Découvrez le 4è numéro du magazine « Lille by Inria » édité par le centre de recherche Inria Lille - Nord Europe avec à la Une un dossier sur la médiation scientifique.
Lille by inria n°4 : la médiation scientifique - partageons les sciences du numérique
1. La mediaTion
scientifique
partageons les sciences
du numérique
DOSSIER
focus >
appliquer
le machine learning
à l'éducation
BD >
Un langage pour
les gouverner tous !
focus >
des chercheurs
en symbiose avec
des artistes
#04
LE MAGAZINE DU CENTRE INRIA LILLE - NORD EUROPE
DEC. 2016
2. 02
En tant qu’organisme de recherche, le partage des sciences vers le grand
public s’inscrit dans les missions d’Inria. Notre institut est engagé depuis
toujours dans la découverte et l’apprentissage du numérique. Nous
prenons part, en lien étroit avec le ministère de l'Education nationale,
de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, à des actions concrètes
pour garantir un accès à la culture numérique et plus largement à la
culture scientifique pour tous, et transmettre le goût et la compréhension
des sciences.
Ce numéro de Lille by Inria fait état de notre implication et de nos
actions phares en matière de médiation scientifique. Notre centre œuvre
chaque année auprès de publics variés, scolaires comme industriels,
afin d’apporter son expertise sur les questions numériques présentes
dans notre société.
Vous découvrirez au fil du magazine des sujets de recherche
passionnants abordés par nos équipes-projets, comme l’utilisation de
l’apprentissage automatique pour améliorer les systèmes éducatifs, ou
encore comment recherche et monde artistique peuvent collaborer pour
réaliser des projets innovants.
L’année 2016 a été marquée par des temps forts pour le centre de
recherche Inria Lille – Nord Europe, comme l’achat d’un troisième
bâtiment localisé à EuraTechnologies et la célébration du 50e
chercheur
Inria recruté à Lille. L’année 2017 sera également riche pour Inria, puisque
l’institut fêtera fièrement ses 50 ans.
Au nom d’Inria, je suis fier de vous faire partager cette passion du
numérique et vous souhaite de très bonne fêtes de fin d’années.
David Simplot-Ryl
eDi
TO
4. 04
> Quelle est la place pour les
sciences du numérique dans
l'éducation en France ?
Preuve de l’engouement des
élèves pour les sciences du
numérique, les effectifs s’am-
plifient chaque année dans les
spécialités en informatique
dans l’académie de Lille comme
partout en France. Si la plupart
des étudiants suivent des cursus
entiers dans le domaine, certains
complètent leurs profils avant de
prendre d’autres directions car ils
ont conscience que le numérique
représente un atout supplémentaire
dans toutes les filières du supérieur.
Des opportunités sont apparues
ces dernières années à travers de
nouvelles options pour les lycéens.
Dans l’académie de Lille, la spécialité
ISN (Informatique et Sciences du
Numérique) est proposée dans une
soixantaine d’établissements pour
les premières et les terminales et le
nouvel enseignement d’exploration
ICN (Informatique et Création
Numérique) est dispensé dans
cinquante lycées depuis la rentrée.
> Quels sont les projets de l’acadé-
mie de Lille pour la promotion des
sciences ?
Plusieurs actions sont menées
chaque année pour assurer la promo-
tion des sciences auprès des élèves.
David Campagne, IA-IPR SVT, occupe
le poste de correspondant acadé-
mique sciences et technologies
au sein de l’académie de Lille pour
accompagner ces actions. Parmi
elles citons par exemple la semaine
des mathématiques. L’objectif est
de montrer à travers des ateliers ou
des jeux aux écoliers, collégiens et
lycéens de la région, l’importance
de cette matière dans la formation et
son impact sur notre vie quotidienne.
À l’issue de l’édition 2017, nous envi-
sageons même la mise en place d’un
forum des mathématiques vivantes
en partenariat avec Inria. En juin, des
stages à destination des élèves de se-
conde sont également organisés (en
mathématiques, physique, chimie,
informatique…) avec les différentes
universités de l'académie. Il existe
aussi différents concours auxquels
les établissements peuvent s’inscrire
pour une approche plus ludique des
sciences. La Maison pour la science,
sur le campus de l’Université de Lille
- sciences et technologies, participe
également à la démocratisation des
matières scientifiques en aidant les
professeurs à faire évoluer leurs
pratiques d’enseignement. Enfin, le
site Promosciences - académie de
Lille, regroupe toutes les actions de
promotion des sciences (concours,
activités, ressources, etc.) pour infor-
mer et accompagner les différents
acteurs.
> Quel regard portez-vous sur les
initiatives communes entre Inria et
l'académie de Lille ?
Nous souhaitons encore amplifier
la collaboration engagée il y a une
dizaine d’années. Inria représente
un partenaire essentiel pour
nous permettre de poursuivre le
développement de l’enseignement
du numérique et des sciences et
contribue ainsi à la réussite des ac-
tions académiques engagées. Nous
pouvons renforcer notre collabora-
tion sous la forme de conférences
dans les établissements et travailler
ensemble pour encore améliorer la
formation des professeurs amenés
à enseigner l'option ICN et la spé-
cialité ISN. L’académie entend bien
continuer à mener des actions avec
Inria pour valoriser les matières
scientifiques auprès de l’ensemble
des élèves et notamment des jeunes
filles.
