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Promouvoir l’élevage agropastoral
au Sénégal
L’élevage occupe une place fonda-
mentale dans les pays d’Afrique
de l’Ouest, faisant vivre plusieurs
millions de familles rurales, grâce
à un effectif régional de bovins
estimé à plus de 65 millions de
têtes, plus de 200 millions d’ovins
et caprins, et 2,6 millions de came-
lins. Le cheptel est pour toute ces
familles un capital, une source
d’activités et de revenus, une
source d’épargne, mais aussi de
résilience face aux crises, ainsi
qu’un référent culturel fort.
Le Sénégal occupe une place un
peu à part dans ce paysage. Loin
d’être comparable aux grands
pays pastoraux en termes d’effec-
tifs, l’élevage génère tout de même
35% de la valeur ajoutée du sec-
teur agricole (MEPA, 2013) et
7,5% du PIB national. A côté de
la grande zone pastorale du Ferlo,
il contribue aussi fortement dans
tout le pays au dynamisme agri-
cole et au développement de pra-
tiques agro écologiques à travers
l’intégration agriculture-élevage.
Les estimations du ministère de
l’Elevage situent les effectifs à 3,4
millions de bovins et 6,2 millions
d’ovins en 2014, auxquels s’ajou-
tent les échanges transfrontaliers
avec les pays voisins (Mali, Mau-
ritanie) pour alimenter les mar-
chés urbains sénégalais. La de-
mande continue d’augmenter plus
rapidement que l’offre, et le mou-
vement semble s’accélérer depuis
le début des années 2000
(notamment pour les moutons de
la Tabaski). Pour soutenir le dé-
veloppement de l’élevage, le gou-
vernement met en place de nom-
breux dispositifs, qui ont été réaf-
firmés à travers le Plan Sénégal
Emergent, dont le premier pilier
vise la transformation de l’agri-
culture au sens large. Des fonds
de financement tels que le FONS-
TAB (Fonds d’appui à la stabula-
tion) ont aussi été mis en place.
Ces efforts sont salués mais sont
jugés insuffisants par les éleveurs,
qui souhaiteraient que les finance-
ments soient davantage orientés
vers les besoins des exploitations
agropastorales.
Un élevage agropasto-
ral peu pris en compte
dans les politiques pu-
bliques
 Une contribution signifi-
cative de l’élevage agro-
pastoral à l’économie na-
tionale
La valeur du cheptel sénégalais en
prix courant est évaluée à 500 mil-
liards de francs CFA, en ce qui con-
cerne les ruminants (PNDE 2011).
L’élevage génère également de
nombreux emplois et revenus tout
au long de la filière bétail viande
(logeurs, marchands de bestiaux,
chevillards, bouchers, tanneurs, etc.)
et de la filière lait (collecteurs, uni-
tés de transformation, revendeurs,
fournisseurs d’intrants, etc.). A tra-
vers ses produits et les revenus gé-
nérés, notamment pour le lait, l’éle-
vage agropastoral contribue aussi
fortement à la sécurité alimentaire
des ménages, ainsi qu’aux dépenses
de santé et d’éducation des enfants.
Le lait produit au Sénégal, qui
couvre environ 50 % des besoins,
est issu pour les 2/3 de systèmes
agropastoraux extensifs.
 Mais des politiques qui
restent axées principale-
ment sur la promotion de
l’élevage « intensif »
Pourtant les politiques publiques
mises en œuvre ces dernières années
au Sénégal sont peu orientées vers
le soutien à l’élevage extensif et
promeuvent plutôt un élevage inten-
sif et sédentaire, comme en témoi-
gnent les projets et programmes fi-
nancés sur budget de l’Etat : pro-
© GRET
PROMOUVOIR L’ÉLEVAGE AGROPASTORAL AU SÉNÉGAL
grammes d’insémination artificielle,
fonds d’appui à la stabulation,
centres d’impulsion pour la moder-
nisation de l’élevage, etc. De plus,
les fonds alloués au secteur de l’éle-
vage demeurent faibles, au regard de
sa contribution à l’économie natio-
nale. L’élevage génère 31% de la
valeur ajoutée agricole, mais ne re-
çoit que 9% des dépenses consacrées
au secteur agricole.
