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θωερτψυιοπασδφγηϕκλζξχϖβνμθωερτψ 
υιοπασδφγηϕκλζξχϖβνμθωερτψυιοπασδ 
φγηϕκλζξχϖβνμθωερτψυιοπασδφγηϕκλζ 
ξχϖβνμθωερτψυιοπασδφγηϕκλζξχϖβνμ 
Ethique 
et 
RSE 
θωερτψυιοπασδφγηϕκλζξχϖβνμθωερτψ 
Fr. 
KUPPER 
υιοπασδφγηϕκτψυιοπασδφγηϕκλζξχϖβν 
Manon 
Cuylits 
μθωερτψυιοπασδφγηϕκλζξχϖβνμθωερτ 
ψυιοπασδφγηϕκϕκλζξχϖβνμθωερτψυιο 
πασδφγηϕκλζξχϖβνμθωερτψυιοπασδφγη 
ϕκλζξχϖβνμθωερτψυιοπασδφγηϕκλζξχ 
ϖβνμθωερτψυιοπασδφγηϕκλζξχϖβνμρτ 
ψυιοπασδφγηϕκλζξχϖβνμθωερτψυιοπα 
σδφγηϕκλζξχϖβνμθωερτψυιοπασδφγηϕκ 
λζξχϖβνμθωερτψυιοπασδφγηϕκλζξχϖβ 
ϕκλζξχϖβνμθωερτψυιοπασδφγηϕκλζξχ 
ϖβνμθωερτψυιοπασδφγηϕκλζξχϖβνμθω 
ερτψυιοπασδφγηϕκλζξχϖβνμθωερτψυιο 
πασδφγηϕκλζξχϖβνμθωερτψυιοπασδφγη 
2012-­‐2013 
ϕκλζξχϖβνμθωερτψυιοπασδφγηϕκλζξχ 
ϖβνμθωερτψυιοπασδφγηϕκλζξχϖβνμθω
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
2 
INTRODUCTION 
MODALITES 
PRATIQUES 
Ø ICHECCAMPUS 
-­‐ 
diapositives 
Ø Livre 
de 
référence 
-­‐ 
« 
Ethique 
économique 
& 
sociale 
» 
pas 
obligatoire, 
complément 
d’information. 
Ø Cours 
à 
deux 
voix 
: 
un 
philosophe 
(Kupper) 
et 
un 
manager 
(Spelkens): 
point 
de 
vue 
théorique 
et 
point 
de 
vue 
pratique 
Ø Les 
questions 
sont 
les 
bienvenues 
– 
idéalement 
pas 
par 
email. 
Ø Examen 
écrit 
o Des 
QCM 
(normalement 
10, 
sur 
10 
points), 
deux 
questions 
ouvertes 
d’application 
pratique 
(sur 
5 
points 
chacune). 
QCM 
: 
0 
si 
non 
réponse, 
-­‐0,5 
si 
mauvaise 
réponse, 
+1 
si 
bonne 
réponse. 
5 
QCM 
pour 
chaque 
propre 
et 
1 
question 
ouverte 
pour 
chaque 
aussi. 
o L’examen 
recouvre 
l’ensemble 
des 
cours 
(théoriques 
et 
pratiques) 
o Economie 
de 
mots 
et 
de 
temps 
(nombre 
limité 
de 
mots 
pour 
les 
questions 
ouvertes). 
SEANCES 
Anjou 
: 
le 
lundi 
de 
14h 
à 
16h 
DATE 
PROF 
-­‐ 
COURS 
24/09 
Spelkens 
« 
Stratégie 
et 
outils 
de 
RSE 
» 
1/10 
Kupper 
« 
Ethique, 
RSE 
et 
DD 
» 
8/10 
Spelkens 
« 
Le 
cas 
Jirau 
» 
15/10 
Kupper 
« 
Outils 
d’aide 
à 
la 
décision 
éthique 
et 
exercices 
» 
22/10 
Kupper 
« 
idem 
» 
5/11 
Spelkens 
« 
Le 
cas 
Energia 
» 
12/11 
Spelkens 
« 
le 
cas 
de 
monsieur 
X 
»/ 
« 
World 
Café 
» 
(petit 
jeu 
interactif) 
19/11 
Kupper 
« 
Outils 
d’aide 
à 
la 
décision 
éthique 
et 
exercices 
» 
26/11 
Kupper 
« 
Idem 
» 
03/12 
Kupper 
« 
Q/R 
» 
10/12 
Spelkens 
– 
Cours 
de 
14h 
à 
17h15 
« 
Panorama 
des 
dilemmes 
éthiques 
en 
entreprises 
» 
/ 
« 
Q/R 
» 
17/12 
Pas 
cours
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
3 
CHAPITRE 
1 
: 
LA 
RSE 
ET 
LE 
DEVELOPPEMENT 
DURABLE 
1. 
RSE 
ð Concept 
philosophiquement 
assez 
flou 
ð R 
?S 
?E 
? 
o Responsabilité 
o Social 
OU 
Sociétal 
o Entreprise 
ð Effort 
de 
délimitation 
R 
-­‐ 
RESPONSABILITE 
Concept 
au 
coeur 
de 
l’éthique. 
La 
responsabilité 
consiste 
à 
« 
Répondre 
de 
», 
« 
rendre 
des 
comptes 
» 
C’est 
l’idée 
de 
quelque 
chose 
qu’il 
faut 
« 
porter 
» 
(risques, 
conséquences, 
coûts, 
dangers, 
héritages) 
: 
exemple 
: 
« 
le 
poids 
des 
responsabilités 
». 
On 
porte 
par 
exemple 
un 
risque. 
Par 
exemple, 
quand 
on 
est 
investisseur 
on 
porte 
le 
risque 
de 
notre 
investissement. 
On 
peut 
également 
porter 
des 
conséquences, 
des 
coûts 
(si 
on 
fait 
un 
accident 
de 
voiture 
et 
qu’on 
est 
responsable). 
Il 
faut 
rester 
associé, 
ne 
pas 
se 
décharger 
de 
cette 
chose 
que 
l’on 
porte. 
Démarche 
philosophique 
: 
poser 
la 
question 
: 
« 
qui, 
de 
quoi 
et 
par 
rapport 
à 
qui 
? 
» 
Limite 
entre 
responsabilité 
individuelle 
et 
collective. 
Pose 
la 
question 
du 
champ 
de 
la 
liberté 
humaine. 
Suppose 
que 
l’être 
humain 
est 
libre. 
Jusqu’ou 
? 
Jusqu’ou 
est 
on 
libre 
de 
nos 
actes 
et 
responsable 
? 
L’important 
est 
de 
se 
poser 
la 
question 
et 
d’y 
répondre 
personnellement
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
4 
S 
– 
SOCIAL/SOCIETAL? 
Social/sociétal 
: 
peut 
être 
sujet 
à 
deux 
interprétations 
différentes. 
En 
général 
on 
parle 
de 
sociétal 
maintenant 
(avant 
: 
social). 
Ø Au 
sens 
de 
« 
éthique 
» 
? 
Ø Au 
sens 
de 
« 
à 
l’égard 
de 
la 
société 
». 
Ø Qu’est 
ce 
que 
la 
société, 
de 
quoi 
parle 
t 
on 
? 
De 
la 
localité 
? 
La 
région 
? 
L’Europe 
? 
Le 
Sud 
? 
Les 
vivants 
? 
Les 
générations 
futures 
? 
Cette 
notion 
peut 
être 
extrêmement 
large 
! 
E 
-­‐ 
ENTREPRISE? 
Quand 
on 
parle 
d’entreprise, 
il 
existe 
différents 
types 
d’entreprises. 
On 
ne 
parle 
pas 
que 
des 
entreprises 
classiques 
! 
Est 
ce 
qu’on 
inclut 
les 
ASBL 
? 
(l’ICHEC 
est 
une 
ASBL 
par 
exemple), 
les 
ONG, 
ou 
autres 
formes 
d’entreprises 
très 
variées 
? 
Ø Entreprise 
classique 
? 
Moyennes, 
petites, 
entreprises 
individuelles 
? 
Administrations 
publiques 
? 
A.S.B.L. 
? 
Entreprises 
sociales 
? 
O.N.G. 
? 
RSO 
? 
Certaines 
personnes 
ont 
montré 
une 
volonté 
de 
rebaptiser 
la 
RSE 
en 
RSO, 
Responsabilité 
Sociale 
des 
Organisations. 
Le 
terme 
organisation 
serait 
plus 
neutre 
que 
celui 
d’entreprise. 
RSE 
: 
HISTORIQUE 
RAPIDE 
Le 
concept 
de 
RSE 
a 
une 
histoire 
différente 
en 
Europe 
et 
aux 
USA. 
Il 
a 
émergé 
dans 
les 
années 
’60-­‐’70 
aux 
USA 
et 
uniquement 
dans 
les 
années 
’90 
en 
Europe. 
Les 
origines 
de 
ce 
concept 
sont 
issues 
de 
deux 
courants 
du 
19e 
siècle. 
D’une 
part, 
le 
paternalisme 
(= 
attitude 
qui 
consiste 
à 
se 
conduire 
comme 
un 
père) 
des 
chefs 
d’entreprise 
(fin 
19e 
– 
début 
20e). 
D’autre 
part, 
les 
associations 
religieuses 
et 
philanthropiques 
qui 
aidaient 
les 
plus 
démunis.
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
Ensuite, 
nous 
sommes 
passées 
à 
une 
étape 
supérieure, 
à 
savoir 
l’élaboration 
d’une 
doctrine, 
c’est-­‐à-­‐dire 
la 
formalisation 
par 
des 
hommes 
d’affaires. 
Vers 
les 
années 
’50-­‐’60, 
on 
a 
commencé 
à 
débattre 
de 
cette 
doctrine 
dans 
les 
universités 
jusqu’à 
une 
intégration 
de 
plus 
en 
plus 
intense 
dans 
les 
écoles 
de 
gestion. 
Par 
exemple, 
les 
cours 
d’éthique 
que 
nous 
suivons 
à 
l’heure 
actuelle 
n’existaient 
pas 
au 
départ. 
Nous 
pouvons 
résumé 
ce 
bref 
historique 
par 
le 
schéma 
suivant 
: 
5 
1 
1 
Philanthropie 
: 
Phil 
= 
l’ami, 
l’amitié 
à 
l’égard 
de 
Anthropos 
= 
les 
êtres 
humains 
Fin 
19ème 
Siècle 
• Naissance 
des 
grandes 
entreprises 
• Développement 
progressif 
d’une 
certaine 
éthique 
dans 
le 
chef 
des 
dirigeants 
: 
philanthropie 
souvent 
teintée 
de 
religiosité.. 
Milieu 
du 
20ème 
siècle 
• 
L’entreprise 
est 
critiquée 
(crise 
de 
1929) 
et 
doit 
répondre 
aux 
injonctions 
de 
l’État 
(New 
Deal). 
Après 
la 
guerre 
• 
Après 
la 
guerre 
les 
entreprises 
restaurent 
leur 
prestige. 
2ème 
moitié 
du 
20ème 
siècle 
• la 
RSE 
pénètre 
le 
monde 
académique 
: 
Howard 
Bowen 
écrit 
« 
Social 
Responsibility 
of 
the 
Businessman 
» 
en 
1953. 
Début 
du 
21ème 
siècle 
• développement 
des 
thématiques 
de 
RSE 
dans 
le 
monde 
académique 
et 
des 
stratégies 
et 
des 
mises 
en 
oeuvre 
de 
la 
RSE 
dans 
les 
entreprises. 
• Ponts 
intercontinentaux, 
ponts 
entre 
l’Entreprise 
et 
l’Université.
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
La 
RSE 
correspond 
à 
un 
ensemble 
de 
mécanismes 
destinés 
à 
aligner 
les 
comportements 
et/ou 
les 
objectifs 
de 
l’entreprise 
aux 
intérêts 
plus 
larges 
de 
la 
société 
Responsabilité 
d’une 
organisation 
vis-­‐à-­‐vis 
des 
impacts 
de 
ses 
décisions 
et 
de 
ses 
activités 
sur 
la 
société 
et 
sur 
l’environnement, 
se 
traduisant 
par 
un 
comportement 
transparent 
et 
éthique 
qui 
contribue 
au 
développement 
durable 
y 
compris 
à 
la 
santé 
et 
au 
bien-­‐être 
de 
la 
société, 
prend 
en 
compte 
les 
attentes 
des 
parties 
prenantes, 
respecte 
les 
lois 
en 
vigueur 
et 
est 
compatible 
avec 
les 
normes 
internationales, 
est 
intégré 
dans 
l’ensemble 
de 
l’organisation 
et 
mis 
en 
oeuvre 
dans 
ses 
relations 
6 
DEFINITIONS 
PROVENANT 
DE 
LA 
GESTION 
Ces 
définitions 
sont 
floues 
et 
mériteraient 
d’être 
discutées 
d’avantage. 
« 
» 
(Deakin 
et 
Whittaker, 
2007). 
Le 
terme 
souligné 
soulève 
une 
question. 
Qu’entends 
t 
on 
par 
la 
? 
« 
» 
(ISO26000). 
ISO26000 
est 
la 
première 
grande 
norme 
fabriquée 
pour 
la 
RSE 
de 
manière 
participative. 
C’est 
la 
première 
fois 
qu’un 
ensemble 
d’acteurs 
sont 
mis 
ensemble 
pour 
créer 
des 
notions. 
LES 
INTERETS 
PLUS 
LARGES 
DE 
LA 
SOCIETE 
« 
La 
RSE 
correspond 
à 
un 
ensemble 
de 
mécanismes 
destinés 
à 
aligner 
les 
comportements 
et/ou 
les 
objectifs 
de 
l’entreprise 
sur 
les 
intérêts 
plus 
larges 
de 
la 
société 
» 
(Deakin 
et 
Whittaker, 
2007). 
Quels 
sont 
ces 
intérêts 
sociétaux 
plus 
larges, 
plus 
vastes, 
plus 
amples 
? 
à Cadre 
général 
de 
respect 
des 
droits 
et 
des 
libertés 
fondamentales 
? 
à Une 
plus 
vaste 
classe 
moyenne 
? 
Une 
entreprise 
qui 
participe 
à 
la 
diminution 
de 
personnes 
extrêmement 
riche/pauvre 
=> 
transfert 
des 
richesses 
des 
personnes 
plus 
riches 
aux 
personnes 
plus 
pauvres 
et 
donc 
il 
en 
résulte 
une 
plus 
vaste 
classe 
moyenne. 
à D’avantage 
de 
services 
publics 
(enseignement, 
culture, 
aide 
à 
la 
famille, 
à 
la 
formation, 
etc.) 
? 
=> 
à 
un 
prix 
relativement 
bas. 
à La 
décroissance 
? 
La 
croissance 
zéro 
? 
Dans 
une 
perspective 
de 
limitation 
des 
ressources 
naturelles, 
des 
militants/économistes/etc. 
défendent 
l’idée 
d’une 
décroissance. 
Il 
faut 
vivre 
de 
manière 
plus 
économe 
au 
niveau 
énergétique 
etc., 
utiliser 
moins 
de 
ressources
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
(ex 
: 
minimiser 
l’utilisation 
de 
sa 
voiture…). 
Certaines 
personnes 
estiment 
qu’on 
atteint 
actuellement 
un 
pic 
au 
niveau 
technologique 
(appareils 
photos 
de 
plus 
en 
plus 
performants 
etc.) 
et 
que 
d’ici 
quelques 
années 
il 
n’y 
aura 
plus 
d’évolutions 
technologiques 
majeures. 
7 
à La 
croissance 
? 
Une 
entreprise 
qui 
crée 
des 
emplois 
(à 
la 
base 
d’une 
relancée 
économique…) 
à La 
paix 
? 
Le 
prix 
Nobel 
de 
la 
paix 
a 
été 
attribué 
à 
l’Union 
Européenne, 
on 
a 
participé 
à 
la 
construction 
d’une 
région 
ou 
il 
n’y 
a 
plus 
de 
guerres 
depuis 
60-­‐70 
ans. 
C’est 
la 
première 
fois 
depuis 
des 
millénaires 
que 
cela 
arrive. 
à D’avantage 
de 
fondations, 
de 
charité 
? 
Certaines 
entreprises 
créent 
des 
fondations, 
humanitaire, 
etc. 
DANGER 
Il 
y 
a 
un 
danger 
si 
un 
bien 
particulier 
se 
fait 
passer 
pour 
un 
bien 
commun. 
C’est 
la 
définition 
générale 
qu’on 
pourrait 
donner 
de 
l’intégrisme 
! 
Définir 
une 
forme 
de 
biens 
particuliers 
(ex 
: 
respecter 
certaines 
règles, 
manger 
ou 
non 
certaines 
choses, 
faire 
certaines 
activités 
pas 
d’autres,…) 
=> 
défendre 
des 
idées 
de 
ce 
que 
c’est 
de 
vivre 
bien 
et 
l’étendre 
à 
la 
société, 
en 
faire 
un 
bien 
commun. 
Ex 
: 
Une 
religion, 
une 
manière 
de 
vivre, 
etc. 
L’étape 
suivante 
est 
d’exclure 
les 
personnes 
qui 
ne 
croient 
pas 
a 
ce 
bien 
commun. 
Ces 
personnes 
la 
sont 
dans 
le 
mal 
et 
il 
faut 
les 
condamner 
si 
ils 
ne 
veulent 
pas 
être 
redressés 
! 
DE 
MANIERE 
CONCRETE 
Un 
acteur 
individuel 
ou 
collectif 
sera 
socialement 
responsable 
s’il 
fait 
plus 
que 
répondre 
au 
cadre 
légal 
existant. 
On 
ne 
fait 
pas 
encore 
de 
la 
RSE 
quand 
on 
respecte 
des 
lois 
en 
cours. 
Il 
ne 
faut 
pas 
seulement 
être 
adaptatif 
mais 
proactif. 
Être 
proactif 
c’est 
le 
contraire 
d’être 
adaptatif, 
c’est 
anticiper 
et 
non 
attendre. 
Initier 
des 
actions 
ou 
des 
règles 
qui 
s’inscriront 
dans 
un 
cadre 
public 
ou, 
du 
moins, 
anticiper 
ces 
actions 
et 
ces 
règles. 
Par 
exemple, 
il 
y 
a 
50 
ans, 
dans 
certaines 
régions 
du 
monde 
il 
n’était 
pas 
encore 
considéré 
comme 
illégal 
de 
faire 
travailler 
des 
enfants 
de 
moins 
de 
15 
ans. 
Faire 
de 
la 
RSE 
c’est, 
à 
un 
moment 
donné, 
anticiper 
que 
le 
travail 
des 
enfants 
va 
être 
interdit 
au 
niveau 
légal. 
(Première 
manière 
d’être 
proactif, 
de 
faire 
plus 
que 
le 
cadre 
légal). 
S’il 
initie 
des 
actions 
ou 
des 
règles 
organisationnelles 
qui 
ne 
pourront 
jamais 
faire 
partie 
du 
cadre 
légal, 
en 
raison 
de 
leur 
caractère 
particulier 
mais 
qui 
améliorent 
le 
bien 
de 
certains 
qui 
ne 
font 
pas 
partie 
des 
plus 
favorisés. 
Exemple 
: 
une 
entreprise 
qui 
décide 
de
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
favoriser 
au 
sein 
de 
son 
entreprise 
la 
formation 
permanente 
des 
personnes 
qui 
la 
composent. 
Cela 
ne 
sera 
jamais 
imposé 
légalement. 
(Deuxième 
manière 
de 
faire 
de 
la 
RSE) 
8 
EXISTANCE 
DE 
DEUX 
GRANDES 
VISIONS 
-­‐ la 
vision 
anglo 
saxonne 
-­‐ la 
vision 
continentale 
VISION 
ANGLO-­‐SAXONNE 
DE 
LA 
RSE 
VISION 
CONTINENTALE 
DE 
LA 
RSE 
Société 
plus 
individualiste. 
Société 
où 
l’État 
et 
les 
pouvoirs 
publics 
ont 
une 
plus 
grande 
importance. 
L’entreprise 
est 
une 
aventure 
humaine.2 
On 
s’intéresse 
davantage 
aux 
règles 
socio-­‐ 
économiques 
et 
aux 
institutions. 
Centrage 
sur 
la 
valeur 
de 
liberté, 
de 
volonté. 
Être 
éthique 
implique 
le 
respect 
d’une 
contrainte 
morale.3 
L’éthique 
relève 
du 
choix 
des 
acteurs 
(parties 
prenantes). 
On 
met 
l’accent 
sur 
la 
philanthropie.4 
On 
est 
davantage 
attentifs 
à 
la 
redistribution 
des 
richesses. 
Au 
niveau 
global, 
on 
préfère 
les 
procédures 
générales. 
On 
met 
davantage 
l’accent 
sur 
l’intégration 
structurelle 
de 
l’éthique 
et 
l’accompagnement 
des 
stratégies. 
LES 
7 
CHANTIERS 
CLASSIQUES 
2 
L’entreprise 
est 
considérée 
comme 
une 
aventure 
humaine, 
individuelle. 
Cela 
vient 
de 
l’histoire 
des 
USA. 
On 
pourrait 
synthétiser 
l’histoire 
des 
USA 
comme 
celle 
d’une 
série 
de 
personnes 
qui 
arrivent 
et 
créent 
des 
Etats 
sur 
base 
de 
rien. 
On 
part 
de 
rien 
on 
construit 
tout. 
3 
Respect 
d’une 
contrainte, 
d’une 
loi 
! 
(Intervention 
des 
pouvoirs 
publics 
etc.) 
La 
vision 
Anglo-­‐Saxonne 
mettait 
d’avantage 
en 
lumière 
l’aspect 
de 
liberté 
etc. 
4 
Cette 
vision 
impliquera 
que 
faire 
de 
la 
RSE 
c’est 
avoir 
beaucoup 
d’argent 
et 
avec 
cet 
argent 
créer 
une 
fondation 
ou 
investir 
dans 
une 
fondation.
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
9 
Une 
entreprise 
qui 
fait 
de 
la 
RSE 
peut 
le 
faire 
dans 
7 
catégories 
spécifiques 
: 
1. Les 
relations 
et 
les 
conditions 
de 
travail 
: 
Améliorer 
les 
conditions 
de 
travail 
des 
employés. 
En 
favorisant 
un 
déplacement 
dans 
les 
fonctions 
pour 
ne 
pas 
que 
les 
personnes 
s’ennuient, 
etc. 
2. La 
gouvernance 
de 
l’organisation 
: 
Tout 
ce 
qui 
concerne 
la 
clarté 
et 
transparence 
de 
la 
procédure 
de 
circulation 
de 
l’information 
et 
des 
décisions. 
3. Les 
questions 
relatives 
aux 
consommateurs. 
4. L’éthique 
des 
affaires 
: 
Concurrents, 
sous-­‐traitants, 
fournisseurs, 
etc. 
5. L’environnement 
: 
Isolation, 
gestion 
des 
déchets, 
parcs 
automobiles, 
etc. 
6. L’engagement 
sociétal 
: 
Fait 
d’avoir 
un 
ancrage 
local. 
On 
peut 
faire 
de 
la 
RSE 
en 
faisant 
un 
ancrage 
plus 
local 
(créer 
plus 
d’emploi 
dans 
la 
région 
ou 
on 
fonctionne 
par 
exemple). 
7. Les 
droits 
de 
l’homme. 
Les 
deux 
premiers 
points 
concernent 
la 
RSE 
en 
interne 
et 
les 
5 
suivants 
concernent 
plutôt 
la 
RSE 
en 
externe. 
LA 
« 
PROCEDURE 
» 
RSE 
: 
J. 
SPELKENS 
TYPOLOGIES 
DES 
OUTILS 
RSE 
Les 
outils 
sont 
extrêmement 
nombreux. 
Ø Origine 
: 
organisme 
public, 
organisme 
privé 
; 
dont 
c’est 
le 
métier 
principal, 
dont 
ce 
n’est 
pas 
le 
métier 
principal. 
Ø Degré 
de 
contrainte 
: 
élevé 
ou 
faible 
contrainte 
légale, 
certification, 
audit, 
charte, 
déclaration. 
Ø Objet 
de 
l’application 
: 
le 
produit, 
le 
processus, 
l’entreprise, 
le 
marché.
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
10 
2. 
DE 
LA 
RESPONSABILITE 
A 
LA 
DURABILITE 
: 
LE 
DEVELOPPEMENT 
DURABLE 
Développement 
Durable 
(DD) 
= 
un 
horizon 
socio-­‐économique, 
un 
horizon 
de 
civilisation 
qui 
peut 
être 
un 
objectif 
vers 
lequel 
tendre 
pour 
un 
acteur 
« 
responsable 
», 
individuel, 
collectif 
ou 
public. 
Moyens 
: 
pensées, 
actions, 
dispositifs 
organisationnels 
ou 
institutionnels 
(règles, 
procédures, 
indicateurs 
et 
tableaux 
de 
bord). 
BREF 
HISTORIQUE 
1968 
: 
Création 
du 
club 
de 
Rome 
(club 
de 
personnalités 
occupant 
des 
postes 
relativement 
dans 
leurs 
pays 
: 
problème 
de 
l’évolution 
du 
monde 
pris 
dans 
sa 
globalité). 
Club 
de 
personnes 
intéressées 
par 
des 
enjeux 
globaux, 
par 
l’évolution 
du 
monde. 
1972 
: 
Publication 
du 
rapport 
: 
« 
Les 
limites 
à 
la 
croissance 
», 
rédigé 
à 
la 
demande 
du 
club 
par 
une 
équipe 
de 
MIT 
: 
pollution, 
appauvrissement 
des 
sols, 
raréfaction 
des 
énergies 
fossiles. 
1972 
: 
Première 
conférence 
internationale 
à 
Stockholm 
sous 
l’égide 
de 
l’O.N.U. 
: 
premier 
sommet 
de 
la 
Terre. 
Première 
grande 
conférence 
organisée 
par 
l’organisation 
des 
nations 
unies. 
1979 
: 
H. 
Jonas 
: 
philosophe 
qui 
a 
écrit 
un 
livre 
: 
« 
Le 
principe 
responsabilité 
». 
Ce 
livre 
a 
eu 
énormément 
d’influence. 
1980 
: 
apparition 
du 
terme 
DD 
dans 
un 
rapport 
« 
La 
stratégie 
mondiale 
pour 
la 
conservation 
». 
1987 
: 
Commission 
mondiale 
sur 
l’environnement 
et 
le 
développement 
: 
rapport 
Brundtland: 
concept. 
La 
première 
définition 
du 
mot 
DD 
apparaît. 
1990 
: 
Premier 
rapport 
du 
GIEC 
(groupe 
d’experts 
intergouvernemental 
sur 
l’évolution 
du 
climat) 
1992 
: 
Somment 
de 
la 
Terre 
à 
Rio 
d’ou 
découle 
l’Agenda 
21 
(rapport 
assez 
important): 
tournant 
: 
théorie 
des 
trois 
piliers. 
On 
décrit 
tous 
les 
acteurs 
qui 
peuvent 
participer 
à 
l’élaboration 
du 
DD, 
d’un 
nouveau 
projet 
de 
société. 
1997 
: 
Protocole 
de 
Kyoto 
(entrée 
en 
vigueur 
en 
2005). 
2002 
: 
Johannesburg. 
(Sommet) 
2009 
: 
Copenhague 
(climat). 
(Sommet) 
2010 
: 
Cancún 
(climat). 
(Sommet)
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
11 
2010 
: 
Tim 
Jackson 
(économiste 
britannique) 
: 
livre 
: 
« 
La 
prospérité 
sans 
croissance 
» 
DEFINITION 
BRUNDTLAND 
La 
définition 
du 
« 
développement 
durable 
» 
peut 
faire 
l’objet 
de 
nombreuses 
discussions. 
