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Elle_3672_festival_Partie3
- 2. IV
ELLE Suisse – Edité par: QUORUM SA – www.quorum-com.ch – Rue des Bains 35, CP 5615 – 1211 Genève 11 – tél.: 022 809 94 60 – e-mail: info@quorum-com.ch.
Rédaction: PROMOÉDITION SA – éditeur responsable: Roland Ray – rédactrice en chef: Odile Habel – responsable rédaction dossier spécial: Arnaud Faller - ont participé
à ce numéro: Flora Nicolet et Kim de Regt - Photos: © DR sauf mention contraire. Production: Maryse Avidor. Mise en page et litho: Atelier Promoédition / Laurence Bullat.
Publicité: PROMOGUIDE SA – tél.: 022 809 94 55 – Antonio Capparelli (e-mail: a.capparelli@promoguide.ch), Jérôme Oliva (e-mail: j.oliva@promoguide.ch) et
Samuel Muller (e-mail: s.muller@promoguide.ch) – administration: Yohanna Soto. Abonnements: DYNAPRESSE – tél.: 022 308 08 08 (particuliers) ou 022 308 08 50 (sociétés).
D’OÙ TENEZ-VOUS CET AMOUR POUR LA GASTRONOMIE?
De mes parents! Tous les deux cuisinent et ils m’ont initié depuis
l’enfance aux bonnes choses. Les voyages qu’ils faisaient étaient
toujours liés à une grande table comme celle des Troisgros ou de
Georges Blanc, qui est le chef préféré de mon père. Mes parents
m’ont toujours encouragée à goûter chaque plat, c’était une règle
incontournable. Ils travaillaient beaucoup et le seul moment de
la journée où ils s’arrêtaient était l’heure du déjeuner. C’était
un moment de partage, de même que le déjeuner du dimanche.
Même aujourd’hui, alors qu’ils sont désormais seulement tous les
deux, ils cuisinent. C’est sacré!
LES ENFANTS ONT SOUVENT DE LA PEINE À RESTER
LONGTEMPS À TABLE. VOUS N’AVEZ JAMAIS TROUVÉ LES
DÎNERS AU RESTAURANT ENNUYEUX?
Au contraire! D’abord, je suis gourmande; ensuite, j’ai toujours
associé les dîners dans les grands restaurants à l’univers des
adultes. C’était donc un privilège à mes yeux d’être avec eux à
table, j’étais une grande!
MAIS VOUS N’AVIEZ JAMAIS PENSÉ FAIRE DE CETTE PASSION
POUR LA GASTRONOMIE VOTRE MÉTIER?
Non, c’était juste un élément de ma personnalité au même titre
que d’autres. Je voulais être policière pour l’action. Je me voyais
travailler à la brigade des stupéfiants. J’ai renoncé vers l’âge de
16 ans lorsqu’on m’a dit qu’intégrer la police pour une femme
n’était pas forcément simple. Pour corser encore les choses,
j’habitais en Valais et je voulais être dans la police genevoise!
J’ai renoncé et je me suis tournée vers la communication et les
relations presse. J’ai travaillé dans le cinéma puis dans les métiers
de bouche pour de grands groupes. A partir de 2011, j’ai vu les
changements qui s’opéraient dans les entreprises où des mots
comme rationalisation se sont mis à en remplacer d’autres qui me
tenaient davantage à cœur comme valorisation. L’humain n’était
plus au centre de l’entreprise et j’ai préféré changer de voie, faire
quelque chose en accord avec mes valeurs. J’ai donc lancé en
2013 Epicuriels. Au début, en dilettante et aujourd’hui à 100%.
QUEL EST LE CONCEPT?
Au cours des années, j’ai tissé des liens étroits avec des vignerons,
notamment dans le cadre de ma formation de sommelière, mais
aussi avec des chefs, des pâtissiers, des agriculteurs… J’ai vécu
avec eux des moments magiques que je veux faire connaître aux
autres le temps d’un apéritif, d’un cocktail, d’un anniversaire,
d’un dîner ou d’une soirée d’entreprise. Les occasions de
manquent pas! A chaque fois, il s’agit d’un événement totalement
sur mesure que je construis en fonction des personnes, de leurs
besoins, mais aussi de ce qu’ils sont vraiment. L’objectif est de
susciter des émotions.
QUELS SONT VOS PLUS BEAUX SOUVENIRS
GASTRONOMIQUES?
Ils sont très nombreux, mais l’un d’entre eux illustre bien
la philosophie d’Epicuriels. J’étais à Genève au restaurant
L’Epicentre pour une livraison. C’est une petite brigade de quatre
personnes dont un commis péruvien. Celui-ci a donné l’idée au
chef de mettre le ceviche sur la carte, et ils ont travaillé ensemble
sur ce plat, chacun apportant un peu de lui-même. Le résultat est
exceptionnel tant par son goût que par sa dimension humaine.
J’en ai encore des frissons! C’est ce genre d’expérience que je
veux faire vivre aux gens.
VOUS ÊTES AUSSI AGENT DE VIGNERON…
Oui, c’est un métier encore nouveau en Suisse, mais qui est déjà
bien connu en France. Il s’agit de faire connaître le vin. En fait,
la démarche est assez semblable à celle d’un agent d’artiste.
C’est un métier qui demande beaucoup d’énergie mais qui est
passionnant.
UNE TABLE QUE VOUS RÊVEZ DE DÉCOUVRIR?
L’Hôtel de Ville à Crissier. Je n’ai malheureusement jamais eu
l’occasion de goûter la cuisine de Benoît Violier, mais son équipe
est toujours en place. Je me réjouis d’y aller.
Propos recueillis par ODILE HABEL
www.epicuriels.com
SUISSE
interview
NATHALIE KOTARSKI:
«La nourriture,c’est l’émotion»
©KarineBauzin
Nathalie Kotarski lors d’une dégustation
au Vert bouteille, à Carouge.