Lille by Inria numéro 9 - Interface, un espace pour les interactions Recherch...
Inria Plug'in - 2
1. plug’in
un an De recherche
magazine
au centre inria borDeauX _ suD-ouest
20
13
12
14
13
AppLi − société
>
la révolution Du
calcul intensiF
l’ère des supercalculateurs
pAssereLLes
collaborations :
tour
D’horiZon
tiMeLine
renDeZ-vous
2014 :
les incontournables
2. Bien sûr, il existe quelques
personnes dont la super forme
n’est pas due à l’informatique
médicale développée en Aquitaine.
TIC SANTÉ
LA RÉGION AQUITAINE INVENTE L’AVENIR
D.DAY EVENTS
1ère région française dans le domaine des Technologies de l’Information
et de la Communication (TIC) appliquées à la santé, l’Aquitaine
détient 45% du chiffre d’affaires national de la filière généré par une
quarantaine d’entreprises, dont 4 leaders nationaux.
En renforçant, par la création du cluster TIC Santé, son leadership en
matière de systèmes d’information de santé et de e-santé, le Conseil
régional affirme son ambition pour l’avenir de l’Aquitaine :
une véritable dynamique qui invente les emplois de demain !
4. hyperlien
Le numérique en Aquitaine :
quels impacts sur ce territoire
et son dynamisme ?
P
articiper au développement du territoire aquitain est une de nos préoccupations majeures. Un des axes forts de la Délégation Régionale
à la Recherche et à la Technologie, service déconcentré de l’Etat, de
l’enseignement supérieur et de la recherche, est de soutenir les actions
structurantes du territoire. Dans ce contexte, nous voyons au quotidien que
le dynamisme de l’Aquitaine en matière de recherche et d’innovation est plus
que significatif. Les divers pôles d’excellence ou les activités connexes liées
au transfert technologique qui se sont renforcées en sont la preuve.
Le numérique dans tout cela ? Dans le paysage de la recherche et du
développement des entreprises, il est un objet incontournable, source
d’une rupture technologique très forte. Il est parfois difficile pour notre
société de s’adapter à tant de nouveautés mais c’est pourtant un fort
enjeu d’innovation qui est capital pour notre économie de demain. Le
numérique crée de nouveaux usages qui intègrent notre capacité à
travailler à distance, de manière autonome et collective. Parmi les plus
parlants je pense à ceux dans la santé : innovations autour de la vision,
de l’imagerie médicale, travaux de l’Institut Hospitalo Universitaire IHU
LIRYC autour des pathologies cardiaques, ou encore PHENOVIRT, projet
d’équipement d’excellence (EquipEX) de réalité virtuelle et de simulation
pour la recherche clinique autour des troubles du sommeil.
L’innovation pédagogique a aussi toute sa place : l’université est entrée
dans l’ère numérique. Mieux faire réussir les étudiants d’une génération
connectée, mobile, avec d’autres habitudes d’information et de communication est là aussi un enjeu sociétal pour notre territoire. Ce sont de
nouvelles façons de travailler qui émergent. Il demeure une question qui
me paraît fondamentale autour du numérique : comment se l’approprier ?
Parmi les acteurs de la recherche du domaine numérique, Inria est
capable, sur des points scientifiques très précis, d’apporter son expertise
et ce à travers une démarche collaborative pluridisciplinaire ; c’est là
toute sa valeur ajoutée. Les projets collaboratifs de notre territoire
créent de la richesse, pour contribuer au développement de l’économie
du numérique, force de demain.
Dominique Rebière
Délégué régional à la Recherche et la Technologie (DRRT)
magazine
4
5. hyperlien
L
'économie numérique représente une part significative et en augmentation de la croissance économique française, nous disent les
études. Le numérique engage en fait la compétitivité de l’ensemble
des secteurs de l’économie : au-delà de l’informatisation des entreprises
ou de l’utilisation d’internet à des fins commerciales, ce sont les produits,
les procédés, les services et les usages eux-mêmes que l’hybridation
numérique amène à réinventer.
C'es différents enjeux se retrouvent dans les études prospectives internationales et dans les initiatives publiques et privées aux différents
niveaux territoriaux. Ils recouvrent , à la fois, des thématiques marchés
en rapport avec la santé, l'énergie, les transports intelligents, l'e-commerce, l'usine du futur ou l'e-education... et des technologies et solutions
centrées sur les objets connectés, le big data, le cloud computing, la
réalité augmentée, les logiciels et systèmes embarqués, la simulation
numérique ou la robotique.
En Aquitaine, les forces du numérique se rassemblent et s’organisent
– c’est l’objectif de la création début 2014 du futur Pôle numérique
aquitain, à laquelle Aquitaine Développement Innovation en lien avec
le Conseil Régional apporte un concours actif. C'est également en
Aquitaine que s'amplifieront bientôt les collaborations entre le monde de
l’entreprise et celui de la recherche grâce au lancement du futur centre
technologique CATIE. Inria Bordeaux – Sud-Ouest est un acteur actif de
cette dynamique.
D’autres collaborations directes, prochainement officialisées par une
convention, permettront à Aquitaine Développement Innovation et à
Inria Bordeaux – Sud-Ouest, désormais bien identifié comme l’un des
« inventeurs du monde numérique », d’œuvrer ensemble à la transformation numérique des entreprises de la région, en priorité les PME, et au
dynamisme de la filière.
Jean-Georges Micol
Directeur Général Aquitaine Développement Innovation
5
6. appli > SOCIété
L a révo lu t io n
du calcu l i nten s i f
Impossible aujourd’hui d’effectuer des modélisations numériques complexes et
précises sans s’appuyer sur les supercalculateurs. Les équipes Inria sont mobilisées
pour exploiter leurs impressionnantes capacités de calcul et les mettre au service de
l’aéronautique, des énergies nouvelles, de l’automobile ou encore de la climatologie.
B
ienvenue à l’ère des supercalculateurs, des ordinateurs surpuissants capables d’effectuer
un million de milliards d’opérations
par seconde ! D’ici 2020, ils atteindront même le niveau exaflopique
(un milliard de milliards d’opérations par seconde). Plébiscité par
les chercheurs, ces calculateurs
hors normes sont devenus un
chaînon essentiel entre la théorie
et l’expérimentation. Afin de les
aider à tirer pleinement profit de
ces machines, les équipes Inria
accompagnent les industriels dans
des projets complexes et passionnants. C’est le cas de l’équipe
MAGIQUE-3D (modélisation avancée
en géophysique 3D) basée à l’université de Pau et des Pays de
l’Adour, qui s’intéresse à la propagation d’ondes sismiques.
Ces phénomènes permettent de
comprendre la géologie d’un
sous-sol et intéressent donc
le groupe Total, partenaire de
l’équipe-projet. « Les simulations
s’effectuent via nos deux plateformes d’Aquitaine, PlaFRIM et
Avakas. Ensuite, les calculs les
plus importants sont effectués
directement chez Total sur leur
supercalculateur, explique le chercheur Julien Diaz. La mémoire très
importante de ces machines permet
des modélisations poussées. Demain
nos programmes permettront d’avoir
magazine
6
des informations beaucoup plus réduire les émissions de ses moteurs
précises sur le sous-sol et donc à l’horizon 2020 », conclut Vincent
d’aller forer plus vite aux bons Perrier.
endroits. » Dans la même univer- Autre équipe Inria à apporter son
sité, la toute jeune équipe CAGIRE expertise au monde de l’aéronau(Computational Approximation with tique, l’équipe BACCHUS (méthode
discontinous Galerkin methods numérique avancée pour la simulaand compaRison with Experi- tion numérique en mécanique des
ments) simule numériquement fluides). Elle étudie les écoulements
les écoulements turbulents au de fluides, que ce soit au niveau des
sein des chambres de combustion turbines des centrales nucléaires ou
des turbines. « Pour mieux com- de l’entrée dans l’atmosphère des
prendre cette phénoménologie, capsules spatiales. « Dans l’aéronous sommes obligés de
nautique, les supercall’étudier très finement, à
culateurs
permettent
de petites échelles, et de Au service
d’analyser au mieux la
mobiliser d’importantes
résistance de l’air sur un
de
capacités de calcul, de
avion en vol. On pourra
l’ordre de 600 000 heures l’innovation bientôt simuler la totalité
par an, même pour les
de la carlingue ! Cela
configurations
simples
permet de minimiser la
auxquelles on s’intéresse », précise phase d’expérimentation, qui impose
Vincent Perrier, de l’équipe CAGIRE. de construire une maquette et d’utiCes calculs complexes permettent liser une soufflerie. On économise
d’imaginer de nouvelles géométries beaucoup de temps et d’argent. D’ailde perçage (trous par lesquels les leurs, un avion comme le Dassault
parois de la chambre de combustion Falcon 7X a été conçu principalesont refroidies), afin que ce refroidis- ment grâce aux supercalculateurs
sement soit le plus efficace possible sur maquette numérique », souligne
et perturbe le moins possible la com- le chercheur Pietro Congedo.
bustion.
