1. Université A/Mira – Bejaia
Département d’Architecture
Master en Architecture
master II. Année 2015/2016
Séminaire "Territoires et développement durable »
Unité d’Enseignement : Fondamentale (Code : UEF9)
Enseignant responsable de l’UE /Matière : YAYA Tsoufik.
Nombre d’heures d’enseignement : Cours : 01,50h.
Nombre d’heures de travail personnel pour l’étudiant : -
Nombre de crédits : 5
Coefficient de la Matière : 5
_Cour N°1_
Un monde de plus en plus URBAIN
De l’homo sapiens à l’homo sapiens urbanus1
1- Thierry Paquot, Homo urbanus, Le Félin, 1990.
2. Introduction.
Le phénomène de SEDENTARISATION a accompagné
l’histoire urbaine du monde. C’est l’intensité et l’ampleur du
phénomène qui fait aujourd’hui DEBAT. Jamais, depuis la
première agglomération humaine connue, l’Homme n’a fait
face à pareille question qui engage jusqu’à son devenir sur
terre. Le phénomène de l’URBANISATION galopante tel qu’il
est connu aujourd’hui interpelle plus que jamais notre façon
de penser, de faire et de vivre la ville.
3. Définition de la sédentarisation:
•Considérée comme l’un des phénomènes les plus importants
de l’histoire du monde depuis l’invention de l’écriture il y a de
cela 5000 à 6000 ans, le processus de sédentarisation
implique un regroupement d’humains et activités diverses au
sein d’une agglomération, village, villes, grandes villeset
métropoles.1
1- Selon la définition de Tellier, Luc-Normand ; In. “Urban World History : an economic and geographical perspective”;
2009 ; Presses de l’Université du Québec; 630pp.
4. Définition de la sédentarisation: (suite)
•Effectivement, pendant plus de cent mille ans notre espèce
l’Homo sapiens a vécu sur terre dans un contexte ou l’habitat
sédentaire n’a jamais existé.
•Du commencement de l’urbanisation jusqu’à l’avènement des
moyens de transport motorisés, le phénomène est resté très
marginal et le rapport de l’urbanisation au monde, calculée sur
la base des villes d’au moins 2000 habitants n’ait jamais
excédé 5%. (Figure 1)
5. Figure 1. Evolution du Taux d'urbanisation du Monde. Source : Tellier, Luc-Normand.
Op.Cit. p24.
•Ainsi, l’histoire de la sédentarisation
est assez récente. Son évolution est
globalement marquée par deux phases
historiques majeures :
•La 1ere
révolution urbaine, s’étalant
sur un peu plus de 5000 ans qui a vu
passer le taux d’urbanisation du monde
de 0% à 5%.
•La 2eme
révolution urbaine, depuis
1825 a propulsé le taux d’urbanisation
de la planète à son taux actuel, soit
plus de 50%.
6. L’urbanisation Aujourd’hui.
• Aujourd’hui, un peu plus de la moitié de la population du monde
vit dans des villes.
• Dans certains pays, l’urbanisation excède les 90%.
• Le monde devient inexorablement urbain.
• Selon les Nations Unies, d’ici 2030 toutes les régions en voies de
développement, l’Asie et l’Afrique inclus, verront leur populations
des zones urbaines dépasser celles des zones rurales.
Dans les 20 prochaines années, l’Homo sapiens, se muera en un
Homo Sapiens Urbanus, dans virtuellement sur toute la planète.
7. L’urbanisation Aujourd’hui. suite
Des villes de plus en plus peuplées.
• En 1950, le monde ne comptait que deux villes peuplées de plus
de 10 millions d’habitants : New York et Tokyo.
• En 2007 leur nombre a atteint 19. Après Tokyo (35,7 millions
d’habitants en 2007) et New York (19 millions d’habitants en
2007),
• Les agglomérations occupant les rangs trois à dix du classement
mondial sont toutes dans le sud : Mexico, Bombay, São Paulo,
Delhi…
8. Un peu d’histoire !
•Les premiers regroupements humaines sont recensés aux environs de 11.000ans
avant notre ère soit, 7500ans avant le début de l’urbanisation.
