrêter d’utiliser des bou- teilles plastiques est à la portée de tous  ». L’association rappelle qu’il y a 25 millions de bouteilles plastiques utilisées chaque jour en France, et que seules 30 % sont re- cyclées. Surfrider est ainsi particu- lièrement engagée pour mettre fin au plastique unique, et cela passe par une sensibilisation des citoyens,
  • 5. 5ÉTÉ 2019 mais surtout des actions des institu- tions politiques, des communes aux instances européennes. Mais pour en arriver là, l’association travaille aussi énormément à com- prendre d’où viennent les déchets. Surfrider a d’ailleurs constitué une équipe scientifique en 2013, autour du projet Riverine Input, pour étudier le trajet et les vecteurs des déchets vers les côtes. Les travaux donne- ront lieu à la publication d’un rapport en 2020. Son ambition : donner des solutions concrètes d’action aux col- lectivités locales et au grand public en réglant le problème à la source. Car comme le rappelle l’association dans sa campagne 2019, à propos des déchets plastiques dans les océans : «  On ne les voit pas, mais on sait qu’ils sont là. » JULIETTE LOISEAU OCEAN’S ZERO, APPLICATION ZÉRO DÉCHET En novembre 2018, l’association Surfrider a lancé l’application «  Ocean’s Zero », imaginée lors d’un hackathon par les collabora- teurs de Bouygues Telecom. L’objectif  : développer un outil numérique attractif pour sensi- biliser les citoyens à la question des déchets. L’application mobile propose 25 défis pour apprendre à réduire ses déchets au quoti- dien. Pour rappel, 80  % des dé- chets retrouvés dans les mers et océans proviennent de l’intérieur des terres et sont parfois jetés très loin du littoral  ! Pour chaque défi, Ocean’s Zero présente le pro- blème et une solution simple pour le résoudre. Par exemple  : «  J’ai toujours un sac de course en tissu avec moi.  » Un sac plastique est utilisé en moyenne 20 minutes et reste des centaines d’années dans les océans. Conséquence : un mil- lion de mammifères marins meurt chaque année à cause de l’inges- tion du plastique. La solution : refu- ser ces sacs et en utiliser des re- nouvelables en tissu. L’application propose ainsi des défis pour les bouteilles en plastique, les pailles, la fabrication de cosmétiques zéro déchet ou la réduction des embal- lages ménagers. Chaque utilisateur peut ainsi contribuer, à son rythme, à réduire les déchets des océans. Car l’association le rappelle  : le meilleur déchet, c’est celui qu’on ne produit pas. GRAND ANGLE « CEQUENOUSRETROU- VONSSURLESPLAGES, CESONTD’ABORDDES MÉGOTS,ENSUITEDES EMBALLAGESALIMENTAIRES PLASTIQUESENTOUTGENRE. »
  • 6.
  • 8. 8 ÉTÉ 2019 Depuis les années 1950, le plastique s’est imposé dans notre quotidien. Robuste, léger, bon marché, il a accompagné l’essor du monde moderne et transformé nos modes de consommation. Longtemps considéré comme un matériau révolutionnaire, le plastique est de plus en plus décrié, pointé du doigt comme principale cause d’une catastrophe environnementale et sanitaire. Un changement de regard quis’accompagned’unchangementdecomportement.États,industrielsetconsommateursprennent conscience de l’urgence et tentent d’agir. 396 MILLIONS DE TONNES DE PLASTIQUE PRODUITES DANS LE MONDE EN 2016 Ce chiffre est extrait d'un rapport de l’ONG WWF publié cette année, et intitulé Pollution plastique : à qui la faute  ? Une production qui ne cesse d’augmenter depuis une cin- quantaine d’années. D’après l’ONU, depuis les années 1950 et le début de l’utilisation massive de plas- tique, près de 9 milliards de tonnes ont été produites dans le monde, dont la moitié entre 2000 et 2016. Et WWF prévient  : «  si aucune mesure n’est prise  », la produc- tion de ce matériau pourrait aug- menter de 40 % d’ici 2030, aggra- vant une situation déjà alarmante. LA POLLUTION PLASTIQUE DANS LE MONDE Aujourd’hui, près de la moitié du plastique produite dans le monde se transforme en déchet en moins de trois ans. Seuls «  20 % de ces déchets sont collectés pour être re- cyclés  », affirme WWF, qui estime que chaque année 100 millions de tonnes de plastique se transfor- ment en «  polluants terrestres ou marins ». En cause, la mauvaise ges- tion des déchets qui existe dans la plupart des pays, notamment les pays pauvres, par manque d’infras- tructures. Ces déchets se retrouvent alors dans des décharges peu ou pas contrôlées, ou sont déversés dans la nature, causant un véri- table fléau mondial. Car, dans tous les types de milieux, le plastique met des centaines, voire des mil- liers d’années à se décomposer. S’il n’est pas ingurgité par des animaux avant. En effet, selon un rapport de l’ONU, des concentrations éle- vées de matières plastiques ont été retrouvées dans les voies respira- toires et les estomacs de centaines d’espèces animales. «  Environ 13 millions de tonnes de plastiques pénètrent dans nos océans chaque année, estime l’ONU, nuisent à la biodiversité, et probablement à notre propre santé.  » Cet impact sur la santé humaine est justement pointé du doigt dans un rapport publié en février 2019 par le Cen- ter for International Environmental Law (CIEL). Le constat est clair  : DOSSIER LA LUTTE CONTRE LA POLLUTION PLASTIQUE UN ENJEU GLOBAL