L’étude des écoulements d’air ne
« Au bout du compte, meilleure est la concerne pas que le monde de
combustion, meilleur est notre contrôle l’aéronautique. En témoigne les
des émissions polluantes, telles domaines d’études de l’équipe MC2
que les NOx (oxydes d’azote). Cela (Modélisation, Calcul et Contrôle). Une
intéresse particulièrement notre par- partie des chercheurs s’intéresse en
tenaire Turbomeca qui s’est engagé à effet à l’écoulement de l’air sur les
7. Maillage d’un avion supersonic
véhicules terrestres en mouvement certaines de ses pales. Très prochai(automobiles, bus et camions). nement, nous allons réfléchir aussi
« On modélise la trajectoire de l’air à aux pales des hydroliennes. »
l’arrière du véhicule et sa résistance
à cette confrontation – ce que l’on Dans un contexte de recours accru
appelle la traînée aérodynamique, aux supercalculateurs, l’équipe
explique Iraj Mortazavi, chercheur RUNTIME (supports exécutifs perà Bordeaux. Notre simulation formants pour architectures parallèles) cherche à faciliter
numérique nous permet
l’utilisation et la programd’observer comment l’air
Optimiser mation de ces ordinateurs.
ralentit les véhicules.
Ensuite, nous proposons
« Nous construisons des
les
des modifications pariéalgorithmes qui vont
calculs
tales pour atténuer cette
permettre aux machines
résistance. »
de mieux travailler et
Michel Bergmann travaille, lui, sur les d’être plus fiables, détaille Raymond
éoliennes.
Namyst. On cherche à mieux répartir
« En numérisant l’action de l’air sur la charge de calcul et à diminuer le
les pales, j’imagine de nouvelles taux de panne, car plus les machines
géométries qui feront progresser sont puissantes et plus elles sont
l’efficacité de l’éolienne : rallonge- instables. Avec les fabricants de
ment de la pale, modification de microprocesseurs et d’accélérateurs,
la forme du cylindre au niveau du nous anticipons les prochaines
pied de pale, etc. Notre partenaire générations de machi-nes. » Même
Valeol a déjà tenu compte de nos souci au sein de l’équipe HIEPACS
recommandations pour faire évoluer (high-end algorithms for challenging
numerical simulations) emmenée par
Luc Giraud.
« Les supercalculateurs évoluent
très vite. Quant aux équations, leur
nombre d’inconnues s’approche
dangereusement du milliard.
Mon équipe aide à résoudre les
problèmes d’algèbre linéaire qui
surgissent dès qu’on veut simuler
numériquement une réalité physique.
Nos outils ont vocation à irriguer
toutes les équipes-projets, mais
aussi des institutions comme le CEA
ou EDF, souligne le responsable
d’HIEPACS. à très petite échelle
(réactions atomiques par exemple)
ou à très grande échelle (climatologie), la modélisation numérique
permet d’avancer là où l’expérimentation n’est pas possible. Le climat, la
science du vivant et l’astrophysique
ont particulièrement besoin de la
simulation numérique : c’est un outil
de découverte très puissant », conclut
Luc Giraud.
7
8. . Zip
Enseignement
apprentissages personnalisés
en ce moment même, l’équipe-projet FlOWERS (FLOWing epigenetic
Robots and Systems) expérimente dans 6 classes primaires d’aquitaine,
Kidlearn, un logiciel éducatif pour les enfants, qui propose des parcours
d’apprentissages personnalisés. Doté d’un environnement ludique,
motivant et suscitant la curiosité, Kidlearn est pensé pour s’adapter à
chacun, quelles que soient ses facilités ou difficultés, ses particularités,
en développant des stratégies pédagogiques destinées à faire progresser
vite. L’outil sert également la tâche de l’enseignant puisqu’il est capable
de générer un bilan individualisé et donc de le renseigner sur les points
de butée de l’enfant. La lutte contre l’échec scolaire constitue un objectif
phare de ce projet pour lequel Flowers a recruté un professeur de mathématiques, spécialiste de didactique.
https://flowers.inria.fr/
4
6
5
5
magazine
8
Nos équipes-projets réparties dans les 4 priorités
scientifiques du Centre
calcul intensif sur nouvelles architectures : 6
Gestion des incertitudes et optimisation : 5
Modélisation et simulation pour la santé et la biologie : 5
systèmes interactifs et approches centrées utilisateur : 4
9. . Zip
E-business
Moteur conseil
1
1
0.9
0.9
0.8
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.2
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0.1
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0
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10
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Rank
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40
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ST
HT
ST
HAST HT= 100
�
HAST HAS 10 β = 100
�=T
HAST HAS 1 β = 1 0
�=T
HAS 90T β = 1
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80
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50
Rank
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70
80
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100
1
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0.8
0.7
MMMF
SoftIm p
SoftIm p+
Ha rdIm p
HAS I β = 100
HAS I β = 1 0
HAS I β = 1
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0.4
0.3
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Rank
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MMMF
SoftIm p
SoftIm p+
Ha rdIm p
HAS I β = 100
HAS I β = 1 0
HAS I β = 1
0.9
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Test error
0.6
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Rank
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25
résultats obtenus sur des données simulées
9
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https://team.inria.fr/potioc/fr/
https://alea.bordeaux.inria.fr/
Relative error
Visiter virtuellement une ville, c’est aujourd’hui
possible. S’y perdre au bout de 30 secondes, aussi.
Retenu dans le cadre de l’appel à projet investissements d’avenir « Ville numérique », l’équipe POTIOC
(Popular interaction with 3D content), s’intéresse à de
nouvelles méthodes de navigation. associée au groupe
Solocal et aux sociétés Vectuel et VirtuelCity, l’équipe
cherche, comme son nom l’indique, à mettre au point
des techniques d’interaction innovantes pour la navigation, sur tablettes ou ordinateurs de bureau, dans des
environnements urbains 3D. L’idée poursuivie est, sur
un plan cognitif, de susciter la représentation mentale
de l’espace décrit, auprès d’utilisateurs non spécialistes
de la navigation 3D. Plusieurs approches sont à l’étude,
prochainement testées, évaluées et peut-être un jour
lancées sous forme de services accessibles sur le web.
Relative error
imagine la ville
Test error
Navigation 3D
« Vous avez aimé ceci, vous aimerez cela ». Quel
internaute ne s’est jamais vu proposer, au gré de ses
pérégrinations e-consommatrices, ce qu’on nomme
des recommandations commerciales ?
Souvent grossiers, parfois futés, ces appels à l’achat
sont issus de méthodes de calculs probabilistes appliquées à des données contextuelles telles que l’heure
de la journée, le contenu des items observés, l’individualisation... Leur besoin va croissant, boosté par une
nécessité, celle de ne plus perdre de temps à choisir
parmi une offre devenue pléthorique. Le sujet nourrit
la thèse d’adrien Todeschini, (équipes-projets AlEA
et CQFD) qu’une Pme bordelaise lui a commandée et
co-finance, dans le but de développer une solution
de relance client par e-mail. echéance de livraison :
janvier 2016.
