3. LA TRIBUNE
20 mars 2017
La stratégie agitateur du numérique de Telecom Valley
Par Laurence Bottero | 20/03/2017, 9:59 | 539 mots
(Crédits :
Décideurs en région)Ce n'est pas parce qu'on promeut le numérique qu'il faut le faire de manière simpliste et
attendue. L'association basée à Sophia-Antipolis mais qui rayonne plus largement sur le territoire régional, fait comme
les entreprises : elle exporte (son savoir) et sort de sa zone de confort.
Porter la bonne parole, c'est pas toujours facile mais ça peut rapporter gros.
Ça s'appelle sortir de sa zone de confort et c'est exactement ce qu'à fait Telecom Valley. Basé à
Sophia-Antipolis, mais rayonnant bien au-delà, jusqu'à Marseille où elle rejoint son homologue,
Medinsoft, le cluster continue d'agiter le bocal numérique azuréen. Une philosophie qui
fonctionne. Et qui n'a pas lieu de s'interrompre.
Finis les silos
Il en va ainsi du rapprochement avec le monde industriel. Présent en novembre dernier pour la
deuxième année consécutive à Industria, le rendez-vous qui réunit tout ce que le département
réunit d'industriels azuréens, Telecom Valley a fait plus qu'être présent, animant une table-ronde
sur les objets connectés ou délocalisant pour l'occasion son Fablab. "Ce rapprochement avec le
monde industriel est avant tout une rencontre d'hommes", explique Pascal Flamand. Pour le
président du cluster, "s'auto-congratuler entre spécialistes du numérique", n'est ni constructif ni
prospectif. "Nous avons beaucoup à apprendre des industriels et il n'est jamais mauvais de se
remettre en question. Faire passer le message du numérique dans l'industrie est un travail de
longue haleine. Industrie et numérique : il n'y a plus de frontière. D'autant que nous avons des
problématiques communes que sont la concurrence chinoise et indienne à bas coûts". L'autre
souci commun, c'est "comment attirer les talents".
4. Mode d'emploi
Sur ce sujet, le président du cluster considère qu'il existe un "problème de vocation" pour ce qui
est des métiers scientifiques et techniques, rappelant que 2 000 postes sont ouverts chaque
année rien que sur la zone de Sophia-Antipolis pour 180 jeunes diplômés par an. Un sujet dont
Telecom Valley s'empare à sa façon, c'est-à-dire en tentant de faire efficace et en organisant via
la commission Emploi-Formation et avec Pole Emploi et l'Apec pour partenaires, un Forum de
l'emploi qui mettra en face à face, des entreprises du numérique qui recrutent et des profils
qualifiés. Le tout est programmé pour octobre prochain au sein du Business Pôle au sein de la
technopole sophipolitaine.
Mise en musique
Arrivé il y a deux ans à la présidence du cluster, Pascal Flamand insiste beaucoup sur le rôle
des bénévoles dans l'animation d'un cluster qui ne cesse de se développer et de gagner en
visibilité. "Il était important de faire savoir après le savoir-faire" dit-il. "Telecom Valley est une
communauté de personnes. Telecom Valley est un orchestre, le rôle du président est de mettre
tout cela en harmonie. Un vrai manager est quelqu'un qui doit s'effacer". Avec 160 adhérents,
dont 19 TPE/PME, 2 grands groupes, 2 académiques, un institutionnel et une association,
Telecom Valley continue de rassembler - 25 adhérents supplémentaires en 2016 - et à
développer ses communautés thématiques, au nombre de huit avec la petite dernière, le groupe
de travail UX/CX, lancé officiellement début mars. Le fablab, baptisé SoFab et né en 2014,
connaît toujours le même succès et participe à cette action d'animation. Ce qui finalement
contribue aux autres valeurs cardinales du cluster : l'open innovation, le partage et le business.
Un mélange, somme toute, harmonieux.
http://marseille.latribune.fr/economie/2017-03-20/la-strategie-agitateur-du-numerique-de-telecom-valley.html
5.
6.
7. Marseille La Tribune
2 novembre 2016
Pascal Flamand : "L'objectif de Telecom Valley est
d'être en avance sur le marché du numérique"
Par Laurence Bottero | 02/11/2016, 11:12
(Crédits : Décideurs en région)
Il a 25 ans mais conserve la même philosophie : détecter les tendances fortes pour mieux
permettre aux entreprises de se positionner. Ou comment le cluster du numérique azuréen
veut rester un référent agile.
Un quart de siècle, forcément, c'est marquant. Surtout quand on regroupe 150 adhérents, 18 000
salariés et 40 000 étudiants. C'est qu'elle est grande la famille du numérique azuréen. Telecom
Valley c'est d'abord une initiative née au début des années 90, portée sur les fonts baptismaux non
pas par de petites entreprises qui auraient voulu faire union pour être plus fortes mais par des
industriels soucieux de pratiquer l'intelligence collective. Une idée qui bouscule pour l'époque avec
l'objectif justement de ne pas considérer uniquement un périmètre qui se cantonnerait à Sophia
Antipolis, même si ou justement parce que dans l'esprit collectif, la technopole n°1 en Europe est
souvent perçue comme synonyme du numérique.
