1. BBIIGG DDAATTAA MMAANNIIAA
Corps, Technologie et réseaux sociaux :
Le soi quantifié
Alex Gonera & Julien Gaudet
2. Notre sujet traite de la relation entre les nouvelles
technologies liées au corps et à la santé et
leurs utilisations sur les réseaux sociaux
Si on fait référence à Big Data c’est
qu’actuellement les données fournies sur internet
représentent une somme colossale
d’informations et que notre sujet est indissociable
de cette vérité.
3.
4. L’image qui précède provient de l’agence numérique la fonderie
qui est un organisme associée au conseil régional d’Île de France.
En juin 2002 ils ont ouvert une exposition sous le nom d’expoviz
face à la croissance exponentielle des données, à leur
surabondance générée par l’omniprésence des technologies
numériques et à la massification de leurs usages.
Les chiffres sont d’ailleurs assez impressionnants, on est presque
à 3 Millions d’e-mails envoyés dans le monde par seconde,
20 Heures de vidéo uploader sur Youtube par Minute !
50 Millions de Tweet par jour et
700 Billions de minutes passées sur Facebook par ses
utilisateurs en un mois.
5. LLeess nnoouuvveelllleess tteecchhnnoollooggiieess lliiééeess àà llaa ssaannttéé
Dans cette optique, Nous avons décidé de s’intéresser aux nouvelles
technologies liées à la santé, comme le S health de Samsung et leurs
montres connectées qui vous permettent d’analyser votre sommeil, de
compter vos pas et même de prendre votre pouls.
Nous nous intéresserons également aux applications sportives telles que
Runtastic et la façon dont elles sont utilisées sur les réseaux sociaux
pour introduire dans notre sujet cette image du corps médiatisée et de la
notion de compétitivité qui en découle.
6. Freeletics est une communauté d’Athlète en ligne sur le
principe de coaching en ligne et de publications de photos
du torse nu semaine après semaine pour analyser des
évolutions musculaires. Il existe le site mais aussi
l’application pour rester en contact avec la cyber-communauté
et partager ses résultats pour défier ses amis,
c’est la qu’on retrouve la dimension compétitive.
7. Les photos ci-dessous sont tirés du site Freeletics et
elles représentent totalement l’état d’esprit de la
communauté qui mêle compétitivité et voyeurisme.
Pour les rendre anonyme nous avons effectué un
photo-montage qui se veut comique, je tiens alors à
préciser que ce n’est pas réellement Neil Patrick Harris
qui pose pour ses photos .
8. Dans un registre plus sérieux la société
d’assurance Axa effectue un pas de plus vers la
santé connectée en collaborant avec la société
Française Withings Pour la conception de
Bracelet connecté :
9. Axa offre donc à ses nouveaux souscripteurs un podomètre relié à une
application mobile, le pulse.
Ce podomètre permet à l’utilisateur de mesurer son activité physique
en temps réel : le nombre de pas réalisés, la distance parcourue, le
nombre de calories brûlées, le niveau d’oxygène dans le sang ainsi que
le rythme cardiaque.
10. Les professionnels de l’assurance auront ainsi
l’opportunité d’apprécier le potentiel du Big Data lié à la
santé.
Axa va collecter directement des données personnelles
relatives à la santé de ses clients, lesquelles lui seront
communiquées de manière volontaire.
De cette expérimentation pourrait donner naissance à
certaines évolutions au sein des formules d’assurance.
Les impacts liés à l’assurance connectée seront
particulièrement tangible au niveaux des prix.
L’émergence d’une tarification modulée en fonction de
l’activité physique effective du client est une piste sur
laquelle planche nombres d’experts à l’heure actuelle.
11. Dans un monde ultra connecté où la plupart des
internautes donnent volontairement accès à
leurs informations privées,
la question devient légitime :
Mais qu’advient-il de toutes ces données ?
12. Contre la théorie du
Complot
Pour éviter de partir dans une
direction qu’on pourrait
qualifier de complotiste, nous
avons décidé d’aborder le
phénomène dans le contexte
des réseaux sociaux parce
qu’après tout, si Big Brother
détient toutes nos informations
privées c’est d’abord parce
que nous les publions
volontairement sur la toile.
13. En effet, avec l'arrivée de Facebook, les
usagers vont être amenés à partager leurs
données personnelles dans l'optique de
pouvoir plus facilement trouver des amis ou
même retrouver des anciennes
connaissances.
Le fait de partager ses informations
personnelles permet de constituer des
groupes et de se rendre « traçable » plus
facilement.
Cette démarche de rendre public des
éléments et informations de sa vie privée va
entraîner une forme de partage
généralisée.
Des usagers vont poster des photos de
leurs repas ou de leurs enfants etc …
Nous avons décidé de laisser de côté ces
pratiques pour nous intéresser à la mise en
scène du corps sportif dans les réseaux
sociaux.