  • 9. le plastique représente un risque sanitaire à l’échelle mondiale, car il a un effet néfaste, aussi bien lors de sa fabrication que lors de son utilisation, de son traitement en tant que déchet ou encore de sa dispersion dans l’environnement. Au cours de sa vie, un être humain est en contact quasi permanent avec du plastique. Le produit finit donc par s’infiltrer dans le corps humain, par ingestion, inhalation ou contact direct. Ainsi, de plus en plus de microfibres et de micro- particules plastiques sont retrou- vées dans les tissus humains et le système sanguin. Les effets sur la santé peuvent être divers : impact sur le système immunitaire et le système respiratoire, perturbations endocriniennes, baisse de la fertili- té, hausse des risques de cancers… Néanmoins, l’impact de la combi- naison de ces effets est encore mal connu et ne peut donc pas être appréhendé correctement. Il apparaît donc urgent de réduire la présence du plastique dans notre quotidien, et d’améliorer la prise en charge des déchets. La plupart provenant des plastiques à usage unique comme les bouteilles, les mégots de cigarettes, des gobe- lets, des pailles, etc. «  Ces déchets proviennent de notre culture du tout jetable, déplorent les auteurs de l’étude de l’ONU. Nous considé- rons le plastique comme un maté- riau jetable plutôt qu’une ressource précieuse à exploiter. » L’organisa- tion prône donc un changement de nos modes de consommation et de nos pratiques de gestion des dé- chets. Elle prévoit que, si rien n’est fait, ce sont 12 milliards de tonnes de déchets plastiques que nous trouverons dans les décharges et la nature en 2050. Une urgence dont semblent avoir pris conscience les États. 9ÉTÉ 2019 QUELQUES CHIFFRES SUR LA POLLUTION PLASTIQUE 10 TONNES DE PLASTIQUE PRODUITES DANS LE MONDE CHAQUE SECONDE 1 MILLION DE BOUTEILLES PLASTIQUES VENDUES DANS LE MONDE CHAQUE MINUTE 9 % DU PLASTIQUE PRODUIT MONDIALEMENT A ÉTÉ RECYCLÉ SELON UN RAPPORT DE L’ONU. 12 % ONT ÉTÉ INCINÉRÉS. LA TRÈS GRANDE MAJORITÉ DU PLASTIQUE A DONC FINI SA VIE DANS DES DÉCHARGES, OU DANS LA NATURE, NOTAMMENT DANS LES OCÉANS. 5 À 13 MILLIONS DE TONNES DE PLASTIQUES S’ÉCOULENT CHAQUE ANNÉE DANS L’OCÉAN, SELON UNE ÉTUDE DE LA FONDATION ELLEN MACARTHUR. D’ICI 2050, IL Y AURA PLUS DE PLASTIQUE QUE DE POISSONS DANS LES MERS DU MONDE. 1,6 MILLION DE KILOMÈTRES CARRÉS DE DÉTRITUS MARINS. UNE PARTIE DES SACS, BOUTEILLES, EMBALLAGES OU LES FILETS DE PÊCHE ABANDONNÉS ET LES MICROPARTICULES DÉGRADÉES TERMINENT À LA MER. CES COMPOSANTS S'AGGLUTINENT ENSUITE DANS L'OCÉAN PACIFIQUE, SOUS L'EFFET DE TOURBILLONS GÉANTS FORMÉS PAR LES COURANTS MARINS. CETTE DÉCHARGE FLOTTANTE SERAIT TROIS FOIS PLUS GRANDE QUE LA FRANCE ET PÈSERAIT 80 000 TONNES. CHAQUE ANNÉE, 100 MILLIONS DE TONNES DE PLASTIQUE SE TRANSFORMENT EN POLLUANTS TERRESTRES OU MARINS.
  • 10. 10 ÉTÉ 2019 DOSSIER LES ÉTATS DÉCLARENT LA GUERRE AU PLASTIQUE En mars dernier, le Parlement euro- péen entérine la fin, dans l’Union européenne à partir de 2021, des produits en plastique à usage unique (cotons-tiges, pailles, touil- lettes à café, assiettes et couverts jetables). Au total, une dizaine de catégories de produits est concer- née. «  Le plastique empoisonne nos mers, il tue leurs habitants et il nous menace nous, au bout de la chaîne. Il était urgent d’agir », a in- sisté la députée européenne belge Frédérique Ries (groupe Alde, libé- raux), rapporteure du texte. «  Il y a une prise de conscience, c’est clair. J’en suis ravie ! », se réjouit Natha- lie Gontard, directrice de recherche à l’INRA, spécialiste des sciences de l’aliment et de l’emballage. Elle reste tout de même mesurée. « Cette interdiction du plastique à usage unique peut être contournée. Elle concerne les plastiques d’une certaine épaisseur, il suffit aux industriels de l’augmenter un peu pour éviter l’interdiction. (...) C’est une mesure “petits pas”, il faut voir à plus long terme. » De son côté, la France s’attaque elle aussi au plastique depuis quelques années. En 2015, la loi de transi- tion énergétique mettait en place l’interdiction des sacs plastiques à usage unique. Cette loi prévoit éga- lement l’élimination des gobelets et des assiettes en plastiques à par- tir du 1er janvier 2020. La liste des objets bannis s’est depuis élargie, avec les cotons-tiges, les pailles, les touillettes, ou encore les couverts en plastique… L’autre aspect de la lutte contre la pollution plastique menée actuellement en France est le recyclage. En 2015, la France a recyclé 25,5 % de ses déchets plas- tiques, contre 40,3  % en moyenne dans l’Union européenne et jusqu’à 63  % en Slovénie, selon l’Office statistique de l’Union européenne (Eurostat). Pour y remédier, la se- crétaire d’État à la Transition éco- logique Brune Poirson a détaillé une série de mesures, applicables dès 2019 : mise en place d’un sys- tème de «  bonus-malus », avec une taxe allant jusqu’à 10 % du prix des produits pour favoriser le plastique recyclé, une simplification et une harmonisation des règles de tri, et la promotion d’une consigne sur le plastique afin d’encourager la collecte des emballages. L’objectif annoncé est de recycler 100  % du plastique utilisé à l’horizon 2025. Dans le reste du monde des me- sures «  anti-plastique » sont éga- lement prises. Ces quinze dernières années de nombreux pays ont instauré une interdiction, totale ou partielle, des sacs plastiques à usage unique. Le premier a été le Bangladesh, en 2002. En Inde, des initiatives ont été prises à l’échelle des États. En 2003, l’Afrique du Sud a été le premier pays afri- cain à interdire les sacs jetables les plus fins. L’année suivante, le Rwanda lui a emboîté le pas, suivi trois ans plus tard par l’Erythrée, la Somalie, la Tanzanie et l’Ouganda. Depuis, une dizaine de nations afri- caines ont légiféré sur la question. L'Australie a, de son côté, proscrit LE PLASTIQUE EMPOISONNE NOS MERS, TUE LEURS HABITANTS ET NOUS MENACE NOUS, AU BOUT DE LA CHAÎNE. IL ÉTAIT URGENT D’AGIR.
