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Urbanisation de la gestion des risques opérationnels :
quelle coopération des acteurs clés ?
                                La gestion des risques opérationnels recouvre
                                un ensemble de dispositifs de natures et de
                                formes extrêmement variées. Le spectre des
                                systèmes mis en œuvre par les organismes
                                d’assurances est contraint, d’une part, par des
                                exigences réglementaires croissantes (Solva-
                                bilité II, contrôle interne, continuité d’activité,
                                conformité, fraudes, RSE, etc.) et, d’autre part,
                                par la stratégie de l’organisme (qualité, en-
                                vironnement, etc.).
                                Si la mise en œuvre de ces dispositifs ren-
                                voie nécessairement à des référentiels et
                                normes intégrant une dimension technique
                                forte, elle implique également, comme le
                                terme « opérationnel » le laisse pressentir,
                                une dimension à la fois organisationnelle
                                et managériale essentielle à l’efficacité du
                                système.
                                Or, l’expérience met en évidence que les
                                entreprises, pour répondre à ces exigences
                                réglementaires et aux objectifs, sont confron-
                                tées à un ensemble de problématiques et
                                d’enjeux pouvant rapidement dégrader les
                                conditions de fonctionnement de ces dispo-
                                sitifs, voire remettre en cause leur efficacité.
                                Face à ce constat, le concept d’urbanisation,
                                historiquement développé dans l’entreprise
                                par les directions des systèmes d’information
                                (DSI), constitue une voie permettant une
                                approche globale de la gestion des risques
                                opérationnels, contribuant ainsi à son opti-
                                misation et à un renforcement de son effi-
                                cience.
                                « La gestion des risques
                                opérationnels recouvre un
                                ensemble de dispositifs de
                                natures et de formes
                                extrêmement variées. »
« Une implémentation,
                                                                                             insuffisamment articulée,
                                                                                                      ressemble in fine
                                                                                                    à un mille-feuille »




Contexte                                      la diversité, de cette problématique qui        Une approche réglementaire et
                                              s’étend bien au-delà des seuls sujets du        normative
La réflexion sur l’articulation et les        contrôle interne et de la qualité.
complémentarités entre les différents                                                         Dans le prolongement du point pré-
dispositifs de gestion des risques opé-       Enjeux et problématiques                        cédent, la mise en place étant déclen-
rationnels, ou dispositifs de maîtrise                                                        chée par la survenance d’une nouvelle
de l’activité, selon que l’on préférera       Notre expérience nous a conduits, au fil        exigence réglementaire, la méthodologie
considérer l’envers ou l’endroit de la        de nos interventions tant dans le sec-          d’implémentation se résume souvent
problématique, est relativement récente       teur de l’assurance que dans les autres         à une approche réglementaire et/ou
et connaît des évolutions fortes.             secteurs d’activité, à identifier trois pro-    normative du sujet, c’est-à-dire à la mise
                                              blématiques à l’origine des principaux          en place d’une réponse point par point,
Alors qu’un travail d’intégration a depuis    dysfonctionnements dans l’articulation          au détriment souvent d’une approche plus
longtemps été engagé, surtout dans le         des dispositifs de gestion des risques          globale et systémique.
secteur industriel, sur l’intégration des     opérationnels.
dispositifs qualité, hygiène, sécurité, en-
vironnement (QHSE), d’autres systèmes
étaient volontiers mis en opposition                                                          L’émergence de nouvelles fonctions
                                              L’effet mille-feuille
par leurs experts respectifs, notamment                                                       La mise en place de ces différents dis-
entre le contrôle interne et la qualité.      Beaucoup d’organismes adoptent une              positifs s’accompagne généralement de
Sur ces sujets, qui intéressent directe-      attitude plus réactive que proactive en         l’émergence de fonctions ad hoc incluant
ment le secteur de l’assurance, les prises    matière de gestion des risques opéra-           la responsabilité de la construction, du
de position ont considérablement évolué       tionnels. De ce fait, ils s’engagent dans       déploiement et du pilotage du dispo-
au cours des dernières années.                la mise en place de ces derniers au gré         sitif considéré. Ces nouvelles fonctions
                                              de la publication de nouvelles exigences        ont bien souvent tendance, et cela peut
Ainsi, l’Institut français de l’audit et du   réglementaires.
