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L’IMPORTANCE DE LA METHODOLOGIE
JURIDIQUE DANS LES ETUDES DE DROIT
Cetarticle vise à motiverlesétudiantsenDROIT,àéprouverunréel sentiment
affectif pourlaméthodologie juridique,qui estunélémentcombienimportantau
cours de leurs étudesetéventuellementleursviesprofessionnelles.
Par KOFFI Kouamé
Emmanuel, étudiant en
MASTER DROIT PUBLIC
ECONOMIQUE à
l’UNIVERSITE des
LAGUNES
Qu’est-ce que la méthodologie ? C’est la première question que l’on se
pose et à laquelle l’on aimerait également avoir une réponse, lorsqu’on tombe
sur une telle thématique. « La méthodologie peut s’appréhender comme
l’ensemble de règles et de démarches adoptées pour conduire une recherche»
Centre National de Ressources textuelles et Lexicales.Elle exprime la manière de
faire ; le chemin qui permet d’atteindreun but. Autrement dit, la méthodologie,
c’est l’attitude intellectuelle qu’adoptecelui qui est en quête de quelque chose
ou quidésireréaliser quelquechose. Appliqueruneméthodologieou la méthode,
appelun effortdel’esprit, partantd’un pointdedépartà un pointde destination.
Toute science possède sa propre méthodologie de raisonnement. Par exemple,
les Mathématiques avec la méthode de l’analyse et la synthèse ; la science
physique avec l’expérimentation, l’observation ; la sociologie avec l’analyse
causale, l’individualisme méthodologie et la rationalité etc…
Ainsi, le Droit étant une science ; la science quiétudie les méthodes, les outils qui
permettentde connaitreet créer des règles ; possèdesa propreméthodologiede
raisonnement.Ilest donc clair que, pourdes études deDroitréussir,les étudiants
doivent s’imprégner obligatoirement de ce que c’est que la méthodologie pour
pouvoir assimiler toutes les approches requissent pour dompter la matière. C’est
en ce sens que, PacômeFIENI Juriste-analysteSénior en Droitprivé, donnaitdans
son ouvrage METHODOLOGIE JURIDIQUE, cette image qui illustre au mieux
l’importance de la méthodologie. Il affirmait : « la méthode est semblable au
moyen de locomotion adapté pour porter les bagages, les bagages de nos
connaissances de fond, assimilées durant les longues heures consacrées à la
lecture de nos cours et autres supports de connaissance. Si vous ignorez la
mécanique du moyen de locomotion, vous n’arriverez pas à destination. Ce que
les étudiants doivent garder à l’esprit, c’est qu’ils seront démunis toutes les fois
qu’ils méconnaîtront la méthode de résolution de l’exercice auquel ils sont
soumis. » A travers cette affirmation, nous percevons l’indispensabilité pour un
étudiant en Droit de maitriser la méthodologie juridique. Puisque, sans cette
maitrise, il sera difficile pour l’étudiant de pouvoir mettre ses connaissances,
acquises après de nombreuses heures d’études, en pratique.
Aujourd’hui, ilest triste de constater que, bon nombred’étudianten Droit n’ont
pas une maitrise parfaite, voir moyenne de la méthodologie juridique. C’est-à-
dire, les différentes méthodes des exercices juridiques que sont : la dissertation
juridique, le cas pratique, le commentaire de texte ou de doctrine et le
commentaire d’arrêt. C’est un véritable problème. En effet, aujourd’hui les
étudiants en Droit, en général, on en tête cette conception selon laquelle, le plus
important c’est de valider les matières. La maitrise et la compréhension des
matières passent en second plan. C’est le cas de la méthodologie, qui n’est pas
une véritable priorité pour ces derniers. A qui la faute ? L’étudiant ? Ou
l’enseignant ? La faute ne doit être imputable ni à l’un ni à l’autre. Les deux
détiennent chacun une part de responsabilité danscet « échec méthodologique.
»
La faute est d’abord imputable aux enseignants. En effet, l’étudiant qui
commencenouvellementses études dedroitn’a aucunenotion dela voie à suivre
pour traiter un exercice juridique, si jamais on le lui demandait. C’est à
l’enseignant que revient donc, la lourde charge et la lourde tâche d’initier les
nouveaux venus aux rites et pratiques que requiert l’apprentissage du droit, la
résolution des exercices juridique.