Définition 
historique 
et 
contingente 
: 
« 
Développement 
qui 
tienne 
compte 
des 
besoins 
de 
la 
génération 
présente 
sans 
compromettre 
ceux 
des 
générations 
futures 
(ni 
celle 
d’autres 
régions 
du 
monde), 
en 
commençant 
par 
les 
plus 
démunis 
» 
(rapport 
Brundtland 
1987). 
Solidarité 
inter 
et 
intra-­‐générationnelle. 
DEFINITION 
COMPLEMENTAIRE 
Développement 
qui 
pense 
l’articulation 
de 
trois 
piliers. 
Le 
Développement 
Durable 
serait 
le 
fait 
d’organiser 
un 
développement 
en 
fonction 
d’un 
équilibre 
de 
3 
piliers. 
1ER 
MODELE 
: 
UN 
SEUL 
PILIER 
Pilier 
économique 
: 
besoins 
illimités 
et 
croissance 
indéfinie. 
C’est 
le 
Pilier 
de 
base 
! 
Produire 
plus 
avec 
moins. 
C’est 
ce 
qu’on 
étudie 
ici 
à 
l’ICHEC. 
Ce 
pilier 
économique 
n’est 
pas 
suffisant 
puisqu’il 
s’appuie 
sur 
l’idée 
de 
besoins 
illimités 
(l’être 
humain 
veut 
toujours 
plus), 
à 
laquelle 
on 
articule 
une 
idée 
de 
croissance 
indéfinie 
(augmentation 
de 
la 
richesse) 
2EME 
MODELE 
: 
LES 
TROIS 
PILIERS 
SEPARES 
On 
s’est 
rendu 
compte 
qu’il 
y 
avait 
d’autres 
piliers, 
d’autres 
valeurs 
importantes 
dans 
une 
entreprise 
: 
le 
pilier 
environnemental 
et 
le 
pilier 
social. 
Le 
pilier 
économique 
: 
progrès 
économique 
et 
technologique. 
Le 
pilier 
environnemental 
: 
préservation. 
Le 
pilier 
social 
: 
justice, 
santé, 
besoins 
primaires.
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
Représentation 
valable 
au 
niveau 
macroéconomique 
comme 
sur 
le 
plan 
microéconomique 
de 
l’entreprise. 
12 
3EME 
MODELE 
: 
LES 
TROIS 
PILIERS 
RELIES 
Aujourd’hui, 
les 
3 
piliers 
sont 
présentés 
sous 
forme 
de 
3 
piliers 
reliés 
et 
non 
plus 
séparés. 
Les 
problèmes 
économiques 
vont 
avec 
ceux 
sociaux 
et 
environnementaux, 
ils 
ne 
sont 
pas 
séparés. 
4EME 
MODELE 
: 
L’INTEGRATION 
DES 
PILIERS
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
Le 
4ème 
modèle 
va 
encore 
plus 
loin 
que 
le 
précédent 
(les 
3 
piliers 
reliés). 
On 
réfléchit 
sous 
forme 
de 
13 
piliers 
intégrés. 
Il 
n’existe 
pas 
quelque 
chose 
de 
purement 
économique, 
purement 
social, 
etc. 
La 
société 
est 
incrustée 
dans 
un 
environnement 
et 
l’économie 
est 
incrustée 
dans 
une 
société. 
D’AUTRES 
PILIERS 
? 
Pilier 
participation 
: 
Est 
ce 
qu’il 
existe 
d’autres 
piliers 
que 
ces 
3 
piliers 
? 
Certains 
ajoutent 
le 
pilier 
« 
participation 
». 
Faire 
en 
sorte 
que 
la 
réalisation 
d’un 
projet 
se 
fasse 
ensemble, 
de 
manière 
participative. 
Pilier 
du 
sens 
: 
N’existe 
t 
il 
pas 
également 
un 
5ème 
pilier 
? 
Celui 
du 
sens 
? 
Quel 
est 
le 
sens 
des 
B&S 
fournis 
? 
N’y 
a 
t 
il 
pas 
à 
réfléchir 
sur 
le 
sens 
des 
B&S 
produits 
par 
l’entreprise 
? 
Ou 
bien 
sur 
le 
sens 
du 
travail 
qu’on 
est 
en 
train 
de 
faire 
dans 
l’entreprise 
pour 
laquelle 
on 
bosse… 
Sens 
de 
la 
vie 
qu’on 
mène 
(de 
plus 
en 
plus 
général), 
et 
des 
valeurs 
qui 
sont 
les 
nôtres 
? 
Etc. 
COMPLEXITE 
ET 
NECESSITE 
D’UNE 
DEFINITION 
PLUS 
DETAILLEE 
Sur 
base 
de 
ce 
socle 
commun, 
on 
peut 
défendre 
plusieurs 
projets, 
plusieurs 
versions, 
plusieurs 
conceptions 
spécifiques 
du 
développement 
durable. 
Derrière 
le 
consensus 
sourd 
le 
différent. 
Objectifs 
Social 
Economie 
Environnement 
Condition 
Environnement 
Economie 
Environnement 
Social 
Economie 
Social 
Moyen 
Economie 
Environnement 
Social 
Environnement 
Social 
Economie 
Postures 
types 
Humanisme 
raisonné 
Progressisme 
productiviste 
Productivisme 
éclairé 
Utilitarisme 
pragmatique 
Ecologisme 
radical 
Environnementalisme 
social 
Caractéristiques 
L’économie 
est 
au 
service 
de 
l’homme 
en 
tenant 
compte 
des 
limitations 
de 
ressources 
naturelles 
L’utilisation 
des 
ressources 
naturelles 
est 
au 
service 
de 
l’homme 
dans 
des 
conditions 
économiques 
imposées 
et 
non 
maitrisées 
Le 
travail 
des 
hommes 
doit 
servir 
au 
développement 
économique 
tout 
en 
tenant 
compte 
de 
la 
limitation 
des 
ressources 
naturelles 
Les 
ressources 
naturelles 
sont 
au 
service 
du 
développement 
économique 
en 
respectant 
les 
conditions 
sociales 
de 
l’époque 
L’humain 
se 
donne 
pour 
priorité 
de 
protéger 
la 
nature 
dans 
des 
conditions 
économiques 
données 
L’activité 
économique 
est 
au 
service 
de 
la 
sauvegarde 
de 
l’environnement 
en 
respectant 
des 
conditions 
sociales 
données 
NB 
: 
pour 
l’examen 
: 
Pas 
retenir 
le 
nom 
exacte 
des 
postures 
types, 
mais 
on 
pourrait 
avoir 
« 
comment 
s’articule 
les 
3 
piliers 
dans 
cette 
définition 
« 
… 
» 
? 
»
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
14 
• Objectif 
= 
pilier 
social 
puisque 
économie 
au 
service 
de 
l’homme 
• Moyen 
= 
pilier 
économique 
• Cadre 
dans 
lequel 
on 
fonctionne 
: 
Condition 
= 
pilier 
environnemental 
SYNTHESE 
ET 
PROLONGEMENT 
Ø Rapport 
à 
l’espèce 
et 
à 
la 
vie. 
Ø Solidarité 
au 
Nord 
et 
vis-­‐à-­‐vis 
du 
Sud. 
Le 
DD 
nous 
ouvre 
à 
d’autres 
cultures, 
d’autres 
manières 
de 
penser, 
d’autres 
valeurs. 
Ø Sensibilité 
par 
rapport 
aux 
dimensions 
globales 
: 
les 
institutions. 
Ø Sensibilité 
par 
rapport 
à 
la 
Nature, 
au 
Cosmos. 
Ø Rapport 
au 
temps 
et 
à 
l’espace 
Ø Rapport 
au 
travail, 
à 
nos 
existences, 
à 
l’existence, 
au 
sens.
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
L’éthique 
est 
l’ensemble 
des 
savoirs 
(principalement 
philosophiques), 
des 
savoir-­‐faire 
(pratiques, 
actions, 
règles) 
et 
des 
savoir-­‐être, 
« 
éclairés 
», 
en 
rapport 
avec 
les 
valeurs 
du 
Bien 
et/ou 
du 
Juste, 
dans 
des 
champs 
d’application 
et 
des 
dimensions 
15 
CHAPITRE 
2 
: 
L’ETHIQUE 
PROPOSITION 
DE 
DEFINITION 
« 
divers. 
» 
« 
Être 
éthique 
= 
agir 
ou 
s’organiser 
en 
fonction 
de 
l’idéal 
du 
Bien 
et/ou 
du 
Juste. 
» 
DES 
SAVOIRS 
? 
On 
parle 
principalement 
des 
savoirs 
philosophiques 
ici. 
L’éthique 
n’est 
pas 
seulement 
un 
ensemble 
d’actions, 
de 
savoir-­‐faire, 
c’est 
aussi 
des 
savoirs. 
Avoir 
des 
savoirs 
dans 
le 
domaine 
de 
l’éthique 
est 
important 
: 
• Aide 
au 
choix 
dans 
des 
situations 
complexes 
: 
• Beaucoup 
de 
variables. 
• Conflits 
de 
valeur. 
2 
valeurs 
différentes 
sont 
importantes 
et 
il 
faut 
faire 
un 
arbitrage 
entre 
ces 
valeurs, 
ce 
qui 
crée 
une 
tension 
pour 
nous. 
• Émotionnelles. 
On 
est 
émotionnellement 
tellement 
pris 
dans 
la 
situation 
qu’on 
ne 
parvient 
pas 
à 
savoir 
quelle 
décision 
prendre. 
• Solidifie 
et 
renforce 
la 
légitimité 
grâce 
à 
une 
argumentation. 
Essentiel 
dans 
la 
gestion 
des 
relations 
entre 
personnes, 
et 
donc 
très 
important 
dans 
le 
management. 
Prendre 
des 
décisions 
et 
les 
argumenter 
c’est 
ce 
qui 
va 
nous 
rendre 
crédible 
vis 
à 
vis 
des 
autres 
dans 
le 
long 
terme 
! 
Prendre 
une 
décision 
et 
que 
quelques 
mois 
après 
prendre 
une 
autre 
décision 
qui 
paraît 
contradictoire 
est 
la 
pire 
chose 
qu’il 
pourrait 
arriver, 
les 
gens 
ne 
vont 
plus 
avoir 
confiance 
en 
nous. 
La 
cohérence 
nous 
rend 
légitime 
en 
tant 
que 
manager. 
Conclusion 
: 
le 
savoir, 
l’intelligence, 
la 
réflexion, 
sont 
des 
soutiens 
« 
logistiques 
» 
à 
l’action 
éthique. 
Il 
faut 
réfléchir 
avant 
d’agir 
pour 
agir 
de 
manière 
éclairée. 
DES 
SAVOIR-­‐ETRE 
?
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
16 
C’est 
une 
posture 
d’existence, 
une 
manière 
d’être, 
un 
mode 
de 
vie. 
L’éthique 
c’est 
aussi 
être 
éthique, 
être 
une 
personne 
éthique, 
c’est 
donc 
aussi 
une 
manière 
d’être, 
un 
mode 
d’existence. 
C’est 
quelque 
chose 
qui 
s’apprend 
tous 
les 
jours, 
on 
doit 
s’améliorer 
au 
fur 
et 
à 
mesure 
du 
temps 
qui 
passe. 
ECLAIRES? 
Le 
grec 
« 
ethos 
» 
a 
été 
traduit 
en 
latin 
« 
mos, 
mores 
». 
La 
civilisation 
romaine 
a 
succédé 
à 
la 
civilisation 
grecque 
en 
europe, 
avec 
une 
autre 
langue, 
le 
latin. 
« 
mos, 
mores 
» 
a 
donné 
en 
français 
la 
morale. 
On 
considère 
que 
les 
termes 
éthique 
et 
morale 
sont 
un 
peu 
équivalents 
en 
français. 
Ce 
qui 
a 
trait 
aux 
moeurs, 
aux 
coutumes 
et, 
de 
manière 
plus 
générale, 
à 
la 
conduite 
humaine. 
Aujourd’hui 
on 
traduit 
mos, 
mores 
par 
ce 
qui 
a 
attrait 
aux 
moeurs. 
D’où, 
la 
morale 
: 
ensemble 
des 
règles 
de 
conduite 
admises 
à 
une 
époque 
ou 
par 
un 
groupe 
de 
personnes 
(on 
parle 
de 
morale 
chrétienne, 
« 
droit-­‐de-­‐l’hommiste 
», 
etc.). 
LA 
DISTANCIATION 
CONCEPTUELLE 
DE 
LA 
MORALE 
ET 
DE 
L’ETHIQUE 
Aujourd’hui, 
le 
terme 
« 
éthique 
» 
inclut 
une 
dimension 
réflexive, 
une 
prise 
de 
distance, 
une 
attitude 
critique 
à 
l’égard 
de 
l’opinion 
populaire 
et 
de 
la 
morale. 
Vis 
à 
vis 
des 
moeurs, 
des 
valeurs, 
autrement 
dit, 
de 
la 
morale 
en 
place. 
L’éthique 
est 
caractérisée 
par 
le 
fait 
qu’elle 
poursuit 
l’idéal 
d’autonomie 
individuelle 
par 
rapport 
à 
la 
« 
morale 
» 
de 
groupe. 
L’ETHIQUE 
ET 
LA 
MORALE 
Distinction 
inspirée 
de 
la 
philosophie 
de 
Spinoza5. 
Ethique 
>< 
Morale 
L’éthique 
La 
morale 
L’éthique 
est 
une 
démarche 
réflexive 
et 
Remplie 
de 
certitude 
et 
peu 
« 
bousculante 
» 
5 
philosophe 
du 
XVΙΙ 
siècle
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
17 
« 
questionnante 
», 
sans 
certitude 
absolue 
ou 
rigide 
: 
elle 
bouscule 
notre 
intuition 
commune. 
Elle 
est 
argumentée. 
Pas 
ou 
peu 
argumentée. 
Elle 
fait 
l’objet 
d’une 
discussion 
respectueuse 
de 
l’autre. 
Peu 
respectueuse 
de 
l’autre. 
Tendance 
à 
exclure 
des 
personnes 
qui 
ne 
pensent 
pas 
comme 
nous/ 
juger 
les 
personnes 
en 
fonction 
de 
leurs 
valeurs. 
LA 
QUETE 
ETHIQUE 
Recherche 
d’un 
équilibre 
entre 
son 
intuition 
et 
la 
réflexion. 
Être 
proche 
de 
ses 
propres 
intuitions 
tout 
en 
les 
formulant 
de 
manière 
rationnelle 
(claire 
et 
cohérente 
+ 
argumentée). 
L’intuition 
et 
l’intelligence 
ne 
sont 
pas 
deux 
choses 
différentes 
sans 
rapports. 
DES 
VALEURS 
? 
LA 
DEMARCHE 
ETHIQUE 
Les 
questions 
ont 
trait 
à 
ce 
qui 
pourrait 
(version 
large) 
ou 
devrait 
être 
(version 
plus 
étroite). 
Les 
réponses 
sont 
des 
jugements 
de 
valeur 
ou 
évaluatifs, 
des 
énoncés 
prescriptifs 
ou 
normatifs. 
Verbes 
indicatifs 
: 
falloir, 
pouvoir, 
devoir. 
Pour 
repérer 
quand 
quelqu’un 
parle 
dans 
une 
démarche 
de 
type 
éthique, 
les 
verbes 
indicatifs 
sont 
ceux 
qui 
précèdent. 
>< 
LA 
DEMARCHE 
SCIENTIFIQUE 
On 
différencie 
la 
démarche 
éthique 
de 
la 
scientifique 
Traite 
de 
ce 
qui 
est 
(>< 
de 
ce 
qui 
pourrait 
être), 
jugements 
de 
fait, 
énoncés 
descriptifs. 
Elle 
émet 
des 
jugements 
de 
faits/énoncés 
descriptifs 
et 
non 
pas 
de 
jugements 
de 
valeurs. 
Si 
on 
dit 
« 
la 
terre 
est 
carrée 
» 
c’est 
un 
jugement 
de 
fait, 
pas 
de 
valeurs, 
même 
si 
c’est 
faux.
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
18 
Piège 
n°1 
: 
les 
impératifs 
hypothétiques 
qui 
désignent 
les 
moyens 
les 
plus 
appropriés 
pour 
atteindre 
des 
fins 
prédéterminées. 
Exemple 
: 
Si 
on 
veut 
augmenter 
nos 
chances 
de 
survie 
dans 
le 
désert, 
il 
serait 
bon 
de 
nous 
équiper 
de 
quelques 
bouteilles 
d’eau. 
Cette 
proposition 
est 
une 
proposition 
scientifique 
qui 
apparaît 
comme 
une 
proposition 
éthique. 
C’est 
un 
faux 
ami 
parce 
qu’on 
utilise 
un 
verbe 
indicatif. 
Ici 
: 
fin 
prédéterminée 
: 
survivre 
=> 
moyens 
les 
plus 
appropriés 
pour 
ce 
: 
prendre 
des 
bouteilles 
d’eau 
avec 
nous. 
On 
appelle 
cela 
un 
impératif 
hypothétique 
et 
ca 
c’est 
un 
cas 
particulier 
d’énoncé 
descriptif. 
Pour 
devenir 
un 
grand 
musicien 
vous 
devriez 
jouer 
de 
la 
guitare 
au 
moins 
tous 
les 
2 
jours. 
C’est 
aussi 
un 
impératif 
hypothétique. 
Si 
on 
ne 
joue 
pas 
de 
la 
guitare 
tous 
les 
deux 
jours 
minimum 
on 
a 
aucune 
chance 
de 
devenir 
un 
guitariste 
majeur, 
tout 
le 
monde 
peut 
le 
dire. 
Pour 
réussir 
un 
examen 
vous 
devriez 
vous 
abstenir 
de 
boire 
50 
litres 
de 
bière 
avant. 
Aussi 
une 
forme 
d’impératif 
hypothétique. 
On 
a 
peu 
de 
chances 
de 
réussir 
notre 
examen 
en 
ayant 
bu 
pleins 
de 
bières 
avant. 
Piège 
n°2 
: 
les 
énoncés 
« 
moralisateurs 
». 
Implique 
un 
jugement 
de 
valeur. 
On 
va 
voir 
un 
film 
et 
on 
dit 
que 
ce 
film 
est 
mauvais 
en 
le 
présentat 
comme 
une 
vérité 
« 
ce 
film 
est 
mauvais 
». 
Ou 
alors 
on 
dit 
« 
cette 
personne 
est 
égoiste 
», 
ca 
paraît 
comme 
un 
jugement 
descriptif 
alors 
qu’en 
fait 
c’est 
un 
jugement 
de 
valeur. 
Exam 
: 
surement 
une 
question 
de 
QCM 
: 
« 
la 
terre 
tourne 
autour 
du 
soleil 
», 
est 
ce 
une 
proposition 
éthique 
? 
scientifique 
? 
… 
Réponse 
: 
proposition 
scientifique 
qui 
est 
fausse. 
LA 
COMPLEMENTARITE 
Avant 
de 
prendre 
une 
position 
d’ordre 
éthique, 
il 
est 
souvent 
judicieux 
de 
tout 
d’abord 
analyser 
correctement 
la 
situation 
de 
manière 
purement 
factuelle. 
Rétablir 
les 
faits 
avant 
d’établir 
des 
jugements 
de 
valeur. 
LES 
3 
DOMAINES 
DE 
PENSEE 
3 
types 
de 
savoirs 
:
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
19 
La 
question 
de 
la 
vérité 
préoccupe 
la 
démarche 
scientifique. 
Jugements 
de 
faits. 
Dans 
la 
démarche 
éthique, 
ce 
qui 
préoccupe 
c’est 
une 
valeur 
particulière 
: 
le 
bien 
et/ou 
le 
juste. 
Finalement, 
pour 
faire 
le 
bien 
faut 
il 
ou 
non 
faire 
« 
ceci 
» 
? 
Est-­‐ce 
juste 
de 
tenir 
compte 
de 
…. 
? 
Habituellement 
on 
distingue 
également 
un 
troisième 
domaine 
: 
la 
démarche 
esthétique 
: 
se 
préoccupe 
des 
questions 
de 
valeur, 
tout 
comme 
l’éthique 
(dans 
la 
même 
sous-­‐division). 
Ici 
on 
s’intéresse 
aux 
critères 
esthétiques. 
S’occupe 
d’un 
type 
de 
valeurs 
particulières 
: 
la 
question 
du 
beau. 
LA 
METAPHYSIQUE 
Ces 
trois 
domaines 
sont 
entourés 
par 
la 
métaphysique 
ou 
la 
science 
de 
l’être. 
C’est 
donc 
un 
4ème 
domaine 
qui 
entoure 
les 
3 
précédents. 
LES 
3 
DOMAINES 
PRATIQUES 
3 
types 
de 
savoir-­‐faire 
:
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
20 
3 
types 
de 
savoir-­‐faire 
correspondent 
aux 
3 
types 
de 
savoir. 
ð Esthétique 
: 
Arts 
& 
lettres 
ð Ethique 
: 
Actions 
& 
règles 
: 
savoir 
ce 
qui 
est 
bon/juste 
=> 
actions 
& 
règles. 
Ex 
: 
interdiction 
aux 
enfants 
de 
moins 
de 
15 
ans 
de 
travailler 
dans 
mon 
entreprise 
(règle) 
ð Science 
: 
Technologies, 
Techniques… 
DES 
CHAMPS 
D’APPLICATION 
DIVERS 
? 
Les 
problèmes 
éthiques 
peuvent 
se 
poser 
dans 
des 
domaines 
très 
divers, 
se 
posent 
à 
différents 
niveaux 
: 
• La 
politique 
(accord 
du 
droit 
de 
vote 
aux 
jeunes, 
aux 
femmes,… 
?), 
• la 
société 
(légalisation 
du 
dopage, 
droit 
de 
se 
marier 
pour 
les 
homosexuels,…), 
• l’économie 
(problème 
de 
l’annulation 
de 
la 
dette 
pour 
les 
pays 
du 
tiers 
monde,…), 
• les 
organisations 
(promotions, 
rémunération 
au 
sein 
des 
entreprises,…), 
• les 
familles 
(comment 
partage 
t 
on 
les 
biens 
familiaux 
? 
même 
part 
pour 
chaque 
enfants 
ou 
bien 
l’ainé 
a 
d’avantage 
de 
droits 
que 
les 
autres 
?,…). 
Ex 
: 
faut 
il 
coter 
de 
la 
même 
manière 
un 
étudiant 
qui 
est 
Erasmus 
qu’un 
étudiant 
qui 
ne 
l’est 
pas 
? 
DES 
DIMENSIONS 
DIVERSES 
?
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
21 
Qu’est 
ce 
qui 
peut 
être 
éthique 
? 
• Les 
personnes 
: 
les 
pensées, 
les 
paroles, 
les 
gestes, 
les 
comportements. 
Quelqu’un 
peut 
avoir 
des 
paroles, 
gestes, 
comportements 
plus 
ou 
moins 
éthiques. 
Injurier 
quelqu’un 
n’est 
pas 
vraiment 
considéré 
comme 
des 
paroles 
éthiques 
• Les 
relations 
entre 
personnes. 
• Les 
règles 
organisationnelles 
: 
les 
processus 
de 
décision 
stratégique, 
de 
transmission 
d’information, 
les 
manières 
de 
recruter, 
de 
produire, 
l’image 
fabriquée, 
les 
codes, 
etc. 
Règles 
organisationnelles 
: 
au 
sein 
des 
entreprises. 
• Les 
règles 
de 
vie 
en 
société 
: 
les 
« 
normes 
» 
en 
général 
imposée 
par 
les 
Etats, 
respect 
des 
lois. 
Ex 
: 
une 
entreprise 
doit 
présenter 
sa 
comptabilité 
en 
respectant 
des 
normes, 
des 
lois. 
DES 
DIMENSIONS 
DIVERSES 
? 
LES 
3 
NIVEAUX 
DE 
L’ACTION 
ETHIQUE 
On 
peut 
dire 
qu’il 
y 
a 
3 
niveaux 
de 
l’action 
éthique 
: 
-­‐ Au 
niveau 
individuelle 
-­‐ Au 
niveau 
collectif 
(dans 
une 
entreprise,…) 
-­‐ Au 
niveau 
publique 
LE 
COLLECTIVISME 
ET 
LE 
COMMUNISME 
ETHIQUES
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
Les 
3 
niveaux 
sont 
importants. 
C’est 
important 
que 
les 
projets 
individuels 
soient 
agrégés 
dans 
des 
formes 
d’actions 
collectives 
au 
sein 
de 
l’entreprise 
etc. 
Certaines 
personnes 
défendent 
l’idée 
que 
la 
seule 
vraie 
idée 
de 
l’éthique 
c’est 
celle 
22 
véhiculée 
par 
l’Etat, 
le 
reste 
n’est 
pas 
vraiment 
considéré 
comme 
de 
l’éthique 
pour 
ces 
gens 
là, 
c’est 
plus 
du 
blabla. 
La 
véritable 
éthique 
doit 
se 
faire 
au 
niveau 
des 
grosses 
entités, 
publiques. 
LE 
SENTIMENTALISME 
ETHIQUE
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
23 
D’autres 
personnes 
estiment 
que 
l’éthique 
c’est 
fondamentalement 
individuel 
et 
à 
la 
limite 
ca 
se 
passe 
au 
niveau 
des 
entreprises 
mais 
ca 
ne 
va 
pas 
plus 
haut. 
Les 
grandes 
règles 
créées 
par 
les 
Etats 
c’est 
qqch 
dont 
on 
se 
méfie. 
Il 
faut 
se 
méfier 
de 
ces 
2 
attitudes 
ci-­‐dessus. 
Il 
faut 
prendre 
de 
la 
distance, 
ces 
attitudes 
sont 
contestables. 
Les 
personnes 
qui 
travaillent 
au 
niveau 
des 
pouvoirs 
publics 
défendront 
souvent 
la 
première 
vision, 
etc. 
Il 
faut 
avoir 
une 
vue 
beaucoup 
plus 
globale 
qui 
permet 
d’englober 
les 
3 
visions. 
Il 
faut 
même 
imaginer 
une 
harmonie 
à 
ces 
3 
niveaux. 
L’HARMONIE 
DES 
TROIS 
NIVEAUX 
• L’action 
publique 
est 
essentielle 
car 
c’est 
à 
ce 
niveau 
que 
s’inscrivent 
les 
valeurs 
les 
plus 
importantes 
d’une 
société. 
• L’action 
collective 
est 
essentielle 
car 
c’est 
dans 
ses 
interactions 
individuelles 
que 
les 
personnes 
construisent 
leurs 
systèmes 
de 
valeurs 
personnels 
; 
et 
c’est 
grâce 
à 
l’action 
collective 
que 
les 
pouvoirs 
publics 
modifient 
les 
lois. 
• L’action 
des 
acteurs 
individuels 
est 
essentielle 
car, 
en 
dernière 
analyse, 
c’est 
sur 
eux 
que 
retombent 
et 
pour 
eux 
que 
sont 
élaborées 
les 
décisions 
liées 
aux 
niveaux 
collectifs 
et 
publics.
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
24 
CHAPITRE 
3 
: 
LES 
TROIS 
PREMIERES 
FIGURES 
DE 
L’ETHIQUE 
Objectif 
: 
présenter 
quelques 
conceptions 
différentes 
de 
l’éthique. 
=> 
Il 
y 
a 
plusieurs 
manières 
de 
faire 
le 
bien. 
PROPOSITION 
DE 
DEFINITION 
L’éthique 
est 
l’ensemble 
des 
savoirs 
(principalement 
philosophiques), 
des 
savoir-­‐faire 
(pratiques, 
actions, 
règles) 
et 
des 
savoir-­‐être, 
« 
éclairés 
», 
en 
rapport 
avec 
les 
valeurs 
du 
Bien 
et/ou 
du 
Juste, 
dans 
des 
champs 
d’application 
et 
des 
dimensions 
divers. 
