3. SYNOPSIS ET DÉTAILS
En Belgique, Ahmed, jeune adolescent en recherche de repère et surtout
d'identité s'enferme dans le discours extrémiste d'un imam Radical de son
quartier. Ce discours de haine, intégré par le jeune homme, va le pousser à
agir. De son action extrême subviendra bien des changements : Dans sa
vie, dans les méandres de services qui peinent à le gérer comme dans la
prison idéologique dans laquelle il s'est enfermé.
4. Frères Dardenne
O Ce sont deux frères belges qui réalisent leurs films en
commun.
O Leur cinéma connaît un impact international. Ils font
partie du cercle des huit réalisateurs deux fois lauréats
de la Palme d'or au Festival de Cannes.
O Les frères Dardenne ont élaboré une œuvre cohérente
et exigeante. Ils sont aujourd'hui considérés comme
les grands représentants du cinéma social européen
O Les Dardenne sont en effet reconnus comme ceux qui
en ont renouvelé l'esthétique et la narration grâce à un
style concret, épuré et loin des facilités : caméra à
l'épaule ou poing, longs plans-séquences, captation
de gestes de nervosité, moments de vide, d'irritation,
voire de frustration, absence de plage musicale,
silences, choix d'acteurs non professionnels ou
méconnus.
10. MYRIEM
AKHEDDIOU
Myriem Akheddiou est née à Bruxelles en
1978. Sa mère est belge et son père
marocain. Elle a étudié entre 1999 et 2002
dans le Conservatoire Royal de Bruxelles.
Elle parle français, italien, anglais espagnol
et árabe.
Akheddiou a comencé sa carrière comme
actrice dans le théâtre de Bruxelles. Dès
la fin de la décade des années 2000, elle
a aussi fait des films. Elle a joué surtout
avec les frères Jean-Pierre et Luc
Dardenne dans Le gamin au vélo (2011),
Deux jours, une nuit (2014), La fille
inconnue (2016) y Le jeune Ahmed(2019).
11. Critiques
O Quand on découvre Ahmed (Idir Ben
Addi), un adolescent belge de 13 ans,
il est déjà fanatisé. Sous la coupe d’un
imam doucereux, il s’apprête à tuer sa
professeur, Inès. Fidèle à leurs
habitudes, la caméra mobile des
cinéastes filme un corps en
mouvement, ici tendu vers la mort. Ils
ne le lâchent pas d’une semelle,
mettent sur sa route des personnages
bienveillants et impuissants. Sa mère,
ses éducateurs, les propriétaires de la
ferme où il est placé, leur fille Louise,
chacun essaie en vain de ramener le
garçon du côté de l’humanité. Mais
l’angélisme n’est pas le genre de la
maison. Le dénouement, terrible,
glace le sang.
O Le Figaro
12. Les frères Dardenne portraitisent un pré-adolescent de 13 ans en plan serré. La
caméra le suit dans sa vie quotidienne entre sa mère, son école et son imam
fondamentaliste qui l'a pris sous son aile. Le personnage est sombre, ombrageux.
Il ne s'exprime guère. .
Ahmed restera fermé et buté jusqu'au bout. Il vit dans une bulle et personne ne
peut l'en faire sortir, malgré une lueur d'espoir au dénouement. Le spectateur ne
s'identifie guère au personnage et est lui aussi interrogatif de son obsession en
acier trempé.
La fin abrupte, au propre comme au figuré, peut déconcerter. Pourtant à y
réfléchir, c'était la seule issue possible pour arrêter le bulldozer pubère. L'issue la
moins dommageable pour tous malheureusement.
Les deux frères belges ont fait tout juste encore une fois.
Sens Critique
13. Dans Le Jeune Ahmed, pour la première fois depuis La Promesse, le
duo a fait appel à un casting entièrement composé d’acteurs inconnus
du grand public, au premier rang desquels l’amateur Idir Ben Addi, 13
ans. Le visage buté, toujours en mouvement ;c’est le héros dardennien
par excellence, animé d’intentions plus ou moins louables nourries par
une réalité contrariante. Surprise : l’adolescent n’est ici entouré que de
personnes bienveillantes, de sa mère aimante à une prof d’arabe
conciliante, en passant par des éducateurs patients.
14. Pourtant, Ahmed n’a qu’un but dans sa jeune vie : tuer du
mécréant. Conditionné par un imam manipulateur, il est prêt à
tout, y compris à mentir à ses proches. La force du film tient
dans cette irréductibilité habituellement mise à mal, chez les
Dardenne, par des circonstances qui éveillent progressivement
la conscience de leurs personnages .
En ne cherchant pas à psychologiser les radicalisés, les
Dardenne réussissent en définitive là où Téchiné a échoué
avec L’Adieu à la nuit.
Première
15. O Le Jeune Ahmed n’est pas un film politiquement correct. On ne le recommandera pas dans les
mosquées et les racistes de tous bords y trouveront matière à alimenter leur haine de la
population maghrébine.
O Toutefois, l’islam pourrait n’être qu’un prétexte pour parler de l’adolescence. Avec son visage
poupon, sa voix mal assurée, ce gamin est touchant comme ce veau que le fermier lui apprend
à manipuler pour le faire passer d’un enclos à l’autre. Il a encore tellement l’air d’un enfant,
comment pourrait-il comprendre la gravité de ses actes ? Pourtant, quelques semaines ont
suffi pour le transformer en bloc de haine froide, au point de geler la montée de ses
hormones, enfin presque.
O Les Dardenne regardent notre temps frontalement, s’interrogent avec angoisse sur la
possibilité de déradicaliser, filment avec une sécheresse haletante et ne s’embarrassent pas
de bien-pensance. Cela produit un film assez dérangeant, notamment sur la foi qui fait couler
davantage de sang qu’elle ne soulève de montagnes.
O La libre.be