Malheureusement, la formation est bâclée ; les coursdistillés à la hâte, laissant
les étudiants à leur propresort. Et en cela, nousconstatons tous les retombés
de ce laxisme pédagogique: des étudiants de 2ème, 3ème, 4ème voir 5ème
année incapablede rédiger correctement l’introduction d’unedissertation
juridiqueou d’un cas pratique, pour faireplus simple. Cette situation préoccupe
et elle doitnous préoccuper. Queça soit en entreprise, dans un cabinetou dans
une institution, les juristes qui y travaillent sont amenés et seront amenés à
résoudredes cas juridiques ; à apporter des solutions aux problèmes juridiques
auxquels ferontfaces ces entités.
Or, Pour arriver à fairecela, une connaissanceet une maitrise pointilleuse de la
méthodologieest nécessaire. Ce qui sous-entend, qu’un juriste sans une
maitrise de la méthode ne sera pas assez productif.
L’étudiant, est lui aussi responsablede cet échec méthodologique. Certes, il est
vrai, que ceux qui sont chargésde prodiguer la science de la méthodologie
manquentau devoir. Mais l’étudiantlui-même, a le devoir de se former
personnellement. Il fautsavoir que, en ce qui concerneles études universitaires,
l’étudiantà une grandepartà jouer dans sa formation. Sa formation personnelle
est considérable. Mais le constat est qu’aujourd’hui, lesétudiants qui sont
censés étudier ; cultiver l’amour deconnaissance et de l’apprentissage, ont
troquéles études à l’amusement et à la fête.
Il fautdonc revenir à la source : la formation. L’on doitmiser sur la formation. Par
n’importelaquelle, uneformationde qualité. Un juristebien forméest une valeur
sûre pour la société. Par contre un juriste mal formé, est un danger, unemenace
pour le bon fonctionnement de la société.
Pour pallier ce problème, quelquesreflexe que je qualifierai de déontologie pour
des études de droit réussir, sont essentielles voir indispensables pour l’étudiant.
Premier réflexe : l’étudiant doit chercher à comprendre son cours et non à le
maitriser par cœur. Nombreux sont les étudiants qui ont l’art de mémoriser les
cours par cœur, de les réciter les yeux fermés. Malheureusement, ceux qui
s’adonnent à cette pratique, ne pourront pas expliquer et transmettre la
substance de la matière bossée, parce qu’ils n’ont pas cherché à comprendrela
matière. Connaitre son cours par cœur ce n’est pas comprendreson cours. On
peut connaitre son cours de Droit constitutionnel sans pour autant le
comprendre. Cesdeux notionssont clairementopposées. C’estunebonnechose,
connaitreson cours par cœur, mais le comprendre, c’estencore mieux. En effet,
avec la compréhension du cours, l’étudiant pourra s’adapter à n’importe quelle
situation. Contrairementà celui bosse son cours par cœur, si jamais il est victime
de l’oubli.
Deuxièmereflexe: l’étudiantdoit énorméments’exercer. C’est par la pratiqueet
l’exercice qu’un étudiant en droit deviendra percutant. En plus de l’exercice, il
doit être curieux. En parlantde curiosité, je fais référence à l’envie d’apprendre.
C’est-à-dire, approcher les devanciers pour avoir des explications
supplémentaires par rapportà un coursqui n’a pas été bien saisi au bond ou à la
méthodologied’unexercicequin’estpasété maitrisée. L’étudiantdoitêtreanimé
d’une envie, celle de comprendre ce qu’il est en train de faire.
Troisième reflexe : L’étudiant doit envisager toujours les choses sous l’angle du
Droit(opération dequalification) Cette attitude consiste à regarder les situations
avec les yeux d’un juriste et non pas avec des yeux communs à tous : c’est
l’opération de qualification juridique qui concrétise ce réflexe. Il exige de
l’étudiant ou du juriste qu’il ait une bonne représentation des réalités juridiques
qui recouvrent chaque situation. Ce qui implique une bonne maitrise du cours.
