3. Marie Ndiaye, de mère française et de
père sénégalais. Elle passe son enfance
dans la banlieue parisienne.Son père
quitte la France pour l'Afrique alors
qu'elle n'a qu'un an. C'est donc sa mère,
professeur de sciences-naturelles dont les
parents étaient agriculteurs dans la
plaine de la Beauce, qui élève Marie et
son frère aîné, l'historien Pap Ndiaye.
Elle commence à écrire vers l'âge de 12-
13 ans. Élève en terminale au lycée
Lakanal de Sceaux à l'âge de 17 ans, elle
est repérée par Jérôme Lindon ,
fondateur des Éditions de Minuit, qui
publie son premier ouvrage, Quant au
riche avenir. La Quinzaine littéraire
souligne en 1985 qu'« elle est déjà un
grand écrivain. Elle a trouvé une forme
qui n'appartient qu'à elle pour dire des
choses qui appartiennent à tous. »
À la suite de la parution de cette œuvre,
elle rencontre celui qui allait devenir son
mari, le futur écrivain Jean-Yves Cendrey.
Sa première œuvre lui permit aussi
d'obtenir une bourse pour étudier
pendant un an à la Villa Médicis à Rome.
4. À 22 ans, elle revoit son père au
Sénégal, au cours d'un premier
voyage en Afrique. Elle relate cette
rencontre ainsi : « Je ne
reconnaissais rien, vraiment rien. Il
n’y a strictement aucune
transmission dans les gènes qui fait
que quand on se retrouve dans le
pays d’où vient son père, on se dise «
ah, oui, bien sûr, c’est chez moi ! ».
C’était au contraire profondément
étrange, très autre, mais autre dans
le sens attirant, pas déplaisant. »
En 1998, elle sort de sa réserve en
adressant une lettre aux médias dans
laquelle elle accuse l'autrice à succès
Marie Darrieussecq de « singerie ».
Selon elle, cette dernière s'est
fortement inspirée de La Sorcière
publié deux ans plus tôt pour écrire
son deuxième roman Naissance des
fantômes, comme le rapporte alors le
journal Libération.
Marie NDiaye reçoit le prix Femina en
2001 avec son roman Rosie Carpe. Sa
pièce de théâtre Papa doit manger
figure au répertoire de la Comédie-
Française .
5. De 2001 à 2007, elle vit en Gironde, sur
les rives de la Garonne, et qui reste
aujourd'hui sa résidence secondaire.
En 2009, elle s'essaie à une nouvelle
expérience et participe à l'écriture du
scénario du film White Material de Claire
Denis, dont elle dit qu'elle est plus «
africaine » qu'elle, car elle a passé son
enfance au Cameroun. Le film décrit
l'histoire d'une Française à la tête d'une
plantation de café en Afrique en pleine
guerre civile.
Elle reçoit le prix Goncourt 2009 pour Trois
Femmes puissantes, roman qui a un tirage
total de 440 000 exemplaires.
Elle publie en 2013 Ladivine qui conte le
destin tourmenté de trois générations de
femmes, dont la grand-mère était noire.
L’Exil à Berlin: Dans une interview publiée
par Les Inrockuptibles le 30 août 2009, elle
avait déclaré à propos de
la France de Sarkozy : « Je trouve cette
France-là monstrueuse. Le fait que ma
famille et moi, nous ayons choisi de vivre
à Berlin depuis deux ans est loin d'être
étranger à ça. Nous sommes partis juste
après les élections, en grande partie à cause
de Sarkozy.
6. Marie Ndiaye refuse l'image de «
métisse » ou d'Africaine que de
nombreuses personnes ont d'elle :
« Cela renvoie une image qui n’est
pas la mienne. Mon père est rentré
en Afrique quand j’avais un an. Je
n’ai jamais vécu avec lui. J’ai
grandi en banlieue, je suis 100 %
Française, avec les vacances dans
la Beauce... On pense à tort que
j’ai la double nationalité, la double
culture. Mais je ne suis pas gênée
que l’on dise de moi au Sénégal
que je suis Africaine. »
« Je regrette depuis toujours de ne
pas avoir de double culture alors
que j'étais dans une situation
idéale pour l'avoir », a-t-elle
expliqué à l'hebdomadaire
panafricain Jeune Afrique édité à
Paris.
« Je n'ai pas eu une enfance
africaine, je ne l'aurai jamais. À 42
ans, il est trop tard pour acquérir
une double culture. Aujourd'hui,
j'ai plutôt conscience de ce que
c'est de ne pas en avoir, de ce que
représente un métissage tronqué
dont on n'a que les apparences »,
a-t-elle ajouté.
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10. Ce roman composé de trois récits est
l'histoire de trois femmes, Norah, Fanta
et Khady, qui disent « Non » à
l'humiliation et « Oui » à la vie. ... Les
premier et troisième récits se déroulent
essentiellement à Dakar, le second en
Gironde où Marie Ndiaye et sa famille
ont une maison.