FAIRE 
LE 
BIEN 
? 
ETRE 
JUSTE 
? 
SE 
COMPORTER 
DE 
MANIERE 
ETHIQUE 
? 
Il 
existe 
beaucoup 
de 
manières 
de 
répondre 
LA 
FIGURE 
DE 
L’ETHIQUE 
COMME 
ALTRUISME 
E. 
Lévinas 
(1906-­‐1995). 
Philosophe 
français 
qui 
met 
en 
avant 
la 
figure 
de 
l’Autre. 
Ø Une 
conduite 
réfléchie 
qui 
tienne 
compte 
de 
l’autre 
en 
tant 
qu’autre. 
Ø Les 
autres 
ne 
sont 
pas 
des 
Mêmes 
mais 
des 
Autres. 
Les 
autres 
ne 
sont 
pas 
des 
alter 
ego, 
ils 
ne 
sont 
pas 
des 
autres 
« 
MOI 
». 
Ø Être 
éthique 
c’est 
reconnaître 
que 
l’autre 
est 
un 
autre 
radical 
et 
qu’il 
possède 
un 
système 
de 
valeur 
différent 
du 
notre. 
Tout 
faire 
pour 
ne 
pas 
réduire 
l’autre 
à 
un 
autre 
moi 
dans 
mes 
relations 
concrètes 
avec 
l’autre. 
L’ALTRUISME 
Qu’est 
ce 
que 
ca 
signifie 
« 
être 
altruiste 
« 
?
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
25 
• L’idéal 
d’écoute 
et 
d’accueil 
(une 
forme 
spécifique 
de 
générosité). 
Être 
capable 
d’écouter 
et 
d’accueillir 
l’autre. 
On 
dit 
parfois 
de 
certaines 
personnes 
qu’elles 
ont 
une 
grande 
capacité 
d’écoute, 
elles 
ne 
sont 
pas 
dans 
le 
jugement, 
elles 
sont 
dans 
une 
posture 
d’accueil 
par 
rapport 
à 
l’autre, 
elles 
sont 
capables 
de 
tout 
entendre. 
On 
peut 
être 
à 
l’écoute 
de 
l’autre 
soit 
de 
manière 
passive 
(entendre 
qqn 
sans 
le 
juger, 
sans 
éprouver 
aucune 
forme 
d’énervement), 
soit 
de 
manière 
active 
(àpd 
moment 
ou 
on 
devient 
capable 
de 
reformuler 
ce 
que 
l’autre 
a 
dit 
de 
manière 
à 
ce 
que 
l’autre 
se 
reconnaisse 
parfaitement.) 
• L’idéal 
de 
véritable 
générosité. 
Certaines 
personnes 
sont 
plus 
généreuses 
par 
rapport 
à 
leur 
temps, 
par 
rapport 
aux 
cadeaux,… 
Il 
y 
a 
différentes 
formes 
de 
générosité. 
• L’idéal 
de 
philanthropie. 
Quand 
on 
est 
généreux 
on 
l’est 
par 
rapport 
à 
quelqu’un 
de 
particulier 
(amis, 
famille, 
…). 
La 
philanthropie 
c’est 
une 
sorte 
de 
générosité 
par 
rapport 
à 
l’être 
humain 
en 
général: 
ex: 
envoyer 
15.000 
euros 
au 
Téléthon. 
C’est 
une 
sorte 
de 
générosité 
anonyme, 
abstraite 
générale. 
Ex 
: 
on 
finance 
un 
projet 
d’aide 
en 
Afrique 
du 
Sud 
mais 
on 
n’ira 
jamais 
là 
bas… 
On 
peut 
être 
quelqu’un 
de 
très 
généreux 
dans 
ses 
relations 
proches 
mais 
qui 
ne 
donnerait 
jamais 
d’argent 
à 
une 
oeuvre 
de 
charité, 
une 
fondation, 
etc. 
et 
inversement. 
• L’idéal 
éducatif. 
Soit 
on 
fait 
de 
la 
RSE 
ou 
on 
donne 
de 
l’argent, 
soit 
on 
participe 
de 
manière 
beaucoup 
plus 
structurelle 
à 
la 
manière 
dont 
cet 
argent 
est 
investit 
etc. 
GDF 
Suez 
envoie 
de 
l’argent 
à 
l’ICHEC 
mais 
également 
un 
expert 
de 
la 
RSE 
pour 
former 
les 
élèves, 
ca 
c’est 
éducatif, 
pas 
uniquement 
philanthropique. 
• L’idéal 
de 
médiation. 
La 
personne 
qui 
est 
capable 
de 
faire 
en 
sorte 
que 
les 
gens 
se 
réconcilient. 
Toutes 
ces 
formes 
différentes 
que 
peut 
prendre 
l’altruisme 
ne 
sont 
pas 
nécessairement 
convergentes. 
C’est 
possible 
d’être 
à 
l’écoute 
des 
autres, 
très 
accueillant, 
sans 
être 
nécessairement 
généreux. 
On 
peut 
être 
quelqu’un 
qui 
fait 
attention 
de 
ne 
pas 
payer 
le 
verre 
quand 
on 
va 
boire 
un 
verre 
avec 
quelqu’un, 
ou 
ne 
pas 
être 
généreux 
dans 
la 
vie, 
ne 
pas 
donner 
plus 
d’argent 
qu’on 
en 
reçoit, 
MAIS 
être 
quelqu’un 
de 
très 
attentif 
! 
Et 
inversement, 
on 
peut 
être 
quelqu’un 
d’extrêmement 
généreux 
mais 
ne 
pas 
être 
attentif, 
à 
l’écoute…
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
26 
LA 
FIGURE 
DE 
L’ETHIQUE 
COMME 
JUSTICE 
Etre 
éthique 
c’est 
être 
juste 
(ce 
n’est 
plus 
être 
altruiste 
dans 
ce 
cas-­‐ci). 
Être 
juste 
c’est 
tout 
à 
fait 
différent 
d’être 
altruiste, 
on 
peut 
être 
l’un 
sans 
être 
l’autre. 
• En 
son 
coeur, 
l’idéal 
d’égalité. 
On 
donne 
0,50 
cent 
à 
chaque 
employé, 
on 
est 
juste 
mais 
on 
n’est 
pas 
du 
tout 
généreux, 
altruiste. 
Au 
contraire, 
on 
peut 
donner 
facilement 
beaucoup 
d’argent 
mais 
de 
manière 
tout 
à 
fait 
inéquitables. 
• « 
OEil 
pour 
oeil 
» 
: 
la 
recherche 
de 
l’équilibre. 
Rechercher 
un 
équilibre 
entre 
ce 
que 
l’on 
donne 
et 
ce 
que 
l’on 
reçoit. 
Donner 
autant 
qu’on 
reçoit 
et 
ne 
pas 
donner 
plus 
ou 
moins. 
Ne 
pas 
dépenser 
plus 
que 
ce 
que 
les 
autres 
dépensent 
(ni 
moins). 
• Égalité 
de 
traitement. 
On 
applique 
les 
mêmes 
règles 
à 
tout 
le 
monde 
quelles 
que 
soient 
les 
circonstances, 
la 
situation. 
Il 
faut 
60% 
pour 
réussir, 
quelqu’un 
qui 
a 
59,9%, 
l’égalité 
de 
traitement 
c’est 
dire 
qu’il 
n’a 
pas 
réussi. 
• Égalité 
des 
chances. 
On 
oppose 
ce 
point 
à 
l’égalité 
de 
traitement. 
Ici 
on 
tient 
compte 
des 
circonstances 
particulières 
dans 
lesquelles 
les 
personnes 
se 
trouvent. 
L’égalité 
des 
chances 
c’est 
dire 
« 
les 
étudiants 
Erasmus 
ont 
plus 
de 
difficultés 
donc 
on 
va 
leur 
rajouter 
quelques 
points, 
des 
cours 
particuliers 
de 
français,… 
». 
On 
améliore 
les 
conditions 
pour 
que 
les 
personnes 
soient 
dans 
des 
conditions 
de 
départ 
similaires. 
Création 
d’une 
sorte 
de 
nivellement. 
• Égalité 
des 
résultats. 
Dire 
: 
« 
ce 
qui 
compte 
c’est 
l’égalité 
finale 
». 
Je 
donne 
le 
même 
salaire 
à 
toutes 
les 
personnes 
qui 
travaillent 
dans 
mon 
entreprise. 
Egalité 
des 
résultats, 
égalité 
des 
salaires. 
• Etc.
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
27 
ð Ces 
formes 
sont 
naturellement 
divergentes… 
§ Véritable 
question 
: 
égalité 
de 
quoi 
? 
La 
question 
n’est 
pas 
réellement 
l’égalité 
mais 
l’égalité 
de 
quoi 
? 
§ Egalité 
(A) 
=> 
Inégalité 
(B) 
Défendre 
une 
égalité 
de 
type 
A 
implique 
une 
inégalité 
d’un 
type 
B. 
Défendre 
l’égalité 
des 
chances 
implique 
une 
forme 
d’inégalité 
de 
traitement. 
On 
donne 
plus 
de 
revenus 
aux 
personnes 
qui 
ont 
moins 
de 
chance 
dans 
l’existence. 
Nous 
reviendrons 
plus 
loin 
sur 
cet 
idéal 
éthique 
de 
justice 
en 
étudiant 
une 
des 
oeuvres 
les 
plus 
importantes 
concernant 
cet 
idéal 
: 
J. 
RAWLS. 
L’égalité 
(a) 
implique 
des 
inégalités 
(b) 
sur 
une 
autre 
variable. 
On 
donne 
la 
même 
rémunération 
à 
tout 
le 
monde, 
cette 
forme 
d’inégalité 
implique 
une 
inégalité 
en 
terme 
de 
mérite. 
Des 
personnes 
qui 
travaillent 
2 
fois 
plus 
sont 
aussi 
bien 
payées 
que 
les 
autres. 
Une 
forme 
d’égalité 
sur 
une 
variable 
A 
implique 
toujours 
une 
inégalité 
sur 
une 
autre 
variable 
B. 
REMARQUE 
Être 
altruiste 
sans 
être 
juste 
OU 
Être 
juste 
sans 
être 
altruiste. 
(cf. 
avant) 
LA 
FIGURE 
DE 
L’ETHIQUE 
COMME 
HARMONIE 
INTERIEURE 
Poursuivre 
une 
harmonie 
intérieure, 
être 
éthique 
fondamentalement 
c’est 
être 
soi-­‐même 
: 
être 
en 
harmonie 
avec 
soi 
même, 
en 
harmonie 
avec 
soi 
même. 
Suivre 
un 
bien 
réellement 
et 
authentiquement 
personnel. 
Une 
meilleure 
appréciation 
de, 
et 
une 
meilleure 
harmonie 
à 
soi-­‐même. 
LES 
FORMES 
SPECIFIQUES
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
28 
• L’idéal 
de 
liberté 
intérieure 
o par 
exemple 
sans 
« 
transfert 
», 
sans 
« 
projection 
» 
: 
Ø Faire 
plaisir, 
être 
aimé, 
être 
reconnu 
: 
Quelqu’un 
qui 
est 
intérieurement 
libre. 
On 
peut 
être 
extérieurement 
non 
libre 
(en 
prison 
par 
exemple), 
mais 
être 
intérieurement 
libre. 
Et 
inversement, 
on 
peut 
être 
extérieurement 
libre, 
être 
libre 
de 
se 
mouvoir 
tant 
qu’on 
respecte 
les 
règles 
sans 
être 
intérieurement 
libre. 
Libre 
intérieurement 
c’est 
une 
forme 
de 
liberté 
sans 
transfert 
ou 
sans 
projection. 
On 
est 
intérieurement 
libre 
lorsqu’on 
ne 
projette 
pas, 
qu’on 
ne 
transfère 
pas. 
Vivre 
en 
projetant/transférant 
= 
par 
exemple 
si 
on 
fait 
une 
action 
pour 
avant 
tout 
faire 
plaisir 
à 
quelqu’un, 
on 
pose 
une 
action 
uniquement 
dans 
le 
but 
de 
plaire 
à 
quelqu’un 
d’autre, 
a 
ce 
moment 
là 
on 
projette, 
ca 
part 
du 
regard 
de 
l’autre, 
on 
n’est 
donc 
pas 
intérieurement 
libre. 
Par 
exemple 
on 
veut 
faire 
des 
études 
de 
gestion 
et 
nos 
parents 
veulent 
qu’on 
fasse 
la 
médecine. 
Si 
on 
fait 
la 
médecine 
on 
n’aura 
pas 
posé 
une 
action 
intérieurement 
libre, 
on 
aura 
abandonné 
notre 
liberté 
pour 
faire 
plaisir 
à 
quelqu’un 
d’autre. 
En 
dehors 
de 
faire 
plaisir 
ca 
peut 
être 
le 
fait 
du 
besoin 
d’être 
aimé. 
On 
dit 
quelque 
chose 
qu’on 
ne 
pense 
pas 
juste 
pour 
plaire 
et 
satisfaire 
ce 
besoin 
d’être 
aimé 
par 
quelqu’un. 
Quelqu’un 
dit 
qu’il 
aime 
bien 
Barack 
Obama 
parce 
qu’il 
est 
face 
à 
quelqu’un 
qui 
l’aime 
bien, 
et 
qui 
va 
dire 
10 
minutes 
après 
qu’il 
n’aime 
pas 
Barack 
Obama. 
C’est 
un 
discour 
adaptatif 
à 
l’autre. 
Besoin 
d’être 
reconnu. 
On 
achète 
par 
exemple 
une 
voiture 
dernier 
cri 
parce 
qu’on 
a 
besoin 
d’être 
reconnu 
par 
nos 
amis 
comme 
quelqu’un 
à 
la 
mode, 
qui 
a 
beaucoup 
d’argent, 
etc. 
Ø Se 
distinguer 
ou 
contredire 
: 
Aimer 
se 
distinguer 
des 
autres 
de 
manière 
permanente, 
contredire 
les 
autres 
à 
tout 
moment, 
s’opposer. 
Peu 
importe 
la 
personne, 
prendre 
un 
malin 
plaisir 
à 
contredire. 
Impression 
que 
pour 
exister 
il 
faut 
s’opposer 
à 
ce 
qui 
est 
dit. 
Cela 
ne 
signifie 
pas 
qu’on 
ne 
peut 
pas 
contredire 
les 
gens 
(ou 
vouloir 
être 
aimé), 
mais 
il 
faut 
un 
équilibre. 
Ø S’identifier 
(importer 
une 
souffrance 
qui 
ne 
nous 
appartient 
pas) 
: 
S’identifier. 
On 
ne 
parvient 
pas 
à 
faire 
la 
distinction 
entre 
nous 
et 
l’autre. 
Phénomène 
d’hystérie 
à 
des 
concerts 
par 
exemple. 
Personnes 
qui 
s’habillent 
comme 
Johnny 
Halliday, 
qui 
chantent 
comme 
lui 
etc. 
On 
renie 
notre 
propre 
personne. 
o Assumer 
sa 
propre 
personnalité 
singulière
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
29 
• L’idéal 
de 
singularité, 
de 
vie 
extraordinaire. 
Etre 
intérieurement 
libre 
c’est 
distinct 
d’un 
autre 
type 
de 
projet 
qui 
consisterait 
à 
vivre 
une 
vie 
extraordinaire. 
Certaines 
personnes 
ont 
pour 
projet 
de 
vie 
de 
faire 
qqch 
d’extraordinaire 
(Steve 
Jobs, 
Justine 
Henin 
etc. 
ont 
peut 
être 
des 
projets 
de 
vie 
de 
faire 
qqch 
d’extraordinaire). 
• L’idéal 
du 
challenge, 
du 
mouvement, 
du 
« 
devenir 
» 
constant. 
Certaines 
personnes 
ont 
comme 
idéal 
de 
vie 
d’avoir 
toujours 
du 
challenge. 
Un 
peu 
différent 
de 
l’idéal 
de 
liberté 
intérieure 
• L’idéal 
de 
pleine 
conscience, 
d’immobilité. 
>< 
du 
précédent. 
Certaines 
personnes 
ont 
pour 
projet 
de 
vie 
d’être 
pleinement 
conscient, 
il 
existe 
des 
techniques 
pour 
cela. 
Etre 
pleinement 
conscient 
de 
ses 
émotions 
etc. 
LE 
SENS 
DU 
COLLECTIF 
Est 
ce 
qu’on 
peut 
vraiment 
dire 
que 
c’est 
de 
l’éthique 
quand 
on 
se 
recentre 
sur 
soi 
? 
N’est 
ce 
pas 
plutôt 
une 
forme 
d’égoisme,… 
C’est 
tout 
à 
fait 
compatible 
avec 
l’éthique 
en 
fait. 
Dans 
cet 
idéal, 
le 
principe 
de 
base 
est 
de 
se 
dire 
que 
pour 
être/pour 
parvenir 
à 
être 
en 
harmonie 
avec 
les 
autres 
il 
y 
a 
une 
importance 
de 
se 
recentrer 
sur 
soi-­‐même 
pour 
commencer. 
Autrement 
dit, 
dans 
cette 
conception 
de 
l’éthique 
comme 
harmonie 
intérieure, 
il 
y 
a 
cette 
idée 
que 
pour 
avoir 
des 
relations 
aux 
autres 
plus 
harmonieuses, 
plus 
éthiques 
etc, 
il 
faut 
commencer 
par 
être 
en 
harmonie 
avec 
soi 
même. 
• Et 
la 
dimension 
relationnelle 
ou 
collective 
? 
La 
construction 
lente 
mais 
durable 
d’une 
relation 
à 
l’autre 
et 
au 
collectif, 
par 
en 
bas. 
La 
racine 
du 
Mal, 
c’est 
l’inadéquation 
à 
soi-­‐même. 
En 
comparaison 
avec 
le 
fait 
qu’avant 
d’être 
en 
harmonie 
avec 
les 
autres 
il 
faut 
être 
en 
harmonie 
avec 
soi 
même. 
Les 
tyrans 
vis 
à 
vis 
des 
autres 
sont 
des 
personnes 
tyranniques 
vis 
à 
vis 
d’elles 
même 
et 
c’est 
pour 
cela 
qu’elles 
le 
sont 
envers 
les 
autres 
ensuite. 
Pas 
d’incompatibilité. 
• Et 
l’existence 
de 
normes 
de 
vie 
en 
société 
? 
Le 
respect 
des 
droits 
et 
des 
libertés 
de 
base. 
(Norme 
de 
vie 
en 
société). 
Etre 
en 
harmonie 
avec 
soi 
même 
ce 
n’est 
pas 
passer 
son 
temps 
à 
détruire 
les 
autres 
par 
exemple. 
La 
personne
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
qui 
souhaite 
faire 
cela 
c’est 
quelqu’un 
qui 
n’est 
pas 
en 
harmonie 
avec 
lui 
même, 
qui 
n’a 
pas 
fait 
un 
travail 
sur 
lui 
pour 
l’être. 
La 
liberté 
extérieure 
réciproque 
et 
limitée. 
Pas 
d’incompatibilité. 
30 
LE 
TRAVAIL 
DE 
L’ETHIQUE 
Peu 
importe 
le 
type 
d’éthique 
(3 
types 
vu 
ci 
au 
dessus), 
l’éthique 
implique 
une 
forme 
de 
travail. 
Ce 
n’est 
pas 
qqch 
qui 
est 
donné, 
c’est 
qqch 
qui 
se 
travaille, 
qui 
implique 
une 
certaine 
remise 
en 
question. 
Ex 
: 
Altruisme 
: 
éviter 
de 
réduire 
l’autre 
à 
un 
autre 
moi 
• Aller 
à 
l’encontre 
d’une 
pente 
facile 
et 
immédiate. 
• Cela 
engage 
un 
certain 
travail, 
une 
certaine 
remise 
en 
question, 
un 
certain 
sacrifice. 
DE 
QUOI 
? 
Contre 
quoi 
faut 
il 
lutter 
pour 
être 
qqn 
d’éthique 
? 
• L’instinct. 
Ex 
: 
considérer 
l’autre 
comme 
un 
rival, 
un 
ennemi, 
et 
ce 
d’instinct. 
La 
guerre 
est 
l’expression 
parfaite 
de 
l’instinct, 
l’autre 
n’est 
pas 
d’accord 
avec 
moi, 
je 
rentre 
en 
guerre 
avec 
lui. 
• Le 
plaisir 
immédiat 
ou 
la 
satisfaction 
immédiate. 
• Le 
grégarisme 
: 
la 
culture 
contraignante 
(la 
conformité 
à 
des 
principes 
non 
critiqués), 
les 
représentations 
sociales 
(richesse, 
statut, 
etc.). 
L’éthique 
: 
Ø attitude 
réfléchie 
Ø Elle 
ne 
se 
mesure 
pas 
à 
sa 
conformité 
à 
un 
principe, 
par 
exemple 
religieux, 
sans 
questionnement 
réel 
permanent 
(mise 
à 
distance, 
écart).
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
31 
4 
ACCENTS 
Rappel 
: 
3 
ou 
4 
dimensions 
distinctes 
de 
l’éthique 
: 
personnelle/ 
interpersonnelle/ 
collective 
(famille, 
organisations, 
communautés,…) 
Si 
on 
reprend 
cette 
grille 
c’est 
pour 
montrer 
que 
les 
différentes 
conceptions 
de 
l’éthique 
vues 
au 
dessus 
vont 
mettre 
l’accent 
sur 
certaines 
dimensions. 
Mettre 
l’accent 
ne 
signifie 
pas 
que 
ca 
n’a 
aucun 
impact 
collectif 
! 
• Dimension 
personnelle 
: 
l’harmonie 
à 
soi. 
• Dimension 
interpersonnelle 
: 
l’altruisme. 
• Dimension 
collective 
: 
• L’action 
d’entreprise 
(les 
familles, 
les 
associations, 
les 
organisations, 
les 
communautés 
(religieuses, 
linguistiques)). 
• L’action 
publique 
(justice). 
Ensemble 
des 
règles 
et 
lois 
fondamentales 
qui 
font 
ensemble 
qu’une 
communauté 
peut 
vivre 
en 
commun.
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
32 
CHAPITRE 
4 
: 
L’UTILITARISME 
QU’EST-­‐CE 
QUE 
« 
L’INTERET 
DE 
LA 
SOCIETE 
» 
DONT 
PARLE 
LA 
DEFINITION 
DE 
LA 
RSE 
? 
Exemple 
: 
le 
cas 
« 
Jirau 
». 
Une 
réponse 
possible 
: 
le 
Bien 
commun 
est 
ce 
qui 
satisfait 
tout 
le 
monde. 
Réponse 
un 
peu 
intuitive. 
Le 
bien 
commun 
c’est 
une 
option, 
qqch 
qui 
satisfait 
tout 
le 
monde 
Problème 
de 
cette 
définition 
un 
peu 
intuitive: 
dans 
une 
société 
plurielle, 
diverse 
comme 
la 
nôtre, 
les 
préférences 
de 
chacune 
et 
de 
chacun 
sont 
différentes. 
On 
possède 
tous 
des 
préférences 
différentes 
(ou 
plus 
ou 
moins 
différentes). 
Comment 
savoir 
ce 
qui 
pourrait 
satisfaire 
tout 
le 
monde 
dans 
une 
telle 
société. 
Solution 
? 
Une 
base 
commune 
minimaliste 
? 
L’intérêt 
de 
la 
société 
serait 
une 
espèce 
de 
base 
commune 
minimaliste 
à 
tout 
le 
monde. 
Plus 
les 
préférences 
seront 
différentes, 
plus 
les 
accords 
difficiles 
et 
la 
base 
commune 
très 
mince. 
UNE 
IDEE 
: 
LA 
SOLUTION 
« 
UTILITARISTE 
». 
Comment 
définir 
ce 
qu’est 
cet 
intérêt 
de 
la 
société. 
ð La 
satisfaction 
globale. 
C’est 
le 
coeur 
du 
projet 
de 
l’utilitarisme. 
ð L’objectif 
de 
cet 
idéal 
n’est 
pas 
que 
chacun 
maximise 
sa 
satisfaction 
individuelle 
mais 
que 
chacun 
(ou 
en 
tous 
cas 
certaines 
personnes) 
sacrifie 
sa 
satisfaction 
à 
la 
satisfaction 
de 
tous. 
La 
satisfaction 
globale 
ne 
résulte 
absolument 
pas 
de 
la 
maximisation 
des 
satisfactions 
personnelles. 
LES 
FONDATEURS
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
Fondateurs 
de 
cette 
fondation 
éthique 
considérée 
comme 
un 
grand 
modèle 
dans 
le 
domaine 
de 
l’éthique 
: 
J. 
Bentham 
(XVΙΙΙème 
siècle), 
J.S. 
Mill 
(XΙXème 
siècle) 
et 
Sidgwick 
(XΙXème 
siècle), 
J. 
Harsanyi 
(Xxème 
siècle). 
Idée 
fondamentale 
de 
tous 
ces 
auteurs 
: 
Ils 
s’opposent 
à 
toute 
forme 
d’autorité 
suprême 
: 
dogme, 
religion, 
autorité 
politique, 
morale, 
droit 
naturel, 
etc. 
Ces 
auteurs 
du 
17, 
18 
et 
19ème 
siècle 
arrivent 
juste 
après 
la 
révolution 
française 
qui 
symbolise 
le 
passage 
de 
l’ancien 
au 
nouveau 
régime. 
Ancien 
régime 
: 
importance 
de 
la 
religion 
de 
l’autorité 
politique 
et 
morale, 
des 
droits 
naturels 
etc. 
Ces 
auteurs 
s’opposent 
à 
tout 
cela. 
De 
ce 
point 
de 
vue 
ils 
sont 
éminemment 
modernes. 
33 
LE 
PRINCIPE 
DE 
DECISION 
Projet 
des 
utilitaristes 
de 
manière 
plus 
précise 
: 
Augmenter 
le 
plus 
possible 
le 
niveau 
global 
de 
satisfaction. 
Idéalement 
le 
maximaliser. 
Formulation 
technique 
: 
maximiser 
la 
somme 
des 
niveaux 
de 
satisfaction 
individuelle. 
La 
satisfaction 
est 
représentée 
par 
une 
fonction 
d’utilité 
individuelle. 
En 
science 
économique, 
les 
préférences 
d’une 
personne 
entre 
diverses 
options 
sont 
représentées 
mathématiquement 
par 
une 
fonction 
d’utilité 
individuelle. 
TECHNIQUE 
Choisir 
entre 
2 
options 
: 
évaluer 
le 
niveau 
de 
satisfaction 
de 
chacun 
des 
acteurs 
dans 
les 
2 
options 
possibles. 
Dans 
l’option 
ou 
on 
passe 
d’un 
examen 
classique 
à 
un 
examen 
ou 
tout 
le 
monde 
a 
14/20. 
Le 
niveau 
de 
satisfaction 
de 
tout 
le 
monde 
va 
augmenter. 
Si 
perte 
de 
satisfaction 
du 
coté 
du 
professeur 
(parce 
qu’il 
est 
sadique 
par 
exemple) 
et 
que 
cette 
perte 
de 
satisfaction 
fait 
plus 
que 
compenser 
le 
gain 
de 
satisfaction 
des 
élèves, 
dans 
ce 
cas 
là 
on 
organisera 
un 
examen 
classique. 
Ce 
qui 
est 
en 
balance 
c’est 
d’un 
coté 
la 
satisfaction 
des 
étudiants 
: 
privilégient 
l’examen 
non 
classique 
et 
de 
l’autre 
coté 
le 
professeur 
qui 
privilégie 
l’examen 
classique. 
