SlideShare a Scribd company logo
1 of 1
Download to read offline
Mercredi 19 novembre 2014 10 LIBERTE Supplément Économie 
Le développement de l’entrepreneuriat, 
son impact sur la croissance écono-mique, 
les différents programmes 
de promotion et les conditions de 
créations d’entreprises constituent 
les principaux volets de la quatrième 
édition de la Semaine mondiale de l’entrepre-neuriat 
(GEW), prévue du 17 au 23 novembre 
dans les 48 wilayas du pays. 
Sous le thème “L’écosystème 
entrepreneurial algérien”, cet-te 
quatrième édition s’inspi-re 
du succès de la GEW 2013 durant laquelle 981 
activités ont été enregistrées avec 251 partenaires, 
pour 200 000 participants dans les 48 wilayas du 
territoire national. Des performances qui ont clas-sé 
le pays dans le TOP 5 du prix “The Country of 
the Year Award”, qui a honoré les meilleures or-ganisations 
de la Global Entrepreneurship Week 
à travers le monde. 
Le lancement de cette semaine de l’entrepreneu-riat 
qui s’est déroulé lundi à l’hôtel Hilton, a été, 
certes, l’occasion au ministre de l'Industrie et des 
Mines, Abdesselam Bouchouareb, d’exprimer la 
volonté des pouvoirs publics d'aider les jeunes di-plômés 
et porteurs d'idées à l'acte d'entreprendre, 
mais également aux différents intervenants de s’at-tarder 
sur l’acte d’entreprendre des jeunes en Al-gérie. 
Les débats ont ainsi fait ressortir les carences 
du processus. Les participants aux travaux de la 
GEW 2014 ont mis en exergue la nécessité d’as-sainir 
l’environnement de l’entreprise et d’en-courager 
les jeunes porteurs de projets. Dans son 
intervention, le président de la Chambre algé-rienne 
de commerce et d’industrie (Caci), Amor 
Benamor, a estimé que la libéralisation de l’acte 
d’investir était une nécessité pour améliorer la ges-tion 
des affaires. Il a, en outre, jugé “insignifiant” 
le nombre de PME créés annuellement dans le 
cadre des différents dispositifs d’aide et de sou-tien 
à l’emploi (Ansej, Angem et Cnac), d’où la né-cessité, 
selon lui, d’accompagner davantage les 
jeunes porteurs de projets. D’ailleurs un certain 
nombre d’intervenants ont pointé du doigt le 
manque, si n’est l’absence, d’accompagnement des 
jeunes entrepreneurs. Selon un consultant dans 
le domaine, les pépinières qui ont été créées ont 
été copiées sur des modèles étrangers mais elles 
restent inefficientes. Allant plus loin, ce consul-tant 
qui déplore le fait qu’on ne connaisse pas 
exactement le taux de mortalité des entreprises, 
on parle d’un taux autour de 50%. Pour Fatiha 
Rachedi, chef d'entreprise et membre de l'asso-ciation 
Napeo Algeria, il est nécessaire d'évaluer 
les différents dispositifs d'aide à la création d'en-treprises. 
“L’entrepreneur est un profil. Il ne s’agit 
pas de faire du recrutement de masse d’entrepre-neurs”, 
clame un participant au débat. Selon le 
rapport GEM Algérie 2012, présenté par Ab-derrahmane 
Abedou, président du conseil scien-tifique 
du CREAD, l’activité entrepreneuriale glo-bale, 
selon les différentes phases, révèle une for-te 
présence de nouvelles entreprises dans la 
phase de démarrage, entreprises de moins de 42 
mois d’existence, 16,7% en 2009, 9,3% en 2011 et 
9% en 2012. Cependant, dans la phase matura-tion, 
plus de 42 mois d’existence, les entreprises 
sont moins nombreuses, soit 4,7% en 2009, 3,1% 
en 2011 et 3,32% en 2012. 
Ce panorama sur l’évolution de l’activité entre-preneuriale 
révèle des barrières très fortes de pas-sage 
à la maturation des entreprises. Par ailleurs, 
l’étude révèle que l’entrepreneuriat est d’abord une 
affaire d’héritage. La répartition sectorielle des en-treprises 
créées montre une forte concentration 
des activités dans le secteur du commerce, orien-tées 
vers le consommateur. Les données de l’en-quête 
