Avec le développement de l’Internet et en particulier l’émergence de nouveaux concepts participatifs issus du Web 2.0, la géomatique s’est adaptée aux nouvelles techniques et pratiques en ligne pour offrir tant aux professionnels qu’au grand public un accès enrichi à l’information géographique. On parle alors de Géoweb pour caractériser la convergence du Web, des technologies géospatiales et de l’information géographique. Ce dernier se place désormais au cœur de l’organisation du Web 2.0, il est donc par essence participatif. L’information géographique y est produite et consultable par tous, la carte s’y fait dynamique et interactive. De nouvelles pratiques spatiales ont ainsi émergé (cartographie personnelle, géoréférencement des contenus, enrichissement des GPS) et les rôles respectifs des professionnels et des amateurs se sont recomposés. Les processus et pratiques de création volontaire d’informations géographiques par le public sont porteurs d’enjeux sociétaux et scientifiques. Le développement de la néogéographie qui incarne la composante grand public de la géomatique est à envisager au-delà de la sphère des loisirs et de l’amateurisme. Elle bouleverse les stratégies de production de contenus géolocalisés établies et pose la question de la mobilisation et de l’utilisation de l’information géographique volontaire dans des cadres de gestion et de planification territoriale. Les contenus géolocalisés générés par le grand public se multiplient et sont de plus en plus utilisés par les professionnels du géospatial dans le cadre de l’enrichissement et la mise à jour de leurs bases de données (Google Map Maker, Tom-Tom Map Share). Cette information géographique volontaire représente un ensemble de connaissances locales peu formalisées pouvant se placer en complément des données institutionnelles. Précisément, dans cette communication, nous proposons d’aborder cette nouvelle dimension sociétale de l’information géographique selon deux angles complémentaires. Dans un premier temps, nous ferons le point sur les techniques, les pratiques et les contenus liés à l’émergence de la géomatique grand public. Puis nous nous attacherons à mettre en perspective le potentiel de cette information géographique crée par le public pour les gestionnaires des territoires, tant pour leurs besoins de fonctionnement (enrichissement des SIG) que dans leurs missions d’intérêts public (nouvelles perspectives pour envisager la participation publique et les partenariats locaux).
Présentation du Keynote du jeudi 20 octobre 2016 - M. Paul Ramsey
Géomatique grand public et gestion territoriale participative
1. Boris Mericskay
Stéphane Roche
Géomatique grand public et planification
territoriale participative
Géomatique 2009
21 et 22 Octobre 2009, Montréal
2. Plan de la présentation
• Retour sur une convergence socio-technique
• Vers une nouvelle forme de géomatique…
• ...qui renouvelle la manière d’envisager la planification
territoriale participative
• Objectifs de la recherche et ouvertures
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Géomatique 2009 / Montréal
3. Convergence socio-technique
Le géoweb comme monde géo-numérique:
• La convergence du Web, des technologies géospatiales et de
l’information géographique
‐ D’un côté les technologies et les pratiques spatiales convergent et se
combinent dans une perspective de complémentarité
‐ De l’autre, les usages du Web évoluent vers des formes plus matures de
socialisation et de participation
• La géomatique s’est adaptée pour offrir un accès enrichi à l’I.G.