º promosciences.discipline.
ac-lille.fr
º www1.ac-lille.fr
// face a face
Interviews
MICHEL GOUY >
Inspecteur d'académie - Inspecteur
Pédagogique Régional discipline
Mathématiques
5. #04 DECembre 2016 05
Sophie TISON >
Vice-Présidente Partenariats,
Innovation, Valorisation
de l'Université de Lille -
Sciences et Technologies
> Comment l'informatique est-
elle perçue dans le système
éducatif en France ?
L’image de l’informatique
évolue favorablement dans le
système éducatif français. Les
choses commencent à bouger
avec la spécialité ISN au lycée pour
sensibiliser les élèves aux métiers
de l’économie numérique, la mise
en place du CAPES mathéma-
tiques-informatique, préparé par un
parcours spécifique à l’Université
de Lille - sciences et technologies,
ou encore l’annonce récente que
le code informatique sera, dès la
rentrée prochaine, au programme
de l’école primaire et au collège. La
généralisation des ateliers « coding
goûter » symbolise également cette
tendance. Il y a quelques années
encore, il était difficile de prévoir le
succès de ces rendez-vous qui ras-
semblent parents et enfants autour
d’outils de programmation. Mais la
France compte encore une longueur
de retard sur d’autres pays qui ont
pris des décisions fortes en faveur
de l’enseignement de l’informatique
pour tous. Aux États-Unis, par
exemple, Barack Obama est à l’ori-
gine d’un plan ambitieux pour que les
enfants apprennent à raisonner ou
programmer comme ils apprennent
à lire, à écrire ou à compter.
> Vous êtes membre de l'initiative
Informatique au féminin. Pourquoi
ce projet ?
Le numérique reste un secteur très
masculin et l’initiative est née en 2013
quand nous avons constaté que la
situation s’aggravait encore avec une
baisse des effectifs féminins parfois
en dessous de 10% dans les forma-
tions en informatique. Parallèlement,
avec le développement de l’écosys-
tème numérique dans la région, les
entreprises peinent à trouver des
profils adaptés aux emplois non
pourvus en informatique. Face à
cette situation, la mobilisation de
l’Université de Lille, sous l’impulsion
de Laetitia Jourdan, professeur en
informatique, a donné naissance
à ce groupe de travail. Son objectif
est de favoriser la parité à travers
des actions concrètes en amont du
marché du travail. Nous privilégions
deux axes d’actions : d’une part, sen-
sibilisation et démystification auprès
des jeunes filles des métiers de l’in-
formatique, d’autre part parrainage
et financement de bourses par des
entreprises en faveur d’étudiantes. Le
dispositif encourage l’orientation des
jeunes vers des formations de qualité
dans des secteurs qui recrutent, tout
en féminisant des cursus jusque-là
délaissés par les étudiantes.
> Quel regard portez-vous sur les
initiatives communes entre Inria
et l’Université de Lille - sciences et
technologies ?
Nous travaillons ensemble depuis
l’implantation d’Inria à Lille. Les
enseignants-chercheurs de l’univer-
sité collaborent avec les chercheurs
Inria, au cœur d’équipes-projet, pour
relever des défis scientifiques et
technologiques dans de nombreux
domaines de recherche. Grâce
à son engagement en faveur du
transfert, de la création d’entreprise,
et de la médiation scientifique, Inria
joue le rôle de co-investisseur, de
catalyseur, d’amplificateur ou encore
de révélateur pour l’Université de
Lille - sciences et technologies. Nous
partageons la volonté de conjuguer
excellence et impact sociétal. Inria
a impulsé une nouvelle dynamique
régionale autour du numérique et
nous sommes engagés dans la
construction d’un projet commun
pour la candidature Idex. À travers
notre collaboration, nous exprimons
une volonté commune de travailler
pour l’excellence de la recherche
dans le numérique.
º femmes.fil.univ-lille1.fr
6. 06
Zoom sur 3 actions phares
nisées en région Hauts-de-France
10 actions
pour le grand public
par 50 actions
de médiation scientifique
organisées en région
Hauts-de-France
+ de
21 700personnes impactées
11 080personnes
10 620personnes
avec avec
40 actions
pour le milieu éducatif
(élèves, étudiants, enseignants)
Chercheurs
itinérants
6 450
2010 7
ans
Depuis
élèves
rencontrés
Les rencontres
ISN
520
2013 4
ans
Depuis
élèves
accueillis
Les Olympiades
de mathématiques
210
2010 7
ans
Depuis
lauréats
primés
// chiffres cles
7. #04 DECembre 2016 0707
partageons les sciences
du numerique 08-09
La FEte de la science 10
La recherche
sur un plateau 11
SOmMAIRE
dossier
mediation
scientifique :
partageons les sciences
du numérique
8. 08
// dossier médiation scientifique
À l’image de la politique na-
tionale d’Inria, le centre de
recherche Inria Lille – Nord
Europe place la médiation
scientifique parmi ses priori-
tés. Chercheurs, ingénieurs et
personnels administratifs du
centre sont les ambassadeurs de la
culture scientifique. Des actions ré-
gulières sont menées par le service
communication et médiation per-
mettant d'expliquer la diversité des
activités et les travaux de recherche
dans les sciences du numérique.
Il est essentiel pour le monde de la
recherche de partager son travail
et ses connaissances à un large
public. Pour y parvenir, le centre de
recherche Inria Lille – Nord Europe
élabore chaque année un plan de
médiation qui fixe les priorités des
actions à mener selon les publics.