10. intéGrale
partenariats
européens :
inria en pointe
afin d’aider ses chercheurs à renforcer leurs partenariats
européens, inria bordeaux – sud-ouest s’appuie sur le
dynamisme d’alison Piastri, en charge des affaires
européennes. un rôle-clé dans le bon fonctionnement
des équipes.
magazine
10
11. intéGrale
A
Alison piastri,
en charge des affaires
européennes
près une année à l’Université aujourd’hui, dans le cadre du sepnord arizona où elle a étudié tième programme-cadre européen
les langues étrangères et de financement de la recherche
les organisations internationales, (7e PCRDT), le centre bénéficie de
alison Piastri s’est spécialisée en nombreuses subventions, pour
ingénierie de projet européen. C’est des projets qui tentent de relever
à la suite de ce parcours
les grands défis sociéuniversitaire qu’elle a intaux
et
industriels
tégré en 2009 le Centre
actuels. Trois prestides
de
Recherche
inria recherches gieuses bourses eRC
Bordeaux-Sud-Ouest.
ont été décernées par
en vue
Depuis, elle accompagne
le Conseil européen de
au quotidien les équipes
la Recherche pour des
du centre dans le développement projets ambitieux de recherche fonde leurs partenariats européens, damentale, aux chercheurs Rémi
notamment par le biais de nom- abgrall (BACCHUS), andreas enge
breux projets de recherche financés (lFANT, voir interview p.14) et
par l’Union européenne. « J’effectue Pierre-Yves Oudeyer (FlOWERS).
une veille ciblée permanente de ces à Bordeaux, manuel Lopes de l’équipe
programmes, précise-t-elle. Je tra- FlOWERS coordonne un projet colvaille ainsi en lien direct avec nos laboratif européen de recherche sur
équipes de recherche que j’inter- « la 3ème main semi-autonome » (3rdpelle régulièrement sur les appels HandRobot), à destination de l’indusà projets qui concernent leurs thématiques et collaborations. Dotés
de financements substantiels, ces
programmes permettent aux chercheurs de gagner en visibilité, de
renforcer leur réseau, de recruter
du personnel ou encore d’élargir
l’éventail de leurs expérimentations. » aujourd’hui, l’ensemble
des équipes communes du centre
y sont sensibilisées... et presque
toutes bénéficient du soutien de
l’europe. alison Piastri, assure le
montage, les négociations avec la
Commission européenne ainsi que
l’implémentation de ces nombreux
projets de partenariat public-privé.
http://3rdhandrobot.eu/
« Des projets d’une telle envergure
demandent à nos chercheurs un trie. Cette troisième main en cours
réel investissement au quotidien. de conception est un robot capable
Les nombreuses contraintes admi- de détecter la présence de l’ouvrier
nistratives liées à de tels projets (sur une chaîne d’assemblage), ses
nécessitent beaucoup de suivi et instructions, et de s’adapter à des
de réactivité pour permettre aux tâches complexes. Robuste, précise,
chercheurs de se concentrer sur sûre et reconfigurable, cette machine
l’essentiel : leurs activités de re- contribuera, demain, à renforcer la
cherche. »
compétitivité industrielle de l’europe.
11
12. INTÉ G RALE
« L’Union européenne
va donc bien au-delà les recherches de MAGIQUE-3D,
privilégie en effet de plus
de l’obtention de finan- BACCHUS et CAGIRE appliquées
en plus les projets de re- Un nouvel
cements qui ne sont à l’aéronautique ou encore les trahorizon
cherche qui ont un impact
qu’un moyen de donner vaux de l’équipe MC2 en cancéro« concret » pour la com- pour 2020
davantage d’impact à logie. »
pétitivité de son industrie,
leurs travaux », estime
sans pour autant oublier
Alison Piastri.
Très occupée à décrypter les appels
l’importance d’un socle de recherche
à projets, Alison Piastri n’est pas
plus fondamentale et risquée », sou- En 2014, le programme-cadre eu- seule dans cette mission : « Au
ligne Alison Piastri.
ropéen Horizon 2020 succède au niveau national, la Direction des
7e PCRDT, qui couvrait la période Partenariats Européens d’Inria (DPE,
Par ailleurs, l’équipe MANAO a 2007-2013. Doté d’un peu plus de voir encadré) effectue en amont
récemment intégré un projet sous 70 milliards d’euros sur 7 ans, ce un important travail d’analyse de
le programme « Marie Curie Ini- nouveau programme est très riche ces nombreux programmes. C’est
tial Training Network », baptisé en perspectives. « Cette fois, les ce travail qui me permet d’anticiper
PRISM(1). Pascal Barla, chercheur de technologies de l’information et de les appels et de positionner au plus
l’équipe, encadre deux doctorants la communication, qui concernent tôt nos équipes. Nous bénéficions
qui travaillent avec différentes uni- spécifiquement Inria, ne sont plus également en Aquitaine d’un réseau
versités et centres de recherche considérées comme un domaine à de professionnels spécialistes de
européens, dans le domaine des part. Elles irriguent de nombreuses l’Europe très actifs dans l’accomreprésentations perceptuelles de thématiques, dans lesquelles nos pagnement de nos chercheurs. Je
suis membre du réseau
pourront
l’éclairement, de la forme et des chercheurs
CLAIRE (Club Aquitain
matériaux. Enfin, les défis relevés être moteurs de propluridisciplinaires
par la recherche européenne n’ont jets
UN TRAVAIL d’Information sur la
Recherche Européenne),
pas de frontière. à l’image du projet ambitieux ». Structuré
D’éQUIPE
où je retrouve régulièreHPC-GA(2), qui permet aux équipes en trois piliers (excelment mes homologues
RUNTIME et MAGIQUE-3D de tra- lence scientifique, pride l’Université de Borvailler à la fois avec des collabora- mauté industrielle et
teurs européens et en partenariat défis sociétaux), Horizon 2020 deaux, du CNRS, de l’ADI (Aquitaine
direct avec des universités brési- s’intéresse à la santé, à l’environ- Développement Innovation)…, qui
liennes et mexicaines, autour de la nement (changement climatique, organisent de nombreuses sessions
simulation sismique appliquée aux énergie, transports)... « Tous ces d’informations et des formations
tsunamis. « Sans ces programmes sujets entrent en résonance avec à destination de nos équipes. » Il
européens qui fédèrent par leurs les recherches de nos équipes. On y a une excellente dynamique de
grands objectifs et financements peut citer l’équipe PHOENIX et ses site qui contribue indéniablement à
des chercheurs du monde entier, travaux autour des objets commu- l’accroissement de notre implication
de tels défis ne pourraient pas être nicants pour l’assistance à la per- dans les programmes européens »,
relevés. L’intérêt de nos chercheurs sonne. On peut également évoquer conclut la jeune femme.
(1)
(2)
perceptual representation of illumination, shape and material
high performance computing for geophysics application
Travaux de l’équipe
MANAO dans le
cadre de PRISM
magazine
12
13. intéGrale
simulation d’écoulements
compressibles lors d’un
tsunami (BAcchus)
Des lauriers pour la Dpe
lauréate du Prix Inria du soutien à la recherche et à l’innovation 2013, la
petite équipe de la Direction des Partenariats européens (DPe) ne
boude pas son plaisir. cette distinction récompense la large contribution d’edith corre, assistante de direction, Marie-Hélène Pautrat,
chargée d’affaires européennes et Michel loyer, adjoint au
directeur des partenariats européens « à la promotion de l’idée
européenne chez Inria ».
la DPe, dirigée par Thierry Priol, construit la vision européenne
de l’institut et œuvre à informer, conseiller et accompagner
les centres, à identifier les opportunités qu’offrent les programmes européens et les financements qui leur sont liés. Pour
cela, l’équipe travaille en étroite collaboration avec les acteurs
d’Horizon 2020, le programme-cadre européen pour la recherche
et l’innovation, sur la période 2014-2020.
À l’échelle régionale, elle est également en forte connexion avec les correspondants europe présents dans chaque centre Inria. Résultat : les équipes de
chercheurs sont de plus en plus nombreuses à participer aux projets financés par le
programme-cadre.
retrouvez Les sites des éQuipes :
https://flowers.inria.fr/
http://manao.inria.fr/
http://runtime.bordeaux.inria.fr/Runtime/
https://team.inria.fr/magique3d/
http://bacchus.bordeaux.inria.fr/
http://cagire.bordeaux.inria.fr/
http://www.math.u-bordeaux1.fr/MAB/mc2/
13
14. intéGrale
QUESTIONS À...
Andreas
enge,
ResPOnsABle De
l’ÉQuIPe lFANT, InRIA
BORDeAuX – suD-OuesT
L’Europe encourage les idées novatrices. Le programme
ERC (European Research Council) donne les moyens à
des chercheurs brillants de mener pendant 5 ans une recherche fondamentale sur un projet innovant. Zoom sur le
projet FP7 ERC Antics piloté par Andreas Enge.
Parlez-nous de ce projet et de ses avancées en 2013
ANDREAS ENGE : Le projet « antics » est à l’interface des
mathématiques et de l’informatique. notre équipe (LFanT,
Théorie des nombres algorithmiques) s’attache à franchir le
décalage qu’il peut y avoir entre les mathématiques, souvent très abstraites, et l’informatique. avec ce projet, nous
essayons de relever plusieurs défis. Tout d’abord, travailler
sur la complexité et la vitesse des algorithmes ou « recettes
de calcul », afin de minimiser le temps qu’il faut pour obtenir
un résultat attendu. ensuite, nous étudions la robustesse
des calculs, afin de certifier que le résultat est effectivement celui qu’on attend. enfin, notre équipe étudie comment paralléliser les calculs, pour traiter des informations
de manière simultanée et ainsi tirer le meilleur parti des
dernières générations de processeurs.