‐ Elle se développe dans un nouvel environnement avec ses propres
logiques, modes de travail et d’organisation, de partage, d’indexation et de
diffusion de l’information
‐ Le géoweb se place au cœur de l’organisation du Web 2.0
‐ L’ I.G. devient un contenu à part entière sur le Web
• Accessibilité accrue de la géomatique pour le grand public
‐ Phénomène de démocratisation de la géomatique
‐ Nouveaux usages et usagers pour les TIG et l’I.G. au quotidien
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4. Convergence socio-technique
Développement de l’Internet et du Web 2.0 :
• Le Web 2.0 se caractérise par des évolutions technologiques et une
(r)évolution des usages :
‐ L’utilisateur devient acteur du système, recentrage sur lui
‐ Création et agrégation de contenu, développement d’applications
‐ Environnements personnels et personnalisables
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Géomatique 2009 / Montréal
6. Convergence socio-technique
Le succès de la cartographie en ligne grand public :
• Retour sur l’idée de néogéographie
‐ Evolution du visage de la cartographie en ligne (Web-Mapping)
‐ Renouvellement des outils, des usages et des contenus
‐ L’intérêt de la communauté scientifique et des professionnels du géospatial
• Une boite à outils en ligne bien fournie
‐ Les API cartographiques comme référentiels
‐ Mashups cartographique et agrégation de contenus
‐ Services d’édition cartographiques et de gestion des données
• Evolution du rôle de la carte
‐ La carte devient vivante, tournée vers l’extérieur (dynamique et interactive)
‐ L’interactivité est aussi importante que le contenu (carte malléables,
agrégatives, participatives, sociales, tridimensionnelles, ludiques,…)
‐ La carte comme nouveau vecteur et support de communication/information
multidirectionnel
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Géomatique 2009 / Montréal
8. Vers une nouvelle forme de géomatique
Différent contextes de création d’I.G. volontaire:
• Spatial Crowdsourcing
‐ Le crowdsourcing (externalisation), « capter les données pour les valoriser »
‐ Plates formes de contributions, services embarqués, formulaires…
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Géomatique 2009 / Montréal
9. Vers une nouvelle forme de géomatique
Différent contextes de création d’I.G. volontaire:
• Loisirs
‐ Nouvelles pratiques spatiales avec les GPS (géocaching, POI et de traces)
‐ Des communautés de pratiques organisées, enrichissement des GPS
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Géomatique 2009 / Montréal
10. Vers une nouvelle forme de géomatique
Différent contextes de création d’I.G. volontaire:
• Pratiques en ligne dans un cadre ouvert
‐ Enrichissement de l’information localisée (objective et subjective)
‐ Création de nouveaux contenus par le biais d’applications cartographiques
‐ Géoréférencement des contenus disponibles (photos, vidéos, articles,…)
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11. Vers une nouvelle forme de géomatique
Et de nouveaux contenus géolocalisés :
• L’évolution de l’information géographique en ligne
‐ De la représentation de l’I.G. à la représentation géographique de
l’information (ancrage géographique des contenus disponibles sur le Web)
‐ Thématiques diverses, diversification des contenus et volumes exponentiels
‐ Affichage dynamique, iconographie multiple, superposition,…
‐ L’importance de l’enrichissement des contenus géolocalisés
• Typologie de l’information géographique disponible sur le Web
‐ Institutionnelle / Commerciale / Volontaire / Hybride
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12. Vers une nouvelle forme de géomatique
La cohabitation de deux modèles de géomatique :
• Géomatique professionnelle et géomatique personnelle
‐ Analogie avec le modèle de développement de l’open-source
• Combinaison des deux modèles pour créer une valeur ajouté
‐ Cohabitation non cloisonnée, complémentarité, hybridation
‐ Pas une révolution mais une évolution
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13. Géoweb et planification participative
Territoire, géomatique et participation :
• L’évolution de la participation : « l’impératif participatif » :
‐ Développement durable, planification territoriale et débat public
‐ Implications des citoyens dans la prise de décision, démocratie locale
‐ Institutionnalisation de la participation et du débat public
‐ Foisonnement de dispositifs participatifs (conseils de quartier, consultations)
• La place de la géomatique dans ce type de processus :
‐ Un support d’interaction pour un rôle plus actifs et constructif des citoyens
‐ La participation publique implique que l’I.G. soit plus accessible et
compréhensible par le grand public (politique de diffusion)
‐ La constitution de BD ouvertes devient un nouvel enjeu dans l’organisation
de la participation pour les gestionnaires des territoires
‐ La place des représentations spatiales dans le débat (nécessité de partager
une vision commune pour une meilleure prise de décision collective)
‐ La construction et l’aménagement d’un territoire commun implique la
production d’I.G. communes (pour des citoyens producteurs d’I.G.)