Il semble donc, malgré les besoins
pressants des exploitations agropas-
torales, que les efforts se concentrent
principalement vers les nouveaux
acteurs du secteur (fonctionnaires,
retraités, commerçants, hommes
d’affaires, politiques), qui investis-
sent dans l’élevage (embouche bo-
vine et ovine, fermes laitières, avi-
culture intensives ou semi-
intensives).
Des exploitations fami-
liales agropastorales
face à de nombreux
défis
 Insécurité foncière et en-
traves à la mobilité
La croissance du cheptel, la dégrada-
tion des terres, le développement de
l’agriculture, des aménagements hy-
droagricoles et de l’urbanisation ac-
croissent les pressions sur les res-
sources naturelles (parcours, aliment
bétail, eau) et foncières. Les régula-
tions traditionnelles sont remises en
cause et accentuent le risque de con-
flits. Les besoins en terme de mobi-
lité et d’accès aux ressources en eau
des animaux ne sont souvent pas
correctement pris en compte, ce qui
fragilise la place de l’élevage sur les
territoires.
Dans le Ferlo, le ranch de Dolly a en
effet été maintes fois menacé, et
l’espace pastoral a été considérable-
ment réduit par l’expansion du front
agricole dans le bassin arachidier et
autour du lac de Guiers. Dans le del-
ta du fleuve Sénégal, le développe-
ment d’aménagements de périmètres
hydroagricoles et l’implantation de
nouvelles entreprises privées ces
dernières années menacent l’avenir
de l’élevage dans la zone. Dans le
Sud, la saturation de l’espace et le
développement des plantations
d’anacardiers posent aussi de nom-
breuses questions. Ces mutations ont
pour effet de pousser les pasteurs
vers le Sud, et les obligent à modi-
fier leurs itinéraires de transhu-
mance.
 Un marché porté par la
consommation de viande
à bas prix
Bien que les importations de viande
semblent avoir considérablement
baissé ces dix dernières années et
que le marché soit porté par une de-
mande urbaine qui augmente
(classes moyennes avec un pouvoir
d’achat plus important, cérémonies
et fêtes religieuses), la production
nationale est loin de couvrir les be-
soins. De nombreux animaux sont
ainsi convoyés sur pieds des pays
voisins (Mauritanie, Mali) pendant
les périodes de forte demande
(Tabaski , Gamou), attestant par-là
du dynamisme et de la capacité
d’adéquation à la demande du mar-
ché des filières traditionnelles.
La filière bétail viande est cependant
marquée par un déficit en structures
d’abattage et structurée autour d’un
marché de consommation de viande
à bas prix, commercialisée sur les
marchés et points de vente locaux,
dans des conditions de conservation
rudimentaire. Ces produits sont di-
rectement exposés à la concurrence
des produits importés à bas prix et
des poulets de chair.
 Un secteur laitier dyna-
mique, mais qui peine à
émerger
La production locale de lait n’a fait
qu’augmenter ces dix dernières an-
nées, pour passer de 114 millions de
litres de lait (de vaches, brebis et
chèvres confondus) en 2004 à 141
millions de litres en 2014, soit une
progression de près de 25% (MEPA
2015). Pourtant, l’avenir de la filière
lait suscite de nombreuses inquié-
tudes, dans un contexte où les im-
portations de lait et produits laitiers
sont passées de 27 millions d’euros
en 2002 à plus de 37 millions d’eu-
ros en 2015 (ITC). La poudre de lait
étant faiblement protégée (taxation
via le tarif extérieur commun de 5%
sur le vrac), ces importations ont des
impacts directs sur le prix du lait sur
les marchés : un litre de lait local
rendu usine coûte en moyenne 350 à
400 FCFA alors qu’un litre de lait
reconstitué coûte 200-250 FCFA.