Quels sont les domaines applicatifs ?
A.E. : nos travaux sont très utiles en cryptologie, dans le
domaine de la protection des données, que ce soit par le
chiffrement pour cacher des contenus ou les signatures
magazine
14
numériques pour préserver leur authenticité. La théorie
algorithmique des nombres nous permet de travailler sur
la 3ème génération de cryptosystèmes, moins gourmande
en ressources à un niveau de sécurité solide, mais nécessitant des structures mathématiques plus pointues. Le logiciel phare de l’équipe, Pari/gP, distribué sous licence libre,
sert également dans le monde éducatif. il est utilisé par
le logiciel d’exercices en ligne de mathématiques appelé
WimS (http://wims.unice.fr), qui donne la possibilité à tous
les professeurs de créer eux- mêmes leurs exercices ; Pari/
gP est alors utilisé pour calculer automatiquement la
bonne réponse et pour vérifier la solution des élèves.
L’accompagnement de spécialistes des affaires
européennes est-il un atout pour ce type de projet ?
A.E. : Bien sûr car il y a diverses étapes administratives
assez lourdes pour préparer un projet eRC. notre spécialiste en charge des affaires européennes apporte toute
son expertise dans le montage du dossier et l’estimation
budgétaire du projet scientifique est faite avec l’aide du
Service administratif et Financier (SaF) du Centre. La
Direction des Partenariats européens m’a également
accompagné pour préparer la soutenance de mon exposé.
Au final quels moyens supplémentaires
un projet ERC apporte-t-il comparé à un
projet scientifique classique ?
A.E. : L’originalité du projet antics est le mélange entre
mathématiques et informatique. il nous faut donc trouver
des scientifiques qui ont cette double compétence, ce qui
est assez rare. grâce au financement du projet obtenu, un
ingénieur de recherche et deux post-doctorants ont pu
rejoindre l’équipe et une bourse de thèse est financée.
J’apprécie de pouvoir mener mon projet en indépendance,
notamment pour le recrutement des collaborateurs de
l’équipe, dont la complémentarité des connaissances est
essentielle sur ce projet.
15. fi g ure s l i bre s
« Faut-il
avoir peur du
numérique ? »
Cinq collaborateurs
d’Inria Bordeaux − Sud-Ouest
livrent leurs points de vue
sur la question.
Le numérique, s’il est considéré sous l’angle « mise
en réseau d’une bonne partie des humains », est
une grande chance. Il rend possible le partage de la
connaissance, la coopération sur des projets variés.
Cela va de l’encyclopédie en ligne au développement
logiciel, via la structuration de mouvements sociaux, et
ce au-delà des frontières.
L’accaparement des moyens
de communication par des
entreprises et états menace
cette liberté de mise en réseau.
Pour y remédier, les citoyens
doivent se réapproprier ces
moyens.
Ludovic Courtès
ingénieur de recherche
au Service Expérimentation et Développement (SED),
en poste chez Inria depuis 2008.
Cela passe par l’information bien sûr, l’utilisation de
logiciels libres donc, sous contrôle individuel et collectif
des citoyens, et le développement d’outils pour le
respect de la vie privée en ligne. Des missions sur lesquelles Inria a un rôle à jouer.
15
16. fiGureS li breS
Tout va très vite aujourd’hui dans le monde du numérique et j’avoue que j’ai parfois du mal à suivre : il y a
toujours un nouveau réseau social, une nouvelle tablette ou un nouveau smartphone qui sort. aussitôt
créé, aussitôt obsolète... je trouve cette surenchère
dans la nouveauté un peu angoissante ! Cependant,
attention, je ne dis pas non au dernier smartphone
pour noël ou mon anniversaire ! Trêve de plaisanterie,
ce qui peut vraiment faire peur,
c’est le manque de contrôle sur
les réseaux sociaux notamment
pour les plus jeunes qui ne
réalisent pas bien l’impact d’une
phrase ou d’une photo postée
sur le net.
Anne-LAure GAutier
Cachés derrière leurs écrans, beaucoup ne réalisent pas
à quel point cela peut rapidement déraper et les mettre
en danger ou leur créer des ennuis. Comme dans beaucoup d’autres domaines, la prévention et l’information
face aux risques du numérique sont sans doute une
des clés vers une utilisation plus responsable de ces
nouveaux médias.
ASSISTANTE D’éQUIPES DE RECHERCHE (lFANT, MAGNOME,
MANAO, MC2), DEPUIS OCTOBRE 2010 CHEz INRIA.
J é r é M y L Av i o L e
INGéNIEUR AU SEIN DE l’éQUIPE POTIOC, CHEz INRIA DEPUIS 2010.
L’idée même de la peur est à éviter au maximum. La peur et la crainte de la technologie ne peuvent être que mauvaises.
Cependant, il est important de connaître et contrôler les acteurs du numérique. Les grands leaders actuels au niveau
mondial et français ont leur propre vision des individus et des données personnelles. il est important d’arriver à comprendre comment les nouvelles mécaniques commerciales émergent de ce monde numérique, je pense notamment
à cette phrase : «Si vous ne payez pas pour le produit, vous êtes le produit» (en lien avec la vente d’informations
personnelles contre un service). il est désormais possible de recueillir une quantité d’information gigantesque sur
chacun par internet. Le grand problème actuel est de savoir ce qui est accessible sur soi, qui est intéressé par ces
informations et comment modifier ces données. C’est pourquoi
il est important de savoir ce que les entreprises et états collectent
sur nous, et à quelles fins; et provoquer un débat et des lois pour
enfin décider si la «vie privée» a toujours une place de nos jours.
magazine
16
17. fiGureS l i breS
non, il ne faut pas avoir peur du numérique, mais
quelques précautions s’imposent. Le numérique
est un élément incontournable de notre vie
quotidienne et prendra, à l’avenir, davantage de
place encore avec les objets intelligents conçus
au sein des laboratoires de recherche.
il est nécessaire d’être
vigilant sur ses appareils
et services numériques
qui agrègent des données
relatives à notre vie
privée. Ainsi, une prise de
conscience collective des
dangers du numérique est
essentielle.
Leur conception doit se faire également au sein
de la recherche publique et utiliser des logiciels
libres, afin de permettre un plus large partage
des connaissances et une meilleure compréhension des mécanismes mis en œuvre. Ceci permettra d’avoir un numérique utile et innovant,
tout en étant respectueux de la vie privée.
d Av i d J A M e s s H e r M A n
DIRECTEUR DE RECHERCHE ET RESPONSABlE DE l’éQUIPEPROJET MAGNOME, EN POSTE CHEz INRIA DEPUIS 2009
L’historien alfred Crosby dirait que la numérisation du
monde commença en 1275-1325. en effet, durant
ces 50 ans, nos ancêtres se mirent à tout mesurer — le temps, l’espace, la musique, la finance — et
changèrent un monde qualitatif et subit en un monde
quantitatif et apprivoisé. Pour nous bénéficiaires de
cette révolution, ça paraît complètement naturel. Qui
songerait par exemple à changer la mesure d’une journée par une autre unité que 24h ?
nos enfants verront le monde
de manière aussi naturelle :
connecté, modélisé, vu dans
l’ensemble, en continuité avec
le numérique.
Utiliser un gPS au lieu d’une carte routière, certes
c’est un peu déroutant mais on ne doit pas faire
marche arrière. Cette façon globale de voir le monde
sera leur héritage de notre époque.
nicoLAs suLeK
CHEF DE PROJET INFRASTRUCTURE AU SERvICE
INFORMATIQUE, EN POSTE DEPUIS 2012.
ils en feront des choses
formidables, face à des défis
que nous n’imaginons pas
aujourd’hui.
17
18. S t r at é G i e S
Histoires De partenariats
fA IRe AVAnceR l A R ec H eRc H e
À l’u nIs sO n
lP2n
uMR 5298
MAnAO
cAGIRe
uMR 5142
PHOenIX
RunTIMe
lfAnT
cARMen
lMA
POTIOc
HIePAcs
AleA
MAGIQue-3D
cePAGe
MAGnOMe
MneMOsYne
cOncHA
Mc2
cQfD
sIsTM
GeOsTAT
flOWeRs
Les équipes scientifiques et leurs
partenaires académiques
Il y a presque dix ans s’installait le premier avatar d’Inria en Aquitaine : les prémisses
d’un centre de recherche qui s’appelait, à l’époque, « futurs ». le souhait d’Inria ?
Tisser les relations les plus fructueuses avec ses partenaires locaux, dans les sciences
du numérique, pour mener avec eux la meilleure recherche et favoriser l’innovation.