•Les premiers «Villages», ou considérés comme tels, sont apparus dans la
Mésopotamie aux environs 9000ans avant NE; en Chine, aux environs 7500ans avant
NE ; en Amazonie, aux environs 6000ans avant NE ;
•Les premiers habitants de ces «Villages», vivaient de cueillette, de chasse et pêche.
On ne connaissait pas encore l’agriculture ni la domestication des animaux. Celle-ci
est apparue 8500ans AVANT NE séparément dans plusieurs régions du globe.
•L’apparition de « l’Urbanisation » est datée aux environs de 3200ans AVANT NE,
2000ans avant NE en Chine et aux environs de 300ans avant NE aux Amériques.
•5000ans sépare donc l’apparition des deux phénomènes ; l’agriculture (8500ans) et
l’Urbanisation (3200ans). Le retard américain étant de 3000ans.
•Ce GAP entre l’apparition des deux phénomènes renvoie forcement à la complexité
des conditions nécessaires à l’émergence de l’urbanisation.
9. Pour expliquer la relation Agriculture/Urbanisation.
•Les villes sont surtout, des lieux d’échange (biens et informations) ;
Lieux de protection, de sécurité en contrepartie d’une soumission à
un pouvoir politique ; lieux de pratiques religieuses, de services,
d’expériences culturelles,…etc.
•L’échange de biens et de services prend place dans des conditions
d’une offre et d’une demande solvable pour ces biens et services et à
des prix raisonnables ;
10. Pour expliquer la relation Agriculture/Urbanisation. Suite
• C’est ce qui explique le lien historique entre l’apparition de l’urbanisation et
l’accroissement de la productivité des produits agricoles et des biens non-
agricoles qui peuvent être échangés contre ces derniers ;
• Le tout étant intimement lié au progrès des transports et des voies et moyens
de communication (usage de la roue et de la charrette, routes, bateaux et
l’écriture, …etc.)
• Le commerce et l’activité de négoce ayant précédé l’urbanisation, il est fort
probable qu’ils furent parmi les causes principales de la naissance de
l’urbanisation en même temps que de la mort de l’agriculture.
• On considère un certain nombre d’inventions qui ont précédé l’urbanisation
comme ayant jour un rôle important dans l’avènement ce celle-ci :
La roue et la charrette (Asie-Ouest),
Le bateau (région de la Mer noire, 4300-4000ans AVANT NE),
L’écriture (Egypte, 3400ans AVANT NE).
• Les dates de l’apparition des « villes », de la charrette, des bateaux et de
l’écriture coïncident et toutes ces inventions viennent de la même région de la
terre (les plaines fertiles de la Mer noire).
11. Evolution des villes.
1. De la cité-Refuge à la cité-Fluviale :
• Les premières formes d’agglomération (Cité-pré-urbaine) étaient localisées en
amont des routes et axes routiers (ex. Çatalhöyük, Jarmo) ou dans des zones
désertiques (ex. Jericho). Elles servaient souvent de gites, de refuges et
éventuellement de centre de ravitaillement en eau dans le cas des cité-Oasis.
• Elles n’étaient entourées de domaines agricoles et étaient peuplées par des
chasseurs, des pêcheurs et de cueilleurs. Plus tard, fermiers, éleveurs et
artisans sont venus progressivement s’installer.
12. 1. De la cité-Refuge à la cité-Fluviale :
• Les premières villes caractérisées d’urbaines, sont apparues dans la région
Sumérienne un millénaire après les premières villes préurbaines sur les hautes
et fertiles terres le long des rives des rivières (3200ans AVANT NE).
• Leurs principales caractéristiques étaient :
• Plus grandes que leurs prédécesseurs ;
• Population entre 7000 et 20000 âmes.
• Habitées par des fermiers, artisans, commerçants,
militaires, religieux, femmes et enfants,…etc.
• Une organisation sociale, politique et religieuse
relativement complexe par rapport aux cités
préurbaines qui étaient rudimentaires.
• Aux environs de 3000ans AVANT NE certaines de ces
villes s’étalaient sur une superficie de 40Ha. 100Ha à
2000ans AVANT NE.