Il favorise le dialogue à l’intérieur
même du centre mais il incite aussi
à aller à la rencontre des citoyens,
du monde éducatif (enseignants et
élèves) et des industriels.
partageons
les sciences
du numérique
Les sciences du numérique
Le terme « sciences du numérique » est utilisé pour désigner l’ensemble des sciences qui contribuent à la
transformation numérique de notre société, au sein desquels Inria concentre son action dans le domaine des
sciences informatique et mathématiques tels que l'informatique, l'automatique, la robotique, le traitement du
signal, les réseaux et la communication numérique, la modélisation, la simulation et le calcul intensif.
Le numérique au cœur de
grands enjeux
Les sciences du numérique jouent
aujourd’hui un rôle déterminant
pour notre économie et façonnent
même plus largement la société en
pleine mutation dans laquelle nous
évoluons. Tous les secteurs d’acti-
vité font désormais appel aux tech-
nologies issues des sciences du
numérique. Le centre de recherche
Inria Lille – Nord Europe s’engage
activement dans la médiation scien-
tifique pour permettre à un large
public d’accéder à la culture nu-
mérique et de comprendre les dé-
marches scientifiques et les enjeux
sociétaux qui lui sont rattachés.
Les chercheurs échangent aussi
régulièrement avec des industriels
sur les enjeux liés au numérique et
permettent ainsi à divers secteurs
d’activité de bénéficier de l’expertise
scientifique d’Inria dans des do-
maines tels que l’internet des objets,
l’optimisation, l’automatique et la
robotique, la simulation numérique,
les sciences des données, l’interac-
tion Homme-Machine ou encore le
génie logiciel.
Une médiation
scientifique au pluriel
Au sein du centre de recherche
Inria Lille – Nord Europe, la média-
tion scientifique se caractérise par
des actions très concrètes organi-
sées tout au long de l’année en fonc-
tion des publics visés.
• En interne :
Pour favoriser l’émergence d’une
culture scientifique commune, un
rendez-vous mensuel est proposé
à l’ensemble du personnel baptisé
«13h45». Pendant une demi-
heure, un membre d’une équipe de
recherche présente son sujet de
recherche de manière vulgarisée
et ludique, à un public composé
de personnels administratifs et de
scientifiques.
Un autre format est proposé tous
les mois aux équipes-projets, le
« 30 minutes de sciences ». Ces
rencontres entre chercheurs
permettent de présenter de manière
plus approfondie les projets et
derniers développements des
équipes.
9. 09#04 DECembre 2016 09
• Pour le milieu éducatif :
Le centre de recherche Inria Lille
– Nord Europe, l’Université de Lille
– sciences et technologies et l’aca-
démie de Lille travaillent ensemble
pour partager les savoirs et donner
le goût des sciences aux collégiens,
lycéens et enseignants de la région
à travers différentes actions de sen-
sibilisations. Cette collaboration s’il-
lustre notamment chaque année par
la co-organisation des Olympiades
de mathématiques régionales. Ce
concours a été créé en 2000 par le
ministère chargé de l'éducation na-
tionale. Il vise à développer le goût
des mathématiques chez les élèves
de première, toutes séries confon-
dues, et se décline dans chaque
académie. À Lille, un chercheur
participe à la rédaction des sujets
et au jury. Le centre de recherche or-
ganise la cérémonie de remise des
prix et accueille les lauréats et leurs
familles en proposant une présen-
tation sur un sujet de recherche en
sciences du numérique. Le centre
est aussi partenaire d’actions pro-
posées par l’Université de Lille –
sciences et technologies comme
« Mathématiques itinérantes »
ou « Informatique au féminin ».
La promotion de la spécialité ISN
(Informatique et Sciences du Numé-
rique) pour les classes de terminales
fait aussi partie des priorités fixées
par le centre. Enfin, Inria s’adresse
plus généralement au grand public
à travers des conférences et débats
citoyens auxquels les chercheurs
participent tout au long de l’année.
• Pour le monde
socio-économique :
Depuis 2010, Inria est implanté à
EuraTechnologies avec un plateau
de 200m² proposant des démons-
trations des travaux des équipes
de recherche lilloises. Ces démons-
trations permettent d’appréhender
nos sujets de recherche avec une
approche pédagogique et de ré-
pondre ainsi à la variété des profils
des nombreux visiteurs du plateau :
entrepreneurs, dirigeants, élus,
étudiants, etc. Des rencontres thé-
matiques régulières ou des confé-
rences-débats sur des sujets en lien
avec les sciences du numérique s’y
déroulent aussi tous les mois. Dif-
férents types de ressources et sup-
ports de communication sur-me-
sure sont également élaborés pour
favoriser la diffusion d’informations
auprès des industriels.
Une équipe dédiée à la
médiation
Pour venir en appui à la stratégie
nationale d’Inria pour la médiation
scientifique, une équipe de corres-
pondants médiation est désignée
dans chaque centre, composée
d’un scientifique et de communi-
cants. À Lille, cette équipe rédige
chaque année le plan de médiation
en s’appuyant sur le réseau interne
d’acteurs de la médiation scienti-
fique. Ce travail collaboratif permet
de faire évoluer les activités et les
ressources mises à disposition en
fonction des bilans précédents.
Différentes ressources sont mutua-
lisées au sein d’Inria et permettent
ainsi de capitaliser sur les initiatives
et de bénéficier des retours d’ex-
périences. Autre dispositif proposé
dans le cadre de la médiation scien-
tifique, des formations sur-mesure
destinées aux chercheurs per-
mettent de les aider à parfaire leur
prise de parole en public ou bien
encore d’apprendre à vulgariser leur
domaine de recherche.
