1. THÈME 1 – LE RAPPORT DES SOCIÉTÉS À LEUR PASSÉ
HIS 2 – L’HISTORIEN ET LES MEMOIRES DE
LA SECONDE GUERRE MONDIALE
Dans le livre : pages 54 à 77
2. THÈME 1 – LE RAPPORT DES SOCIÉTÉS À LEUR PASSÉ
HIS 2 – L’HISTORIEN ET LES MEMOIRES DE
LA SECONDE GUERRE MONDIALE
Dans le livre : pages 54 à 77
3. THÈME 1 – LE RAPPORT DES SOCIÉTÉS À LEUR PASSÉ
HIS 2 – L’HISTORIEN ET LES MEMOIRES DE
LA SECONDE GUERRE MONDIALE
Dans le livre : pages 54 à 77
4. THÈME 1 – LE RAPPORT DES SOCIÉTÉS À LEUR PASSÉ
HIS 2 – L’HISTORIEN ET LES MEMOIRES DE
LA SECONDE GUERRE MONDIALE
Dans le livre : pages 54 à 77
5. Prise de note d’un texte de l’historien Pierre Nora,
extrait des Lieux de mémoires, 1984
6. Prise de note d’un texte de l’historien Pierre Nora,
extrait des Lieux de mémoires, 1984
La mémoire selon Pierre Nora
portée par des groupes vivants
évolution permanente
souvenir/amnésie, inconsciente de ses déformations
vulnérables aux manipulations
latences/revitalisations
phénomène actuel
La mémoire est SUBJECTIVE, sacralise une version
7. Prise de note d’un texte de l’historien Pierre Nora,
extrait des Lieux de mémoires, 1984
La mémoire selon Pierre Nora
portée par des groupes vivants
évolution permanente
souvenir/amnésie, inconsciente de ses déformations
vulnérables aux manipulations
latences/revitalisations
phénomène actuel
La mémoire est SUBJECTIVE, sacralise une version
L’histoire selon Pierre Nora
construction toujours problématique et incomplète
représentation du passé
opération intellectuelle et laïcisante
elle appelle analyse et discours critique
l’histoire débusque le sacré, prosaïse
appartient à tous et à personne, vocation à l’universel
L’histoire est recherche de VÉRITÉ
8. Prise de note d’un texte de l’historien Pierre Nora,
extrait des Lieux de mémoires, 1984
La mémoire selon Pierre Nora
portée par des groupes vivants
évolution permanente
souvenir/amnésie, inconsciente de ses déformations
vulnérables aux manipulations
latences/revitalisations
phénomène actuel
La mémoire est SUBJECTIVE, sacralise une version
L’histoire selon Pierre Nora
construction toujours problématique et incomplète
représentation du passé
opération intellectuelle et laïcisante
elle appelle analyse et discours critique
l’histoire débusque le sacré, prosaïse
appartient à tous et à personne, vocation à l’universel
L’histoire est recherche de VÉRITÉ
Histoire = reconstitution savante du passé (respectant des méthodes)
9. Prise de note d’un texte de l’historien Pierre Nora,
extrait des Lieux de mémoires, 1984
La mémoire selon Pierre Nora
portée par des groupes vivants
évolution permanente
souvenir/amnésie, inconsciente de ses déformations
vulnérables aux manipulations
latences/revitalisations
phénomène actuel
La mémoire est SUBJECTIVE, sacralise une version
L’histoire selon Pierre Nora
construction toujours problématique et incomplète
représentation du passé
opération intellectuelle et laïcisante
elle appelle analyse et discours critique
l’histoire débusque le sacré, prosaïse
appartient à tous et à personne, vocation à l’universel
L’histoire est recherche de VÉRITÉ
Histoire = reconstitution savante du passé (respectant des méthodes)
Mémoire = affective, sensible, souvent douloureuse
10. Prise de note d’un texte de l’historien Pierre Nora,
extrait des Lieux de mémoires, 1984
La mémoire selon Pierre Nora
portée par des groupes vivants
évolution permanente
souvenir/amnésie, inconsciente de ses déformations
vulnérables aux manipulations
latences/revitalisations
phénomène actuel
La mémoire est SUBJECTIVE, sacralise une version
L’histoire selon Pierre Nora
construction toujours problématique et incomplète
représentation du passé
opération intellectuelle et laïcisante
elle appelle analyse et discours critique
l’histoire débusque le sacré, prosaïse
appartient à tous et à personne, vocation à l’universel
L’histoire est recherche de VÉRITÉ
Histoire = reconstitution savante du passé (respectant des méthodes)
Mémoire = affective, sensible, souvent douloureuse
La mémoire ne retient que ce qui la conforte (oubli, déni, refoulement ou au contraire
victimisation) tandis que l’histoire nécessite neutralité et décentrement. Elle ne s’interesse
pas seulement au récit mais aux causalités.