Dix ans plus tard ce « futur »-là s’écrit tous les jours : le centre de recherche compte
une vingtaine d’équipes-projet communes, à Bordeaux et à Pau, dynamiques,
participant du rayonnement scientifique, technologique, et numérique de l’Aquitaine.
magazine
18
19. s t r at é g i e s
A
nnée après année, le centre Inria Bordeaux – SudOuest s’est ainsi rapproché de laboratoires de
choix : l’institut de Mathématiques de Bordeaux
(IMB), le laboratoire Bordelais de Recherche en Informatique (LaBRI), le laboratoire de Mathématiques et de
leurs Applications de Pau (LMAP)…
Cette année encore, le centre a travaillé à structurer ses
relations avec l’Université de Pau et des Pays de l’Adour
(voir encadré), université au sein de laquelle certaines
de ses équipes-projets travaillent depuis six années
déjà. De même, parce que ses recherches ne peuvent
se passer de production logicielle et que ses équipes
intègrent des ingénieurs, il est apparu important pour le
centre de sceller des relations étroites avec une école
d’ingénieurs.
C’est chose faite avec l’Institut Polytechnique de Bordeaux (IPB). Un beau programme se dessine : formation,
travail commun sur les plateformes, transfert de compétences…
Une recherche
collaborative dans un
paysage académique
en mouvement
Inria poursuit continuellement un dialogue scientifique et technologique de qualité avec l’ensemble des
acteurs de l’enseignement supérieur, de la recherche et
de l’innovation dans le numérique.
à l’heure où le paysage universitaire bordelais se redessine, le Centre Bordeaux – Sud-Ouest tient à maintenir
ces précieuses relations avec les différents interlocuteurs et à poursuivre les recherches entreprises avec
chacun d’eux. L’Institut souhaite ainsi prolonger les
relations construites en 2008 dans le cadre du PRES
Université de Bordeaux, en renouvelant son implication
auprès de l’UBX (Université de Bordeaux). L’Institut
n’en oublie pas pour autant ses engagements avec
ceux de ses partenaires qui intègrent la « Communauté
des universités et établissements ».
Ainsi, comme le souligne Michel Cosnard,
Président – directeur
général d’Inria, « Inria
apportera tout son soutien à la communauté
aquitaine
d’universités et établissements
qui est en train de se
mettre en place, dans le
respect de ses missions
d’organisme national. Inria est convaincu que le numérique doit être un axe fort de cette communauté et est
prêt à apporter ses compétences et son savoir-faire
notamment dans les champs de la pluridisciplinarité et
du transfert pour l’innovation. »
L’Institut ne compte pas en rester là… Inria se réjouit de
tisser en Aquitaine, sur des sujets bien spécifiques, de
nouvelles relations avec ses partenaires de recherche
nationaux comme le CNRS, l’INRA ou l’Inserm.
Témoin de la priorité accordée, au sein du centre Inria
aquitain, à la thématique «Modélisation et simulation
pour la santé et la biologie», la toute nouvelle équipe
de recherche SISTM (Statistics In Systems biology and
Translational Medicine) incitera naturellement à envisager une convention avec l’Inserm.
Pour des raisons similaires, des rapprochements scientifiques avec l’INRA sont également prévus.
Enfin, l’arrivée de l’Institut d’Optique Graduate School
sur le site bordelais ouvre de nouvelles perspectives.
Désormais voisin du centre de recherche, il arrive avec
une nouvelle offre de formation et des axes de recherche explorant les interfaces entre les sciences du
numérique et celles de l’optique.
Signature de l’accord-cadre avec l’IPB
(à gauche Antoine Petit, Directeur général adjoint d’Inria
et à droite François Cansell, Directeur de l’IPB)
19
20. s t r at é g i e s
L’équipe commune MANAO du centre travaille ainsi
dans une dynamique de site et en partenariat avec les
laboratoires que sont le LaBRI et le LP2N (laboratoire
de l’Institut d’optique, du CNRS et de l’Université de
Bordeaux). Ses domaines de recherches privilégiés vont
de la synthèse d’image, à l’imagerie non-conventionnelle
et la réalité augmentée. On le voit, les acteurs évoluent,
se redimensionnent, se redéploient au profit d’une
recherche pluridisciplinaire de pointe.
Quoi qu’il en soit, les relations tendent à s’officialiser
autour de problématiques de formation, de transfert
et d’exploitation des plateformes expérimentales pour
permettre l’émergence sur le territoire de projets à fort
impact faisant avancer la recherche en sciences et technologies du numérique à l’unisson !
Sur la photo,
de gauche à droite,
Mohamed Amara,
Pascal Bruel,
Hélène Barucq,
Antoine Petit,
Jean Roman,
Jacques Giacomoni,
Sophie Mercier.
Sur le campus de Pau
le 5 juillet 2013
Temps fort
Accord-cadre avec l’Université de Pau et des Pays de l’Adour
Forts de leurs collaborations déjà existantes, Inria Bordeaux – Sud-Ouest et l’UPPA ont signé le 5 juillet 2013 un accord-cadre de partenariat scientifique, afin de bâtir une vision partagée des stratégies
de recherche de leurs deux établissements dans le domaine des sciences du numérique.
Actuellement deux équipes-projets, MAGIQUE-3D et CAGIRE, communes à Inria, l’UPPA et le CNRS
(au titre du LMAP, Laboratiire de Mathématiques et de leurs applications de Pau) développent
des travaux de recherche dans les domaines de la modélisation numérique et du calcul intensif.
Les collaborations entre l’UPPA et Inria portent plus globalement sur les domaines scientifiques
suivants : mathématiques appliquées, modélisation et traitement statistique des données, et
simulation numérique et expérimentation physique.
Construire des partenariats communs avec des partenaires industriels est une volonté affirmée,
afin de développer l’innovation par le transfert. Au-delà des projets scientifiques communs, Inria et
l’UPPA ont créé par cet accord un comité de coordination afin de suivre l’ensemble des collaborations
menées.
http://www.univ-pau.fr/live/
magazine
20
21. va l e u r s d i sc r è t e s
Hélène Sauzéon
Fabien Lotte
Autonomie et numérique
Esprit fort
Vieillir mieux. Tout le monde en rêve pour soi et les
siens ! Hélène Sauzéon, enseignant-chercheur en
psychologie, spécialiste des troubles cognitifs
et des mécanismes de compensation, porte
avec l’équipe-projet PHOENIX un même intérêt :
Le pain quotidien de Fabien Lotte, chargé de recherche
au sein de l’équipe-projet POTIOC, c’est le traitement
des signaux électro-encéphalographiques (EEG) qui
traduisent l’activité cérébrale de tout être humain.
D’emblée, il indique que, si ses recherches sont tendues
vers la reconnaissance des signaux les plus distinctifs
pour savoir ce qui se passe dans le cerveau, il ne peut
toutefois pas savoir ce que vous pensez ! Traquer et
scruter les courbes dessinées par l’activité neuronale
est utile pour améliorer le pilotage des BCI (Brain
Computer Interface). Fabien traite les signaux et conçoit
des interfaces hommes-machines appelées aussi
interfaces cerveau-ordinateur. Il s’est passionné pour
le sujet dès ses études d’ingénieur, à l’Insa de Rennes,
sans nier ce petit côté science-fiction qui l’attirait à
l’époque.
« mettre à profit les technologies
numériques pour développer des
services auprès des personnes
rencontrant des difficultés
cognitives dans la vie quotidienne ».
Après un workshop organisé par cette équipe sur ce
thème, elle décide de rejoindre ses membres en 2011.
Une psy chez des chercheurs en informatique? La greffe
a parfaItement pris ! Leurs travaux, en collaboration avec
le laboratoire Handicap & Systèmes nerveux (Université
Bordeaux Segalen), s’inscrivent prioritairement dans le
champ de l’assistance cognitive. Ils sont appliqués aux
personnes âgées (à domicile), et aux personnes avec
déficience mentale ou troubles du spectre autistique (à
l’école), via des applications numériques. Pour les seniors,
par exemple, le projet baptisé DomAssist vise le bien-être
et l’autonomie de la personne dans ses activités à son
domicile, et ceci grâce à des petits objets (détecteurs
de mouvements, de luminosité, de consommation électrique...) orchestrés intelligemment par des applications,
et communicant avec la personne via son téléviseur ou
une tablette numérique. La question du design et de l’ergonomie des outils en lien avec les aptitudes technologiques des individus, est également au cœur des travaux
de recherche.