contrôle internes (Ifaci) en 2008 (1), puis                                                   se comprendre, à vouloir disposer de
                                              Ainsi, cette implémentation, insuffi-           « leur » système et ne sont pas spon-
l’Afnor en 2009 (2) ont engagé une ré-        samment coordonnée, ressemble in
flexion sur les synergies existant entre le                                                   tanément volontaires pour le partager
                                              fine à un mille-feuille, chaque dispositif      avec d’autres fonctions, non seulement
contrôle interne et la qualité.               correspondant à une « couche » supplé-          dans un souci d’autonomie dans la
La transposition de ce concept d’urba-        mentaire de procédures et de contrôles          conception et le fonctionnement, mais
nisation à la gestion des risques opé-        dans l’entreprise. Cette approche est           également pour exister et être recon-
rationnels a été initiée notamment            régulièrement expliquée, à défaut d’être        nues dans l’entreprise. Ce phénomène
par l’Ifaci dans une « prise de position »    justifiée, par les finalités différentes des    peut se trouver renforcé par des lignes
du mois de septembre 2008 (3), et com-        dispositifs.                                    de rattachement hiérarchiques diffé-
plétée en avril 2010 (4) pour le secteur                                                      rentes, les acteurs du contrôle interne
bancaire plus particulièrement.
Plus récemment, une étude réalisée par
                                              « Chacun son système,                           étant souvent affiliés aux fonctions
                                                                                              financières, les fonctions qualité ou
notre cabinet (5), auprès d’une ving-         chacun chez soi ?»                              sécurité relevant d’autres domaines de
                                                                                              responsabilité.
taine d’entreprises d’assurances, nous a
confortés dans la réalité, mais aussi dans
Ces trois phénomènes ne sont pas sans          approches en silo, ou du moins insuffi-       part, les obligations en matière de ges-
conséquences sur l’efficacité de la ges-       samment coordonnées et articulées,            tion des risques liés à la sous-traitance
tion des risques opérationnels au sein         peuvent limiter la capacité de l’orga-        et, d’autre part, les exigences qualité
de l’entreprise.                               nisme à mettre en œuvre les synergies,        en matière de relation avec les fournis-
                                               pourtant réelles, existant entre les diffé-   seurs…
Première conséquence, impactant
                                               rents dispositifs. À nouveau, l’exemple le
directement la qualité de la gestion des                                                     Concernant la gestion des risques opé-
                                               plus frappant réside dans l’analyse com-
risques opérationnels : il devient très                                                      rationnels en particulier, il est vrai que
                                               parée des exigences sous-tendant les
difficile, dans un environnement où les                                                      la norme ISO 9001 n’impose pas la réa-
                                               systèmes de management par la qua-
différents dispositifs sont parallélisés                                                     lisation d’une analyse des risques liés à
                                               lité, telles que structurées par la norme
et pilotés chacun par un responsable                                                         l’insatisfaction des clients. Pour autant,
                                               ISO 9001 v. 2008, et des dispositifs de
jaloux de ses prérogatives, d’avoir une                                                      deux éléments devraient inciter forte-
                                               contrôle interne, tels que préconisés par
visibilité globale de l’exposition de l’or-                                                  ment les entreprises à intégrer cette di-
                                               le Coso. La revue détaillée de ces deux
ganisme aux risques opérationnels et de                                                      mension dans leur système de manage-
                                               référentiels, pour peu que l’on s’intéresse
la qualité des réponses apportées par                                                        ment qualité : le fait que les réflexions en
                                               au fond et ne se restreigne pas à la forme
l’entreprise. L’autonomie des dispositifs                                                    cours sur les évolutions de la norme vont
                                               – et notamment aux différences de vo-
conduit les différents acteurs à déve-                                                       dans ce sens et que, le risque se définis-
                                               cabulaire –, fait apparaître une conver-
lopper des référentiels et méthodolo-                                                        sant comme tout événement suscep-
                                               gence très forte que l’on peut estimer
gies qui, sans entrer nécessairement en                                                      tible d’empêcher l’atteinte des objectifs
                                               entre 60 % et 80 %. Cette convergence
opposition, ne sont pour autant pas ali-                                                     de l’organisme, cette étude constituerait
                                               porte ainsi à la fois sur les approches par
gnés : cette situation renforce la difficul-                                                 peut-être le meilleur moyen d’appro-
                                               les processus, la gestion des incidents –
té d’agrégation et de consolidation des                                                      cher les actions préventives recherchées
                                               également appelés « non-conformités
données et diminue donc la visibilité qui                                                    par la norme ISO. L’expérience montre
                                               » –, la nécessité de gérer les ressources,
en résulte. Ceci est d’autant plus préjudi-                                                  que les organismes certificateurs recon-
                                               le besoin d’une politique, les principes
ciable dans la perspective de Solvabilité                                                    naissent la valeur ajoutée de cette ap-
                                               d’une amélioration continue, etc. La liste
II, qui requiert cette vision consolidée                                                     proche pour les systèmes qualité.