Preuve de pertinence
Deux décennies et demie plus tard, le cluster s'étend largement de Nice jusqu'au Var et fonctionne
"en bonne intelligence avec nos cousins marseillais", dixit Pascal Flamand, son président. Surtout,
ces quatre dernières années, Telecom Valley a su reprendre sa place dans le fameux écosystème,
notamment grâce à son Challenge Jeunes Pousses, un concours qui comme son nom l'indique a
vocation à encourager l'entreprenariat étudiant. Avec de jolis projets qui ont su se transformer en
start-up prometteuses, comme Wewer, spécialiste du co-voiturage dynamique, vainqueur en 2014
et qui est depuis accéléré à la fois par Vinci et Allianz. Preuve de la qualité du concours dont l'une
des particularités est de faire bénéficier les étudiants de l'accompagnement de professionnels et de
se dérouler en plusieurs étapes pour une meilleure maturité des projets.
Apport de valeur
"Telecom Valley a évolué. Le secteur ne fonctionne plus en silos, les visions verticales n'ont plus
lieu d'être, en tout cas en Europe", dit Pascal Flamand qui tient beaucoup aux quatre valeurs
cardinales du cluster que sont l'animation, le partage, l'open innovation et le business. L'objectif
pour les 25 prochaines années ? "Ne pas suivre le marché mais être un peu en avance, apporter de
la valeur. Ce n'est pas anodin si trois nouvelles commissions - Agilité-Qualité, Sécurité et Cloud,
Test et Qualité Logiciel - ont vu le jour au cours des deux dernières années. Telecom Valley se
réinvente en permanence, ce qui est également le cas des entreprises".
8. Coller à leurs besoins c'est donc être capable d'être dans la prospective, ce qui leur permet d'être
réactives aux évolutions, de marché comme de tendance. L'open innovation par exemple, de plus
en plus à la "mode", n'a pas attendu de l'être pour faire partie de l'ADN de Telecom Valley. Juste,
cela correspond actuellement à ce syndrome des grandes entreprises qui ne peuvent plus en rester
à leur R&D interne. "L'innovation, ce n'est pas la R&D", rappelle Pascal Flamand. "L'open
innovation, c'est sortir de sa zone de confort en challengeant ses idées avec celles des autres".
Autre tendance, celle du Devops. "Ça parle à Sophia Antipolis, pas au grand public", souligne
Pascal Flamand. "C'est une question de time to market. C'est un principe agile, on parle
d'intégration et de développement continus".
Chaîne complète
Précurseur aussi, Telecom Valley l'a été en créant SoFab, son Fablab orienté IoT alors même que
le terme n'était pas encore tout à fait entré dans le vocabulaire quotidien. Installé au sein du
campus SophiaTech, à Sophia Antipolis, il a depuis deux ans parfaitement rempli sa mission,
accueillant plus de 3 800 participants pour 28 projets achevés ou en cours. Et ne pas croire que le
lieu est uniquement fréquenté par les start-up ou les PME, les grandes entreprises aussi n'y sont
pas indifférentes.
Cet esprit rassembleur vaut aussi pour le phénomène French Tech. "Pour les territoires qui n'étaient
pas fédérés, cela a permis de mettre tous les acteurs derrière une seule et même bannière. C'est le
chasser en meute comme le faisaient déjà les PME allemandes il y a 20 ans". Le travail en commun
est donc la meilleure façon d'affronter les défis actuels du secteur. Avant l'esprit French Tech,
Telecom Valley a montré la voie. Et compte bien qu'il en soit encore ainsi.
http://marseille.latribune.fr/innovation/2016-11-02/pascal-flamand-l-objectif-de-telecom-valley-est-d-
etre-en-avance-sur-le-marche-du-numerique.html
9.
10. #RésoEco06L’actualité des Réseaux économiques par
Octobre 2016
Supplément au n° 864 - le 1er
vendredi du mois
«Le monde a changé, Telecom Valley aussi»
R
etour aux sources, au
Business Pôle, le temps
d’un entretien croisé
pour Bruno Delépine.
Telecom Valley, qu’il a présidée
de 2000 à 2002, ne l’a jamais vrai-
ment quitté pour autant. Lorsqu’il
a succédé à Jacques Gros, il re-
présentait son entreprise-pépite,
VLSI, fleuron sophipolitain de la
micro-électronique et de la télé-
phonie sans fil tout juste racheté
par Philips. «A l’époque, il y avait
peu ou pas de contact entre les
boîtes, aucun véritable relatio-
nel, alors que Sophia regorgeait
de compétences et de potentiels
partenariats. C’est pourquoi nous
avons très vite rejoint Telecom Val-
ley, qui avait été créée en 1991 par
les grands groupes pour amorcer
ce relationnel. Nous étions bien
sûr intéressés par la thématique,
mais aussi par la découverte de cet
écosystème que nous connaissions
mal.» Un intérêt qui mènera tout
naturellement Bruno Delépine
jusqu’à la présidence.
