3. Lætitia Colombani naît en
1976 ; sa mère est
bibliothécaire . Après deux
années de classe
préparatoire Cinésup à
Nantes, elle entre à l’Ecole
Nationale Supérieure Louis
Lumière. Elle obtient son
diplôme en 1998.
Elle écrit et réalise des
courts-métrages, puis deux
longs-métrages : À la folie...
pas du tout (2002) avec
Audrey Tautou, Samuel le
Bihan et Isabelle Carré , puis
Mes stars et moi (2008) avec
Kad Merad et Catherine
Deneuve.
4. Elle travaille aussi pour
la scène et coécrit la
comédie musicale
Résiste en 2015 d’après
les chansons de France
Gall composées par
Michel Berger.
Elle est également
comédienne à la
télévision et au cinéma,
dans une douzaine de
longs métrages, dont
Cloclo de Florent Emilio
Siri, sorti en 2012, et
Fête de famille, de
Cédric Kahn en 2019.
5. Le 15 mai 2019, son deuxième roman, Les
Victorieuses, est publié par les éditions
Grasset. Dès sa parution, il s'est classé
dans les meilleures ventes. L'intrigue se
développe autour du Palais de la
Femme à Paris.
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7. Le palais de la Femme est un immeuble
situé au 94 rue de Charonne dans le 11e
arrondissement de Paris. Depuis 1926,
c'est un établissement de l'Armée du
salut destiné à l'accueil des jeunes filles
et femmes seules. Le bâtiment est
composé de 630 chambres
En 1910, les architectes Auguste
Labussière et Célestin Longerey édifient
pour la fondation Groupe des Maisons
Ouvrières, financée discrètement par
Madame Amicie Lebaudy, le nouveau
bâtiment . C'est un hôtel populaire pour
hommes célibataires, le premier du
genre en France. Le foyer se vide en
1914, quand ces hommes célibataires
sont mobilisés pour la Première Guerre
mondiale. Le bâtiment se transforme
alors en hôpital de guerre. Puis de 1919
à 1924, le ministère des Pensions y
installe ses bureaux.
L'Armée du salut, via l'engagement des
époux Blanche et Albin Peyron, décide
alors d'acquérir le bâtiment et lance en
janvier 1926 une grande campagne de
souscription pour réunir la somme de
onze millions de francs papier de
l'époque nécessaire à l'achat . Les
donateurs pourront avoir leur nom inscrit
sur une plaque apposée sur la porte
d'une des 630 chambres. Le Palais de la
Femme est officiellement inauguré le 23
juin 1926.
Entre 2006 et 2009, le bâtiment subit
une importante restauration.
8. À 40 ans, Solène a tout sacrifié à sa carrière d’avocate : ses rêves, ses amis, ses amours.
Un jour, elle craque, s’effondre. C’est la dépression.
Pour l'aider à reprendre pied, son médecin lui conseille de se tourner vers le bénévolat.
Peu convaincue, Solène tombe sur une petite annonce qui éveille sa curiosité : « cherche
volontaire pour mission d’écrivain public ». Elle décide d'y répondre.
Envoyée dans un foyer pour femmes en difficulté, elle ne tarde pas à déchanter. Dans le
vaste Palais de la Femme, elle a du mal à trouver ses marques. Les résidentes se montrent
distantes, méfiantes, insaisissables. A la faveur d'une tasse de thé, d'une lettre à la Reine
Elizabeth ou d'un cours de zumba, Solène découvre des personnalités singulières, venues
du monde entier. Auprès de Binta, Sumeya, Cynthia, Iris, Salma, Viviane, La Renée et les
autres, elle va peu à peu gagner sa place, et se révéler étonnamment vivante. Elle va
aussi comprendre le sens de sa vocation : l’écriture.
Près d’un siècle plus tôt, Blanche Peyron a un combat. Cheffe de l'Armée du Salut en
France, elle rêve d'offrir un toit à toutes les exclues de la société. Elle se lance dans un
projet fou : leur construire un Palais.
Le Palais de la Femme existe. Laetitia Colombani nous invite à y entrer pour découvrir ses
habitantes, leurs drames et leur misère, mais aussi leurs passions, leur puissance de vie,
leur générosité.
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11. Blanche est née le 8 mars 1867 à Lyon au, d'une mère écossaise, Mary
Stuart, et d'un père français protestant, Napoléon Roussel.
Le père de Blanche meurt le 8 juin 1878, alors qu'elle n'a que 11 ans.
Son engagement commence à Glasgow, où elle rencontre « la Maréchale
», Catherine Booth-Clibborn ; alors jeune mondaine de 17 ans, elle
quitte tout pour s’enrôler dans l'Armée du salut en ayant pour objectif
de venir en aide aux démunis, quelle que soit leur confession.
12. Blanche Roussel se marie à Albin
Peyron, et s'engage avec lui dans la
lutte pour soutenir les défavorisés.
Blanche Peyron acquiert par la suite
le statut de capitaine dans l'Armée du
salut.