« Utiliser son activité cérébrale
pour envoyer des commandes
à un ordinateur n’a plus rien de
fantastique, aujourd’hui »,
si ce ne sont les applications permises. On a tous en
tête certaines interfaces médicales qui parviennent
à libérer l’expression de grands paralysés, prisonniers
de leurs corps. à Bordeaux, on planche sur l’évaluation d’interfaces 3D des outils qui apporteraient un
peu d’aide pour gérer son stress (mesuré dans l’EEG),
seul, ou bien encore sur des jeux vidéo entièrement
contrôlés via le cerveau. Mais Fabien Lotte l’assure,
« on n’est pas près de remplacer une souris d’ordinateur.
Ça marche, mais ça se trompe encore régulièrement ».
21
22. va l e u r S d i S C r è t e S
roDoLpHe tHiébaut
JuLiette CHabassier
homme de lien
de la musique à la sismique
Rodolphe Thiébaut se rêvait médecin sans frontières. il l’est
devenu, mais pas au sens où on l’entend habituellement.
après un externat passé en partie au Burkina-Faso, le jeune
homme choisit de se spécialiser en santé publique. à son
retour en France, quelques mois dans un service de maladies
infectieuses, où le ViH fait rage, marquent solidement sa
vocation. Du modèle biologique au modèle statistique,
Rodolphe Thiébaut franchit ensuite le pas en consacrant
sa thèse à la biostatistique. L’envie de décloisonner les disciplines entre elles est déjà là. Devenu professeur des universités et praticien hospitalier au CHU de Bordeaux, il est
aujourd’hui l’un des rares médecins à pouvoir se prévaloir de
cette double compétence. C’est précisément grâce à ses
capacités à faire le lien, assurer le continuum entre plusieurs
disciplines qu’il créé, en avril 2013, l’équipe SISTM (Statistiques pour la biologie systémique et la médecine translationnelle), commune à inria Bordeaux – Sud-Ouest, l’inserm
et à l’Université de Bordeaux Segalen. L’objectif ? Développer de nouvelles méthodes statistiques pour analyser les
données biologiques de grandes dimensions issues de la
recherche clinique. Puis à terme, améliorer la compréhension
des traitements antirétroviraux, des vaccins contre le ViH
mais pas seulement.
« modélisation et simulation numérique d’un piano
par modèles physiques ». Le sujet de thèse de Juliette
Chabassier, 28 ans, dernière recrue de l’équipe-projet
MAGIQUE-3D (modélisation avancée en géophysique
3D), situe à lui seul les deux passions que nourrit cette
jeune chercheuse : les mathématiques et la musique.
a ce détail près que Juliette ne joue pas du piano
mais du hautbois baroque. Une discipline qu’elle a
choisi de garder dans sa vie, en embrassant une
carrière scientifique, plutôt que le contraire.
sans le numérique, il eût été
impossible de pénétrer ce
« big data », d’où l’évidente
collaboration avec inria.
et impossible, pour cet homme avide de connaissances,
équivaudrait à un obstacle, une limite que l’esprit de
Rodolphe Thiébaut ne peut concevoir. médecin sans
frontières, c’est dit.
magazine
22
des mathématiques
et de la musique, elle dit
« qu’elles figurent une
forme commune d’expression,
de créativité mais aussi
de structure ».
L’une, de la logique rationnelle, l’autre, des émotions.
Diplômée de l’ecole des Ponts ParisTech, Docteur de
l’ecole Polytechnique, la jeune femme commence sa
collaboration avec l’équipe-projet d’Hélène Barucq
lors d’un post-doc d’une année. Sélectionnée sur
concours, cette spécialiste du calcul scientifique
pour des problèmes de propagation d’ondes (acoustiques, sismiques, électromagnétiques, etc) est aussi
là pour ouvrir le champ d’exploration de magiQUe-3D
à de nouvelles thématiques. L’idée sous-jacente :
développer des techniques originales de résolution de
problématiques nouvelles notamment sismiques. La modélisation de la propagation des impulsions laser ultracourtes, avec le Cea du Barp (Laser mégajoule, gironde)
participe de cette démarche d’ouverture.
23. va l e u r S d i S C r è t e S
faCe
a des années-lumière de l’image répandue du codeursociopathe-linuxien-dans-son-tee-shirt-des-4-saisons,
géraldine Olivier, ingénieur de recherche pour Lemma
(voir ci-contre), est spécialiste en calculs de mécanique
des fluides et des structures. Développeuse d’un
logiciel baptisé « ananas », elle vient à peine de quitter
l’équipe parisienne d’inria où elle a réalisé sa thèse de
doctorat, lorsqu’on lui propose un rapprochement stratégique avec le Centre de recherche.
en janvier 2013, elle « infiltre »
officiellement l’équipe
BAcchus dans le sud-ouest,
sous convention de partenariat
Lemma-inria.
Celle-ci porte sur des projets de calculs parallèles, de
fluides multiphasiques et de schémas numériques,
répondant à des demandes de clients ou les dépassant.
Physiquement présente dans les locaux talençais,
géraldine Olivier a pour objectif de tisser des liens avec
ses voisins de bureaux, basés sur la confiance mutuelle.
Jauger la maturité des travaux en vue de leur mise en
application compte dans ses missions qui prévoient
également le financement de recherches en amont,
la commercialisation en aval, par transfert.
C’est là tout l’intérêt croisé de ce type de
partenariat.
GéraLDine oLivier
ingénieur de recherche
profiL
Bac scientifique à Bordeaux, classe prépa maths physique
(mP) suivie de trois années d’école d’ingénieurs (enSTa
ParisTech) que la jeune géraldine Olivier souhaite
compléter par un master recherche en analyses numériques à Paris 6 « pour renforcer son socle théorique
afin d’être plus créative ». Puis poursuite par une thèse
conduite à inria Paris- Rocquencourt, sur l’adaptation de
maillages dans le champ de la simulation en mécanique
des fluides, soutenue en 2011. Un parcours sans faute
qui destine la jeune femme à un super job quasi-assuré
dans un grand groupe national ou international, voire à un
post-doc aux confins du Wyoming. Contre toute attente,
Géraldine olivier choisit
de se tourner vers les pMe
où elle affirme « aimer
participer à quelque chose
de vivant et d’utile, faire
de tout et gagner sa place »,
préférant l’esprit Start up Californienne au ron-ron d’un grand
groupe. elle intègre mi 2011 la société Lemma, à Sophia-antipolis, qui développe et édite des logiciels spécifiques pour
l’industrie pétrolière, le spatial... Y trouve « un côté famille,
avec les avantages et les inconvénients qui vont avec » et
un très haut niveau technique qui comble cette nature aussi
exigeante que rigoureuse, attachée à sa liberté de parole.
23
24. . Z IP
Maladies
chroniques
environnement
Manipulations virtuelles
Utiliser les huîtres comme bioindicateurs du milieu marin
pour détecter l’arrivée de contaminants du type algues
toxiques, fallait y penser. C’est précisément ce qu’ont
imaginé les chercheurs du laboratoire Epoc (Environnement et paléoenvironnement océaniques et continentaux, UMR CNRS, Université de Bordeaux). Sans que les
animaux en soient perturbés, ils les ont équipés d’électrodes légères collées sur leurs valves, pour mesurer leur
état d’ouverture, en continu. Des centaines de milliers de
mesures sont ainsi captées, chaque jour, dans le bassin
d’Arcachon, transmises au laboratoire puis comparées
à des modèles « sains ». Simple en apparence, cette
www.inria.fr/tactictoc la devons à l’équipe-proapproche comparative, nous
jet CQFD (Contrôle de Qualité et Fiabilité Dynamique)
d’Inria Bordeaux – Sud-Ouest.
Une plateforme de Serious Game et de simulation
médicale numérique, à destination des professionnels de santé, c’est le pari fou, baptisé Medic
Activ, pour lequel se sont associées la PME Interaction Healthcare (Groupe Interaction), le CHU de
Bordeaux et l’équipe-projet CARMEN (Modélisation
et électrophysiologie cardiaque). Connus pour leur
expertise en matière d’électrophysiologie cardiaque,
les chercheurs de l’équipe ont 18 mois pour livrer
des images 3D et des animations des phénomènes
dynamiques de l’électricité cardiaque, à explorer et
à manipuler. Lesquelles proposeront, et c’est là le
défi technologique à relever par Inria Bordeaux –
www.inria.fr/tactictoc
Sud-Ouest, des paramètres de fonction modifiables
(conduction électrique plus rapide, plus lente...). à
terme, l’ambition d’Interaction Healthcare vise le
déploiement d’une plateforme entièrement dédiée
aux maladies chroniques, qui touchent un Français
sur cinq et sont la cause principale de décès et de
handicap. Le Conseil régional d’Aquitaine a participé
au financement de ce projet collaboratif.