Par exemple : Si on présente une situation faisant état de ce qu’un mari, ne
supportant plus sa femme, désire se séparer d’elle afin de pouvoir en épouser
une autre, cette situation renvoie à l’hypothèse du divorce. Le divorce est la «
réalité juridique » qui couvre la situation présentée.
Ce qu’on demandeà l’étudiant, c’est de qualifier la situation, les faits qui lui sont
présentés. Il doit, précisément, rattacher les faits de la situation à une réalité
juridique. Dans notre exemple, les faits de la situation ont été rattachés au
divorce.
Quel est l’intérêt d’acquérir ce réflexe, donc de qualifier systématiquement ? En
qualifiant, l’étudiant colle les faits de la situation à une des réalités juridiques
étudiées au cours. Une fois qu’ila procédéainsi, il circonscritson champ d’étude
à la réalité juridique (thème) qu’il a identifiée. En rattachant les faits de la
situation au divorce, il écarte de son activité de raisonnement, les autres réalités
juridiques (telles que la succession, l’incapacité, etc.). Et comme chaque réalité
juridiqueporteen son sein desrègles deDroitquila régissent, quila déterminent,
l’étudiant, par l’opération de qualification, écarte toutes les règles juridiques qui
ne concernent pas le domaine du divorce. Il peut, alors, limiter et fixer son
attention sur les règles(régime) applicablesau divorce; c’est dansce régimequ’il
doit puiser la règle (ou les règles) qui correspond à la question posée par la
situation.Commeon peutlevoir,la qualificationpermetd’isolerle corpsderègles
dont on aura besoin pour répondre à la question.
Quatrième réflexe: Avoir le souci du mot juste et faire le choix de la clarté dans
l’expression des idées. Le motjuste est le mot exact, celui qu’il fautpour traduire
le fond de notre pensée. L’étudiantdevra régulièrementse demander si les mots
qu’il utilise pour construire son raisonnement sont ceux qu’exige la discipline
juridique considérée. Cela renvoie à la maîtrise du vocabulaire juridique
approprié. Afin d’accéder plus facilement à la connaissance des mots d’une
matière du Droit, l’étudiant devra, constamment, solliciter un dictionnaire
juridique pour découvrir, au fur et à mesure que le coursse déroule, le sens des
termes techniques employés. En procédant ainsi, il se familiarise avec ces mots
et, en en comprenant le sens, il pourra les utiliser à bon escient.
Par exemple : S’il est amené à étudier un cas pratiquedans lequel il est fait état
de la volonté d’une personne de changer de prénom, l’étudiant qui, dans sa
résolution, utiliserait indifféremment les termes « nom » et « prénom », se
méprendraitgravement. En effet, en Droit, notamment en Droitivoirien, le nom
et le prénomnerenvoientpascomplètementà la même réalitéet obéissent à des
régimes juridiques différents. Même si, communément, on a tendance à ne pas
fairela distinction entreles deux au pointque, généralement, lorsqu’ondemande
le « nom » d’une personne, celle-ci répond machinalement en donnant son «
prénom », le Droit établit, en ce qui le concerne, une distinction entre les deux
termes. Il faut donc être attentif pour bien voir que la question du changement
de nom n’est pas la même quecelle du changementde prénom. Car, on saitqu’à
titre principal le nom ne peut être changé pour être remplacé par un autre, et
que, par contre, le prénom peut l’être (pour juste motif) ; les solutions ne sont
pas les mêmes, alors il faut éviter d’employer indifféremment ces deux termes
comme s’ils recouvraient la même réalité.
Par ailleurs, la clarté est une vertu que l’étudiant doit, régulièrement, cultiver
dans l’énoncé de ses idées, dans leur explication ou démonstration. L’idée doit
être exprimée clairement, c’est-à-dire de façon à être comprise (respect de la
syntaxe, à savoir la place desmots, et dela sémantique, à savoir le sens desmots).
Ensuite, son explication doit être réalisée dans un langagecohérent, accessible à
l’intelligence. Il ne doitjamais perdredevue que le correcteur veuts’assurer qu’il
a comprisle cours, et quele seul moyen pour cedernier de s’en convaincre, c’est
de lire une copie qui n’exprime pas des idées confuses, des développements
contradictoires. Il doit éviter les tortures faites à la langue française.
