3. Biographie
Maylis de Kerangal est une écrivaine
française, née à Toulon.
Maylis de Kerangal passe son enfance
au Havre. Son père est pilote de navire.
La mer joue un rôle important dans sa
vie et son œuvre.
Issue d'une famille catholique, elle
étudie dans des établissements publics
du Havre, au collège Raoul-Dufy puis
au lycée Porte-Océane.
Elle étudie en classe préparatoire au
lycée Jeanne-d'Arc à Rouen et ensuite
à Paris de 1985 à 1990 l'histoire, la
philosophie et l'ethnologie.
Elle commence à travailler chez
Gallimard jeunesse une première fois
de 1991 à 1996, avant de faire deux
séjours aux États-Unis, à Golden dans
le Colorado en 1997.
Maylis de Kerangal publie son premier
roman, Je marche sous un ciel de
traîne, en 2000, suivi en 2003 par La
Vie voyageuse, puis par Ni fleurs, ni
couronnes en 2006, Dans les rapides
en 2007 et par Corniche Kennedy en
2008.
4. Elle crée en même temps les Éditions du
Baron Perché, spécialisées dans la jeunesse
, où elle travaille de 2004 à 20088 avant de
se consacrer à l'écriture. Elle participe aussi
à la revue Inculte .
Le 3 novembre 2010, Naissance d'un pont
remporte à l'unanimité et au premier tour le
prix Médicis. Le livre remporte aussi le prix
Franz-Hessel ; la même année, il est
sélectionné pour les prix Femina , Goncourt,
et Flore. Le prix Franz-Hessel permet à
l'ouvrage de bénéficier d'une traduction en
allemand, parue en 2012 chez Suhrkamp.
En 2011, elle est l'une des participantes du
Salon du livre de Beyrouth au BIEL (Beirut
International Exhibition & Leisure Center).
En 2012, elle remporte le prix Landerneau
pour son roman Tangente vers l'est paru aux
éditions Verticales.
5. En 2014, elle est la première
lauréate du Roman des
étudiants France Culture-
Télérama, pour son roman
Réparer les vivants.
Dans cet ouvrage, elle suit
pendant 24 heures le périple du
cœur du jeune Simon, en mort
cérébrale, jusqu'à la
transplantation de l'organe. La
même année, elle reçoit le
grand prix de littérature Henri-
Gal pour l'ensemble de son
œuvre.
En 2016, elle est « grand
témoin » du Festival
international de géographie.
En 2021, elle mène un travail
réflexif avec des lycéens dans le
cadre de leur PEAC qui aboutit
à l'exposition « L'Art se livre »,
8. Style
Le style de Maylis de Kerangal se caractérise essentiellement par l’usage d’une phrase ample dans laquelle prévaut la juxtaposition ,
alternant entre vivacité du tempo et dilatation temporelle ; c’est l’instant dans sa totalité que cette structure phrastique saisit et restitue .
Le travail du rythme s’appuie également sur un travail de densification impliquant des pratiques de liage entre des unités hétérogènes . Cet
effet de condensation est particulièrement visible dans le traitement des discours rapportés : Maylis de Kerangal allège les marques
typographiques des discours rapportés en supprimant les guillemets et, le plus souvent, les tirets dialogiques.
La mise en œuvre de ces ressources stylistiques spécifiques permet ce que Claire Stolz nomme « sublimation poétique ». quasi exclusive
du présent dans tout le texte43.
Le style de Maylis de Kerangal repose enfin sur un équilibre entre « emphase lyrique », « précision technique » et dimension humoristique
(activée grâce à une distance différente de l’ironie).
10. Cela se passe autour d’ados qui plongent dans l’eau
Avec sa prose mitraillée, produisant à grande vitesse
des mots courts et percutants, Maylis de Kerangal
nous décrit un petit coin du littoral de Marseille, où des
ados regroupés en bandes sur d’étroits rochers se
livrent à leur jeu favori : la plongée.
Nous sommes ici confrontés aux langages et codes
d’honneur d’une certaine jeunesse, plus ou moins
larguée par ses aînés, qui se livre à des jeux d’eau et à
l’apprentissage du flirt sous le soleil, en contrebas
d’une autoroute, la corniche Kennedy, mais en
surplomb d’une mer plus ou moins traîtresse.
La bande, composée d’Eddy, Suzanne, Mario, Loubna,
Ptolémée et quelques autres, est régulièrement
observée à la jumelle par Sylvestre Opéra un policier
au grand cœur, dans la lignée des Lino Ventura !
Tout en surveillant ces gosses qui jouent à braver le
danger de plongeons mortels, Sylvestre traque le
grand banditisme et ses livraisons de came par la mer.
