La sécheresse fait partie des stress abiotiques les plus drastiques ayant des effets néfastes sur les bioressources végétales et la sécurité alimentaire. Cette sécheresse est accentuée par les changements climatiques actuels. Il est donc nécessaire et urgent d'améliorer la tolérance des espèces cultivées au déficit hydrique. En plus, des méthodes traditionnelles (sélection variétale, croisement…) et biotechnologiques (transgenèse, culture in vitro), une nouvelle approche peut être adoptée par le traitement de prégermination. Cette technique, appelée priming, consiste à redéshydrater les graines pendant la phase réversible de germination avant de les remettre en germination. L'hydropriming des semences est la méthode la plus simple et la moins coûteuse. Nos travaux s'inscrivent dans cette approche et visent à étudier les conséquences de l’hydropriming sur les performances germinatives des grains de blé dur (Triticum durum Desf.) ainsi que sur la tolérance au stress hydrique des plantes issues de ces graines. Le blé dur est connu pour son importance dans la sécurité alimentaire mondiale. Nos résultats ont montré que l’hydropriming améliore les performances de germination et permettait d’obtenir des plants résistants au stress hydrique provoqué par un arrêt de l’arrosage. Cette tolérance est caractérisée par une meilleure croissance, le maintien de la turgescence cellulaire et de l’activité photosynthétique, une teneur élevée en protéines, une forte accumulation de la proline ainsi qu’une faible teneur en MDA et une moindre production d’espèces réactives de l’oxygène, par rapport aux plantes cultivées à partir de grains non hydroprimées. Cette tolérance peut s'expliquer par une mémorisation de certains événements survenant lors du processus de rédéshydratation qui suit la première imbibition. Cette forme de « mémoire » serait fixée via un contrôle épigénétique.