Reconstitution-de-la-cite-d-Ur-Mesopotamie-
Source : Internet
13. Reconstitution et Foullles de la cite d’Ur-
Irak. Mesopotamie-
GI’s à la Ziggourat de la cité ancienne de Ur
Source : Internet
14. 1. De la cité-Refuge à la cité-Fluviale :
• Les premières villes caractérisées
d’urbaines, étaient fluviales, sont
apparues en Mesopotamie (Eridu, Ur,
Uruk) ou encore en Inde (Harappa,
Mohenjo-Daro, Kalibangan) aussi bien
qu’en Chine (Changan-Xi’an, Luoyang,
Kaifeng).
• Eridu (4500ans AVANT NE) est
généralement considérée comme la 1ere
ville-urbaine de l’histoire. Dominée par
une fonction religieuse.
Fouilles récentes : Site de Eridu en Irak. Source : Internet
15. 2. Les cités-urbaine de l’Egypte antique :
• En Egypte, les villes-urbaines sont apparues au même temps qu’en Mésopotamie. Elles
diffèrent de celles-ci par leur fort caractère agricole et l’absence de fortifications.
• Les deux systèmes urbains étaient profondément différents.
• Les villes-Etat de la Mésopotamie furent très impliquées dans le commerce et leur
développement répondait à des impératifs commerciaux.
• En Egypte, l’existence d’une forte autorité centrale et d’une économie introvertie, avec
une dominance de l’agriculture sur l’activité commerciale ont favorisé le développement
d’un système urbain centralisé et très hiérarchique.
• Memphis (3100ans AVANT NE) fut une ville royale, administrative et une résidence
militaire.
• Thèbes, capitale de l’Egypte aux environs de 2040 AVANT NE, est devenu avec le temps,
un centre des métiers, quasiment un site industriel, avec ses chantiers navals et un centre
commercial majeur dans la région.
• Elle est devenue un centre politique, administratif et religieux avec une à vocation
internationale, une ville cosmopolite, avec des quartiers ethniques.
16. 3. Les cités Maritimes :
• Avec les cités-fluviales les fonctions commerciales ont petit à petit pris le dessus
sur les autres fonctions. Ainsi, les modes de transports et d’irrigation ont eu un
effet positif sur la progression et le développement des citées situées en aval.
• Cette évolution a continué jusqu’à l’apparition de véritables cités maritimes, qui
ont su, petit-à-petit, concurrencer les autres villes Phéniciennes, Grecques et
Italiennes donnant sur la méditerranée.
• Les premières villes maritimes apparurent sous l’ère phénicienne, le long du
pourtour méditerranéen et les côtes atlantiques.
• Ils créèrent une série de colonies et un réseau commercial avec Carthage, ville
nord-africaine, qui ont émergé comme centre de la nouvelle explosion urbaine,
succédant à celle de Babylone.
17. 3. Les cités Maritimes : suite
• Parmi ces villes composant ce réseau
phénicien, on peut citer à l’Est ; Ugarit,
Byblos, Sidon, Tyr, Bierut, Acre, Carthage et
Bizerte dans l’Afrique du Nord, Cadiz et
Malaga dans le Sud de la péninsule Ibérique,
Malte et Palerme en Sicile, et Lisbonne sur
les côtes européenne de l’Atlantic.
• Les premiers villages de la Phénicie (Ugarit)
apparurent aux environs de 6500–6000ans
AVANT NE à l’Est de mer Méditerranéenne.
• La «ville » de Byblos fut bâtie aux environs
de 3300 ou 3100 AVANT NE, en même temps
que les villes d’Eridu, d’Ur et d’Uruk de la
Mésopotamie.
• D’autres villes viendront plus tard ; Sidon
(1500), Tyr (1400).
En Haut: Fouilles récentes : Site de Ugarit (Liban). Source : Internet
En Bas : Fouilles récentes : Site de Byblos (Liban). Source : Internet
18. La ville de Byblos:
• Byblos, est probablement, la plus ancienne ville,
continuellement habitée à ce jour, la plus
ancienne ville commerciale et la plus ancienne
spécialisée dans le commerce maritime.
