2. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
2
INTRODUCTION
MODALITES
PRATIQUES
Ø ICHECCAMPUS
-‐
diapositives
Ø Livre
de
référence
-‐
«
Ethique
économique
&
sociale
»
pas
obligatoire,
complément
d’information.
Ø Cours
à
deux
voix
:
un
philosophe
(Kupper)
et
un
manager
(Spelkens):
point
de
vue
théorique
et
point
de
vue
pratique
Ø Les
questions
sont
les
bienvenues
–
idéalement
pas
par
email.
Ø Examen
écrit
o Des
QCM
(normalement
10,
sur
10
points),
deux
questions
ouvertes
d’application
pratique
(sur
5
points
chacune).
QCM
:
0
si
non
réponse,
-‐0,5
si
mauvaise
réponse,
+1
si
bonne
réponse.
5
QCM
pour
chaque
propre
et
1
question
ouverte
pour
chaque
aussi.
o L’examen
recouvre
l’ensemble
des
cours
(théoriques
et
pratiques)
o Economie
de
mots
et
de
temps
(nombre
limité
de
mots
pour
les
questions
ouvertes).
SEANCES
Anjou
:
le
lundi
de
14h
à
16h
DATE
PROF
-‐
COURS
24/09
Spelkens
«
Stratégie
et
outils
de
RSE
»
1/10
Kupper
«
Ethique,
RSE
et
DD
»
8/10
Spelkens
«
Le
cas
Jirau
»
15/10
Kupper
«
Outils
d’aide
à
la
décision
éthique
et
exercices
»
22/10
Kupper
«
idem
»
5/11
Spelkens
«
Le
cas
Energia
»
12/11
Spelkens
«
le
cas
de
monsieur
X
»/
«
World
Café
»
(petit
jeu
interactif)
19/11
Kupper
«
Outils
d’aide
à
la
décision
éthique
et
exercices
»
26/11
Kupper
«
Idem
»
03/12
Kupper
«
Q/R
»
10/12
Spelkens
–
Cours
de
14h
à
17h15
«
Panorama
des
dilemmes
éthiques
en
entreprises
»
/
«
Q/R
»
17/12
Pas
cours
3. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
3
CHAPITRE
1
:
LA
RSE
ET
LE
DEVELOPPEMENT
DURABLE
1.
RSE
ð Concept
philosophiquement
assez
flou
ð R
?S
?E
?
o Responsabilité
o Social
OU
Sociétal
o Entreprise
ð Effort
de
délimitation
R
-‐
RESPONSABILITE
Concept
au
coeur
de
l’éthique.
La
responsabilité
consiste
à
«
Répondre
de
»,
«
rendre
des
comptes
»
C’est
l’idée
de
quelque
chose
qu’il
faut
«
porter
»
(risques,
conséquences,
coûts,
dangers,
héritages)
:
exemple
:
«
le
poids
des
responsabilités
».
On
porte
par
exemple
un
risque.
Par
exemple,
quand
on
est
investisseur
on
porte
le
risque
de
notre
investissement.
On
peut
également
porter
des
conséquences,
des
coûts
(si
on
fait
un
accident
de
voiture
et
qu’on
est
responsable).
Il
faut
rester
associé,
ne
pas
se
décharger
de
cette
chose
que
l’on
porte.
Démarche
philosophique
:
poser
la
question
:
«
qui,
de
quoi
et
par
rapport
à
qui
?
»
Limite
entre
responsabilité
individuelle
et
collective.
Pose
la
question
du
champ
de
la
liberté
humaine.
Suppose
que
l’être
humain
est
libre.
Jusqu’ou
?
Jusqu’ou
est
on
libre
de
nos
actes
et
responsable
?
L’important
est
de
se
poser
la
question
et
d’y
répondre
personnellement
4. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
4
S
–
SOCIAL/SOCIETAL?
Social/sociétal
:
peut
être
sujet
à
deux
interprétations
différentes.
En
général
on
parle
de
sociétal
maintenant
(avant
:
social).
Ø Au
sens
de
«
éthique
»
?
Ø Au
sens
de
«
à
l’égard
de
la
société
».
Ø Qu’est
ce
que
la
société,
de
quoi
parle
t
on
?
De
la
localité
?
La
région
?
L’Europe
?
Le
Sud
?
Les
vivants
?
Les
générations
futures
?
Cette
notion
peut
être
extrêmement
large
!
E
-‐
ENTREPRISE?
Quand
on
parle
d’entreprise,
il
existe
différents
types
d’entreprises.
On
ne
parle
pas
que
des
entreprises
classiques
!
Est
ce
qu’on
inclut
les
ASBL
?
(l’ICHEC
est
une
ASBL
par
exemple),
les
ONG,
ou
autres
formes
d’entreprises
très
variées
?
Ø Entreprise
classique
?
Moyennes,
petites,
entreprises
individuelles
?
Administrations
publiques
?
A.S.B.L.
?
Entreprises
sociales
?
O.N.G.
?
RSO
?
Certaines
personnes
ont
montré
une
volonté
de
rebaptiser
la
RSE
en
RSO,
Responsabilité
Sociale
des
Organisations.
Le
terme
organisation
serait
plus
neutre
que
celui
d’entreprise.
RSE
:
HISTORIQUE
RAPIDE
Le
concept
de
RSE
a
une
histoire
différente
en
Europe
et
aux
USA.
Il
a
émergé
dans
les
années
’60-‐’70
aux
USA
et
uniquement
dans
les
années
’90
en
Europe.
Les
origines
de
ce
concept
sont
issues
de
deux
courants
du
19e
siècle.
D’une
part,
le
paternalisme
(=
attitude
qui
consiste
à
se
conduire
comme
un
père)
des
chefs
d’entreprise
(fin
19e
–
début
20e).
D’autre
part,
les
associations
religieuses
et
philanthropiques
qui
aidaient
les
plus
démunis.
5. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
Ensuite,
nous
sommes
passées
à
une
étape
supérieure,
à
savoir
l’élaboration
d’une
doctrine,
c’est-‐à-‐dire
la
formalisation
par
des
hommes
d’affaires.
Vers
les
années
’50-‐’60,
on
a
commencé
à
débattre
de
cette
doctrine
dans
les
universités
jusqu’à
une
intégration
de
plus
en
plus
intense
dans
les
écoles
de
gestion.
Par
exemple,
les
cours
d’éthique
que
nous
suivons
à
l’heure
actuelle
n’existaient
pas
au
départ.
Nous
pouvons
résumé
ce
bref
historique
par
le
schéma
suivant
:
5
1
1
Philanthropie
:
Phil
=
l’ami,
l’amitié
à
l’égard
de
Anthropos
=
les
êtres
humains
Fin
19ème
Siècle
• Naissance
des
grandes
entreprises
• Développement
progressif
d’une
certaine
éthique
dans
le
chef
des
dirigeants
:
philanthropie
souvent
teintée
de
religiosité..
Milieu
du
20ème
siècle
•
L’entreprise
est
critiquée
(crise
de
1929)
et
doit
répondre
aux
injonctions
de
l’État
(New
Deal).
Après
la
guerre
•
Après
la
guerre
les
entreprises
restaurent
leur
prestige.
2ème
moitié
du
20ème
siècle
• la
RSE
pénètre
le
monde
académique
:
Howard
Bowen
écrit
«
Social
Responsibility
of
the
Businessman
»
en
1953.
Début
du
21ème
siècle
• développement
des
thématiques
de
RSE
dans
le
monde
académique
et
des
stratégies
et
des
mises
en
oeuvre
de
la
RSE
dans
les
entreprises.
• Ponts
intercontinentaux,
ponts
entre
l’Entreprise
et
l’Université.
6. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
La
RSE
correspond
à
un
ensemble
de
mécanismes
destinés
à
aligner
les
comportements
et/ou
les
objectifs
de
l’entreprise
aux
intérêts
plus
larges
de
la
société
Responsabilité
d’une
organisation
vis-‐à-‐vis
des
impacts
de
ses
décisions
et
de
ses
activités
sur
la
société
et
sur
l’environnement,
se
traduisant
par
un
comportement
transparent
et
éthique
qui
contribue
au
développement
durable
y
compris
à
la
santé
et
au
bien-‐être
de
la
société,
prend
en
compte
les
attentes
des
parties
prenantes,
respecte
les
lois
en
vigueur
et
est
compatible
avec
les
normes
internationales,
est
intégré
dans
l’ensemble
de
l’organisation
et
mis
en
oeuvre
dans
ses
relations
6
DEFINITIONS
PROVENANT
DE
LA
GESTION
Ces
définitions
sont
floues
et
mériteraient
d’être
discutées
d’avantage.
«
»
(Deakin
et
Whittaker,
2007).
Le
terme
souligné
soulève
une
question.
Qu’entends
t
on
par
la
?
«
»
(ISO26000).
ISO26000
est
la
première
grande
norme
fabriquée
pour
la
RSE
de
manière
participative.
C’est
la
première
fois
qu’un
ensemble
d’acteurs
sont
mis
ensemble
pour
créer
des
notions.
LES
INTERETS
PLUS
LARGES
DE
LA
SOCIETE
«
La
RSE
correspond
à
un
ensemble
de
mécanismes
destinés
à
aligner
les
comportements
et/ou
les
objectifs
de
l’entreprise
sur
les
intérêts
plus
larges
de
la
société
»
(Deakin
et
Whittaker,
2007).
Quels
sont
ces
intérêts
sociétaux
plus
larges,
plus
vastes,
plus
amples
?
à Cadre
général
de
respect
des
droits
et
des
libertés
fondamentales
?
à Une
plus
vaste
classe
moyenne
?
Une
entreprise
qui
participe
à
la
diminution
de
personnes
extrêmement
riche/pauvre
=>
transfert
des
richesses
des
personnes
plus
riches
aux
personnes
plus
pauvres
et
donc
il
en
résulte
une
plus
vaste
classe
moyenne.
à D’avantage
de
services
publics
(enseignement,
culture,
aide
à
la
famille,
à
la
formation,
etc.)
?
=>
à
un
prix
relativement
bas.
à La
décroissance
?
La
croissance
zéro
?
Dans
une
perspective
de
limitation
des
ressources
naturelles,
des
militants/économistes/etc.
défendent
l’idée
d’une
décroissance.
Il
faut
vivre
de
manière
plus
économe
au
niveau
énergétique
etc.,
utiliser
moins
de
ressources
7. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
(ex
:
minimiser
l’utilisation
de
sa
voiture…).
Certaines
personnes
estiment
qu’on
atteint
actuellement
un
pic
au
niveau
technologique
(appareils
photos
de
plus
en
plus
performants
etc.)
et
que
d’ici
quelques
années
il
n’y
aura
plus
d’évolutions
technologiques
majeures.
7
à La
croissance
?
Une
entreprise
qui
crée
des
emplois
(à
la
base
d’une
relancée
économique…)
à La
paix
?
Le
prix
Nobel
de
la
paix
a
été
attribué
à
l’Union
Européenne,
on
a
participé
à
la
construction
d’une
région
ou
il
n’y
a
plus
de
guerres
depuis
60-‐70
ans.
C’est
la
première
fois
depuis
des
millénaires
que
cela
arrive.
à D’avantage
de
fondations,
de
charité
?
Certaines
entreprises
créent
des
fondations,
humanitaire,
etc.
DANGER
Il
y
a
un
danger
si
un
bien
particulier
se
fait
passer
pour
un
bien
commun.
C’est
la
définition
générale
qu’on
pourrait
donner
de
l’intégrisme
!
Définir
une
forme
de
biens
particuliers
(ex
:
respecter
certaines
règles,
manger
ou
non
certaines
choses,
faire
certaines
activités
pas
d’autres,…)
=>
défendre
des
idées
de
ce
que
c’est
de
vivre
bien
et
l’étendre
à
la
société,
en
faire
un
bien
commun.
Ex
:
Une
religion,
une
manière
de
vivre,
etc.
L’étape
suivante
est
d’exclure
les
personnes
qui
ne
croient
pas
a
ce
bien
commun.
Ces
personnes
la
sont
dans
le
mal
et
il
faut
les
condamner
si
ils
ne
veulent
pas
être
redressés
!
DE
MANIERE
CONCRETE
Un
acteur
individuel
ou
collectif
sera
socialement
responsable
s’il
fait
plus
que
répondre
au
cadre
légal
existant.
On
ne
fait
pas
encore
de
la
RSE
quand
on
respecte
des
lois
en
cours.
Il
ne
faut
pas
seulement
être
adaptatif
mais
proactif.
Être
proactif
c’est
le
contraire
d’être
adaptatif,
c’est
anticiper
et
non
attendre.
Initier
des
actions
ou
des
règles
qui
s’inscriront
dans
un
cadre
public
ou,
du
moins,
anticiper
ces
actions
et
ces
règles.
Par
exemple,
il
y
a
50
ans,
dans
certaines
régions
du
monde
il
n’était
pas
encore
considéré
comme
illégal
de
faire
travailler
des
enfants
de
moins
de
15
ans.
Faire
de
la
RSE
c’est,
à
un
moment
donné,
anticiper
que
le
travail
des
enfants
va
être
interdit
au
niveau
légal.
(Première
manière
d’être
proactif,
de
faire
plus
que
le
cadre
légal).
S’il
initie
des
actions
ou
des
règles
organisationnelles
qui
ne
pourront
jamais
faire
partie
du
cadre
légal,
en
raison
de
leur
caractère
particulier
mais
qui
améliorent
le
bien
de
certains
qui
ne
font
pas
partie
des
plus
favorisés.
Exemple
:
une
entreprise
qui
décide
de
8. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
favoriser
au
sein
de
son
entreprise
la
formation
permanente
des
personnes
qui
la
composent.