11. Deux missions de l’histoire vis-à-vis de la mémoire :
- démythifier les mémoires
- construire un savoir qui servira de cadre de référence
Les historiens contribuent donc à « bousculer » les mémoires même si celles-ci ont leur
propre rythme → Cycles mémoriels (avec ses oublis et ses phases de vitalité)
12. Deux missions de l’histoire vis-à-vis de la mémoire :
- démythifier les mémoires
- construire un savoir qui servira de cadre de référence
Les historiens contribuent donc à « bousculer » les mémoires même si celles-ci ont leur
propre rythme → Cycles mémoriels (avec ses oublis et ses phases de vitalité)
Comment les mémoires de la Seconde Guerre mondiale
ont-elles évolué en France et quel rôle ont tenu les
historiens dans cette évolution ?
13. I – Une mémoire officielle et très sélective
(de 1945 aux années 1970)
Comment les Français ont-ils refoulé certains aspects de la Seconde
Guerre mondiale ?
A – Le mythe resistancialiste au service de l’unité nationale
14. Discours du général de Gaulle du 14 octobre 1944
Enfin, nous devons nous unir. Assurément, nous autres, Français, sommes
divers à tous égards. Nous le sommes par nos idées, nos professions, nos
régions. Nous le sommes par notre nature qui nous a fait essentiellement
critiques et individualistes. Nous le sommes aussi, hélas! en conséquence
des malheurs que nous venons de traverser et qui nous ont blessés et
opposés les uns aux autres.
Mais, à part une poignée de misérables et d'indignes, dont l'État fait et
fera justice, l'immense majorité d'entre nous furent et sont des Français
de bonne foi. Il est vrai que beaucoup ont pu se tromper à tel moment ou
à tel autre, depuis qu'en 1914 commença cette guerre de trente ans. Je
me demande même qui n'a jamais commis d'erreur? Il est vrai que
certains ont pu céder à l'illusion ou au découragement quand le désastre
et le mensonge avaient submergé notre pays. Il est vrai même que parmi
ceux qui s'opposèrent vaillamment à l'ennemi il y a eu des degrés divers
dans le mérite et la nation doit savoir reconnaître les meilleurs de ses
enfants pour en faire ses guides et ses exemples. Mais quoi ? La France
est formée de tous les Français. Elle a besoin, sous peine de périr, des
coeurs, des esprits, des bras, de tous ses fils et de toutes ses filles. Elle a
besoin de leur union, non point de celle que l'on proclame dans des
programmes ou des discours pour la compromettre en même temps par
querelles, outrages et surenchères, mais de leur union réelle, sincère,
fraternelle.
15. Résistancialisme = terme forgé par l’historien Henry Rousso, qui désigne un
mythe faisant de la Résistance un objet de mémoire, tout en l’assimilant à
l’ensemble de la nation, minimisant ainsi le soutien accordé par la société
française au régime de Vichy : les Français auraient été majoritairement et
naturellement résistants.
Cette vision nie la réalité :
- faiblesse de la Résitance (5 % de la population)
- diversité de la Résistance avec des points de vue politiques
divergents selon les mouvements
- soutien important au maréchal Pétain notamment au début
19. Le Mont-Valérien : un lieu de mémoire de la Seconde Guerre mondiale
Photographie extraite d’une série
réalisée lors d’une exécution au
Mont-Valérien en février 1944, prises
clandestinement par le sous-officier
Clemens Ruther. Ce sont sans doute
les seules photographies qui existent
d’une fusillade au Mont-Valérien.
20. Le Mont-Valérien : un lieu de mémoire de la Seconde Guerre mondiale
Photographie extraite d’une série
réalisée lors d’une exécution au
Mont-Valérien en février 1944, prises
clandestinement par le sous-officier
Clemens Ruther. Ce sont sans doute
les seules photographies qui existent
d’une fusillade au Mont-Valérien.