ont également relevé que les entreprises 
créées, en général, disposent de technologies an-ciennes 
supérieures à 5 ans. Enfin, l’enquête in-dique 
que 34% de jeunes entrepreneurs justifie 
d’un niveau scolaire secondaire, loin devant les 
universitaires qui, apparemment, préfère le sa-lariat. 
S. S. 
ENTREPRENEURIAT CHEZ LES JEUNES 
La plupart des promoteurs 
sans diplômes 
Cette catégorie est plus motivée et plus agressive sur le marché. 
MOURAD ZEMALI : DG DE L’ANSEJ À “LIBERTÉ” 
“33 475 microentreprises créées à mi-novembre 2014” 
n Contacté, le DG de l’Ansej a indiqué que l’agence a créé 43 099 
microentreprises en 2013 ; 33 475 de janvier à mi-novembre 2014. Le 
nombre de microentreprises créées par l’agence depuis sa création, en 
1997, s’élève 323 775. Le taux de mortalité est de 3,58%, celui de 
microentreprises en difficulté de 8,5%, a-t-il ajouté. Le premier 
responsable de l’agence impute ce niveau de mortalité aux nouvelles 
facilitations qui ont été accordées depuis 2011 : un apport personnel 
réduit et un accès à 20% de la commande publique. Depuis sa création, 
Mehdi Bendimerad, directeur général de 
système panneaux sandwichs (SPS), 
une société privée, et président de Na-tional 
association of professional employer or-ganizations 
(Napeo), présent à la Semaine mon-diale 
de l’entrepreneu-riat, 
affirme que le taux 
de mortalité des entre-prises 
créées par de 
jeunes promoteurs est “élevé”. Mais, ajoute-t-il, 
une entreprise qui disparaît, pour des rasions di-verses, 
n’est pas synonyme de projet tombé en dé-crépitude 
et le jeune promoteur peut toujours re-bondir, 
reprendre l’idée de départ et en faire 
quelque chose qui marche. Cela, de nombreux 
jeunes intéressés par le business l’auront compris, 
et des réussites ils en ont connu, en dépit de 
contraintes qui font obstacles à leurs projets. Abib 
Yacine, gérant d’une Sarl dans l’élevage, est de 
ceux-là. Son projet, il l’a initié en 2006. Il aura fal-lu 
huit ans pour qu’il le concrétise. C’était labo-rieux, 
dans un environnement fait de concentré 
de problèmes en tout genre. “Les beaux dis-cours, 
les lisses propos et les bons chiffres qu’on ex-prime 
emphatiquement dans les forums et autres 
séminaires n’ont rien à voir avec la réalité”, ex-plique- 
t-il. “Tout le soutien apporté à l’entrepri-se 
s’évapore dans cet environnement, faute de co-ordination 
entre les différents intervenants dans la 
création d’entreprises et d’écoute de la part de ceux 
qui sont censés nous aider dans nos projets”, re-grette- 
t-il. Abib Yacine préfère toutefois le ver-re 
à moitié plein au verre à moitié vide, faisant 
table rase de difficultés antérieures, caressant l’es-poir 
d’un avenir moins morose. “J’avais failli som-brer, 
face à des vis-à-vis qui nous chambraient, 
mais cela semble fini et les perspectives s’annoncent 
peut-être meilleures”, dit-il. Abib Yacine a fait preu-ve 
de persévérance et cela s’est révélé payant, puis-qu’il 
vient d’avoir un crédit conséquent de la part 
d’une banque dont il n’a pas souhaité nous livrer 
le nom. Cet appui financier va certainement l’ai-der 
à mettre en place toute la logistique com-merciale, 
maintenant que le complexe d’élevage 
a été mis en place. Idée innovante également dans 
le domaine de la communication, où le jeune Tou-fik 
Tarsift, fraîchement sorti de l’université, 
s’initie au marketing digital. C’est un projet mo-derne 
qu’il veut à tout prix matérialiser, dans le 
cadre de l’Ansej, un dispositif dont Toufik parle 
beaucoup. Il dit en avoir tiré des avantages (exo-nération 
de TVA et autres aides…). Deux réus-sites 
dans un amas de contraintes ? N’eût été le 
soutien du cabinet Cherifi, spécialisé en études 
et conseils en investissements (ECI), Abib et Tar-sift 
auraient abandonné la partie, embourbés dans 