Cela
ne
sera
jamais
imposé
légalement.
(Deuxième
manière
de
faire
de
la
RSE)
8
EXISTANCE
DE
DEUX
GRANDES
VISIONS
-‐ la
vision
anglo
saxonne
-‐ la
vision
continentale
VISION
ANGLO-‐SAXONNE
DE
LA
RSE
VISION
CONTINENTALE
DE
LA
RSE
Société
plus
individualiste.
Société
où
l’État
et
les
pouvoirs
publics
ont
une
plus
grande
importance.
L’entreprise
est
une
aventure
humaine.2
On
s’intéresse
davantage
aux
règles
socio-‐
économiques
et
aux
institutions.
Centrage
sur
la
valeur
de
liberté,
de
volonté.
Être
éthique
implique
le
respect
d’une
contrainte
morale.3
L’éthique
relève
du
choix
des
acteurs
(parties
prenantes).
On
met
l’accent
sur
la
philanthropie.4
On
est
davantage
attentifs
à
la
redistribution
des
richesses.
Au
niveau
global,
on
préfère
les
procédures
générales.
On
met
davantage
l’accent
sur
l’intégration
structurelle
de
l’éthique
et
l’accompagnement
des
stratégies.
LES
7
CHANTIERS
CLASSIQUES
2
L’entreprise
est
considérée
comme
une
aventure
humaine,
individuelle.
Cela
vient
de
l’histoire
des
USA.
On
pourrait
synthétiser
l’histoire
des
USA
comme
celle
d’une
série
de
personnes
qui
arrivent
et
créent
des
Etats
sur
base
de
rien.
On
part
de
rien
on
construit
tout.
3
Respect
d’une
contrainte,
d’une
loi
!
(Intervention
des
pouvoirs
publics
etc.)
La
vision
Anglo-‐Saxonne
mettait
d’avantage
en
lumière
l’aspect
de
liberté
etc.
4
Cette
vision
impliquera
que
faire
de
la
RSE
c’est
avoir
beaucoup
d’argent
et
avec
cet
argent
créer
une
fondation
ou
investir
dans
une
fondation.
9. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
9
Une
entreprise
qui
fait
de
la
RSE
peut
le
faire
dans
7
catégories
spécifiques
:
1. Les
relations
et
les
conditions
de
travail
:
Améliorer
les
conditions
de
travail
des
employés.
En
favorisant
un
déplacement
dans
les
fonctions
pour
ne
pas
que
les
personnes
s’ennuient,
etc.
2. La
gouvernance
de
l’organisation
:
Tout
ce
qui
concerne
la
clarté
et
transparence
de
la
procédure
de
circulation
de
l’information
et
des
décisions.
3. Les
questions
relatives
aux
consommateurs.
4. L’éthique
des
affaires
:
Concurrents,
sous-‐traitants,
fournisseurs,
etc.
5. L’environnement
:
Isolation,
gestion
des
déchets,
parcs
automobiles,
etc.
6. L’engagement
sociétal
:
Fait
d’avoir
un
ancrage
local.
On
peut
faire
de
la
RSE
en
faisant
un
ancrage
plus
local
(créer
plus
d’emploi
dans
la
région
ou
on
fonctionne
par
exemple).
7. Les
droits
de
l’homme.
Les
deux
premiers
points
concernent
la
RSE
en
interne
et
les
5
suivants
concernent
plutôt
la
RSE
en
externe.
LA
«
PROCEDURE
»
RSE
:
J.
SPELKENS
TYPOLOGIES
DES
OUTILS
RSE
Les
outils
sont
extrêmement
nombreux.
Ø Origine
:
organisme
public,
organisme
privé
;
dont
c’est
le
métier
principal,
dont
ce
n’est
pas
le
métier
principal.
Ø Degré
de
contrainte
:
élevé
ou
faible
contrainte
légale,
certification,
audit,
charte,
déclaration.
Ø Objet
de
l’application
:
le
produit,
le
processus,
l’entreprise,
le
marché.
10. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
10
2.
DE
LA
RESPONSABILITE
A
LA
DURABILITE
:
LE
DEVELOPPEMENT
DURABLE
Développement
Durable
(DD)
=
un
horizon
socio-‐économique,
un
horizon
de
civilisation
qui
peut
être
un
objectif
vers
lequel
tendre
pour
un
acteur
«
responsable
»,
individuel,
collectif
ou
public.
Moyens
:
pensées,
actions,
dispositifs
organisationnels
ou
institutionnels
(règles,
procédures,
indicateurs
et
tableaux
de
bord).
BREF
HISTORIQUE
1968
:
Création
du
club
de
Rome
(club
de
personnalités
occupant
des
postes
relativement
dans
leurs
pays
:
problème
de
l’évolution
du
monde
pris
dans
sa
globalité).
Club
de
personnes
intéressées
par
des
enjeux
globaux,
par
l’évolution
du
monde.
1972
:
Publication
du
rapport
:
«
Les
limites
à
la
croissance
»,
rédigé
à
la
demande
du
club
par
une
équipe
de
MIT
:
pollution,
appauvrissement
des
sols,
raréfaction
des
énergies
fossiles.
1972
:
Première
conférence
internationale
à
Stockholm
sous
l’égide
de
l’O.N.U.
:
premier
sommet
de
la
Terre.
Première
grande
conférence
organisée
par
l’organisation
des
nations
unies.
1979
:
H.
Jonas
:
philosophe
qui
a
écrit
un
livre
:
«
Le
principe
responsabilité
».
Ce
livre
a
eu
énormément
d’influence.
1980
:
apparition
du
terme
DD
dans
un
rapport
«
La
stratégie
mondiale
pour
la
conservation
».
1987
:
Commission
mondiale
sur
l’environnement
et
le
développement
:
rapport
Brundtland:
concept.
La
première
définition
du
mot
DD
apparaît.
1990
:
Premier
rapport
du
GIEC
(groupe
d’experts
intergouvernemental
sur
l’évolution
du
climat)
1992
:
Somment
de
la
Terre
à
Rio
d’ou
découle
l’Agenda
21
(rapport
assez
important):
tournant
:
théorie
des
trois
piliers.
On
décrit
tous
les
acteurs
qui
peuvent
participer
à
l’élaboration
du
DD,
d’un
nouveau
projet
de
société.
1997
:
Protocole
de
Kyoto
(entrée
en
vigueur
en
2005).
2002
:
Johannesburg.
(Sommet)
2009
:
Copenhague
(climat).
(Sommet)
2010
:
Cancún
(climat).
(Sommet)
11. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
11
2010
:
Tim
Jackson
(économiste
britannique)
:
livre
:
«
La
prospérité
sans
croissance
»
DEFINITION
BRUNDTLAND
La
définition
du
«
développement
durable
»
peut
faire
l’objet
de
nombreuses
discussions.
Définition
historique
et
contingente
:
«
Développement
qui
tienne
compte
des
besoins
de
la
génération
présente
sans
compromettre
ceux
des
générations
futures
(ni
celle
d’autres
régions
du
monde),
en
commençant
par
les
plus
démunis
»
(rapport
Brundtland
1987).
Solidarité
inter
et
intra-‐générationnelle.
DEFINITION
COMPLEMENTAIRE
Développement
qui
pense
l’articulation
de
trois
piliers.
Le
Développement
Durable
serait
le
fait
d’organiser
un
développement
en
fonction
d’un
équilibre
de
3
piliers.
1ER
MODELE
:
UN
SEUL
PILIER
Pilier
économique
:
besoins
illimités
et
croissance
indéfinie.
C’est
le
Pilier
de
base
!
Produire
plus
avec
moins.
C’est
ce
qu’on
étudie
ici
à
l’ICHEC.
Ce
pilier
économique
n’est
pas
suffisant
puisqu’il
s’appuie
sur
l’idée
de
besoins
illimités
(l’être
humain
veut
toujours
plus),
à
laquelle
on
articule
une
idée
de
croissance
indéfinie
(augmentation
de
la
richesse)
2EME
MODELE
:
LES
TROIS
PILIERS
SEPARES
On
s’est
rendu
compte
qu’il
y
avait
d’autres
piliers,
d’autres
valeurs
importantes
dans
une
entreprise
:
le
pilier
environnemental
et
le
pilier
social.
Le
pilier
économique
:
progrès
économique
et
technologique.
Le
pilier
environnemental
:
préservation.
Le
pilier
social
:
justice,
santé,
besoins
primaires.
12. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
Représentation
valable
au
niveau
macroéconomique
comme
sur
le
plan
microéconomique
de
l’entreprise.
12
3EME
MODELE
:
LES
TROIS
PILIERS
RELIES
Aujourd’hui,
les
3
piliers
sont
présentés
sous
forme
de
3
piliers
reliés
et
non
plus
séparés.
Les
problèmes
économiques
vont
avec
ceux
sociaux
et
environnementaux,
ils
ne
sont
pas
séparés.
4EME
MODELE
:
L’INTEGRATION
DES
PILIERS
13. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
Le
4ème
modèle
va
encore
plus
loin
que
le
précédent
(les
3
piliers
reliés).
On
réfléchit
sous
forme
de
13
piliers
intégrés.
Il
n’existe
pas
quelque
chose
de
purement
économique,
purement
social,
etc.
La
société
est
incrustée
dans
un
environnement
et
l’économie
est
incrustée
dans
une
société.
D’AUTRES
PILIERS
?
Pilier
participation
:
Est
ce
qu’il
existe
d’autres
piliers
que
ces
3
piliers
?
Certains
ajoutent
le
pilier
«
participation
».
Faire
en
sorte
que
la
réalisation
d’un
projet
se
fasse
ensemble,
de
manière
participative.
Pilier
du
sens
:
N’existe
t
il
pas
également
un
5ème
pilier
?
Celui
du
sens
?
Quel
est
le
sens
des
B&S
fournis
?
N’y
a
t
il
pas
à
réfléchir
sur
le
sens
des
B&S
produits
par
l’entreprise
?
Ou
bien
sur
le
sens
du
travail
qu’on
est
en
train
de
faire
dans
l’entreprise
pour
laquelle
on
bosse…
Sens
de
la
vie
qu’on
mène
(de
plus
en
plus
général),
et
des
valeurs
qui
sont
les
nôtres
?
Etc.
COMPLEXITE
ET
NECESSITE
D’UNE
DEFINITION
PLUS
DETAILLEE
Sur
base
de
ce
socle
commun,
on
peut
défendre
plusieurs
projets,
plusieurs
versions,
plusieurs
conceptions
spécifiques
du
développement
durable.
Derrière
le
consensus
sourd
le
différent.
Objectifs
Social
Economie
Environnement
Condition
Environnement
Economie
Environnement
Social
Economie
Social
Moyen
Economie
Environnement
Social
Environnement
Social
Economie
Postures
types
Humanisme
raisonné
Progressisme
productiviste
Productivisme
éclairé
Utilitarisme
pragmatique
Ecologisme
radical
Environnementalisme
social
Caractéristiques
L’économie
est
au
service
de
l’homme
en
tenant
compte
des
limitations
de
ressources
naturelles
L’utilisation
des
ressources
naturelles
est
au
service
de
l’homme
dans
des
conditions
économiques
imposées
et
non
maitrisées
Le
travail
des
hommes
doit
servir
au
développement
économique
tout
en
tenant
compte
de
la
limitation
des
ressources
naturelles
Les
ressources
naturelles
sont
au
service
du
développement
économique
en
respectant
les
conditions
sociales
de
l’époque
L’humain
se
donne
pour
priorité
de
protéger
la
nature
dans
des
conditions
économiques
données
L’activité
économique
est
au
service
de
la
sauvegarde
de
l’environnement
en
respectant
des
conditions
sociales
données
NB
:
pour
l’examen
:
Pas
retenir
le
nom
exacte
des
postures
types,
mais
on
pourrait
avoir
«
comment
s’articule
les
3
piliers
dans
cette
définition
«
…
»
?
»
14. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
14
• Objectif
=
pilier
social
puisque
économie
au
service
de
l’homme
• Moyen
=
pilier
économique
• Cadre
dans
lequel
on
fonctionne
:
Condition
=
pilier
environnemental
SYNTHESE
ET
PROLONGEMENT
Ø Rapport
à
l’espèce
et
à
la
vie.
Ø Solidarité
au
Nord
et
vis-‐à-‐vis
du
Sud.
Le
DD
nous
ouvre
à
d’autres
cultures,
d’autres
manières
de
penser,
d’autres
valeurs.
Ø Sensibilité
par
rapport
aux
dimensions
globales
:
les
institutions.
Ø Sensibilité
par
rapport
à
la
Nature,
au
Cosmos.
Ø Rapport
au
temps
et
à
l’espace
Ø Rapport
au
travail,
à
nos
existences,
à
l’existence,
au
sens.
15. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
L’éthique
est
l’ensemble
des
savoirs
(principalement
philosophiques),
des
savoir-‐faire
(pratiques,
actions,
règles)
et
des
savoir-‐être,
«
éclairés
»,
en
rapport
avec
les
valeurs
du
Bien
et/ou
du
Juste,
dans
des
champs
d’application
et
des
dimensions
15
CHAPITRE
2
:
L’ETHIQUE
PROPOSITION
DE
DEFINITION
«
divers.
»
«
Être
éthique
=
agir
ou
s’organiser
en
fonction
de
l’idéal
du
Bien
et/ou
du
Juste.
»
DES
SAVOIRS
?
On
parle
principalement
des
savoirs
philosophiques
ici.
L’éthique
n’est
pas
seulement
un
ensemble
d’actions,
de
savoir-‐faire,
c’est
aussi
des
savoirs.