• Elle est considérée comme, le 1ere
d’une longue
liste de ports marins, ayant dominé le monde.
• Elle est considérée directement, comme l’ancêtre
de Constantinople, Venise, Génoa, Antwerp,
Amsterdam, London, New York, et Tokyo.
Site de ville de Byblos (Liban). Source : Internet
• Mais, durant ce 1er
millénaire de l’urbanisation, les villes-maritimes, les villes-côtières,
n’ont pas réussi à être au cœur de l’économie mondiale de l’époque comme c’est le cas
aujourd’hui.
• La première ville-maritime à le devenir fut Constantinople aux environs de l’an 400 de
notre ère. Viendra ensuite, Venise.
• Contrairement à toutes les villes mentionnées précédemment, Byblos, possédait une
économie orientée vers le commerce avec des régions lointaines et non pas avec son
hinterland immédiat.
• Byblos, dont l’excavation du site date de 1921, fut le centre de la culture Cananéenne à
l’instar des cultures égyptienne sumérienne.
19. 4. La 1ere explosion urbaine :
L’explosion urbaine Babylonienne.
• 1500 ans après le début de l’urbanisation les
conditions furent réunies pour que se produise
la première explosion urbaine de l’histoire de
‘humanité. Ce fut le cas à Babylone aux
environs de 1800 AVANT NE.
• Babylone fut en effet, la première authentique
métropole hétérogène et cosmopolite. Le 1er
London et le 1er
New-York que le monde ait
connu.
• L’émergence de Babylone, précédée par 1500 ans d’urbanisation, d’innovations, aussi bien
en construction des routes, des villes, des ports, de canaux d’irrigation, de réseaux
commerciaux, d’institution,…etc.
• Cette explosion urbaine n’aurait pas eu lieu sans les progrès urbains dans toutes la région
entourant la Mésopotamie (Egypte, Anatolie, Phénicie, Grèce, les Indes,...etc.).
• Ce ne fut pas un phénomène isolé, mais plutôt une longue gestation dans un environnement
favorable. Cette gestion fut la plus longue de l’histoire urbaine du monde.
• A titre d’exemple, l’explosion urbaine new-yorkaise ne dura que 2 à 2.5 siècle.
Babylone dans l'imaginaire occidental
La Tour de Babel peinte par Pierre Brueghel l'Ancien en 1563.
Kunsthistorisches Museum, Vienne.
20. L’explosion urbaine Babylonienne. suite
De cette explosion urbaine babylonienne, on
retiendra :
• Le code Hammourabi (qui a régné sur Babylone
de 1792 à 1750 AVANT NE.
• Première ville à atteindre le seuil de 300.000
habitants aux environs de 1700ans AVANT NE.
• Devenue Ville-Empire, elle a sonné le glas des
villes-Etats de la Mésopotamie. Alexandre Le
Grand mourut à Babylone en 323 AVANT NE
après l’avoir faite capitale de son empire.
• Babylone fut bâti sur les rives de l’Euphrate et
le Tigre et fut baptisée 1ere
ville-pont, à l’instar
d’autres dans l’histoire (London, Paris,…)
ALEXANDRE-Production-design-2-3-La-conception-de-
Babylone-par-le-decorateur-Jan-Roelfs
21. 4. L’expansion de l’explosion urbaine Babylonienne.
• L’une des caractéristiques du processus d’explosion urbaine est sa
capacité à réorganiser l’économie des régions environnantes.
• Le système urbain s’étend alors, dans toutes les directions,
créant de nouvelles villes et étend sa domination sur toutes les
villes et le réseau urbain environnant.
• De même pour Babylone. Si les conditions de l’émergence de
cette 1ere
explosion urbaine de l’histoire de l’humanité a nécessité
un millénaire et demi, l’avènement de Babylone en tant que
métropole dominante fut très rapide avant que le processus
d’expansion suit.
• Aux environs de 1600 AVANT NE, deux siècles après l’ascension
de Babylone, la phase d’expansion commença.
22. 5. Les villes de la Grèce
antique.
• L’explosion urbaine babylonienne
ne fut pas une exception. Après
une domination d’un peu plus d’un
millénaire, le principal challenge
viendra de sa périphérie ;
• La Grèce.