10. 10
un moment fort de
médiation scientifique
Depuis 25 ans, le ministère de
l’Éducation nationale, de l’Enseigne-
ment supérieur et de la Recherche
organise la Fête de la science ; le
rendez-vous annuel de tous les
acteurs des sciences avec les ci-
toyens. En région Hauts-de-France,
de très nombreuses activités sont
proposées durant une semaine ;
animations, ateliers, conférences,
village des sciences. En octobre
2016, plus de 300 événements gra-
tuits organisés par une centaine de
porteurs de projets se sont déroulés
sur 90 communes. Ce temps fort de
l’année est l’occasion pour Inria de
proposer des activités originales au
sein de chaque centre de recherche.
Après l’organisation en 2007 et 2009
d’événements de grande envergure
rassemblant plusieurs partenaires
scientifiques et accueillant entre
1500 et 4000 personnes, le centre de
recherche Inria Lille – Nord Europe a
mis en place l’opération « chercheurs
itinérants » qui remporte un franc
succès.
Du sur-mesure avec
«chercheurs itinérants»
Pour aller à la rencontre des élèves
de la région Hauts-de-France et leur
permettre de découvrir les sciences
du numérique à l’occasion de la Fête
de la science, le centre de recherche
Inria Lille – Nord Europe a créé
l’opération « Chercheurs itinérants ».
Les chercheurs s’investissent clai-
rement en allant dialoguer avec les
élèves de collèges et lycées au sein
même de leur établissement. Un pro-
gramme d’interventions est proposé
aux établissements scolaires sur une
période de 15 jours. Les enseignants
réservent une intervention et sont
mis en relation avec les chercheurs
pour calibrer le niveau de la présenta-
tion. Il s’agit d’une parenthèse dans la
journée de cours de ces adolescents
qui leur permet de découvrir les
thèmes de recherche abordés chez
Inria. Lors de leurs interventions, les
chercheurs présentent pendant une
heure leur parcours, leur travail et les
axes de recherche de leur équipe.
Si le domaine des modèles statis-
tiques ne passionne pas la plupart
des élèves, c’est en leur expliquant
comment il est possible de s’en servir
pour créer un logiciel de traitement
de données que les chercheurs
réussissent par exemple à capter
leur attention. Les visites de ces
« chercheurs itinérants » s’achèvent
généralement par un jeu de ques-
tions/réponses avec les élèves.
Depuis son lancement il y a plus
de 10 ans, cette initiative remporte
l’adhésion tant côté enseignants et
élèves qui apprécient la souplesse,
la facilité de la formule et la qualité
des interventions proposées, que
côté chercheurs qui prennent plaisir
à pouvoir confronter leurs travaux
devant des élèves souvent curieux de
la diversité des sujets scientifiques.
Médiation de proximité
En se rendant directement dans
les établissements de la région
Hauts-de-France, les scientifiques
deviennent les acteurs d’une forme
de médiation de proximité qui permet
d’effacer certaines barrières et de
favoriser le dialogue. Cette année, les
élèves ont par exemple pu découvrir
la face cachée des robots défor-
mables ou comprendre comment
l’utilisation de leur téléphone portable
pouvait représenter une source de
données inépuisable. Les collégiens
et lycéens se sont également
passionnés pour les sujets liés aux
objets connectés ou à l'interaction
Homme-Machine.
Avec cette démarche, le centre de
recherche Inria Lille – Nord Europe
entend donner des clés de compré-
hension sur les travaux de recherche
en sciences du numérique, mais aus-
si susciter l’intérêt et pourquoi pas,
faire émerger de nouvelles vocations
scientifiques.
// dossier médiation scientifique
La Fete
de la science
11. 11#04 DECembre 2016
médiation scientifique dossier
11
AU PLUS PROCHE Des
industriels
Inria est présent au sein de l'écosys-
tème EuraTechnologies, totem de
la French Tech, avec un plateau de
200 m². Depuis sa création en 2010,
le Plateau Inria s’est révélé être un
réel outil de médiation scientifique
autour de l’innovation en matière de
numérique qui attire chaque année
plus de 1500 visiteurs. Le Plateau
Inria est un espace de démonstra-
tions qui présente les travaux des
équipes de recherche du centre et
permet de favoriser les interactions
entre la communauté scientifique,
le monde économique et la société.
Un espace de travail collaboratif
est mis à disposition de l'ensemble
des acteurs et un programme d'ani-
mation est proposé tout au long de
l'année. Dans un environnement
privilégié, plusieurs démonstrateurs
permettent d’illustrer certains
thèmes des équipes-projets du
centre. Actuellement, les démonstra-
tions présentées sont en lien avec les
sciences des données, l’internet des
objets, la robotique ou bien encore
l’interaction Homme-Machine. En
plus des événements de grandes en-
vergures que le centre de recherche
Inria Lille – Nord Europe organise en
partenariat avec EuraTechnologies
sur des sujets comme le big data
ou la robotique, une rencontre plus
ciblée appelée « RDV du Plateau »
est proposée chaque mois. Un
chercheur vient dialoguer avec
des entreprises sur ses travaux de
recherche et apporter son expertise
pour les accompagner dans leurs
développements.