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14. Géoweb et planification participative
Vers un renouvellement des pratiques participatives :
• Un phénomène à envisager au-delà de l’amateurisme
‐ L’intérêt et le succès auprès du grand public, appropriation des techniques
‐ La quantité d’information crées, les nombreuses initiatives
‐ L’adaptation des professionnels du géospatial et de l’Internet
• Le développement de la cartographie en ligne participative
‐ Les cartes « participatives » comme outil d’aménagement partagé
(technologies géospatiales participatives)
‐ Un instrument d’interaction et de participation locale des citoyens
‐ Un moyen pour formaliser et mobiliser les retours et les propositions des
citoyens
• De nouvelles perspectives se dessinent pour les territoires
‐ De nouvelles dynamiques pour les collectivités (proximité, communication)
‐ Tant pour leurs besoins de fonctionnement que dans le cadre des missions
d’intérêts publics
‐ Hybridation des applications, des méthodes et des contenus
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15. Géoweb et planification participative
Vers un renouvellement des pratiques participatives :
• Un renouvellement des cadres de participation
‐ Des cadres de participations moins formels, plus ouverts et plus accessibles
‐ Des applications en lien avec les nouvelles pratiques des internautes
‐ Un élargissement possible du public (citadins, jeunes actifs, étudiants)
• L’I.G. volontaire est porteuse d’enjeux pour les gestionnaires des
territoires :
‐ Les VGI représentent un savoir local peu formalisé
‐ Des données complémentaires pour l’enrichissement des SIG institutionnels
‐ Remontés de connaissance, hybridation des données, crowdsourcing
‐ Utilisation et intégration des VGI (gestion et promotion territoriale)
‐ La question de la qualité des VGI (documentation et métadonnées)
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19. Objectifs de la recherche
• Objectifs scientifiques :
‐ Préciser et d’affiner les notions et les concepts liés aux nouvelles pratiques
spatiales, usages et contenus afin de mieux cerner les potentiels impacts du
Géoweb sur les interactions sociétés/territoires
‐ Réflexion sur le développement des sciences de l’information géographique
‐ Repenser la carte dans sa forme, sa fonction et son statut social
‐ Faire le lien avec le champ des SIG participatifs (alternative aux PPGIS)
• Objectifs opérationnels :
‐ Conception d’un guide prescriptif pour sensibiliser, informer guider les
gestionnaires des territoires pour intégrer de nouvelles formes de
géomatique dans leurs stratégies de gestion territoriale participative
‐ Une expérience de cartographie participative pour cerner les modalités et
les potentialités de la participation en ligne des citoyens dans le but de
proposer par la suite des applications cartographiques participatives
adaptées
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20. Conclusion et ouvertures
• Un phénomène de démocratisation de la géomatique :
‐ Une évolution technologique favorable et une révolution des usages
‐ Des pratiques spatiales axées sur le partage, l’interaction et la participation
‐ L’utilisateur non averti peu accéder et enrichir des bases de données
géolocalisées et créer ses propres données
‐ La carte n’est plus un produit mais un processus
Le déterminant de l’efficacité sociale de ces outils : la diffusion et
l’adoption par le public, la véritable valeur se situe dans l’usage de ces
technologies
• De nouveaux outils pour les gestionnaires des territoires :
‐ Dans le cadre de promotion territoriale ou la consultation et l’élaboration
d’un schéma d’aménagement
Prise en compte des nouvelles fonctions de l’I.G. et du contexte
sociétal pour élaborer de nouveaux outils participatifs
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21. Mais l’instrumentation ne constitue pas une fin en
soi… besoin d’un renouvellement des méthodes de
création et de gestion de l’information géographique
volontaire…
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