Avoir
des
savoirs
dans
le
domaine
de
l’éthique
est
important
:
• Aide
au
choix
dans
des
situations
complexes
:
• Beaucoup
de
variables.
• Conflits
de
valeur.
2
valeurs
différentes
sont
importantes
et
il
faut
faire
un
arbitrage
entre
ces
valeurs,
ce
qui
crée
une
tension
pour
nous.
• Émotionnelles.
On
est
émotionnellement
tellement
pris
dans
la
situation
qu’on
ne
parvient
pas
à
savoir
quelle
décision
prendre.
• Solidifie
et
renforce
la
légitimité
grâce
à
une
argumentation.
Essentiel
dans
la
gestion
des
relations
entre
personnes,
et
donc
très
important
dans
le
management.
Prendre
des
décisions
et
les
argumenter
c’est
ce
qui
va
nous
rendre
crédible
vis
à
vis
des
autres
dans
le
long
terme
!
Prendre
une
décision
et
que
quelques
mois
après
prendre
une
autre
décision
qui
paraît
contradictoire
est
la
pire
chose
qu’il
pourrait
arriver,
les
gens
ne
vont
plus
avoir
confiance
en
nous.
La
cohérence
nous
rend
légitime
en
tant
que
manager.
Conclusion
:
le
savoir,
l’intelligence,
la
réflexion,
sont
des
soutiens
«
logistiques
»
à
l’action
éthique.
Il
faut
réfléchir
avant
d’agir
pour
agir
de
manière
éclairée.
DES
SAVOIR-‐ETRE
?
16. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
16
C’est
une
posture
d’existence,
une
manière
d’être,
un
mode
de
vie.
L’éthique
c’est
aussi
être
éthique,
être
une
personne
éthique,
c’est
donc
aussi
une
manière
d’être,
un
mode
d’existence.
C’est
quelque
chose
qui
s’apprend
tous
les
jours,
on
doit
s’améliorer
au
fur
et
à
mesure
du
temps
qui
passe.
ECLAIRES?
Le
grec
«
ethos
»
a
été
traduit
en
latin
«
mos,
mores
».
La
civilisation
romaine
a
succédé
à
la
civilisation
grecque
en
europe,
avec
une
autre
langue,
le
latin.
«
mos,
mores
»
a
donné
en
français
la
morale.
On
considère
que
les
termes
éthique
et
morale
sont
un
peu
équivalents
en
français.
Ce
qui
a
trait
aux
moeurs,
aux
coutumes
et,
de
manière
plus
générale,
à
la
conduite
humaine.
Aujourd’hui
on
traduit
mos,
mores
par
ce
qui
a
attrait
aux
moeurs.
D’où,
la
morale
:
ensemble
des
règles
de
conduite
admises
à
une
époque
ou
par
un
groupe
de
personnes
(on
parle
de
morale
chrétienne,
«
droit-‐de-‐l’hommiste
»,
etc.).
LA
DISTANCIATION
CONCEPTUELLE
DE
LA
MORALE
ET
DE
L’ETHIQUE
Aujourd’hui,
le
terme
«
éthique
»
inclut
une
dimension
réflexive,
une
prise
de
distance,
une
attitude
critique
à
l’égard
de
l’opinion
populaire
et
de
la
morale.
Vis
à
vis
des
moeurs,
des
valeurs,
autrement
dit,
de
la
morale
en
place.
L’éthique
est
caractérisée
par
le
fait
qu’elle
poursuit
l’idéal
d’autonomie
individuelle
par
rapport
à
la
«
morale
»
de
groupe.
L’ETHIQUE
ET
LA
MORALE
Distinction
inspirée
de
la
philosophie
de
Spinoza5.
Ethique
><
Morale
L’éthique
La
morale
L’éthique
est
une
démarche
réflexive
et
Remplie
de
certitude
et
peu
«
bousculante
»
5
philosophe
du
XVΙΙ
siècle
17. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
17
«
questionnante
»,
sans
certitude
absolue
ou
rigide
:
elle
bouscule
notre
intuition
commune.
Elle
est
argumentée.
Pas
ou
peu
argumentée.
Elle
fait
l’objet
d’une
discussion
respectueuse
de
l’autre.
Peu
respectueuse
de
l’autre.
Tendance
à
exclure
des
personnes
qui
ne
pensent
pas
comme
nous/
juger
les
personnes
en
fonction
de
leurs
valeurs.
LA
QUETE
ETHIQUE
Recherche
d’un
équilibre
entre
son
intuition
et
la
réflexion.
Être
proche
de
ses
propres
intuitions
tout
en
les
formulant
de
manière
rationnelle
(claire
et
cohérente
+
argumentée).
L’intuition
et
l’intelligence
ne
sont
pas
deux
choses
différentes
sans
rapports.
DES
VALEURS
?
LA
DEMARCHE
ETHIQUE
Les
questions
ont
trait
à
ce
qui
pourrait
(version
large)
ou
devrait
être
(version
plus
étroite).
Les
réponses
sont
des
jugements
de
valeur
ou
évaluatifs,
des
énoncés
prescriptifs
ou
normatifs.
Verbes
indicatifs
:
falloir,
pouvoir,
devoir.
Pour
repérer
quand
quelqu’un
parle
dans
une
démarche
de
type
éthique,
les
verbes
indicatifs
sont
ceux
qui
précèdent.
><
LA
DEMARCHE
SCIENTIFIQUE
On
différencie
la
démarche
éthique
de
la
scientifique
Traite
de
ce
qui
est
(><
de
ce
qui
pourrait
être),
jugements
de
fait,
énoncés
descriptifs.
Elle
émet
des
jugements
de
faits/énoncés
descriptifs
et
non
pas
de
jugements
de
valeurs.
Si
on
dit
«
la
terre
est
carrée
»
c’est
un
jugement
de
fait,
pas
de
valeurs,
même
si
c’est
faux.
18. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
18
Piège
n°1
:
les
impératifs
hypothétiques
qui
désignent
les
moyens
les
plus
appropriés
pour
atteindre
des
fins
prédéterminées.
Exemple
:
Si
on
veut
augmenter
nos
chances
de
survie
dans
le
désert,
il
serait
bon
de
nous
équiper
de
quelques
bouteilles
d’eau.
Cette
proposition
est
une
proposition
scientifique
qui
apparaît
comme
une
proposition
éthique.
C’est
un
faux
ami
parce
qu’on
utilise
un
verbe
indicatif.
Ici
:
fin
prédéterminée
:
survivre
=>
moyens
les
plus
appropriés
pour
ce
:
prendre
des
bouteilles
d’eau
avec
nous.
On
appelle
cela
un
impératif
hypothétique
et
ca
c’est
un
cas
particulier
d’énoncé
descriptif.
Pour
devenir
un
grand
musicien
vous
devriez
jouer
de
la
guitare
au
moins
tous
les
2
jours.
C’est
aussi
un
impératif
hypothétique.
Si
on
ne
joue
pas
de
la
guitare
tous
les
deux
jours
minimum
on
a
aucune
chance
de
devenir
un
guitariste
majeur,
tout
le
monde
peut
le
dire.
Pour
réussir
un
examen
vous
devriez
vous
abstenir
de
boire
50
litres
de
bière
avant.
Aussi
une
forme
d’impératif
hypothétique.
On
a
peu
de
chances
de
réussir
notre
examen
en
ayant
bu
pleins
de
bières
avant.
Piège
n°2
:
les
énoncés
«
moralisateurs
».
Implique
un
jugement
de
valeur.
On
va
voir
un
film
et
on
dit
que
ce
film
est
mauvais
en
le
présentat
comme
une
vérité
«
ce
film
est
mauvais
».
Ou
alors
on
dit
«
cette
personne
est
égoiste
»,
ca
paraît
comme
un
jugement
descriptif
alors
qu’en
fait
c’est
un
jugement
de
valeur.
Exam
:
surement
une
question
de
QCM
:
«
la
terre
tourne
autour
du
soleil
»,
est
ce
une
proposition
éthique
?
scientifique
?
…
Réponse
:
proposition
scientifique
qui
est
fausse.
LA
COMPLEMENTARITE
Avant
de
prendre
une
position
d’ordre
éthique,
il
est
souvent
judicieux
de
tout
d’abord
analyser
correctement
la
situation
de
manière
purement
factuelle.
Rétablir
les
faits
avant
d’établir
des
jugements
de
valeur.
LES
3
DOMAINES
DE
PENSEE
3
types
de
savoirs
:
19. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
19
La
question
de
la
vérité
préoccupe
la
démarche
scientifique.
Jugements
de
faits.
Dans
la
démarche
éthique,
ce
qui
préoccupe
c’est
une
valeur
particulière
:
le
bien
et/ou
le
juste.
Finalement,
pour
faire
le
bien
faut
il
ou
non
faire
«
ceci
»
?
Est-‐ce
juste
de
tenir
compte
de
….
?
Habituellement
on
distingue
également
un
troisième
domaine
:
la
démarche
esthétique
:
se
préoccupe
des
questions
de
valeur,
tout
comme
l’éthique
(dans
la
même
sous-‐division).
Ici
on
s’intéresse
aux
critères
esthétiques.
S’occupe
d’un
type
de
valeurs
particulières
:
la
question
du
beau.
LA
METAPHYSIQUE
Ces
trois
domaines
sont
entourés
par
la
métaphysique
ou
la
science
de
l’être.
C’est
donc
un
4ème
domaine
qui
entoure
les
3
précédents.
LES
3
DOMAINES
PRATIQUES
3
types
de
savoir-‐faire
:
20. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
20
3
types
de
savoir-‐faire
correspondent
aux
3
types
de
savoir.
ð Esthétique
:
Arts
&
lettres
ð Ethique
:
Actions
&
règles
:
savoir
ce
qui
est
bon/juste
=>
actions
&
règles.
Ex
:
interdiction
aux
enfants
de
moins
de
15
ans
de
travailler
dans
mon
entreprise
(règle)
ð Science
:
Technologies,
Techniques…
DES
CHAMPS
D’APPLICATION
DIVERS
?
Les
problèmes
éthiques
peuvent
se
poser
dans
des
domaines
très
divers,
se
posent
à
différents
niveaux
:
• La
politique
(accord
du
droit
de
vote
aux
jeunes,
aux
femmes,…
?),
• la
société
(légalisation
du
dopage,
droit
de
se
marier
pour
les
homosexuels,…),
• l’économie
(problème
de
l’annulation
de
la
dette
pour
les
pays
du
tiers
monde,…),
• les
organisations
(promotions,
rémunération
au
sein
des
entreprises,…),
• les
familles
(comment
partage
t
on
les
biens
familiaux
?
même
part
pour
chaque
enfants
ou
bien
l’ainé
a
d’avantage
de
droits
que
les
autres
?,…).
Ex
:
faut
il
coter
de
la
même
manière
un
étudiant
qui
est
Erasmus
qu’un
étudiant
qui
ne
l’est
pas
?
DES
DIMENSIONS
DIVERSES
?
21. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
21
Qu’est
ce
qui
peut
être
éthique
?
• Les
personnes
:
les
pensées,
les
paroles,
les
gestes,
les
comportements.
Quelqu’un
peut
avoir
des
paroles,
gestes,
comportements
plus
ou
moins
éthiques.
Injurier
quelqu’un
n’est
pas
vraiment
considéré
comme
des
paroles
éthiques
• Les
relations
entre
personnes.
• Les
règles
organisationnelles
:
les
processus
de
décision
stratégique,
de
transmission
d’information,
les
manières
de
recruter,
de
produire,
l’image
fabriquée,
les
codes,
etc.
Règles
organisationnelles
:
au
sein
des
entreprises.
• Les
règles
de
vie
en
société
:
les
«
normes
»
en
général
imposée
par
les
Etats,
respect
des
lois.
Ex
:
une
entreprise
doit
présenter
sa
comptabilité
en
respectant
des
normes,
des
lois.
DES
DIMENSIONS
DIVERSES
?
LES
3
NIVEAUX
DE
L’ACTION
ETHIQUE
On
peut
dire
qu’il
y
a
3
niveaux
de
l’action
éthique
:
-‐ Au
niveau
individuelle
-‐ Au
niveau
collectif
(dans
une
entreprise,…)
-‐ Au
niveau
publique
LE
COLLECTIVISME
ET
LE
COMMUNISME
ETHIQUES
22. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
Les
3
niveaux
sont
importants.
C’est
important
que
les
projets
individuels
soient
agrégés
dans
des
formes
d’actions
collectives
au
sein
de
l’entreprise
etc.
Certaines
personnes
défendent
l’idée
que
la
seule
vraie
idée
de
l’éthique
c’est
celle
22
véhiculée
par
l’Etat,
le
reste
n’est
pas
vraiment
considéré
comme
de
l’éthique
pour
ces
gens
là,
c’est
plus
du
blabla.
La
véritable
éthique
doit
se
faire
au
niveau
des
grosses
entités,
publiques.
LE
SENTIMENTALISME
ETHIQUE
23. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
23
D’autres
personnes
estiment
que
l’éthique
c’est
fondamentalement
individuel
et
à
la
limite
ca
se
passe
au
niveau
des
entreprises
mais
ca
ne
va
pas
plus
haut.
Les
grandes
règles
créées
par
les
Etats
c’est
qqch
dont
on
se
méfie.
Il
faut
se
méfier
de
ces
2
attitudes
ci-‐dessus.
Il
faut
prendre
de
la
distance,
ces
attitudes
sont
contestables.
Les
personnes
qui
travaillent
au
niveau
des
pouvoirs
publics
défendront
souvent
la
première
vision,
etc.
Il
faut
avoir
une
vue
beaucoup
plus
globale
qui
permet
d’englober
les
3
visions.
Il
faut
même
imaginer
une
harmonie
à
ces
3
niveaux.