  • 11. 11ÉTÉ 2019 DU PLASTIQUE ÉCOLO, C’EST POSSIBLE ? Peut-on produire des plastiques qui ne soient pas nocifs pour l’en- vironnement ? Il faut d’abord dif- férencier les «  plastiques végé- taux » ou «  biosourcés » issus de ressources renouvelables (canne à sucre, maïs, pomme de terre…) et le plastique compostable, qui peut être issu de ressources fos- siles. De plus en plus d'entreprises et de scientifiques s’activent pour trou- ver ce qui sera peut-être le plas- tique de demain. Exemple avec Tipa. Cette société israélienne, fondée en 2014, a breveté des emballages plastiques souples compostables, qui se désagrègent en seulement 180 jours, contre 500 ans pour un sac plastique. Ces produits sont vendus, depuis trois ans, aux Pays-Bas et en An- gleterre, et plus récemment aux États-Unis et en France. Tipa a par exemple lancé un partenariat avec la styliste anglaise Stella McCart- ney, qui s’est engagée à rempla- cer l’ensemble de ses films indus- triels en bobine par du plastique TIPA. La startup a levé 11 millions de dollars en octobre 2017. Autre jeune pousse à s’être lancée sur le créneau de l’emballage alterna- tif, DoEat. Il y a 5 ans l’entreprise belge a inventé des emballages 100  % comestibles. Fabriqués à partir de pomme de terre, d’eau et de drèche (le résidu de la pro- duction de bière), ils ont vocation à remplacer les barquettes de frites ou de burgers des festivals comme les barquettes des la- sagnes surgelées en supermarché. En France, l'entreprise Lactips a développé un plastique hydroso- luble et biodégradable fabriqué à partir de surplus de protéines de lait. Depuis sa création en 2014, la société stéphanoise a déjà réa- lisé deux levées de fonds : 1,2 mil- lion d’euros en 2016 auprès des fonds d’investissement Demeter et Emertec, et 3,7 millions d’euros en 2018 auprès du Crédit Agricole Loire Haute-Loire, de BNP Pari- bas Développement et de BASF Venture Capital. BASF avec lequel Lactips a d’ailleurs récemment signé un contrat d’exclusivité pour développer et commercialiser son innovation. LACTIPS A DÉVELOPPÉ UN PLASTIQUE HYDROSOLUBLE ET BIODÉ- GRADABLE FABRIQUÉ À PARTIR DE SURPLUS DE PROTÉINES DE LAIT.
  • 12. 12 ÉTÉ 2019 DOSSIER l'utilisation de sacs en plastique en 2011. Haïti a fait de même en 2012. Sur le continent améri- cain en revanche, les décisions se sont surtout faites à l'échelle des villes. Aux États-Unis, une petite dizaine d'entre elles ont franchi le cap, à commencer par Washington D.C., San Fran- cisco et Los Angeles en 2007, mais aussi Seattle ou encore Boston. Il faudrait aller plus loin selon Nathalie Gontard. «  Il faut vraiment une concertation internationale, explique-t-elle, une coordination des actions avec un groupe d’experts inter- nationaux, à l’image du GIEC pour le climat.  » Selon elle, la question de la réduction du plastique revient également aux acteurs privés. Des entre- prises tentent d’ailleurs d’ap- porter leur pierre à l’édifice, répondant ainsi à une prise de conscience grandissante chez les consommateurs. LE SECTEUR PRIVÉ, NOUVEAU FRONT DE LA LUTTE CONTRE LE PLASTIQUE En juin 2018, plusieurs super- marchés ont vu débarquer dans leurs rayons des clients un peu particuliers. Après avoir fait leurs emplettes, ils ont retiré tous les emballages plastiques des produits achetés, et les ont déposés dans des chariots vides devant les magasins. Le nom de cette action  : «  Plas- tic Attack  ». Ce mouvement citoyen a vu le jour en mars 2018 à Keynsham au Royaume- Uni, et gagne petit à petit du terrain en Europe. Le but est de responsabiliser le secteur de la grande distribution sur sa sur- consommation et surproduc- tion de plastiques et d’exprimer la volonté des consommateurs de voir se développer des alter- natives aux plastiques à usage unique. D’autres mouvements citoyens voient le jour, ampli- fiés par les réseaux sociaux. En 2018, l’association «  No plastic in my sea  » lance le #NoPlas- ticChallenge. Le principe est simple, pendant 10 jours tout un chacun est invité à partager sur LA QUESTION DE LA RÉDUCTION DU PLASTIQUE REVIENT ÉGALEMENT AUX ACTEURS PRIVÉS. GESTES SIMPLES POUR RÉDUIRE SA CONSOMMATION DE PLASTIQUE UTILISER UN SAC DE COURSES RÉUTILISABLE UTILISER UNE GOURDE ACHETER SES PRODUITS EN VRAC, NON EMBALLÉS UTILISER UN VERRE ET DES TASSES À CAFÉ RÉUTILISABLES À LA PLACE DES GOBELETS EN PLASTIQUE NE PLUS UTILISER DE PAILLES EN PLASTIQUE 5 1 2 3 4 5