Cette concurrence sur les prix est
particulièrement visible sur les
grands marchés de consommation
tels que la région de Dakar. Dans les
bassins de production où il existe
des villes et bourgs ruraux qui cons-
tituent un marché de proximité, la
filière lait local connaît une certaine
dynamique (exemple de la région de
Kolda), les mini laiteries se dévelop-
pent ; elles sont passées de 5 en
© Gret
PROMOUVOIR L’ÉLEVAGE AGROPASTORAL AU SÉNÉGAL
1997 à 48 en 2012. Néanmoins,
des problèmes structurels conti-
nuent de freiner le développement
de la filière, parmi lesquels la fai-
blesse des investissements dans la
structuration de filières de collecte
de lait local, les difficultés d’ali-
mentation du bétail et d’accès à
l’eau pendant la saison sèche, le
faible niveau de protection com-
merciale et l’absence de contrôle
des informations données aux con-
sommateurs sur les emballages, ne
leur permettant pas de dissocier
aisément lait local et lait reconsti-
tué.
Propositions d’axes
d’intervention dans le
cadre de la révision
du PNIA
Le Sénégal est en train d’élaborer
la seconde version de son Pro-
gramme national d’investissement
agricole (PNIA 2). Dans ce cadre,
il serait nécessaire d’infléchir les
programmes existants pour qu’ils
prennent en compte d’autres di-
mensions, plus proches des besoins
des agropasteurs.
 Fournir des appuis ci-
blés adaptés aux be-
soins des différents
types d’exploitations
agropastorales
L’élevage est un secteur dyna-
mique, en constante évolution,
pour s’adapter aux contraintes de
l’environnement et aux opportuni-
tés des marchés. Les bilans simpli-
fiés réalisés par l’APESS auprès
d’exploitations agropastorales sé-
négalaises montrent qu’il existe
une grande diversité de configura-
tions parmi les familles d’éle-
veurs :
i) 16% d’entre elles sont en situa-
tion déficitaire, avec un taux de
couverture alimentaire très en-
dessous de leurs besoins (3 à 6
mois par an),
ii) la majorité des exploitations
sont dans une situation intermé-
diaire (avec un sous-type plutôt en
bas de l’échelle représentant 20%
des EF qui sont peu connectées au
marché et relativement déficitaires)
et une majorité de 40% qui arrivent
à couvrir leurs besoins 6 à 12 mois
de l’année grâce aux revenus de
l’élevage et de l’agriculture) ; en-
fin,
iii) une troisième catégorie est ex-
cédentaire (22% des EF) et arrive à
capitaliser avec de bonnes perfor-
mances animales et des revenus
constitués aux trois quarts par les
produits de l’élevage.
Pour mieux accompagner ces dif-
férentes types d’exploitations agro-
pastorales, une meilleure connais-
sance des réalités que vivent ces
familles s’avère indispensable. A
travers l’approche utilisée par
l’APESS dans son dispositif de
conseil qui s’appuie sur des bilans
simplifiés des exploitations, on dis-
pose maintenant d’une meilleure
compréhension des situations et
des stratégies de développement
des familles. Il faudrait pouvoir
maintenant différencier et mieux
cibler les appuis qui leur sont ap-
portées à travers des instruments
de politique pour être en meilleure
adéquation avec leurs besoins et
leurs projets de modernisation. Les
exploitations excédentaires, dont
les systèmes et les pratiques ont
évolué, n’auront pas les mêmes
besoins que les exploitations défi-
citaires, qui sont extrêmement vul-
nérables, peuvent être très expo-
sées en cas de catastrophe naturelle
et variations climatiques et dont il
est impératif d’améliorer la rési-
lience.
PROMOUVOIR L’ÉLEVAGE AGROPASTORAL AU SÉNÉGAL
 Favoriser la concertation
entre acteurs au sein des
filières
Pour faire face à l’accroissement de
la population et améliorer l’offre de
produits agro-sylvo-pastoraux, il se-
ra aussi nécessaire de dynamiser les
filières de l’élevage, en intervenant
aux différents maillons de la filière
et en apportant des appuis ciblés aux
différents groupes d’acteurs. La dy-
namique de concertation interprofes-
sionnelle au niveau des territoires
(plateforme d’innovation), dans la-
quelle s’est engagée l’Apess avec ses
partenaires, constitue de ce point de
vue une approche qui semble por-
teuse. En faisant dialoguer les ac-
teurs autour des enjeux locaux et des
pistes d’action prioritaires à mettre
en place, les énergies se fédèrent et
la concertation se renforce, au béné-
fice de la filière locale, qui est mieux
structurée, et plus équitable. Cette
approche a déjà fait ses preuves, au
Sénégal et ailleurs, sur la filière lait
(Dagana, Kolda) et pourrait être
étendue à d’autres zones.