L’HARMONIE
DES
TROIS
NIVEAUX
• L’action
publique
est
essentielle
car
c’est
à
ce
niveau
que
s’inscrivent
les
valeurs
les
plus
importantes
d’une
société.
• L’action
collective
est
essentielle
car
c’est
dans
ses
interactions
individuelles
que
les
personnes
construisent
leurs
systèmes
de
valeurs
personnels
;
et
c’est
grâce
à
l’action
collective
que
les
pouvoirs
publics
modifient
les
lois.
• L’action
des
acteurs
individuels
est
essentielle
car,
en
dernière
analyse,
c’est
sur
eux
que
retombent
et
pour
eux
que
sont
élaborées
les
décisions
liées
aux
niveaux
collectifs
et
publics.
24. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
24
CHAPITRE
3
:
LES
TROIS
PREMIERES
FIGURES
DE
L’ETHIQUE
Objectif
:
présenter
quelques
conceptions
différentes
de
l’éthique.
=>
Il
y
a
plusieurs
manières
de
faire
le
bien.
PROPOSITION
DE
DEFINITION
L’éthique
est
l’ensemble
des
savoirs
(principalement
philosophiques),
des
savoir-‐faire
(pratiques,
actions,
règles)
et
des
savoir-‐être,
«
éclairés
»,
en
rapport
avec
les
valeurs
du
Bien
et/ou
du
Juste,
dans
des
champs
d’application
et
des
dimensions
divers.
FAIRE
LE
BIEN
?
ETRE
JUSTE
?
SE
COMPORTER
DE
MANIERE
ETHIQUE
?
Il
existe
beaucoup
de
manières
de
répondre
LA
FIGURE
DE
L’ETHIQUE
COMME
ALTRUISME
E.
Lévinas
(1906-‐1995).
Philosophe
français
qui
met
en
avant
la
figure
de
l’Autre.
Ø Une
conduite
réfléchie
qui
tienne
compte
de
l’autre
en
tant
qu’autre.
Ø Les
autres
ne
sont
pas
des
Mêmes
mais
des
Autres.
Les
autres
ne
sont
pas
des
alter
ego,
ils
ne
sont
pas
des
autres
«
MOI
».
Ø Être
éthique
c’est
reconnaître
que
l’autre
est
un
autre
radical
et
qu’il
possède
un
système
de
valeur
différent
du
notre.
Tout
faire
pour
ne
pas
réduire
l’autre
à
un
autre
moi
dans
mes
relations
concrètes
avec
l’autre.
L’ALTRUISME
Qu’est
ce
que
ca
signifie
«
être
altruiste
«
?
25. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
25
• L’idéal
d’écoute
et
d’accueil
(une
forme
spécifique
de
générosité).
Être
capable
d’écouter
et
d’accueillir
l’autre.
On
dit
parfois
de
certaines
personnes
qu’elles
ont
une
grande
capacité
d’écoute,
elles
ne
sont
pas
dans
le
jugement,
elles
sont
dans
une
posture
d’accueil
par
rapport
à
l’autre,
elles
sont
capables
de
tout
entendre.
On
peut
être
à
l’écoute
de
l’autre
soit
de
manière
passive
(entendre
qqn
sans
le
juger,
sans
éprouver
aucune
forme
d’énervement),
soit
de
manière
active
(àpd
moment
ou
on
devient
capable
de
reformuler
ce
que
l’autre
a
dit
de
manière
à
ce
que
l’autre
se
reconnaisse
parfaitement.)
• L’idéal
de
véritable
générosité.
Certaines
personnes
sont
plus
généreuses
par
rapport
à
leur
temps,
par
rapport
aux
cadeaux,…
Il
y
a
différentes
formes
de
générosité.
• L’idéal
de
philanthropie.
Quand
on
est
généreux
on
l’est
par
rapport
à
quelqu’un
de
particulier
(amis,
famille,
…).
La
philanthropie
c’est
une
sorte
de
générosité
par
rapport
à
l’être
humain
en
général:
ex:
envoyer
15.000
euros
au
Téléthon.
C’est
une
sorte
de
générosité
anonyme,
abstraite
générale.
Ex
:
on
finance
un
projet
d’aide
en
Afrique
du
Sud
mais
on
n’ira
jamais
là
bas…
On
peut
être
quelqu’un
de
très
généreux
dans
ses
relations
proches
mais
qui
ne
donnerait
jamais
d’argent
à
une
oeuvre
de
charité,
une
fondation,
etc.
et
inversement.
• L’idéal
éducatif.
Soit
on
fait
de
la
RSE
ou
on
donne
de
l’argent,
soit
on
participe
de
manière
beaucoup
plus
structurelle
à
la
manière
dont
cet
argent
est
investit
etc.
GDF
Suez
envoie
de
l’argent
à
l’ICHEC
mais
également
un
expert
de
la
RSE
pour
former
les
élèves,
ca
c’est
éducatif,
pas
uniquement
philanthropique.
• L’idéal
de
médiation.
La
personne
qui
est
capable
de
faire
en
sorte
que
les
gens
se
réconcilient.
Toutes
ces
formes
différentes
que
peut
prendre
l’altruisme
ne
sont
pas
nécessairement
convergentes.
C’est
possible
d’être
à
l’écoute
des
autres,
très
accueillant,
sans
être
nécessairement
généreux.
On
peut
être
quelqu’un
qui
fait
attention
de
ne
pas
payer
le
verre
quand
on
va
boire
un
verre
avec
quelqu’un,
ou
ne
pas
être
généreux
dans
la
vie,
ne
pas
donner
plus
d’argent
qu’on
en
reçoit,
MAIS
être
quelqu’un
de
très
attentif
!
Et
inversement,
on
peut
être
quelqu’un
d’extrêmement
généreux
mais
ne
pas
être
attentif,
à
l’écoute…
26. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
26
LA
FIGURE
DE
L’ETHIQUE
COMME
JUSTICE
Etre
éthique
c’est
être
juste
(ce
n’est
plus
être
altruiste
dans
ce
cas-‐ci).
Être
juste
c’est
tout
à
fait
différent
d’être
altruiste,
on
peut
être
l’un
sans
être
l’autre.
• En
son
coeur,
l’idéal
d’égalité.
On
donne
0,50
cent
à
chaque
employé,
on
est
juste
mais
on
n’est
pas
du
tout
généreux,
altruiste.
Au
contraire,
on
peut
donner
facilement
beaucoup
d’argent
mais
de
manière
tout
à
fait
inéquitables.
• «
OEil
pour
oeil
»
:
la
recherche
de
l’équilibre.
Rechercher
un
équilibre
entre
ce
que
l’on
donne
et
ce
que
l’on
reçoit.
Donner
autant
qu’on
reçoit
et
ne
pas
donner
plus
ou
moins.
Ne
pas
dépenser
plus
que
ce
que
les
autres
dépensent
(ni
moins).
• Égalité
de
traitement.
On
applique
les
mêmes
règles
à
tout
le
monde
quelles
que
soient
les
circonstances,
la
situation.
Il
faut
60%
pour
réussir,
quelqu’un
qui
a
59,9%,
l’égalité
de
traitement
c’est
dire
qu’il
n’a
pas
réussi.
• Égalité
des
chances.
On
oppose
ce
point
à
l’égalité
de
traitement.
Ici
on
tient
compte
des
circonstances
particulières
dans
lesquelles
les
personnes
se
trouvent.
L’égalité
des
chances
c’est
dire
«
les
étudiants
Erasmus
ont
plus
de
difficultés
donc
on
va
leur
rajouter
quelques
points,
des
cours
particuliers
de
français,…
».
On
améliore
les
conditions
pour
que
les
personnes
soient
dans
des
conditions
de
départ
similaires.
Création
d’une
sorte
de
nivellement.
• Égalité
des
résultats.
Dire
:
«
ce
qui
compte
c’est
l’égalité
finale
».
Je
donne
le
même
salaire
à
toutes
les
personnes
qui
travaillent
dans
mon
entreprise.
Egalité
des
résultats,
égalité
des
salaires.
• Etc.
27. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
27
ð Ces
formes
sont
naturellement
divergentes…
§ Véritable
question
:
égalité
de
quoi
?
La
question
n’est
pas
réellement
l’égalité
mais
l’égalité
de
quoi
?
§ Egalité
(A)
=>
Inégalité
(B)
Défendre
une
égalité
de
type
A
implique
une
inégalité
d’un
type
B.
Défendre
l’égalité
des
chances
implique
une
forme
d’inégalité
de
traitement.
On
donne
plus
de
revenus
aux
personnes
qui
ont
moins
de
chance
dans
l’existence.
Nous
reviendrons
plus
loin
sur
cet
idéal
éthique
de
justice
en
étudiant
une
des
oeuvres
les
plus
importantes
concernant
cet
idéal
:
J.
RAWLS.
L’égalité
(a)
implique
des
inégalités
(b)
sur
une
autre
variable.
On
donne
la
même
rémunération
à
tout
le
monde,
cette
forme
d’inégalité
implique
une
inégalité
en
terme
de
mérite.
Des
personnes
qui
travaillent
2
fois
plus
sont
aussi
bien
payées
que
les
autres.
Une
forme
d’égalité
sur
une
variable
A
implique
toujours
une
inégalité
sur
une
autre
variable
B.
REMARQUE
Être
altruiste
sans
être
juste
OU
Être
juste
sans
être
altruiste.
(cf.
avant)
LA
FIGURE
DE
L’ETHIQUE
COMME
HARMONIE
INTERIEURE
Poursuivre
une
harmonie
intérieure,
être
éthique
fondamentalement
c’est
être
soi-‐même
:
être
en
harmonie
avec
soi
même,
en
harmonie
avec
soi
même.
Suivre
un
bien
réellement
et
authentiquement
personnel.
Une
meilleure
appréciation
de,
et
une
meilleure
harmonie
à
soi-‐même.
LES
FORMES
SPECIFIQUES
28. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
28
• L’idéal
de
liberté
intérieure
o par
exemple
sans
«
transfert
»,
sans
«
projection
»
:
Ø Faire
plaisir,
être
aimé,
être
reconnu
:
Quelqu’un
qui
est
intérieurement
libre.
On
peut
être
extérieurement
non
libre
(en
prison
par
exemple),
mais
être
intérieurement
libre.
Et
inversement,
on
peut
être
extérieurement
libre,
être
libre
de
se
mouvoir
tant
qu’on
respecte
les
règles
sans
être
intérieurement
libre.
Libre
intérieurement
c’est
une
forme
de
liberté
sans
transfert
ou
sans
projection.
On
est
intérieurement
libre
lorsqu’on
ne
projette
pas,
qu’on
ne
transfère
pas.
Vivre
en
projetant/transférant
=
par
exemple
si
on
fait
une
action
pour
avant
tout
faire
plaisir
à
quelqu’un,
on
pose
une
action
uniquement
dans
le
but
de
plaire
à
quelqu’un
d’autre,
a
ce
moment
là
on
projette,
ca
part
du
regard
de
l’autre,
on
n’est
donc
pas
intérieurement
libre.
Par
exemple
on
veut
faire
des
études
de
gestion
et
nos
parents
veulent
qu’on
fasse
la
médecine.
Si
on
fait
la
médecine
on
n’aura
pas
posé
une
action
intérieurement
libre,
on
aura
abandonné
notre
liberté
pour
faire
plaisir
à
quelqu’un
d’autre.
En
dehors
de
faire
plaisir
ca
peut
être
le
fait
du
besoin
d’être
aimé.
On
dit
quelque
chose
qu’on
ne
pense
pas
juste
pour
plaire
et
satisfaire
ce
besoin
d’être
aimé
par
quelqu’un.
Quelqu’un
dit
qu’il
aime
bien
Barack
Obama
parce
qu’il
est
face
à
quelqu’un
qui
l’aime
bien,
et
qui
va
dire
10
minutes
après
qu’il
n’aime
pas
Barack
Obama.
C’est
un
discour
adaptatif
à
l’autre.
Besoin
d’être
reconnu.
On
achète
par
exemple
une
voiture
dernier
cri
parce
qu’on
a
besoin
d’être
reconnu
par
nos
amis
comme
quelqu’un
à
la
mode,
qui
a
beaucoup
d’argent,
etc.
Ø Se
distinguer
ou
contredire
:
Aimer
se
distinguer
des
autres
de
manière
permanente,
contredire
les
autres
à
tout
moment,
s’opposer.
Peu
importe
la
personne,
prendre
un
malin
plaisir
à
contredire.
Impression
que
pour
exister
il
faut
s’opposer
à
ce
qui
est
dit.
Cela
ne
signifie
pas
qu’on
ne
peut
pas
contredire
les
gens
(ou
vouloir
être
aimé),
mais
il
faut
un
équilibre.
Ø S’identifier
(importer
une
souffrance
qui
ne
nous
appartient
pas)
:
S’identifier.
On
ne
parvient
pas
à
faire
la
distinction
entre
nous
et
l’autre.
Phénomène
d’hystérie
à
des
concerts
par
exemple.
Personnes
qui
s’habillent
comme
Johnny
Halliday,
qui
chantent
comme
lui
etc.
On
renie
notre
propre
personne.
o Assumer
sa
propre
personnalité
singulière
29. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
29
• L’idéal
de
singularité,
de
vie
extraordinaire.
Etre
intérieurement
libre
c’est
distinct
d’un
autre
type
de
projet
qui
consisterait
à
vivre
une
vie
extraordinaire.
Certaines
personnes
ont
pour
projet
de
vie
de
faire
qqch
d’extraordinaire
(Steve
Jobs,
Justine
Henin
etc.
ont
peut
être
des
projets
de
vie
de
faire
qqch
d’extraordinaire).
