Etude Apec - Attractivité et emploi cadre en Bretagne
1.1 3-act-diag-prc-arret
1. Le niveau d’activité du territoire du SCOT
UNE POPULATION ACTIVE RESIDENTE AUX CONTOURS INSTABLES
UN CHOMAGE ELEVE ET REVELATEUR
LE DEVELOPPEMENT DE L’EMPLOI SUR LE TERRITOIRE : UNE SITUATION CONTRADICTOIRE
UNE PRECARITE DE NIVEAU REGIONAL
REPRESENTAT ION DE L’EVOLUT ION DES HABITANT S ET DES EMPLOIS
LE PAYS RISLE CHARENTONNE ET L’EXTERIEUR
CONCLUSION : UNE CROISSANCE NECESSAIREMENT EXTERNE
INDICATEURS
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2. Le ni v ea u d’ac ti v i té du te rr itoire du SC O T
Le cha pitr e co nsa cré au niv e au d’acti vit é du t er ritoire d u SCOT corres pon d à un e
transitio n entr e les q ues tions pur em ent démog raphi qu es et l ’an aly se é conom iqu e
sectori ell e tr a ditionn ell e.
Il s’ agit pl us pr éci sém ent d e d éter min er les int er acti ons entr e d émogr aph ie et é conomi e :
l’on oubl ie tro p souv ent qu e la crois san c e et l a riche sse écono miq ues d’un territoir e
vari ent larg em ent en rai son du nom bre d’act ifs qui y trav aille nt et y rési d ent .
La propor tion d ’a ctifs et son é volution est d onc une des pr emi ère s grand eurs
écono miq ues d ’un t erritoire .
Les in ac tifs (je une s, r etrai tés , e tc …) sont d es a ct eu rs écono miq ues , m ais outr e qu’il s ne
produi sen t pa s de bie ns ou de s ervi ces , leurs r ev en us – qui sont qu elq uefois su péri eurs à
ceu x d es a ctifs) son t moins s usc e ptibl es de s ’a ccroîtr e d ans l ’a ve nir : les r etrai tes ,
quel qu e soi ent les hy poth ès es e t le poli tiq ues a ppli qué es à long ter me , ris que nt pe u d e
voir l eur « pouvoir d ’a ch at » s ’é ten dr e brus que me nt dan s l es ann é es à ve nir.
Tout c e ci con duit à s’i ntér ess er au nom bre d es a ct ifs, à l eur évol ution p ass ée e t fut ure ,
afin de mi eux c ern er l a r éal ité t erritorial e.
En parti culi er, l es rela tions entr e les rési d ents ( qui t rav aillen t da ns le territoir e ou aille urs)
et l es em plois lo calis és d ans l e péri mètr e constit uent un ens eign em ent pré ci eux pou r
dét ermi ner le degr é d ’ auto nomie éco nomi que du t e rritoire, s a réal ité profond e. Ces de ux
popu latio ns sont r elié es par l es migra tions domi cile- trav ail q ui ré vèl ent au tr av ers d es flux
les li ens de d ép en da nc e é conomi qu e.
Le pr ése nt c ha pitre vise don c à pr é ciser l es c hiffres d e la po pul ation acti v e, d es
chôm eurs , de l a pop ula tion a ctiv e oc cup é e, les r elatio ns é conomi qu es du Pa ys Risle-
Char enton ne a ve c l’ ext érie ur, pour a nal ys er les con ditions de son é volution écono miq ue
réc ent e et en tir er des concl usions sur les b esoin s d u t erritoire .
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3. Le niveau d’activité du territoire du SCOT
UNE POPULATION ACTIVE RESIDENTE AUX CONTOURS INSTABLES
La population active du Pays Risle-Charentonne a atteint, en Population active totale
POPULATION ACTIVE TOTALE DU PAYS
2006, un peu plus de 30 6 50 pe rs o nnes , contre un peu
plus de 29 200 en 1999¹, et de 28 800 en 1990. RISLE-CHARENTONNE
du Pays de Risle-Charentonne
Ce chiffre de population active concerne l’ensemble des 31 000
actifs résidant dans le Pays Risle-Charentonne, qu’ils
travaillent dans le périmètre du SCOT ou ailleurs . 30 500
30 000
Cette population active, nommée par l’INSEE « Population
active au lieu de résidence » (PALD), comprend les actifs
29 500
occupés (salariés ou non salariés) et les chômeurs.
29 000
L’évolution du nombre des actifs est donc totalement
indépendante du taux de chômage, et est liée à des 28 500
comportements sociologiques (comme le taux d’activité
féminin) et à des considérations démographiques (liées à la 28 000
structure par âges de la population, puisque seules
27 500
certaines tranches d’âges sont actives). 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
¹ La population active est l'ensemble des personnes qui déclarent exercer ou chercher à exercer une activité professionnelle rémunérée. Les chômeurs font donc partie de la population active.
On regroupe dans la population active occupée uniquement les personnes déclarant exercer une activité professionnelle rémunérée. La population active inoccupée regroupe les chômeurs. La population active
totale (le plus souvent appelée simplement population active) est donc composée de deux sous-ensembles, la population active occupée et la population active inoccupée.
La population inactive est composée des personnes n'exerçant pas d'activité professionnelle et n'en recherchant pas. Population active et population inactive réunies constituent la population totale d'un pays.
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4. La population active du Pays Risle-Charentonne est légèrement moins
féminisée qu’aux échelles départementale, régionale ou encore
nationale.
Mais la différence est de faible ampleur : généralement, les zones rurales
sont moins féminisées que dans les zones urbaines, et le Pays Risle-
Charentonne sous ce rapport présente plutôt une structure équilibrée.
Les « réserves de féminisation » sont donc peu mobilisables, au moins
par rapport aux moyennes nationales (qui peuvent naturellement évoluer
dans le temps et qui sont globalement orientées à la hausse…).
Elle est également plus âgée, avec une moindre représentation
qu’ailleurs des classes d’âge inférieures à 30 ans et une proportion plus
forte qu’ailleurs des actifs de 50 ans et plus, reflétant en cela la structure
par âge de la population totale du territoire.
Cette structure par âge est liée elle-même, ainsi qu’on l’a vu plus haut,
Communauté de communes ou
aux caractéristiques de sa démographie (natalité plus faible qu’ailleurs Actifs pop 15-64 ans taux d'activité
commune
depuis des décennies et déficits migratoires plus accusés dans la De Risle Charentonne 2 026 2 785 72,7
tranche d’âge des 20-39 ans).
Du canton de Beaumesnil 2 008 2 828 71
Elle témoigne de l’histoire démographique du territoire depuis quarante Du Canton de Beaumont-le-Roger 4 954 6 618 74,9
années et constitue donc une structure de longue haleine dont les
De Bernay et ses environs 7 694 10 762 71,5
modifications ne seront, en toute hypothèse, que très progressives.