Par exemple : On ne peut pas affirmer que « le Premier ministre est le vrai chef
du gouvernement », soutenir plus loin que, « en réalité, c’est le Président de la
République qui est le chef du gouvernement, puisque c’est lui qui nomme le
Premier ministre », et finir en retenant que « dans le fond, on peut considérer le
ministre de l’Économie et des Finances comme le patron, dans la mesure où la
bonne marchede la politique économique repose sur ses épaules ». Après avoir
lu un tel étudiant, on ne sait toujours pas qui est vraiment le chef du
gouvernement,du Premier ministreau ministre del’Économieet des Financesen
passant par le Président de la République.
N.B. : Bien écrire naît surtout de l’habitude de la lecture. Retourner à vos livres,
et lisez de grands auteurs(Léopold Sédar SENGHOR, Zadi ZAOUROU, Jean-Marie
ADIAFFI, Tiburce KOFFI, Alain MABANCKOU, Jean d’ORMESSON, Voltaire, etc.),
quiont uneexpression écrite correcte. Revisitez les ouvragesde grammaireetde
conjugaison pour réapprendre les règles de la rédaction écrite. À cet effet,
n’éprouvez aucune gêne ou honte à utiliser les ouvrages de l’école primaire ou
du collège, car l’apprentissage est un exercice d’humilité.
Cinquièmeréflexe: l’étudiant en Droit doit être constamment animé d’un esprit
démonstratif. Démontrer, suppose de montrer. Mais démontrer, ce n’est pas
uniquement montrer ; c’est surtout montrer en justifiant l’idée qu’on veut faire
valoir. La qualité de juriste exige un esprit démonstratif. Le juriste est un «
médecin » singulier qui doit justifier et persuader du bien-fondé de son opinion.
Le médecin, lui, comme le font remarquer, François GRUA et Nicolas CAYROL,
dans leur ouvrage Méthode des études de droit, n’a pas besoin d’exposer sa
science pour soigner le patient. En revanche, « on attend toujoursdu juriste une
démonstration », soulignent-ils à juste titre ; ainsi, insistent-ils, « pour tous les
juristes, faire du droit consiste toujoursà convaincre. L’avocatdoit convaincre le
juge. Le juge doit convaincre le juge supérieur. Le professeur doit convaincre
l’étudiant et vice-versa ».

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  • 1. L’IMPORTANCE DE LA METHODOLOGIE JURIDIQUE DANS LES ETUDES DE DROIT Cetarticle vise à motiverlesétudiantsenDROIT,àéprouverunréel sentiment affectif pourlaméthodologie juridique,qui estunélémentcombienimportantau cours de leurs étudesetéventuellementleursviesprofessionnelles. Par KOFFI Kouamé Emmanuel, étudiant en MASTER DROIT PUBLIC ECONOMIQUE à l’UNIVERSITE des LAGUNES
  • 2. Qu’est-ce que la méthodologie ? C’est la première question que l’on se pose et à laquelle l’on aimerait également avoir une réponse, lorsqu’on tombe sur une telle thématique. « La méthodologie peut s’appréhender comme l’ensemble de règles et de démarches adoptées pour conduire une recherche» Centre National de Ressources textuelles et Lexicales.Elle exprime la manière de faire ; le chemin qui permet d’atteindreun but. Autrement dit, la méthodologie, c’est l’attitude intellectuelle qu’adoptecelui qui est en quête de quelque chose ou quidésireréaliser quelquechose. Appliqueruneméthodologieou la méthode, appelun effortdel’esprit, partantd’un pointdedépartà un pointde destination. Toute science possède sa propre méthodologie de raisonnement. Par exemple, les Mathématiques avec la méthode de l’analyse et la synthèse ; la science physique avec l’expérimentation, l’observation ; la sociologie avec l’analyse causale, l’individualisme méthodologie et la rationalité etc… Ainsi, le Droit étant une science ; la science quiétudie les méthodes, les outils qui permettentde connaitreet créer des règles ; possèdesa propreméthodologiede raisonnement.Ilest donc clair que, pourdes études deDroitréussir,les étudiants doivent s’imprégner obligatoirement de ce que c’est que la méthodologie pour pouvoir assimiler toutes les approches requissent pour dompter la matière. C’est en ce sens que, PacômeFIENI Juriste-analysteSénior en Droitprivé, donnaitdans son ouvrage METHODOLOGIE JURIDIQUE, cette image