• L’idéal
du
challenge,
du
mouvement,
du
«
devenir
»
constant.
Certaines
personnes
ont
comme
idéal
de
vie
d’avoir
toujours
du
challenge.
Un
peu
différent
de
l’idéal
de
liberté
intérieure
• L’idéal
de
pleine
conscience,
d’immobilité.
><
du
précédent.
Certaines
personnes
ont
pour
projet
de
vie
d’être
pleinement
conscient,
il
existe
des
techniques
pour
cela.
Etre
pleinement
conscient
de
ses
émotions
etc.
LE
SENS
DU
COLLECTIF
Est
ce
qu’on
peut
vraiment
dire
que
c’est
de
l’éthique
quand
on
se
recentre
sur
soi
?
N’est
ce
pas
plutôt
une
forme
d’égoisme,…
C’est
tout
à
fait
compatible
avec
l’éthique
en
fait.
Dans
cet
idéal,
le
principe
de
base
est
de
se
dire
que
pour
être/pour
parvenir
à
être
en
harmonie
avec
les
autres
il
y
a
une
importance
de
se
recentrer
sur
soi-‐même
pour
commencer.
Autrement
dit,
dans
cette
conception
de
l’éthique
comme
harmonie
intérieure,
il
y
a
cette
idée
que
pour
avoir
des
relations
aux
autres
plus
harmonieuses,
plus
éthiques
etc,
il
faut
commencer
par
être
en
harmonie
avec
soi
même.
• Et
la
dimension
relationnelle
ou
collective
?
La
construction
lente
mais
durable
d’une
relation
à
l’autre
et
au
collectif,
par
en
bas.
La
racine
du
Mal,
c’est
l’inadéquation
à
soi-‐même.
En
comparaison
avec
le
fait
qu’avant
d’être
en
harmonie
avec
les
autres
il
faut
être
en
harmonie
avec
soi
même.
Les
tyrans
vis
à
vis
des
autres
sont
des
personnes
tyranniques
vis
à
vis
d’elles
même
et
c’est
pour
cela
qu’elles
le
sont
envers
les
autres
ensuite.
Pas
d’incompatibilité.
• Et
l’existence
de
normes
de
vie
en
société
?
Le
respect
des
droits
et
des
libertés
de
base.
(Norme
de
vie
en
société).
Etre
en
harmonie
avec
soi
même
ce
n’est
pas
passer
son
temps
à
détruire
les
autres
par
exemple.
La
personne
30. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
qui
souhaite
faire
cela
c’est
quelqu’un
qui
n’est
pas
en
harmonie
avec
lui
même,
qui
n’a
pas
fait
un
travail
sur
lui
pour
l’être.
La
liberté
extérieure
réciproque
et
limitée.
Pas
d’incompatibilité.
30
LE
TRAVAIL
DE
L’ETHIQUE
Peu
importe
le
type
d’éthique
(3
types
vu
ci
au
dessus),
l’éthique
implique
une
forme
de
travail.
Ce
n’est
pas
qqch
qui
est
donné,
c’est
qqch
qui
se
travaille,
qui
implique
une
certaine
remise
en
question.
Ex
:
Altruisme
:
éviter
de
réduire
l’autre
à
un
autre
moi
• Aller
à
l’encontre
d’une
pente
facile
et
immédiate.
• Cela
engage
un
certain
travail,
une
certaine
remise
en
question,
un
certain
sacrifice.
DE
QUOI
?
Contre
quoi
faut
il
lutter
pour
être
qqn
d’éthique
?
• L’instinct.
Ex
:
considérer
l’autre
comme
un
rival,
un
ennemi,
et
ce
d’instinct.
La
guerre
est
l’expression
parfaite
de
l’instinct,
l’autre
n’est
pas
d’accord
avec
moi,
je
rentre
en
guerre
avec
lui.
• Le
plaisir
immédiat
ou
la
satisfaction
immédiate.
• Le
grégarisme
:
la
culture
contraignante
(la
conformité
à
des
principes
non
critiqués),
les
représentations
sociales
(richesse,
statut,
etc.).
L’éthique
:
Ø attitude
réfléchie
Ø Elle
ne
se
mesure
pas
à
sa
conformité
à
un
principe,
par
exemple
religieux,
sans
questionnement
réel
permanent
(mise
à
distance,
écart).
31. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
31
4
ACCENTS
Rappel
:
3
ou
4
dimensions
distinctes
de
l’éthique
:
personnelle/
interpersonnelle/
collective
(famille,
organisations,
communautés,…)
Si
on
reprend
cette
grille
c’est
pour
montrer
que
les
différentes
conceptions
de
l’éthique
vues
au
dessus
vont
mettre
l’accent
sur
certaines
dimensions.
Mettre
l’accent
ne
signifie
pas
que
ca
n’a
aucun
impact
collectif
!
• Dimension
personnelle
:
l’harmonie
à
soi.
• Dimension
interpersonnelle
:
l’altruisme.
• Dimension
collective
:
• L’action
d’entreprise
(les
familles,
les
associations,
les
organisations,
les
communautés
(religieuses,
linguistiques)).
• L’action
publique
(justice).
Ensemble
des
règles
et
lois
fondamentales
qui
font
ensemble
qu’une
communauté
peut
vivre
en
commun.
32. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
32
CHAPITRE
4
:
L’UTILITARISME
QU’EST-‐CE
QUE
«
L’INTERET
DE
LA
SOCIETE
»
DONT
PARLE
LA
DEFINITION
DE
LA
RSE
?
Exemple
:
le
cas
«
Jirau
».
Une
réponse
possible
:
le
Bien
commun
est
ce
qui
satisfait
tout
le
monde.
Réponse
un
peu
intuitive.
Le
bien
commun
c’est
une
option,
qqch
qui
satisfait
tout
le
monde
Problème
de
cette
définition
un
peu
intuitive:
dans
une
société
plurielle,
diverse
comme
la
nôtre,
les
préférences
de
chacune
et
de
chacun
sont
différentes.
On
possède
tous
des
préférences
différentes
(ou
plus
ou
moins
différentes).
Comment
savoir
ce
qui
pourrait
satisfaire
tout
le
monde
dans
une
telle
société.
Solution
?
Une
base
commune
minimaliste
?
L’intérêt
de
la
société
serait
une
espèce
de
base
commune
minimaliste
à
tout
le
monde.
Plus
les
préférences
seront
différentes,
plus
les
accords
difficiles
et
la
base
commune
très
mince.
UNE
IDEE
:
LA
SOLUTION
«
UTILITARISTE
».
Comment
définir
ce
qu’est
cet
intérêt
de
la
société.
ð La
satisfaction
globale.
C’est
le
coeur
du
projet
de
l’utilitarisme.
ð L’objectif
de
cet
idéal
n’est
pas
que
chacun
maximise
sa
satisfaction
individuelle
mais
que
chacun
(ou
en
tous
cas
certaines
personnes)
sacrifie
sa
satisfaction
à
la
satisfaction
de
tous.
La
satisfaction
globale
ne
résulte
absolument
pas
de
la
maximisation
des
satisfactions
personnelles.
LES
FONDATEURS
33. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
Fondateurs
de
cette
fondation
éthique
considérée
comme
un
grand
modèle
dans
le
domaine
de
l’éthique
:
J.
Bentham
(XVΙΙΙème
siècle),
J.S.
Mill
(XΙXème
siècle)
et
Sidgwick
(XΙXème
siècle),
J.
Harsanyi
(Xxème
siècle).
Idée
fondamentale
de
tous
ces
auteurs
:
Ils
s’opposent
à
toute
forme
d’autorité
suprême
:
dogme,
religion,
autorité
politique,
morale,
droit
naturel,
etc.
Ces
auteurs
du
17,
18
et
19ème
siècle
arrivent
juste
après
la
révolution
française
qui
symbolise
le
passage
de
l’ancien
au
nouveau
régime.
Ancien
régime
:
importance
de
la
religion
de
l’autorité
politique
et
morale,
des
droits
naturels
etc.
Ces
auteurs
s’opposent
à
tout
cela.
De
ce
point
de
vue
ils
sont
éminemment
modernes.
33
LE
PRINCIPE
DE
DECISION
Projet
des
utilitaristes
de
manière
plus
précise
:
Augmenter
le
plus
possible
le
niveau
global
de
satisfaction.
Idéalement
le
maximaliser.
Formulation
technique
:
maximiser
la
somme
des
niveaux
de
satisfaction
individuelle.
La
satisfaction
est
représentée
par
une
fonction
d’utilité
individuelle.
En
science
économique,
les
préférences
d’une
personne
entre
diverses
options
sont
représentées
mathématiquement
par
une
fonction
d’utilité
individuelle.
TECHNIQUE
Choisir
entre
2
options
:
évaluer
le
niveau
de
satisfaction
de
chacun
des
acteurs
dans
les
2
options
possibles.
Dans
l’option
ou
on
passe
d’un
examen
classique
à
un
examen
ou
tout
le
monde
a
14/20.
Le
niveau
de
satisfaction
de
tout
le
monde
va
augmenter.
Si
perte
de
satisfaction
du
coté
du
professeur
(parce
qu’il
est
sadique
par
exemple)
et
que
cette
perte
de
satisfaction
fait
plus
que
compenser
le
gain
de
satisfaction
des
élèves,
dans
ce
cas
là
on
organisera
un
examen
classique.
Ce
qui
est
en
balance
c’est
d’un
coté
la
satisfaction
des
étudiants
:
privilégient
l’examen
non
classique
et
de
l’autre
coté
le
professeur
qui
privilégie
l’examen
classique.
On
tient
compte
de
la
satisfaction
des
étudiants
et
cette
dernière
l’emportera
si
il
est
démontré
que
la
satisfaction
globale
des
étudiants
fait
plus
que
compenser
la
satisfaction
du
professeur
ou
de
l’institution
ICHEC
(qui
pourrait
ne
pas
voir
d’un
bon
oeil
le
fait
que
tous
les
étudiants
réussissent).
34. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
34
Etapes
:
• Identifier
les
parties
prenantes.
(Cf.
exercice
dans
le
cas
Jirau)
:
ici
étudiants,
professeur,
direction
de
l’ICHEC.
• Évaluer
l’évolution
de
leur
satisfaction
selon
les
différentes
options
possibles.
Construire
ou
non
un
barrage
OU
construire
un
barrage
selon
telles
modalités.
• L’option
choisie
sera
celle
dont
les
«
gains
globaux
en
satisfaction
»
compensent
le
plus
les
«
pertes
globales
en
satisfaction
».
Quelle
que
soit
l’option
des
personnes
vont
voir
leur
satisfaction
augmenter
et
d’autres
au
contraire
vont
la
voir
diminuer.
C’est
toujours
le
cas,
dans
tous
choix.
«
CONSEQUENTIALISME
»
ET
«
PROCEDURALISME
»
On
dit
de
l’utilitarisme
que
c’est
une
conception
de
l’éthique
conséquentialiste.
C’est
une
conception
qui
s’oppose
à
ce
qu’on
appelle
le
procéduralisme.
Une
éthique
«
conséquentialiste
»
se
centre
sur
les
conséquences
et,
le
plus
souvent,
sur
les
conséquences
en
termes
de
résultats,
des
options
ou
des
actions.
Mise
en
avance
des
conséquences
:
éthique
qui
se
centre
sur
les
conséquences
et
en
particulier
au
niveau
des
résultats
de
différentes
actions...
Ethique
qui
s’intéresse
à
l’aval
d’une
décision.
À
l’inverse
une
éthique
«
procédurale
»
se
contente
d’établir
des
règles
générales
et
ne
se
soucie
pas
des
conséquences
et
des
résultats.
Ethiques
procédurales
se
contente
d’établir
des
règles
générales
et
ne
s’intéresse
pas
spécialement
aux
conséquences,
aux
effets.
Ethique
qui
s’intéresse
à
l’amont
d’une
décision,
à
ce
qui
se
passe
avant,
aux
principes.
«
Éthique
de
l’aval
»
et
«
éthique
de
l’amont
».
Dans
un
cas,
On
condamne
le
dopage.
Dans
le
cas
de
l’éthique
conséquentialiste,
Si
plusieurs
coureurs
se
sont
dopés
est
ce
qu’il
n’y
a
pas
une
conséquence
globale
et
est
ce
que
ca
ne
pourrait
pas
mettre
en
péril
«
le
sport
»
si
on
condamne
qqn
?
35. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
35
TELEOLOGISME
ET
DEONTOLOGISME
Forme
d’éthique
«
téléologique
»
et
forme
d’éthique
«
déontologique
».
Vision
téléologique
:
évaluation
éthique
d’une
action
en
fonction
du
but,
du
résultat
ou
des
conséquences.
Vision
téléologique,
on
s’intéresse
à
la
logique
du
téléos,
c’est
à
dire
de
la
finalité,
du
but.
On
évalue
un
comportement
ou
une
action
en
fonction
d’une
finalité,
d’un
but.
Conséquentialisme
=
forme
spécifique
de
vision
téléologique.
On
y
oppose
la
vision
déontologique.
Vision
déontologique
:
conformité
et
obéissance
a
priori
à
une
loi,
à
une
règle,
une
contrainte
;
à
un
principe,
une
procédure.
(déonto
:
devoir
et
logique
=>
la
logique
du
devoir).
On
évalue
une
action
en
fonction
de
sa
conformité
à
un
devoir.
Tu
ne
tueras
pas
est
un
principe
éthique
déontologique.
On
évalue
une
action
en
fonction
de
sa
conformité
à
un
devoir.
«
Il
est
interdit
de
mentir
»
pour
être
éthique
est
également
un
bon
exemple
de
vision
déontologique.