 Renforcer le lien des éle-
veurs au marché et pro-
mouvoir le lait local
Le Plan Sénégal émergent retient
dans ses priorités d’action « le ren-
forcement des infrastructures de
transformation, de conservation et de
commercialisation de la production
animale avec une meilleure intégra-
tion dans la filière industrielle ; et
une meilleure structuration des seg-
ments industriels et familiaux des
filières lait local, bétail-viande et
aviculture, ainsi que des cuirs et
peaux. »
Cette orientation est particulièrement
pertinente dans la filière lait, en plein
essor dans les territoires ruraux, où
se sont développées des minilaiteries
qui offrent aux éleveurs des débou-
chés commerciaux de proximité. Des
structures comme la laiterie du Ber-
ger montrent aussi qu’il est possible,
à l’échelle industrielle, de prendre
une autre option que l’importation de
poudre de lait, et qu’il existe une de-
mande forte des consommateurs
pour des produits locaux, avec des
possibilités de structurer des filières
de collecte de lait local, même dans
des environnements difficiles
comme celui du Ferlo. Mais cela ne
pourra pas se faire sans une volonté
forte de l’Etat de stimuler la produc-
tion et la transformation locale à tra-
vers un programme ambitieux de
subvention aux centres et réseaux de
collecte et de taxation supérieure des
importations de poudre de lait (à un
taux d’au moins 15%).
 Réduire l’insécurité fon-
cière et garantir le droit à
la mobilité
L’une des principales fragilités des
systèmes pastoraux et agropastoraux
résident dans leur incapacité à maî-
triser leur accès au foncier et aux
ressources pastorales (terres, pâtu-
rages, eau). Bien que depuis l’adop-
tion de la LOASP, le pastoralisme
soit reconnu comme un mode de
mise en valeur, cela n’a pas été suivi
de beaucoup d’effets et de nom-
breuses collectivités locales demeu-
rent réticentes à affecter des espaces
à l’élevage. Il est urgent d’agir sur
cette question et de tirer parti de la
nouvelle politique foncière en cours
d’élaboration pour sécuriser juridi-
quement les espaces pastoraux, en
les retirant des terres susceptibles
d’être affectées à des promoteurs pri-
vés. La multiplication des entraves à
la mobilité pastorale, avec l’avancée
du front de culture dans les réserves
sylvopastorales, l’occupation des
couloirs de passage et des axes de
transhumance, ainsi que la colonisa-
tion agricole des bas-fonds doivent
aussi être stoppées.
 Défendre une politique
régionale de l’élevage
plus ambitieuse
La promotion de l’élevage agropas-
toral et son devenir ne peuvent être
envisagés qu’aux frontières du Séné-
gal. Symbole de l’intégration régio-
nale par excellence, l’élevage ouest-
africain a besoin de politiques régio-
nales plus ambitieuses. Le PNIA du
Sénégal devrait donc être étroite-
ment articulé avec l’ECOWAP II
afin de garantir une conjugaison des
efforts nationaux et régionaux sur les
axes cités précédemment. Il s’agira
en particulier d’intervenir au niveau
des politiques commerciales pour
faciliter la mise en marché des pro-
duits et sous-produits via : (i) une
amélioration de la qualité et du
nombre de marchés à bétail, ainsi
que de leur organisation pour réduire
les asymétries de marchés entre éle-
veurs et commerçants ; (ii) la facili-
tation des échanges intra-
communautaires et la levée de tous
les obstacles à la libre circulation des
produits régionaux (barrières tari-
faires et non tarifaires) et (iii) la réé-
valuation du tarif extérieur commun
(TEC) sur la poudre de lait et la mise
en place de mesures de sauvegarde
adaptées pour réguler les importa-
tions de lait et encourager les inves-
tissements productifs au niveau de la
filière lait local.