  • 13. 13ÉTÉ 2019 les réseaux sociaux ses bonnes ré- solutions pour réduire sa consom- mation de plastique. Les actions citoyennes se déve- loppent donc en France et dans le monde, poussant les entreprises à agir. Par exemple, le groupe Car- refour a promis des changements. Dans un communiqué, l’enseigne a annoncé en effet un objectif de «  100 % d’emballages recyclables, réutilisables ou compostables  » pour ses produits, d’ici à 2025, afin de passer du «  jetable à une éco- nomie circulaire ». Le groupe s’est aussi associé avec la startup Ter- racycle pour relancer le principe de consigne. Grâce au système Loop, les courses sont livrées dans un gros sac, avec des emballages réutilisables. La consigne avancée par le consommateur est rem- boursée à la restitution. Pour cela, il suffit de remettre le contenant vide dans le sac, collecté à domi- cile. Des marques comme Coca- Cola, Danone ou Fleury Michon ont accepté de jouer le jeu. Pour le moment, l’initiative reste expé- rimentale et n’est disponible qu’à Paris et dans sa périphérie. Éga- lement, début 2019, une trentaine de multinationales — du secteur de la pétrochimie, du recyclage, et des biens de grande consom- mation — ont annoncé la créa- tion d’une alliance pour trouver des solutions à la pollution plas- tique. Cette coalition, baptisée «  Alliance to end plastic waste », rassemble des géants mondiaux (BASF, Total, ExxonMobil, Dow, Mitsui Chemicals, LyondellBasell, Procter & Gamble, Suez, Veo- lia, etc.) qui fabriquent, utilisent, vendent et recyclent des plas- tiques. Ces entreprises ont réuni 1 milliard de dollars, et promettent jusqu’à 1,5 milliard d’ici 5 ans. Des fonds qui serviront à financer des initiatives déjà existantes. Autre moyen d’action prévu, la mise en place de partenariats avec les grandes villes, notamment celles dépourvues d’infrastruc- tures, pour améliorer leur ges- tion des déchets. Certains grands groupes industriels s’engagent donc dans cette lutte. Et c’est aussi le cas de plusieurs startups qui tentent de développer des solutions alternatives aux plas- tiques (voir encadré). Tout ne se fera pas du jour au lendemain. À moyen terme, il faut tendre «  vers une élimination des plastiques non nécessaires », affirme Natha- lie Gontard. «  Pas besoin d’être extrémiste, tempère-t-elle, le zéro plastique me semble difficile à atteindre. Mais la situation telle qu’elle est aujourd’hui n’est pas tenable. » IL FAUT TENDRE VERS UNE ÉLIMINATION DES PLASTIQUES NON NÉCESSAIRES. CLÉMENT FRAIOLI
  • 14. 14 ÉTÉ 2019 DOSSIER AVEC QUI TRAVAILLEZ-VOUS ? QUELS TYPES DE STRUCTURES ? Aujourd’hui on s’adresse aux campus, entreprises et collectivités, avec un service de location mensuelle avec engagement. Cela comprend la mise à disposi- tion et l’entretien d'une machine, mais aussi les outils de communication pour sensibiliser les collaborateurs à la consommation responsable. Nos premiers clients sont la SNCF, la métropole de Lyon, Assystem, Decath- lon, Nestlé, Louis Vuitton… On a plus d’une vingtaine de clients aujourd’hui, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Île-de-France. QUELLES SONT LES PERSPECTIVES DE DÉVELOPPEMENT DE CLEANCUP ? L’enjeu principal actuellement est financier. Nous sommes en perpétuelle levée de fonds. Nous avons plusieurs recrutements en cours, notamment sur la partie technique. En ce moment, nous sommes dans la phase de «  préindustrialisation », c’est-à-dire qu’on a un produit qui fonctionne, qu’on sait répéter. Mais on veut l'optimiser en terme de coût, de qualité, de quan- tité produite, et de réduction des délais de production. Tout cela nécessite du temps, des ressources humaines et financières. L’objectif est de passer de quelques ma- chines produites à l’unité, à dix machines par jour sous 18 mois. ENTRETIEN ZOOM SUR CLEANCUP,LA MACHINE QUI VEUT CHANGER NOTRE FAÇON DE BOIRE CleanCup est le premier produit de la startup lyonnaise CED’IN. L’idée ? Proposer une alternative durable à l’utilisation des gobelets jetables dans les lieux publics. L’objectif d’Éléonore Blondeau, la fondatrice, n’est pas de supprimer le plastique, mais de supprimer le plastique jetable : «  Ce n’est pas forcément le matériau qu’il faut remettre en question, dit-elle, mais son usage. » Entretien. CLEANCUP QU’EST-CE QUE C’EST ? La mission de CleanCup est de supprimer l’usage des gobelets jetables, mais aussi d’améliorer l’expérience de boire, des boissons chaudes et froides. Le fonction- nement de la machine est simple : l’utilisateur met 1 euro de consigne, récupère un verre propre et vide. S’il veut boire de l’eau, il peut