Un accueil privilégié
pour les lycéens
L’académie de Lille, Inria et l’Universi-
té de Lille – sciences et technologies,
accompagnent les établissements
de la région qui proposent la
spécialité ISN (Informatique et
Science du Numérique) aux élèves
en classe de terminale. L’objectif
est de sensibiliser les lycéens à la
diversité des sujets de recherche en
sciences du numérique. Le centre de
recherche Inria Lille – Nord Europe
propose d’accueillir les élèves qui
ont choisi cette spécialité avec leurs
enseignants sur le Plateau Inria à
EuraTechnologies. Pendant deux
heures, les lycéens découvrent une
partie des travaux de recherche
réalisés par les équipes du centre
lillois et parlent des projets d’études
qu’ils doivent mener dans le cadre de
la spécialité ISN. Le format de cette
rencontre et la qualité des échanges
élèves/chercheurs sont plébiscités
par les enseignants permettant
aux élèves de se familiariser avec le
monde de la recherche en sciences
du numérique.
La médiation scientifique chez
Inria º inria.fr/recherches/
mediation-scientifique
Les actions du centre de recherche
Inria Lille – Nord Europe : inria.fr/
centre/lille/mediation
La recherche
sur un plateau
14. 14
// focus arts sciences
D’un côté, il y a la rigueur
scientifique, de l’autre la liber-
té et la créativité artistique.
Grâce à l’équipe-projet Mint,
ces deux mondes que tout op-
pose à priori, travaillent autour
de projets communs depuis
2010.
Quand l’intelligence ration-
nelle des chercheurs croise
l’intelligence émotionnelle, la
rencontre est aussi surprenante que
constructive. Les travaux réalisés
par l’équipe-projet Mint(1)
avec les
artistes permettent de casser les
barrières entre deux univers qui
dans l’inconscient collectif étaient
censés ne pas pouvoir se com-
prendre. Cette collaboration prouve
le contraire. « Même si les objectifs
et les méthodologies diffèrent, ar-
tistes et scientifiques partagent le
même goût pour la prise de risque,
l’innovation et recourent souvent
à la totalité de leur intellect, dont
l'émotionnel et l'intuitif, pour avan-
cer », explique Laurent Grisoni, res-
ponsable de l’équipe-projet Mint.
Une collaboration avec
Le Fresnoy
Les chercheurs de l’équipe, qui
travaillent sur l'interaction gestuelle
et tactile entre homme et machine,
ont pris conscience assez tôt que
leurs travaux pouvaient intéresser
d’autres domaines que l’industrie.
« Mais au départ nous ne disposions
pas de contacts dans le domaine
artistique », se souvient Laurent
Grisoni. Finalement, la collaboration
avec Le Fresnoy à Tourcoing, établis-
sement de formation artistique qui
encourage ses étudiants à intégrer
une composante technologique dans
leur cursus, s’est imposée naturelle-
ment. En 2011, dans le cadre de cette
coopération originale, les chercheurs
conçoivent une installation baptisée
le Pharmakon dotée d’un casque
de réalité virtuelle. Tout au long de
l’année, l’équipe valorise ses travaux
à travers des applications étonnantes
où le numérique se met au service
de l’œuvre artistique comme par
exemple dans le projet d’opéra bapti-
sé I.D. sur le thème du dédoublement,
dirigé par le compositeur Arnaud
Petit, co-écrit par Alain Fleischer
(Directeur du Fresnoy mais aussi
cinéaste, photographe, plasticien et
écrivain français), en collaboration
avec l’Université Mac Gill (Montréal,
Canada) et Numédiart (Mons,
Belgique). L’histoire met en scène un
mime, une soprano et un avatar nu-
mérique dont les mouvements sont
déterminés en partie par ceux du
mime. L’équipe a développé l'outil in-
teractif permettant au mime d’animer
l'avatar, et ce de manière « invisible »
du public. D’autres projets, comme
un livre tactile numérique, avec le
dessinateur belge Dominique Maes,
ou encore une fontaine interactive
artssciences
Livre tactile numérique
des chercheurs
en symbiose avec
des artistes
15. 15#04 DECembre 2016
avec l'association les Yeux d'Argos
(« Source »), et une cartographie
numérique avec l'artiste Pauline
Delwaulle (« Terra Incognita ») sont
aussi sur le point d’être finalisés.
Outil de médiation et de
valorisation
Entre l’équipe-projet Mint et le
Fresnoy, la dynamique ne s’essouffle
pas, bien au contraire, puisque cette
collaboration présente des avantages
pour les deux parties. D’un côté,
les étudiants prennent conscience
d’enjeux technologiques permettant
d'aller au-delà de la simple ingénierie.
L’équipe, quant à elle, bénéficie d’une
visibilité plus large. Ces œuvres
constituent à la fois un outil de
médiation et de valorisation. Cette
dynamique participe à la stratégie
« d'open innovation » dans la mesure
où elle nourrit d’autres partenariats
avec le monde de l’entreprise. En
atteste la collaboration de l’équipe
de recherche au Damassama,
installation de Léonore Mercier
créée en 2012 au Fresnoy. À partir
de cette œuvre qui transforme le
visiteur en chef d’orchestre, grâce à
des capteurs qui suivent ses gestes,
un outil logiciel (la librairie Gina) a
été produit et a fait l'objet par la suite
de contrats industriels, notamment
avec des PME régionales. Pour
que les synergies avec les artistes
fonctionnent, les projets doivent
constituer un défi technologique
ou scientifique intéressant tout
en étant réalisables dans des
délais raisonnables. Les chercheurs
doivent aussi accepter d’opérer dans
l’incertitude et de s’engager dans
des projets fondés sur l’intuition de
leur interlocuteur plutôt que sur l'ex-
pression explicite d’un besoin. Mais
la récompense est à la hauteur de
leurs efforts : « Voir naître de belles
réalisations est une expérience
humaine extraordinaire », résume
Laurent Grisoni. Si l’équipe-projet
Mint a joué un rôle pionnier dans
la région Hauts-de-France, les
collaborations artistes-chercheurs
se généralisent. Cette stratégie est
maintenant reprise par des clusters
de développement économique
comme EuraTechnologies et la
Plaine Images. Plusieurs centres de
recherche Inria s’y intéressent aussi.