Gret/Apess
Décembre 2016
AVEC LE SOUTIEN DE : CONTACTS :
APESS
CRIPA de Thiès
BP 937 Thiès
+221 33 951 01 95
docteurba53@yahoo.fr
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GRET SENEGAL
s/c IRD Hann Maristes
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GRET
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Note APESS/GRET : Promouvoir l’élevage agropastoral au Sénégal

  • 1. Promouvoir l’élevage agropastoral au Sénégal L’élevage occupe une place fonda- mentale dans les pays d’Afrique de l’Ouest, faisant vivre plusieurs millions de familles rurales, grâce à un effectif régional de bovins estimé à plus de 65 millions de têtes, plus de 200 millions d’ovins et caprins, et 2,6 millions de came- lins. Le cheptel est pour toute ces familles un capital, une source d’activités et de revenus, une source d’épargne, mais aussi de résilience face aux crises, ainsi qu’un référent culturel fort. Le Sénégal occupe une place un peu à part dans ce paysage. Loin d’être comparable aux grands pays pastoraux en termes d’effec- tifs, l’élevage génère tout de même 35% de la valeur ajoutée du sec- teur agricole (MEPA, 2013) et 7,5% du PIB national. A côté de la grande zone pastorale du Ferlo, il contribue aussi fortement dans tout le pays au dynamisme agri- cole et au développement de pra- tiques agro écologiques à travers l’intégration agriculture-élevage. Les estimations du ministère de l’Elevage situent les effectifs à 3,4 millions de bovins et 6,2 millions d’ovins en 2014, auxquels s’ajou- tent les échanges transfrontaliers avec les pays voisins (Mali, Mau- ritanie) pour alimenter les mar- chés urbains sénégalais. La de- mande continue d’augmenter plus rapidement que l’offre, et le mou- vement semble s’accélérer depuis le début des années 2000 (notamment pour les moutons de la Tabaski). Pour soutenir le dé- veloppement de l’élevage, le gou- vernement met en place de nom- breux dispositifs, qui ont été réaf- firmés à travers le Plan Sénégal Emergent, dont le premier pilier vise la transformation de l’agri- culture au sens large. Des fonds de financement tels que le FONS- TAB (Fonds d’appui à la stabula- tion) ont aussi été mis en place. Ces efforts sont salués mais sont jugés insuffisants par les éleveurs, qui souhaiteraient que les finance- ments soient davantage orientés vers les besoins des exploitations agropastorales. Un élevage agropasto- ral peu pris en compte dans les politiques pu- bliques  Une contribution signifi- cative de l’élevage agro- pastoral à l’économie na- tionale La valeur du cheptel sénégalais en prix courant est évaluée à 500 mil- liards de francs CFA, en ce qui con- cerne les ruminants (PNDE 2011). L’élevage génère également de nombreux emplois et revenus tout au long de la filière bétail viande (logeurs, marchands de bestiaux, chevillards, bouchers, tanneurs, etc.) et de la filière lait (collecteurs, uni- tés de transformation, revendeurs, fournisseurs d’intrants, etc.). A tra- vers ses produits et les revenus gé- nérés, notamment pour le lait, l’éle- vage agropastoral contribue aussi fortement à la sécurité alimentaire des ménages, ainsi qu’aux dépenses de santé et d’éducation des enfants. Le lait produit au Sénégal, qui couvre environ 50 % des besoins, est issu pour les 2/3 de systèmes agropastoraux extensifs.  Mais des politiques qui restent axées principale- ment sur la promotion de l’élevage « intensif » Pourtant les politiques publiques mises en œuvre ces dernières années au Sénégal sont peu orientées vers le soutien à l’élevage extensif et promeuvent plutôt un élevage inten- sif et sédentaire, comme en témoi- gnent les projets et programmes fi- nancés sur budget de l’Etat : pro- © GRET