                                               est trop longue pour pouvoir être citée
afin d’établir notamment le profil de
                                               exhaustivement ici.                           Ces synergies sont autant d’opportuni-
risques. De ce fait, quelle garantie pour
                                                                                             tés pour l’entreprise qui, si elles ne sont
l’organisme d’avoir adressé l’ensemble
des risques opérationnels ?                    « Une convergence des                         pas saisies, constituent au mieux des
                                                                                             surcoûts, au pire des manques à gagner.
Second point, directement lié au pre-          référentiels Qualité et                       Troisième effet, peut-être le plus pro-
mier : l’approche en silo des dispositifs
de gestion des risques opérationnels           Contrôle Interne com-                         blématique pour l’entreprise : la diffi-
                                                                                             culté pour les équipes opérationnelles
conduit inévitablement les organismes
d’assurances à un manque d’optimi-             prise entre 60 et 80% »                       à s’approprier les dispositifs. Un constat
                                                                                             simple : un opérationnel ne fait son tra-
sation dans l’utilisation des ressources
                                                                                             vail qu’une fois, et il n’est pas possible
consacrées au dispositif, ce qui est d’au-
                                               Ces synergies existent également parmi        de lui demander d’arbitrer les différents
tant plus préjudiciable que le niveau de
                                               d’autres aspects relevant des risques         référentiels à son niveau. Il n’est pas en
ces ressources s’est fortement accru au
                                               opérationnels, par exemple entre, d’une       position de faire la synthèse entre les
cours des dernières années. En effet, ces
                                                                                             demandes du contrôle interne, celles de
« Développer une vision
globale supportée par un
référentiel socle partagé »




la qualité, celles de la conformité… Si        Les réponses possibles                         rel, tous les systèmes de management
les fonctions centrales en charge de la                                                       répondent à une architecture commune
conception et du déploiement des diffé-        Face à ces constats et à leurs consé-          résumée en quatre points :
rents dispositifs ne font pas cet effort, le   quences sur l’efficacité des dispositifs,
                                               quelles réponses peuvent être appor-           •	   un premier domaine d’exigences
plus probable sera que chacun choisira
                                               tées par l’urbanisation de la gestion des           correspondant à la stratégie et à la
le référentiel dans lequel il se reconnaît
                                               risques opérationnels ? Quels sont les              politique de l’entreprise (les objec-
ou celui auquel il a été formé en premier
                                               facteurs clés de succès de cette urbani-            tifs poursuivis, le rôle des différents
ou, pis, rejettera l’ensemble des disposi-
                                               sation ?                                            acteurs, leurs interactions) ;
tifs, ne sachant pas comment les mettre
en œuvre de manière satisfaisante. En          Notre expérience nous a conduits à             •	   un second domaine relatif à l’inté-
témoigne cette intervention, menée à           identifier cinq éléments de réponse                 gration du dispositif dans la réalisa-
la demande d’une direction métier d’un         principaux.                                         tion des activités, dans l’exécution
groupe international pour l’aider à faire                                                          des processus ;
ce travail de synthèse et rendre opéra-
                                                                                              •	   un troisième portant sur le contrôle,
tionnelle l’accumulation de directives         Une approche globale des systèmes                   la supervision et la surveillance du
émises par non moins de cinq fonctions
                                               Cette approche globale ne réside pas                dispositif ;
centrales (direction des risques, direc-
tion du contrôle interne, direction quali-     nécessairement dans une approche               •	   un dernier touchant au pilotage et
té, direction environnement et direction       unique des dispositifs, par une fusion              à l’amélioration continue du dispo-
sécurité), qui oscillaient entre l’indiffé-    des systèmes et des équipes en charge               sitif.
rence polie et les mesures contradic-          de leur développement et de leur dé-
                                                                                              Rien d’autre finalement que la fameuse
toires !                                       ploiement. Elle implique en revanche
                                                                                              boucle d’amélioration PDCA (plan, do,
                                               une réflexion approfondie sur les com-
Or, comme nous l’avons vu plus haut,                                                          check, act) chère aux qualiticiens, égale-
                                               posantes de ces systèmes qui, si elles
une des clés du succès des dispositifs                                                        ment connue sous le nom de « roue de
                                               ne répondent effectivement pas à des
de gestion des risques opérationnels                                                          Deming ».