Du Canton de Brionne 3 066 4 219 72,7
Du Canton de Broglie 2 661 3 780 70,4
De Thiberville 3 106 4 219 73,6
Du Canton de Rugles 3 285 4 608 71,3
Brionne 1 849 2 616 70,7
Pays Risle-Charentonne 30 649 42 435 72,2
Département 269 330 368 154 73,2
(source RGP 2006)
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5. Le nombre des actifs n’augmente pratiquement pas jusqu’au
Taux d'activité comparés milieu des années 90, pour connaître une croissance plus affirmée
(rapportés à la population totale) à partir de 1999.
Cette inflexion n’est pas due à une augmentation à due proportion
46,00% qui aurait affecté la population totale, mais bien à une remontée
des taux d’activité à compter de cette date.
45,50%
On constate, certes, à l’échelle nationale un pareil phénomène de
croissance des taux d’activité, mais, dans le Pays Risle-
45,00% Charentonne, cette évolution présente un caractère plus affirmé et
plus durable, en dépit d’un palier marqué dans la progression, à
compter de 2003.
44,50%
44,00% Evolutions comparées des populations
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 actives et totales
Tx. act. France Tx. act. PRC
108,00
Le taux global d’activité (rapport entre la population active et la
population totale) s’élève à 45,7% en 2005 (contre 44,9% en 1990). 106,00
Dans le Pays Risle-Charentonne, la rupture intervenue en 1999 dans 104,00
le rythme d’évolution de la population active est clairement à
rapprocher de l’inflexion constatée dans les flux migratoires à 102,00
compter de la même date, eux-mêmes presque entièrement
responsables de la progression de la population totale au cours de la
100,00
période.
98,00
Ce rapprochement exprime clairement le fait que les populations 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004
nouvelles venues plus fortement de l’extérieur à compter de 1999
sont essentiellement actives, et probablement plus jeunes, en
moyenne, que les populations d’origine.
Indice Pop. act. PRC Pop. tot. PRC contribution solde migratoire
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6. Dès avant la manifestation de cette inflexion, on constate qu’étaient à l’oeuvre au sein du Pays Risle-Charentonne, les mêmes évolutions fondamentales
accusées partout ailleurs à compter de la décennie des années 1990 :
baisse accélérée des taux d’activité des populations des deux sexes dans les âges les plus jeunes (en accompagnement de l’allongement marqué
de la durée des études),
érosion croissante de l’activité à l’approche de l’âge de la retraite au fur et à mesure qu’on avance dans la décennie,
et surtout, croissance extrêmement marquée des taux d’activité féminins dans la tranche centrale des 25-54 ans, suffisamment importante en
effectifs pour déterminer une légère hausse du taux d’activité global de la population au cours de la période.
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7. Il résulte de ces évolutions combinées à la structure démographique du Pays Risle-Charentonne une situation où les taux d’activité de la population du
territoire sont, en 1999, en moyenne, plus élevés qu’aux échelles départementale, régionale ou nationale. En 2006, le taux d’activité reste effectivement plus
élevé que les taux régional et national, mais en deçà du taux départemental.
Cette situation étant en partie due à une structure par âges où sont encore majoritaires les générations issues de la natalité de l’après-guerre, dont les taux
d’activité sont maximum (40-55 ans).
On y constate également, comme dans l’ensemble des
zones rurales en Haute-Normandie, des taux d’activité Actifs pop 15-64 ans taux d'activité
féminins supérieurs à ceux des périmètres incluant les
zones urbaines, dus en partie aux écarts d’activité Pays Risle-Charentonne 30 649 42 435 72,2
affectant la tranche d’âge des 15-24 ans.
Département 269 330 368 154 73,2
Région 838 248 1 179 895 71,0
Si on considère les seuls effets de cette structure par France métropolitaine 28 565 534 39 941 378 71,5
âges de la population sur les capacités futures du
territoire à disposer des ressources humaines (source RGP 2006)
nécessaires aux activités économiques, ces capacités
exprimées par les taux d’activité globaux devraient par
construction être amenées à diminuer au fur et à Taux d'activité suivant le sexe et l'âge par groupes d'âge
mesure de l’arrivée à l’âge de la retraite de ces (nombre d'actifs rapportés à la population de même âge , en % et pour la zone d'emploi de Bernay _
)
générations, encore les plus nombreuses en 1999. Hommes Femmes Ensemble
Groupe d'âge 1990 1999 1990 1999 1990 1999
15-24 ans ZE Bernay 46,3 39,2 36,5 29,8 41,7 34,7
25-54 ans ZE Bernay 96,5 96,1 75,0 80,4 85,8 88,3
55-64 ans ZE Bernay 41,5 39,7 35,6 34,2 38,5 36,9
15-64 ans ZE Bernay 75,1 76,6 59,5 64,0
15-64 ans HN 75,3 62,3
15-64 ans France 75,0 74,4 57,2 61,4
¹ La Zone d’emploi de Bernay diffère légèrement du périmètre du Pays Risle-Charentonne : la ZE de Bernay comprend le canton de Monfort-sur-Risle, et elle ne comprend pas celui de Rugles, qui est rattaché à
la zone d’emploi de Verneuil.
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8. Evolution de la structure de la population totale L’évolution de la structure de la population totale du Pays
selon le statut d'activité/inactivité (en valeurs absolues) Risle-Charentonne de 1990 à 1999 met très clairement en
évidence les déterminants sous-jacents de l’évolution de sa
population active :
70 000
la progression de l’activité globale permise par la
60 000 hausse des taux d’activité féminins (baisse de la part
50 000 des « autres inactifs »),
40 000 ainsi que le croisement de deux flux démographiques
structurants pour l’avenir de long-terme :
30 000
20 000 la baisse de la population des scolaires, d’une
part,
10 000
0 et la hausse de celle des retraités, d’autre
part.
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004
Le sens de ces variations, ici présentées en proportion, reste
Pop. act. occupée Chômeurs Scolaires Retraités Autres inactifs vrai en valeur absolue.
Les facteurs qui seraient techniquement de nature à contrarier un futur retournement à la baisse des taux d’activité du territoire résident donc principalement
dans les trois facteurs suivants :
la poursuite de la progression de l’activité des femmes,
la poursuite de flux migratoires apporteurs de jeunes actifs,
et un éventuel mouvement de recul des âges de cessation d’activité.
Dans le contexte actuel, le ta ux d’acti vité fé mi ni n est une des grandes variables explicatives du taux d’activité général, puisque c’est généralement là
que se concentrent les inactifs en âge de travailler. Il mesure, en outre, l’équilibre entre femmes et hommes, et le degré de tension sur le marché du travail,
car les femmes sont ordinairement plus inactives dans un marché du travail atone.
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9. S’agissant de l’existence de réserves de main-d’œuvre liées à la poursuite éventuelle de la
progression de l’activité des femmes, on constate que si la zone d’emploi de Bernay
présente en 2006 un taux d’activité des femmes supérieur à la moyenne régionale (la ZE de
Bernay est à dominante rurale), on peut toutefois observer que certaines autres zones de la
région connaissent des taux supérieurs (la carte ci-contre concerne les seules femmes de
Taux d ’a ctiv ité d es fem me s en 2006
15 à 64 ans et les taux sont exprimés en nombre d’actifs rapportés à la population de
même âge).