3
SPECIFICATIONS
DU
MODELE
On
peut
spécifier
ce
modèle
de
plusieurs
manières.
PREMIERE
SPECIFICATIONS
DU
MODELE
:
MANIERE
DE
FAIRE
LA
SOMME
L’utilitarisme
classique
et
l’utilitarisme
moyen.
Utilitarisme
classique
:
consiste
à
faire
la
somme
des
niveaux
d’utilité
individuels
Utilitarisme
moyen
:
somme
pondérée
des
différents
niveaux
de
satisfaction
individuels.
• Exemple
:
Il
y
a
une
action
qu’on
peut
opérer,
par
exemple
construire
ou
non
un
barrage
à
Jirau.
Comment
choisir
entre
les
deux
options
?
36. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
36
Option
1
:
(1,4,4):
Dans
cette
option,
on
a
3
parties
prenantes
qui
vont
être
impactées.
Si
on
choisit
cette
option
les
3
parties
prenantes
auront
des
niveaux
de
satisfaction
de
1,
4
et
4.
Option
2
:
(3,2,2,3)
Ici
4
parties
prenantes
impactées.
Les
niveaux
de
satisfaction
de
ces
parties
prenantes
seront
de
2,2,3
et
3.
Si
on
est
un
utilitariste
classique,
quelle
option
va
t
on
choisir
?
L’option
2
!
L’utilitarisme
classique
fait
la
somme
des
différentes
options.
Si
on
est
un
utilitariste
moyen
on
va
choisir
l’option
1
par
contre,
parce
que
la
moyenne
est
supérieure.
Il
compare
le
niveau
de
satisfaction
moyen
de
la
première
option
(=3)
et
de
la
deuxième
(+ou-‐
2,8).
Examen
:
on
risque
d’avoir
un
cas
comme
ca.
Le
professeur
décrira
le
cas
en
donnant
des
indications
et
nous
demandera
quelle
option
on
choisirait
en
fonction
du
type
d’utilitariste.
DEUXIEME
SPECIFICATIONS
DU
MODELE
:
LA
BASE
INDIVIDUELLE
Question
qui
se
pose
pour
un
utilitariste
:
La
définition
des
individus
concernés,
dont
on
juge
pertinent
de
tenir
compte
du
point
de
vue
de
la
manière
dont
ils
sont
impactés
par
une
action
ou
une
option.
Quels
sont
les
individus
impactés
concernant
le
choix
qu’on
a
à
opérer
?
Vais
je
faire
un
examen
au
mérite
ou
un
classique
?
On
va
tenir
compte
du
professeur
et
des
étudiants.
Les
étudiants
en
anglais
vont
peut
être
se
sentir
injustement
traités…
On
peut
décider
d’aussi
tenir
compte
de
la
direction
de
l’ICHEC
parce
que
c’est
un
choix
qui
aura
indirectement
un
impact
sur
l’image
de
l’ICHEC.
Ca
pourrait
aussi
avoir
un
impact
sur
les
gens
en
dehors
de
l’ICHEC
(futurs
étudiants,
sponsors,
etc.).
La
question
qui
se
pose
toujours
pour
un
utilitariste
c’est
donc
les
personnes
impactées
par
une
décision.
• De
la
petite
communauté
à
la
planète
entière.
Une
petite
modification
à
un
endroit
de
la
planète
peut
avoir
un
impact
sur
l’ensemble
de
la
planète
(effet
papillon).
Si
on
croit
à
cet
effet
papillon
et
qu’on
veut
être
un
utilitariste
total,
on
tiendra
compte
de
l’impact
sur
l’ensemble
de
la
planète.
Techniquement
ce
n’est
pas
possible
mais
l’idéal
est
celui
la.
• De
l’utilitarisme
humain
à
l’utilitarisme
interspécifique
de
P.
Singer.
37. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
Les
animaux
aussi
sont
pris
en
compte,
pas
uniquement
les
êtres
humains.
Est
ce
qu’on
considère
les
animaux
comme
des
parties
prenantes,
comme
des
individus
impactés
?
Ex
:
consommer
moins
de
viande
:
on
consomme
moins
de
vaches,
on
en
tue
moins.
Si
on
les
considère
comme
acteurs
dans
nos
décisions,
on
en
tiendra
compte.
37
VERS
UN
MODELE
A
LA
BASE
DE
PLUS
EN
PLUS
LARGE
On
peut
commencer
par
un
noyau
de
l’utilitarisme
qui
consisterait
à
regarder
l’impact
sur
une
communauté
d’individus
et
d’élargir
cette
vision
jusqu’à
arriver
à
l’impact
SUR
le
monde
entier.
LA
FORCE
DU
MODELE
La
présomption
en
faveur
d’un
élargissement
de
plus
en
plus
large
des
«
parties
dont
on
décide
de
tenir
compte
»
(parties
prenantes)
avant
de
prendre
une
décision.
Ø C’est
une
véritable
philosophie
des
parties
prenantes.
Deux
cas
d’application
:
-‐ Jirau
-‐ Les
7
chantiers
classiques
Groupe
d’individus
Communauté
plus
large
Région,
Monde
38. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
38
LE
CAS
JIRAU
–
J.
SPELKENS
Identification
de
4
parties
prenantes
(cf.
ci
dessus)
Dans
ce
modèle
on
va
chercher,
on
est
sensible
dans
notre
choix
éthique
on
décide
de
tenir
compte
d’acteurs
de
plus
en
plus
éloignés
mais
qui
ont
quand
même
une
relation
avec
notre
décision
parce
qu’ils
sont
impactés
d’une
certaine
manière.
LES
7
CHANTIERS
CLASSIQUES
1. Les
relations
et
les
conditions
de
travail
:
Améliorer
les
conditions
de
travail
des
employés.
En
favorisant
un
déplacement
dans
les
fonctions
pour
ne
pas
que
les
personnes
s’ennuient,
etc.
2. La
gouvernance
de
l’organisation
:
Tout
ce
qui
concerne
la
clarté
et
transparence
de
la
procédure
de
circulation
de
l’information
et
des
décisions.
3. Les
questions
relatives
aux
consommateurs.
4. L’éthique
des
affaires
:
Concurrents,
sous-‐traitants,
fournisseurs,
etc.
5. L’environnement
:
Isolation,
gestion
des
déchets,
parcs
automobiles,
etc.
6. L’engagement
sociétal
:
Fait
d’avoir
un
ancrage
local.
On
peut
faire
de
la
RSE
en
faisant
un
ancrage
plus
local
(créer
plus
d’emploi
dans
la
région
où
on
fonctionne
par
exemple).
La
localité,
la
région
7. Les
droits
de
l’Homme.
PP
observatrices
PP
consultatives
PP
participatives
PP
décisionnelles
39. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
39
On
élargit
de
plus
en
plus
de
bas
en
haut.
TROISIEME
SPECIFICATION
DU
MODELE
:
EN
FONCTION
DE
L’HORIZON
TEMPOREL
DES
IMPACTS
3ème
manière
de
spécifier
le
modèle
:
en
fonction
de
l’horizon
temporel
des
impacts
:
Court
terme,
moyen
terme,
long
terme.
EXEMPLE
Souhaitable
d’annuler
la
dette
des
pays
du
tiers
monde
(si
on
est
utilitariste)
?
A
court
terme
on
pourrait
l’envisager
Sur
le
long
terme
on
doit
tenir
compte
du
fait
que
si
on
l’annule,
ca
risque
d’avoir
des
impacts
indirects
sur
les
autres
personnes
qui
font
des
prets
qui
risqueraient
d’avoir
peur.
Les
personnes
dont
on
a
annulé
les
créances
ne
vont
pas
être
remboursés.
Ca
génère
qu’on
ne
prête
plus
d’argent.
Ca
ralentit
donc
les
investissements
qui
sont
entre
autre
financés
par
les
dettes
AUTRE
EXEMPLE
:
CELUI
DE
L’EXAMEN
Long
Terme:
aussi
un
impact
sur
la
réputation
de
l’ICHEC
etc.
A
Court
Terme
ca
n’aura
pas
d’impact
mais
à
LT
la
nouvelle
va
se
diffuser
etc.
les
entreprises
à
plus
LT
vont
se
dire
«
tout
le
monde
réussit
donc
je
n’ai
pas
de
garantie
de
l’expertise
de
cette
personne
».
DEUX
DIFFICULTES
Critiques
qu’on
peut
adresser
à
ce
modèle
:
Difficulté
technique
:
Comparaison
interpersonnelle
sur
base
d’une
information
cardinale
de
la
satisfaction.
Comment
peut
on
comparer
la
satisfaction
de
deux
personnes
différentes
?
Implique
que
la
satisfaction
soit
homogène.
Cette
difficulté
s’accroît
à
mesure
de
l’agrandissement
des
bases
individuelles
et
temporelles.
40. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
40
Difficulté
morale
:
L’instrumentalisation
des
droits
et
des
libertés
fondamentales,
même
dans
un
modèle
intergénérationnel
:
le
retour
d’une
forme
d’autorité
:
la
masse
populaire
?
Etre
en
dehors
de
tout
cadre
déontologique.
Pour
un
utilitariste
il
n’y
a
pas
de
devoir
absolu.
EXEMPLE
Dans
une
entreprise
on
a
deux
choix
possible
:
faire
de
la
discrimination
raciale
ou
non
(et
donner
40%
de
salaire
en
moins
aux
gens
de
couleur).
On
va
se
dire
que
c’est
choquant
et
qu’être
éthique,
intuitivement
c’est
ne
PAS
en
faire.
Ce
n’est
pas
du
tout
une
vision
utilitariste.
Le
raisonnement
des
utilitaristes
va
être
le
suivant
:
analyser
la
satisfaction.
SI
les
gains
des
10%
racistes
font
plus
que
compenser
les
pertes
de
satisfaction
des
autres
personnes
qui
sont
non
racistes,
alors
l’utilitariste
dira
que
l’éthique
l’oblige
à
choisir
une
politique
de
discrimination
au
sein
de
l’entreprise.
L’éthique
utilitariste
n’est
donc
pas
déontologique
!
Attention,
par
définition
les
utilitaristes
ne
sont
pas
spécialement
favorables
à
une
politique
de
discrimination.
Ils
pourraient
défendre
une
politique
de
non
discrimination.
DEUX
VISIONS
DU
MONDE
Il
existe
2
visions
du
monde,
manières
de
classifier
les
visions
du
monde
qui
suit
cette
distinction
:
une
vision
du
monde
individualiste
et
une
holiste.
L’INDIVIDUALISME
Les
individus
ont
plus
de
réalité
/
sont
plus
importants
que
les
ensembles
(groupes,
associations,
cultures,
traditions,
nations,
appartenances
linguistiques,
religieuses,
etc.)
Les
individus
sont
au
coeur
de
cette
vision.
Dans
cette
vision
on
considère
que
les
individus
ont
plus
de
réalité
et
qu’ils
ont
plus
d’importance
que
les
ensembles
auxquels
ils
appartiennent
(des
groupes
différents,
des
associations,
des
entreprises,
des
cultures,
des
traditions,
des
nations,
des
légions…
tout
ce
qui
dépasse
les
individus
en
somme.)
Si
on
défend
une
vision
individualiste
cela
signifie
que
pour
nous
les
individus
ont
plus
d’importance
que
tous
ces
ensembles.
41. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
41
On
oppose
à
l’individualisme
le
holisme.
LE
HOLISME
Si
on
défend
une
conception
holiste,
cela
veut
dire
qu’on
considère
que
les
différents
ensembles
sont
plus
importants
que
les
individus.
Autrement
dit,
que
les
individus
se
définissent
par
les
ensembles
auxquels
ils
appartiennent.
Si
on
est
utilitariste,
est
ce
qu’on
défend
une
vision
individualiste
ou
holistique
?
La
réponse
est
complexe,
c’est
un
peu
des
deux.
L’utilitariste
n’est
ni
une
vision
entièrement
individualiste
ou
holistique.
En
quoi
l’utilitarisme
est
une
vision
individualiste
?
LE
HOLISME
INDIVIDUALISTE
Éthique
extrêmement
«
individualiste
»,
d’un
point
de
vue:
la
société
n’a
aucune
valeur
ajoutée
par
rapport
aux
individus.
La
société,
ou
le
bien
commun,
ce
n’est
jamais
que
la
somme
des
individus,
des
niveaux
de
satisfaction
individuels.
Le
concept
de
société
n’ajoute
rien
aux
individus.
Le
tout
n’est
que
la
somme
de
ces
parties.
De
ce
point
de
vue
là
on
peut
considérer
que
l’utilitarisme
est
une
philosophie
individualiste.
La
satisfaction
globale
n’est
pas
quelque
chose
de
mystique,
ce
n’est
que
la
somme
des
niveaux
de
satisfaction
individuels.
Éthique
extrêmement
«
holistique
»,
d’un
autre
point
de
vue:
ce
qui
importe
est
la
satisfaction
globale
=
la
somme
des
niveaux
de
satisfaction.
Le
critère
du
choix
des
utilitaristes
sera
toujours
l’augmentation
de
la
satisfaction
globale,
autrement
dit,
de
l’agrégat
composé
des
différentes
satisfactions
individuelles.
C’est
la
satisfaction
globale
qui
prime
sur
les
libertés
individuelles,
sur
les
satisfactions
individuelles.
Si,
par
exemple,
j’estime
que
poser
une
action
améliore
la
satisfaction
globale
(somme
des
niveaux
de
satisfaction
individuelle),
si
je
suis
utilitariste,
je
poserai
cette
action,
même
si
cela
fait
en
sorte
que
cela
détériore
la
satisfaction
d’une
ou
plusieurs
personnes.
Ce
qui
compte
c’est
la
satisfaction
globale.