qui illustre au mieux l’importance de la méthodologie. Il affirmait : « la méthode est semblable au moyen de locomotion adapté pour porter les bagages, les bagages de nos connaissances de fond, assimilées durant les longues heures consacrées à la lecture de nos cours et autres supports de connaissance. Si vous ignorez la mécanique du moyen de locomotion, vous n’arriverez pas à destination. Ce que les étudiants doivent garder à l’esprit, c’est qu’ils seront démunis toutes les fois qu’ils méconnaîtront la méthode de résolution de l’exercice auquel ils sont soumis. » A travers cette affirmation, nous percevons l’indispensabilité pour un étudiant en Droit de maitriser la méthodologie juridique. Puisque, sans cette maitrise, il sera difficile pour l’étudiant de pouvoir mettre ses connaissances, acquises après de nombreuses heures d’études, en pratique. Aujourd’hui, ilest triste de constater que, bon nombred’étudianten Droit n’ont pas une maitrise parfaite, voir moyenne de la méthodologie juridique. C’est-à- dire, les différentes méthodes des exercices juridiques que sont : la dissertation juridique, le cas pratique, le commentaire de texte ou de doctrine et le commentaire d’arrêt. C’est un véritable problème. En effet, aujourd’hui les étudiants en Droit, en général, on en tête cette conception selon laquelle, le plus important c’est de valider les matières. La maitrise et la compréhension des matières passent en second plan. C’est le cas de la méthodologie, qui n’est pas une véritable priorité pour ces derniers. A qui la faute ? L’étudiant ? Ou
  • 3. l’enseignant ? La faute ne doit être imputable ni à l’un ni à l’autre. Les deux détiennent chacun une part de responsabilité danscet « échec méthodologique. » La faute est d’abord imputable aux enseignants. En effet, l’étudiant qui commencenouvellementses études dedroitn’a aucunenotion dela voie à suivre pour traiter un exercice juridique, si jamais on le lui demandait. C’est à l’enseignant que revient donc, la lourde charge et la lourde tâche d’initier les nouveaux venus aux rites et pratiques que requiert l’apprentissage du droit, la résolution des exercices juridique. Malheureusement, la formation est bâclée ; les coursdistillés à la hâte, laissant les étudiants à leur propresort. Et en cela, nousconstatons tous les retombés de ce laxisme pédagogique: des étudiants de 2ème, 3ème, 4ème voir 5ème année incapablede rédiger correctement l’introduction d’unedissertation juridiqueou d’un cas pratique, pour faireplus simple. Cette situation préoccupe et elle doitnous préoccuper. Queça soit en entreprise, dans un cabinetou dans une institution, les juristes qui y travaillent sont amenés et seront amenés à résoudredes cas juridiques ; à apporter des solutions aux problèmes juridiques auxquels ferontfaces ces entités. Or, Pour arriver à fairecela, une connaissanceet une maitrise pointilleuse de la méthodologieest nécessaire. Ce qui sous-entend, qu’un juriste sans une maitrise de la méthode ne sera pas assez productif. L’étudiant, est lui aussi responsablede cet échec méthodologique. Certes, il est vrai, que ceux qui sont chargésde prodiguer la science de la méthodologie manquentau devoir. Mais l’étudiantlui-même, a le devoir de se former personnellement. Il fautsavoir que, en ce qui concerneles études universitaires, l’étudiantà une grandepartà jouer dans sa formation. Sa formation personnelle est considérable. Mais le constat est qu’aujourd’hui, lesétudiants qui sont censés étudier ; cultiver l’amour deconnaissance et de l’apprentissage, ont troquéles études à l’amusement et à la fête. Il fautdonc revenir à la source : la formation. L’on doitmiser sur la formation. Par n’importelaquelle, uneformationde qualité. Un juristebien forméest une valeur sûre pour la société. Par contre un juriste mal formé, est un danger, unemenace pour le bon fonctionnement de la société. Pour pallier ce problème, quelquesreflexe que je qualifierai de déontologie pour des études de droit réussir, sont essentielles voir indispensables pour l’étudiant.