21. Le Mont-Valérien : un lieu de mémoire de la Seconde Guerre mondiale
Photographie extraite d’une série
réalisée lors d’une exécution au
Mont-Valérien en février 1944, prises
clandestinement par le sous-officier
Clemens Ruther. Ce sont sans doute
les seules photographies qui existent
d’une fusillade au Mont-Valérien.
En 1960, le général de Gaulle inaugure
le Mémorial de la France combattante
au Mont-Valérien où plus d’un milliers
de résistants et d’otages ont été
exécutés.
22. La crypte abrite les dépouilles de 16
combattants français qui reflètent la diversité
de la résistance aux Allemands (soldats,
résistants).
Seize sculptures en bas relief de seize
sculpteurs différents représentent des
événements de la Libération de la France.
23. B – Une mémoire très sélective qui oublie les victimes et les
vaincus
24.
25.
26. Déportés et rescapés
76 000 déportés par les persécutions
antisémites dont 3 % de survivants
soit 22 000 retours.
89 000 déportés pour raisons
politiques (résistants, opposants,
otages) sont 60 % de survivants soit
53 000 retours.
S’ajoutent le retour de
1,2 million de prisonniers de guerre
et plus de 600 000 travailleurs (STO)
27.
28. II – Le réveil des mémoire
(dans les années 1970 et 1980)
Comment la période de la guerre est-elle revisitée par la société française
à partir des années 1970 ?
A – La prise de conscience de la collaboration
29. B – L’essor de la mémoire du Génocide des Juifs
30. loi mémorielle : loi qui impose un point de vue
officiel de l’État sur un événement historique
Extrait de la loi Gayssot du 13 juillet 1990, condamnant le
négationnisme
Seront punis des peines prévues par le sixième alinéa de l'article 24
ceux qui auront contesté, par un des moyens énoncés à l'article 23,
l'existence d'un ou plusieurs crimes contre l'humanité tels qu'ils sont
définis par l'article 6 du statut du tribunal militaire international annexé à
l'accord de Londres du 8 août 1945 et qui ont été commis soit par les
membres d'une organisation déclarée criminelle en application de
l'article 9 dudit statut, soit par une personne reconnue coupable de tels
crimes par une juridiction française ou internationale.
31. III – Des mémoires éclatées ou une mémoire apaisée ?
(depuis les années 1990)
Comment les conflits mémoriels liés au souvenir de Vichy ont-ils été
surmontés?
A – Des mémoires complexes voire conflictuelles
32.
33. François Mitterrand (fonctionnaire de Vichy) est décoré de
l’ordre de la Francisque par le Maréchal Pétain en 1943. Il
est alors déjà en contact avec des réseaux de résistance.
34. Les g rands procès pour
crime contre l’humanité
doc. 1 page 55
35.
36. Le magazine homosexuel Têtu rend compte de la Journée nationale du Souvenir de la
Déportation dans les différentes villes de France en 2002
Lyon, 28 avril 2002, 11h30. « C'est une honte, un scandale, c'est lamentable! » Hervé Morel,
président de l'association Aris, est rouge de colère. « Nous allons demander des explications au
préfet ». A Lyon, les associations homosexuelles sont indignées, elles ont été tout simplement
exclues de la cérémonie officielle organisée place Bellecour à l'occasion de la journée nationale
de la Déportation. Tout avait pourtant bien commencé. (...) Les porte-drapeaux des
associations d'anciens combattants, résistants et déportés sont émus à la lecture des noms des
sinistres camps de concentration. Pour conclure, vers midi, les personnalités civiles et militaires
déposent leurs gerbes à la mémoire des déportés devant le Veilleur de Pierre. Avant que la
cérémonie ne prenne fin, les associations homosexuelles, restées derrière les barrières avec le
public, tentent de s'avancer vers le monument. Mais les forces de l'ordre font barrage. Les
militants gay et lesbiens, plus d'une centaine, triangle rose sur la poitrine, devront attendre que
les officiels aient quitté les lieux, que la foule soit partie et que le drapeau tricolore soit retiré
avant de pouvoir déposer leurs deux gerbes à la mémoire des déportés homosexuels. Après
une minute de silence , Hervé Morel prend la parole pour dénoncer cette mise à l'écart
honteuse. (...)