A l’issue de ce dynamique mais trop court roman, le
lecteur aura beaucoup appris sur une certaine
jeunesse en déshérence. Un regret toutefois :
l’ouvrage, pourtant talentueux, est hélas dépourvu de
toute émotion.
Critiques libres
11. Le nouveau roman de Maylis de Kerangal se déroule
dans un sous-quartier de Marseille, plus exactement le
long de cette « Corniche Kennedy » qui donne son nom
au livre.
Une voie rapide séparant des villas huppées d'un bord
de mer sans plage aménagée, juste un dénivelé
vertigineux de rochers où quelques adolescents
désœuvrés trouvent quotidiennement refuge et rejouent
leur «fureur de vivre » l'espace d'un été azuréen.
Jour après jour, des bandes informelles occupent les
rares plateformes naturelles de ce cap pour meubler
leur farniente de tchatche et de drague insouciantes.
Parmi elles, la bande d'Eddy, qui a pris possession de «
la Plate », s'est spécialisée dans des sauts plus que
périlleux, formellement prohibés par les arrêtés
municipaux.
Défiant leur propre peur, ils ont fait de ces plongeons de
haut vol une sorte de rite initiatique, non sans jouir du
goût de l'interdit et des chassés-croisés avec les forces
de l'ordre ; les deux promontoires vedettes étant le Just
Do It, haut de sept mètres et le Face to face, de douze
mètres. Enfantillages, dira-t-on, juste des jeunes en mal
d'émotions fortes, mais les choses vont bientôt
s'envenimer. Non loin de là, derrière ses jumelles,
Sylvestre Opéra, un commissaire chargé de la
surveillance de cette zone sensible du littoral, espionne
les faits et gestes de ces « petits cons », pour la plupart
issus des quartiers nord, que la mairie veut chasser
pour faire respecter la quiétude de ce quartier
résidentiel. C'est sur ce fond d'obsession sécuritaire —
ici narré sur un mode mineur et grotesque — que la
fiction peut naître, alternant les deux points de vue, celui
du flic aux aguets et des jeunes baigneurs intrépides. Il
suffira qu'une intruse, Suzanne, une « gosse de riches »
des alentours, vienne se joindre à eux, pour semer le
trouble dans la bande et accuser certaines rivalités
entre petits caïds de pacotille (Eddy évidemment,
Mickaël, Bruno, Rachid, Ptolémée et Mario).
Sens critique
13. Corniche Kennedy. Dans le bleu de la Méditerranée,
au pied des luxueuses villas, les minots de Marseille
défient les lois de la gravité. Marco, Mehdi, Franck,
Mélissa, Hamza, Mamaa, Julie : filles et garçons
plongent, s'envolent, prennent des risques pour vivre
plus fort. Suzanne les dévore des yeux depuis sa
villa chic. Leurs corps libres, leurs excès. Elle veut en
être. Elle va en être.
14.
15. La réalisatrice: Dominique Cabrera
Né en Algérie, Dominique Cabrera
s'installe en France en 1962. Après
des études de lettres modernes,
elle entre à l'IDHEC en 1977. Elle
travaille comme monteuse dans les
stations régionales de FR3, tout en
suivant parallèlement des cours de
théâtre. En 1981, elle réalise son
premier court-métrage, J'ai droit à
la parole, où l'on voit comment les
locataires d'une cité de transit en
banlieue parisienne s'organisent.
Depuis, les nombreux
documentaires qu'elle a réalisés
l'ont fait connaître pour le regard
original qu'elle sait porter sur la vie
sociale, comme pour Chronique
d'une banlieue ordinaire, Une
poste a La Courneuve ou encore
Rester la-bas, dans lequel elle
aborde l'un de ses thèmes
privilégiés, les liens entre la France
et l'Algérie, à travers le retour de
ceux qui sont restés "là-bas".
16. Pour Dominique Cabrera, il n'existe pas de
frontière entre le documentaire et la fiction;
les deux sont une question de concrétisation.
Elle réalise en ce sens en 1995 son premier
long-métrage, Demain et encore demain, un
film autobiographique, journal d'une cinéaste
en proie aux doutes et aux angoisses.
En 1996, elle dirige Claude Brasseur dans L'
Autre côté de la mer, un film à la fois
nostalgique et largement autobiographique,
sur le déracinement de la communauté des
pied-noirs algériens.
En 1999, elle tourne Nadia et les
hippopotames, mettant en scène Ariane
Ascaride et Thierry Frémont. Présenté au
Festival de Cannes dans la section "Un
Certain Regard", ce film a pour contexte les
grèves de l'hiver 1995 en France.
Dominique Cabrera sollicite en 2001 Patrick
Bruel pour les besoins de son nouveau film,
Le Lait de la tendresse humaine. Portée par
Marilyne Canto, cette histoire de Baby blues
reçoit un accueil critique favorable.
Folle embellie est son cinquième long-
métrage.