Son
holisme
implique
une
dimension
sacrificielle
forte.
EXEMPLE
42. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
Si
on
est
un
utilitariste,
on
peut
décider
à
l’examen
de
retirer
un
point
à
tous
les
élèves
qui
portent
des
lunettes,
ces
derniers
ne
seront
pas
satisfaits
mais
cela
augmentera
la
satisfaction
globale,
donc
on
le
fera.
Si
on
porte
nous
même
des
lunettes,
c’est
un
sacrifice
que
l’on
fait.
42
UNE
METHODOLOGIE
GENERALE
C’est
la
méthodologie
qui
importe,
la
manière
dont
un
utilitariste
s’y
prend
pour
résoudre
les
dilemmes
éthiques.
Résolution
des
tous
les
dilemmes
selon
la
même
méthodologie,
le
même
esprit.
La
philosophie
utilitariste,
devant
n’importe
quel
dilemme,
utilise
toujours
le
même
critère
de
décision
:
l’option
qui
améliore
le
plus
la
satisfaction
globale
mesurée
comme
simple
somme
pondérée
des
niveaux
de
satisfaction
individuelle.
(idéal
:
la
maximiser)
CASUS
• La
délocalisation.
Est
il
éthique
de
délocaliser
ses
activités
même
si
elle
engendre
une
amélioration
de
l’emploi
dans
le
pays
d’accueil
?
Faut
il
délocaliser
une
activité
(diminuer
emploi
dans
une
région
pour
améliorer
dans
une
autre).
Si
on
est
utilitariste
on
évalue
les
différentes
PP
qui
gagne/perde
en
satisfaction
en
fonction
des
2
options.
On
évalue
l’impact
au
niveau
de
la
satisfaction.
On
fait
la
somme.
On
évalue
globalement.
L’utilitariste
ne
prendra
jamais
de
position,
il
évaluera
des
situations
concrètes,
dans
des
régions
concrètes,
dans
des
entreprises
concrètes,
dans
des
secteurs
concrets
etc.
• L’investissement
dans
un
pays
qui
viole
les
droits
de
l’homme.
Est
il
problématique
de
s’installer
dans
un
pays
qui
viole
les
droits
de
l’Homme,
et
ce
en
sachant
que
si
ce
n’est
pas
nous
qui
le
faisons,
d’autres
entreprises
moins
éthiques
que
nous
le
feront
de
toute
façon,
prendront
la
place
vacante.
Si
on
est
utilitariste
il
faut
raisonner
comme
dans
le
cas
de
la
délocalisation.
• La
qualité.
Une
entreprise
éthique
doit-‐elle
s’astreindre
à
centrer
toute
sa
stratégie
sur
la
qualité
de
ses
produits
(qualité
du
matériau,
qualité
de
la
mise
en
forme,
etc.)
?
43. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
43
• L’instauration
d’une
politique
de
discrimination.
Est
il
éthique
de
faire
de
la
discrimination
positive
ou
négative
au
sein
d’une
entreprise
?
• Le
traitement
des
fournisseurs
ou
des
clients
peu
rentables.
• Etc.
3
DIFFICULTES
DIFFICULTE
TECHNIQUE
Comment
comparer
le
gain
de
satisfaction
d’une
personne
avec
la
perte
de
satisfaction
d’une
autre
personne?
DIFFICULTE
MORALE
Ce
qui
importe
est
la
satisfaction
de
la
masse,
la
satisfaction
du
groupe.
Les
personnes
n’ont
aucun
domaine
réserve,
aucun
droit
ni
aucune
liberté
inaliénable
ð C’est
le
retour
d’une
forme
d’autorité:
la
masse
populaire
DIFFICULTE
MIXTE
Tentative
d’homogénéiser
les
personnes
en
les
réduisant
à
un
indicateur
commun
mesurable.
TECHNIQUE
44. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
44
• Identifier
les
parties
prenantes.
• Évaluer
l’évolution
de
leur
satisfaction
selon
les
différentes
options
possibles.
• L’option
choisie
sera
celle
dont
les
«
gains
globaux
en
satisfaction
»
compensent
le
plus
les
«
pertes
globales
en
satisfaction
».
45. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
45
CHAPITRE
5
:
LE
LIBERALISME
DES
«
LIBERTARIENS
»
PROJET
GENERAL
DE
LA
PHILOSOPHIE
LIBERALE
Les
conceptions
du
Bien
étant
diverses
l’intérêt
général
de
la
société
consistera
en
la
création
d’un
cadre
de
coexistence
pacifique
des
différentes
conceptions
de
la
vie.
Être
libéral
c’est
reconnaître
la
diversité
des
points
de
vue
sur
le
bien.
Créer
des
règles
qui
font
en
sorte
qu’il
y
ait
la
paix
entre
les
personnes.
REACTION
CONTRE
L’UTILITARISME
L’utilitarisme
:
la
satisfaction
globale
qui
est
l’indicateur
central.
Problèmes
:
• Le
non-‐respect
des
droits
et
des
libertés
individuelles
fondamentales.
• «
Grégarisme
utilitariste
»
?
Ce
qui
importe
c’est
toujours
l’existence
d’un
désir
homogène
et
le
fait
de
subordonner
des
individus.
Le
libéralisme
s’est
opposé
à
l’utilitarisme.
La
vision
libérale
est
opposée
à
celle
utilitariste
et
d’une
certaine
manière
le
libéralisme
s’est
créé
«
contre
»
l’utilitarisme.
QUELQUES
NOMS
Les
fondateurs
:
J.
Locke
(ХVІІ)
et
W.
Von
Humboldt
(ХVІІІ
et
ХІХ).
LES
LIBERTARIENS
Courant
qui
radicale
le
libéralisme
:
les
«
libertariens
».
ХХ
siècle
:
L.
Von
Mises,
F.
Hayek,
R.
Nozick
et
D.
Friedman.
46. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
Ce
qui
caractérise
les
libertariens,
c’est
qu’on
peut
considérer
le
courant
libertarien
comme
une
forme
de
libéralisme
radical.
Tout
individu
mentalement
capable
a
un
droit
absolu
à
disposer
de
sa
personne,
y
compris
les
talents
qu’il
a
reçus
et
cultivés,
pour
autant
qu’il
n’utilise
pas
ce
droit
pour
renoncer
à
sa
propre
liberté
[ou
s’attaquer
à
la
liberté
des
autres]
46
ROBERT
NOZICK
«
Anarchie,
Etat
et
Utopie
»,
1974
(1988
pour
l’édition
française).
On
va
se
centrer
sur
lui
dans
ce
chapitre.
PRINCIPES
DE
BASE
Agir
de
manière
telle
qu’un
ensemble
de
trois
principes
soient
respectés.
Faire
le
choix
éthique
de
manière
qu’un
ensemble
de
3
principes
soit
respecté.
Principe
ou
valeur
de
base
:
la
liberté.
Les
libertariens,
considère
que
la
valeur
centrale
est
la
liberté
><
Valeur
centrale
de
l’utilitarisme
:
l’utilité,
la
maximisation
de
la
satisfaction,
de
l’utilité
globale.
3
grands
principes
dans
cette
liberté
:
-‐ la
propriété
de
soi
universelle
-‐ la
juste
circulation
des
biens
et
des
choses
-‐ L’appropriation
originelle
PRINCIPE
1
:
PROPRIETE
DE
SOI
UNIVERSELLE
«
»
(Arnsperger
et
Van
Parijs,
p.34)
REMARQUES
47. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
47
Définition
«
propriétariste
»
de
la
liberté
:
Etre
libre
pour
les
libertariens
c’est
être
propriétaire
de
soi.
Etre
propriétaire
de
soi
c’est
être
propriétaire
de
son
corps
et
de
ses
facultés,
que
ce
soit
des
facultés
génétiques
(on
est
intelligent
parce
qu’on
nait
comme
ca,
on
est
beau
parce
que
nos
parents
sont
beaux),
ou
des
facultés
acquises.
L’exercice
de
la
liberté
pour
les
libertariens
suppose
des
capacités
cognitives
et
psychologiques
:
le
cas
des
enfants,
des
«
fous
».
Pour
exercer
sa
liberté
il
faut
avoir
certaines
facultés
psycho-‐cognitive.
Tout
individu
mentalement
capable
=>
une
personne
majeure
normale.
Une
personne
qui
ne
l’est
pas
ce
sont
soit
les
enfants
qui
ne
sont
pas
majeurs,
ou
des
adultes
qui
ont
des
gros
déficits,
genre
des
personnes
handicapées
ou
des
personnes
folles.
On
ne
peut
aliéner
sa
liberté
auprès
d’une
autre
personne
:
contre
l’esclavagisme.
Une
seule
limite
:
le
fait
qu’on
ne
peut
pas
perdre
sa
liberté
(l’aliéner)
auprès
d’une
autre
personne.
Le
libertarisme
condamne
l’esclavage,
même
volontaire.
Si
qqn
devient
volontairement
de
devenir
esclave
de
qqn
d’autre,
c’est
condamné
par
le
libertarisme.
Inclusion
d’un
principe
élémentaire
de
précaution
concernant
les
personnes
dangereuses.
Quelqu’un
qui
est
extrêmement
dangereux
(genre
un
terroriste)
peut
être
emprisonné
au
nom
de
l’éthique
libertarienne
(écartée
de
la
société
de
manière
contrainte
et
obligatoire)
si
elle
constitue
un
danger
pour
les
autres
personnes.
CONSEQUENCES
DE
CE
PREMIER
PRINCIPE
On
nous
propose
de
modifier
la
législation
belge
:
permettre
à
chaque
être
humain
de
vendre
ses
organes.
EXEMPLE
On
n’a
pas
assez
d’argent
pour
financer
nos
années
d’études
et
on
décide
créer
un
cadre
légal
qui
permet
de
vendre
un
de
nos
poumons.
Pour
un
libertarien,
si
il
est
mentalement
capable
(adulte,
consentant),
chaque
personne
peut
vendre
ses
organes.
La
prostitution
n’est
pas
un
problème
pour
les
libertariens.
En
Belgique,
a
t
on
le
droit
de
se
suicider
?
On
ne
peut
pas
se
suicider
comme
on
veut.
La
meilleure
preuve
:
si
quelqu’un
menace
de
se
tuer
devant
nous,
en
se
jetant
par
la
fenêtre
devant
nous,
et
si
on
dit
à
cette
personne
«
fais
comme
tu
le
sens
»
devant
témoin,
et
que
la
personne
se
jette
par
la
fenêtre,
on
peut
être
inculpé
pour
non
assistance
à
personne
en
48. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
danger.
Or
pour
un
libertarien,
le
droit
au
suicide
et
le
droit
de
permettre
aux
autres
de
se
suicider
est
un
droit
absolu.
Le
premier
principe
règle
tous
les
problèmes
liés
au
corps
de
chaque
personne
et
aux
libertés
de
chaque
personne,
mais
il
ne
règle
pas
tous
les
problèmes.
Donc
on
a
un
deuxième
principe.
48
PRINCIPE
2
:
LA
JUSTE
CIRCULATION
DES
BIENS
ET
DES
CHOSES
«
La
justice
d’un
droit
de
propriété
est
établie
lorsque
celui-‐ci
a
été
obtenu
par
un
transfert
volontaire,
tacite
ou
explicite,
avec
ou
sans
contrepartie
matérielle
ou
monétaire,
avec
la
personne
qui
en
était
auparavant
le
propriétaire
légitime
»
(Arnsperger
et
Van
Parijs,
p.34)
Ø Choses
(≠
corps
et
facultés).
EXEMPLE
On
arrive
à
la
pause
du
cours,
on
a
faim,
on
voit
un
truc
à
manger
trop
bon
devant
nous,
on
le
prend,
on
se
casse
avec.
Que
se
passe
t
il
?
Le
propriétaire
va
dire
que
cela
lui
appartient.
Comment
va
t
on
résoudre
le
problème
?
Qui
est
le
propriétaire
légitime
?
On
utilise
le
deuxième
principe.
Le
GB
a
vendu
un
éclair
contre
de
l’argent,
et
donc
monsieur
X
en
est
devenu
le
propriétaire
légitime.
Transfert
volontaire.
Si
on
donne
l’éclair,
sans
contrepartie,
c’est
un
don.
La
personne
qui
a
reçu
l’éclair
en
est
le
propriétaire
légitime.
Idem
si
il
y
a
une
contrepartie,
même
si
non
monétaire.
REMARQUES
Un
transfert
«
volontaire
»
suppose
une
certaine
qualité
d’information
concernant
la
nature
du
bien
échangé.
EXEMPLE
J’essaye
de
manger
l’éclair
de
monsieur,
il
veut
le
récupérer,
il
mange
l’éclair
et
puis
tombe
malade
parce
que
l’éclair
était
avarié
depuis
plusieurs
mois,
alors
qu’il
l’a
acheté
aujourd’hui
au
GB,
que
va
t
il
se
passer
pour
un
libertarien
?
Monsieur
va
pouvoir
se
retourner
contre
le
GB
dans
le
cas
de
la
position
libertarienne
car
la
qualité
annoncée
ne
correspondait
en
rien
à
la
qualité
du
bien,
mauvaise
information.
Dés
lors
il
y
a
une
rupture
de
contrat
dans
la
vente
49. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
de
cet
éclair,
ce
qui
justifie
que
monsieur
peut
se
retourner
contre
GB
qui
l’a
empoisonné.
Qui
dit
accord
volontaire
dit
donc
à
un
moment
une
certaine
qualité
d’information.
49
• Prix
juste
ou
équitable
?
Accord
des
deux
parties.
Qu’est
ce
que
cela
pour
un
libertarien
?