• Durant la période grecque, on connaitra l’invention de l’alphabet moderne (avec
consonnes et voyelles) (8 siècle AVANT NE), la money d’échange (8 siècle AVANT
NE), boostant ainsi le commerce et le troc et indirectement l’urbanisation.
• On connaitra alors, pour chaque ville, l’émission de sa propre money, l’activité
bancaire, entrainant le développement des échanges monétaires, des opérations
de commerce et de fabrication mais aussi, le crédit à la consommation et un
secteur public de crédit.
23. La ville d’Athènes.
Les grecques étaient aussi, de véritables inventeurs
dans le domaine urbain, de la construction et
spécialement dans les installations portuaires,
sans oublier la culture et la démocratie.
• Le monde grec était profondément urbanisé malgré les contraintes (sol et distances).
Selon Tellier, Luc-Normand (Op.Cit. ; 77) en se basant sur le seuil de 5.000 habitants pour
la définition d’une ville, la population urbaine de l’époque représentait 15-25% du total.
En réduisant ce seuil, le taux pourrait atteindre les 20-30%.
• La ville d’Athènes, au plus haut de son
développement (environs 500-450 AVANT
NE), devait juste dépasser la barre des
100.000 habitants, les autres villes rarement
la barre des 40.000.
• En règle générale, le seuil de 20.000-30.000
habitants décidait de la création et la
fondation d’une nouvelle ville au lieu et
place du développement de l’ancienne.
24. 6. La ville de Rome ou la fin du challenge Grec.
• L’épopée d’Alexandre le Grand donna un coup de grâce au challenge grec après avoir
conquis Byzance (194 AVANT NE), Marseille (49 AVANT NE) et Alexandrie (30 AVANT NE).
Ainsi, une nouvelle ère d’explosion et de domination urbaine vint, suppléant celle de
Babylone.
• L’explosion urbaine babylonienne avait plusieurs enfants : en Egypte, Phénicie, Perce, en
Grèce et en Italie. Plusieurs ennemis potentiels menaçaient sa domination. Ni l’Egypte,
malgré ses richesses et sa puissance, ni la ¨Phénicie, malgré son immense réseau
commercial, ni le Perce, malgré ses nombreuses victoires militaires, ni la Grèce, malgré sa
brillante stratégie coloniale, sa science et sa culture, n’ont pu triompher. Rome a su le
faire.
• Plusieurs facteurs ont aidé à cela :
• un mouvement intrinsèque vers l’Ouest (théorie des corridors),
• une bonne distance à Babylone,
• l’âge de l’explosion urbaine de Babylone marqué par les hautes densités de population,
l’épuisement des sols, la perte de dynamisme et la manque des opportunités économiques.
25. 7. D’autres origines de l’urbanisation.
• L’urbanisation a eu aussi une autre place d’origine à l’Est de la Mésopotamie dans la
vallée de l’Inde, mais aussi en Chine, dans la province de Shaanix, appartenant au
corridor asiatique.
• La vallée de l’Inde :
• Si les 1eres
villes sumériennes deviennent urbaines aux environs de 3200 AVANT NE,
les premières villes-urbaines de la vallée de l’Inde apparurent 1000ans après. Soit,
aux environs de 2300 avant NE.
• La Chine.
• les estimations rapportées, situent les débuts de l’urbanisation 100ans après ses
débuts dans la vallée de l’Inde, soit aux environs de 1250 avant NE.
26. 7. D’autres origines de l’urbanisation. suite
• L’Amérique et la civilisation précolombienne.
• Contrairement aux villes de la Mésopotamie, de la vallée de l’Inde et des provinces
chinoises, l’apparition de l’urbanisation en Amérique ne doit rien aux influences
extérieures.
• Contrairement aux idées reçues, qui qualifient de primitives, les cités précolombiennes
étaient plus sophistiquées que celles de la Mésopotamie et même des villes européennes
d’où sont venus leurs conquérants des siècles après. En l’an 1500, les grandes villes
précolombiennes étaient si riches, très peuplées et mieux organisées que celles de
l’Espagne. Au moment de son occupation par les espagnols, la ville de Tenochtitlan, qui
deviendra par la suite Mexico-city, avait aux alentours de 160.000 habitants. Pour la
même époque, les deux grandes villes de la péninsule ibérique, Grenade et Lisbonne,
comptaient seulement environ 70.000 âmes chacune.