                                               objectifs identiques, nécessitent la mise
réside justement dans la capacité du           en place d’organisations, de procédures        Le fait de repositionner les exigences et
management intermédiaire à s’appro-            ou de systèmes d’information similaires.       pratiques des divers dispositifs dans ces
prier ces mesures et à les porter auprès       Cette réflexion est grandement facilitée       différents domaines facilite largement la
de ses équipes. Il est d’ailleurs frappant     dès lors que l’on prend conscience que,        mise en commun d’un grand nombre de
de constater à quel point, au cours des        d’une part, ces différents dispositifs sont    modules.
dernières années, la gestion des risques       tous conçus pour permettre à l’orga-
opérationnels est passée, dans les for-                                                       Bien entendu, certains aspects reste-
                                               nisme de mieux maîtriser ses activités en
mations supérieures proposées tant                                                            ront spécifiques (l’écoute du client, par
                                               prenant en compte les attentes de par-
par les écoles que par les universités, du                                                    exemple, pour la qualité), sans pour au-
                                               ties prenantes différentes (le contrôle
statut de spécialité réservée à quelques                                                      tant entrer en opposition avec les autres.
                                               interne adresse plus particulièrement
experts à celui d’une composante à part        les propriétaires de l’organisme, la qua-
entière du rôle de manager !                   lité ses clients, la sécurité son personnel,
                                               la conformité le régulateur…) et que,
                                               d’autre part, d’un point de vue structu-
Un référentiel socle                          semble de leurs obligations : analyses        Un accompagnement renforcé des
                                              de risques, reporting, réalisation et suivi   managers
Même pilotées par des équipes diffé-
                                              des plans de contrôle, déclaration d’inci-
rentes, l’élaboration et la mise à dispo-                                                   Comme nous avons déjà eu l’occasion de
                                              dents…
sition d’un référentiel socle et partagé                                                    le dire à plusieurs occasions, la ligne de
constituent le second point clé d’une         Des fonctions articulées                      management opérationnel est au cœur
approche intégrée. Il s’agit ainsi d’ap-                                                    des différents dispositifs de gestion du
                                              La mise en œuvre d’une approche glo-
porter une réponse globale et unifiée                                                       risque opérationnel. Or, les résultats de
                                              bale de la gestion des risques nécessite
aux attentes des opérationnels en leur                                                      notre baromètre Solvabilité II pour 2011
                                              la réalisation d’une cartographie à la fois
délivrant non plus un référentiel de                                                        (6) montrent clairement, dans la lignée
                                              des acteurs et des instances intervenant
contrôle interne ou un référentiel qua-                                                     de l’édition 2010, un net décrochage des
                                              dans les différents dispositifs. Il s’agit
lité, mais bien un référentiel d’entreprise                                                 équipes opérationnelles dans la com-
                                              ainsi de déterminer les missions de cha-
explicitant les processus et procédures                                                     préhension et donc dans l’appropriation
                                              cun mais également ses interfaces avec
retenus par l’entreprise pour la réalisa-                                                   de cette problématique par rapport aux
                                              les autres.
tion des missions et activités.                                                             équipes fonctionnelles en charge de
                                              Ce travail doit porter tant sur les ins-      leur pilotage.
Ainsi, lorsque les équipes opération-
                                              tances (comité d’audit, comité des
nelles mettent en œuvre ce référentiel,                                                     Il est donc essentiel de proposer un
                                              risques, revue de direction, comité
elles répondent de fait aux exigences                                                       dispositif d’accompagnement à desti-
                                              sécurité, revue de processus, etc.) que
des différents règlements ou normes                                                         nation de cette population, au travers
                                              sur les fonctions centrales (direction
mais surtout elles contribuent au dé-                                                       notamment d’un programme de forma-
                                              des risques, contrôle interne, qualité,
ploiement de la stratégie et des objectifs                                                  tion et de sensibilisation, lui permettant
                                              sécurité, conformité, RSSI, etc.), mais
opérationnels de l’entreprise.                                                              à la fois de comprendre les fondements
                                              également sur les fonctions déconcen-
                                              trées (correspondant qualité, référents       théoriques des différents dispositifs
                                              contrôle interne, contrôleurs, etc.).         mais surtout d‘implémenter ces derniers
Un système d’information partagé                                                            de manière efficace.
                                              Outre les missions et interactions, un
Corollaire direct du point précédent, la      travail sur le séquencement des travaux
recherche d’un système d’information          s’avérera nécessaire afin de garantir         « Mettre le dispositif
partagé par les différents dispositifs per-
mettra aux acteurs d’avoir accès à la fois
                                              notamment le respect des échéances
                                              réglementaires en matière de reporting
                                                                                            cible au service des
à une source d’information unique (pro-
cédures, formulaires, fiches de fonction,
                                              et aussi la tenue des obligations nor-
                                              matives en termes de cycle de manage-
                                                                                            managers »
etc.) mais aussi à une « boîte à outils »     ment.
globale leur permettant de remplir l’en-




                                                                                                        Nicolas Guillaume
                                                                                                                  Associé
                                                                                              Tuillet Risk & Management


Note s
1. « Contrôle interne et qualité. Pour un management intégré de la performance », unité de recherche Ifaci, mai 2008.