en boire directement sur la machine ou utiliser le verre comme un mug sur la machine à café. Une fois qu’il a fini de boire, il remet son verre dans la machine, récupère sa consigne, et la machine lave le verre automatiquement sur place. COMMENT VOUS EST VENUE CETTE IDÉE ? J’étais étudiante à l’EM Lyon Business School. J’étais dans la cafétéria, je rêvassais. Et je me suis rendu compte que les gens prenaient un gobelet jetable, le remplissaient d’eau, buvaient une gorgée, jetaient l’eau, jetaient le gobelet, et recommençaient cinq minutes plus tard. Les poubelles débordaient. Je connaissais déjà le système des gobelets consignés sur les évènements, et je me suis dit «  Pourquoi ne ferait-on pas une machine qui puisse automatiser la réutilisation de gobelets consignés ? »
  • 16. 16 ÉTÉ 2019 STARTUP ESS DREAMACT, LA MARKETPLACE RESPONSABLE Du dentifrice solide, des vêtements en lin recyclé, des montres en bois, des kits pour économiser l’eau… Bienvenue sur DreamAct ! Créée par deux amies, Diane Scemama et Claire Chouraqui, cette plateforme web a la particularité de ne proposer que des produits sélectionnés sur des critères éthiques et responsables. L’histoire commence il y a trois ans : de retour d’une mission humanitaire, Diane Scemama et Claire Chou- raqui constatent que trouver des produits éco-respon- sables « qui font envie » n’est pas si simple, alors que la demande est bien là. Pour Diane et Claire, l’idée de créer une marketplace, plutôt qu’une association ou une startup sociale pour porter une cause, n’est pas anodine. Car elles en sont persuadées : on vote aussi à travers ses choix de consommation. Face à la demande de certaines entreprises, DreamAct s’est également lancée dans le BtoB, en proposant un service de produits publicitaires (“goodies”) éthiques. DreamAct reverse 1% de son chiffre d'affaires BtoB à des associations à impact social et/ou environnemen- tal. LA FORCE DE DREAMACT : SOURCER LES PRODUCTEURS ÉTHIQUES ET RESPONSABLES Chaque produit présent sur la plateforme, du vêtement au produit cosmétique en passant par la décoration, est sélectionné selon un processus en plusieurs étapes. Après une rencontre avec le producteur, celui-ci se voit soumettre un questionnaire passant en revue tout son circuit de production, du choix des matières premières à la distribution. Ensuite, un comité éthique indépen- dant, composé d’experts sectoriels et de clients, valide ou non le producteur. « On ne cherche pas la perfection », assure Diane Scemama, « mais une vraie transparence ». Pour don- ner aux citoyens toutes les clés d’une consommation éclairée, la plateforme référence aussi un blog de la consommation éthique et une carte des producteurs et commerçants responsables. DREAMACT EST LABELLISÉE ESUS Pour obtenir l'agrément entreprise solidaire d'utilité sociale (ESUS) : • poursuivre au-delà de son activité économique une mission d’utilité sociale et d’intérêt général (soutien à des publics vulnérables, cohésion territoriale ou développement durable), cet objectif devant figurer dans les statuts de l'entreprise ; • adopter une gouvernance démocratique prévoyant la participation des salariés voire des parties prenantes ; • opter pour une lucrativité limitée (encadrée) permettant de renforcer la structure et donc son utilité ; • limiter statutairement l’écart entre les salaires dans l’entreprise dans un ratio de 1 à 7. DES FRANÇAIS SOUHAITERAIENT QUE LES ÉTIQUETTES INDIQUENT L'IMPACT DES PRODUITS SUR LA BIODIVERSITÉ DES FRANÇAIS DÉCLARENT QUE CONSOMMER UN MAXIMUM DE PRODUITS DURABLES ET CERTIFIÉS EST UNE MANIFESTATION AU QUOTIDIEN DE LEUR ENGAGEMENT DES FRANÇAIS DISENT NE PAS ACHETER DE MARQUES APPARTENANT À UNE ENTREPRISE DONT ILS RÉPROUVENT LE COMPORTEMENT 84% 60,2% 72,1% Étude : Les Français et la consommation responsable - GreenFlex 2017 RAPHAËLLE LAVOREL
  • 17. La réponse en écoutant CHANGER LA NORME, le podcast de Carenews qui donne la parole aux acteurs de l'engagement. Les entrepreneurs sociaux se défendent d'être des bisounours, les héritiers de Gandhi ou de doux rêveurs. Chez Carenews, nous en sommes convaincus. Et nous savons aussi que pour chan- ger la norme, il faut se parler normalement et aborder sans langue de bois les vrais sujets : busi- ness model, rapports avec les pouvoirs publics, relations humaines, commercialisation, cadre juridique, financements... Écoutez sur soundcloud, itunes, spotify, deezer etc. et partagez ! FRÉDÉRIC BARDEAU simplon.co JEAN MOREAU Phenix THIBAULT DE SAINT BLANCARD Alenvi SOPHIE VANNIER La Ruche VULFRAN DE RICHOUFFTZ Panafrica LES ENTREPRENEURS SOCIAUX SONT-ILS COMME LES AUTRES ? PODCAST CHANGER LA NORME DREAMACT EN CHIFFRES 1% DU CHIFFRE D’AFFAIRES EST REVERSÉ À DES ASSOCIATIONS (L’ENTREPRISE CLIENTE CHOISIT LORS DU DEVIS UN PROJET PARMI UNE PRÉ- SÉLECTION EFFECTUÉE PAR DREAMACT). MARQUES PRODUITS UTILISATEURS MENSUELS EUROSREVERSÉSÀ DES ASSOCIATIONS DESACHATSTOURNÉSVERSDES PRODUITS ZÉRO DÉCHET CLIENTSBTOB DEPUIS 2018 500 15000 150000 20000 70 % 100 DONIA SOUAD AMAMRA Meet my mama EMMANUEL SOULIAS Enercoop DIANE SCEMAMA Dream Act GRÉGOIRE BLEU UpCycle EVA SADOUN Lita.co