Damassama
º lifl.fr/mint
(1) Commune avec le CNRS et l'Université Lille - sciences et technologies.
16. 16
// focus machine learningmachinelearning
L'apprentissage automatique
ou « machine learning »
s’applique déjà au domaine
des achats sur internet. Ce
domaine, très en vogue, per-
met de faire des analyses
prédictives précises grâce à
des algorithmes. Concrète-
ment, grâce à l’exploitation
de nombreuses données, les
sites internet sont désormais
capables de vous recomman-
der des produits en fonction
de vos envies. « La publicité
et le marketing représentent au-
jourd’hui les principales applica-
tions du machine learning. Cela a
un très fort impact économique.
Personnellement, je voulais mener
des recherches avec un impact
social plus important », précise
Alessandro Lazaric, chercheur au
sein de l’équipe-projet Sequel(1)
du centre de recherche Inria Lille
– Nord Europe. Il a alors choisi de
s’intéresser aux systèmes éducatifs,
un secteur en pleine mutation avec
l’émergence des nouveaux outils :
MOOC, serious games ou plate-
formes web d’apprentissage. « Le
machine learning repose sur l’ana-
lyse de grandes bases de données
et ces nouvelles technologies nous
permettent aujourd’hui de recueillir
ces données ».
Des expertises
complémentaires
L’association entre l’équipe-projet
Sequel et des chercheurs de l’Univer-
sité Carnegis Mellon de Pittsburgh
(États-Unis) a donné naissance à
une équipe associée baptisée Edu-
band. D’un côté, les chercheurs Inria
Alessandro Lazaric et Michal Valko
apportent leur expertise en ma-
tière de machine learning, de l’autre
l’équipe américaine connaît plus
spécifiquement les problématiques
liées aux systèmes d’apprentissage.
Concrètement, les chercheurs enre-
gistrent les réactions d’un utilisateur
qui suit une session de formation. Ils
développent ensuite un algorithme
capable d’analyser toutes ces don-
nées et d’en tirer des recommanda-
tions pour faciliter l’apprentissage.
« L’objectif est que la plate-forme
puisse proposer automatiquement
à l’étudiant des exercices per-
mettant d’insister sur ce qu’il n’a
pas compris et d’accélérer sur les
points qu’il maîtrise », précise Ales-
sandro Lazaric.
Appliquer
le machine learning
à l’éducation
Spécialisée dans l'apprentis-
sage automatique séquentiel,
l’équipe-projet Sequel collabore
depuis deux ans avec des cher-
cheurs de l’Université Carnegie
Mellon de Pittsburgh. Cette
équipe associée franco-améri-
caine, nommée Eduband, étudie
comment le machine learning
peut améliorer les nouveaux
outils éducatifs
17. 17#04 DECembre 2016 17#04 DECembre 2016
(1) Commune avec le CNRS, l'Université de Lille - sciences et technologies, et l'Université de Lille - sciences humaines et sociales.
Des paramètres
très subjectifs
Concevoir des algorithmes ca-
pables d’intégrer toutes les notions
liées à l’apprentissage s’avère assez
complexe. « Nous n’avons pas pu
adapter les algorithmes existants,
il a fallu intégralement créer de nou-
velles solutions ». En effet, en ma-
tière d’apprentissage, les aspects
humains et psychologiques ou en-
core la performance des élèves sont
difficiles à mesurer. « Une mauvaise
réponse à un exercice n’est pas for-
cément négative du point de vue
du processus d’apprentissage, car
elle permet aussi de progresser, re-
marque Alessandro Lazaric. Or, les
systèmes de machine learning ont
besoin d’une trace claire pour savoir
s’il y a une progression ou non. Et
cela s’avère très difficile à définir ».
Le niveau d’intérêt d’un étudiant ou
encore l’ennui et la fatigue sont aus-
si des notions très subjectives.
S’adapter
aux caractéristiques
des utilisateurs
Pour adapter ses travaux aux be-
soins des élèves, l’équipe associée
s’est rapproché d’un site de révision
en ligne pour collégiens et lycéens.
L’objectif est d’améliorer ce type
de plateformes web pour qu’elles
s’adaptent automatiquement au
profil des utilisateurs. « Certains
élèves préfèrent avoir beaucoup
de contenus avant de passer aux
exercices. D’autres apprennent
mieux en multipliant les exercices.
Nous voulons créer un système qui
s’adapte de façon naturelle aux ca-
ractéristiques et aux exigences des
utilisateurs ». Même si ces techno-
logies ne se substitueront jamais
complétement au travail des pro-
fesseurs, elles pourraient un jour
faire leur apparition dans les salles
de classes. « Pourquoi ne pas ima-
giner par exemple des moments de
travail personnalisés pour chaque
élève sur tablette avec des exer-
cices spécifiquement recomman-
dés pour lui ? », conclut Alessandro
Lazaric.