Le taux d’activité des femmes âgées entre 15 et 64 ans habitant le Pays Risle-Charentonne
exprimé en pourcentage de la population féminine de la même tranche d’âge, résidant sur
ce territoire, est de 66,5%. Ce taux est similaire à celui de la Haute-Normandie (66,4%).
Zone d'emploi de Bernay Région
Actifs taux d'activité taux d'activité
Homme 15 758 77,7 75,8
15 à 24 ans 2 057 56,3 49,6
25 à 54 ans 12 164 95,6 94,6
55 à 64 ans 1 536 39,5 39,9
Femme 13 416 66,5 66,4
15 à 24 ans 1 455 43,3 40,9
25 à 54 ans 10 603 83,4 83,2
55 à 64 ans 1 359 33,2 35,0
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10. Si on considère enfin la dispersion des taux d’activité globaux au sein du Pays Risle-
Charentonne (nombre d’actifs / population totale), à la même date de 1999, soit juste
avant le retournement de tendance signalé plus haut et relatif au rythme de
progression de la population active, on constate des contrastes significatifs entre la
moitié nord du territoire où les taux d’activité sont les plus élevés, et sa partie sud
constituée des cantons de Beaumesnil, de Broglie et de Rugles.
Outre le fait que cette répartition exprime une cartographie en négatif de la densité
des personnes de plus de 60 ans présentes sur les différentes parties du territoire,
elle se présente également comme une image corrélée à l’importance de l’activité
féminine.
On notera, de plus, que les taux d’activité les plus élevés se rencontrent dans des
communes rurales en périphérie des agglomérations principales et non dans les
communes-centres elles-mêmes (par exemple, Barc, Goupillières, Ecardenville-la-
Campagne, St Quentin-des-Isles, Plainville, St Victor-de-Chrétientville, La Haye-de-
Calleville, St Antonin-de-Sommaire, Bournainville-Faverolles,...).
Des taux d’activité supérieurs à 50% ne sont pas exceptionnels pour ces communes (la plus active est Plainville, avec un taux d’activité de 61%).
Cette situation peut résulter de la combinaison de deux phénomènes : l’installation privilégiée des jeunes ménages actifs par acquisition de terrains à bâtir en
zone rurale mais à proximité des services offerts par les agglomérations, d’une part, et une présence proportionnellement plus forte dans les centres
agglomérés de la partie la plus jeune de la population, notamment des très jeunes, avec, en conséquence, une population active plus faible dans ces villes,
d’autre part.
On notera enfin que les taux d’activité les plus faibles se situent autour de 35% (Barville, Ajou, St Laurent-du-Tencement, Harcourt, …).
A l’échelle des cantons, les taux d’activité les plus élevés se rencontrent dans les cantons de Bernay et de Beaumont-le-Roger (de 46% à 50%), et les plus
bas dans les cantons de Beaumesnil, Broglie, et Rugles (de 43% à 44%), les cantons de Brionne et de Thiberville occupant une position intermédiaire (un peu
au-dessus de 45%).
Le canton ayant connu la plus forte progression de sa population active au cours des quinze dernières années est le canton de Beaumesnil, suivi de ceux de
Beaumont et de Brionne (si on agrège, pour l’analyse, Bernay ouest à la ville de Bernay).
Les chefs-lieux de cantons perdent tous des actifs, excepté Bernay.
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11. Le niveau de qualification de la population active résidente du Pays Risle-Charentonne doit s’apprécier en tenant compte d’un contexte de formation initi ale
caractérisé par la présence d’un important échec scolaire, mesuré par le retard à l’entrée en sixième ou par la proportion d’élèves âgés de plus de 16 ans
scolarisés au collège. Sur ces critères, les performances du Pays Risle-Charentonne le placent nettement en retrait des moyennes régionales et en queue des
pays ruraux de Haute-Normandie.
Ces éléments sont à compléter de l’indication qu’une proportion d’élèves du Pays Risle-Charentonne plus forte que dans l’ensemble de la région ou que dans
les autres pays ruraux de Haute-Normandie, est issue d’une famille appartenant à une profession ou catégorie sociale considérée comme défavorisée
(ouvriers qualifiés ou non, ouvriers agricoles, retraités employés ou ouvriers, chômeurs n’ayant jamais travaillé et personnes sans activité professionnelle).
Le décalage du profil de formation initiale de la ZE de Bernay est peu
sensible dans les premiers âges de scolarisation, si on le met en regard de
celui du département de l’Eure (terme de comparaison plus proche que la
région ou la moyenne nationale).
C’est au stade des études supérieures qu’il devient perceptible qu’il est le
plus flagrant : l’entrée sur le marché de l’emploi est plus précoce qu’ailleurs
et l’offre de formation supérieure restreinte. Au total, le taux de scolarisation
des 18-24 ans du Pays Risle-Charentonne est de 36,5% de la classe
d’âge, soit près de 11% au-dessous de la moyenne régionale.
Niveau de q ualificatio n de la populatio n de plus de 15
ans du Pays Risle-C hare ntonne e n 19 99 et 20 06
RGP 20 06
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12. Les niveaux de formation constatés en 2006 dans le Pays Risle-
Charentonne font apparaître un décalage cohérent avec les
caractéristiques des parcours scolaires constatés sur le territoire.
Il s’en dégage une sous-représentation sensible du baccalauréat
et de l’ensemble des diplômes attachés aux études supérieures.
Le faible niveau moyen de qualification des jeunes formés sur le
territoire doit toutefois être rapproché du mouvement de
rattrapage important qui y a été engagé.