  • 18. 18 ÉTÉ 2019 « L’ONGdedéfensedesocéanslapluscombativedumonde. »C’estainsiqueseprésente l’association Sea Shepherd France. Sa mission est de lutter contre la destruction de la vie et de l’habitat marins, causée par la surpêche, le braconnage ou le plastique. Élodie y est bénévole depuis 2016. Comment vous êtes vous engagée chez Sea Shepherd France ? Mon engagement est la suite d’une prise de conscience. J’entendais de plus en plus parler de la surpêche, du braconnage, des dangers pour les océans. J’avais envie d’être utile, mais je ne savais pas comment, car il y a beaucoup d’associations. Un jour, je suis tombée sur une inter- view de Paul Watson, le fondateur de Sea Shepherd et il m’a convain- cue. En 2016, j’ai rejoint le groupe local de Perpignan, et je faisais la route depuis Toulouse. Au bout de quelques mois, on a décidé d’ouvrir le groupe de Toulouse, dont je suis désormais coordinatrice. Quelles sont vos actions au sein de l’association ? Chez Sea Shepherd, on agit sur trois axes majeurs. Il y a d’abord l’action directe : on agit physique- ment sur le terrain quand il y a une illégalité, mais avec la règle de ne jamais blesser personne. Ensuite, lorsqu’il y a une pratique légale, mais qui n’est ni morale ni éthique, on est présents sur le terrain pour mobiliser les médias. Enfin, on sensibilise et on informe le grand public. Et ça, c’est vraiment la mis- sion des groupes locaux : on tient des stands dans les festivals, les écoles... On est également un point relai pour les citoyens lorsqu’ils constatent une menace, et on re- çoit pas mal d’alertes sur des dé- charges sauvages et des menaces plastiques. Toute l’ambition est que les citoyens prennent conscience de notre lien avec l’océan, qui est notre principal support de vie et fournit 50 % de notre oxygène. Et c’est pour cela qu’on alerte depuis longtemps sur la question du plas- tique. Nous sommes témoins de son omniprésence à chacune de nos missions en haute mer. On est en train de vider les océans des poissons pour le remplir de plas- tique. Est-ce un engagement difficile ? Il est hors de question pour moi d’attendre les bras croisés que les changements viennent d’en haut, car ça n’arrivera pas. C’est vrai qu’on est souvent considérés comme des extrémistes. Mais ce que les per- sonnes ne comprennent pas, c’est que si l’océan meurt, nous mour- rons aussi. Il faut déclencher une prise de conscience. C’est compli- qué parce qu’en tant que bénévole, on est face à des comportements d’humains, qui ne comprennent pas ce qu’on leur dit. Lorsqu’on inter- vient dans des conférences, au dé- but, les participants sont contents de nous voir : Sea Shepherd est une association emblématique, avec des aventures qui font rêver. Mais quand on leur parle des enjeux, leur sourire disparaît, car nous sommes dans un combat assez radical. JL PORTRAIT D’UN ENGAGEMENT ÉLODIE, BÉNÉVOLE AU SEIN DE L’ASSOCIATION SEA SHEPHERD FRANCE «   ILESTHORSDE QUESTIONPOURMOI D’ATTENDRELES BRASCROISÉSQUE LESCHANGEMENTS VIENNENTD’ENHAUT. »
  • 19. 19ÉTÉ 2019 Diffuz est une plateforme citoyenne et solidaire, créée et mise à la disposition de tous par la MACIF – MUTUELLE ASSURANCE DES COMMERÇANTS ET INDUSTRIELS DE FRANCE ET DES CADRES ET DES SALARIES DE L’INDUSTRIE ET DU COMMERCE. Société d’assurance mutuelle à cotisations variables. Entreprise régie par le Code des Assurances. Siège social : 2 et 4 rue de Pied de Fond - 79000 Niort. Protégez la planète, relevez des défis solidaires sur Diffuz.com Inscrivez-vous sur Diffuz.comDiffuz, proposée  par Suivez-nous sur Envie d’agir pour la protection de l’environnement ? Diffuz vous propose de relever des défis en faveur de l’environnement, facilement et gratuitement. Nettoyage de plages, collecte de déchets, sciences participatives, de nombreuses associations vous attendent, pour contribuer à la protection de la planète !
