6. Dès ce moment jusqu’à celui où les
ennemis de la République auront été
chassés du territoire de la République,
tous les Français sont en état de
réquisition permanente pour le service
des armées. Les jeunes gens iront au
combat; les hommes mariés forgeront
les armes et transporteront les
subsistances; les femmes feront des
tentes, des habits et serviront dans les
hôpitaux; les enfants mettrons le vieux
linge en charpie ; les vieillards se feront
porter sur la place publique pour
exciter le courage des guerriers,
prêcher la haine des rois et l’unité de la
République.
Décret de la Convention, 23 août 1793.
7. Au nom du Peuple français, tous les
cultes des diverses religions ne
pourront être exercés que dans
leurs temples respectifs. Toutes les
enseignes religieuses qui se
trouvent sur les routes, sur les
places et généralement sur tous les
lieux publics seront anéanties. Il est
défendu, sous peine de réclusion, à
tous les ministres (pasteurs et
rabbins), à tous les prêtres de
paraître ailleurs que dans leur
temple avec leur costume religieux.
Arrêté de Joseph Fouché, représentant de la Convention
sous la Terreur (1793).
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10.
11. On peut assurer sans exagération qu'au moins six millions de Français, surtout
dans les campagnes, ignorent la langue nationale. […] Ainsi, avec trente patois
différents, nous sommes encore pour le langage à la tour de Babel, tandis que
pour la liberté nous formons l'avant-garde des nations. […] Mais au moins on
peut uniformiser le langage d'une grande nation, de manière que tous les
citoyens puissent sans obstacle communiquer leur pensée. Cette entreprise, qui
ne fut pleinement exécutée chez aucun peuple, est digne du peuple français,
qui doit être jaloux de consacrer au plus tôt, dans une République une et
indivisible, l'usage unique et invariable de la langue et de la liberté.
Rapport de l'abbé Grégoire à la Convention, 4 juin 1794