Des huîtres « indics »
Huîtres équipées d’électrodes
Simulation en électrophysiologie cardiaque
https//:team.inria.fr/carmen/
magazine
24
Grâce à la modélisation du comportement d’ouverturefermeture des huîtres sur une journée, en milieu normal,
on est aujourd’hui capables d’identifier rapidement une
source de pollution aquatique, à la moindre anomalie «
valvométrique ». Les travaux intéressent de très près les
grands groupes pétroliers, soucieux de la qualité de l’eau
à proximité de leurs sites off-shore.
https//:team.inria.fr/equipes/cqfd
25. .Zip
2013, en chiffres
324 personnes :
123 chercheurs et enseignants-chercheurs
27 post-doctorants
96 doctorants
50 personnels soutien et support à la recherche
30 ingénieurs
34 nAtionALités
étrangères représentées
32 Ans
24 % de femmes
c’est l’âge moyen
du personnel
189 recruteMents
25
26. pa ss e r e l l e s
Faire collaborer
PME, grands groupes,
et recherche publique :
virtualité ou réalité ?
magazine
26
27. pa ss e r e l l e s
L
es initiatives couronnées de
succès en partenariat avec
Inria ne manquent pas. En effet
nombre des 3500 scientifiques
répartis dans les 180 équipes de
recherche des 8 centres travaillent
quotidiennement en lien avec des
entreprises issues du tissu local
ou des groupes internationaux.
Objectifs ? Renforcer l’impact économique et sociétal de la recherche et
favoriser le transfert technologique
De nouveaux
modes de
collaboration
Qu’ils soient porteurs de projet de
création d’entreprise, dirigeants
de start-up, de PME ou de PMI
dans le domaine des technologies
du numérique, les acteurs économiques aquitains comme nationaux,
peuvent envisager de développer
des relations avec une équipe de
recherche du Centre Bordeaux Sud-Ouest. À cette fin, le service
partenariats, transfert et innovation
est une interface adaptative entre
les équipes de recherches et les
entreprises, qui se tournent vers le
partage de connaissances et d’expériences pour, entre autres, accélérer
les cycles de développement.
La souplesse d’un Institut tel qu’Inria
et la granularité des équipes de
recherche permettent de créer, de
développer et d’adapter les dispositifs et les programmes à l’échelle de la
problématique posée et des résultats
attendus par les entreprises.
Parmi les modes de collaboration
proposés, citons par exemple les
partenariats stratégiques bilatéraux avec des départements R&D
de grands groupes comme c’est le
cas avec Total ou EADS-Astrium,
les partenariats collaboratifs comme
Horizon 2020 pour l’Europe ou ceux
27
28. pa ss e r e l l e s
de l’ANR, l’initiative HPC-PME pour développer
l’accès des PME à la simulation numérique, ou
encore le programme Ambition logicielle pour
faire croître les éditeurs de logiciels.
Citons également, dans la continuité des engagements de l’Institut Carnot Inria, les partenariats de
recherche, à visée de transfert, notamment avec
les PME comme par exemple avec Interaction Healthcare dans le domaine de la santé ou Immersion
sur la thématique de la visualisation.
À l’heure où les liens entre les entreprises et
la recherche publique se développent et où
le rythme effréné de l’innovation dans les TIC
impose de toujours conserver une longueur
d’avance, cette stratégie de transfert permet
d’exploiter les avancées constantes des résultats
scientifiques et d’avoir une fertilisation croisée
grâce aux nouveaux défis posés par les entreprises à Inria.
magazine
Monique Thonnat, Directrice du Centre Inria Bordeaux – Sud-Ouest lors du lancement
de CATIE (Centre Aquitaine des Technologies de l’Informatique et Electroniques
28
29. pa S S e r e l l e S
une stratégie
scientifique dynamique
répondant à l’énergie
d’un territoire
Chaque centre inria affiche des thématiques de
recherche pour lesquelles il dispose d’une masse
critique de grande qualité. La politique suivie depuis
Apprentissage de la marche par poppy,
robot humanoïde bio-inspiré
des années par l’institut conduit naturellement à ce
que ces domaines thématiques privilégiés résultent de
la conjugaison entre les grandes orientations stratégiques scientifiques de l’institut et les thématiques dominantes des sites et régions où le centre est implanté.
à date, le centre met en avant quatre priorités scientifiques : le calcul intensif sur nouvelles architectures ; la
modélisation et la simulation pour la santé et la biologie ;
la gestion des incertitudes et optimisation ; les
systèmes interactifs et approches centrées utilisateurs.
Par ailleurs le Centre s’est aussi engagé de manière volontaire dans la dynamique des pôles de Compétitivité
comme aerospace Valley et aVenia et des agences
d’innovation, en contribuant également à renforcer les
liens permettant d’initier des actions communes aux
acteurs du secteur numérique.
il est également partie prenante, aux côtés du Conseil
régional d’aquitaine, d’initiatives telles que CaTie,
organisation visant à développer la recherche appliquée
et à favoriser l’innovation et le transfert de technologies ;
ou le Pôle numérique aquitain (visant à proposer des
services aux entreprises du numérique, à aider au
montage et au financement de leurs projets notamment
R&D et à créer un lien privilégié avec Cap Digital, pôle
de compétitivité mondial).
simulateur de passerelle aéroportuaire
29
30. pa S S e r e l l e S
en 2014 de nombreux événements tels que les rencontres inria-industrie permettront aux acteurs du
privé et du public de se rencontrer et d’échanger pour
partager et faire émerger de nouvelles collaborations.
Une politique de partenariats industriels et a fortiori
de transfert est une politique de long terme, gageons
que le Centre remporte sur ce terrain là également de
nouveaux succès.
caméra thermique de Thales Optronique
Des algorithmes au service
de la maintenance
P
révoir avec précision le moment propice pour une opération de maintenance, avant que le système
ne tombe en panne : un enjeu majeur pour le monde industriel. à la clé : des économies bien sûr,
mais également une meilleure connaissance de la disponibilité des équipements. Thales Optronique,
concepteur de caméras thermiques pour l’armée, s’appuie sur les chercheurs d’inria pour résoudre
cette problématique.
« Dans un premier temps, nous nous sommes penchés sur l’état de ces caméras à partir de différents paramètres enregistrés par un HUMS (Health & Usage Monitoring System): nombres d’utilisations, température, temps de refroidissement du système, etc., explique Camille Baysse, doctorant
CiFRe au sein de l’équipe CQFD d’inria Bordeaux et de Thales Optronique.
Nous avons ensuite développé des algorithmes capables d’estimer le passage de l’état de marche,
à « dégradé », et à « en panne ». Cette analyse nous a permis de définir pour chaque équipement,
la date à laquelle la maintenance s’avère nécessaire, en fonction de l’estimation de son état. » en
cours d’implémentation dans les logiciels qui gèrent le fonctionnement de ces caméras, ces algorithmes ont donné d’excellents résultats. ils font actuellement l’objet d’un dépôt de brevet. D’autres
familles de produits de Thales devraient d’ailleurs en bénéficier.
« À l’avenir, ce type de systèmes pourrait s’étendre à d’autres domaines que la défense, comme par
exemple l’automobile », précise Camille Baysse. « Au démarrage de son véhicule, l’automobiliste sera
alors informé du temps restant avant la panne de ses différents équipements et plus seulement
selon un échéancier prédéfini. »
www.inria.fr/equipes/cqfd
www.thalesgroup.com/fr
magazine
30
31. pa S S e r e l l e S
3 Questions À...
Agnès paillard, vice-présidente
d’eAds France, chargée des politiques
d’innovation régionales au sein de la
direction de la recherche et du
développement.
depuis mars 2012, inria a pour
partenaire eAds, et plus particulièrement
sa composante spatiale, Astrium.
Agnès paillard nous donne sa vision de
ce partenariat.
sur quels domaines le partenariat
inria-eAds porte-t-il ?
il est centré sur trois sujets majeurs : la réalité virtuelle,
la gestion des incertitudes dans les systèmes
complexes, et la simulation. Dans ces trois domaines,
qui sont au cœur de nos propres recherches, la compétence d’inria fait référence au niveau mondial. Ce
partenariat, soutenu par le Conseil régional d’aquitaine, était donc logique.