• Toutefois, le clash entre ces deux civilisations fut brutale, due essentiellement à leurs
natures si différentes mais surtout, à la supériorité des moyens de transports des
envahisseurs européens. L’introduction de ces moyens de transports provoqua un
bouleversement radical dans le système urbain précolombien.
• Exceptées, Tenochtitlan (aujourd’hui Mexico-city) et Cuzco (existe toujours), les villes
précolombiennes furent carrément remplacées par de nouvelles villes mieux adaptées
pour les nouveaux modes de transports : Acapulco, Veracruz, Guadalajara, Caracas,
Cartagena, Valparaíso, Buenos Aires,…etc.
27. 8. Une histoire de Grandeurs et de Décadences.
•.L’explosion urbaine romaine.
• Répondant à la même logique décrite plus haut. Sa distance de Babylone joua en sa
faveur quant celle-ci hypothéqua à jamais le challenge grec.
• Les romains héritèrent d’un territoire déjà urbanisé dont ils préservèrent et
développèrent considérablement le système urbain. Ils bâtirent un système de transports
sans précédent (environ 164.00 Km de routes pavées sur un territoire de plus de 5,2
million de Km²), renforcèrent le taux d’urbanisation en agrandissant les villes existantes
et créant de nouvelles, notamment en Europe de l’ouest, à l’instar de Lyon, London, Paris,
Cologne,…etc.
28. •L’explosion urbaine romaine.
• L'Empire romain a atteint des taux d'urbanisation sans précédent. À son apogée, la partie
européenne de l'empire avait probablement un taux d'urbanisation de 8% au moins, et
peut-être même 15%. Ces taux peuvent avoir été dépassé dans les parties anatoliennes,
syriennes et égyptiennes de l'empire.
• On estime que l'Empire romain
contenait au moins 400 et peut-être
750 villes avec des populations de
plus de 5000 sur un territoire dont
la population totale est d'environ 50
millions.
• La partie la plus urbanisée se situait sur le pourtour de la mer Méditerranée par l'est, de
l'Italie à l'Égypte, à travers les villes de Rome, Ravenne, Milan, Salona (Split aujourd'hui
en Croatie), Thessalonique, Constantinople, Pergame, Ephèse, Antioche, Palmyre,
Caesarea Maritima (en Palestine), et à Alexandrie.
29. L’avènement de Rome.
• Pour ses débuts, la ville de Rome comptait déjà 150.000 habitants, le seuil maximum
qu’aurait atteint Athènes. Elle fut donc, une ville de taille importante avant qu’elle
devienne le centre d’un pouvoir politique.
• Pendant près de 250 ans, après la création de la République, Rome n’a pu étendre son
influence sur la majeure partie de l'Italie. C’est 250 avant NE, que Rome devint enfin
maître de l'Italie, et dans une position pour devenir la "source et l'origine" de l'Empire
romain, sa civilisation, sa puissance et sa culture.
• Elle connut des villes-rivales, de l’autre côté de la Méditerranée à l’instar de Carthage
(814 avant NE) au point que celle-ci devint pour longtemps une obsession des Romains.
Cette obsession a été rendu célèbre par la phrase historique: «Delenda Est Carthago»
(Carthage doit être détruite), prononcée à plusieurs reprises par Caton l'Ancien.
• A la fin de la troisième guerre punique, en 146 avant NE, Carthage fut détruite par Scipion
l'Africain et les Romains. Sa destruction peut être considérée comme la fin tragique de
l'empire maritime phénicienne qui durait depuis environ 850 ans. Cette défaite de
Carthage mit fin à la dernière chance pour l’Afrique de dominer l'économie mondiale de
l’époque.
• En 146 avant NE, il était devenu évident que le l’explosion urbaine, qui succédera à celle
de Babylone devait être romaine et pas carthaginoise.