  • 2. PROMOUVOIR L’ÉLEVAGE AGROPASTORAL AU SÉNÉGAL grammes d’insémination artificielle, fonds d’appui à la stabulation, centres d’impulsion pour la moder- nisation de l’élevage, etc. De plus, les fonds alloués au secteur de l’éle- vage demeurent faibles, au regard de sa contribution à l’économie natio- nale. L’élevage génère 31% de la valeur ajoutée agricole, mais ne re- çoit que 9% des dépenses consacrées au secteur agricole. Il semble donc, malgré les besoins pressants des exploitations agropas- torales, que les efforts se concentrent principalement vers les nouveaux acteurs du secteur (fonctionnaires, retraités, commerçants, hommes d’affaires, politiques), qui investis- sent dans l’élevage (embouche bo- vine et ovine, fermes laitières, avi- culture intensives ou semi- intensives). Des exploitations fami- liales agropastorales face à de nombreux défis  Insécurité foncière et en- traves à la mobilité La croissance du cheptel, la dégrada- tion des terres, le développement de l’agriculture, des aménagements hy- droagricoles et de l’urbanisation ac- croissent les pressions sur les res- sources naturelles (parcours, aliment bétail, eau) et foncières. Les régula- tions traditionnelles sont remises en cause et accentuent le risque de con- flits. Les besoins en terme de mobi- lité et d’accès aux ressources en eau des animaux ne sont souvent pas correctement pris en compte, ce qui fragilise la place de l’élevage sur les territoires. Dans le Ferlo, le ranch de Dolly a en effet été maintes fois menacé, et l’espace pastoral a été considérable- ment réduit par l’expansion du front agricole dans le bassin arachidier et autour du lac de Guiers. Dans le del- ta du fleuve Sénégal, le développe- ment d’aménagements de périmètres hydroagricoles et l’implantation de nouvelles entreprises privées ces dernières années menacent l’avenir de l’élevage dans la zone. Dans le Sud, la saturation de l’espace et le développement des plantations d’anacardiers posent aussi de nom- breuses questions. Ces mutations ont pour effet de pousser les pasteurs vers le Sud, et les obligent à modi- fier leurs itinéraires de transhu- mance.  Un marché porté par la consommation de viande à bas prix Bien que les importations de viande semblent avoir considérablement baissé ces dix dernières années et que le marché soit porté par une de- mande urbaine qui augmente (classes moyennes avec un pouvoir d’achat plus important, cérémonies et fêtes religieuses), la production nationale est loin de couvrir les be- soins. De nombreux animaux sont ainsi convoyés sur pieds des pays voisins (Mauritanie, Mali) pendant les périodes de forte demande (Tabaski , Gamou), attestant par-là du dynamisme et de la capacité d’adéquation à la demande du mar- ché des filières traditionnelles. La filière bétail viande est cependant marquée par un déficit en structures d’abattage et structurée autour d’un marché de consommation de viande à bas prix, commercialisée sur les marchés et points de vente locaux, dans des conditions de conservation rudimentaire. Ces produits sont di- rectement exposés à la concurrence des produits importés à bas prix et des poulets de chair.  Un secteur laitier dyna- mique, mais qui peine à émerger La production locale de lait n’a fait qu’augmenter ces dix dernières an- nées, pour passer de 114 millions de litres de lait (de vaches, brebis et chèvres confondus) en 2004 à 141 millions de litres en 2014, soit une progression de près de 25% (MEPA 2015). Pourtant, l’avenir de la filière lait suscite de nombreuses inquié- tudes, dans un contexte où les im- portations de lait et produits laitiers sont passées de 27 millions d’euros en 2002 à plus de 37 millions d’eu- ros en 2015 (ITC). La poudre de lait étant faiblement protégée (taxation via le tarif extérieur commun de 5% sur le vrac), ces importations ont des impacts directs sur le prix du lait sur les marchés : un litre de lait local rendu usine coûte en moyenne 350 à 400 FCFA alors qu’un litre de lait reconstitué coûte 200-250 FCFA. Cette concurrence sur les prix est particulièrement visible sur les grands marchés de consommation tels que la région de Dakar. Dans les bassins de production où il existe des villes et bourgs ruraux qui cons- tituent un marché de proximité, la filière lait local connaît une certaine dynamique (exemple de la région de Kolda), les mini laiteries se dévelop- pent ; elles sont passées de 5 en © Gret
  • 3. PROMOUVOIR L’ÉLEVAGE AGROPASTORAL AU SÉNÉGAL 1997 à 48 en 2012. Néanmoins, des problèmes structurels conti- nuent de freiner le développement de la filière, parmi lesquels la fai- blesse des investissements dans la structuration de filières de collecte de lait local, les difficultés d’ali- mentation du bétail et d’accès à l’eau pendant la saison sèche, le faible niveau de protection com- merciale et l’absence de contrôle des informations données aux con- sommateurs sur les emballages, ne leur permettant pas de dissocier aisément lait local et lait reconsti- tué. Propositions d’axes d’intervention dans le cadre de la révision du PNIA Le Sénégal est en train d’élaborer la seconde version de son Pro- gramme national d’investissement agricole (PNIA 2). Dans ce cadre, il serait nécessaire d’infléchir les programmes existants pour qu’ils prennent en compte d’autres di- mensions, plus proches des besoins des agropasteurs.  Fournir des appuis ci- blés adaptés aux be- soins des différents types d’exploitations agropastorales L’élevage est un secteur dyna- mique, en constante évolution, pour s’adapter aux contraintes de l’environnement et aux opportuni- tés des marchés. Les bilans simpli- fiés réalisés par l’APESS auprès d’exploitations agropastorales sé- négalaises montrent qu’il existe une grande diversité de configura- tions parmi les familles d’éle- veurs : i) 16% d’entre elles sont en situa- tion déficitaire, avec un taux de couverture alimentaire très en- dessous de leurs besoins (3 à 6 mois par an), ii) la majorité des exploitations sont dans une situation intermé- diaire (avec un sous-type plutôt en bas de l’échelle représentant 20% des EF qui sont peu connectées au marché et relativement déficitaires) et une majorité de 40% qui arrivent à couvrir leurs besoins 6 à 12 mois de l’année grâce aux revenus de l’élevage et de l’agriculture) ; en- fin, iii) une troisième catégorie est ex- cédentaire (22% des EF) et arrive à capitaliser avec de bonnes perfor- mances animales et des revenus constitués aux trois quarts par les produits de l’élevage. Pour mieux accompagner ces dif- férentes types d’exploitations agro- pastorales, une meilleure connais- sance des réalités que vivent ces familles s’avère indispensable. A travers l’approche utilisée par l’APESS dans son dispositif de conseil qui s’appuie sur des bilans simplifiés des exploitations, on dis- pose maintenant d’une meilleure compréhension des situations et des stratégies de développement des familles. Il faudrait pouvoir maintenant différencier et mieux cibler les appuis qui leur sont ap- portées à travers des instruments de politique pour être en meilleure adéquation avec leurs besoins et leurs projets de modernisation. Les exploitations excédentaires, dont les systèmes et les pratiques ont évolué, n’auront pas les mêmes besoins que les exploitations défi- citaires, qui sont extrêmement vul- nérables, peuvent être très expo- sées en cas de catastrophe naturelle et variations climatiques et dont il est impératif d’améliorer la rési- lience.