º team.inria.fr/sequel
18. 18
// best-of
Rencontres Inria-Industrie :
Interactions avec les objets et services numériques
Le 25 novembre a eu lieu la rencontre Inria - Industrie sur le thème « Interaction avec les objets et services numériques »
à l’Imaginarium de Tourcoing. Cet événement était organisé en partenariat avec la Plaine Images et CVSTENE dans le cadre
de la « Semaine de la recherche et de l'innovation » des Hauts-de-France. L’objectif de cette journée était de faire connaître
les travaux d'Inria et de mieux comprendre les besoins des industriels pour établir des liens entre les deux communautés qui
pourront déboucher sur des projets de collaboration et de transfert de technologies. Quatre conférences, douze démonstra-
tions, et huit pitchs d'entreprises autour de la thématique de l'interaction Homme-Machine ont attirés plus de 230 personnes.
numériqu'elles
À l’initiative d’IBM Services Center
et en partenariat avec l'Université
de Lille - sciences et technologies et
Inria, l’événement Numériqu’elles a
sensibilisé plus de 360 collégiennes
et lycéennes aux métiers du
numérique le 10 novembre dernier
à EuraTechnologies. Le Plateau Inria
a ouvert ses portes, permettant aux
élèves de découvrir les dernières
innovations en sciences du
numérique.
La Semaine de la
Recherche et de
l’Innovation
Du 21 au 27 novembre, les acteurs
de la recherche et de l’innovation en
Hauts-de-France, dont le centre de
recherche Inria Lille – Nord Europe,
se sont mobilisés pour valoriser le
potentiel du territoire, mais aussi
sensibiliser et accompagner les
entrepreneurs régionaux pour
développer ou initier des projets
innovants. Parmi les manifestations
programmées sur l’ensemble du
territoire régional, Inria était présent
sur 6 d’entre elles en lien avec les
sciences du numérique.
PRIx inria décerné à
inriateCH
Les Prix Inria ont pour vocation
de promouvoir les contributions
et succès de celles et ceux qui
font avancer les sciences du
numérique. Le Prix Inria du soutien
à la recherche et à l’innovation
2016 a été attribué aux services
administratifs du centre pour le
déploiement de la plate-forme
InriaTech, dispositif dédié au trans-
fert de technologies des équipes
de recherche vers les entreprises.
Ilnefallaitpasmanquer...
PRIX
Retour sur...
La célébration du
50e
chercheur Inria
Depuis bientôt 15 ans, Inria investit en Hauts-
de-France pour développer une recherche
d’excellence et de renommée internationale dans
le domaine des sciences du numérique, avec
une mission de transfert technologique vers
l’écosystème régional. Cet investissement passe
principalement par le recrutement de chercheurs
de haut niveau. Nous avons eu le plaisir de
célébrer le 20 octobre dernier, en présence de
Guillaume Delbar, Vice-président de la MEL et de
Nicolas Lebas, Vice-président du Conseil régional
Hauts-de-France, le recrutement du 50e
chercheur
Inria recruté à Lille.
21. 21#04 DECembre 2016
portrait
Des quantités astronomiques
de données transitent au
quotidien sur les différents
réseaux sociaux, d’information,
ou économiques sur le web. La
gestion et l’exploitation de ces
volumes de données croissants
représentent des enjeux très im-
portants pour les entreprises dans
des domaines aussi diversifiés que
l’industrie ou la médecine. Chercheur
belge, Jan Ramon a rejoint il y a un
an l'équipe-projet Magnet(1)
du centre
de recherche Inria Lille - Nord Europe.
L'équipe développe des méthodes
avancées pour relever plusieurs défis
de taille. “Il est essentiel d'avoir des
méthodes en statistique et algorith-
miques appropriées et des modèles
de calcul haute performance pour
relever les défis de prédiction.
En médecine par exemple, il
est possible de développer des
modèles prédictifs à partir d’une
base de données de patients pour
déterminer le meilleur traitement”.
Dans ce domaine de recherche, il
est important de tenir compte de
la législation en matière de droit
au respect de la vie privée. Dans le
secteur bancaire par exemple, la loi
oblige les établissements à stocker
des données mais interdit l’utilisation
de ces informations pour des raisons
évidentes de confidentialité. “Nous
devons travailler dans le respect de
la loi. Même si ces données ont des
valeurs sociétales et économiques
importantes, nous ne pouvons pas
les exploiter sans l’autorisation des
clients”, ajoute Jan Ramon.
FAVORISER LA COMMUNICA-
TION ENTRE SMARTPHONES
L’exemple des sites internet de
covoiturage symbolise également
parfaitement les possibilités d’évo-
lution de méthodes qui minimisent
le risque d’atteinte à la vie privée.
Bientôt, il ne sera peut-être plus
nécessaire de rendre public ses
itinéraires et de les publier manuel-
lement sur les sites. “Il existe des
solutions pour automatiser ces
actions si votre mobile vous connaît
suffisamment. Votre smartphone
ou votre tablette peuvent par
exemple entrer en communication
directement avec d’autres appa-
reils mobiles et ainsi partager des
informations uniquement avec les
utilisateurs susceptibles d’être
concernés”. Entre l’industrie, la
recherche médicale ou encore les
organisations à but non lucratifs,
les méthodes développées par
l’équipe-projet Magnet peuvent
être appliquées dans beaucoup de
domaines dont certains n’ont pas
encore été explorés.