On 
tient 
compte 
de 
la 
satisfaction 
des 
étudiants 
et 
cette 
dernière 
l’emportera 
si 
il 
est 
démontré 
que 
la 
satisfaction 
globale 
des 
étudiants 
fait 
plus 
que 
compenser 
la 
satisfaction 
du 
professeur 
ou 
de 
l’institution 
ICHEC 
(qui 
pourrait 
ne 
pas 
voir 
d’un 
bon 
oeil 
le 
fait 
que 
tous 
les 
étudiants 
réussissent).
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
34 
Etapes 
: 
• Identifier 
les 
parties 
prenantes. 
(Cf. 
exercice 
dans 
le 
cas 
Jirau) 
: 
ici 
étudiants, 
professeur, 
direction 
de 
l’ICHEC. 
• Évaluer 
l’évolution 
de 
leur 
satisfaction 
selon 
les 
différentes 
options 
possibles. 
Construire 
ou 
non 
un 
barrage 
OU 
construire 
un 
barrage 
selon 
telles 
modalités. 
• L’option 
choisie 
sera 
celle 
dont 
les 
« 
gains 
globaux 
en 
satisfaction 
» 
compensent 
le 
plus 
les 
« 
pertes 
globales 
en 
satisfaction 
». 
Quelle 
que 
soit 
l’option 
des 
personnes 
vont 
voir 
leur 
satisfaction 
augmenter 
et 
d’autres 
au 
contraire 
vont 
la 
voir 
diminuer. 
C’est 
toujours 
le 
cas, 
dans 
tous 
choix. 
« 
CONSEQUENTIALISME 
» 
ET 
« 
PROCEDURALISME 
» 
On 
dit 
de 
l’utilitarisme 
que 
c’est 
une 
conception 
de 
l’éthique 
conséquentialiste. 
C’est 
une 
conception 
qui 
s’oppose 
à 
ce 
qu’on 
appelle 
le 
procéduralisme. 
Une 
éthique 
« 
conséquentialiste 
» 
se 
centre 
sur 
les 
conséquences 
et, 
le 
plus 
souvent, 
sur 
les 
conséquences 
en 
termes 
de 
résultats, 
des 
options 
ou 
des 
actions. 
Mise 
en 
avance 
des 
conséquences 
: 
éthique 
qui 
se 
centre 
sur 
les 
conséquences 
et 
en 
particulier 
au 
niveau 
des 
résultats 
de 
différentes 
actions... 
Ethique 
qui 
s’intéresse 
à 
l’aval 
d’une 
décision. 
À 
l’inverse 
une 
éthique 
« 
procédurale 
» 
se 
contente 
d’établir 
des 
règles 
générales 
et 
ne 
se 
soucie 
pas 
des 
conséquences 
et 
des 
résultats. 
Ethiques 
procédurales 
se 
contente 
d’établir 
des 
règles 
générales 
et 
ne 
s’intéresse 
pas 
spécialement 
aux 
conséquences, 
aux 
effets. 
Ethique 
qui 
s’intéresse 
à 
l’amont 
d’une 
décision, 
à 
ce 
qui 
se 
passe 
avant, 
aux 
principes. 
« 
Éthique 
de 
l’aval 
» 
et 
« 
éthique 
de 
l’amont 
». 
Dans 
un 
cas, 
On 
condamne 
le 
dopage. 
Dans 
le 
cas 
de 
l’éthique 
conséquentialiste, 
Si 
plusieurs 
coureurs 
se 
sont 
dopés 
est 
ce 
qu’il 
n’y 
a 
pas 
une 
conséquence 
globale 
et 
est 
ce 
que 
ca 
ne 
pourrait 
pas 
mettre 
en 
péril 
« 
le 
sport 
» 
si 
on 
condamne 
qqn 
?
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
35 
TELEOLOGISME 
ET 
DEONTOLOGISME 
Forme 
d’éthique 
« 
téléologique 
» 
et 
forme 
d’éthique 
« 
déontologique 
». 
Vision 
téléologique 
: 
évaluation 
éthique 
d’une 
action 
en 
fonction 
du 
but, 
du 
résultat 
ou 
des 
conséquences. 
Vision 
téléologique, 
on 
s’intéresse 
à 
la 
logique 
du 
téléos, 
c’est 
à 
dire 
de 
la 
finalité, 
du 
but. 
On 
évalue 
un 
comportement 
ou 
une 
action 
en 
fonction 
d’une 
finalité, 
d’un 
but. 
Conséquentialisme 
= 
forme 
spécifique 
de 
vision 
téléologique. 
On 
y 
oppose 
la 
vision 
déontologique. 
Vision 
déontologique 
: 
conformité 
et 
obéissance 
a 
priori 
à 
une 
loi, 
à 
une 
règle, 
une 
contrainte 
; 
à 
un 
principe, 
une 
procédure. 
(déonto 
: 
devoir 
et 
logique 
=> 
la 
logique 
du 
devoir). 
On 
évalue 
une 
action 
en 
fonction 
de 
sa 
conformité 
à 
un 
devoir. 
Tu 
ne 
tueras 
pas 
est 
un 
principe 
éthique 
déontologique. 
On 
évalue 
une 
action 
en 
fonction 
de 
sa 
conformité 
à 
un 
devoir. 
« 
Il 
est 
interdit 
de 
mentir 
» 
pour 
être 
éthique 
est 
également 
un 
bon 
exemple 
de 
vision 
déontologique. 
3 
SPECIFICATIONS 
DU 
MODELE 
On 
peut 
spécifier 
ce 
modèle 
de 
plusieurs 
manières. 
PREMIERE 
SPECIFICATIONS 
DU 
MODELE 
: 
MANIERE 
DE 
FAIRE 
LA 
SOMME 
L’utilitarisme 
classique 
et 
l’utilitarisme 
moyen. 
Utilitarisme 
classique 
: 
consiste 
à 
faire 
la 
somme 
des 
niveaux 
d’utilité 
individuels 
Utilitarisme 
moyen 
: 
somme 
pondérée 
des 
différents 
niveaux 
de 
satisfaction 
individuels. 
• Exemple 
: 
Il 
y 
a 
une 
action 
qu’on 
peut 
opérer, 
par 
exemple 
construire 
ou 
non 
un 
barrage 
à 
Jirau. 
Comment 
choisir 
entre 
les 
deux 
options 
?
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
36 
Option 
1 
: 
(1,4,4): 
Dans 
cette 
option, 
on 
a 
3 
parties 
prenantes 
qui 
vont 
être 
impactées. 
Si 
on 
choisit 
cette 
option 
les 
3 
parties 
prenantes 
auront 
des 
niveaux 
de 
satisfaction 
de 
1, 
4 
et 
4. 
Option 
2 
: 
(3,2,2,3) 
Ici 
4 
parties 
prenantes 
impactées. 
Les 
niveaux 
de 
satisfaction 
de 
ces 
parties 
prenantes 
seront 
de 
2,2,3 
et 
3. 
Si 
on 
est 
un 
utilitariste 
classique, 
quelle 
option 
va 
t 
on 
choisir 
? 
L’option 
2 
! 
L’utilitarisme 
classique 
fait 
la 
somme 
des 
différentes 
options. 
Si 
on 
est 
un 
utilitariste 
moyen 
on 
va 
choisir 
l’option 
1 
par 
contre, 
parce 
que 
la 
moyenne 
est 
supérieure. 
Il 
compare 
le 
niveau 
de 
satisfaction 
moyen 
de 
la 
première 
option 
(=3) 
et 
de 
la 
deuxième 
(+ou-­‐ 
2,8). 
Examen 
: 
on 
risque 
d’avoir 
un 
cas 
comme 
ca. 
Le 
professeur 
décrira 
le 
cas 
en 
donnant 
des 
indications 
et 
nous 
demandera 
quelle 
option 
on 
choisirait 
en 
fonction 
du 
type 
d’utilitariste. 
DEUXIEME 
SPECIFICATIONS 
DU 
MODELE 
: 
LA 
BASE 
INDIVIDUELLE 
Question 
qui 
se 
pose 
pour 
un 
utilitariste 
: 
La 
définition 
des 
individus 
concernés, 
dont 
on 
juge 
pertinent 
de 
tenir 
compte 
du 
point 
de 
vue 
de 
la 
manière 
dont 
ils 
sont 
impactés 
par 
une 
action 
ou 
une 
option. 
Quels 
sont 
les 
individus 
impactés 
concernant 
le 
choix 
qu’on 
a 
à 
opérer 
? 
Vais 
je 
faire 
un 
examen 
au 
mérite 
ou 
un 
classique 
? 
On 
va 
tenir 
compte 
du 
professeur 
et 
des 
étudiants. 
Les 
étudiants 
en 
anglais 
vont 
peut 
être 
se 
sentir 
injustement 
traités… 
On 
peut 
décider 
d’aussi 
tenir 
compte 
de 
la 
direction 
de 
l’ICHEC 
parce 
que 
c’est 
un 
choix 
qui 
aura 
indirectement 
un 
impact 
sur 
l’image 
de 
l’ICHEC. 
Ca 
pourrait 
aussi 
avoir 
un 
impact 
sur 
les 
gens 
en 
dehors 
de 
l’ICHEC 
(futurs 
étudiants, 
sponsors, 
etc.). 
La 
question 
qui 
se 
pose 
toujours 
pour 
un 
utilitariste 
c’est 
donc 
les 
personnes 
impactées 
par 
une 
décision. 
• De 
la 
petite 
communauté 
à 
la 
planète 
entière. 
Une 
petite 
modification 
à 
un 
endroit 
de 
la 
planète 
peut 
avoir 
un 
impact 
sur 
l’ensemble 
de 
la 
planète 
(effet 
papillon). 
Si 
on 
croit 
à 
cet 
effet 
papillon 
et 
qu’on 
veut 
être 
un 
utilitariste 
total, 
on 
tiendra 
compte 
de 
l’impact 
sur 
l’ensemble 
de 
la 
planète. 
Techniquement 
ce 
n’est 
pas 
possible 
mais 
l’idéal 
est 
celui 
la. 
• De 
l’utilitarisme 
humain 
à 
l’utilitarisme 
interspécifique 
de 
P. 
Singer.
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
Les 
animaux 
aussi 
sont 
pris 
en 
compte, 
pas 
uniquement 
les 
êtres 
humains. 
Est 
ce 
qu’on 
considère 
les 
animaux 
comme 
des 
parties 
prenantes, 
comme 
des 
individus 
impactés 
? 
Ex 
: 
consommer 
moins 
de 
viande 
: 
on 
consomme 
moins 
de 
vaches, 
on 
en 
tue 
moins. 
Si 
on 
les 
considère 
comme 
acteurs 
dans 
nos 
décisions, 
on 
en 
tiendra 
compte. 
37 
VERS 
UN 
MODELE 
A 
LA 
BASE 
DE 
PLUS 
EN 
PLUS 
LARGE 
On 
peut 
commencer 
par 
un 
noyau 
de 
l’utilitarisme 
qui 
consisterait 
à 
regarder 
l’impact 
sur 
une 
communauté 
d’individus 
et 
d’élargir 
cette 
vision 
jusqu’à 
arriver 
à 
l’impact 
SUR 
le 
monde 
entier. 
LA 
FORCE 
DU 
MODELE 
La 
présomption 
en 
faveur 
d’un 
élargissement 
de 
plus 
en 
plus 
large 
des 
« 
parties 
dont 
on 
décide 
de 
tenir 
compte 
» 
(parties 
prenantes) 
avant 
de 
prendre 
une 
décision. 
Ø C’est 
une 
véritable 
philosophie 
des 
parties 
prenantes. 
Deux 
cas 
d’application 
: 
-­‐ Jirau 
-­‐ Les 
7 
chantiers 
classiques 
Groupe 
d’individus 
Communauté 
plus 
large 
Région, 
Monde
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
38 
LE 
CAS 
JIRAU 
– 
J. 
SPELKENS 
Identification 
de 
4 
parties 
prenantes 
(cf. 
ci 
dessus) 
Dans 
ce 
modèle 
on 
va 
chercher, 
on 
est 
sensible 
dans 
notre 
choix 
éthique 
on 
décide 
de 
tenir 
compte 
d’acteurs 
de 
plus 
en 
plus 
éloignés 
mais 
qui 
ont 
quand 
même 
une 
relation 
avec 
notre 
décision 
parce 
qu’ils 
sont 
impactés 
d’une 
certaine 
manière. 
LES 
7 
CHANTIERS 
CLASSIQUES 
1. Les 
relations 
et 
les 
conditions 
de 
travail 
: 
Améliorer 
les 
conditions 
de 
travail 
des 
employés. 
En 
favorisant 
un 
déplacement 
dans 
les 
fonctions 
pour 
ne 
pas 
que 
les 
personnes 
s’ennuient, 
etc. 
2. La 
gouvernance 
de 
l’organisation 
: 
Tout 
ce 
qui 
concerne 
la 
clarté 
et 
transparence 
de 
la 
procédure 
de 
circulation 
de 
l’information 
et 
des 
décisions. 
3. Les 
questions 
relatives 
aux 
consommateurs. 
4. L’éthique 
des 
affaires 
: 
Concurrents, 
sous-­‐traitants, 
fournisseurs, 
etc. 
5. L’environnement 
: 
Isolation, 
gestion 
des 
déchets, 
parcs 
automobiles, 
etc. 
6. L’engagement 
sociétal 
: 
Fait 
d’avoir 
un 
ancrage 
local. 
On 
peut 
faire 
de 
la 
RSE 
en 
faisant 
un 
ancrage 
plus 
local 
(créer 
plus 
d’emploi 
dans 
la 
région 
où 
on 
fonctionne 
par 
exemple). 
La 
localité, 
la 
région 
7. Les 
droits 
de 
l’Homme. 
PP 
observatrices 
PP 
consultatives 
PP 
participatives 
PP 
décisionnelles
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
39 
On 
élargit 
de 
plus 
en 
plus 
de 
bas 
en 
haut. 
TROISIEME 
SPECIFICATION 
DU 
MODELE 
: 
EN 
FONCTION 
DE 
L’HORIZON 
TEMPOREL 
DES 
IMPACTS 
3ème 
manière 
de 
spécifier 
le 
modèle 
: 
en 
fonction 
de 
l’horizon 
temporel 
des 
impacts 
: 
Court 
terme, 
moyen 
terme, 
long 
terme. 
EXEMPLE 
Souhaitable 
d’annuler 
la 
dette 
des 
pays 
du 
tiers 
monde 
(si 
on 
est 
utilitariste) 
? 
A 
court 
terme 
on 
pourrait 
l’envisager 
Sur 
le 
long 
terme 
on 
doit 
tenir 
compte 
du 
fait 
que 
si 
on 
l’annule, 
ca 
risque 
d’avoir 
des 
impacts 
indirects 
sur 
les 
autres 
personnes 
qui 
font 
des 
prets 
qui 
risqueraient 
d’avoir 
peur. 
Les 
personnes 
dont 
on 
a 
annulé 
les 
créances 
ne 
vont 
pas 
être 
remboursés. 
Ca 
génère 
qu’on 
ne 
prête 
plus 
d’argent. 
Ca 
ralentit 
donc 
les 
investissements 
qui 
sont 
entre 
autre 
financés 
par 
les 
dettes 
AUTRE 
EXEMPLE 
: 
CELUI 
DE 
L’EXAMEN 
Long 
Terme: 
aussi 
un 
impact 
sur 
la 
réputation 
de 
l’ICHEC 
etc. 
A 
Court 
Terme 
ca 
n’aura 
pas 
d’impact 
mais 
à 
LT 
la 
nouvelle 
va 
se 
diffuser 
etc. 
les 
entreprises 
à 
plus 
LT 
vont 
se 
dire 
« 
tout 
le 
monde 
réussit 
donc 
je 
n’ai 
pas 
de 
garantie 
de 
l’expertise 
de 
cette 
personne 
». 
DEUX 
DIFFICULTES 
Critiques 
qu’on 
peut 
adresser 
à 
ce 
modèle 
: 
Difficulté 
technique 
: 
Comparaison 
interpersonnelle 
sur 
base 
d’une 
information 
cardinale 
de 
la 
satisfaction. 
Comment 
peut 
on 
comparer 
la 
satisfaction 
de 
deux 
personnes 
différentes 
? 
Implique 
que 
la 
satisfaction 
soit 
homogène. 
Cette 
difficulté 
s’accroît 
à 
mesure 
de 
l’agrandissement 
des 
bases 
individuelles 
et 
temporelles.
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
40 
Difficulté 
morale 
: 
L’instrumentalisation 
des 
droits 
et 
des 
libertés 
fondamentales, 
même 
dans 
un 
modèle 
intergénérationnel 
: 
le 
retour 
d’une 
forme 
d’autorité 
: 
la 
masse 
populaire 
? 
Etre 
en 
dehors 
de 
tout 
cadre 
déontologique. 
Pour 
un 
utilitariste 
il 
n’y 
a 
pas 
de 
devoir 
absolu. 
EXEMPLE 
Dans 
une 
entreprise 
on 
a 
deux 
choix 
possible 
: 
faire 
de 
la 
discrimination 
raciale 
ou 
non 
(et 
donner 
40% 
de 
salaire 
en 
moins 
aux 
gens 
de 
couleur). 
On 
va 
se 
dire 
que 
c’est 
choquant 
et 
qu’être 
éthique, 
intuitivement 
c’est 
ne 
PAS 
en 
faire. 
Ce 
n’est 
pas 
du 
tout 
une 
vision 
utilitariste. 
Le 
raisonnement 
des 
utilitaristes 
va 
être 
le 
suivant 
: 
analyser 
la 
satisfaction. 
SI 
les 
gains 
des 
10% 
racistes 
font 
plus 
que 
compenser 
les 
pertes 
de 
satisfaction 
des 
autres 
personnes 
qui 
sont 
non 
racistes, 
alors 
l’utilitariste 
dira 
que 
l’éthique 
l’oblige 
à 
choisir 
une 
politique 
de 
discrimination 
au 
sein 
de 
l’entreprise. 
L’éthique 
utilitariste 
n’est 
donc 
pas 
déontologique 
! 
Attention, 
par 
définition 
les 
utilitaristes 
ne 
sont 
pas 
spécialement 
favorables 
à 
une 
politique 
de 
discrimination. 
Ils 
pourraient 
défendre 
une 
politique 
de 
non 
discrimination. 
DEUX 
VISIONS 
DU 
MONDE 
Il 
existe 
2 
visions 
du 
monde, 
manières 
de 
classifier 
les 
visions 
du 
monde 
qui 
suit 
cette 
distinction 
: 
une 
vision 
du 
monde 
individualiste 
et 
une 
holiste. 
L’INDIVIDUALISME 
Les 
individus 
ont 
plus 
de 
réalité 
/ 
sont 
plus 
importants 
que 
les 
ensembles 
(groupes, 
associations, 
cultures, 
traditions, 
nations, 
appartenances 
linguistiques, 
religieuses, 
etc.) 
Les 
individus 
sont 
au 
coeur 
de 
cette 
vision. 
Dans 
cette 
vision 
on 
considère 
que 
les 
individus 
ont 
plus 
de 
réalité 
et 
qu’ils 
ont 
plus 
d’importance 
que 
les 
ensembles 
auxquels 
ils 
appartiennent 
(des 
groupes 
différents, 
des 
associations, 
des 
entreprises, 
des 
cultures, 
des 
traditions, 
des 
nations, 
des 
légions… 
tout 
ce 
qui 
dépasse 
les 
individus 
en 
somme.) 
Si 
on 
défend 
une 
vision 
individualiste 
cela 
signifie 
que 
pour 
nous 
les 
individus 
ont 
plus 
d’importance 
que 
tous 
ces 
ensembles.
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
41 
On 
oppose 
à 
l’individualisme 
le 
holisme. 
LE 
HOLISME 
Si 
on 
défend 
une 
conception 
holiste, 
cela 
veut 
dire 
qu’on 
considère 
que 
les 
différents 
ensembles 
sont 
plus 
importants 
que 
les 
individus. 
Autrement 
dit, 
que 
les 
individus 
se 
définissent 
par 
les 
ensembles 
auxquels 
ils 
appartiennent. 
Si 
on 
est 
utilitariste, 
est 
ce 
qu’on 
défend 
une 
vision 
individualiste 
ou 
holistique 
? 
La 
réponse 
est 
complexe, 
c’est 
un 
peu 
des 
deux. 
L’utilitariste 
n’est 
ni 
une 
vision 
entièrement 
individualiste 
ou 
holistique. 
En 
quoi 
l’utilitarisme 
est 
une 
vision 
individualiste 
? 
LE 
HOLISME 
INDIVIDUALISTE 
Éthique 
extrêmement 
« 
individualiste 
», 
d’un 
point 
de 
vue: 
la 
société 
n’a 
aucune 
valeur 
ajoutée 
par 
rapport 
aux 
individus. 
La 
société, 
ou 
le 
bien 
commun, 
ce 
n’est 
jamais 
que 
la 
somme 
des 
individus, 
des 
niveaux 
de 
satisfaction 
individuels. 
Le 
concept 
de 
société 
n’ajoute 
rien 
aux 
individus. 
Le 
tout 
n’est 
que 
la 
somme 
de 
ces 
parties. 
De 
ce 
point 
de 
vue 
là 
on 
peut 
considérer 
que 
l’utilitarisme 
est 
une 
philosophie 
individualiste. 
La 
satisfaction 
globale 
n’est 
pas 
quelque 
chose 
de 
mystique, 
ce 
n’est 
que 
la 
somme 
des 
niveaux 
de 
satisfaction 
individuels. 
Éthique 
extrêmement 
« 
holistique 
», 
d’un 
autre 
point 
de 
vue: 
ce 
qui 
importe 
est 
la 
satisfaction 
globale 
= 
la 
somme 
des 
niveaux 
de 
satisfaction. 
Le 
critère 
du 
choix 
des 
utilitaristes 
sera 
toujours 
l’augmentation 
de 
la 
satisfaction 
globale, 
autrement 
dit, 
de 
l’agrégat 
composé 
des 
différentes 
satisfactions 
individuelles. 
C’est 
la 
satisfaction 
globale 
qui 
prime 
sur 
les 
libertés 
individuelles, 
sur 
les 
satisfactions 
individuelles. 
Si, 
par 
exemple, 
j’estime 
que 
poser 
une 
action 
améliore 
la 
satisfaction 
globale 
(somme 
des 
niveaux 
de 
satisfaction 
individuelle), 
si 
je 
suis 
utilitariste, 
je 
poserai 
cette 
action, 
même 
si 
cela 
fait 
en 
sorte 
que 
cela 
détériore 
la 
satisfaction 
d’une 
ou 
plusieurs 
personnes. 
Ce 
qui 
compte 
c’est 
la 
satisfaction 
globale. 
Son 
holisme 
implique 
une 
dimension 
sacrificielle 
forte. 
EXEMPLE
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
Si 
on 
est 
un 
utilitariste, 
on 
peut 
décider 
à 
l’examen 
de 
retirer 
un 
point 
à 
tous 
les 
élèves 
qui 
portent 
des 
lunettes, 
ces 
derniers 
ne 
seront 
pas 
satisfaits 
mais 
cela 
augmentera 
la 
satisfaction 
globale, 
donc 
on 
le 
fera. 
Si 
on 
porte 
nous 
même 
des 
lunettes, 
c’est 
un 
sacrifice 
que 
l’on 
fait. 
42 
UNE 
METHODOLOGIE 
GENERALE 
C’est 
la 
méthodologie 
qui 
importe, 
la 
manière 
dont 
un 
utilitariste 
s’y 
prend 
pour 
résoudre 
les 
dilemmes 
éthiques. 
Résolution 
des 
tous 
les 
dilemmes 
selon 
la 
même 
méthodologie, 
le 
même 
esprit. 
La 
philosophie 
utilitariste, 
devant 
n’importe 
quel 
dilemme, 
utilise 
toujours 
le 
même 
critère 
de 
décision 
: 
l’option 
qui 
améliore 
le 
plus 
la 
satisfaction 
globale 
mesurée 
comme 
simple 
somme 
pondérée 
des 
niveaux 
de 
satisfaction 
individuelle. 
(idéal 
: 
la 
maximiser) 
CASUS 
• La 
délocalisation. 
Est 
il 
éthique 
de 
délocaliser 
ses 
activités 
même 
si 
elle 
engendre 
une 
amélioration 
de 
l’emploi 
dans 
le 
pays 
d’accueil 
? 
Faut 
il 
délocaliser 
une 
activité 
(diminuer 
emploi 
dans 
une 
région 
pour 
améliorer 
dans 
une 
autre). 
Si 
on 
est 
utilitariste 
on 
évalue 
les 
différentes 
PP 
qui 
gagne/perde 
en 
satisfaction 
en 
fonction 
des 
2 
options. 
On 
évalue 
l’impact 
au 
niveau 
de 
la 
satisfaction. 
On 
fait 
la 
somme. 
On 
évalue 
globalement. 
L’utilitariste 
ne 
prendra 
jamais 
de 
position, 
il 
évaluera 
des 
situations 
concrètes, 
dans 
des 
régions 
concrètes, 
dans 
des 
entreprises 
concrètes, 
dans 
des 
secteurs 
concrets 
etc. 
• L’investissement 
dans 
un 
pays 
qui 
viole 
les 
droits 
de 
l’homme. 
Est 
il 
problématique 
de 
s’installer 
dans 
un 
pays 
qui 
viole 
les 
droits 
de 
l’Homme, 
et 
ce 
en 
sachant 
que 
si 
ce 
n’est 
pas 
nous 
qui 
le 
faisons, 
d’autres 
entreprises 
moins 
éthiques 
que 
nous 
le 
feront 
de 
toute 
façon, 
prendront 
la 
place 
vacante. 
Si 
on 
est 
utilitariste 
il 
faut 
raisonner 
comme 
dans 
le 
cas 
de 
la 
délocalisation. 
• La 
qualité. 
Une 
entreprise 
éthique 
doit-­‐elle 
s’astreindre 
à 
centrer 
toute 
sa 
stratégie 
sur 
la 
qualité 
de 
ses 
produits 
(qualité 
du 
matériau, 
qualité 
de 
la 
mise 
en 
forme, 
etc.) 
?
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
43 
• L’instauration 
d’une 
politique 
de 
discrimination. 
Est 
il 
éthique 
de 
faire 
de 
la 
discrimination 
positive 
ou 
négative 
au 
sein 
d’une 
entreprise 
? 
• Le 
traitement 
des 
fournisseurs 
ou 
des 
clients 
peu 
rentables. 
• Etc. 
3 
DIFFICULTES 
DIFFICULTE 
TECHNIQUE 
Comment 
comparer 
le 
gain 
de 
satisfaction 
d’une 
personne 
avec 
la 
perte 
de 
satisfaction 
d’une 
autre 
personne? 
DIFFICULTE 
MORALE 
Ce 
qui 
importe 
est 
la 
satisfaction 
de 
la 
masse, 
la 
satisfaction 
du 
groupe. 
Les 
personnes 
n’ont 
aucun 
domaine 
réserve, 
aucun 
droit 
ni 
aucune 
liberté 
inaliénable 
ð C’est 
le 
retour 
d’une 
forme 
d’autorité: 
la 
masse 
populaire 
DIFFICULTE 
MIXTE 
Tentative 
d’homogénéiser 
les 
personnes 
en 
les 
réduisant 
à 
un 
indicateur 
commun 
mesurable. 
TECHNIQUE
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
44 
• Identifier 
les 
parties 
prenantes. 
• Évaluer 
l’évolution 
de 
leur 
satisfaction 
selon 
les 
différentes 
options 
possibles. 