2. Qualité et management. Lignes directrices pour le développement de synergies entre systèmes de management au
sein des organismes. Cas particulier du système de management de la qualité et du contrôle interne, FD X50-198, Afnor,
mai 2009.
3. « L’urbanisme du contrôle interne : comment en améliorer l’efficacité ? quelle place pour l’audit interne ? », prise de
position, Ifaci, septembre 2008.
4. « Pour un urbanisme du contrôle interne efficient. Sept prises de position du groupe professionnel banque », prises de
position, Ifaci, avril 2010.
5. « Le point sur… qualité et contrôle interne en assurance. Quelle intégration des systèmes ? », Sinequa Risk & Manage-
ment (désormais Tuillet Risk & Management), juin 2011.
6. Baromètre national Solvabilité II, réalisé par le groupe Tuillet auprès de 40 organismes et publié en juillet 2011.

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Gestion des risques opérationnels : quelle coopération entre les acteurs ?

  • 1. Urbanisation de la gestion des risques opérationnels : quelle coopération des acteurs clés ? La gestion des risques opérationnels recouvre un ensemble de dispositifs de natures et de formes extrêmement variées. Le spectre des systèmes mis en œuvre par les organismes d’assurances est contraint, d’une part, par des exigences réglementaires croissantes (Solva- bilité II, contrôle interne, continuité d’activité, conformité, fraudes, RSE, etc.) et, d’autre part, par la stratégie de l’organisme (qualité, en- vironnement, etc.). Si la mise en œuvre de ces dispositifs ren- voie nécessairement à des référentiels et normes intégrant une dimension technique forte, elle implique également, comme le terme « opérationnel » le laisse pressentir, une dimension à la fois organisationnelle et managériale essentielle à l’efficacité du système. Or, l’expérience met en évidence que les entreprises, pour répondre à ces exigences réglementaires et aux objectifs, sont confron- tées à un ensemble de problématiques et d’enjeux pouvant rapidement dégrader les conditions de fonctionnement de ces dispo- sitifs, voire remettre en cause leur efficacité. Face à ce constat, le concept d’urbanisation, historiquement développé dans l’entreprise par les directions des systèmes d’information (DSI), constitue une voie permettant une approche globale de la gestion des risques opérationnels, contribuant ainsi à son opti- misation et à un renforcement de son effi- cience. « La gestion des risques opérationnels recouvre un ensemble de dispositifs de natures et de formes extrêmement variées. »
  • 2. « Une implémentation, insuffisamment articulée, ressemble in fine à un mille-feuille » Contexte la diversité, de cette problématique qui Une approche réglementaire et s’étend bien au-delà des seuls sujets du normative La réflexion sur l’articulation et les contrôle interne et de la qualité. complémentarités entre les différents Dans le prolongement du point pré- dispositifs de gestion des risques opé- Enjeux et problématiques cédent, la mise en place étant déclen- rationnels, ou dispositifs de maîtrise chée par la survenance d’une nouvelle de l’activité, selon que l’on préférera Notre expérience nous a conduits, au fil exigence réglementaire, la méthodologie considérer l’envers ou l’endroit de la de nos interventions tant dans le sec- d’implémentation se résume souvent problématique, est relativement récente teur de l’assurance que dans les autres à une approche réglementaire et/ou et connaît des évolutions fortes. secteurs d’activité, à identifier trois pro- normative du sujet, c’est-à-dire à la mise blématiques à l’origine des principaux en place d’une réponse point par point, Alors qu’un travail d’intégration a depuis dysfonctionnements dans l’articulation au détriment souvent d’une approche plus longtemps été engagé, surtout dans le des dispositifs de gestion des risques globale et systémique. secteur industriel, sur l’intégration des opérationnels. dispositifs qualité, hygiène, sécurité, en- vironnement (QHSE), d’autres systèmes étaient volontiers mis en opposition L’émergence de nouvelles fonctions L’effet mille-feuille par leurs experts respectifs, notamment La mise en place de ces différents dis- entre le contrôle interne et la qualité. Beaucoup d’organismes adoptent une positifs s’accompagne généralement de Sur ces sujets, qui intéressent directe- attitude plus réactive que proactive en l’émergence de fonctions ad hoc incluant ment le secteur de l’assurance, les prises matière de gestion des risques opéra- la responsabilité de la construction, du de position ont considérablement évolué tionnels. De ce fait, ils s’engagent dans déploiement et du pilotage du dispo- au cours des dernières années. la mise en place de ces derniers