A Strasbourg, la commémoration officielle terminée, l'Alsacien Pierre Seel a enfin pu
s'approcher du monument aux morts, ce dimanche matin. Accompagné et soutenu par une
soixantaine de personnes, c'est non sans émotion que le septuagénaire, victime du nazisme
alors qu'il n'avait que 17 ans, s'est recueilli devant la gerbe déposée après la cérémonie par le
collectif des associations homosexuelles de Strasbourg. (...)
A Toulouse, les gays et lesbiennes ne déposent plus de gerbe depuis qu'ils ont obtenu, il y a
quelques années, que le discours des associations d'anciens déportés ne citent pas une
communauté en particulier, ou sinon toutes. Ce discours neutre satisfait toutes les parties en
présence (...)
Source : tetu.com
37. Déportation pour motif d’homosexualité
et Journée nationale du Souvenir de la Déportation :
10 ans d’une reconnaissance toujours plus forte.
Ce dimanche 29 avril, l'entre-deux tours de l’élection présidentielle, sera
également marqué sur tout le territoire par les cérémonies d'hommage aux
Victimes et Héros de la Déportation.
Seule association reconnue par les pouvoirs publics et les institutions, Les
«Oublié-e-s» de la Mémoire représenteront cette année encore la composante
homosexuelle de la Déportation lors des cérémonies nationales à Paris, ainsi
qu’en province (...)
En 2001, Lionel Jospin, alors premier ministre, mentionnait pour la première fois
les homosexuels parmi les minorités persécutées durant l’Occupation. (...)
Depuis la création de notre association en 2003, nous avons toujours prôné
l’égalité de traitement en appelant les associations LGBT (Lesbiennes, Gay, Bi et
Trans) à se reconnaître dans la gerbe unitaire déposée par les fédérations de
déportés. Le dépôt ce jour-là de gerbes mentionnant la seule déportation des
homosexuels, n’avait de sens qu’à l’époque où la déportation homosexuelle se
heurtait encore au refus des autorités et associations organisant les cérémonies.
Ce n’est plus le cas aujourd’hui, malgré quelques difficultés persistant çà et là.
Ainsi, 2012 conclut une décennie qui, grâce à notre engagement sur le
terrain, a vu les homosexuels déportés sortir de l’oubli et du déni de
mémoire.
Nous rappelons enfin que la reconnaissance de cette déportation passe aussi
par la solidarité de mémoire envers toutes les catégories de déportés, ainsi que
par le combat contre toutes les discriminations.
Il est d’autant plus actuel en ces temps de crise où le peuple français est
tenté de céder aux sirènes de l’intolérance, celles-là même qui, en un autre
temps, avaient permis l’accession au pouvoir d’une idéologie et d’un
régime qui conduisirent à la déportation de millions de personnes.
Communiqué publié sur le site de l’association
devoiretmemoire.org
38. Déportation d'homosexuels : les propos de M. Vanneste contredits par plusieurs études
Christian Vanneste, député UMP du Nord, a suscité la polémique (en évoquant) "la fameuse
légende de la déportation des homosexuels" qui ont fait réagir plusieurs associations
homosexuelles (...). Dans cette vidéo, le député affirme qu'"en Allemagne, il y a eu une répression
des homosexuels et la déportation qui a conduit à peu près à 30 000 déportés. Et il n'y en a pas
eu ailleurs. (...) Il n'y a pas eu de déportation homosexuelle en France".
Des chiffres et des affirmations qui vont à l'encontre de toutes les études faites sur le sujet. Selon
les chiffres officiels (de) la Fondation pour la mémoire de la déportation (FMD), soixante-trois
Français ont été arrêtés pour motif d'homosexualité. Un chiffre repris par Mickaël Bertrand, dans
son ouvrage paru en 2011, La déportation pour motif d'homosexualité en France. (...)
Pour le reste, les homosexuels ont bien souvent été déportés pour des raisons multiples, leur
homosexualité étant invoquée au même titre que leurs opinions politiques ou leur judaïté.
Quant au chiffre de "30 000 déportés" allemands, là encore, Christian Vanneste ne tombe pas
juste, puisque selon les études de la FMD, il s'agirait plutôt de 60 000 homosexuels arrêtés en
Allemagne, dont 15 000 internés, soit en camp de concentration, soit en prison.