• L’option 
choisie 
sera 
celle 
dont 
les 
« 
gains 
globaux 
en 
satisfaction 
» 
compensent 
le 
plus 
les 
« 
pertes 
globales 
en 
satisfaction 
».
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
45 
CHAPITRE 
5 
: 
LE 
LIBERALISME 
DES 
« 
LIBERTARIENS 
» 
PROJET 
GENERAL 
DE 
LA 
PHILOSOPHIE 
LIBERALE 
Les 
conceptions 
du 
Bien 
étant 
diverses 
l’intérêt 
général 
de 
la 
société 
consistera 
en 
la 
création 
d’un 
cadre 
de 
coexistence 
pacifique 
des 
différentes 
conceptions 
de 
la 
vie. 
Être 
libéral 
c’est 
reconnaître 
la 
diversité 
des 
points 
de 
vue 
sur 
le 
bien. 
Créer 
des 
règles 
qui 
font 
en 
sorte 
qu’il 
y 
ait 
la 
paix 
entre 
les 
personnes. 
REACTION 
CONTRE 
L’UTILITARISME 
L’utilitarisme 
: 
la 
satisfaction 
globale 
qui 
est 
l’indicateur 
central. 
Problèmes 
: 
• Le 
non-­‐respect 
des 
droits 
et 
des 
libertés 
individuelles 
fondamentales. 
• « 
Grégarisme 
utilitariste 
» 
? 
Ce 
qui 
importe 
c’est 
toujours 
l’existence 
d’un 
désir 
homogène 
et 
le 
fait 
de 
subordonner 
des 
individus. 
Le 
libéralisme 
s’est 
opposé 
à 
l’utilitarisme. 
La 
vision 
libérale 
est 
opposée 
à 
celle 
utilitariste 
et 
d’une 
certaine 
manière 
le 
libéralisme 
s’est 
créé 
« 
contre 
» 
l’utilitarisme. 
QUELQUES 
NOMS 
Les 
fondateurs 
: 
J. 
Locke 
(ХVІІ) 
et 
W. 
Von 
Humboldt 
(ХVІІІ 
et 
ХІХ). 
LES 
LIBERTARIENS 
Courant 
qui 
radicale 
le 
libéralisme 
: 
les 
« 
libertariens 
». 
ХХ 
siècle 
: 
L. 
Von 
Mises, 
F. 
Hayek, 
R. 
Nozick 
et 
D. 
Friedman.
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
Ce 
qui 
caractérise 
les 
libertariens, 
c’est 
qu’on 
peut 
considérer 
le 
courant 
libertarien 
comme 
une 
forme 
de 
libéralisme 
radical. 
Tout 
individu 
mentalement 
capable 
a 
un 
droit 
absolu 
à 
disposer 
de 
sa 
personne, 
y 
compris 
les 
talents 
qu’il 
a 
reçus 
et 
cultivés, 
pour 
autant 
qu’il 
n’utilise 
pas 
ce 
droit 
pour 
renoncer 
à 
sa 
propre 
liberté 
[ou 
s’attaquer 
à 
la 
liberté 
des 
autres] 
46 
ROBERT 
NOZICK 
« 
Anarchie, 
Etat 
et 
Utopie 
», 
1974 
(1988 
pour 
l’édition 
française). 
On 
va 
se 
centrer 
sur 
lui 
dans 
ce 
chapitre. 
PRINCIPES 
DE 
BASE 
Agir 
de 
manière 
telle 
qu’un 
ensemble 
de 
trois 
principes 
soient 
respectés. 
Faire 
le 
choix 
éthique 
de 
manière 
qu’un 
ensemble 
de 
3 
principes 
soit 
respecté. 
Principe 
ou 
valeur 
de 
base 
: 
la 
liberté. 
Les 
libertariens, 
considère 
que 
la 
valeur 
centrale 
est 
la 
liberté 
>< 
Valeur 
centrale 
de 
l’utilitarisme 
: 
l’utilité, 
la 
maximisation 
de 
la 
satisfaction, 
de 
l’utilité 
globale. 
3 
grands 
principes 
dans 
cette 
liberté 
: 
-­‐ la 
propriété 
de 
soi 
universelle 
-­‐ la 
juste 
circulation 
des 
biens 
et 
des 
choses 
-­‐ L’appropriation 
originelle 
PRINCIPE 
1 
: 
PROPRIETE 
DE 
SOI 
UNIVERSELLE 
« 
» 
(Arnsperger 
et 
Van 
Parijs, 
p.34) 
REMARQUES
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
47 
Définition 
« 
propriétariste 
» 
de 
la 
liberté 
: 
Etre 
libre 
pour 
les 
libertariens 
c’est 
être 
propriétaire 
de 
soi. 
Etre 
propriétaire 
de 
soi 
c’est 
être 
propriétaire 
de 
son 
corps 
et 
de 
ses 
facultés, 
que 
ce 
soit 
des 
facultés 
génétiques 
(on 
est 
intelligent 
parce 
qu’on 
nait 
comme 
ca, 
on 
est 
beau 
parce 
que 
nos 
parents 
sont 
beaux), 
ou 
des 
facultés 
acquises. 
L’exercice 
de 
la 
liberté 
pour 
les 
libertariens 
suppose 
des 
capacités 
cognitives 
et 
psychologiques 
: 
le 
cas 
des 
enfants, 
des 
« 
fous 
». 
Pour 
exercer 
sa 
liberté 
il 
faut 
avoir 
certaines 
facultés 
psycho-­‐cognitive. 
Tout 
individu 
mentalement 
capable 
=> 
une 
personne 
majeure 
normale. 
Une 
personne 
qui 
ne 
l’est 
pas 
ce 
sont 
soit 
les 
enfants 
qui 
ne 
sont 
pas 
majeurs, 
ou 
des 
adultes 
qui 
ont 
des 
gros 
déficits, 
genre 
des 
personnes 
handicapées 
ou 
des 
personnes 
folles. 
On 
ne 
peut 
aliéner 
sa 
liberté 
auprès 
d’une 
autre 
personne 
: 
contre 
l’esclavagisme. 
Une 
seule 
limite 
: 
le 
fait 
qu’on 
ne 
peut 
pas 
perdre 
sa 
liberté 
(l’aliéner) 
auprès 
d’une 
autre 
personne. 
Le 
libertarisme 
condamne 
l’esclavage, 
même 
volontaire. 
Si 
qqn 
devient 
volontairement 
de 
devenir 
esclave 
de 
qqn 
d’autre, 
c’est 
condamné 
par 
le 
libertarisme. 
Inclusion 
d’un 
principe 
élémentaire 
de 
précaution 
concernant 
les 
personnes 
dangereuses. 
Quelqu’un 
qui 
est 
extrêmement 
dangereux 
(genre 
un 
terroriste) 
peut 
être 
emprisonné 
au 
nom 
de 
l’éthique 
libertarienne 
(écartée 
de 
la 
société 
de 
manière 
contrainte 
et 
obligatoire) 
si 
elle 
constitue 
un 
danger 
pour 
les 
autres 
personnes. 
CONSEQUENCES 
DE 
CE 
PREMIER 
PRINCIPE 
On 
nous 
propose 
de 
modifier 
la 
législation 
belge 
: 
permettre 
à 
chaque 
être 
humain 
de 
vendre 
ses 
organes. 
EXEMPLE 
On 
n’a 
pas 
assez 
d’argent 
pour 
financer 
nos 
années 
d’études 
et 
on 
décide 
créer 
un 
cadre 
légal 
qui 
permet 
de 
vendre 
un 
de 
nos 
poumons. 
Pour 
un 
libertarien, 
si 
il 
est 
mentalement 
capable 
(adulte, 
consentant), 
chaque 
personne 
peut 
vendre 
ses 
organes. 
La 
prostitution 
n’est 
pas 
un 
problème 
pour 
les 
libertariens. 
En 
Belgique, 
a 
t 
on 
le 
droit 
de 
se 
suicider 
? 
On 
ne 
peut 
pas 
se 
suicider 
comme 
on 
veut. 
La 
meilleure 
preuve 
: 
si 
quelqu’un 
menace 
de 
se 
tuer 
devant 
nous, 
en 
se 
jetant 
par 
la 
fenêtre 
devant 
nous, 
et 
si 
on 
dit 
à 
cette 
personne 
« 
fais 
comme 
tu 
le 
sens 
» 
devant 
témoin, 
et 
que 
la 
personne 
se 
jette 
par 
la 
fenêtre, 
on 
peut 
être 
inculpé 
pour 
non 
assistance 
à 
personne 
en
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
danger. 
Or 
pour 
un 
libertarien, 
le 
droit 
au 
suicide 
et 
le 
droit 
de 
permettre 
aux 
autres 
de 
se 
suicider 
est 
un 
droit 
absolu. 
Le 
premier 
principe 
règle 
tous 
les 
problèmes 
liés 
au 
corps 
de 
chaque 
personne 
et 
aux 
libertés 
de 
chaque 
personne, 
mais 
il 
ne 
règle 
pas 
tous 
les 
problèmes. 
Donc 
on 
a 
un 
deuxième 
principe. 
48 
PRINCIPE 
2 
: 
LA 
JUSTE 
CIRCULATION 
DES 
BIENS 
ET 
DES 
CHOSES 
« 
La 
justice 
d’un 
droit 
de 
propriété 
est 
établie 
lorsque 
celui-­‐ci 
a 
été 
obtenu 
par 
un 
transfert 
volontaire, 
tacite 
ou 
explicite, 
avec 
ou 
sans 
contrepartie 
matérielle 
ou 
monétaire, 
avec 
la 
personne 
qui 
en 
était 
auparavant 
le 
propriétaire 
légitime 
» 
(Arnsperger 
et 
Van 
Parijs, 
p.34) 
Ø Choses 
(≠ 
corps 
et 
facultés). 
EXEMPLE 
On 
arrive 
à 
la 
pause 
du 
cours, 
on 
a 
faim, 
on 
voit 
un 
truc 
à 
manger 
trop 
bon 
devant 
nous, 
on 
le 
prend, 
on 
se 
casse 
avec. 
Que 
se 
passe 
t 
il 
? 
Le 
propriétaire 
va 
dire 
que 
cela 
lui 
appartient. 
Comment 
va 
t 
on 
résoudre 
le 
problème 
? 
Qui 
est 
le 
propriétaire 
légitime 
? 
On 
utilise 
le 
deuxième 
principe. 
Le 
GB 
a 
vendu 
un 
éclair 
contre 
de 
l’argent, 
et 
donc 
monsieur 
X 
en 
est 
devenu 
le 
propriétaire 
légitime. 
Transfert 
volontaire. 
Si 
on 
donne 
l’éclair, 
sans 
contrepartie, 
c’est 
un 
don. 
La 
personne 
qui 
a 
reçu 
l’éclair 
en 
est 
le 
propriétaire 
légitime. 
Idem 
si 
il 
y 
a 
une 
contrepartie, 
même 
si 
non 
monétaire. 
REMARQUES 
Un 
transfert 
« 
volontaire 
» 
suppose 
une 
certaine 
qualité 
d’information 
concernant 
la 
nature 
du 
bien 
échangé. 
EXEMPLE 
J’essaye 
de 
manger 
l’éclair 
de 
monsieur, 
il 
veut 
le 
récupérer, 
il 
mange 
l’éclair 
et 
puis 
tombe 
malade 
parce 
que 
l’éclair 
était 
avarié 
depuis 
plusieurs 
mois, 
alors 
qu’il 
l’a 
acheté 
aujourd’hui 
au 
GB, 
que 
va 
t 
il 
se 
passer 
pour 
un 
libertarien 
? 
Monsieur 
va 
pouvoir 
se 
retourner 
contre 
le 
GB 
dans 
le 
cas 
de 
la 
position 
libertarienne 
car 
la 
qualité 
annoncée 
ne 
correspondait 
en 
rien 
à 
la 
qualité 
du 
bien, 
mauvaise 
information. 
Dés 
lors 
il 
y 
a 
une 
rupture 
de 
contrat 
dans 
la 
vente
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
de 
cet 
éclair, 
ce 
qui 
justifie 
que 
monsieur 
peut 
se 
retourner 
contre 
GB 
qui 
l’a 
empoisonné. 
Qui 
dit 
accord 
volontaire 
dit 
donc 
à 
un 
moment 
une 
certaine 
qualité 
d’information. 
49 
• Prix 
juste 
ou 
équitable 
? 
Accord 
des 
deux 
parties. 
Qu’est 
ce 
que 
cela 
pour 
un 
libertarien 
? 
Si 
on 
est 
investisseur, 
on 
décide 
d’aller 
ouvrir 
une 
industrie 
dans 
un 
village 
en 
Chine 
et 
on 
propose 
aux 
habitants 
de 
travailler 
pour 
25 
cents 
par 
mois, 
si 
les 
personnes 
du 
village 
acceptent, 
alors 
c’est 
un 
prix 
juste/équitable. 
La 
justesse 
d’un 
prix 
c’est 
le 
simple 
fait 
qu’il 
y 
ait 
accord 
volontaire 
des 
2 
parties. 
A 
partir 
de 
ce 
moment 
là 
(accord), 
il 
n’y 
a 
pas 
de 
problème 
éthique 
qui 
se 
pose. 
• Les 
enfants 
ne 
sont 
pas 
assimilables 
à 
des 
biens 
ou 
des 
choses. 
Un 
enfant 
c’est 
avant 
tout 
un 
être 
qui 
est 
propriétaire 
de 
lui 
même. 
En 
tant 
qu’être 
humain 
il 
est 
propriétaire 
de 
lui 
même 
mais 
comme 
il 
n’est 
pas 
encore 
majeur 
il 
ne 
peut 
pas 
exercer 
cette 
propriété. 
On 
ne 
peut 
donc 
pas 
considérer 
un 
enfant 
comme 
un 
objet 
ou 
une 
chose. 
Un 
enfant 
ne 
peut 
pas 
être 
vendu 
même 
si 
il 
est 
produit 
par 
2 
personnes 
responsables 
etc. 
En 
cas 
de 
conflits, 
priorité 
de 
(1) 
sur 
(2) 
Pour 
les 
libertariens, 
il 
y 
a 
une 
hiérarchie 
des 
principes. 
Lorsqu’il 
y 
a 
un 
conflit 
entre 
les 
2 
premiers 
principes, 
c’est 
toujours 
le 
premier 
principe 
qui 
l’emporte. 
Parfois 
selon 
le 
premier 
principe, 
il 
va 
nous 
dire 
de 
choisir 
l’option 
A 
et 
le 
deuxième 
va 
nous 
dire 
de 
choisir 
l’option 
B, 
on 
choisira 
l’option 
A. 
Le 
principe 
2 
ne 
peut 
être 
appliqué 
qu’à 
partir 
du 
moment 
ou 
le 
principe 
1 
est 
lui 
même 
respecté. 
L’ETAT 
VEILLEUR 
DE 
NUIT 
On 
a 
donc 
vu 
les 
2 
principes 
de 
base 
de 
la 
philosophie 
libertarienne. 
Fonction 
exclusive 
de 
l’État 
comme 
protecteur 
des 
principes. 
La 
question 
qui 
se 
pose 
au 
sein 
du 
cadre 
libertarien 
: 
les 
libertariens 
ont 
une 
conception 
particulière 
de 
l’Etat, 
pour 
eux 
l’Etat 
est 
ce 
qu’on 
appelle 
un 
Etat 
veilleur 
de 
nuit. 
La 
fonction 
exclusive 
de 
l’Etat 
pour 
les 
libertariens 
c’est 
une 
fonction 
de 
protection 
des 
2 
principes 
mentionnés 
ci-­‐dessus. 
Le 
seul 
rôle 
de 
l’Etat 
est 
de 
protéger 
ces 
2 
principes, 
rôle 
de 
l’Etat 
policier. 
Le 
rôle 
doit 
se 
contenter 
de 
protéger 
la 
propriété 
(de 
soi 
et 
des 
choses) 
telle 
qu’elle 
est 
définie 
dans 
les 
2 
premiers 
principes. 
Protéger 
c’est 
payer 
des 
juges 
qui 
en 
cas 
de 
conflit
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
d’intérêt 
entre 
monsieur 
et 
moi 
par 
rapport 
à 
l’éclair 
par 
exemple, 
vont 
juger, 
établir 
à 
un 
moment 
donné 
qui 
est 
le 
légitime 
propriétaire 
du 
bien 
concerné. 
Sanctionner 
les 
personnes 
qui 
contreviennent 
au 
respect 
des 
principes. 
50 
Pour 
le 
financement, 
deux 
solutions 
: 
Comment 
financer 
cet 
Etat 
(juges, 
prisons, 
etc.) 
1) 
Polices 
et 
milices 
privées 
faisant 
respecter 
l’universalité 
des 
droits 
susmentionnés. 
On 
s’associe, 
on 
donne 
chacun 
une 
part 
d’argent 
et 
avec 
on 
paye 
des 
personnes, 
services 
spéciaux 
chargés 
de 
protéger 
notre 
propriété. 
Si 
une 
personne 
s’attaque 
à 
un 
de 
nos 
biens, 
on 
demande 
à 
cette 
agence 
de 
venir 
et 
d’aller 
poursuivre 
les 
personnes, 
les 
juger, 
etc. 
2) 
Taxe 
vraisemblablement 
fixe 
et 
unique 
pour 
couvrir 
les 
frais 
de 
protection 
des 
principes. 
De 
manière 
plus 
raisonnable, 
établissement 
d’une 
taxe 
qui 
serait 
vraisemblablement 
fixe 
et 
unique. 
Ex 
: 
chaque 
citoyen 
paye 
5000 
euros 
et 
cela 
va 
financer 
un 
Etat 
chargé 
de 
recruter 
des 
personnes 
en 
tant 
que 
policiers, 
etc. 
et 
construire 
des 
prisons. 
Ce 
ne 
serait 
pas 
une 
taxe 
par 
tranche 
ni 
une 
taxe 
proportionnelle. 
Etat 
veilleur 
de 
nuit 
= 
Etat 
minimal. 
La 
seule 
forme 
d’Etat 
que 
défend 
le 
libertarisme. 
DE 
QUEL 
GENRE 
D’ECONOMIE 
LE 
LIBERTARISME 
EST-­‐IL 
LE 
NOM 
? 
A 
quel 
type 
de 
régime 
économique 
correspond 
la 
mise 
en 
oeuvre 
des 
2 
principes 
du 
libertarisme 
qu’on 
vient 
de 
voir 
? 
ECONOMIE 
CAPITALISTE 
? 
Forte 
présomption 
en 
faveur 
de 
l’économie 
de 
marché 
combinée 
avec 
un 
système 
de 
droits 
privés 
: 
définition 
du 
capitalisme. 
Certainement 
! 
Economie 
de 
marché 
privé 
: 
combinaison 
d’une 
économie 
de 
marché 
avec 
les 
droits 
privés. 
C’est 
certainement 
la 
forme 
d’économie 
qui 
serait 
défendue 
par 
les 
libertaristes. 
Elle 
est 
compatible 
avec 
les 
principes 
libertariens. 
ECONOMIE 
DU 
DON 
?
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
D’un 
point 
de 
vue 
théorique 
la 
philosophie 
libertarienne 
n’est 
pas 
incompatible 
avec 
une 
économie 
du 
don 
tant 
qu’il 
s’agit 
d’une 
volonté 
« 
libre 
» 
des 
acteurs. 
Par 
ailleurs, 
les 
libertariens 
affirment 
que 
c’est 
la 
trop 
grande 
présence 
de 
l’État 
qui 
a 
contribué 
à 
l’extinction 
des 
sentiments 
d’altruisme 
et 
des 
attitudes 
de 
générosité 
des 
individus. 
Relations 
entre 
les 
personnes 
: 
uniquement 
dons 
et 
contre-­‐dons. 
C’est 
le 
principe. 
Compatible 
avec 
la 
philosophie 
libertarienne. 
Les 
gens 
sont 
libres 
d’entrer 
et 
sortir 
etc. 
pourtant 
cela 
paraît 
tout 
à 
fait 
opposé. 
Théoriquement 
on 
peut 
être 
libertarien 
sans 
être 
capitaliste 
et 
donc 
défendre 
une 
économie 
du 
don. 
51 
ECONOMIE 
INFLUENCEE 
PAR 
L’ETAT 
? 
Non. 
Diminuer 
la 
présence 
de 
l’Etat 
et 
on 
verra 
resurgir 
des 
attitudes 
de 
générosité, 
de 
philanthropie 
etc. 
Une 
économie 
influencée 
par 
l’Etat 
est 
incompatible 
avec 
le 
projet 
des 
libertariens, 
pour 
eux 
: 
prôner 
une 
intervention 
minimaliste 
de 
l’Etat. 
UN 
LIBERTARISME 
DE 
GAUCHE 
? 
C’est 
possible… 
PRINCIPE 
3 
: 
L’APPROPRIATION 
ORIGINELLE 
Dans 
la 
ligne 
des 
2 
principes 
précédent 
: 
cela 
va 
donner 
le 
libertarisme 
de 
droite, 
cohérent 
avec 
les 
principes 
précédents. 
Mise 
en 
avant 
de 
la 
liberté 
individuelle. 
On 
oppose 
une 
libertarisme 
de 
gauche 
qui 
va 
atténuer 
les 
2 
premiers 
principes. 
Principe 
de 
l’appropriation 
originelle 
: 
Que 
se 
passe 
t 
il 
si 
il 
n’y 
a 
pas 
de 
propriétaire 
antérieur 
légitime 
? 
Exemple 
: 
je 
découvre 
une 
ile, 
il 
n’y 
a 
pas 
de 
propriétaire 
antérieur 
légitime 
comme 
dans 
le 
cas 
de 
l’éclair 
au 
chocolat. 
Cela 
pose 
le 
problème 
de 
l’appropriation 
originelle.
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
« 
Le 
titulaire 
initial 
d’un 
droit 
de 
propriété 
sur 
un 
objet 
est 
le 
premier 
à 
en 
avoir 
revendiqué 
la 
propriété, 
éventuellement 
à 
condition 
de 
s’être 
acquitté 
d’une 
taxe 
dont 
le 
montant 
est 
fixé 
-­‐ soit 
par 
la 
clause 
lockéenne 
(droit 
de 
tous 
à 
un 
sort 
au 
moins 
équivalent 
à 
ce 
qu’il 
52 
aurait 
été 
dans 
l’état 
de 
nature), 
-­‐ soit 
par 
le 
critère 
de 
justice 
painéen 
(droit 
égal 
de 
tous 
à 
la 
valeur 
des 
produits 
de 
la 
terre) 
» 
(Arnsperger 
et 
Van 
Parijs, 
p.34) 
« 
éventuellement 
à 
condition 
de 
s’être 
acquitté 
d’une 
taxe 
dont 
le 
montant 
est 
fixé 
» 
corrige 
le 
principe 
« 
Le 
titulaire 
initial 
d’un 
droit 
de 
propriété 
sur 
un 
objet 
est 
le 
premier 
à 
en 
avoir 
revendiqué 
la 
propriété,… 
» 
(Libertarisme 
de 
droite) 
Libertarisme 
de 
droite 
: 
le 
premier 
à 
revendiquer 
la 
propriété 
d’un 
bien 
est 
le 
propriétaire 
de 
ce 
bien. 
Premier 
arrivé, 
premier 
servi. 
LE 
CAS 
DE 
LA 
SOURCE 
D’EAU 
Illustration 
des 
3 
principes. 
Marche 
dans 
le 
désert 
du 
Sahara 
pendant 
1 
mois 
pour 
les 
personnes 
ayant 
réussi 
l’examen 
d’éthique. 
Problème 
: 
coup 
mal 
calculé 
et 
on 
se 
rend 
compte 
qu’on 
manque 
d’eau. 
On 
commence 
à 
avoir 
très 
soif, 
à 
ce 
moment 
là, 
quelqu’un 
découvre 
une 
source 
d’eau 
(Monsieur 
X). 
• Libertarisme 
« 
de 
droite 
» 
de 
KIRZNER 
: 
le 
premier 
arrivé 
est 
le 
premier 
servi. 
Si 
monsieur 
X 
est 
un 
libertarien 
de 
droite, 
je 
deviens 
propriétaire 
de 
cette 
ressource 
car 
pas 
de 
propriétaire 
antérieur. 
Les 
autres 
ont 
soif 
aussi, 
et 
monsieur 
X 
est 
tenté 
de 
commercialiser 
cette 
source 
: 
il 
propose 
un 
contrat 
dans 
lequel 
il 
autorise 
à 
consommer 
un 
peu 
d’eau 
à 
condition 
qu’au 
retour, 
les 
personnes 
ayant 
reçu 
de 
l’eau 
acceptent 
de 
rentrer 
dans 
son 
entreprise 
pour 
une 
durée 
de 
20 
ans 
pour 
un 
salaire 
de 
750 
euros 
par 
mois, 
non 
indexable, 
etc. 
pour 
une 
durée 
de 
60 
heures 
par 
semaine. 
On 
accepte 
ou 
non 
(mais 
si 
non 
on 
meurt 
de 
soif). 
• Libertarisme 
« 
intermédiaire 
» 
de 
Fourier 
et 
Nozick 
: 
clause 
lockéenne. 
Hypothèse 
dans 
laquelle 
cette 
source 
d’eau 
n’est 
le 
propriété 
de 
personne, 
tout 
le 
monde 
va 
boire 
à 
cette 
source 
jusqu’à 
être 
rassasié, 
et 
le 
propriétaire 
ne 
peut 
pas 
l’empêcher 
de 
le 
faire, 
par 
contre 
il 
en 
reste 
le 
propriétaire. 
Si 
il 
décide 
de 
la 
redistribuer 
à 
d’autres 
villages 
à 
un 
moment 
donné, 
ou 
autre, 
il 
en 
est 
le 
légitime 
propriétaire. 
Il 
peut 
utiliser 
cette 
source 
d’eau 
au 
delà 
du 
seuil 
qui 
remplit 
les 
conditions 
de 
vie… 
1 
ère 
option 
du 
libertarisme 
de
Ethique 
& 
RSE 
2012-­‐2013 
Manon 
Cuylits 
gauche. 
2ème 
option 
: 
chaque 
personne 
possède 
un 
droit 
égal 
à 
la 
valeur 
des 
produits 
de 
la 
terre 
53 
• Libertarisme 
« 
de 
gauche 
» 
de 
Paine 
et 
Steiner 
: 
partage 
égal 
de 
la 
rente 
foncière. 
Défend 
l’idée 
d’un 
partage 
égal 
de 
la 
rente 
foncière. 
Critère 
qu’on 
va 
mettre 
en 
avant 
: 
chaque 
être 
humain 
est 
propriétaire 
de 
l’ensemble 
des 
ressources 
naturelles, 
autrement 
dit 
quand 
on 
se 
ballade 
ensemble 
dans 
le 
désert, 
on 
est 
tous 
à 
égalité. 
Même 
si 
monsieur 
X 
découvre 
la 
source 
d’eau 
en 
premier, 
on 
est 
tous 
propriétaires 
légitimes 
de 
ce 
bien 
commun. 
Tout 
le 
monde 
est 
propriétaire 
de 
tous 
les 
biens 
communs, 
ressources 
naturelles, 
etc. 
LE 
LIBERTARISME 
DE 
GAUCHE 
Défendre 
les 
2 
principes 
qu’on 
a 
vu 
+ 
le 
3ème 
en 
défendant 
le 
critère 
de 
Paine 
qui 
établit 
que 
chaque 
être 
humain 
est 
propriétaire 
égal 
avec 
les 
autres 
des 
ressources 
de 
la 
terre. 
Ces 
libertariens 
là 
(Paine) 
: 
• Ils 
justifient 
une 
fiscalité 
au-­‐delà 
du 
seuil 
minimal 
en 
avançant 
l’idée 
que 
tout 
être 
humain 
est 
propriétaire 
d’une 
part 
égale 
de 
la 
terre. 