  • 4. Premier réflexe : l’étudiant doit chercher à comprendre son cours et non à le maitriser par cœur. Nombreux sont les étudiants qui ont l’art de mémoriser les cours par cœur, de les réciter les yeux fermés. Malheureusement, ceux qui s’adonnent à cette pratique, ne pourront pas expliquer et transmettre la substance de la matière bossée, parce qu’ils n’ont pas cherché à comprendrela matière. Connaitre son cours par cœur ce n’est pas comprendreson cours. On peut connaitre son cours de Droit constitutionnel sans pour autant le comprendre. Cesdeux notionssont clairementopposées. C’estunebonnechose, connaitreson cours par cœur, mais le comprendre, c’estencore mieux. En effet, avec la compréhension du cours, l’étudiant pourra s’adapter à n’importe quelle situation. Contrairementà celui bosse son cours par cœur, si jamais il est victime de l’oubli. Deuxièmereflexe: l’étudiantdoit énorméments’exercer. C’est par la pratiqueet l’exercice qu’un étudiant en droit deviendra percutant. En plus de l’exercice, il doit être curieux. En parlantde curiosité, je fais référence à l’envie d’apprendre. C’est-à-dire, approcher les devanciers pour avoir des explications supplémentaires par rapportà un coursqui n’a pas été bien saisi au bond ou à la méthodologied’unexercicequin’estpasété maitrisée. L’étudiantdoitêtreanimé d’une envie, celle de comprendre ce qu’il est en train de faire. Troisième reflexe : L’étudiant doit envisager toujours les choses sous l’angle du Droit(opération dequalification) Cette attitude consiste à regarder les situations avec les yeux d’un juriste et non pas avec des yeux communs à tous : c’est l’opération de qualification juridique qui concrétise ce réflexe. Il exige de l’étudiant ou du juriste qu’il ait une bonne représentation des réalités juridiques qui recouvrent chaque situation. Ce qui implique une bonne maitrise du cours. Par exemple : Si on présente une situation faisant état de ce qu’un mari, ne supportant plus sa femme, désire se séparer d’elle afin de pouvoir en épouser une autre, cette situation renvoie à l’hypothèse du divorce. Le divorce est la « réalité juridique » qui couvre la situation présentée. Ce qu’on demandeà l’étudiant, c’est de qualifier la situation, les faits qui lui sont présentés. Il doit, précisément, rattacher les faits de la situation à une réalité juridique. Dans notre exemple, les faits de la situation ont été rattachés au divorce. Quel est l’intérêt d’acquérir ce réflexe, donc de qualifier systématiquement ? En qualifiant, l’étudiant colle les faits de la situation à une des réalités juridiques étudiées au cours. Une fois qu’ila procédéainsi, il circonscritson champ d’étude
  • 5. à la réalité juridique (thème) qu’il a identifiée. En rattachant les faits de la situation au divorce, il écarte de son activité de raisonnement, les autres réalités juridiques (telles que la succession, l’incapacité, etc.). Et comme chaque réalité juridiqueporteen son sein desrègles deDroitquila régissent, quila déterminent, l’étudiant, par l’opération de qualification, écarte toutes les règles juridiques qui ne concernent pas le domaine du divorce. Il peut, alors, limiter et fixer son attention sur les règles(régime) applicablesau divorce; c’est dansce régimequ’il doit puiser la règle (ou les règles) qui correspond à la question posée par la situation.Commeon peutlevoir,la qualificationpermetd’isolerle corpsderègles dont on aura besoin pour répondre à la question. Quatrième réflexe: Avoir le souci du mot juste et faire le choix de la clarté dans l’expression des idées. Le motjuste est le mot exact, celui qu’il fautpour traduire le fond de notre pensée. L’étudiantdevra régulièrementse demander si les mots qu’il utilise pour construire son raisonnement sont ceux qu’exige la discipline juridique considérée. Cela renvoie à la maîtrise du vocabulaire juridique approprié. Afin d’accéder plus facilement à la connaissance des mots d’une matière du Droit, l’étudiant devra, constamment, solliciter un dictionnaire juridique pour découvrir, au fur et à mesure que le coursse déroule, le sens des termes techniques employés. En procédant ainsi, il se familiarise avec ces mots et, en en comprenant le sens, il pourra les utiliser à bon escient. Par exemple : S’il est amené à étudier un cas pratiquedans lequel il est fait état de la volonté d’une personne de changer de prénom, l’étudiant qui, dans sa résolution, utiliserait indifféremment les termes « nom » et « prénom », se méprendraitgravement. En effet, en Droit, notamment en Droitivoirien, le nom et le prénomnerenvoientpascomplètementà la même réalitéet obéissent à des régimes juridiques différents. Même si, communément, on a tendance à ne pas fairela distinction entreles deux au pointque, généralement, lorsqu’ondemande le « nom » d’une personne, celle-ci répond machinalement en donnant son « prénom », le Droit établit, en ce qui le concerne, une distinction entre les deux termes. Il faut donc être attentif pour bien voir que la question du changement de nom n’est pas la même quecelle du changementde prénom. Car, on saitqu’à titre principal le nom ne peut être changé pour être remplacé par un autre, et que, par contre, le prénom peut l’être (pour juste motif) ; les solutions ne sont pas les mêmes, alors il faut éviter d’employer indifféremment ces deux termes comme s’ils recouvraient la même réalité.