Si
on
est
investisseur,
on
décide
d’aller
ouvrir
une
industrie
dans
un
village
en
Chine
et
on
propose
aux
habitants
de
travailler
pour
25
cents
par
mois,
si
les
personnes
du
village
acceptent,
alors
c’est
un
prix
juste/équitable.
La
justesse
d’un
prix
c’est
le
simple
fait
qu’il
y
ait
accord
volontaire
des
2
parties.
A
partir
de
ce
moment
là
(accord),
il
n’y
a
pas
de
problème
éthique
qui
se
pose.
• Les
enfants
ne
sont
pas
assimilables
à
des
biens
ou
des
choses.
Un
enfant
c’est
avant
tout
un
être
qui
est
propriétaire
de
lui
même.
En
tant
qu’être
humain
il
est
propriétaire
de
lui
même
mais
comme
il
n’est
pas
encore
majeur
il
ne
peut
pas
exercer
cette
propriété.
On
ne
peut
donc
pas
considérer
un
enfant
comme
un
objet
ou
une
chose.
Un
enfant
ne
peut
pas
être
vendu
même
si
il
est
produit
par
2
personnes
responsables
etc.
En
cas
de
conflits,
priorité
de
(1)
sur
(2)
Pour
les
libertariens,
il
y
a
une
hiérarchie
des
principes.
Lorsqu’il
y
a
un
conflit
entre
les
2
premiers
principes,
c’est
toujours
le
premier
principe
qui
l’emporte.
Parfois
selon
le
premier
principe,
il
va
nous
dire
de
choisir
l’option
A
et
le
deuxième
va
nous
dire
de
choisir
l’option
B,
on
choisira
l’option
A.
Le
principe
2
ne
peut
être
appliqué
qu’à
partir
du
moment
ou
le
principe
1
est
lui
même
respecté.
L’ETAT
VEILLEUR
DE
NUIT
On
a
donc
vu
les
2
principes
de
base
de
la
philosophie
libertarienne.
Fonction
exclusive
de
l’État
comme
protecteur
des
principes.
La
question
qui
se
pose
au
sein
du
cadre
libertarien
:
les
libertariens
ont
une
conception
particulière
de
l’Etat,
pour
eux
l’Etat
est
ce
qu’on
appelle
un
Etat
veilleur
de
nuit.
La
fonction
exclusive
de
l’Etat
pour
les
libertariens
c’est
une
fonction
de
protection
des
2
principes
mentionnés
ci-‐dessus.
Le
seul
rôle
de
l’Etat
est
de
protéger
ces
2
principes,
rôle
de
l’Etat
policier.
Le
rôle
doit
se
contenter
de
protéger
la
propriété
(de
soi
et
des
choses)
telle
qu’elle
est
définie
dans
les
2
premiers
principes.
Protéger
c’est
payer
des
juges
qui
en
cas
de
conflit
50. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
d’intérêt
entre
monsieur
et
moi
par
rapport
à
l’éclair
par
exemple,
vont
juger,
établir
à
un
moment
donné
qui
est
le
légitime
propriétaire
du
bien
concerné.
Sanctionner
les
personnes
qui
contreviennent
au
respect
des
principes.
50
Pour
le
financement,
deux
solutions
:
Comment
financer
cet
Etat
(juges,
prisons,
etc.)
1)
Polices
et
milices
privées
faisant
respecter
l’universalité
des
droits
susmentionnés.
On
s’associe,
on
donne
chacun
une
part
d’argent
et
avec
on
paye
des
personnes,
services
spéciaux
chargés
de
protéger
notre
propriété.
Si
une
personne
s’attaque
à
un
de
nos
biens,
on
demande
à
cette
agence
de
venir
et
d’aller
poursuivre
les
personnes,
les
juger,
etc.
2)
Taxe
vraisemblablement
fixe
et
unique
pour
couvrir
les
frais
de
protection
des
principes.
De
manière
plus
raisonnable,
établissement
d’une
taxe
qui
serait
vraisemblablement
fixe
et
unique.
Ex
:
chaque
citoyen
paye
5000
euros
et
cela
va
financer
un
Etat
chargé
de
recruter
des
personnes
en
tant
que
policiers,
etc.
et
construire
des
prisons.
Ce
ne
serait
pas
une
taxe
par
tranche
ni
une
taxe
proportionnelle.
Etat
veilleur
de
nuit
=
Etat
minimal.
La
seule
forme
d’Etat
que
défend
le
libertarisme.
DE
QUEL
GENRE
D’ECONOMIE
LE
LIBERTARISME
EST-‐IL
LE
NOM
?
A
quel
type
de
régime
économique
correspond
la
mise
en
oeuvre
des
2
principes
du
libertarisme
qu’on
vient
de
voir
?
ECONOMIE
CAPITALISTE
?
Forte
présomption
en
faveur
de
l’économie
de
marché
combinée
avec
un
système
de
droits
privés
:
définition
du
capitalisme.
Certainement
!
Economie
de
marché
privé
:
combinaison
d’une
économie
de
marché
avec
les
droits
privés.
C’est
certainement
la
forme
d’économie
qui
serait
défendue
par
les
libertaristes.
Elle
est
compatible
avec
les
principes
libertariens.
ECONOMIE
DU
DON
?
51. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
D’un
point
de
vue
théorique
la
philosophie
libertarienne
n’est
pas
incompatible
avec
une
économie
du
don
tant
qu’il
s’agit
d’une
volonté
«
libre
»
des
acteurs.
Par
ailleurs,
les
libertariens
affirment
que
c’est
la
trop
grande
présence
de
l’État
qui
a
contribué
à
l’extinction
des
sentiments
d’altruisme
et
des
attitudes
de
générosité
des
individus.
Relations
entre
les
personnes
:
uniquement
dons
et
contre-‐dons.
C’est
le
principe.
Compatible
avec
la
philosophie
libertarienne.
Les
gens
sont
libres
d’entrer
et
sortir
etc.
pourtant
cela
paraît
tout
à
fait
opposé.
Théoriquement
on
peut
être
libertarien
sans
être
capitaliste
et
donc
défendre
une
économie
du
don.
51
ECONOMIE
INFLUENCEE
PAR
L’ETAT
?
Non.
Diminuer
la
présence
de
l’Etat
et
on
verra
resurgir
des
attitudes
de
générosité,
de
philanthropie
etc.
Une
économie
influencée
par
l’Etat
est
incompatible
avec
le
projet
des
libertariens,
pour
eux
:
prôner
une
intervention
minimaliste
de
l’Etat.
UN
LIBERTARISME
DE
GAUCHE
?
C’est
possible…
PRINCIPE
3
:
L’APPROPRIATION
ORIGINELLE
Dans
la
ligne
des
2
principes
précédent
:
cela
va
donner
le
libertarisme
de
droite,
cohérent
avec
les
principes
précédents.
Mise
en
avant
de
la
liberté
individuelle.
On
oppose
une
libertarisme
de
gauche
qui
va
atténuer
les
2
premiers
principes.
Principe
de
l’appropriation
originelle
:
Que
se
passe
t
il
si
il
n’y
a
pas
de
propriétaire
antérieur
légitime
?
Exemple
:
je
découvre
une
ile,
il
n’y
a
pas
de
propriétaire
antérieur
légitime
comme
dans
le
cas
de
l’éclair
au
chocolat.
Cela
pose
le
problème
de
l’appropriation
originelle.
52. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
«
Le
titulaire
initial
d’un
droit
de
propriété
sur
un
objet
est
le
premier
à
en
avoir
revendiqué
la
propriété,
éventuellement
à
condition
de
s’être
acquitté
d’une
taxe
dont
le
montant
est
fixé
-‐ soit
par
la
clause
lockéenne
(droit
de
tous
à
un
sort
au
moins
équivalent
à
ce
qu’il
52
aurait
été
dans
l’état
de
nature),
-‐ soit
par
le
critère
de
justice
painéen
(droit
égal
de
tous
à
la
valeur
des
produits
de
la
terre)
»
(Arnsperger
et
Van
Parijs,
p.34)
«
éventuellement
à
condition
de
s’être
acquitté
d’une
taxe
dont
le
montant
est
fixé
»
corrige
le
principe
«
Le
titulaire
initial
d’un
droit
de
propriété
sur
un
objet
est
le
premier
à
en
avoir
revendiqué
la
propriété,…
»
(Libertarisme
de
droite)
Libertarisme
de
droite
:
le
premier
à
revendiquer
la
propriété
d’un
bien
est
le
propriétaire
de
ce
bien.
Premier
arrivé,
premier
servi.
LE
CAS
DE
LA
SOURCE
D’EAU
Illustration
des
3
principes.
Marche
dans
le
désert
du
Sahara
pendant
1
mois
pour
les
personnes
ayant
réussi
l’examen
d’éthique.
Problème
:
coup
mal
calculé
et
on
se
rend
compte
qu’on
manque
d’eau.
On
commence
à
avoir
très
soif,
à
ce
moment
là,
quelqu’un
découvre
une
source
d’eau
(Monsieur
X).
• Libertarisme
«
de
droite
»
de
KIRZNER
:
le
premier
arrivé
est
le
premier
servi.
Si
monsieur
X
est
un
libertarien
de
droite,
je
deviens
propriétaire
de
cette
ressource
car
pas
de
propriétaire
antérieur.
Les
autres
ont
soif
aussi,
et
monsieur
X
est
tenté
de
commercialiser
cette
source
:
il
propose
un
contrat
dans
lequel
il
autorise
à
consommer
un
peu
d’eau
à
condition
qu’au
retour,
les
personnes
ayant
reçu
de
l’eau
acceptent
de
rentrer
dans
son
entreprise
pour
une
durée
de
20
ans
pour
un
salaire
de
750
euros
par
mois,
non
indexable,
etc.
pour
une
durée
de
60
heures
par
semaine.
On
accepte
ou
non
(mais
si
non
on
meurt
de
soif).
• Libertarisme
«
intermédiaire
»
de
Fourier
et
Nozick
:
clause
lockéenne.
Hypothèse
dans
laquelle
cette
source
d’eau
n’est
le
propriété
de
personne,
tout
le
monde
va
boire
à
cette
source
jusqu’à
être
rassasié,
et
le
propriétaire
ne
peut
pas
l’empêcher
de
le
faire,
par
contre
il
en
reste
le
propriétaire.
Si
il
décide
de
la
redistribuer
à
d’autres
villages
à
un
moment
donné,
ou
autre,
il
en
est
le
légitime
propriétaire.
Il
peut
utiliser
cette
source
d’eau
au
delà
du
seuil
qui
remplit
les
conditions
de
vie…
1
ère
option
du
libertarisme
de
53. Ethique
&
RSE
2012-‐2013
Manon
Cuylits
gauche.
2ème
option
:
chaque
personne
possède
un
droit
égal
à
la
valeur
des
produits
de
la
terre
53
• Libertarisme
«
de
gauche
»
de
Paine
et
Steiner
:
partage
égal
de
la
rente
foncière.
Défend
l’idée
d’un
partage
égal
de
la
rente
foncière.
Critère
qu’on
va
mettre
en
avant
:
chaque
être
humain
est
propriétaire
de
l’ensemble
des
ressources
naturelles,
autrement
dit
quand
on
se
ballade
ensemble
dans
le
désert,
on
est
tous
à
égalité.
Même
si
monsieur
X
découvre
la
source
d’eau
en
premier,
on
est
tous
propriétaires
légitimes
de
ce
bien
commun.
Tout
le
monde
est
propriétaire
de
tous
les
biens
communs,
ressources
naturelles,
etc.
LE
LIBERTARISME
DE
GAUCHE
Défendre
les
2
principes
qu’on
a
vu
+
le
3ème
en
défendant
le
critère
de
Paine
qui
établit
que
chaque
être
humain
est
propriétaire
égal
avec
les
autres
des
ressources
de
la
terre.
Ces
libertariens
là
(Paine)
:
• Ils
justifient
une
fiscalité
au-‐delà
du
seuil
minimal
en
avançant
l’idée
que
tout
être
humain
est
propriétaire
d’une
part
égale
de
la
terre.
• Or
cette
terre
est
un
facteur
de
production,
comme
le
travail
et
le
capital.
(tout
comme
le
travail
sous
toutes
ses
formes,
et
le
capital
sous
toutes
ses
formes).
• Ce
facteur
génère
des
revenus
:
le
revenu
du
capital.
Si
on
donne
de
l’argent
à
une
entreprise,
du
capital,
on
est
propriétaire
du
revenu
de
ce
capital.
Nom
du
revenu
du
travail
:
le
salaire.
L’idée
des
libertariens
de
gauche
:
la
terre
génère
des
revenus
:
les
revenus
de
la
terre.
• Chaque
personne
est
donc
la
légitime
propriétaire
d’un
revenu,
provenant
d’une
rente
foncière,
même
sans
travailler
et
sans
détenir
du
capital.
En
tant
que
propriétaire
d’une
partie
des
ressources
naturelles,
il
est
propriétaire
d’une
partie
de
la
rente
foncière
qui
est
le
revenu
de
la
terre.
Chaque
être
humain
doit
percevoir
un
revenu
blablabla.
Justifie
que
l’Etat
redistribue
les
richesses
des
personnes
les
plus
riches
aux
plus
pauvre.
D’ou
justification
d’une
fiscalité
au
delà
du
seuil
minimum
(c’est
à
dire
que
l’Etat
peut
redistribuer
les
richesses
au
nom
de
l’argument
que
chaque
personne
est
légitime
propriétaire)
Exam
:
Retenir
le
libertarisme
de
Gauche
et
de
Droite.
Qqn
comme
Nozick
lui,
défend
une
sorte
de
libertarisme
intermédiaire,
ne
pas
retenir
la
clause
lockéenne
en
détail.