2006 1999
Population scolarisée par 30 ans ou 30 ans ou
2-5 ans 6-14 ans 15-17 ans 18-24 ans 25-29 ans 2-5 ans 6-14 ans 15-17 ans 18-24 ans 25-29 ans
tranche d'âge plus plus
CC Beaumesnil 75,6% 100,0% 99,4% 37,1% 1,5% 0,6% 75,9% 97,7% 96,2% 35,8% 2,2% 0,4%
CC Beaumont-le-Roger 72,5% 99,1% 96,8% 35,5% 3,1% 0,7% 77,1% 99,5% 94,1% 38,8% 3,8% 1,0%
CC Bernay 75,3% 99,7% 97,2% 39,3% 3,6% 0,8% 70,4% 99,1% 95,1% 37,4% 4,5% 0,7%
CC Broglie 79,4% 99,9% 96,1% 32,3% 2,2% 0,5% 77,5% 98,3% 91,8% 38,9% 3,4% 0,8%
CC Risle-Charentonne 71,5% 99,3% 94,6% 42,8% 3,1% 1,1% 77,9% 100,0% 98,5% 46,9% 2,2% 0,7%
CC Rugles 72,9% 99,0% 93,4% 29,7% 1,5% 0,7% 74,2% 98,5% 95,5% 36,1% 3,3% 0,5%
CC Rurale Brionne 76,0% 98,9% 96,4% 36,2% 2,9% 0,5% 70,5% 98,7% 98,2% 45,6% 2,9% 0,6%
CC Thiberville 75,8% 98,9% 96,7% 33,7% 3,2% 0,5% 76,4% 99,7% 96,3% 40,7% 2,6% 0,9%
Brionne 71,8% 98,6% 93,1% 38,7% 2,5% 0,3% 71,7% 98,0% 95,0% 27,6% 2,0% 0,5%
Pays Risle-Charentonne 74,6% 99,3% 96,3% 36,5% 2,9% 0,7% 74,0% 99,0% 95,4% 38,4% 3,4% 0,7%
Eure 73,5% 99,1% 95,7% 41,0% 3,3% 0,7% 73,6% 99,0% 96,0% 41,9% 3,8% 0,7%
Haute-Normandie 74,0% 98,8% 95,9% 47,5% 6,2% 0,8% 74,4% 99,0% 96,5% 49,9% 6,2% 0,9%
France 75,6% 98,9% 96,2% 51,4% 7,6% 1,0% 77,3% 99,0% 96,7% 52,3% 7,3% 1,0%
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13. UN CHOMAGE ELEVE ET REVELATEUR
A la fi n 2 0 05, le nomb re de c hôme urs s’é leva i t à un peu pl us Nom bre de chôm eurs (PRC)
de 3 30 0 pe rso nnes s ur le pé rimètre d u SC OT.
4 500
A u 31 d écemb re 2 00 8 2 45 0 dema nde urs d’empl ois so nt
4 000
comptab ilis és, c e q ui si g nifie q ue le taux de c hô mage da ns le
3 500
Pa ys Ri sle-C ha re nto nne est en d imi nutio n (8 % envir o n des
actifs). 3 000
2 500
Ce nombre a connu d’importantes variations au cours du temps, puisque 2 000
sur une période de quinze années, il a varié d’un peu plus de 2 700
1 500
personnes, ses niveaux les plus bas, en 1990 et en 2001, jusqu’à près de
1 000
4 300 personnes en 1996, à son maximum.
500
On peut, sur cet intervalle de temps, considérer trois périodes 0
successives : 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004
une première période de croissance du nombre de chômeurs de
1990 jusqu’aux années 1993-1996, où il atteint un palier
une deuxième période, de 1996 à 2001, où ce nombre baisse
rapidement jusqu’à revenir à son niveau de 1990,
avant le retour d’une période d’augmentation du chômage, de
Evolutions com parées des taux de chôm age (BIT)
2002 à 2005, l’année 2006 (non portée sur le graphe ci-contre)
étant marquée par une baisse significative, sans qu’il soit encore
possible de déterminer s’il s’agit d’une amorce de nouveau 15,0%
retournement de tendance, ou d’une amélioration passagère. 14,0%
13,0%
Le chômage est, de fait, la résultante complexe d’un ensemble de
phénomènes de natures différentes et s’exerçant à des échelles très 12,0%
diverses. 11,0%
10,0%
On peut, de prime abord, observer que la physionomie générale de la
courbe du chômage observée au cours du temps dans le Pays Risle- 9,0%
Charentonne s’inscrit assez fidèlement dans les dynamiques constatées à 8,0%
des échelles plus larges, au plan départemental, régional ou national. 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005
Syndicat Mixte pour le SCOT du Pay s Risle- Chare ntonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 60
PRC Eure HN Fr
14. Le Pays Risle-Charentonne, aussi bien, du reste, que la ZE de Bernay, se singularisent,
en revanche, par des niveaux successifs de chômage se situant plutôt dans la partie
haute du registre des taux constatés dans les territoires alentours.
S’inscrivant dans un contexte régional marqué par des taux de chômage
systématiquement supérieurs aux moyennes nationales au cours de cette période, le
Pays Risle-Charentonne est marqué par un chômage toujours supérieur à celui
constaté, en moyenne, dans le département de l’Eure.
Il dépasse également celui observé dans le département de la Seine-Maritime (et donc,
par construction, la moyenne régionale) de 1992 à 1996, puis, à nouveau, brièvement,
en 2005 (le rétablissement en deçà de la moyenne régionale ayant été observé en
2006).
Le chômage subi dans le Pays Risle-Charentonne est d’abord caractérisé par un
chômage féminin de plus de la moitié du total des chômeurs (pour une part dans la
population active inférieure à 50%) et toujours supérieur aux moyennes régionales.
Le chômage des jeunes est, pour sa part, toujours inférieur aux
moyennes régionales.
Le positionnement relatif du Pays Risle-Charentonne, pour le
chômage de longue durée ou pour celui des personnes de plus
de 50 ans, a varié au cours du temps, et, en fin de période, se
situe :
dans la moyenne régionale, s’agissant des senior,
en deçà de la moyenne régionale, pour ce qui est des
chômeurs de longue durée.
Syndicat Mixte pour le SCOT du Pay s Risle- Chare ntonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 61
15. Au-delà du constat de l’influence sur la courbe de chômage du
Pays Risle-Charentonne de la conjoncture économique générale,
diverses caractéristiques propres au territoire et à l’évolution de
sa population active contribuent à expliquer l’évolution et le
niveau de son chômage.
Trois périodes peuvent être distinguées, au cours des quinze
dernières années, dans l’organisation des rapports entre
l’évolution de la population active et du nombre d’emplois
localisés sur le territoire, rapports dont la mesure est précisément
le taux de chômage :
de 1 9 90 à 1 9 97 , le nombre des emplois du territoire
diminue dans un contexte de stagnation de la
population active ;
de 19 9 8 à 20 01, le nombre d’emplois du territoire
progresse sensiblement tandis que la population active
se met à augmenter ;
de 2 0 02 à 20 0 5, la progression des emplois connaît
un palier, alors que la croissance de la population
active se poursuit sur un rythme proche de celui de la
période précédente.
Les évolutions de la courbe du chômage déjà décrites plus haut
au cours de cette période prennent donc un sens bien différent
selon les phases :
la premi ère pé ri ode, de 1 99 0 à 1 9 97, décrit une
corrélation entre la baisse des emplois du territoire et
l’augmentation du chômage, dans un contexte de
stagnation de la population active
On peut ici parler d’une p hase de décl in ;
Syndicat Mixte pour le SCOT du Pay s Risle- Chare ntonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 62
16. la de ux ième pério de, de 19 9 8 à 2 00 1, est caractérisée par une
décroissance vive du chômage accompagnée d’une croissance modérée des
emplois et de la population active : c’est une phase de croissance, accompagnée
d’une réduction du chômage qui ne dépend pas uniquement des créations
d’emplois sur le seul territoire du Pays Risle-Charentonne, dès lors que celles-ci ne
peuvent à elles seules y avoir déterminé une baisse aussi importante du chômage.
Ainsi qu’on peut le voir pour de nombreuses autres zones d’emploi de la région,
l’augmentation du nombre d’actifs a pour contrepartie de nouveaux emplois sur le
territoire, mais elle est également liée de façon croissante à des emplois localisés à
l’extérieur du Pays Risle-Charentonne où ces actifs résident.