  • 20. 20 ÉTÉ 2019 ILS.ELLES ONT DIT   Il faut rendre le changement désirable, qu’il apporte du plaisir, de la découverte (...). C’est un bon début pour encourager les gens à changer de comportement ! » GRÉGOIRE BLEU, PRÉSIDENT D’UPCYCLE PODCAST “CHANGER LA NORME”, 8 JUIN 2019 Le souci de l’impact investing, c’est qu’il a tendance à être trop souvent industrialisé, à porter une vision unique, alors que finalement l’investissement de valeurs est quelque chose de très personnel. » ÉVA SADOUN, PRÉSIDENTE DE LITA.CO PODCAST “CHANGER LA NORME”, 20 JUIN 2019 Qu’elle soit encore considérée comme marginale, peu connue ou non conformiste, la finance durable prend peu à peu de la vitesse grâce à l’édit de différents régulateurs étatiques ou européens. Cependant, n’est-il pas de notre responsabilité vis-à-vis des futures générations d’orienter nos placements vers une moralité écologique et sociétale intacte ? » AUDE RENELIER, IVELINA POPOVA ET VANESSA HIVART, CONSULTANTES CHEZ VERTUO CONSEIL CARENEWS.COM, 26 JUIN 2019 LE SAVIEZ-VOUS ? L’épargne solidaire en France AGENDA DES ÉVÈNEMENTS À NE PAS MANQUER ! JUILLET AOÛT SEPTEMBRE 12-14 ECO-FESTIVAL TERRES DU SON À TOURS 27 LANCEMENT DE LA COUPE DU MONDE DES SANS-ABRI, JUSQU’AU 3 AOÛT À CARDIFF (PAYS DE GALLES) 12 JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA JEUNESSE 19 JOURNÉE MONDIALE DE L’AIDE HUMANITAIRE 3-4 UNIVERSITÉS D’ÉTÉ DE L’ÉCONOMIE DE DEMAIN : RENCONTRES À IMPACT POSITIF À LA CITÉ UNIVERSITAIRE DE PARIS. 5-6 CONVERGENCES, FORUM MONDIAL SUR LES SOLUTIONS INNOVANTES RÉPONDANT AUX OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE (ODD) AU PALAIS BRONGNIART À PARIS 8-15 JOURNÉES NATIONALES D’ACTION CONTRE L’ILLETTRISME 10 JOURNÉE MONDIALE DE LA PRÉVENTION DU SUICIDE 16-22 SEMAINE DE LA MOBILITÉ 21 WORLD CLEANUP DAY JOURNÉE MONDIALE DE LA MALADIE D’ALZHEIMER JOURNÉE MONDIALE DE LA PAIX 21-22 JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE 22 JOURNÉE SANS VOITURE 30 JOURNÉE MONDIALE DE LA MER PLUS D’INFOS SUR CARENEWS.COM Source : Baromètre de la finance solidaire Finansol / La Croix 2018. D’AUGMENTATION PAR RAPPORT À 2017 MILLIARDD'EUROS SUPPLÉMENTAIRE DÉPOSÉ PAR LES ÉPARGNANTS SUR DES PLACEMENTS SOLIDAIRES EN 2018 MILLIARDSD’EUROS C’EST L’ENCOURS TOTAL DE L’ÉPARGNE SOLIDAIRE AU31DÉCEMBRE2018 12,6 +8,7 % 367,41 MILLIONS D'EUROS DE FINANCEMENT POUR SOUTENIR DES PROJETS À VOCATION SOCIALE ET / OU ENVIRONNEMENTALE GÉNÉRÉS PAR L’ÉPARGNE SOLIDAIRE €
  • 21. AVIS D'EXPERT 21PRINTEMPS 2019 AVIS D’EXPERT.E.S Depuis plus de 15 ans le détermi- nisme social pénalise notre société française et ses nombreux talents. Cette situation s'aggrave d’année en année, la France étant l'un des pays d’Europe les plus discriminants. À l’Institut Télémaque, pionnier de l’égalité des chances depuis 2005, et chez Mozaïk RH, leader du recru- tement des diplômés de la diver- sité, nous rencontrons beaucoup de jeunes talentueux qui s’autocen- surent et qui se disent trop sou- vent : «  Ce métier, cette filière, ces études…, ce n’est pas pour moi. » Avec d’autres associations, les pouvoirs publics, les entreprises et les établissements scolaires, nous agissons jour après jour contre les principaux freins à la réussite de ces jeunes. Nous œuvrons pour que chacun puisse trouver sa voie et que son destin ne soit pas déterminé par son origine sociale. Le déterminisme social engendre des inégalités de destin Concrètement, en France, le déter- minisme social engendre d’abord des inégalités scolaires  : d’après l’OCDE, le milieu socio-économique explique 20  % de la performance en mathématiques des élèves de 15 ans. Cela conduit ensuite à des inégalités de diplôme. Les enfants de cadres et professions intermé- diaires ont par exemple 2,5 fois plus de chance que les enfants d’ouvriers ou d’employés d’obtenir un diplôme supérieur à bac +2. Ces inégalités de diplômes se traduisent ensuite en inégalités de revenu puisque l’écart moyen de niveau de vie entre un en- fant de cadre et un enfant d’ouvrier non qualifié s’élève à 1 000 euros par mois, d’après une étude de France Stratégie. Un manque à gagner de 44 milliards d’euros pour l’économie française Tous ces potentiels inexploités sont autant de talents qui ne s’expriment pas à leur juste valeur, autant de ta- lents qui sont cachés et qui méritent d’être révélés. Pour mieux décryp- ter ce mécanisme, l’Institut Sapiens a été sollicité afin d’avoir un regard neutre sur le sujet. Pour mieux en observer les causes et réaliser une évaluation du coût du déterminisme social. Parce qu’ils n’ont pas évolué dans un environnement qui favorise le développement de leur potentiel et l’exploitation de leurs talents, ces individus n’apportent pas la contri- bution à la société qu’ils auraient été en mesure d’apporter. Cela se tra- duit par une charge supplémentaire