30. L’avènement de Rome.
• A son apogée (150-160 NE), l’explosion urbaine dominée par Rome avait triomphée et
transformer l’empire en la première économie du monde de l'histoire. La ville approchait,
en ce moment-là un million d'habitants (estimée entre 800.000 et 1,3 millions
d'habitants), ce qui était sans précédent.
• Rome avait alors trois ou quatre fois plus d’habitants que Babylone à son apogée.
L’empereur de l’époque (Hadrien) qui décida de stopper l’expansion de l’empire parce
qu’il pensait que son territoire était devenu un univers économique très largement
autosuffisant.
• Par la suite, les empereurs romains devaient de plus en plus faire face à une situation
sans précédent : Une forte polarisation liée à l’économie-Monde que représentait
l’empire romain, à l’'existence d’un marché commun et d’une l'union monétaire
Méditerranéenne, le tout associé à un niveau de sécurité exceptionnel et à une
urbanisation florissante et qui avait permis d'atteindre des niveaux de développement
sans commune mesure, tout en exacerbant l’écart de développement entre l’empire et les
économies à sa périphérie lointaine, générant ainsi, des tensions, des invasions, des
guerres, et même des conflits entre généraux romains.
• Ajouté à cela, l’état de déliquescence de la morale de l’Etat et de la société romaine,
obnubilés par la quête du luxe et des richesses matérielles.
• La menace extérieure devenue inéluctable, plus structurée et sophistiquée devait venir le
long du Grand Corridor l'Est de l'Empire romain : la Perse. Toutefois, c’est du Nord qu’elle
vint, imprévisible, et potentiellement sauvage, barbare, inculte et sous-développée.
31. L’avènement de Byzance.
• En 324, l’empereur Constantine décida de relancer l'empire sur une base plus oriental en
créant une nouvelle capitale à Byzance, devenue Constantinople.
• La désignation de Byzance-Constantinople comme capitale orientale de l'empire a eu un
effet immédiat sur le développement de la ville. Entre 324 et 330, la ville a été
entièrement reconstruite, et en 330, elle reçu officiellement le titre de capitale orientale
de l'empire.
• Trente ans plus tard, et plus de
cent ans avant la chute de
l'Empire romain d'Occident,
Constantinople a pris de Rome le
titre de la plus grande ville dans
le monde. Elle a gardé ce titre
pour plus de 300 ans.
• Autour de 400, Constantinople fut une ville magnifique avec ses 11 palais impériaux, 14
églises, 8 marchés publics et 153 salles de bain privées, 140 boulangeries, un
hippodrome, 322 rues et 4.388 maisons. Plusieurs réservoirs énormes fournissaient la
ville en eau, acheminée par l'impressionnant aqueduc de Valens.
32. L’avènement de Byzance.
• En 390 après JC, la population de la ville avoisinait les 300.000 habitants (loin du million
de Rome à son apogée).
• Pendant ce moment, la population de Rome décline pour diverses raisons ; difficultés à
gérer une si grande ville allant jusqu’à interdire les charrettes durant la journée pour
cause de congestion. La ville ne disposant plus de services de police ni de pompiers.
• La ville fut ravagée les feux, à deux
reprises, sous Nero et sous Septimius
Severus, respectivement les années 64 et
191 de NE. Elle subira aussi, à plusieurs
reprises, l’invasion et le saccage des
barbares. Elle connut diverses fortunes ;
pollutions, Inondations, épidémies,
appauvrissement de ses sols,…etc.
• C’est en 452 de NE que la ville de Rome
fut prise et l’empire romain de l’occident
connut son déclin officiellement en 476
de NE.
33. 8. Les villes de l’Islam.
• Pendant trois ou quatre siècles (l’an 400 à
700), Constantinople fut probablement la
plus grande ville dans le monde, avant
qu'elle ne soit dépassé par Bagdad.
• Avec l’Islam et Bagdad, un nouveau
centre de gravité urbain en Méditerranée
naquit. Son évolution et sa propagation
auront des implications importantes pour
le continent Européen.
• Tout le long du Moyen Age, le monde de
l’Islam fut significativement plus urbanisé
que celui de Chrétienté et ses grandes
villes, à l’instar de Damas, Bagdad et le
Caire furent de loin plus importantes que
toute autre ville du monde.