Au-delà de l’ajustement entre les variations de la population active et des emplois
du seul territoire, le niveau du chômage est donc également une résultante des
évolutions du nombre des emplois offerts sur la périphérie de celui-ci, leur influence
s’exerçant au travers des migrations quotidiennes domicile-travail entre le Pays
Risle-Charentonne et les zones d’emploi alentour ;
la troisiè me p ha se, de 20 02 à 20 0 5, est une phase conjoncturelle de
consolidation de la croissance économique, où la création nette d’emplois sur le
territoire et sur les territoires voisins ne suffit plus à compenser la poursuite de la
croissance de la population active : le chômage recommence à augmenter.
Le second épisode de reprise du chômage constaté au cours de la troisième période, revêt toutefois, au plan économique, une signification profondément
différente de l’évolution de même sens constatée au cours de la première période.
Il s’agit alors non plus d’un symptôme supplémentaire d’un process de dévitalisation à l’œuvre dans un territoire peu attractif, mais de la marque d’un
déséquilibre intervenant dans un contexte de croissance, même modérée, des emplois sur un territoire redevenu attractif, et en cours d’accentuation des
composantes résidentielles de son économie.
Cette analyse incite à cerner selon quels mécanismes particuliers le Pays Risle-Charentonne peine tant à créer sur son territoire des emplois en nombre
suffisant.
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17. Pour achever l’analyse du déséquilibre que constitue
l’existence d’un taux de chômage tendanciellement
important dans le Pays Risle-Charentonne, il faut consulter
l’analyse sectorielle des offres et demandes d’emplois à
partir de l’illustration fournie par les flux d’offres et de
demandes d’emplois dans la Zone d’Emploi (ZE) de
Bernay au cours de l’année 2004,
Celle-ci fait ressortir que si le flux de création d’emplois le
plus important émane de très loin du secteur tertiaire,
c’est aussi là qu’existe en proportion (et a fortiori en valeur
absolue) le déphasage le plus fort entre offres et
demandes d’emplois.
En termes de répartition sur le territoire à fin 2005, le chômage se trouve le plus concentré
dans la proximité des principaux pôles d’emploi, à l’exception notable de Rugles, et parfois
dans la seule périphérie des villes concernées.
Pour un taux moyen de chômage d’environ 11% dans le Pays Risle-Charentonne à fin 2005,
les taux les plus élevés se rencontrent dans et aux alentours des villes de Bernay, de Brionne,
de Nassandres, et moindrement, de Serquigny, dans la périphérie de Beaumont-le-Roger et
de La Barre-en-Ouche, et, dans une moindre mesure, de Thiberville.
A l’échelle cantonale, les taux de chômage les plus élevés du territoire se rencontrent dans les
cantons de Brionne et de Bernay-Ville, le canton de Bernay-ouest, étant toutefois marqué par
un taux de chômage très inférieur à la moyenne du Pays.
Les cantons de Broglie et de Rugles présentent les taux les plus faibles, ces cantons étant
marqués, par ailleurs, par une croissance très réduite de leur population active sur les quinze
dernières années.
Syndicat Mixte pour le SCOT du Pay s Risle- Chare ntonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 64
18. Au total, sur 100 habitants du SCOT du Pays Risle-Charentonne, Evolution de la structure de la population totale
en 2005 : selon le statut d'activité/inactivité (en pourcentages de la population )
41 a vaie nt un emp loi
100%
5 étaie nt chôme urs
46 étaie nt d o nc actif s (actifs ayant un emploi + chômeurs) 80%
54 étaie nt i nactif s a u s ens de l’Insee,
60%
Les inactifs se répa rtis sant e nt re : 40%
16 qui étaient scolaires ou étudiants 20%
17 qui étaient retraités
0%
21 qui étaient inactifs en-dehors des catégories
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004
précédentes
(notamment les femmes inactives, volontairement ou non, puisque la
situation du marché de l’emploi dissuade certaines personnes Pop. act. occupée Chômeurs Scolaires Retraités Autres inactifs
activables de rechercher un emploi, et les enfants non encore
scolarisés)
Le taux d’activité effective de 41 % constitue une grandeur économique essentielle à l’analyse dynamique du territoire dont elle conditionne la richesse. De
fait, les non actifs sont des acteurs économiques qui, par leur pouvoir d’achat, déterminent une part importante de l’économie, notamment résidentielle.
Parmi eux, les retraités dont le nombre est passé de 12 % à 17 % de la population totale entre 1990 et 2005, disposent d’un pouvoir d’achat aujourd’hui
supérieur, en moyenne, à celui des actifs. La part des revenus tirée des prestations sociales (allocations, RMI, etc…) représente également un flux
économique non négligeable.
Mais le pouvoir d’achat des retraités et des bénéficiaires de l’aide sociale n’est guère susceptible de s’accroître dans l’avenir, contrairement aux revenus
d’activité : quel que soit, par exemple, l’avenir des retraites qui, en France, se détermine au plan national, il est peu vraisemblable que leur montant soit
fortement revalorisé dans les années à venir.
La part plus ou moins importante des revenus des personnes non actives pèse donc sur l’évolution future de la création de richesses du territoire, et, de ce
point de vue, le Pays Risle-Charentonne aborde l’avenir avec un taux d’activité plutôt moyen, qui est issu d’un redressement récent et qui est, en grande
partie, lié à l’installation de populations actives venues de l’extérieur du territoire.
Syndicat Mixte pour le SCOT du Pay s Risle- Chare ntonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 65
19. LE DEVELOPPEMENT DE L’EMPLOI SUR LE TERRITOIRE : UNE SITUATION CONTRADICTOIRE
L’analyse du niveau d’activité économique du territoire doit porter sur les deux ensembles qui le composent, comme le montre le graphique ci-dessous :
celui des ac ti fs r é sid ent s , qui peuvent travailler au sein du territoire ou à l’extérieur (ensemble appelé « population active », en règle générale, ou
mieux encore, « population active au lieu de résidence », ou PALR),
et celui des e mploi s d e s en tr epri se s situées dans le périmètre du SCOT (ensemble généralement dénommé « les emplois », ou mieux encore,
« population active au lieu de travail », ou PALT, selon la définition de l’Insee). Ces actifs, qui travaillent dans le territoire, peuvent y résider ou résider
ailleurs.
Migrations quotidiennes hors du territoire
Périmètre d’un SCOT
Population active
Actifs résidant sur Emplois
(« population active au lieu de le territoire et y
résidence – PALR ») (« population active au lieu de
travaillant travail –
PALT »)
Périmètre d’un SCOT
Migrations quotidiennes vers le territoire
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20. En analysant la population active, dans le premier paragraphe du présent chapitre, nous avons mis l’accent sur l’évolution du niveau d’activité des personnes
habitant le territoire, quel que soit leur lieu de travail.
Il convient à présent d’analyser l’évolution des emplois présents sur le territoire, qu’ils soient occupés par des résidents ou par des personnes habitant en-
dehors du périmètre du SCOT.