au gré sitif considéré. Ces nouvelles fonctions de la publication de nouvelles exigences ont bien souvent tendance, et cela peut Ainsi, l’Institut français de l’audit et du réglementaires. contrôle internes (Ifaci) en 2008 (1), puis se comprendre, à vouloir disposer de Ainsi, cette implémentation, insuffi- « leur » système et ne sont pas spon- l’Afnor en 2009 (2) ont engagé une ré- samment coordonnée, ressemble in flexion sur les synergies existant entre le tanément volontaires pour le partager fine à un mille-feuille, chaque dispositif avec d’autres fonctions, non seulement contrôle interne et la qualité. correspondant à une « couche » supplé- dans un souci d’autonomie dans la La transposition de ce concept d’urba- mentaire de procédures et de contrôles conception et le fonctionnement, mais nisation à la gestion des risques opé- dans l’entreprise. Cette approche est également pour exister et être recon- rationnels a été initiée notamment régulièrement expliquée, à défaut d’être nues dans l’entreprise. Ce phénomène par l’Ifaci dans une « prise de position » justifiée, par les finalités différentes des peut se trouver renforcé par des lignes du mois de septembre 2008 (3), et com- dispositifs. de rattachement hiérarchiques diffé- plétée en avril 2010 (4) pour le secteur rentes, les acteurs du contrôle interne bancaire plus particulièrement. Plus récemment, une étude réalisée par « Chacun son système, étant souvent affiliés aux fonctions financières, les fonctions qualité ou notre cabinet (5), auprès d’une ving- chacun chez soi ?» sécurité relevant d’autres domaines de responsabilité. taine d’entreprises d’assurances, nous a confortés dans la réalité, mais aussi dans
  • 3. Ces trois phénomènes ne sont pas sans approches en silo, ou du moins insuffi- part, les obligations en matière de ges- conséquences sur l’efficacité de la ges- samment coordonnées et articulées, tion des risques liés à la sous-traitance tion des risques opérationnels au sein peuvent limiter la capacité de l’orga- et, d’autre part, les exigences qualité de l’entreprise. nisme à mettre en œuvre les synergies, en matière de relation avec les fournis- pourtant réelles, existant entre les diffé- seurs… Première conséquence, impactant rents dispositifs. À nouveau, l’exemple le directement la qualité de la gestion des Concernant la gestion des risques opé- plus frappant réside dans l’analyse com- risques opérationnels : il devient très rationnels en particulier, il est vrai que parée des exigences sous-tendant les difficile, dans un environnement où les la norme ISO 9001 n’impose pas la réa- systèmes de management par la qua- différents dispositifs sont parallélisés lisation d’une analyse des risques liés à lité, telles que structurées par la norme et pilotés chacun par un responsable l’insatisfaction des clients. Pour autant, ISO 9001 v. 2008, et des dispositifs de jaloux de ses prérogatives, d’avoir une deux éléments devraient inciter forte- contrôle interne, tels que préconisés par visibilité globale de l’exposition de l’or- ment les entreprises à intégrer cette di- le Coso. La revue détaillée de ces deux ganisme aux risques opérationnels et de mension dans leur système de manage- référentiels, pour peu que l’on s’intéresse la qualité des réponses apportées par ment qualité : le fait que les réflexions en au fond et ne se restreigne pas à la forme l’entreprise. L’autonomie des dispositifs cours sur les évolutions de la norme vont – et notamment aux différences de vo- conduit les différents acteurs à déve- dans ce sens et que, le risque se définis- cabulaire –, fait apparaître une conver- lopper des référentiels et méthodolo- sant comme tout événement suscep- gence très forte que l’on peut estimer gies qui, sans entrer nécessairement en tible d’empêcher l’atteinte des objectifs entre 60 % et 80 %. Cette convergence opposition, ne sont pour autant pas ali- de l’organisme, cette étude constituerait porte ainsi à la fois sur les approches par gnés : cette situation renforce la difficul- peut-être le meilleur moyen d’appro- les processus, la gestion des incidents – té d’agrégation et de consolidation des cher les actions préventives recherchées également appelés « non-conformités données et diminue donc la visibilité qui par la norme ISO. L’expérience montre » –, la nécessité de gérer les ressources, en résulte. Ceci est d’autant plus préjudi- que les organismes certificateurs recon- le besoin d’une politique, les principes ciable dans la perspective de Solvabilité naissent la valeur ajoutée de cette ap- d’une amélioration continue, etc. La liste II, qui requiert cette vision consolidée proche pour les systèmes qualité. est trop longue pour pouvoir être citée afin d’établir notamment le