les difficultés. Cet organisme que dirige Ghalia 
Cherifi, une jeune professionnelle, économiste de 
formation, a joué le rôle de coaching dans ces 
deux projets qui ont vu le jour. “Je m’en faisais la 
promotrice et la facilitatrice, et cela a pris le temps 
qu’il a pris, l’essentiel est que les deux jeunes pro-moteurs 
en sont satisfaits”, rappelle-t-elle, non sans 
note de fierté. ECI s’est fait certifier par des ins-titutions 
internationales et a accompagné envi-ron 
2500 entreprises, opérant dans différentes 
branches. Dans les technologies de l’information 
et de la communication (TIC), Nassim Lounès 
est à la tête d’une entreprise (Med&Com), spé-cialisée 
dans les contenus digitaux, qui fait de 
bonnes affaires dans un créneau concurrentiel. 
Après des études dans le bancaire en Algérie et 
des études en management en France, Lounès a 
lancé un start-up. C’était en 2006. 
Et il l’a fait sur fonds propres. “Au démarrage, je 
faisais travailler trois personnes. La société en mode 
start-up, j’en ai fait une entreprise de taille relati-vement 
importante employant quarante per-sonnes 
aujourd’hui et disposant de contrats avec 
des multinationales dont Nestlé.” C’est une entité 
hors Ansej. Les avantages en matière de création 
d’entreprises, tout le monde souhaite en bénéfi-cier. 
“Le problème, dit-il, est que vous ne pourrez 
pas en profiter si vous n’optez pas pour un dispo-sitif 
formellement institué et que cela n’est pas nor-mal.” 
Y. S. 
ILS CRÉENT LEURS PROPRES ENTREPRISES DANS UN ENVIRONNEMENT SOUVENT HOSTILE 
Ces jeunes qui réussissent 
dans le business 
Les créneaux 
porteurs 
n Interrogé sur les secteurs porteurs où les 
jeunes peuvent gagner de l’argent en créant 
leur entreprise, Racha Bedjaoui, spécialiste 
en entrepreneuriat, cite les technologies de 
l’information et de la communication (TIC), 
les énergies renouvelables, le tourisme et 
l’agriculture. Dans le premier secteur, on 
peut créer une jeune entreprise et 
commencer à gagner de l’argent en moins 
d’un an. Cela demande peu de moyens. Il 
faut un cerveau (une personne qui a le sens 
créatif, des idées), un ordinateur et une 
connexion, résume-t-elle. La spécialiste 
trouve que la grande école, l’école supérieure 
d’informatique, est une mine d’or. Il y a en 
son sein beaucoup de talents qui sont dans 
une phase de découverte de l’esprit 
d’entreprise. En d’autres termes, il suffit d’un 
bon coaching pour que leurs idées se 
transforment en entreprises innovantes, du 
moins en sociétés qui ont leur place sur le 
marché. Pour le second secteur, il faut plus de 
moyens, notamment des fonds ou un apport 
financier plus important. Concernant les 
troisième et quatrième créneau, le préalable, 
c’est de disposer du foncier (une assiette de 
terrain, des terres agricoles). 
L’agriculture est l’avenir de l’Algérie, ajoute-t-elle 
(entre autres secteurs importants). 
Mais les jeunes, malheureusement, ne 
s’intéressent pas au travail de la terre. 
K. R. 
APS 
Par : 
SAÏD SMATI 
Par : 
YOUCEF SALAMI 
les financements accordés aux jeunes pour créer leur entreprise dans 
le cadre du dispositif Ansej s’élève à 300 milliards de dinars, soit moins 
de 3 milliards d’euros. Contrairement à l’idée répandue, les crédits, 
selon le DG de l’Ansej, sont remboursés. Le taux de remboursement des 
crédits est aujourd’hui de +70%, les impayés de 27%. Depuis la création 
de l’Ansej, le taux de remboursement des crédits accordés aux jeunes 
est estimé à 67%, a-t-il ajouté. 
K. R. 
JEUNES ENTREPRISES : QUELLES CHANCES DE SURVIE ? 
Rencontre de NAPEO sur l’entrepreunariat à l’hôtel Hilton. 
Participation du Cabinet ECI- Etudes & Conseils en Investissement à la 
Semaine Mondiales de l’Entreprenariat (GEW) - 
Hotel Hilton - Alger du 17 au 23 Novembre 2014