L’évolution de l’emploi dans le Pays Risle-Charentonne au cours des dernières décennies s’est inscrite dans le contexte de l’évolution générale de l’emploi en
Haute-Normandie, qui s’est présentée comme particulièrement défavorable au cours de la période 1975-1999, et tout particulièrement au cours de la décennie
des années 90.
C’est moins la baisse de l’emploi industriel que le manque de dynamisme du secteur tertiaire qui explique le décrochage de la Haute-Normandie en matière de
création d’emplois, et qu’on peut évaluer à 75% du déficit cumulé d’emplois sur la période 1975-1999.
Cette situation s’est cumulée avec une destruction intense d’emplois de l’agriculture, la Haute-Normandie étant sur ce point l’une des régions au sein de
laquelle cette destruction a été le plus intense.
D’une certaine façon, la ZE de Bernay a transposé en Evolutions com parées des em plois totaux
l’aggravant ces caractéristiques générales de l’évolution de
l’emploi à l’échelle régionale. 115
Cette zone d’emploi, la plus vaste zone d’emploi rurale de la
région, a connu une contraction d’emplois continue de 1975 à 110
1997, avec plusieurs fermetures d’usines (Robert et Carrière en
1984, Eclair Prestil industries en 1989, …). 105
C’est la zone d’emploi de la région qui a le plus souffert de cette
régression de l’emploi, et c’est la seule à ne pas avoir créé 100
d’emplois féminins sur la même période.
95
Dans le périmètre du Pays Risle-Charentonne, plus de 1 200
emplois nets ont été perdus entre 1990 et 1999.
90
Le Pays n’avait gagné qu’environ 130 actifs sur la même 1 990 1 992 1 994 1 996 1 998 2 000 2 002 2 004
période, avant même que ne soit constatés, à compter de 1999,
les effets de l’inflexion à la hausse du rythme de progression de France HN Eure PRC
la population active déjà soulignée plus haut.
Syndicat Mixte pour le SCOT du Pay s Risle- Chare ntonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 67
21. Evolution des em plois par secteurs (PRC)
130 A compter de 1998, le solde net de création d’emplois sur le territoire
120
redevient positif, dans le contexte d’un redressement conjoncturel général,
qui produit également ses effets au niveau régional ou national, de façon
110
prononcée jusqu’en 2001, puis plus modérée ensuite.
100
90 Près de 1 500 emplois nets sont ainsi créés au cours de cette seconde
80 période. La décomposition par secteurs de l’évolution des emplois permet de
70 mettre en évidence les facteurs sur lesquels repose le redressement opéré à
compter de 1998 : une modération du mouvement de destruction d’emplois
60
industriels, un très grand dynamisme du commerce et du BTP, et, dans une
50
moindre mesure, des services, qui tendent toutefois à marquer un palier à
1 990 1 992 1 994 1 996 1 998 2 000 2 002 2 004
compter de 2000, et enfin, la poursuite du process continu de destruction
tous secteurs agriculture industrie btp commerce services
marquée d’emplois de l’agriculture.
L’analyse comparée par secteurs de l’évolution du nombre d’emplois de 1990 à 2005 aux échelles locale, départementale, régionale et nationale permet de
mieux dégager les mécanismes de création et de destruction d’emplois spécifiques au Pays Risle-Charentonne. Le territoire ne se distingue guère de ces
autres périmètres de référence dans son intensité de destruction d’emplois de l’agriculture ou de l’industrie, si ce n’est par un déficit plus important d’emplois
industriels de 1995 à 1998, partiellement compensé les années suivantes.
Evolution com parée des em plois de l'agriculture (PRC) Evolution com parée des em plois de l'industrie (PRC)
110 105
100
100
90
95
80
90
70
85
60
50 80
1 990 1 992 1 994 1 996 1 998 2 000 2 002 2 004 1 990 1 992 1 994 1 996 1 998 2 000 2 002 2 004
France HN Eure PRC France HN Eure PRC
Syndicat Mixte pour le SCOT du Pay s Risle- Chare ntonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 68
22. Dans les secteurs du BTP et du commerce, en revanche, le Pays Risle-Charentonne atteste d’un dynamisme très fort, qui le différencie nettement des autres
périmètres retenus comme termes de référence. Dans les deux cas, faisant suite à une période de sous-performance affirmée dès avant 1990, un très net
process de rattrapage s’engage à compter de 1997-1998, qui contribue pour une part non négligeable au solde de créations nettes d’emplois sur le territoire à
compter de cette date.
Evolution com parée des em plois du com m erce (PRC) Evolution com parée des em plois du BTP (PRC)
120 110
115 105
110 100
105 95
100 90
95 85
90 80
1 990 1 992 1 994 1 996 1 998 2 000 2 002 2 004 1 990 1 992 1 994 1 996 1 998 2 000 2 002 2 004
France HN Eure PRC France HN Eure PRC
Evolution com parée des em plois des services (PRC)
150
S’agissant du secteur des services, s’il connaît, comme partout ailleurs, un 145
rythme de croissance important, il ne bénéficie d’aucune dynamique de 140
rattrapage sur le territoire du Pays Risle-Charentonne. 135
130
125
Bien plus, la dynamique qui s’y développe s’avère très en retrait sur celle 120
dont bénéficie le département de l’Eure, pris dans son ensemble. 115
110
Le plancher marqué dans la création nette d’emplois de services à compter 105
de 2000 apparaît, du reste, plus tôt et de manière plus nette qu’aux niveaux 100
1 990 1 992 1 994 1 996 1 998 2 000 2 002 2 004
départemental et national, et c’est lui la cause essentielle de l’inflexion
signalée plus haut de la courbe retraçant l’évolution des emplois totaux à France HN Eure PRC
compter de 2001.
Syndicat Mixte pour le SCOT du Pay s Risle- Chare ntonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 69
23. L’influence de l’évolution des emplois de services est d’autant plus significative Evolution de la structure des em plois du PRC
que leur part s’est renforcée tout au long de la période (ils passent de 36% à par secteurs économ iques (en pourcentages)
46 % des emplois, au détriment de l’agriculture et de l’industrie, les parts
respectives du commerce et du BTP restant stables), et qu’on leur doit 100%
l’intégralité de la création nette d’emplois du Pays Risle-Charentonne sur la
période 1990-1997, et la plus grande part de celle-ci sur la période 1998-2005, 80%
en notant le ralentissement de leur rythme de création sur cette seconde
60%
période.
40%
Structures com parées des em plois par secteurs (2005)
20%
70,0% 0%
1 990 1 992 1 994 1 996 1 998 2 000 2 002 2 004
60,0%
50,0% agriculture industrie btp commerce services
40,0%
Evolution des emplois du PRC
30,0%
1990-1997 1998-2005 (°) 1990-2005
20,0% en effectifs en %
tous secteurs -1 230 1 499 269 1,2%
10,0%
agriculture -770 -433 -1 203 -44,1%
0,0% industrie -1 211 -152 -1 363 -18,1%
agriculture industrie btp commerce services btp -270 373 103 6,1%
commerce -130 529 399 17,6%
France HN Eure PRC services 1 151 1 182 2 333 28,7%
(°) estimation pour 2005
La relative sous-performance du Pays Risle-Charentonne dans la création d’emplois de services, si on établit la comparaison avec les échelons départemental,
régional ou national, détermine, à l’arrivée, une structure d’emplois du territoire moins riche qu’ailleurs en services, mais mieux dotée en emplois de l’industrie,
du BTP et de l’agriculture.