Expansion_de_lislam_au_temps_des_Omeyyades
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34. Les villes de l’Islam. suite
•On assiste alors à l’essor du phénomène de
Mobilité et de l’accroissement du réseau
des transports, qui permirent au monde
d e l ’ I s l a m d 'atte i n d re u n ta u x
d'urbanisation de 10-13% (ce taux
d'urbanisation sous l'Empire romain à son
apogée était de 8-15%).
•Vers l'an 1000, la population totale du monde
arabe était entre 22 et 30 millions
d'habitants, soit environ la moitié de la
population de l'Empire romain avant le
déclin.
•A la même époque, l'Europe chrétienne, la
Russie à part, était plus peuplée avec 27 à
35 millions d'habitants, mais son taux
d'urbanisation était de seulement 8-9%.
•En 1000, l'Europe chrétienne n’avait pas une
seule ville de plus de 100.000 hab., alors
que le monde arabe avait environ sept..
35. L’explosion urbaine de Baghdâd.
• Aux environs de 850, le temps est venu
pour la ville de Baghdâd d’assumer le rôle
de domination et d’animation de
l’explosion urbaine d’alors, rôle assumé
cinq siècles durant, par Constantinople.
Elle l’occupera jusqu’en 1350, date à
laquelle l’autre ville rivale de l’Islam, le
Caire, le lui ravi.
• Construite par le Calife al-Mansour,à
partir de 758, la population de Baghdâd
dépassa très-tôt le seuil des 400.000 hab.
Elle fut la 1ere
ville après l’antique Romea
dépasser le seuil de 1 million d’habitant et
ce l’an 850. Elle fut alors, la plus grande
ville du monde.
36. L’explosion urbaine de Baghdâd.
• En 1258, elle devint le cœur d’un empire dont les deux extrémités se
situaient à Fès vers l’Ouest et à Delhi vers l’Est. Cette situation
accéléra le déclin de Baghdâd au profit de sa rivale en terre d’Islam ;
Le Caire.
• Au moment du déclin de Baghdâd, la population du Caire avait atteint les
400.000 Hab., soit dix fois plus que sa rivale en déclin. Elle fut considérée comme
la plus grande ville d’Afrique, d’Europe et de l’Asie mineure, environ de 1350,
avec 500.000 Habitants.
37. Le Maghreb islamique.
• Le Maghreb islamique Donna aussi, dès
670, de grandes villes au monde de
l’Islam ; Kairouan (670) fut la première.
Capital des Aghlabides, elle fut pour
longtemps un centre religieux et ville
sainte de l’Islam.
• La ville de Fès, fut dès l’an 1200 la plus
grande ville du Maroc, avec une
population de 200.000 hab.
38. L’Espagne Musulmane.
• La conquête de la ville de Séville a fait
passer sa population de 40.000 hab. à
150.000 hab., entre l’an 900 et 1200.
• Sa voisine ibérique, Cordoba, connut le
même prestigieux sort dès 756. Chassés
de Damas par les Abbassides, les
Omeyades y fondèrent la capitale de leur
nouveau royaume.
• Dès l’an 1000, la population de Cordoba
atteignit le seuil de 450.000Hab. Elle fut
alors la 2nde
plus grande ville d’Europe
derrière Constantinople. Seville vint en
3eme
pôle avec 100.000Hab.
39. L’Espagne Musulmane.
• Dés lors, l’Espagne musulmane était, en
l’an 1000, plus riche, plus raffinée, plus
développée et plus urbanisée que
l’Europe chrétienne. Elle comptait en
effet, 30-40% du total de population
urbaine en Europe vivant dans des villes
excédant les 20.000Hab.
• Considérant les villes de 2.000Hab. et
plus, l’Espagne musulmane affichait u
taux d’urbanisation de 50-70%, alors que
pour l’Europe, il était de 11-13%.
• Aux 150.000Hab. de Cordoba et aux
100.000Hab. de Séville, l’Europe ne
pouvait opposer que les 50.000Hab. de
Venise, ou les 20.000-25.000Hab. de Paris
ou Londres.