• Or 
cette 
terre 
est 
un 
facteur 
de 
production, 
comme 
le 
travail 
et 
le 
capital. 
(tout 
comme 
le 
travail 
sous 
toutes 
ses 
formes, 
et 
le 
capital 
sous 
toutes 
ses 
formes). 
• Ce 
facteur 
génère 
des 
revenus 
: 
le 
revenu 
du 
capital. 
Si 
on 
donne 
de 
l’argent 
à 
une 
entreprise, 
du 
capital, 
on 
est 
propriétaire 
du 
revenu 
de 
ce 
capital. 
Nom 
du 
revenu 
du 
travail 
: 
le 
salaire. 
L’idée 
des 
libertariens 
de 
gauche 
: 
la 
terre 
génère 
des 
revenus 
: 
les 
revenus 
de 
la 
terre. 
• Chaque 
personne 
est 
donc 
la 
légitime 
propriétaire 
d’un 
revenu, 
provenant 
d’une 
rente 
foncière, 
même 
sans 
travailler 
et 
sans 
détenir 
du 
capital. 
En 
tant 
que 
propriétaire 
d’une 
partie 
des 
ressources 
naturelles, 
il 
est 
propriétaire 
d’une 
partie 
de 
la 
rente 
foncière 
qui 
est 
le 
revenu 
de 
la 
terre. 
Chaque 
être 
humain 
doit 
percevoir 
un 
revenu 
blablabla. 
Justifie 
que 
l’Etat 
redistribue 
les 
richesses 
des 
personnes 
les 
plus 
riches 
aux 
plus 
pauvre. 
D’ou 
justification 
d’une 
fiscalité 
au 
delà 
du 
seuil 
minimum 
(c’est 
à 
dire 
que 
l’Etat 
peut 
redistribuer 
les 
richesses 
au 
nom 
de 
l’argument 
que 
chaque 
personne 
est 
légitime 
propriétaire) 
Exam 
: 
Retenir 
le 
libertarisme 
de 
Gauche 
et 
de 
Droite. 
Qqn 
comme 
Nozick 
lui, 
défend 
une 
sorte 
de 
libertarisme 
intermédiaire, 
ne 
pas 
retenir 
la 
clause 
lockéenne 
en 
détail.
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  • 1. θωερτψυιοπασδφγηϕκλζξχϖβνμθωερτψ υιοπασδφγηϕκλζξχϖβνμθωερτψυιοπασδ φγηϕκλζξχϖβνμθωερτψυιοπασδφγηϕκλζ ξχϖβνμθωερτψυιοπασδφγηϕκλζξχϖβνμ Ethique et RSE θωερτψυιοπασδφγηϕκλζξχϖβνμθωερτψ Fr. KUPPER υιοπασδφγηϕκτψυιοπασδφγηϕκλζξχϖβν Manon Cuylits μθωερτψυιοπασδφγηϕκλζξχϖβνμθωερτ ψυιοπασδφγηϕκϕκλζξχϖβνμθωερτψυιο πασδφγηϕκλζξχϖβνμθωερτψυιοπασδφγη ϕκλζξχϖβνμθωερτψυιοπασδφγηϕκλζξχ ϖβνμθωερτψυιοπασδφγηϕκλζξχϖβνμρτ ψυιοπασδφγηϕκλζξχϖβνμθωερτψυιοπα σδφγηϕκλζξχϖβνμθωερτψυιοπασδφγηϕκ λζξχϖβνμθωερτψυιοπασδφγηϕκλζξχϖβ ϕκλζξχϖβνμθωερτψυιοπασδφγηϕκλζξχ ϖβνμθωερτψυιοπασδφγηϕκλζξχϖβνμθω ερτψυιοπασδφγηϕκλζξχϖβνμθωερτψυιο πασδφγηϕκλζξχϖβνμθωερτψυιοπασδφγη 2012-­‐2013 ϕκλζξχϖβνμθωερτψυιοπασδφγηϕκλζξχ ϖβνμθωερτψυιοπασδφγηϕκλζξχϖβνμθω
  • 2. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 2 INTRODUCTION MODALITES PRATIQUES Ø ICHECCAMPUS -­‐ diapositives Ø Livre de référence -­‐ « Ethique économique & sociale » pas obligatoire, complément d’information. Ø Cours à deux voix : un philosophe (Kupper) et un manager (Spelkens): point de vue théorique et point de vue pratique Ø Les questions sont les bienvenues – idéalement pas par email. Ø Examen écrit o Des QCM (normalement 10, sur 10 points), deux questions ouvertes d’application pratique (sur 5 points chacune). QCM : 0 si non réponse, -­‐0,5 si mauvaise réponse, +1 si bonne réponse. 5 QCM pour chaque propre et 1 question ouverte pour chaque aussi. o L’examen recouvre l’ensemble des cours (théoriques et pratiques) o Economie de mots et de temps (nombre limité de mots pour les questions ouvertes). SEANCES Anjou : le lundi de 14h à 16h DATE PROF -­‐ COURS 24/09 Spelkens « Stratégie et outils de RSE » 1/10 Kupper « Ethique, RSE et DD » 8/10 Spelkens « Le cas Jirau » 15/10 Kupper « Outils d’aide à la décision éthique et exercices » 22/10 Kupper « idem » 5/11 Spelkens « Le cas Energia » 12/11 Spelkens « le cas de monsieur X »/ « World Café » (petit jeu interactif) 19/11 Kupper « Outils d’aide à la décision éthique et exercices » 26/11 Kupper « Idem » 03/12 Kupper « Q/R » 10/12 Spelkens – Cours de 14h à 17h15 « Panorama des dilemmes éthiques en entreprises » / « Q/R » 17/12 Pas cours
  • 3. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 3 CHAPITRE 1 : LA RSE ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE 1. RSE ð Concept philosophiquement assez flou ð R ?S ?E ? o Responsabilité o Social OU Sociétal o Entreprise ð Effort de délimitation R -­‐ RESPONSABILITE Concept au coeur de l’éthique. La responsabilité consiste à « Répondre de », « rendre des comptes » C’est l’idée de quelque chose qu’il faut « porter » (risques, conséquences, coûts, dangers, héritages) : exemple : « le poids des responsabilités ». On porte par exemple un risque. Par exemple, quand on est investisseur on porte le risque de notre investissement. On peut également porter des conséquences, des coûts (si on fait un accident de voiture et qu’on est responsable). Il faut rester associé, ne pas se décharger de cette chose que l’on porte. Démarche philosophique : poser la question : « qui, de quoi et par rapport à qui ? » Limite entre responsabilité individuelle et collective. Pose la question du champ de la liberté humaine. Suppose que l’être humain est libre. Jusqu’ou ? Jusqu’ou est on libre de nos actes et responsable ? L’important est de se poser la question et d’y répondre personnellement
  • 4. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 4 S – SOCIAL/SOCIETAL? Social/sociétal : peut être sujet à deux interprétations différentes. En général on parle de sociétal maintenant (avant : social). Ø Au sens de « éthique » ? Ø Au sens de « à l’égard de la société ». Ø Qu’est ce que la société, de quoi parle t on ? De la localité ? La région ? L’Europe ? Le Sud ? Les vivants ? Les générations futures ? Cette notion peut être extrêmement large ! E -­‐ ENTREPRISE? Quand on parle d’entreprise, il existe différents types d’entreprises. On ne parle pas que des entreprises classiques ! Est ce qu’on inclut les ASBL ? (l’ICHEC est une ASBL par exemple), les ONG, ou autres formes d’entreprises très variées ? Ø Entreprise classique ? Moyennes, petites, entreprises individuelles ? Administrations publiques ? A.S.B.L. ? Entreprises sociales ? O.N.G. ? RSO ? Certaines personnes ont montré une volonté de rebaptiser la RSE en RSO, Responsabilité Sociale des Organisations. Le terme organisation serait plus neutre que celui d’entreprise. RSE : HISTORIQUE RAPIDE Le concept de RSE a une histoire différente en Europe et aux USA. Il a émergé dans les années ’60-­‐’70 aux USA et uniquement dans les années ’90 en Europe. Les origines de ce concept sont issues de deux courants du 19e siècle. D’une part, le paternalisme (= attitude qui consiste à se conduire comme un père) des chefs d’entreprise (fin 19e – début 20e). D’autre part, les associations religieuses et philanthropiques qui aidaient les plus démunis.
  • 5. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits Ensuite, nous sommes passées à une étape supérieure, à savoir l’élaboration d’une doctrine, c’est-­‐à-­‐dire la formalisation par des hommes d’affaires. Vers les années ’50-­‐’60, on a commencé à débattre de cette doctrine dans les universités jusqu’à une intégration de plus en plus intense dans les écoles de gestion. Par exemple, les cours d’éthique que nous suivons à l’heure actuelle n’existaient pas au départ. Nous pouvons résumé ce bref historique par le schéma suivant : 5 1 1 Philanthropie : Phil = l’ami, l’amitié à l’égard de Anthropos = les êtres humains Fin 19ème Siècle • Naissance des grandes entreprises • Développement progressif d’une certaine éthique dans le chef des dirigeants : philanthropie souvent teintée de religiosité.. Milieu du 20ème siècle • L’entreprise est critiquée (crise de 1929) et doit répondre aux injonctions de l’État (New Deal). Après la guerre • Après la guerre les entreprises restaurent leur prestige. 2ème moitié du 20ème siècle • la RSE pénètre le monde académique : Howard Bowen écrit « Social Responsibility of the Businessman » en 1953. Début du 21ème siècle • développement des thématiques de RSE dans le monde académique et des stratégies et des mises en oeuvre de la RSE dans les entreprises. • Ponts intercontinentaux, ponts entre l’Entreprise et l’Université.
  • 6. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits La RSE correspond à un ensemble de mécanismes destinés à aligner les comportements et/ou les objectifs de l’entreprise aux intérêts plus larges de la société Responsabilité d’une organisation vis-­‐à-­‐vis des impacts de ses décisions et de ses activités sur la société et sur l’environnement, se traduisant par un comportement transparent et éthique qui contribue au développement durable y compris à la santé et au bien-­‐être de la société, prend en compte les attentes des parties prenantes, respecte les lois en vigueur et est compatible avec les normes internationales, est intégré dans l’ensemble de l’organisation et mis en oeuvre dans ses relations 6 DEFINITIONS PROVENANT DE LA GESTION Ces définitions sont floues et mériteraient d’être discutées d’avantage. « » (Deakin et Whittaker, 2007). Le terme souligné soulève une question. Qu’entends t on par la ? « » (ISO26000). ISO26000 est la première grande norme fabriquée pour la RSE de manière participative. C’est la première fois qu’un ensemble d’acteurs sont mis ensemble pour créer des notions. LES INTERETS PLUS LARGES DE LA SOCIETE « La RSE correspond à un ensemble de mécanismes destinés à aligner les comportements et/ou les objectifs de l’entreprise sur les intérêts plus larges de la société » (Deakin et Whittaker, 2007). Quels sont ces intérêts sociétaux plus larges, plus vastes, plus amples ? à Cadre général de respect des droits et des libertés fondamentales ? à Une plus vaste classe moyenne ? Une entreprise qui participe à la diminution de personnes extrêmement riche/pauvre => transfert des richesses des personnes plus riches aux personnes plus pauvres et donc il en résulte une plus vaste classe moyenne. à D’avantage de services publics (enseignement, culture, aide à la famille, à la formation, etc.) ? => à un prix relativement bas. à La décroissance ? La croissance zéro ? Dans une perspective de limitation des ressources naturelles, des militants/économistes/etc. défendent l’idée d’une décroissance. Il faut vivre de manière plus économe au niveau énergétique etc., utiliser moins de ressources
  • 7. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits (ex : minimiser l’utilisation de sa voiture…). Certaines personnes estiment qu’on atteint actuellement un pic au niveau technologique (appareils photos de plus en plus performants etc.) et que d’ici quelques années il n’y aura plus d’évolutions technologiques majeures. 7 à La croissance ? Une entreprise qui crée des emplois (à la base d’une relancée économique…) à La paix ? Le prix Nobel de la paix a été attribué à l’Union Européenne, on a participé à la construction d’une région ou il n’y a plus de guerres depuis 60-­‐70 ans. C’est la première fois depuis des millénaires que cela arrive. à D’avantage de fondations, de charité ? Certaines entreprises créent des fondations, humanitaire, etc. DANGER Il y a un danger si un bien particulier se fait passer pour un bien commun. C’est la définition générale qu’on pourrait donner de l’intégrisme ! Définir une forme de biens particuliers (ex : respecter certaines règles, manger ou non certaines choses, faire certaines activités pas d’autres,…) => défendre des idées de ce que c’est de vivre bien et l’étendre à la société, en faire un bien commun. Ex : Une religion, une manière de vivre, etc. L’étape suivante est d’exclure les personnes qui ne croient pas a ce bien commun. Ces personnes la sont dans le mal et il faut les condamner si ils ne veulent pas être redressés ! DE MANIERE CONCRETE Un acteur individuel ou collectif sera socialement responsable s’il fait plus que répondre au cadre légal existant. On ne fait pas encore de la RSE quand on respecte des lois en cours. Il ne faut pas seulement être adaptatif mais proactif. Être proactif c’est le contraire d’être adaptatif, c’est anticiper et non attendre. Initier des actions ou des règles qui s’inscriront dans un cadre public ou, du moins, anticiper ces actions et ces règles. Par exemple, il y a 50 ans, dans certaines régions du monde il n’était pas encore considéré comme illégal de faire travailler des enfants de moins de 15 ans. Faire de la RSE c’est, à un moment donné, anticiper que le travail des enfants va être interdit au niveau légal. (Première manière d’être proactif, de faire plus que le cadre légal). S’il initie des actions ou des règles organisationnelles qui ne pourront jamais faire partie du cadre légal, en raison de leur caractère particulier mais qui améliorent le bien de certains qui ne font pas partie des plus favorisés. Exemple : une entreprise qui décide de
  • 8. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits favoriser au sein de son entreprise la formation permanente des personnes qui la composent. Cela ne sera jamais imposé légalement. (Deuxième manière de faire de la RSE) 8 EXISTANCE DE DEUX GRANDES VISIONS -­‐ la vision anglo saxonne -­‐ la vision continentale VISION ANGLO-­‐SAXONNE DE LA RSE VISION CONTINENTALE DE LA RSE Société plus individualiste. Société où l’État et les pouvoirs publics ont une plus grande importance. L’entreprise est une aventure humaine.2 On s’intéresse davantage aux règles socio-­‐ économiques et aux institutions. Centrage sur la valeur de liberté, de volonté. Être éthique implique le respect d’une contrainte morale.3 L’éthique relève du choix des acteurs (parties prenantes). On met l’accent sur la philanthropie.4 On est davantage attentifs à la redistribution des richesses. Au niveau global, on préfère les procédures générales. On met davantage l’accent sur l’intégration structurelle de l’éthique et l’accompagnement des stratégies. LES 7 CHANTIERS CLASSIQUES 2 L’entreprise est considérée comme une aventure humaine, individuelle. Cela vient de l’histoire des USA. On pourrait synthétiser l’histoire des USA comme celle d’une série de personnes qui arrivent et créent des Etats sur base de rien. On part de rien on construit tout. 3 Respect d’une contrainte, d’une loi ! (Intervention des pouvoirs publics etc.) La vision Anglo-­‐Saxonne mettait d’avantage en lumière l’aspect de liberté etc. 4 Cette vision impliquera que faire de la RSE c’est avoir beaucoup d’argent et avec cet argent créer une fondation ou investir dans une fondation.
  • 9. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 9 Une entreprise qui fait de la RSE peut le faire dans 7 catégories spécifiques : 1. Les relations et les conditions de travail : Améliorer les conditions de travail des employés. En favorisant un déplacement dans les fonctions pour ne pas que les personnes s’ennuient, etc. 2. La gouvernance de l’organisation : Tout ce qui concerne la clarté et transparence de la procédure de circulation de l’information et des décisions. 3. Les questions relatives aux consommateurs. 4. L’éthique des affaires : Concurrents, sous-­‐traitants, fournisseurs, etc. 5. L’environnement : Isolation, gestion des déchets, parcs automobiles, etc. 6. L’engagement sociétal : Fait d’avoir un ancrage local. On peut faire de la RSE en faisant un ancrage plus local (créer plus d’emploi dans la région ou on fonctionne par exemple). 7. Les droits de l’homme. Les deux premiers points concernent la RSE en interne et les 5 suivants concernent plutôt la RSE en externe. LA « PROCEDURE » RSE : J. SPELKENS TYPOLOGIES DES OUTILS RSE Les outils sont extrêmement nombreux. Ø Origine : organisme public, organisme privé ; dont c’est le métier principal, dont ce n’est pas le métier principal. Ø Degré de contrainte : élevé ou faible contrainte légale, certification, audit, charte, déclaration. Ø Objet de l’application : le produit, le processus, l’entreprise, le marché.
  • 10. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 10 2. DE LA RESPONSABILITE A LA DURABILITE : LE DEVELOPPEMENT DURABLE Développement Durable (DD) = un horizon socio-­‐économique, un horizon de civilisation qui peut être un objectif vers lequel tendre pour un acteur « responsable », individuel, collectif ou public. Moyens : pensées, actions, dispositifs organisationnels ou institutionnels (règles, procédures, indicateurs et tableaux de bord). BREF HISTORIQUE 1968 : Création du club de Rome (club de personnalités occupant des postes relativement dans leurs pays : problème de l’évolution du monde pris dans sa globalité). Club de personnes intéressées par des enjeux globaux, par l’évolution du monde. 1972 : Publication du rapport : « Les limites à la croissance », rédigé à la demande du club par une équipe de MIT : pollution, appauvrissement des sols, raréfaction des énergies fossiles. 1972 : Première conférence internationale à Stockholm sous l’égide de l’O.N.U. : premier sommet de la Terre. Première grande conférence organisée par l’organisation des nations unies. 1979 : H. Jonas : philosophe qui a écrit un livre : « Le principe responsabilité ». Ce livre a eu énormément d’influence. 1980 : apparition du terme DD dans un rapport « La stratégie mondiale pour la conservation ». 1987 : Commission mondiale sur l’environnement et le développement : rapport Brundtland: concept. La première définition du mot DD apparaît. 1990 : Premier rapport du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) 1992 : Somment de la Terre à Rio d’ou découle l’Agenda 21 (rapport assez important): tournant : théorie des trois piliers. On décrit tous les acteurs qui peuvent participer à l’élaboration du DD, d’un nouveau projet de société. 1997 : Protocole de Kyoto (entrée en vigueur en 2005). 2002 : Johannesburg. (Sommet) 2009 : Copenhague (climat). (Sommet) 2010 : Cancún (climat). (Sommet)
  • 11. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 11 2010 : Tim Jackson (économiste britannique) : livre : « La prospérité sans croissance » DEFINITION BRUNDTLAND La définition du « développement durable » peut faire l’objet de nombreuses discussions. Définition historique et contingente : « Développement qui tienne compte des besoins de la génération présente sans compromettre ceux des générations futures (ni celle d’autres régions du monde), en commençant par les plus démunis » (rapport Brundtland 1987). Solidarité inter et intra-­‐générationnelle. DEFINITION COMPLEMENTAIRE Développement qui pense l’articulation de trois piliers. Le Développement Durable serait le fait d’organiser un développement en fonction d’un équilibre de 3 piliers. 1ER MODELE : UN SEUL PILIER Pilier économique : besoins illimités et croissance indéfinie. C’est le Pilier de base ! Produire plus avec moins. C’est ce qu’on étudie ici à l’ICHEC. Ce pilier économique n’est pas suffisant puisqu’il s’appuie sur l’idée de besoins illimités (l’être humain veut toujours plus), à laquelle on articule une idée de croissance indéfinie (augmentation de la richesse) 2EME MODELE : LES TROIS PILIERS SEPARES On s’est rendu compte qu’il y avait d’autres piliers, d’autres valeurs importantes dans une entreprise : le pilier environnemental et le pilier social. Le pilier économique : progrès économique et technologique. Le pilier environnemental : préservation. Le pilier social : justice, santé, besoins primaires.
  • 12. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits Représentation valable au niveau macroéconomique comme sur le plan microéconomique de l’entreprise. 12 3EME MODELE : LES TROIS PILIERS RELIES Aujourd’hui, les 3 piliers sont présentés sous forme de 3 piliers reliés et non plus séparés. Les problèmes économiques vont avec ceux sociaux et environnementaux, ils ne sont pas séparés. 4EME MODELE : L’INTEGRATION DES PILIERS
  • 13. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits Le 4ème modèle va encore plus loin que le précédent (les 3 piliers reliés). On réfléchit sous forme de 13 piliers intégrés. Il n’existe pas quelque chose de purement économique, purement social, etc. La société est incrustée dans un environnement et l’économie est incrustée dans une société. D’AUTRES PILIERS ? Pilier participation : Est ce qu’il existe d’autres piliers que ces 3 piliers ? Certains ajoutent le pilier « participation ». Faire en sorte que la réalisation d’un projet se fasse ensemble, de manière participative. Pilier du sens : N’existe t il pas également un 5ème pilier ? Celui du sens ? Quel est le sens des B&S fournis ? N’y a t il pas à réfléchir sur le sens des B&S produits par l’entreprise ? Ou bien sur le sens du travail qu’on est en train de faire dans l’entreprise pour laquelle on bosse… Sens de la vie qu’on mène (de plus en plus général), et des valeurs qui sont les nôtres ? Etc. COMPLEXITE ET NECESSITE D’UNE DEFINITION PLUS DETAILLEE Sur base de ce socle commun, on peut défendre plusieurs projets, plusieurs versions, plusieurs conceptions spécifiques du développement durable. Derrière le consensus sourd le différent. Objectifs Social Economie Environnement Condition Environnement Economie Environnement Social Economie Social Moyen Economie Environnement Social Environnement Social Economie Postures types Humanisme raisonné Progressisme productiviste Productivisme éclairé Utilitarisme pragmatique Ecologisme radical Environnementalisme social Caractéristiques L’économie est au service de l’homme en tenant compte des limitations de ressources naturelles L’utilisation des ressources naturelles est au service de l’homme dans des conditions économiques imposées et non maitrisées Le travail des hommes doit servir au développement économique tout en tenant compte de la limitation des ressources naturelles Les ressources naturelles sont au service du développement économique en respectant les conditions sociales de l’époque L’humain se donne pour priorité de protéger la nature dans des conditions économiques données L’activité économique est au service de la sauvegarde de l’environnement en respectant des conditions sociales données NB : pour l’examen : Pas retenir le nom exacte des postures types, mais on pourrait avoir « comment s’articule les 3 piliers dans cette définition « … » ? »
  • 14. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 14 • Objectif = pilier social puisque économie au service de l’homme • Moyen = pilier économique • Cadre dans lequel on fonctionne : Condition = pilier environnemental SYNTHESE ET PROLONGEMENT Ø Rapport à l’espèce et à la vie. Ø Solidarité au Nord et vis-­‐à-­‐vis du Sud. Le DD nous ouvre à d’autres cultures, d’autres manières de penser, d’autres valeurs. Ø Sensibilité par rapport aux dimensions globales : les institutions. Ø Sensibilité par rapport à la Nature, au Cosmos. Ø Rapport au temps et à l’espace Ø Rapport au travail, à nos existences, à l’existence, au sens.
  • 15. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits L’éthique est l’ensemble des savoirs (principalement philosophiques), des savoir-­‐faire (pratiques, actions, règles) et des savoir-­‐être, « éclairés », en rapport avec les valeurs du Bien et/ou du Juste, dans des champs d’application et des dimensions 15 CHAPITRE 2 : L’ETHIQUE PROPOSITION DE DEFINITION « divers. » « Être éthique = agir ou s’organiser en fonction de l’idéal du Bien et/ou du Juste. » DES SAVOIRS ? On parle principalement des savoirs philosophiques ici. L’éthique n’est pas seulement un ensemble d’actions, de savoir-­‐faire, c’est aussi des savoirs. Avoir des savoirs dans le domaine de l’éthique est important : • Aide au choix dans des situations complexes : • Beaucoup de variables. • Conflits de valeur. 2 valeurs différentes sont importantes et il faut faire un arbitrage entre ces valeurs, ce qui crée une tension pour nous. • Émotionnelles. On est émotionnellement tellement pris dans la situation qu’on ne parvient pas à savoir quelle décision prendre. • Solidifie et renforce la légitimité grâce à une argumentation. Essentiel dans la gestion des relations entre personnes, et donc très important dans le management. Prendre des décisions et les argumenter c’est ce qui va nous rendre crédible vis à vis des autres dans le long terme ! Prendre une décision et que quelques mois après prendre une autre décision qui paraît contradictoire est la pire chose qu’il pourrait arriver, les gens ne vont plus avoir confiance en nous. La cohérence nous rend légitime en tant que manager. Conclusion : le savoir, l’intelligence, la réflexion, sont des soutiens « logistiques » à l’action éthique. Il faut réfléchir avant d’agir pour agir de manière éclairée. DES SAVOIR-­‐ETRE ?
  • 16. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 16 C’est une posture d’existence, une manière d’être, un mode de vie. L’éthique c’est aussi être éthique, être une personne éthique, c’est donc aussi une manière d’être, un mode d’existence. C’est quelque chose qui s’apprend tous les jours, on doit s’améliorer au fur et à mesure du temps qui passe. ECLAIRES? Le grec « ethos » a été traduit en latin « mos, mores ». La civilisation romaine a succédé à la civilisation grecque en europe, avec une autre langue, le latin. « mos, mores » a donné en français la morale. On considère que les termes éthique et morale sont un peu équivalents en français. Ce qui a trait aux moeurs, aux coutumes et, de manière plus générale, à la conduite humaine. Aujourd’hui on traduit mos, mores par ce qui a attrait aux moeurs. D’où, la morale : ensemble des règles de conduite admises à une époque ou par un groupe de personnes (on parle de morale chrétienne, « droit-­‐de-­‐l’hommiste », etc.). LA DISTANCIATION CONCEPTUELLE DE LA MORALE ET DE L’ETHIQUE Aujourd’hui, le terme « éthique » inclut une dimension réflexive, une prise de distance, une attitude critique à l’égard de l’opinion populaire et de la morale. Vis à vis des moeurs, des valeurs, autrement dit, de la morale en place. L’éthique est caractérisée par le fait qu’elle poursuit l’idéal d’autonomie individuelle par rapport à la « morale » de groupe. L’ETHIQUE ET LA MORALE Distinction inspirée de la philosophie de Spinoza5. Ethique >< Morale L’éthique La morale L’éthique est une démarche réflexive et Remplie de certitude et peu « bousculante » 5 philosophe du XVΙΙ siècle
  • 17. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 17 « questionnante », sans certitude absolue ou rigide : elle bouscule notre intuition commune. Elle est argumentée. Pas ou peu argumentée. Elle fait l’objet d’une discussion respectueuse de l’autre. Peu respectueuse de l’autre. Tendance à exclure des personnes qui ne pensent pas comme nous/ juger les personnes en fonction de leurs valeurs. LA QUETE ETHIQUE Recherche d’un équilibre entre son intuition et la réflexion. Être proche de ses propres intuitions tout en les formulant de manière rationnelle (claire et cohérente + argumentée). L’intuition et l’intelligence ne sont pas deux choses différentes sans rapports. DES VALEURS ? LA DEMARCHE ETHIQUE Les questions ont trait à ce qui pourrait (version large) ou devrait être (version plus étroite). Les réponses sont des jugements de valeur ou évaluatifs, des énoncés prescriptifs ou normatifs. Verbes indicatifs : falloir, pouvoir, devoir. Pour repérer quand quelqu’un parle dans une démarche de type éthique, les verbes indicatifs sont ceux qui précèdent. >< LA DEMARCHE SCIENTIFIQUE On différencie la démarche éthique de la scientifique Traite de ce qui est (>< de ce qui pourrait être), jugements de fait, énoncés descriptifs. Elle émet des jugements de faits/énoncés descriptifs et non pas de jugements de valeurs. Si on dit « la terre est carrée » c’est un jugement de fait, pas de valeurs, même si c’est faux.