profil de exhaustivement ici. Ces synergies sont autant d’opportuni- risques. De ce fait, quelle garantie pour tés pour l’entreprise qui, si elles ne sont l’organisme d’avoir adressé l’ensemble des risques opérationnels ? « Une convergence des pas saisies, constituent au mieux des surcoûts, au pire des manques à gagner. Second point, directement lié au pre- référentiels Qualité et Troisième effet, peut-être le plus pro- mier : l’approche en silo des dispositifs de gestion des risques opérationnels Contrôle Interne com- blématique pour l’entreprise : la diffi- culté pour les équipes opérationnelles conduit inévitablement les organismes d’assurances à un manque d’optimi- prise entre 60 et 80% » à s’approprier les dispositifs. Un constat simple : un opérationnel ne fait son tra- sation dans l’utilisation des ressources vail qu’une fois, et il n’est pas possible consacrées au dispositif, ce qui est d’au- Ces synergies existent également parmi de lui demander d’arbitrer les différents tant plus préjudiciable que le niveau de d’autres aspects relevant des risques référentiels à son niveau. Il n’est pas en ces ressources s’est fortement accru au opérationnels, par exemple entre, d’une position de faire la synthèse entre les cours des dernières années. En effet, ces demandes du contrôle interne, celles de
  • 4. « Développer une vision globale supportée par un référentiel socle partagé » la qualité, celles de la conformité… Si Les réponses possibles rel, tous les systèmes de management les fonctions centrales en charge de la répondent à une architecture commune conception et du déploiement des diffé- Face à ces constats et à leurs consé- résumée en quatre points : rents dispositifs ne font pas cet effort, le quences sur l’efficacité des dispositifs, quelles réponses peuvent être appor- • un premier domaine d’exigences plus probable sera que chacun choisira tées par l’urbanisation de la gestion des correspondant à la stratégie et à la le référentiel dans lequel il se reconnaît risques opérationnels ? Quels sont les politique de l’entreprise (les objec- ou celui auquel il a été formé en premier facteurs clés de succès de cette urbani- tifs poursuivis, le rôle des différents ou, pis, rejettera l’ensemble des disposi- sation ? acteurs, leurs interactions) ; tifs, ne sachant pas comment les mettre en œuvre de manière satisfaisante. En Notre expérience nous a conduits à • un second domaine relatif à l’inté- témoigne cette intervention, menée à identifier cinq éléments de réponse gration du dispositif dans la réalisa- la demande d’une direction métier d’un principaux. tion des activités, dans l’exécution groupe international pour l’aider à faire des processus ; ce travail de synthèse et rendre opéra- • un troisième portant sur le contrôle, tionnelle l’accumulation de directives Une approche globale des systèmes la supervision et la surveillance du émises par non moins de cinq fonctions Cette approche globale ne réside pas dispositif ; centrales (direction des risques, direc- tion du contrôle interne, direction quali- nécessairement dans une approche • un dernier touchant au pilotage et té, direction environnement et direction unique des dispositifs, par une fusion à l’amélioration continue du dispo- sécurité), qui oscillaient entre l’indiffé- des systèmes et des équipes en charge sitif. rence polie et les mesures contradic- de leur développement et de leur dé- Rien d’autre finalement que la fameuse toires ! ploiement. Elle implique en revanche boucle d’amélioration PDCA (plan, do, une réflexion approfondie sur les com- Or, comme nous l’avons vu plus haut, check, act) chère aux qualiticiens, égale- posantes de ces systèmes qui, si elles une des clés du succès des dispositifs ment connue sous le nom de « roue de ne répondent effectivement pas à des de gestion des risques opérationnels Deming ». objectifs identiques, nécessitent la mise réside justement dans la capacité du en place d’organisations, de procédures Le fait de repositionner les exigences et management intermédiaire à s’appro- ou de systèmes d’information similaires. pratiques des divers dispositifs dans ces prier ces mesures et à les porter auprès Cette réflexion est grandement facilitée différents domaines facilite largement la de ses équipes. Il est d’ailleurs frappant dès lors que l’on prend conscience que, mise en commun d’un grand nombre de de constater à quel point, au cours des d’une part, ces différents dispositifs sont modules. dernières années, la gestion des risques tous conçus pour permettre à l’orga- opérationnels est passée, dans les for- Bien entendu, certains aspects reste- nisme de mieux maîtriser ses activités en mations supérieures proposées tant ront spécifiques (l’écoute du client, par prenant en compte les attentes de par- par les écoles que par les universités, du exemple, pour la qualité), sans pour au- ties prenantes différentes (le contrôle statut de spécialité réservée à quelques tant entrer en opposition avec les autres. interne adresse plus particulièrement experts à celui d’une composante à part les propriétaires de l’organisme, la qua- entière du rôle de manager ! lité ses clients, la sécurité son personnel, la conformité le régulateur…) et que, d’autre part, d’un point de vue structu-