"C'est une vérité reconnue par les historiens, par la Fondation pour la mémoire de la déportation,
et par l'Etat. Plusieurs présidents et premiers ministres ont fait des déclarations à ce sujet, comme
Jacques Chirac en 2005", déclare Philippe Couillet, président de l'association civile homosexuelle
du devoir de mémoire, "Oublié(e)s de la mémoire". "C'est un véritable coup de communication de
la part de M. Vanneste." (...) en plein débat sur le mariage homosexuel (...)
Le député UMP n'a pas hésité à réaffirmer ses propos, en pointant du doigt un "lobby gay" dont
la majorité présidentielle essaierait de s'attirer les faveurs à tout prix. (...)
Delphine Roucaute, Le Monde, 15 fevrier 2012
39. B – Le temps de la reconnaissance officielle et du « devoir de
mémoire » Devoir de mémoire / Devoir d’histoire
Notions clés page 54
40.
41. Journées de commémorations relatives à la Seconde Guerre mondiale
27 janvier : Journée de la mémoire des Génocides et de la prévention des crimes contre
l'humanité (Conseil de l’Europe, 2002) ; Journée internationale de commémoration en mémoire
des victimes de l’Holocauste (Nations Unies créée en 2005)
24 avril : Journée nationale du Souvenir de la Déportation (créée en 1954)
8 mai : Fête de la Victoire 1945 (1946, férié de 1953 à 1959 puis depuis 1982)
18 juin : Journée nationale commémorative de l'appel historique du général de Gaulle à refuser
la défaite et à poursuivre le combat contre l'ennemi (appel du 18 Juin en 1940) (créée en 2006)
16 juillet : Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de
l'État français et d'hommage aux « Justes » de France (rafle du Vélodrome d'Hiver en 1942)
(créée en 2000 en remplacement de la Journée nationale à la mémoire des victimes des
persécutions racistes et antisémites commises sous l'autorité de fait dite « gouvernement de
l'État français » (1940-1944) créée en 1993)
Autres commémorations de moindre importance :
hommage à Jean Moulin le 17 juin, débarquement de Normandie le 6 juin, de Provence le 15 août, libérations de
villes (ex. Paris le 25 août)
42.
43.
44. Des enseignants contre la journée "Guy Môquet"
Une centaine d'universitaires, de professeurs de lycées et de chercheurs, réunis dans le Comité
de vigilance face aux usages publics de l'histoire (CVUH), mènent bataille contre la journée de
commémoration de la mort de Guy Môquet. Celle-ci, prévue le 22 octobre, sera organisée dans
tous les lycées avec la lecture de la lettre du jeune résistant communiste, rédigée avant qu'il soit
fusillé par l'armée allemande, le 22 octobre 1941.
Pour les enseignants et chercheurs du CVUH, il est impossible "cautionner d'une façon ou d'une
autre" cette journée.
"Chaque acteur de l'espace scolaire jugera de l'attitude qui lui paraît la plus juste mais il ne nous
apparaît pas possible, en tant qu'enseignants comme en tant que chercheurs, de cautionner d'une
façon ou d'une autre une telle contrefaçon mémorielle", écrit sur son site internet le comité.
"Mythe patriote"
Il dénonce l'"instrumentalisation" du "passé" à travers cette opération.
"Toutes les complexités de la Résistance disparaissent derrière l'écran blanc d'une dernière lettre
sortie de son contexte", critique le comité.
"Tout est fait pour que l'Ecole fabrique un mythe patriote en lieu et place d'une interrogation
critique" sur "la mémoire nationale", affirme-t-il, dénonçant une "véritable cérémonie de monument
aux morts (...) inventée pour l'occasion" dans une circulaire du ministère de l'Education nationale
parue le 30 août.
"Entre usage rugbystique (la lettre avait été lue aux joueurs de l'équipe de France de rugby le 7
septembre avant le match France-Argentine, ndlr) et cérémonie scolaire, tout se passe comme s'il
s'agissait de mettre en place des bataillons de la mémoire dont les enseignants seraient les
nouveaux 'hussards noirs', au service d'une mémoire aussi étroitement nationale que largement
amnésique", estime le comité.
Le Nouvel Obs, 10 octobre 2007