Au total, entre les deux périodes successives de 1990-1997 et 1998-2005, le Pays Risle-Charentonne a bénéficié d’un solde net de création d’emplois
relativement limité (moins de 300 emplois), dont, par analyse comparée avec les évolutions constatées dans d’autres périmètres géographiques, on peut, avant
toute autre chose, attribuer la faiblesse à une sous-performance dans la création d’emplois de services.
Syndicat Mixte pour le SCOT du Pay s Risle- Chare ntonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 70
24. UNE PRECARITE DE NIVEA U
REGIONAL
Les emplois ainsi créés sur le territoire ne se caractérisaient
pas, en 1999, dans le périmètre de ZE de Bernay, par une
précarité plus affirmée qu’ailleurs en Haute-Normandie, si on
en juge par les parts relatives de CDD et d’intérimaires dans le
total des emplois.
Ils comportaient, en revanche, une part significative d’emplois
de non salariés, comme dans les autres zones rurales de la
région, ce qui explique la proportion moins importante qu’à
l’échelle régionale des emplois en CDI ou de titulaires de la
fonction publique.
La proportion, plus importante que dans les zones
urbaines, d’agriculteurs exploitants (donc non salariés)
joue également un rôle, mais faible compte tenu du
caractère désormais résiduel de l’agriculture dans le
volume global d’emplois.
Les femmes étaient davantage représentées que les
hommes, en 1999, au sein de ces emplois en CDI ou de
titulaires de la fonction publique.
Elles l’étaient toutefois également dans les emplois
d’intérimaires, mais aussi dans les emplois non salariés,
ce qui est plutôt rare. Elles étaient moins présentes au
niveau des contrats d’apprentissage et des contrats
aidés, et très légèrement moins présentes au niveau des
contrats à durée déterminée (CDD).
Syndicat Mixte pour le SCOT du Pay s Risle- Chare ntonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 71
25. Par t de s e mpl oi s ind ustri el s
REPRESENTATION DE L’EVOLUTION DES
HABITANTS ET DES EMPLOIS
Les em plo is d u Pa ys Risle- C har ent o nne so nt ré partis d e faço n rel ativem ent
iné gale sur le te rrit oi re.
La moitié nord du Pays concentre la majorité de ces emplois, par opposition aux trois
cantons du sud, Broglie, Beaumesnil et Rugles.
La ville de Bernay compte à elle seule plus de 30% des emplois du pays. Les autres
centres comptant plus de 500 emplois ou les approchant sont Brionne, Beaumont-Le-
Roger, Rugles, Serquigny, Nassandres, Menneval, Thiberville et Montreuil-L’Argillé. Ces
centres principaux sont tous situés dans la moitié nord du Pays, à l’exception de Rugles
et de Montreuil-L’Argillé.
Divers centres plus petits (à partir d’environ 100 emplois) sont à peine mieux répartis sur
le territoire. Nombre d’entre eux restent groupés dans la moitié nord (Harcourt, Drucourt,
Courbépine, Caorches-st-Nicolas, Plasnes, Carsix, Ecardenville-la-Campagne, Combon,
Beaumontel).
Mais un ensemble de petits centres étalés le long du cours de la Risle dans le canton de
Rugles groupent environ 10 % des emplois du pays (La Vieille-Lyre, La Neuve-Lyre,
Neaufles-Auvergny, Ambenay, Bois-Arnault), le reste étant plus éclaté sur le territoire (St
Germain-la-Campagne, Grand-Camp, Broglie, Beaumesnil, La Barre-en-Ouche), étant
toutefois précisé que les communes de Broglie et de La Barre-en-Ouche comptent
environ 400 emplois chacune.
Les principaux centres d’emplois du pays sont également des pôles d’emploi (Bernay, Brionne, Serquigny, Beaumont-le-Roger, Rugles, Nassandres,
Menneval, Montreuil-l’Argillé), c’est-à-dire que le nombre d’emplois sur place y est supérieur à la population active occupée, à l’exception de Thiberville qui est
un peu plus résidentiel que les autres.
Certains centres secondaires présentent également un profil de pôle d’emploi : Carsix, Beaumesnil, Broglie, La Barre-en-Ouche et Neaufles-Auvergny. On peut
souligner le cas de la commune de Carsix, qui compte 2,5 fois plus d’emplois que d’actifs résidents. Mais cette organisation est l’objet d’une évolution
permanente qui exprime les tendances à l’œuvre dans les différentes parties du territoire.
Syndicat Mixte pour le SCOT du Pay s Risle- Chare ntonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 72
26. On peut construire une représentation de ces évolutions en analysant les rapports entretenus, pour chaque partie du territoire, entre deux variables explicatives
de l’intensité et du mode de développement constaté : l’évolution de la population active et l’évolution des emplois du territoire.
Ces zo ne s s o nt rep rése ntée s s ur le s de ux cart es ci-a prè s, la première caractérisant le positionnement au regard de cette analyse des principales
agglomérations du territoire, et la seconde mettant en lumière les phénomènes à l’œuvre pour l’ensemble des communes. La segmentation du territoire qui
résulte de ces analyses est exclusivement descriptive : elle a pour seul objet de représenter comment les diverses configurations fondamentales définies ci-
après se sont partagées sur les différentes parties du territoire sur longue période (1990-2005).
Enfin, ces représentations sont strictement attachées à une période de temps déterminée : telle tendance à l’œuvre sur telle période et sur telle partie du
territoire ne constitue en rien une donnée structurelle, et plusieurs tendances de natures opposées peuvent se succéder sur une même partie de territoire.
C’est, du reste, fréquemment le cas sur la période 1990-2005 où, à la phase de régression de l’emploi et de stagnation des années 90, a succédé, à compter
de la fin des années 90, une phase de croissance démographique et de reprise de création d’emplois.
La c roi ssa nce stable de la po pulatio n acti ve e st la com po sa nte indi ss ociabl e de to ute c o nfi g ura tion po rte use de dé vel op peme nt :
si la croissance de la population active est moins rapide que celle des emplois du territoire, elle sera ici qualifiée de croissance autonome (symbole C) ;
si la croissance de la population active est plus rapide que celle des emplois du territoire, on parlera de croissance résidentielle (symbole R+) ;
si la croissance de la population active s’accompagne d’une diminution des emplois du territoire, il s’agit d’une espèce de développement résidentiel par
défaut qu’on qualifiera ici d’évolution résidentielle défensive (symbole R-).