Adapter les fondamen-
taux scientifiques à la
pratique
Déjà primé en 2009 d'une bourse
ERC starting grant pour ses travaux
sur le big data, puis en 2014 d'une
bourse proof-of-concept pour ses
recherches dans le domaine de la
biologie, Jan Ramon vient de se
voir décerner une nouvelle bourse
ERC proof-of-concept. Il s’agit
d’une distinction qui récompense
l’excellence des chercheurs et
des projets qu’ils rédigent. Pour
adapter ses travaux aux besoins des
industriels, le chercheur ne s’éloigne
jamais du monde de l’entreprise.
“Je m’intéresse de très près aux
possibilités d’exploitation de nos
théories dans la pratique. Nous
allons continuer à discuter avec
les banques ou encore avec les
sites de crowdsourcing pour savoir
comment améliorer leurs services
grâce au principe de l’exploitation
des données tout en diminuant les
risques liés à la vie privée”. Avec le
nombre de données croissant, cette
problématique pourrait devenir une
priorité pour beaucoup d’entreprises
dans les années à venir.
º team.inria.fr/magnet
relever le défi
de la prédiction
Jan Ramon
(1) Commune avec le CNRS, l’Université de Lille - sciences humaines et sociales et l'Université Lille - sciences et technologies.
22. 22
// rendez-vous
RDV du
Plateau
Chaque mois, ne manquez pas
Les Rendez-vous du Plateau
organisés sur le Plateau Inria
situé à EuraTechnologies.
Une équipe-projet Inria vient
à la rencontre des entreprises
locales afin de favoriser le
transfert de technologies vers
l’écosystème régional. Au
programme de ces rencontres :
cloud computing, big data,
interactions Homme-Machine,
génie logiciel, machine learning…
autant de sujets de recherche
pointus qui vous seront exposés.
8e
Conférence
« Finite Volumes for Complex Applications »
Du 12 au 16 juin 2017, Centre LILLIAD - Cité scientifique, Villeneuve d’Ascq
18e
Conférence
« JOBIM »
Du 3 au 6 juillet 2017, Lille Grand Palais, Lille
FVCA est une conférence internationale qui se réunit tous les trois ans depuis sa première édition à Rouen en 1996. Son
but est de rassembler des mathématiciens, des physiciens et des ingénieurs concernés par les méthodes numériques
volumes finis, aussi bien sur des aspects théoriques qu’applicatifs, et de leur permettre de présenter leurs derniers
résultats scientifiques dans le domaine. Cette 8e
édition est co-organisée par l’équipe de recherche Rapsodi du centre
Inria de Lille.
Depuis 1967, Inria a contribué à
façonner le monde numérique que
nous connaissons aujourd'hui.
L’année 2017 sera l’occasion pour
l’institut de montrer comment, 50 ans
après sa création, les recherches en
sciences du numérique s’attachent
à relever les grands défis du 3e
millénaire.
Le regard tourné vers 2067, Inria
invitera ses collaborateurs, ses
partenaires et ses publics à conce-
voir ensemble un futur numérique
désirable.
JOBIM est une conférence annuelle
interdisciplinaire majeure pour la
communauté scientifique fran-
çaise. Elle rassemble toutes les
personnes travaillant aux frontières
de la biologie, de l'informatique, des
mathématiques et de la physique et
s'intéressant à l'analyse, la compa-
raison et l'exploitation des données
génomiques et post-génomiques.
Comme chaque année la confé-
rence JOBIM est placée sous
l’égide de la Société Française
de Bio-informatique. La confé-
rence, co-organisée par les deux
équipes-projets lilloises Modal et
Bonsai, prévoit d’accueillir environ
500 professionnels et chercheurs
sur le sujet.
º indico.math.cnrs.fr/event/1299
º project.inria.fr/jobim2017
Imaginons notre futur numérique
º Retrouvez toute l’actualité d'Inria sur www.inria.fr
23. contact
Parc scientifique de la Haute Borne
40, avenue Halley
Bât A - Park Plaza
59650 Villeneuve d’Ascq
France
(+33) 03 59 57 78 00
(+33) 03 59 57 78 50
º inria.fr/lille
º contact-lille@inria.fr
@Inria_Lille
Découvrez les coulisses du centre
au travers de notre Tumblr Between Us !
º inrialille.tumblr.com
// Centre de recherche
Inria Lille - Nord Europe
// Plateau Inria, Euratechnologies
Inria est présent au sein d'EuraTechnologies avec un plateau de 200 m² présentant
les travaux de ses équipes de recherche. L’objectif est de favoriser les interactions
entre la communauté scientifique, le monde économique et la société par le biais
de démonstrateurs et d'un programme d’animation thématique proposé tout au
long de l’année.
Suivez les activités du Plateau sur Twitter @Plateau_Inria
23#04 DECembre 2016
24. C
I
N
E
M
A
SANTÉ
AÉROSPATIALE
LOGICIEL ET CLOUD
SÉCURITÉ VIE PRIVÉE
VILLES TRANSPORTS INTELLIGENTS
EDUCATION ET LOISIRS
ENERGIE - ENVIRONNEMENT
RÉSEAUX OBJETS CONNECTÉS
HEALT H
USINE DU FUTUR
BIENVENUE DANS
le monde inria
Le numérique traverse tous les domaines économiques.
Les relations Inria-entreprises sont donc variées et les innovations
qui en découlent également.
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