  • 4. PROMOUVOIR L’ÉLEVAGE AGROPASTORAL AU SÉNÉGAL  Favoriser la concertation entre acteurs au sein des filières Pour faire face à l’accroissement de la population et améliorer l’offre de produits agro-sylvo-pastoraux, il se- ra aussi nécessaire de dynamiser les filières de l’élevage, en intervenant aux différents maillons de la filière et en apportant des appuis ciblés aux différents groupes d’acteurs. La dy- namique de concertation interprofes- sionnelle au niveau des territoires (plateforme d’innovation), dans la- quelle s’est engagée l’Apess avec ses partenaires, constitue de ce point de vue une approche qui semble por- teuse. En faisant dialoguer les ac- teurs autour des enjeux locaux et des pistes d’action prioritaires à mettre en place, les énergies se fédèrent et la concertation se renforce, au béné- fice de la filière locale, qui est mieux structurée, et plus équitable. Cette approche a déjà fait ses preuves, au Sénégal et ailleurs, sur la filière lait (Dagana, Kolda) et pourrait être étendue à d’autres zones.  Renforcer le lien des éle- veurs au marché et pro- mouvoir le lait local Le Plan Sénégal émergent retient dans ses priorités d’action « le ren- forcement des infrastructures de transformation, de conservation et de commercialisation de la production animale avec une meilleure intégra- tion dans la filière industrielle ; et une meilleure structuration des seg- ments industriels et familiaux des filières lait local, bétail-viande et aviculture, ainsi que des cuirs et peaux. » Cette orientation est particulièrement pertinente dans la filière lait, en plein essor dans les territoires ruraux, où se sont développées des minilaiteries qui offrent aux éleveurs des débou- chés commerciaux de proximité. Des structures comme la laiterie du Ber- ger montrent aussi qu’il est possible, à l’échelle industrielle, de prendre une autre option que l’importation de poudre de lait, et qu’il existe une de- mande forte des consommateurs pour des produits locaux, avec des possibilités de structurer des filières de collecte de lait local, même dans des environnements difficiles comme celui du Ferlo. Mais cela ne pourra pas se faire sans une volonté forte de l’Etat de stimuler la produc- tion et la transformation locale à tra- vers un programme ambitieux de subvention aux centres et réseaux de collecte et de taxation supérieure des importations de poudre de lait (à un taux d’au moins 15%).  Réduire l’insécurité fon- cière et garantir le droit à la mobilité L’une des principales fragilités des systèmes pastoraux et agropastoraux résident dans leur incapacité à maî- triser leur accès au foncier et aux ressources pastorales (terres, pâtu- rages, eau). Bien que depuis l’adop- tion de la LOASP, le pastoralisme soit reconnu comme un mode de mise en valeur, cela n’a pas été suivi de beaucoup d’effets et de nom- breuses collectivités locales demeu- rent réticentes à affecter des espaces à l’élevage. Il est urgent d’agir sur cette question et de tirer parti de la nouvelle politique foncière en cours d’élaboration pour sécuriser juridi- quement les espaces pastoraux, en les retirant des terres susceptibles d’être affectées à des promoteurs pri- vés. La multiplication des entraves à la mobilité pastorale, avec l’avancée du front de culture dans les réserves sylvopastorales, l’occupation des couloirs de passage et des axes de transhumance, ainsi que la colonisa- tion agricole des bas-fonds doivent aussi être stoppées.  Défendre une politique régionale de l’élevage plus ambitieuse La promotion de l’élevage agropas- toral et son devenir ne peuvent être envisagés qu’aux frontières du Séné- gal. Symbole de l’intégration régio- nale par excellence, l’élevage ouest- africain a besoin de politiques régio- nales plus ambitieuses. Le PNIA du Sénégal devrait donc être étroite- ment articulé avec l’ECOWAP II afin de garantir une conjugaison des efforts nationaux et régionaux sur les axes cités précédemment. Il s’agira en particulier d’intervenir au niveau des politiques commerciales pour faciliter la mise en marché des pro- duits et sous-produits via : (i) une amélioration de la qualité et du nombre de marchés à bétail, ainsi que de leur organisation pour réduire les asymétries de marchés entre éle- veurs et commerçants ; (ii) la facili- tation des échanges intra- communautaires et la levée de tous les obstacles à la libre circulation des produits régionaux (barrières tari- faires et non tarifaires) et (iii) la réé- valuation du tarif extérieur commun (TEC) sur la poudre de lait et la mise en place de mesures de sauvegarde adaptées pour réguler les importa- tions de lait et encourager les inves- tissements productifs au niveau de la filière lait local. Gret/Apess Décembre 2016 AVEC LE SOUTIEN DE : CONTACTS : APESS CRIPA de Thiès BP 937 Thiès +221 33 951 01 95 docteurba53@yahoo.fr sg@apessafrique.org GRET SENEGAL s/c IRD Hann Maristes BP 1386 Dakar +221 33 849 35 97 faye.senegal@gret.org GRET Campus Jardin tropical 45 b av.de la Belle Gabrielle 94736 Nogent/Marne - France benkahla@gret.org