Ce caractère plus ou moins résidentiel du développement est usuellement mesuré à l’aide d’un indicateur dénommé « indice d’attractivité économique » (IAE).
Il se définit comme le rapport entre le nombre d’emplois localisés sur le territoire et l’effectif de la population active occupée du territoire (que ces actifs
travaillent ou non sur le territoire).
L’évolution de cet indice sur une période donnée permet d’apprécier dans quelle mesure le développement du territoire s’est opéré à partir d’activités
présentes plutôt dans son périmètre ou plutôt à l’extérieur. Si la valeur de ce rapport s’élève, cela exprime un développement orienté vers une croissance
autonome et vers le maintien/renforcement des pôles d’emploi du territoire. S’il se dégrade, cette dégradation exprime une évolution de caractère résidentiel.
A l’i nverse, une dim inuti o n d urable de la p op ula tion active e st un si g ne de c ri se :
si la diminution de la population active s’accompagne d’une diminution des emplois, c’est un scénario de d écli n (ou de dévitalisation) (symbole D).
si cette diminution de la population active s’accompagne d’une hausse de l’emploi, cette combinaison contradictoire est signe d’une configuration
instable : soit d’un retournement d’une phase de déclin vers une configuration résidentielle ou de croissance autonome, soit d’une transition depuis ces
dernières vers une phase de déclin. Cette situation ambivalente sera ici qualifiée de dilemme (symbole DL).
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27. Repré se ntatio n d es te nda nce s
à l’œ uvre sur le te rr itoi re
du Pa ys Risle- C ha re nto nne
(pé rio de 1 9 90- 20 0 5).
DL D/R
Echa nges ave c
Carte des pri nc ipa ux
Lisieux
centre s urbai ns DL D
DL
L’analyse des évolutions combinées de la Echa nges
population active et des emplois permet de cerner C C
R- DL C
C/R avec
C C Evre ux /
cinq zones sur lesquelles se développent diverses DL D Roue n
configurations de ces facteurs fondamentaux. C/R C/DL
C
D/R C D DL
Ces cinq zones sont représentées par les D R+
symboles A, B , C , D et E dans la carte ci-contre,
DL
et elles sont commentées ci-après.
A C
R
DL D
Centres d'emploi : Communes résidentielles
> 100 emplois (IAE < 0,25) R+
C R-
> 500 emplois Evolutions 1990 - 2005 :
Déclin (°) D B R-
> 1 000 emplois Dilemme DL
Evolution résidentielle défensive (°) R-
> 5 000 emplois Croissance résidentielle (°) R+ DL
Croissance autonome (°) C Echa nges ave c E
Autres villes > 500 hab. L’Aigle / R+
Ver neuil D
Echangeur A 28
R-
Pôles d'emploi
(IAE > 1) ZAE projet/envisagé
(°) = les caractères soulignés indiquent des évolutions de plus forte intensité.
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28. Dilemmes et mutations :
-vers une croissance résidentielle
Evolution résidentielle ambivalente D i lou verset maintien des pôles
- emmes le
Dominante défensive d’emplois
mu tati on s :
Evolution divergente des pôles : - quel futur pour Brionne ?
Repré se ntatio n d es te nda nce s - légère croissance sur Bernay, - q u e l f u tu r pou r
- léger déclin sur Serquigny Bri o n n e ?
à l’œ uvre sur le te rr itoi re
du Pa ys Risle- C ha re nto nne Echa nges ave c
(pé rio de 1 9 90- 20 0 5). Lisieux
D
Carte de détail
de l’e nsem ble de s c omm unes Après une phase de déclin C Echa nges
avec
vers un retournement ?
retour d'un pôle d'emploi
Evre ux /
L’analyse des évolutions combinées de la population sur Thiberville ? Roue n
active et des emplois permet de cerner cinq zones sur
lesquelles se développent diverses configurations de
ces facteurs fondamentaux.
Ces cinq zones sont représentées par les symboles
A, B, C, D et E dans la carte ci-contre, et elles sont
A
commentées ci-après.
R
Déclin
B
Forme des symboles : Code couleurs :
Evolution résidentielle
> 100 emplois Déclin défensive
> 500 emplois Dilemme Echa nges ave c E
L’Aigle / Ver ne uil
> 1 000 emplois Evolution résidentielle défensive
> 5 000 emplois Croissance résidentielle
Autres villes > 500 hab. Croissance autonome
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29. S ur la pé ri ode de ré fére nce, une évol utio n vers le re nfo rceme nt de la co mp osa nte ré side ntiel le de l’éco no mie a affecté le territoi r e
dans sa q uasi-t otalité, e n f onctio n de s ap po rts de po p ulatio ns no uvelle s ve nue s de l’exté rie ur.
Cette évolution peut avoir ou non été assortie de croissance d’activité en lien avec ce développement démographique, selon les endroits, en fonction du
dynamisme montré dans la création d’emplois de services, mais dont on a vu qu’il était relativement peu marqué, à l’échelle du territoire pris dans son
ensemble.
Parallèlement, le territoire a été confronté à une tendance lourde de régression d’une part significative de ses activités productives, dans l’agriculture ou dans
l’industrie.
Ces deux tendances lourdes sont sous-jacentes au développement de toutes les configurations rencontrées sur le territoire au cours de la période de
référence.
Une p remiè re zo ne, qui est repé rée A, se c aractéri se p ri nci paleme nt pa r une pr o gre ssi o n amb iva lente de l’éc o nomi e
rési de ntielle.
C’est une évolution défensive qui domine sur la plus grande partie de cette zone (la population active croît, mais l’emploi baisse). Toutefois, dans
cette zone, la population et les emplois sont très concentrés : neuf emplois sur dix en son sein sont localisés dans deux pôles, constitués de Bernay
et de sa périphérie, d’une part, et de Serquigny et de ses environs, d’autre part.
Ces deux pôles ont évolué de manière divergente : une légère croissance pour Bernay, de caractère plutôt résidentiel, et un léger déclin pour
Serquigny (les évolutions les plus récentes semblent toutefois plus favorables pour Serquigny, dont la population totale a recommencé à augmenter).
Une de uxi ème zo ne, q ui est rep érée B, se ca ractérise p ri nci paleme nt par une tendanc e au d éclin ( bai sse de la p op ulati o n
active et bai ss e de s empl oi s).
Cette zone occupe la partie centrale du Pays Risle-Charentonne, sur les cantons de Broglie et de Beaumesnil. On note toutefois qu’une partie de ce
secteur, organisée autour de La Barre-en-Ouche et rejoignant les abords sud de Bernay, présente des caractéristiques de développement qui la
rattachent à la première zone (évolution, voire croissance résidentielle).
Cet axe reliant La Barre-en-Ouche à St Aubin-le-Vertueux via Landepereuse paraît jouer un rôle significatif dans la résistance de cette partie du
territoire à une logique de déclin. On doit également relever qu’un petit pôle organisé autour de Montreuil-l’Argillé, en bordure de l’A 28, connaît une
logique de croissance modérée, et paraît également jouer un rôle de point de résistance dans cette zone économiquement déprimée.
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