qui incombe à la société, évaluée par l’Institut Sapiens à 10,1 milliards d’euros par an pour les finances pu- bliques, et par un manque à gagner de 44 milliards d’euros pour l’écono- mie. Nous croyons profondément que la solution réside dans la massification du tutorat et la lisibilité des acteurs associatifs pouvant faire alliance en- semble pour faire système et réduire massivement cette problématique sacrément française… Nous espérons que cette étude conduite par l’Institut Sapiens per- mettra à tous les acteurs concer- nés d’unir leurs forces en mettant en place des solutions concrètes à grande échelle au service d’une cause : la réussite de notre jeunesse ! ENSEMBLE, DÉTERMINÉS À RÉVÉLER LES TALENTS CACHÉS ! ERICKA COGNE DIRECTRICE GÉNÉRALE DE L'INSTITUT TÉLÉMAQUE SAÏD HAMMOUCHE FONDATEUR DU GROUPE MOZAÏK RH ET CO-CRÉATEUR DE L'ASCENSEUR LE LIVRE BLANC DE L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE, rédigé par 19 personnalités du secteur élues par des internautes. Des propositions concrètes, faciles à mettre en œuvre, et qui contribuent à un demain responsable, respectueux et durable. N EW Pour recevoir ce livre, envoyer un email à info@carenews.com en mettant en objet : #ESSRULES
  • 22. 22 ÉTÉ 2019 CARENEWSJOURNALN°13,ÉDITÉPARUNIVERCAST,SASAUCAPITALDE99000EUROS,RCSVERSAILLESB788999977 4VILLACLAPEYRON78100SAINT-GERMAIN-EN-LAYE TÉL. :0972420043 Directeur de la publication : Guillaume BRAULT guillaume.brault@carenews.com Directrice de la rédaction : Flavie DEPREZ flavie.deprez@carenews.com Assistante éditoriale : Delphine HOUEL Ont également contribué à ce numéro : Victorine Alisse, Louis Angot et Charles Poncet Direction artistique : Julie MARIE Impression : Imprimerie Léonce Deprez © Carenews Journal, 2019 Dépôt légal : JUIN 2019 ISSN 2490-7715 Parution : ÉTÉ 2019 CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUES Tipa, Plastic Odyssey, Lactips, Cleancup, Surfrider, Camille Renault, DreamAct, Yoyo, iStock et images libres de droit, (DR.) droits réservés. CARENEWS CARENEWSCOM REJOIGNEZ LA COMMUNAUTÉ À LA DÉCOUVERTE D’INITIATIVES ORIGINALES OÙ TROUVER CARENEWS JOURNAL ? YOYO Créée en 2016 par l’ancien directeur général d’Eco-Emballages (désormais Citeo), la plateforme Yoyo permet aux citadins de recycler 100 % leurs déchets plastiques. Le concept est simple : chaque «  Trieur » s’engage à trier ses déchets plastiques et à les mettre dans un sac spécial. Une fois rempli, le sac est déposé chez un «  Coach » Yoyo, qui servira de point relai pour un centre de recyclagedeproximité.Encontrepartiedecegeste,leTrieuretson Coach reçoivent des points Yoyo, qui sont convertis en cadeaux : activités culturelles, sportives, places de cinéma, réductions sur les transports... Aujourd’hui, la communauté Yoyo compte environ 250 coachs pour 15 000 trieurs. Elle est aujourd’hui implantée dans les Hauts-de-Seine (92), à Lyon, Bordeaux, Marseille, Mulhouse, et s’expérimente à Reims. PLASTIC ODYSSEY Plastic Odyssey, c’est le projet un peu fou de Simon Bernard, un officier de la marine marchande qui a fait de la pollution plastique son combat quotidien. Lui et son équipe ont mis au point Ulysse, un navire pas comme les autres... puisqu’il utilise des déchets plas- tiques, récupérés à terre, pour fabriquer son propre carburant ! Après qu’un prototype a été expérimenté en 2018, un bateau plus grand et plus puissant doit être mis au point d’ici 2020. Il navi- guera en haute mer, pour une expédition autour du monde d’une durée de trois ans. Une première boucle sera réalisée entre 2020 et 2021, au départ de la Corse, vers les continents africain et sud- américain. À terme, l’objectif est de développer un catalogue de solutions basées sur la technologie de valorisation du plastique mise au point pour le bateau. À LA DÉCOUVERTE DES INITIATIVES POUR EN FINIR AVEC LA POLLUTION PLASTIQUE La pollution plastique est peut-être le défi du siècle, mais elle n’est pas une fatalité. Nombreux aujourd’hui sont les femmes et les hommes qui trouvent des solutions pour réduire les déchets plastiques, à petite comme à grande échelle. PLUS D’INFOS SUR CARENEWS.COM Dans toutes les jardineries Truffaut Dans les évènements du secteur du mécénat et de la philanthropie Dans votre boîte aux lettres, pour les abonnés Les canaux, La ruche, Recyclerie, Les grands voisins Ground control, Makesense, Social bar 22 LILLE RENNES SAINT-NAZAIRE NANTES BORDEAUX LYON GRENOBLE AIX EN PROVENCE MARSEILLE PAU TOULOUSE TOURS POITIERS LIMOGES ORLÉANS SCEAUX PARIS
  • 23.
  • 24. Suivez le média des acteurs de l’engagement pour tout savoir sur l’ESS, la responsabilité sociétale et le mécénat. CARENEWSCARENEWS.COM CARENEWSCOM Nepasjetersurlavoiepublique.ImprimeriecertifiéeISO14001,PEFC,FSCetlabéliséeImprim'Vert. SUIVEZ + DE 1 000 ACTEURS DE L’ENGAGEMENT ACCÉDEZ À 12 000 CONTENUS