14. Il est de moins en moins rare de voir apparaître dans nos réseaux des photos
ou vidéos de personnes pratiquant un sport ou exhibant volontairement leurs
corps dans le but de promouvoir une activité sportive. C'est une démarche qui
revient sur l'idée de compétition que nous avons abordé plus tôt. En entrant
dans le système des réseaux, celle ci devient sociale.
Alors qu'il servait à la base pour plus facilement se retrouver, se rencontrer, le
partage devient une manière de se démarquer des autres, de favoriser son
individualité en passant par l'image d'un corps sportif qui cherche la perfection.
15. Les photos et vidéos ne sont qu'une manière de
promouvoir cet individualisme.
La plupart des applications sportives, comme
Runtastic (celle que l'on retrouve le plus souvent
sur les réseaux sociaux) permet de partager
directement des données chiffrées de l'effort
sportif à notre cercle d'amis : la distance
parcourue au kilomètre près, les calories brûlées
etc ....
16. Il est même possible de mesurer l'activité car le
parcours se trace sur les Google maps.
17.
18. Par le réseau social, le corps cherche un nouveau
regard, un regard extérieur qui va venir
témoigner de son activité. Il existe des
applications de course à pied où il est possible de
suivre la personne au moment même où elle
court. En cliquant sur « J'aime » , la personne en
train de courir reçoit directement des
encouragements de la part de ses amis.
20. En plus de la notion de compétition par la
médiatisation du corps sportif sur les réseaux,
il faut que celui ci soit accepté et reconnu en
tant que tel par d'autres.
En effet, on va évaluer le corps avec nos likes,
nos commentaires. On va noter le corps d'une
certaine manière.
21. Dans le même exemple, on note sur Tweeter l'apparition
de Hash-tags qui vont rassembler un groupe de mêmes
personnes dans cette quête du corps dit idéal.
Exemple assez fort, dans la communauté Youtube, un
podcasteur , « Le Rire Jaune » a fait une vidéo sur son
régime et son programme de musculation. Tout le long
de ce processus, il lance un hashtag qu'il met en place
sur Tweeter pour partager avec ses followers, son
régime, ses exercices, ses progrès etc …
22. Dans ce sens, le rassemblement semble être une
manière de créer un élan commun et une envie
collective d'augmenter son activité sportive.
Néanmoins, la médiatisation du corps cherche à
susciter l'envie plus qu'autre chose
23. D'une certaine manière, il semble légitime de se dire
que l'on n'a pas besoin des autres pour changer son
regard sur soi. C'est cette omniprésence de la notion
de performance, de bien être, d'athlétisme, tout ça se
liant à l'idée même de santé ou de « pleine forme », qui
va créer un malaise chez certains et qui va les pousser à
suivre le mouvement.
Ce qui n'est ni une décision personnelle ni rationnelle.
D'autant plus que cela répond souvent à un marketing
propre. L'exemple de Freeletics en témoigne.
Le programme est gratuit mais pour progresser plus
vite et avoir de meilleures résultats, on conseille
fortement de souscrire à un forfait payant.
24. Le sport est devenu une forme d'extériorisation
sociale très importante qui cherche à promouvoir
cette idée de bien être extérieur comme
répondant à un bien être intérieur.
Dans le ton du dicton « un esprit sain dans un
corps sain ». Sauf que l'on redessine les
frontières de ce corps sain en le rendant en
adéquation avec un corps sportif et athlétique qui
doit répondre à des critères de beauté
socialement établis.
25. Cette idée du corps qui est relayée sur les différents réseaux
( Instagram, Facebook, Snapchat ) va déclencher une
véritable fascination, notamment chez les plus jeunes, de
toutes les normes de beauté que l'on attache aux genres
( taille très fine chez les femmes et muscles saillants chez les
hommes ).
Les dangers de la médiatisation du corps comme tel est
ceux que l'on connaît déjà ( anorexie, boulimie, mauvaise
alimentation et observation du moindre aliments ).
Ces normes, habituellement relayés par la télévision, la
presse etc …, se mettent en jeu directement par les usagers
eux mêmes dans leurs réseaux ce qui crée un impact encore
plus fort et plus personnel.
26. Ainsi, ces normes vont s'intérioriser de manière
beaucoup plus rapide et beaucoup plus discrètement.
Ce qui va laisser penser à l'usager que ce choix est le
sien, qui lui est tout à fait personnel.
Tout cela ne fait que renforcer un sentiment d'infériorité
pour certains qui peut vite devenir de l'auto-dénigration
en comparant son physique ou ses habitudes
alimentaires avec ce qu'on peut trouver sur des sites ou
des blogs qui font la promotion d'un corps sportif et en
pleine santé. C'est peut être là que se situe le vrai
danger de la médiatisation par les réseaux sociaux de
ce corps sportif contrôlé, quantifié, évalué.