  • 18. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 18 Piège n°1 : les impératifs hypothétiques qui désignent les moyens les plus appropriés pour atteindre des fins prédéterminées. Exemple : Si on veut augmenter nos chances de survie dans le désert, il serait bon de nous équiper de quelques bouteilles d’eau. Cette proposition est une proposition scientifique qui apparaît comme une proposition éthique. C’est un faux ami parce qu’on utilise un verbe indicatif. Ici : fin prédéterminée : survivre => moyens les plus appropriés pour ce : prendre des bouteilles d’eau avec nous. On appelle cela un impératif hypothétique et ca c’est un cas particulier d’énoncé descriptif. Pour devenir un grand musicien vous devriez jouer de la guitare au moins tous les 2 jours. C’est aussi un impératif hypothétique. Si on ne joue pas de la guitare tous les deux jours minimum on a aucune chance de devenir un guitariste majeur, tout le monde peut le dire. Pour réussir un examen vous devriez vous abstenir de boire 50 litres de bière avant. Aussi une forme d’impératif hypothétique. On a peu de chances de réussir notre examen en ayant bu pleins de bières avant. Piège n°2 : les énoncés « moralisateurs ». Implique un jugement de valeur. On va voir un film et on dit que ce film est mauvais en le présentat comme une vérité « ce film est mauvais ». Ou alors on dit « cette personne est égoiste », ca paraît comme un jugement descriptif alors qu’en fait c’est un jugement de valeur. Exam : surement une question de QCM : « la terre tourne autour du soleil », est ce une proposition éthique ? scientifique ? … Réponse : proposition scientifique qui est fausse. LA COMPLEMENTARITE Avant de prendre une position d’ordre éthique, il est souvent judicieux de tout d’abord analyser correctement la situation de manière purement factuelle. Rétablir les faits avant d’établir des jugements de valeur. LES 3 DOMAINES DE PENSEE 3 types de savoirs :
  • 19. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 19 La question de la vérité préoccupe la démarche scientifique. Jugements de faits. Dans la démarche éthique, ce qui préoccupe c’est une valeur particulière : le bien et/ou le juste. Finalement, pour faire le bien faut il ou non faire « ceci » ? Est-­‐ce juste de tenir compte de …. ? Habituellement on distingue également un troisième domaine : la démarche esthétique : se préoccupe des questions de valeur, tout comme l’éthique (dans la même sous-­‐division). Ici on s’intéresse aux critères esthétiques. S’occupe d’un type de valeurs particulières : la question du beau. LA METAPHYSIQUE Ces trois domaines sont entourés par la métaphysique ou la science de l’être. C’est donc un 4ème domaine qui entoure les 3 précédents. LES 3 DOMAINES PRATIQUES 3 types de savoir-­‐faire :
  • 20. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 20 3 types de savoir-­‐faire correspondent aux 3 types de savoir. ð Esthétique : Arts & lettres ð Ethique : Actions & règles : savoir ce qui est bon/juste => actions & règles. Ex : interdiction aux enfants de moins de 15 ans de travailler dans mon entreprise (règle) ð Science : Technologies, Techniques… DES CHAMPS D’APPLICATION DIVERS ? Les problèmes éthiques peuvent se poser dans des domaines très divers, se posent à différents niveaux : • La politique (accord du droit de vote aux jeunes, aux femmes,… ?), • la société (légalisation du dopage, droit de se marier pour les homosexuels,…), • l’économie (problème de l’annulation de la dette pour les pays du tiers monde,…), • les organisations (promotions, rémunération au sein des entreprises,…), • les familles (comment partage t on les biens familiaux ? même part pour chaque enfants ou bien l’ainé a d’avantage de droits que les autres ?,…). Ex : faut il coter de la même manière un étudiant qui est Erasmus qu’un étudiant qui ne l’est pas ? DES DIMENSIONS DIVERSES ?
  • 21. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 21 Qu’est ce qui peut être éthique ? • Les personnes : les pensées, les paroles, les gestes, les comportements. Quelqu’un peut avoir des paroles, gestes, comportements plus ou moins éthiques. Injurier quelqu’un n’est pas vraiment considéré comme des paroles éthiques • Les relations entre personnes. • Les règles organisationnelles : les processus de décision stratégique, de transmission d’information, les manières de recruter, de produire, l’image fabriquée, les codes, etc. Règles organisationnelles : au sein des entreprises. • Les règles de vie en société : les « normes » en général imposée par les Etats, respect des lois. Ex : une entreprise doit présenter sa comptabilité en respectant des normes, des lois. DES DIMENSIONS DIVERSES ? LES 3 NIVEAUX DE L’ACTION ETHIQUE On peut dire qu’il y a 3 niveaux de l’action éthique : -­‐ Au niveau individuelle -­‐ Au niveau collectif (dans une entreprise,…) -­‐ Au niveau publique LE COLLECTIVISME ET LE COMMUNISME ETHIQUES
  • 22. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits Les 3 niveaux sont importants. C’est important que les projets individuels soient agrégés dans des formes d’actions collectives au sein de l’entreprise etc. Certaines personnes défendent l’idée que la seule vraie idée de l’éthique c’est celle 22 véhiculée par l’Etat, le reste n’est pas vraiment considéré comme de l’éthique pour ces gens là, c’est plus du blabla. La véritable éthique doit se faire au niveau des grosses entités, publiques. LE SENTIMENTALISME ETHIQUE
  • 23. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 23 D’autres personnes estiment que l’éthique c’est fondamentalement individuel et à la limite ca se passe au niveau des entreprises mais ca ne va pas plus haut. Les grandes règles créées par les Etats c’est qqch dont on se méfie. Il faut se méfier de ces 2 attitudes ci-­‐dessus. Il faut prendre de la distance, ces attitudes sont contestables. Les personnes qui travaillent au niveau des pouvoirs publics défendront souvent la première vision, etc. Il faut avoir une vue beaucoup plus globale qui permet d’englober les 3 visions. Il faut même imaginer une harmonie à ces 3 niveaux. L’HARMONIE DES TROIS NIVEAUX • L’action publique est essentielle car c’est à ce niveau que s’inscrivent les valeurs les plus importantes d’une société. • L’action collective est essentielle car c’est dans ses interactions individuelles que les personnes construisent leurs systèmes de valeurs personnels ; et c’est grâce à l’action collective que les pouvoirs publics modifient les lois. • L’action des acteurs individuels est essentielle car, en dernière analyse, c’est sur eux que retombent et pour eux que sont élaborées les décisions liées aux niveaux collectifs et publics.
  • 24. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 24 CHAPITRE 3 : LES TROIS PREMIERES FIGURES DE L’ETHIQUE Objectif : présenter quelques conceptions différentes de l’éthique. => Il y a plusieurs manières de faire le bien. PROPOSITION DE DEFINITION L’éthique est l’ensemble des savoirs (principalement philosophiques), des savoir-­‐faire (pratiques, actions, règles) et des savoir-­‐être, « éclairés », en rapport avec les valeurs du Bien et/ou du Juste, dans des champs d’application et des dimensions divers. FAIRE LE BIEN ? ETRE JUSTE ? SE COMPORTER DE MANIERE ETHIQUE ? Il existe beaucoup de manières de répondre LA FIGURE DE L’ETHIQUE COMME ALTRUISME E. Lévinas (1906-­‐1995). Philosophe français qui met en avant la figure de l’Autre. Ø Une conduite réfléchie qui tienne compte de l’autre en tant qu’autre. Ø Les autres ne sont pas des Mêmes mais des Autres. Les autres ne sont pas des alter ego, ils ne sont pas des autres « MOI ». Ø Être éthique c’est reconnaître que l’autre est un autre radical et qu’il possède un système de valeur différent du notre. Tout faire pour ne pas réduire l’autre à un autre moi dans mes relations concrètes avec l’autre. L’ALTRUISME Qu’est ce que ca signifie « être altruiste « ?
  • 25. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 25 • L’idéal d’écoute et d’accueil (une forme spécifique de générosité). Être capable d’écouter et d’accueillir l’autre. On dit parfois de certaines personnes qu’elles ont une grande capacité d’écoute, elles ne sont pas dans le jugement, elles sont dans une posture d’accueil par rapport à l’autre, elles sont capables de tout entendre. On peut être à l’écoute de l’autre soit de manière passive (entendre qqn sans le juger, sans éprouver aucune forme d’énervement), soit de manière active (àpd moment ou on devient capable de reformuler ce que l’autre a dit de manière à ce que l’autre se reconnaisse parfaitement.) • L’idéal de véritable générosité. Certaines personnes sont plus généreuses par rapport à leur temps, par rapport aux cadeaux,… Il y a différentes formes de générosité. • L’idéal de philanthropie. Quand on est généreux on l’est par rapport à quelqu’un de particulier (amis, famille, …). La philanthropie c’est une sorte de générosité par rapport à l’être humain en général: ex: envoyer 15.000 euros au Téléthon. C’est une sorte de générosité anonyme, abstraite générale. Ex : on finance un projet d’aide en Afrique du Sud mais on n’ira jamais là bas… On peut être quelqu’un de très généreux dans ses relations proches mais qui ne donnerait jamais d’argent à une oeuvre de charité, une fondation, etc. et inversement. • L’idéal éducatif. Soit on fait de la RSE ou on donne de l’argent, soit on participe de manière beaucoup plus structurelle à la manière dont cet argent est investit etc. GDF Suez envoie de l’argent à l’ICHEC mais également un expert de la RSE pour former les élèves, ca c’est éducatif, pas uniquement philanthropique. • L’idéal de médiation. La personne qui est capable de faire en sorte que les gens se réconcilient. Toutes ces formes différentes que peut prendre l’altruisme ne sont pas nécessairement convergentes. C’est possible d’être à l’écoute des autres, très accueillant, sans être nécessairement généreux. On peut être quelqu’un qui fait attention de ne pas payer le verre quand on va boire un verre avec quelqu’un, ou ne pas être généreux dans la vie, ne pas donner plus d’argent qu’on en reçoit, MAIS être quelqu’un de très attentif ! Et inversement, on peut être quelqu’un d’extrêmement généreux mais ne pas être attentif, à l’écoute…
  • 26. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 26 LA FIGURE DE L’ETHIQUE COMME JUSTICE Etre éthique c’est être juste (ce n’est plus être altruiste dans ce cas-­‐ci). Être juste c’est tout à fait différent d’être altruiste, on peut être l’un sans être l’autre. • En son coeur, l’idéal d’égalité. On donne 0,50 cent à chaque employé, on est juste mais on n’est pas du tout généreux, altruiste. Au contraire, on peut donner facilement beaucoup d’argent mais de manière tout à fait inéquitables. • « OEil pour oeil » : la recherche de l’équilibre. Rechercher un équilibre entre ce que l’on donne et ce que l’on reçoit. Donner autant qu’on reçoit et ne pas donner plus ou moins. Ne pas dépenser plus que ce que les autres dépensent (ni moins). • Égalité de traitement. On applique les mêmes règles à tout le monde quelles que soient les circonstances, la situation. Il faut 60% pour réussir, quelqu’un qui a 59,9%, l’égalité de traitement c’est dire qu’il n’a pas réussi. • Égalité des chances. On oppose ce point à l’égalité de traitement. Ici on tient compte des circonstances particulières dans lesquelles les personnes se trouvent. L’égalité des chances c’est dire « les étudiants Erasmus ont plus de difficultés donc on va leur rajouter quelques points, des cours particuliers de français,… ». On améliore les conditions pour que les personnes soient dans des conditions de départ similaires. Création d’une sorte de nivellement. • Égalité des résultats. Dire : « ce qui compte c’est l’égalité finale ». Je donne le même salaire à toutes les personnes qui travaillent dans mon entreprise. Egalité des résultats, égalité des salaires. • Etc.
  • 27. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 27 ð Ces formes sont naturellement divergentes… § Véritable question : égalité de quoi ? La question n’est pas réellement l’égalité mais l’égalité de quoi ? § Egalité (A) => Inégalité (B) Défendre une égalité de type A implique une inégalité d’un type B. Défendre l’égalité des chances implique une forme d’inégalité de traitement. On donne plus de revenus aux personnes qui ont moins de chance dans l’existence. Nous reviendrons plus loin sur cet idéal éthique de justice en étudiant une des oeuvres les plus importantes concernant cet idéal : J. RAWLS. L’égalité (a) implique des inégalités (b) sur une autre variable. On donne la même rémunération à tout le monde, cette forme d’inégalité implique une inégalité en terme de mérite. Des personnes qui travaillent 2 fois plus sont aussi bien payées que les autres. Une forme d’égalité sur une variable A implique toujours une inégalité sur une autre variable B. REMARQUE Être altruiste sans être juste OU Être juste sans être altruiste. (cf. avant) LA FIGURE DE L’ETHIQUE COMME HARMONIE INTERIEURE Poursuivre une harmonie intérieure, être éthique fondamentalement c’est être soi-­‐même : être en harmonie avec soi même, en harmonie avec soi même. Suivre un bien réellement et authentiquement personnel. Une meilleure appréciation de, et une meilleure harmonie à soi-­‐même. LES FORMES SPECIFIQUES
  • 28. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 28 • L’idéal de liberté intérieure o par exemple sans « transfert », sans « projection » : Ø Faire plaisir, être aimé, être reconnu : Quelqu’un qui est intérieurement libre. On peut être extérieurement non libre (en prison par exemple), mais être intérieurement libre. Et inversement, on peut être extérieurement libre, être libre de se mouvoir tant qu’on respecte les règles sans être intérieurement libre. Libre intérieurement c’est une forme de liberté sans transfert ou sans projection. On est intérieurement libre lorsqu’on ne projette pas, qu’on ne transfère pas. Vivre en projetant/transférant = par exemple si on fait une action pour avant tout faire plaisir à quelqu’un, on pose une action uniquement dans le but de plaire à quelqu’un d’autre, a ce moment là on projette, ca part du regard de l’autre, on n’est donc pas intérieurement libre. Par exemple on veut faire des études de gestion et nos parents veulent qu’on fasse la médecine. Si on fait la médecine on n’aura pas posé une action intérieurement libre, on aura abandonné notre liberté pour faire plaisir à quelqu’un d’autre. En dehors de faire plaisir ca peut être le fait du besoin d’être aimé. On dit quelque chose qu’on ne pense pas juste pour plaire et satisfaire ce besoin d’être aimé par quelqu’un. Quelqu’un dit qu’il aime bien Barack Obama parce qu’il est face à quelqu’un qui l’aime bien, et qui va dire 10 minutes après qu’il n’aime pas Barack Obama. C’est un discour adaptatif à l’autre. Besoin d’être reconnu. On achète par exemple une voiture dernier cri parce qu’on a besoin d’être reconnu par nos amis comme quelqu’un à la mode, qui a beaucoup d’argent, etc. Ø Se distinguer ou contredire : Aimer se distinguer des autres de manière permanente, contredire les autres à tout moment, s’opposer. Peu importe la personne, prendre un malin plaisir à contredire. Impression que pour exister il faut s’opposer à ce qui est dit. Cela ne signifie pas qu’on ne peut pas contredire les gens (ou vouloir être aimé), mais il faut un équilibre. Ø S’identifier (importer une souffrance qui ne nous appartient pas) : S’identifier. On ne parvient pas à faire la distinction entre nous et l’autre. Phénomène d’hystérie à des concerts par exemple. Personnes qui s’habillent comme Johnny Halliday, qui chantent comme lui etc. On renie notre propre personne. o Assumer sa propre personnalité singulière
  • 29. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 29 • L’idéal de singularité, de vie extraordinaire. Etre intérieurement libre c’est distinct d’un autre type de projet qui consisterait à vivre une vie extraordinaire. Certaines personnes ont pour projet de vie de faire qqch d’extraordinaire (Steve Jobs, Justine Henin etc. ont peut être des projets de vie de faire qqch d’extraordinaire). • L’idéal du challenge, du mouvement, du « devenir » constant. Certaines personnes ont comme idéal de vie d’avoir toujours du challenge. Un peu différent de l’idéal de liberté intérieure • L’idéal de pleine conscience, d’immobilité. >< du précédent. Certaines personnes ont pour projet de vie d’être pleinement conscient, il existe des techniques pour cela. Etre pleinement conscient de ses émotions etc. LE SENS DU COLLECTIF Est ce qu’on peut vraiment dire que c’est de l’éthique quand on se recentre sur soi ? N’est ce pas plutôt une forme d’égoisme,… C’est tout à fait compatible avec l’éthique en fait. Dans cet idéal, le principe de base est de se dire que pour être/pour parvenir à être en harmonie avec les autres il y a une importance de se recentrer sur soi-­‐même pour commencer. Autrement dit, dans cette conception de l’éthique comme harmonie intérieure, il y a cette idée que pour avoir des relations aux autres plus harmonieuses, plus éthiques etc, il faut commencer par être en harmonie avec soi même. • Et la dimension relationnelle ou collective ? La construction lente mais durable d’une relation à l’autre et au collectif, par en bas. La racine du Mal, c’est l’inadéquation à soi-­‐même. En comparaison avec le fait qu’avant d’être en harmonie avec les autres il faut être en harmonie avec soi même. Les tyrans vis à vis des autres sont des personnes tyranniques vis à vis d’elles même et c’est pour cela qu’elles le sont envers les autres ensuite. Pas d’incompatibilité. • Et l’existence de normes de vie en société ? Le respect des droits et des libertés de base. (Norme de vie en société). Etre en harmonie avec soi même ce n’est pas passer son temps à détruire les autres par exemple. La personne
  • 30. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits qui souhaite faire cela c’est quelqu’un qui n’est pas en harmonie avec lui même, qui n’a pas fait un travail sur lui pour l’être. La liberté extérieure réciproque et limitée. Pas d’incompatibilité. 30 LE TRAVAIL DE L’ETHIQUE Peu importe le type d’éthique (3 types vu ci au dessus), l’éthique implique une forme de travail. Ce n’est pas qqch qui est donné, c’est qqch qui se travaille, qui implique une certaine remise en question. Ex : Altruisme : éviter de réduire l’autre à un autre moi • Aller à l’encontre d’une pente facile et immédiate. • Cela engage un certain travail, une certaine remise en question, un certain sacrifice. DE QUOI ? Contre quoi faut il lutter pour être qqn d’éthique ? • L’instinct. Ex : considérer l’autre comme un rival, un ennemi, et ce d’instinct. La guerre est l’expression parfaite de l’instinct, l’autre n’est pas d’accord avec moi, je rentre en guerre avec lui. • Le plaisir immédiat ou la satisfaction immédiate. • Le grégarisme : la culture contraignante (la conformité à des principes non critiqués), les représentations sociales (richesse, statut, etc.). L’éthique : Ø attitude réfléchie Ø Elle ne se mesure pas à sa conformité à un principe, par exemple religieux, sans questionnement réel permanent (mise à distance, écart).
  • 31. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 31 4 ACCENTS Rappel : 3 ou 4 dimensions distinctes de l’éthique : personnelle/ interpersonnelle/ collective (famille, organisations, communautés,…) Si on reprend cette grille c’est pour montrer que les différentes conceptions de l’éthique vues au dessus vont mettre l’accent sur certaines dimensions. Mettre l’accent ne signifie pas que ca n’a aucun impact collectif ! • Dimension personnelle : l’harmonie à soi. • Dimension interpersonnelle : l’altruisme. • Dimension collective : • L’action d’entreprise (les familles, les associations, les organisations, les communautés (religieuses, linguistiques)). • L’action publique (justice). Ensemble des règles et lois fondamentales qui font ensemble qu’une communauté peut vivre en commun.
  • 32. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 32 CHAPITRE 4 : L’UTILITARISME QU’EST-­‐CE QUE « L’INTERET DE LA SOCIETE » DONT PARLE LA DEFINITION DE LA RSE ? Exemple : le cas « Jirau ». Une réponse possible : le Bien commun est ce qui satisfait tout le monde. Réponse un peu intuitive. Le bien commun c’est une option, qqch qui satisfait tout le monde Problème de cette définition un peu intuitive: dans une société plurielle, diverse comme la nôtre, les préférences de chacune et de chacun sont différentes. On possède tous des préférences différentes (ou plus ou moins différentes). Comment savoir ce qui pourrait satisfaire tout le monde dans une telle société. Solution ? Une base commune minimaliste ? L’intérêt de la société serait une espèce de base commune minimaliste à tout le monde. Plus les préférences seront différentes, plus les accords difficiles et la base commune très mince. UNE IDEE : LA SOLUTION « UTILITARISTE ». Comment définir ce qu’est cet intérêt de la société. ð La satisfaction globale. C’est le coeur du projet de l’utilitarisme. ð L’objectif de cet idéal n’est pas que chacun maximise sa satisfaction individuelle mais que chacun (ou en tous cas certaines personnes) sacrifie sa satisfaction à la satisfaction de tous. La satisfaction globale ne résulte absolument pas de la maximisation des satisfactions personnelles. LES FONDATEURS
  • 33. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits Fondateurs de cette fondation éthique considérée comme un grand modèle dans le domaine de l’éthique : J. Bentham (XVΙΙΙème siècle), J.S. Mill (XΙXème siècle) et Sidgwick (XΙXème siècle), J. Harsanyi (Xxème siècle). Idée fondamentale de tous ces auteurs : Ils s’opposent à toute forme d’autorité suprême : dogme, religion, autorité politique, morale, droit naturel, etc. Ces auteurs du 17, 18 et 19ème siècle arrivent juste après la révolution française qui symbolise le passage de l’ancien au nouveau régime. Ancien régime : importance de la religion de l’autorité politique et morale, des droits naturels etc. Ces auteurs s’opposent à tout cela. De ce point de vue ils sont éminemment modernes. 33 LE PRINCIPE DE DECISION Projet des utilitaristes de manière plus précise : Augmenter le plus possible le niveau global de satisfaction. Idéalement le maximaliser. Formulation technique : maximiser la somme des niveaux de satisfaction individuelle. La satisfaction est représentée par une fonction d’utilité individuelle. En science économique, les préférences d’une personne entre diverses options sont représentées mathématiquement par une fonction d’utilité individuelle. TECHNIQUE Choisir entre 2 options : évaluer le niveau de satisfaction de chacun des acteurs dans les 2 options possibles. Dans l’option ou on passe d’un examen classique à un examen ou tout le monde a 14/20. Le niveau de satisfaction de tout le monde va augmenter. Si perte de satisfaction du coté du professeur (parce qu’il est sadique par exemple) et que cette perte de satisfaction fait plus que compenser le gain de satisfaction des élèves, dans ce cas là on organisera un examen classique. Ce qui est en balance c’est d’un coté la satisfaction des étudiants : privilégient l’examen non classique et de l’autre coté le professeur qui privilégie l’examen classique. On tient compte de la satisfaction des étudiants et cette dernière l’emportera si il est démontré que la satisfaction globale des étudiants fait plus que compenser la satisfaction du professeur ou de l’institution ICHEC (qui pourrait ne pas voir d’un bon oeil le fait que tous les étudiants réussissent).
  • 34. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 34 Etapes : • Identifier les parties prenantes. (Cf. exercice dans le cas Jirau) : ici étudiants, professeur, direction de l’ICHEC. • Évaluer l’évolution de leur satisfaction selon les différentes options possibles. Construire ou non un barrage OU construire un barrage selon telles modalités. • L’option choisie sera celle dont les « gains globaux en satisfaction » compensent le plus les « pertes globales en satisfaction ». Quelle que soit l’option des personnes vont voir leur satisfaction augmenter et d’autres au contraire vont la voir diminuer. C’est toujours le cas, dans tous choix. « CONSEQUENTIALISME » ET « PROCEDURALISME » On dit de l’utilitarisme que c’est une conception de l’éthique conséquentialiste. C’est une conception qui s’oppose à ce qu’on appelle le procéduralisme. Une éthique « conséquentialiste » se centre sur les conséquences et, le plus souvent, sur les conséquences en termes de résultats, des options ou des actions. Mise en avance des conséquences : éthique qui se centre sur les conséquences et en particulier au niveau des résultats de différentes actions... Ethique qui s’intéresse à l’aval d’une décision. À l’inverse une éthique « procédurale » se contente d’établir des règles générales et ne se soucie pas des conséquences et des résultats. Ethiques procédurales se contente d’établir des règles générales et ne s’intéresse pas spécialement aux conséquences, aux effets. Ethique qui s’intéresse à l’amont d’une décision, à ce qui se passe avant, aux principes. « Éthique de l’aval » et « éthique de l’amont ». Dans un cas, On condamne le dopage. Dans le cas de l’éthique conséquentialiste, Si plusieurs coureurs se sont dopés est ce qu’il n’y a pas une conséquence globale et est ce que ca ne pourrait pas mettre en péril « le sport » si on condamne qqn ?
  • 35. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 35 TELEOLOGISME ET DEONTOLOGISME Forme d’éthique « téléologique » et forme d’éthique « déontologique ». Vision téléologique : évaluation éthique d’une action en fonction du but, du résultat ou des conséquences. Vision téléologique, on s’intéresse à la logique du téléos, c’est à dire de la finalité, du but. On évalue un comportement ou une action en fonction d’une finalité, d’un but. Conséquentialisme = forme spécifique de vision téléologique. On y oppose la vision déontologique. Vision déontologique : conformité et obéissance a priori à une loi, à une règle, une contrainte ; à un principe, une procédure. (déonto : devoir et logique => la logique du devoir). On évalue une action en fonction de sa conformité à un devoir. Tu ne tueras pas est un principe éthique déontologique. On évalue une action en fonction de sa conformité à un devoir. « Il est interdit de mentir » pour être éthique est également un bon exemple de vision déontologique. 3 SPECIFICATIONS DU MODELE On peut spécifier ce modèle de plusieurs manières. PREMIERE SPECIFICATIONS DU MODELE : MANIERE DE FAIRE LA SOMME L’utilitarisme classique et l’utilitarisme moyen. Utilitarisme classique : consiste à faire la somme des niveaux d’utilité individuels Utilitarisme moyen : somme pondérée des différents niveaux de satisfaction individuels. • Exemple : Il y a une action qu’on peut opérer, par exemple construire ou non un barrage à Jirau. Comment choisir entre les deux options ?
  • 36. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 36 Option 1 : (1,4,4): Dans cette option, on a 3 parties prenantes qui vont être impactées. Si on choisit cette option les 3 parties prenantes auront des niveaux de satisfaction de 1, 4 et 4. Option 2 : (3,2,2,3) Ici 4 parties prenantes impactées. Les niveaux de satisfaction de ces parties prenantes seront de 2,2,3 et 3. Si on est un utilitariste classique, quelle option va t on choisir ? L’option 2 ! L’utilitarisme classique fait la somme des différentes options. Si on est un utilitariste moyen on va choisir l’option 1 par contre, parce que la moyenne est supérieure. Il compare le niveau de satisfaction moyen de la première option (=3) et de la deuxième (+ou-­‐ 2,8). Examen : on risque d’avoir un cas comme ca. Le professeur décrira le cas en donnant des indications et nous demandera quelle option on choisirait en fonction du type d’utilitariste. DEUXIEME SPECIFICATIONS DU MODELE : LA BASE INDIVIDUELLE Question qui se pose pour un utilitariste : La définition des individus concernés, dont on juge pertinent de tenir compte du point de vue de la manière dont ils sont impactés par une action ou une option. Quels sont les individus impactés concernant le choix qu’on a à opérer ? Vais je faire un examen au mérite ou un classique ? On va tenir compte du professeur et des étudiants. Les étudiants en anglais vont peut être se sentir injustement traités… On peut décider d’aussi tenir compte de la direction de l’ICHEC parce que c’est un choix qui aura indirectement un impact sur l’image de l’ICHEC. Ca pourrait aussi avoir un impact sur les gens en dehors de l’ICHEC (futurs étudiants, sponsors, etc.). La question qui se pose toujours pour un utilitariste c’est donc les personnes impactées par une décision. • De la petite communauté à la planète entière. Une petite modification à un endroit de la planète peut avoir un impact sur l’ensemble de la planète (effet papillon). Si on croit à cet effet papillon et qu’on veut être un utilitariste total, on tiendra compte de l’impact sur l’ensemble de la planète. Techniquement ce n’est pas possible mais l’idéal est celui la. • De l’utilitarisme humain à l’utilitarisme interspécifique de P. Singer.