Anticiper
«J’aihéritédebeaucoupdecommis-
sions, qui étaient alors très orien-
téesgrandsgroupes...Maisdéjà,on
sentait les changements, en 2000-
2002,c’étaitaussilacrise,enpleine
guerre du Golfe, des années dures
pourSophia,avec3.000ingénieurs
de Digital sur le carreau...» Un de
ces chocs qui créent les bascules :
petit à petit, Telecom Valley va se
recentrer sur les collaborateurs
et les startups, privant les grands
groupes fondateurs de leur hégé-
monie et justifiant pleinement les
valeurs qui depuis sont restées
siennes : innovation, animation,
partage et business. Et l’associa-
tion essaime : avec Bruno Delé-
pine, elle se penchera sur les fonts
baptismaux du pôle SCS, elle s’in-
vestira dans une opération tout
aussi fondatrice, l’Espace Emploi
de Valbonne, où avec les Asse-
dic, l’Apec et la commune, elle
officiera pour re-diriger les cadres
au chômage vers des stages, et
ainsi, sans perte d’indemnités,
leur ouvrir d’autres portes vers
l’emploietl’ajoutdecompétences.
Un franc succès, et un satisfe-
cit côté commune. «Notre rôle ?
Rassembler les bonnes volontés
pour booster l’écosystème.»
ISABELLE AUZIAS
Pour Pascal Flamand, enfant des
années «essaimage» de Sophia, l’heure
est à l’effacement des frontières,
à l’ouverture générée par de nouvelles
logiques territoriales, à une innovation
devenue résolument... «open».
Cap sur un réseau étoffé et
un événementiel survitaminé.
Loin de renier le passé, le président Fla-
mandl’utilise...pourl’améliorer.«Leconstat
est simple : les problématiques sont encore
plusprégnantesaujourd’hui,lemoindrecam-
pus qui ouvre en Chine, ce sont 500.000 per-
sonnes sur le même écosystème. Alors si nous
ne voulons pas devenir un Disneyland pour
touristes chinois, il va falloir bosser tous en-
semble.» Une intelligence collective pour
garder notre place au soleil ? «Obligatoire.
Lesegmentnumérique,c’estunmagmabouil-
lonnant difficilement gérable. A nous de
l’épauler pour viser l’unité. Avec des actions
portées par des bénévoles, des décisions dé-
battues et partagées.» Arrivé dans les rangs
de Telecom Valley en 2004, sous l’ère Lau-
rent Londeix, Pascal Flamand se positionne
très vite sur les commissions : open source
(son bébé), mais aussi sécurité-cloud, test
qualité ou agilité. il sera aussi l’un des
grandsgéniteursduFabLab,unebelleréus-
site impulsée par l’association, «un lieu de
partage, encore». Se réinventer et anticiper
le marché, le leitmotiv est identique.
«Ce qui a vraiment changé ? Nous ne sommes
pas (plus) un club de dirigeants, nous ne fai-
sons pas de lobbying, nous sommes juste réu-
nis pour partager de l’info.» L’anticipation
dans tout ça ? «Prenez le Challenge Jeunes
Pousses:permettreàdesétudiantsdemonter
leur projet, en profitant des conseils de leurs
aînés, c’est l’avenir... Ce sont nos belles entre-
prises de demain. C’est de l’énergie à l’état
pur.» Passionné, Pascal Flamand ? Sans
doute aucun. Impliqué ? «Le bénévolat, c’est
unevaleurfamiliale...Etpuisquandonprône
l’open source, si on ne partage pas...» Dont
acte : Telecom Valley est devenue, au fil des
ans et sans direction opérationnelle, une
usine à événéments, un électron libre
à fort engagement ajouté, un réservoir
àpépites.Unesortedeparadoxequipermet
à tout un écosystème de vivre mieux et
pourquoi pas plus longtemps. Un cocktail
entregrandsgroupes,startupsetétudiants,
toutes générations confondues. Pour So-
phia et pour le reste du biotope numérique.
Prochainspartages?«NousseronssurlaFête
delaScienceàAntibesousurIndustria2016,
aux côtés de l’APPIM. L’objet connecté sans
l’industrie n’est rien...» CQFD.
Bruno Delépine (2000-2002)
et Pascal Flamand (2015-2017):
deux présidents, deux visions
d’une association qui dépasse
largement les frontières
de la technopole.
TELECOMVALLEY
ENCHIFFRES
150 adhérents
18.000salariés représentés
40.000étudiants représentés
25 ans
d’animation de l’écosystème
azuréen du numérique
6 commissions (agilité-
qualité, emploi-formation,
innovation, m-tourisme, open
source, sécurité & cloud)
150 événements par
an, parmi lesquels le Challenge
Jeunes Pousses, les hackathons,
les livres blancs, les Sophia
Confs...
Telecom Valley,
d’hier à après-demain
NUMÉRIQUE. L’association a fêté en grande pompe ses 25 ans à Eilen Roc le mois
dernier, sous les applaudissements fournis des collectivités et institutions du grand
Sud. Les raisons du succès, vues par deux présidents, le tout premier du IIIe
millénaire
et l’actuel tenant du titre. Deux époques, mais même sens des valeurs.