En 1925, elle parvient à réunir les
fonds nécessaires pour acheter un
grand hôtel de la rue de Charonne
afin d’y loger des femmes dans la
précarité. Ce qui sera nommé par la
suite le Palais de la femme ouvre ses
portes l'année suivante.
Décédée à Paris le 21 mai 1933 (à 66
ans), elle est inhumée au château de
Saint-Georges-les-Bains.
13. En 1933, un établissement social de
l'Armée du salut à Nîmes est désigné
sous le nom de Villa Blanche-
Peyron.
La rue Albin-et-Blanche-Peyron à
Nîmes lui rend hommage.
La romancière Lætitia Colombani
lui consacre un large portrait dans
son roman Les victorieuses paru en
mai 2019.
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15. Après « La Tresse » qui s’est vendue à
un million d’exemplaires, voici donc
Laetitia Colombani dans cette
délicate position, dont elle devrait
sortir victorieuse, comme ses
héroïnes.
L’histoire se déroule sur deux
périodes, en 1925 et aujourd’hui,
dans un lieu parisien, « Le Palais de
la femme », et au sein d’une
association, « L’Armée du salut ».
Comme elle l’avait fait dans son
précédent livre, elle nous embarque
dans d’autres vies que les nôtres.
Lorsque Blanche Peyron, portée par
sa mission, celle d’aider les femmes
en détresse, s’est battue pour ouvrir
ce palais de la femme, elle ne se
doutait peut-être pas que près de
cent ans plus tard, il y aurait toujours
des femmes avec leurs enfants dans
la rue, des femmes pourchassées par
leurs maris violents, des femmes
fuyant leur pays et qu’en 2019 ce
refuge afficherait toujours complet.
16. Parallèlement à cette situation
historique et politique, Laetitia
Colombani explore aussi une sphère
plus intime, le burn out.
Alors que Solène a suivi un
parcours sans faute, qu’elle est
devenue avocate comme ses
parents le désiraient, un chagrin
d’amour et le suicide d’un de ses
clients vont avoir raison de ses
nerfs.
Trop de travail, trop de tensions,
trop de désespoir. Comme Blanche,
en 1925, Solène va trouver un sens
à sa vie en essayant d’aider des
femmes infiniment plus démunies
qu’elle.
Ce roman est fait du même bois
que « La Tresse », mais Laetitia
Colombani a su se rester fidèle
sans se plagier.
Et elle pourrait bien renouveler son
exploit précédent et faire de ses «
Victorieuses » le livre de l’été.
On l a lu
17. Babelio
J'avais lu La tresse, roman que j'avais
apprécié pour son sujet et la place de la
femme dans diverses parties du monde.
Dans Les Victorieuses, j'ai retrouvé le
style propret et facile à lire de Laetitia
Colombani, mais j'ai surtout découvert
l'histoire incroyable d'une femme du
siècle dernier.
Blanche Peyron, une détermination
indéfectible et une vie tournée vers les
autres, depuis son plus jeune âge, vers
les plus démunis, puis surtout vers les
femmes. Elle serait la créatrice de
l'Armée de Salut en France, et aurait
surtout permis l'ouverture du Palais de la
femme à Paris dans les années 20.
J'ai vécu à Paris et je n'avais jamais
entendu parler de ce monument dédié à
l'accueil des femmes en grandes
difficultés.
Bien sûr, derrière l'auteure, il y a la
scénariste réalisatrice, et je parie que
ce livre sera adapté au cinéma, ce qui
ne serait pas pour me déplaire selon le
casting !
18. Je ne m'attendais pas à être touchée par ce
roman au point de verser des larmes
d'émotion parfois !!
Les lieux sont chargés de l'énergie et de
l'histoire de ceux qui nous y ont précédé. Le
"palais des femmes" recueillent toutes celles
qui ont subi la violence, le rejet, la rupture.
Ce palais existe grâce à l'audace et au
combat de Blanche, une engagée de l'armée
du Salut, qui jamais n'a renoncé. Solene,
avocate, quelques années plus tard,
trouvera au Palais une seconde chance, une
rennaissance.
Ce roman nous invite tous à trouver quelle
pourrait être notre "part", celle que nous
aurons à faire, à l'instar du colibri qui
n'eteindra jamais l'incendie seul, mais qui
au moins aura fait sa part en transportant
l'eau dans don bec minuscule. Roman rempli
de poésie et de justesse !!
Sens Critique
19. 1. Une plongée dans l'histoire du Palais de la
femme
Depuis 1926, cet établissement de l’Armée du Salut
accueille des jeunes filles et femmes seules, de toutes
origines, de toutes nationalités.
2. La force cinématographique du texte
Lætitia Colombani est réalisatrice, scénariste et
actrice, le cinéma est sa culture, sa narration en est
imprégnée.
3. Le grand destin de Blanche Peyron
Son nom ne vous dit rien. Car Blanche Peyron (1867-
1933) fait partie des oubliées de l'Histoire. « Une
femme qui s'est battue pour que d'autres femmes aient
un toit.
Le parisien