Quels en ont été les éléments
déclencheurs ?
eaDS, et astrium en particulier, ont d’importants
besoins dans les domaines que je viens de citer. Pour
y répondre, nous devions nous assurer du concours de
scientifiques de très haut niveau, en particulier dans
le domaine des mathématiques pures. nous étions
certains de trouver ces compétences chez inria. il faut
bien comprendre que, pour le spatial comme pour l’aéronautique, la simulation est vitale : nous produisons
des matériels coûteux, rares et complexes. Concevoir
et tester des prototypes virtuels représente donc un
gain énorme en temps, en coût et en qualité.
Après 18 mois, quel bilan tirez-vous
de ce partenariat ?
Très positif ! Sur le plan de la recherche, il a déjà conduit
au lancement de trois thèses, et nos équipes aimeraient
même que nous mettions en place un laboratoire mixte.
nos chercheurs apprécient énormément l’appui qu’ils
trouvent chez inria Bordeaux – Sud-Ouest, ainsi que
l’ambiance très stimulante qui y règne. ils y trouvent
les réponses à leurs besoins, et sont ravis de s’y rendre :
pour eux, c’est à la fois un campus modèle et un creuset
qui bouillonne d’idées !
31
32. .Zip
Handicap
cognitif
Photographie
retouche numérique
Plus de liens
Collège + est le nom de l’assistant scolaire numérique
sur tablette qu’a imaginé l’équipe-projet PHOENIX,
pour les enfants avec troubles du spectre autistique
et/ou déficience mentale. Trouver un classeur, un
cahier, la trousse et les crayons, répondre lorsqu’on
est interrogé(e)... l’outil s’appréhende comme un
prompteur d’activités qui, au fil du temps, va permettre à l’enfant de développer des capacités socioadaptatives scolaires.
Toutes les applications disponibles sur la tablette
s’utilisent avec l’accompagnement de l’enseignant, de
l’auxiliaire de vie scolaire ou les parents, pour créer et
consolider les aptitudes sociales.
Surexploitée par la presse magazine féminine, la
retouche photographique numérique intéresse aussi
Le Centre Ressource autisme d’aquitaine et trois la recherche. Pour preuve, Hicham Badri, doctorant au
collèges de l’académie de Bordeaux participent à la sein de l’équipe GEOSTAT (geometry and statistics in
réalisation de ce projet. Le rendu de cette expérimen- acquisition data), vient de développer une méthode de
tation sera disponible courant 2014.
filtrage adaptatif très rapide permettant d’effectuer
un lissage sélectif sur une photo ou vidéo.
http://phœnix.inria.fr
grâce à cette technique, on peut désormais, soit obtenir
une image débarrassée de « scories » pour tendre vers
l’abstraction, soit, au contraire, créer une image riche de
détails ou bien encore, travailler des images HDR (High
dynamic range), avec une grande plage dynamique.
/
magazine
32
http://geostat.bordeaux.inria.fr/
33. TI M ELINE
2013
Février
Salon Aquitec
Les 14, 15 et 16 février 2013,
Inria a participé au salon Aquitec,
1er salon régional de l’orientation,
des métiers, de l’emploi et de la
formation aux côtés de l’INSERM,
du CNRS et de l’INRA.
Mars
Scientifique Adjoint du domaine
de recherche Mathématiques Appliquées, Calcul et Simulation chez
Inria, est devenu Directeur par
interim du centre Inria Bordeaux –
Sud-Ouest pour quelques mois.
Juillet
Accord-Cadre UPPA
Le 5 juillet, Inria a signé un accordcadre de partenariat scientifique
avec l’Université de Pau et des
Pays de l’Adour, pour bâtir une
vision partagée des stratégies
de recherche des deux établissements dans le domaine des
sciences du numérique.
Octobre
Fête de la science
Le centre a ouvert ses portes les
8 et 10 octobre à 300 jeunes
collégiens et lycéens de Gironde
venus appréhender de plus près
les sciences du numérique.
Nouvelle Directrice
de Centre
Le 29 octobre, le centre a accueilli
sa nouvelle Directrice, Monique
Thonnat.
Semaine digitale
à Bordeaux
Inria a participé au village de
l’innovation dans le cadre de la
semaine digitale. Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, est venu tester
« Toucheo », outil d’interaction
multitouch directe et visualisation
3D, développé par l’équipe Potioc
du Centre et la société bordelaise
Immersion 3D.
Novembre
Signature accord-cadre IPB
Septembre
Salon Metro’Num
Lors du salon Metro’Num, la rencontre des services numériques
urbains et territoriaux, le Centre
Inria Bordeaux – Sud-Ouest a présenté ses recherches au service
de la ville.
Inria a signé le 4 novembre un
accord-cadre de partenariat scientifique avec l’Institut Polytechnique de Bordeaux, en présence
d’Antoine Petit.
Conférence IHM 2013
La conférence francophone sur
l’Interaction Homme-Machine a
eu lieu pour la 1ère fois à Bordeaux,
co-organisée par Inria et l’AFIHM.
MAI
Jean Roman directeur
par interim
Suite au départ d’Isabelle Terrasse,
Jean Roman, par ailleurs Directeur
33
34. tiMeline
2014
SEPTEMBRE
roAdeF 2014
nuit des chercheurs
il s’agit du 15 congrès annuel de la
société française de recherche opérationnelle et d’aide à la décision, coorganisé par l’équipe de recherche
RealOpt du Centre inria Bordeaux
- Sud-Ouest, l’institut de mathématiques de Bordeaux (imB), le Laboratoire d’informatique de Bordeaux
(LaBRi) et le Cluster d’excellence
CPU de l’Université de Bordeaux.
http://roadef2014.sciencesconf.org/
Une soirée dédiée à la découverte
des sciences à laquelle les chercheurs du centre contribuent, en collaboration avec Cap Sciences.
AOUT
siGGrAph 2014
Cet événement international de
référence en matière d’imagerie numérique, se déroule à Vancouver au
Canada. Une dizaine d’équipes inria
y présentent leurs avancées.
http://s2014.siggraph.org/
magazine
34
modélisation géométrique et maillage
d’un matériau nanostructuré.
12
3
23
0
14
13
0
22
4
13
CENTRE DE
RECHERCH
E
BORDEAUX _
SU
D-OUEST
200, avenue
de la Vieille
33405 Tale
Tour
nce Cedex
+33 5 24
57 40 00
plugin-bo
rdeaux@in
ria.fr
www.inria.
fr/bordeau
x
@inria_bor
deaux
RECHERCHE
CENTRE DE _
SUD-OUEST
BORDEAUX
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de la Vieille
200, avenue
nce Cedex
33405 Tale
40 00
+33 5 24 57
r
aux@inria.f
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r/bordeaux
www.inria.f
eaux
@inria_bord
HERCHE
UN AN DE REC
Dédiée à l’aérodynamique des véhicules terrestres, la conférence internationale est une des toutes 1ières organisée en europe sur ce sujet et plus
particulièrement à Bordeaux, par des
chercheurs de l’équipe mC2 du Centre.
http://aerovehicles1.sciencesconf.org/
réponse marque-page
MA
MAGAZINE GAZINE
conférence Aerovehicles
inria organise, en partenariat avec la
Fing et euratechnologies, le rendezvous de l’open source à la croisée de
l’industrie et de la recherche. Open
source, open networks, open hardware… les futures technologies sont
au programme.
https://fossa.inria.fr/
AU CENTR
E INRIA BO
_ EAUX _
EST
RD
UX SUD-OU SUD-OUE
ST
INRIA BORDEA
AU CENTRE
avec une première édition en 2011,
Le centre organise un stage de découverte des sciences du numérique
en partenariat avec le CnRS et l’Université de Bordeaux. Pendant 4 jours
des élèves volontaires assistent
à des conférences et ateliers. ils
montent un mini-projet aux côtés
des chercheurs, ingénieurs et spécialistes de la médiation scientifique.
FossA 2014
RECHERCH
E
stage Mathc2+
NOvEMBRE
en 2014, le Centre
inria Bordeaux – Sud-Ouest
fêtera ses 6 années
d’existence et prépare un
événement qui réunira ses
partenaires institutionnels,
académiques, industriels
ainsi que les acteurs
aquitains de l’innovation
et du numérique.
UN AN DE
AvRIl
Les 6 ans
du centre
plugnn
lug’i’i
p
ème
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De quoi s’ag
34
De quoi s’ag
Réponse p.
it-il ?
Réponse
p. 34
FEvRIER
35. Ú un environnement scientifique de
niveau international
Ú des équipements de recherche uniques
Ú des opportunités de carrière : chaires
junior, chaires senior, post-doctorats
internationaux, professeurs associés...
des domaines
scientifiques prioritaires
› matériaux avancés
› neurosciences
› archéologie
› certification numérique
› environnement
› imagerie translationnelle
› optique-laser
› cardiologie
www.u-bordeaux.fr