  • 37. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits Les animaux aussi sont pris en compte, pas uniquement les êtres humains. Est ce qu’on considère les animaux comme des parties prenantes, comme des individus impactés ? Ex : consommer moins de viande : on consomme moins de vaches, on en tue moins. Si on les considère comme acteurs dans nos décisions, on en tiendra compte. 37 VERS UN MODELE A LA BASE DE PLUS EN PLUS LARGE On peut commencer par un noyau de l’utilitarisme qui consisterait à regarder l’impact sur une communauté d’individus et d’élargir cette vision jusqu’à arriver à l’impact SUR le monde entier. LA FORCE DU MODELE La présomption en faveur d’un élargissement de plus en plus large des « parties dont on décide de tenir compte » (parties prenantes) avant de prendre une décision. Ø C’est une véritable philosophie des parties prenantes. Deux cas d’application : -­‐ Jirau -­‐ Les 7 chantiers classiques Groupe d’individus Communauté plus large Région, Monde
  • 38. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 38 LE CAS JIRAU – J. SPELKENS Identification de 4 parties prenantes (cf. ci dessus) Dans ce modèle on va chercher, on est sensible dans notre choix éthique on décide de tenir compte d’acteurs de plus en plus éloignés mais qui ont quand même une relation avec notre décision parce qu’ils sont impactés d’une certaine manière. LES 7 CHANTIERS CLASSIQUES 1. Les relations et les conditions de travail : Améliorer les conditions de travail des employés. En favorisant un déplacement dans les fonctions pour ne pas que les personnes s’ennuient, etc. 2. La gouvernance de l’organisation : Tout ce qui concerne la clarté et transparence de la procédure de circulation de l’information et des décisions. 3. Les questions relatives aux consommateurs. 4. L’éthique des affaires : Concurrents, sous-­‐traitants, fournisseurs, etc. 5. L’environnement : Isolation, gestion des déchets, parcs automobiles, etc. 6. L’engagement sociétal : Fait d’avoir un ancrage local. On peut faire de la RSE en faisant un ancrage plus local (créer plus d’emploi dans la région où on fonctionne par exemple). La localité, la région 7. Les droits de l’Homme. PP observatrices PP consultatives PP participatives PP décisionnelles
  • 39. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 39 On élargit de plus en plus de bas en haut. TROISIEME SPECIFICATION DU MODELE : EN FONCTION DE L’HORIZON TEMPOREL DES IMPACTS 3ème manière de spécifier le modèle : en fonction de l’horizon temporel des impacts : Court terme, moyen terme, long terme. EXEMPLE Souhaitable d’annuler la dette des pays du tiers monde (si on est utilitariste) ? A court terme on pourrait l’envisager Sur le long terme on doit tenir compte du fait que si on l’annule, ca risque d’avoir des impacts indirects sur les autres personnes qui font des prets qui risqueraient d’avoir peur. Les personnes dont on a annulé les créances ne vont pas être remboursés. Ca génère qu’on ne prête plus d’argent. Ca ralentit donc les investissements qui sont entre autre financés par les dettes AUTRE EXEMPLE : CELUI DE L’EXAMEN Long Terme: aussi un impact sur la réputation de l’ICHEC etc. A Court Terme ca n’aura pas d’impact mais à LT la nouvelle va se diffuser etc. les entreprises à plus LT vont se dire « tout le monde réussit donc je n’ai pas de garantie de l’expertise de cette personne ». DEUX DIFFICULTES Critiques qu’on peut adresser à ce modèle : Difficulté technique : Comparaison interpersonnelle sur base d’une information cardinale de la satisfaction. Comment peut on comparer la satisfaction de deux personnes différentes ? Implique que la satisfaction soit homogène. Cette difficulté s’accroît à mesure de l’agrandissement des bases individuelles et temporelles.
  • 40. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 40 Difficulté morale : L’instrumentalisation des droits et des libertés fondamentales, même dans un modèle intergénérationnel : le retour d’une forme d’autorité : la masse populaire ? Etre en dehors de tout cadre déontologique. Pour un utilitariste il n’y a pas de devoir absolu. EXEMPLE Dans une entreprise on a deux choix possible : faire de la discrimination raciale ou non (et donner 40% de salaire en moins aux gens de couleur). On va se dire que c’est choquant et qu’être éthique, intuitivement c’est ne PAS en faire. Ce n’est pas du tout une vision utilitariste. Le raisonnement des utilitaristes va être le suivant : analyser la satisfaction. SI les gains des 10% racistes font plus que compenser les pertes de satisfaction des autres personnes qui sont non racistes, alors l’utilitariste dira que l’éthique l’oblige à choisir une politique de discrimination au sein de l’entreprise. L’éthique utilitariste n’est donc pas déontologique ! Attention, par définition les utilitaristes ne sont pas spécialement favorables à une politique de discrimination. Ils pourraient défendre une politique de non discrimination. DEUX VISIONS DU MONDE Il existe 2 visions du monde, manières de classifier les visions du monde qui suit cette distinction : une vision du monde individualiste et une holiste. L’INDIVIDUALISME Les individus ont plus de réalité / sont plus importants que les ensembles (groupes, associations, cultures, traditions, nations, appartenances linguistiques, religieuses, etc.) Les individus sont au coeur de cette vision. Dans cette vision on considère que les individus ont plus de réalité et qu’ils ont plus d’importance que les ensembles auxquels ils appartiennent (des groupes différents, des associations, des entreprises, des cultures, des traditions, des nations, des légions… tout ce qui dépasse les individus en somme.) Si on défend une vision individualiste cela signifie que pour nous les individus ont plus d’importance que tous ces ensembles.
  • 41. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 41 On oppose à l’individualisme le holisme. LE HOLISME Si on défend une conception holiste, cela veut dire qu’on considère que les différents ensembles sont plus importants que les individus. Autrement dit, que les individus se définissent par les ensembles auxquels ils appartiennent. Si on est utilitariste, est ce qu’on défend une vision individualiste ou holistique ? La réponse est complexe, c’est un peu des deux. L’utilitariste n’est ni une vision entièrement individualiste ou holistique. En quoi l’utilitarisme est une vision individualiste ? LE HOLISME INDIVIDUALISTE Éthique extrêmement « individualiste », d’un point de vue: la société n’a aucune valeur ajoutée par rapport aux individus. La société, ou le bien commun, ce n’est jamais que la somme des individus, des niveaux de satisfaction individuels. Le concept de société n’ajoute rien aux individus. Le tout n’est que la somme de ces parties. De ce point de vue là on peut considérer que l’utilitarisme est une philosophie individualiste. La satisfaction globale n’est pas quelque chose de mystique, ce n’est que la somme des niveaux de satisfaction individuels. Éthique extrêmement « holistique », d’un autre point de vue: ce qui importe est la satisfaction globale = la somme des niveaux de satisfaction. Le critère du choix des utilitaristes sera toujours l’augmentation de la satisfaction globale, autrement dit, de l’agrégat composé des différentes satisfactions individuelles. C’est la satisfaction globale qui prime sur les libertés individuelles, sur les satisfactions individuelles. Si, par exemple, j’estime que poser une action améliore la satisfaction globale (somme des niveaux de satisfaction individuelle), si je suis utilitariste, je poserai cette action, même si cela fait en sorte que cela détériore la satisfaction d’une ou plusieurs personnes. Ce qui compte c’est la satisfaction globale. Son holisme implique une dimension sacrificielle forte. EXEMPLE
  • 42. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits Si on est un utilitariste, on peut décider à l’examen de retirer un point à tous les élèves qui portent des lunettes, ces derniers ne seront pas satisfaits mais cela augmentera la satisfaction globale, donc on le fera. Si on porte nous même des lunettes, c’est un sacrifice que l’on fait. 42 UNE METHODOLOGIE GENERALE C’est la méthodologie qui importe, la manière dont un utilitariste s’y prend pour résoudre les dilemmes éthiques. Résolution des tous les dilemmes selon la même méthodologie, le même esprit. La philosophie utilitariste, devant n’importe quel dilemme, utilise toujours le même critère de décision : l’option qui améliore le plus la satisfaction globale mesurée comme simple somme pondérée des niveaux de satisfaction individuelle. (idéal : la maximiser) CASUS • La délocalisation. Est il éthique de délocaliser ses activités même si elle engendre une amélioration de l’emploi dans le pays d’accueil ? Faut il délocaliser une activité (diminuer emploi dans une région pour améliorer dans une autre). Si on est utilitariste on évalue les différentes PP qui gagne/perde en satisfaction en fonction des 2 options. On évalue l’impact au niveau de la satisfaction. On fait la somme. On évalue globalement. L’utilitariste ne prendra jamais de position, il évaluera des situations concrètes, dans des régions concrètes, dans des entreprises concrètes, dans des secteurs concrets etc. • L’investissement dans un pays qui viole les droits de l’homme. Est il problématique de s’installer dans un pays qui viole les droits de l’Homme, et ce en sachant que si ce n’est pas nous qui le faisons, d’autres entreprises moins éthiques que nous le feront de toute façon, prendront la place vacante. Si on est utilitariste il faut raisonner comme dans le cas de la délocalisation. • La qualité. Une entreprise éthique doit-­‐elle s’astreindre à centrer toute sa stratégie sur la qualité de ses produits (qualité du matériau, qualité de la mise en forme, etc.) ?
  • 43. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 43 • L’instauration d’une politique de discrimination. Est il éthique de faire de la discrimination positive ou négative au sein d’une entreprise ? • Le traitement des fournisseurs ou des clients peu rentables. • Etc. 3 DIFFICULTES DIFFICULTE TECHNIQUE Comment comparer le gain de satisfaction d’une personne avec la perte de satisfaction d’une autre personne? DIFFICULTE MORALE Ce qui importe est la satisfaction de la masse, la satisfaction du groupe. Les personnes n’ont aucun domaine réserve, aucun droit ni aucune liberté inaliénable ð C’est le retour d’une forme d’autorité: la masse populaire DIFFICULTE MIXTE Tentative d’homogénéiser les personnes en les réduisant à un indicateur commun mesurable. TECHNIQUE
  • 44. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 44 • Identifier les parties prenantes. • Évaluer l’évolution de leur satisfaction selon les différentes options possibles. • L’option choisie sera celle dont les « gains globaux en satisfaction » compensent le plus les « pertes globales en satisfaction ».
  • 45. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 45 CHAPITRE 5 : LE LIBERALISME DES « LIBERTARIENS » PROJET GENERAL DE LA PHILOSOPHIE LIBERALE Les conceptions du Bien étant diverses l’intérêt général de la société consistera en la création d’un cadre de coexistence pacifique des différentes conceptions de la vie. Être libéral c’est reconnaître la diversité des points de vue sur le bien. Créer des règles qui font en sorte qu’il y ait la paix entre les personnes. REACTION CONTRE L’UTILITARISME L’utilitarisme : la satisfaction globale qui est l’indicateur central. Problèmes : • Le non-­‐respect des droits et des libertés individuelles fondamentales. • « Grégarisme utilitariste » ? Ce qui importe c’est toujours l’existence d’un désir homogène et le fait de subordonner des individus. Le libéralisme s’est opposé à l’utilitarisme. La vision libérale est opposée à celle utilitariste et d’une certaine manière le libéralisme s’est créé « contre » l’utilitarisme. QUELQUES NOMS Les fondateurs : J. Locke (ХVІІ) et W. Von Humboldt (ХVІІІ et ХІХ). LES LIBERTARIENS Courant qui radicale le libéralisme : les « libertariens ». ХХ siècle : L. Von Mises, F. Hayek, R. Nozick et D. Friedman.
  • 46. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits Ce qui caractérise les libertariens, c’est qu’on peut considérer le courant libertarien comme une forme de libéralisme radical. Tout individu mentalement capable a un droit absolu à disposer de sa personne, y compris les talents qu’il a reçus et cultivés, pour autant qu’il n’utilise pas ce droit pour renoncer à sa propre liberté [ou s’attaquer à la liberté des autres] 46 ROBERT NOZICK « Anarchie, Etat et Utopie », 1974 (1988 pour l’édition française). On va se centrer sur lui dans ce chapitre. PRINCIPES DE BASE Agir de manière telle qu’un ensemble de trois principes soient respectés. Faire le choix éthique de manière qu’un ensemble de 3 principes soit respecté. Principe ou valeur de base : la liberté. Les libertariens, considère que la valeur centrale est la liberté >< Valeur centrale de l’utilitarisme : l’utilité, la maximisation de la satisfaction, de l’utilité globale. 3 grands principes dans cette liberté : -­‐ la propriété de soi universelle -­‐ la juste circulation des biens et des choses -­‐ L’appropriation originelle PRINCIPE 1 : PROPRIETE DE SOI UNIVERSELLE « » (Arnsperger et Van Parijs, p.34) REMARQUES
  • 47. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits 47 Définition « propriétariste » de la liberté : Etre libre pour les libertariens c’est être propriétaire de soi. Etre propriétaire de soi c’est être propriétaire de son corps et de ses facultés, que ce soit des facultés génétiques (on est intelligent parce qu’on nait comme ca, on est beau parce que nos parents sont beaux), ou des facultés acquises. L’exercice de la liberté pour les libertariens suppose des capacités cognitives et psychologiques : le cas des enfants, des « fous ». Pour exercer sa liberté il faut avoir certaines facultés psycho-­‐cognitive. Tout individu mentalement capable => une personne majeure normale. Une personne qui ne l’est pas ce sont soit les enfants qui ne sont pas majeurs, ou des adultes qui ont des gros déficits, genre des personnes handicapées ou des personnes folles. On ne peut aliéner sa liberté auprès d’une autre personne : contre l’esclavagisme. Une seule limite : le fait qu’on ne peut pas perdre sa liberté (l’aliéner) auprès d’une autre personne. Le libertarisme condamne l’esclavage, même volontaire. Si qqn devient volontairement de devenir esclave de qqn d’autre, c’est condamné par le libertarisme. Inclusion d’un principe élémentaire de précaution concernant les personnes dangereuses. Quelqu’un qui est extrêmement dangereux (genre un terroriste) peut être emprisonné au nom de l’éthique libertarienne (écartée de la société de manière contrainte et obligatoire) si elle constitue un danger pour les autres personnes. CONSEQUENCES DE CE PREMIER PRINCIPE On nous propose de modifier la législation belge : permettre à chaque être humain de vendre ses organes. EXEMPLE On n’a pas assez d’argent pour financer nos années d’études et on décide créer un cadre légal qui permet de vendre un de nos poumons. Pour un libertarien, si il est mentalement capable (adulte, consentant), chaque personne peut vendre ses organes. La prostitution n’est pas un problème pour les libertariens. En Belgique, a t on le droit de se suicider ? On ne peut pas se suicider comme on veut. La meilleure preuve : si quelqu’un menace de se tuer devant nous, en se jetant par la fenêtre devant nous, et si on dit à cette personne « fais comme tu le sens » devant témoin, et que la personne se jette par la fenêtre, on peut être inculpé pour non assistance à personne en
  • 48. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits danger. Or pour un libertarien, le droit au suicide et le droit de permettre aux autres de se suicider est un droit absolu. Le premier principe règle tous les problèmes liés au corps de chaque personne et aux libertés de chaque personne, mais il ne règle pas tous les problèmes. Donc on a un deuxième principe. 48 PRINCIPE 2 : LA JUSTE CIRCULATION DES BIENS ET DES CHOSES « La justice d’un droit de propriété est établie lorsque celui-­‐ci a été obtenu par un transfert volontaire, tacite ou explicite, avec ou sans contrepartie matérielle ou monétaire, avec la personne qui en était auparavant le propriétaire légitime » (Arnsperger et Van Parijs, p.34) Ø Choses (≠ corps et facultés). EXEMPLE On arrive à la pause du cours, on a faim, on voit un truc à manger trop bon devant nous, on le prend, on se casse avec. Que se passe t il ? Le propriétaire va dire que cela lui appartient. Comment va t on résoudre le problème ? Qui est le propriétaire légitime ? On utilise le deuxième principe. Le GB a vendu un éclair contre de l’argent, et donc monsieur X en est devenu le propriétaire légitime. Transfert volontaire. Si on donne l’éclair, sans contrepartie, c’est un don. La personne qui a reçu l’éclair en est le propriétaire légitime. Idem si il y a une contrepartie, même si non monétaire. REMARQUES Un transfert « volontaire » suppose une certaine qualité d’information concernant la nature du bien échangé. EXEMPLE J’essaye de manger l’éclair de monsieur, il veut le récupérer, il mange l’éclair et puis tombe malade parce que l’éclair était avarié depuis plusieurs mois, alors qu’il l’a acheté aujourd’hui au GB, que va t il se passer pour un libertarien ? Monsieur va pouvoir se retourner contre le GB dans le cas de la position libertarienne car la qualité annoncée ne correspondait en rien à la qualité du bien, mauvaise information. Dés lors il y a une rupture de contrat dans la vente
  • 49. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits de cet éclair, ce qui justifie que monsieur peut se retourner contre GB qui l’a empoisonné. Qui dit accord volontaire dit donc à un moment une certaine qualité d’information. 49 • Prix juste ou équitable ? Accord des deux parties. Qu’est ce que cela pour un libertarien ? Si on est investisseur, on décide d’aller ouvrir une industrie dans un village en Chine et on propose aux habitants de travailler pour 25 cents par mois, si les personnes du village acceptent, alors c’est un prix juste/équitable. La justesse d’un prix c’est le simple fait qu’il y ait accord volontaire des 2 parties. A partir de ce moment là (accord), il n’y a pas de problème éthique qui se pose. • Les enfants ne sont pas assimilables à des biens ou des choses. Un enfant c’est avant tout un être qui est propriétaire de lui même. En tant qu’être humain il est propriétaire de lui même mais comme il n’est pas encore majeur il ne peut pas exercer cette propriété. On ne peut donc pas considérer un enfant comme un objet ou une chose. Un enfant ne peut pas être vendu même si il est produit par 2 personnes responsables etc. En cas de conflits, priorité de (1) sur (2) Pour les libertariens, il y a une hiérarchie des principes. Lorsqu’il y a un conflit entre les 2 premiers principes, c’est toujours le premier principe qui l’emporte. Parfois selon le premier principe, il va nous dire de choisir l’option A et le deuxième va nous dire de choisir l’option B, on choisira l’option A. Le principe 2 ne peut être appliqué qu’à partir du moment ou le principe 1 est lui même respecté. L’ETAT VEILLEUR DE NUIT On a donc vu les 2 principes de base de la philosophie libertarienne. Fonction exclusive de l’État comme protecteur des principes. La question qui se pose au sein du cadre libertarien : les libertariens ont une conception particulière de l’Etat, pour eux l’Etat est ce qu’on appelle un Etat veilleur de nuit. La fonction exclusive de l’Etat pour les libertariens c’est une fonction de protection des 2 principes mentionnés ci-­‐dessus. Le seul rôle de l’Etat est de protéger ces 2 principes, rôle de l’Etat policier. Le rôle doit se contenter de protéger la propriété (de soi et des choses) telle qu’elle est définie dans les 2 premiers principes. Protéger c’est payer des juges qui en cas de conflit
  • 50. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits d’intérêt entre monsieur et moi par rapport à l’éclair par exemple, vont juger, établir à un moment donné qui est le légitime propriétaire du bien concerné. Sanctionner les personnes qui contreviennent au respect des principes. 50 Pour le financement, deux solutions : Comment financer cet Etat (juges, prisons, etc.) 1) Polices et milices privées faisant respecter l’universalité des droits susmentionnés. On s’associe, on donne chacun une part d’argent et avec on paye des personnes, services spéciaux chargés de protéger notre propriété. Si une personne s’attaque à un de nos biens, on demande à cette agence de venir et d’aller poursuivre les personnes, les juger, etc. 2) Taxe vraisemblablement fixe et unique pour couvrir les frais de protection des principes. De manière plus raisonnable, établissement d’une taxe qui serait vraisemblablement fixe et unique. Ex : chaque citoyen paye 5000 euros et cela va financer un Etat chargé de recruter des personnes en tant que policiers, etc. et construire des prisons. Ce ne serait pas une taxe par tranche ni une taxe proportionnelle. Etat veilleur de nuit = Etat minimal. La seule forme d’Etat que défend le libertarisme. DE QUEL GENRE D’ECONOMIE LE LIBERTARISME EST-­‐IL LE NOM ? A quel type de régime économique correspond la mise en oeuvre des 2 principes du libertarisme qu’on vient de voir ? ECONOMIE CAPITALISTE ? Forte présomption en faveur de l’économie de marché combinée avec un système de droits privés : définition du capitalisme. Certainement ! Economie de marché privé : combinaison d’une économie de marché avec les droits privés. C’est certainement la forme d’économie qui serait défendue par les libertaristes. Elle est compatible avec les principes libertariens. ECONOMIE DU DON ?
  • 51. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits D’un point de vue théorique la philosophie libertarienne n’est pas incompatible avec une économie du don tant qu’il s’agit d’une volonté « libre » des acteurs. Par ailleurs, les libertariens affirment que c’est la trop grande présence de l’État qui a contribué à l’extinction des sentiments d’altruisme et des attitudes de générosité des individus. Relations entre les personnes : uniquement dons et contre-­‐dons. C’est le principe. Compatible avec la philosophie libertarienne. Les gens sont libres d’entrer et sortir etc. pourtant cela paraît tout à fait opposé. Théoriquement on peut être libertarien sans être capitaliste et donc défendre une économie du don. 51 ECONOMIE INFLUENCEE PAR L’ETAT ? Non. Diminuer la présence de l’Etat et on verra resurgir des attitudes de générosité, de philanthropie etc. Une économie influencée par l’Etat est incompatible avec le projet des libertariens, pour eux : prôner une intervention minimaliste de l’Etat. UN LIBERTARISME DE GAUCHE ? C’est possible… PRINCIPE 3 : L’APPROPRIATION ORIGINELLE Dans la ligne des 2 principes précédent : cela va donner le libertarisme de droite, cohérent avec les principes précédents. Mise en avant de la liberté individuelle. On oppose une libertarisme de gauche qui va atténuer les 2 premiers principes. Principe de l’appropriation originelle : Que se passe t il si il n’y a pas de propriétaire antérieur légitime ? Exemple : je découvre une ile, il n’y a pas de propriétaire antérieur légitime comme dans le cas de l’éclair au chocolat. Cela pose le problème de l’appropriation originelle.
  • 52. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits « Le titulaire initial d’un droit de propriété sur un objet est le premier à en avoir revendiqué la propriété, éventuellement à condition de s’être acquitté d’une taxe dont le montant est fixé -­‐ soit par la clause lockéenne (droit de tous à un sort au moins équivalent à ce qu’il 52 aurait été dans l’état de nature), -­‐ soit par le critère de justice painéen (droit égal de tous à la valeur des produits de la terre) » (Arnsperger et Van Parijs, p.34) « éventuellement à condition de s’être acquitté d’une taxe dont le montant est fixé » corrige le principe « Le titulaire initial d’un droit de propriété sur un objet est le premier à en avoir revendiqué la propriété,… » (Libertarisme de droite) Libertarisme de droite : le premier à revendiquer la propriété d’un bien est le propriétaire de ce bien. Premier arrivé, premier servi. LE CAS DE LA SOURCE D’EAU Illustration des 3 principes. Marche dans le désert du Sahara pendant 1 mois pour les personnes ayant réussi l’examen d’éthique. Problème : coup mal calculé et on se rend compte qu’on manque d’eau. On commence à avoir très soif, à ce moment là, quelqu’un découvre une source d’eau (Monsieur X). • Libertarisme « de droite » de KIRZNER : le premier arrivé est le premier servi. Si monsieur X est un libertarien de droite, je deviens propriétaire de cette ressource car pas de propriétaire antérieur. Les autres ont soif aussi, et monsieur X est tenté de commercialiser cette source : il propose un contrat dans lequel il autorise à consommer un peu d’eau à condition qu’au retour, les personnes ayant reçu de l’eau acceptent de rentrer dans son entreprise pour une durée de 20 ans pour un salaire de 750 euros par mois, non indexable, etc. pour une durée de 60 heures par semaine. On accepte ou non (mais si non on meurt de soif). • Libertarisme « intermédiaire » de Fourier et Nozick : clause lockéenne. Hypothèse dans laquelle cette source d’eau n’est le propriété de personne, tout le monde va boire à cette source jusqu’à être rassasié, et le propriétaire ne peut pas l’empêcher de le faire, par contre il en reste le propriétaire. Si il décide de la redistribuer à d’autres villages à un moment donné, ou autre, il en est le légitime propriétaire. Il peut utiliser cette source d’eau au delà du seuil qui remplit les conditions de vie… 1 ère option du libertarisme de
  • 53. Ethique & RSE 2012-­‐2013 Manon Cuylits gauche. 2ème option : chaque personne possède un droit égal à la valeur des produits de la terre 53 • Libertarisme « de gauche » de Paine et Steiner : partage égal de la rente foncière. Défend l’idée d’un partage égal de la rente foncière. Critère qu’on va mettre en avant : chaque être humain est propriétaire de l’ensemble des ressources naturelles, autrement dit quand on se ballade ensemble dans le désert, on est tous à égalité. Même si monsieur X découvre la source d’eau en premier, on est tous propriétaires légitimes de ce bien commun. Tout le monde est propriétaire de tous les biens communs, ressources naturelles, etc. LE LIBERTARISME DE GAUCHE Défendre les 2 principes qu’on a vu + le 3ème en défendant le critère de Paine qui établit que chaque être humain est propriétaire égal avec les autres des ressources de la terre. Ces libertariens là (Paine) : • Ils justifient une fiscalité au-­‐delà du seuil minimal en avançant l’idée que tout être humain est propriétaire d’une part égale de la terre. • Or cette terre est un facteur de production, comme le travail et le capital. (tout comme le travail sous toutes ses formes, et le capital sous toutes ses formes). • Ce facteur génère des revenus : le revenu du capital. Si on donne de l’argent à une entreprise, du capital, on est propriétaire du revenu de ce capital. Nom du revenu du travail : le salaire. L’idée des libertariens de gauche : la terre génère des revenus : les revenus de la terre. • Chaque personne est donc la légitime propriétaire d’un revenu, provenant d’une rente foncière, même sans travailler et sans détenir du capital. En tant que propriétaire d’une partie des ressources naturelles, il est propriétaire d’une partie de la rente foncière qui est le revenu de la terre. Chaque être humain doit percevoir un revenu blablabla. Justifie que l’Etat redistribue les richesses des personnes les plus riches aux plus pauvre. D’ou justification d’une fiscalité au delà du seuil minimum (c’est à dire que l’Etat peut redistribuer les richesses au nom de l’argument que chaque personne est légitime propriétaire) Exam : Retenir le libertarisme de Gauche et de Droite. Qqn comme Nozick lui, défend une sorte de libertarisme intermédiaire, ne pas retenir la clause lockéenne en détail.