  • 6. Par ailleurs, la clarté est une vertu que l’étudiant doit, régulièrement, cultiver dans l’énoncé de ses idées, dans leur explication ou démonstration. L’idée doit être exprimée clairement, c’est-à-dire de façon à être comprise (respect de la syntaxe, à savoir la place desmots, et dela sémantique, à savoir le sens desmots). Ensuite, son explication doit être réalisée dans un langagecohérent, accessible à l’intelligence. Il ne doitjamais perdredevue que le correcteur veuts’assurer qu’il a comprisle cours, et quele seul moyen pour cedernier de s’en convaincre, c’est de lire une copie qui n’exprime pas des idées confuses, des développements contradictoires. Il doit éviter les tortures faites à la langue française. Par exemple : On ne peut pas affirmer que « le Premier ministre est le vrai chef du gouvernement », soutenir plus loin que, « en réalité, c’est le Président de la République qui est le chef du gouvernement, puisque c’est lui qui nomme le Premier ministre », et finir en retenant que « dans le fond, on peut considérer le ministre de l’Économie et des Finances comme le patron, dans la mesure où la bonne marchede la politique économique repose sur ses épaules ». Après avoir lu un tel étudiant, on ne sait toujours pas qui est vraiment le chef du gouvernement,du Premier ministreau ministre del’Économieet des Financesen passant par le Président de la République. N.B. : Bien écrire naît surtout de l’habitude de la lecture. Retourner à vos livres, et lisez de grands auteurs(Léopold Sédar SENGHOR, Zadi ZAOUROU, Jean-Marie ADIAFFI, Tiburce KOFFI, Alain MABANCKOU, Jean d’ORMESSON, Voltaire, etc.), quiont uneexpression écrite correcte. Revisitez les ouvragesde grammaireetde conjugaison pour réapprendre les règles de la rédaction écrite. À cet effet, n’éprouvez aucune gêne ou honte à utiliser les ouvrages de l’école primaire ou du collège, car l’apprentissage est un exercice d’humilité. Cinquièmeréflexe: l’étudiant en Droit doit être constamment animé d’un esprit démonstratif. Démontrer, suppose de montrer. Mais démontrer, ce n’est pas uniquement montrer ; c’est surtout montrer en justifiant l’idée qu’on veut faire valoir. La qualité de juriste exige un esprit démonstratif. Le juriste est un « médecin » singulier qui doit justifier et persuader du bien-fondé de son opinion. Le médecin, lui, comme le font remarquer, François GRUA et Nicolas CAYROL, dans leur ouvrage Méthode des études de droit, n’a pas besoin d’exposer sa science pour soigner le patient. En revanche, « on attend toujoursdu juriste une démonstration », soulignent-ils à juste titre ; ainsi, insistent-ils, « pour tous les juristes, faire du droit consiste toujoursà convaincre. L’avocatdoit convaincre le
  • 7. juge. Le juge doit convaincre le juge supérieur. Le professeur doit convaincre l’étudiant et vice-versa ».