  • 5. Un référentiel socle semble de leurs obligations : analyses Un accompagnement renforcé des de risques, reporting, réalisation et suivi managers Même pilotées par des équipes diffé- des plans de contrôle, déclaration d’inci- rentes, l’élaboration et la mise à dispo- Comme nous avons déjà eu l’occasion de dents… sition d’un référentiel socle et partagé le dire à plusieurs occasions, la ligne de constituent le second point clé d’une Des fonctions articulées management opérationnel est au cœur approche intégrée. Il s’agit ainsi d’ap- des différents dispositifs de gestion du La mise en œuvre d’une approche glo- porter une réponse globale et unifiée risque opérationnel. Or, les résultats de bale de la gestion des risques nécessite aux attentes des opérationnels en leur notre baromètre Solvabilité II pour 2011 la réalisation d’une cartographie à la fois délivrant non plus un référentiel de (6) montrent clairement, dans la lignée des acteurs et des instances intervenant contrôle interne ou un référentiel qua- de l’édition 2010, un net décrochage des dans les différents dispositifs. Il s’agit lité, mais bien un référentiel d’entreprise équipes opérationnelles dans la com- ainsi de déterminer les missions de cha- explicitant les processus et procédures préhension et donc dans l’appropriation cun mais également ses interfaces avec retenus par l’entreprise pour la réalisa- de cette problématique par rapport aux les autres. tion des missions et activités. équipes fonctionnelles en charge de Ce travail doit porter tant sur les ins- leur pilotage. Ainsi, lorsque les équipes opération- tances (comité d’audit, comité des nelles mettent en œuvre ce référentiel, Il est donc essentiel de proposer un risques, revue de direction, comité elles répondent de fait aux exigences dispositif d’accompagnement à desti- sécurité, revue de processus, etc.) que des différents règlements ou normes nation de cette population, au travers sur les fonctions centrales (direction mais surtout elles contribuent au dé- notamment d’un programme de forma- des risques, contrôle interne, qualité, ploiement de la stratégie et des objectifs tion et de sensibilisation, lui permettant sécurité, conformité, RSSI, etc.), mais opérationnels de l’entreprise. à la fois de comprendre les fondements également sur les fonctions déconcen- trées (correspondant qualité, référents théoriques des différents dispositifs contrôle interne, contrôleurs, etc.). mais surtout d‘implémenter ces derniers Un système d’information partagé de manière efficace. Outre les missions et interactions, un Corollaire direct du point précédent, la travail sur le séquencement des travaux recherche d’un système d’information s’avérera nécessaire afin de garantir « Mettre le dispositif partagé par les différents dispositifs per- mettra aux acteurs d’avoir accès à la fois notamment le respect des échéances réglementaires en matière de reporting cible au service des à une source d’information unique (pro- cédures, formulaires, fiches de fonction, et aussi la tenue des obligations nor- matives en termes de cycle de manage- managers » etc.) mais aussi à une « boîte à outils » ment. globale leur permettant de remplir l’en- Nicolas Guillaume Associé Tuillet Risk & Management Note s 1. « Contrôle interne et qualité. Pour un management intégré de la performance », unité de recherche Ifaci, mai 2008. 2. Qualité et management. Lignes directrices pour le développement de synergies entre systèmes de management au sein des organismes. Cas particulier du système de management de la qualité et du contrôle interne, FD X50-198, Afnor, mai 2009. 3. « L’urbanisme du contrôle interne : comment en améliorer l’efficacité ? quelle place pour l’audit interne ? », prise de position, Ifaci, septembre 2008. 4. « Pour un urbanisme du contrôle interne efficient. Sept prises de position du groupe professionnel banque », prises de position, Ifaci, avril 2010. 5. « Le point sur… qualité et contrôle interne en assurance. Quelle intégration des systèmes ? », Sinequa Risk & Manage- ment (désormais Tuillet Risk & Management), juin 2011. 6. Baromètre national Solvabilité II, réalisé par le groupe Tuillet auprès de 40 organismes et publié en juillet 2011.