More Related Content

Featured

2024 State of Marketing Report – by Hubspot
2024 State of Marketing Report – by Hubspot2024 State of Marketing Report – by Hubspot
2024 State of Marketing Report – by HubspotMarius Sescu
 
Everything You Need To Know About ChatGPT
Everything You Need To Know About ChatGPTEverything You Need To Know About ChatGPT
Everything You Need To Know About ChatGPTExpeed Software
 
Product Design Trends in 2024 | Teenage Engineerings
Product Design Trends in 2024 | Teenage EngineeringsProduct Design Trends in 2024 | Teenage Engineerings
Product Design Trends in 2024 | Teenage EngineeringsPixeldarts
 
How Race, Age and Gender Shape Attitudes Towards Mental Health
How Race, Age and Gender Shape Attitudes Towards Mental HealthHow Race, Age and Gender Shape Attitudes Towards Mental Health
How Race, Age and Gender Shape Attitudes Towards Mental HealthThinkNow
 
AI Trends in Creative Operations 2024 by Artwork Flow.pdf
AI Trends in Creative Operations 2024 by Artwork Flow.pdfAI Trends in Creative Operations 2024 by Artwork Flow.pdf
AI Trends in Creative Operations 2024 by Artwork Flow.pdfmarketingartwork
 
PEPSICO Presentation to CAGNY Conference Feb 2024
PEPSICO Presentation to CAGNY Conference Feb 2024PEPSICO Presentation to CAGNY Conference Feb 2024
PEPSICO Presentation to CAGNY Conference Feb 2024Neil Kimberley
 
Content Methodology: A Best Practices Report (Webinar)
Content Methodology: A Best Practices Report (Webinar)Content Methodology: A Best Practices Report (Webinar)
Content Methodology: A Best Practices Report (Webinar)contently
 
How to Prepare For a Successful Job Search for 2024
How to Prepare For a Successful Job Search for 2024How to Prepare For a Successful Job Search for 2024
How to Prepare For a Successful Job Search for 2024Albert Qian
 
Social Media Marketing Trends 2024 // The Global Indie Insights
Social Media Marketing Trends 2024 // The Global Indie InsightsSocial Media Marketing Trends 2024 // The Global Indie Insights
Social Media Marketing Trends 2024 // The Global Indie InsightsKurio // The Social Media Age(ncy)
 
Trends In Paid Search: Navigating The Digital Landscape In 2024
Trends In Paid Search: Navigating The Digital Landscape In 2024Trends In Paid Search: Navigating The Digital Landscape In 2024
Trends In Paid Search: Navigating The Digital Landscape In 2024Search Engine Journal
 
5 Public speaking tips from TED - Visualized summary
5 Public speaking tips from TED - Visualized summary5 Public speaking tips from TED - Visualized summary
5 Public speaking tips from TED - Visualized summarySpeakerHub
 
ChatGPT and the Future of Work - Clark Boyd
ChatGPT and the Future of Work - Clark Boyd ChatGPT and the Future of Work - Clark Boyd
ChatGPT and the Future of Work - Clark Boyd Clark Boyd
 
Getting into the tech field. what next
Getting into the tech field. what next Getting into the tech field. what next
Getting into the tech field. what next Tessa Mero
 
Google's Just Not That Into You: Understanding Core Updates & Search Intent
Google's Just Not That Into You: Understanding Core Updates & Search IntentGoogle's Just Not That Into You: Understanding Core Updates & Search Intent
Google's Just Not That Into You: Understanding Core Updates & Search IntentLily Ray
 
Time Management & Productivity - Best Practices
Time Management & Productivity -  Best PracticesTime Management & Productivity -  Best Practices
Time Management & Productivity - Best PracticesVit Horky
 
The six step guide to practical project management
The six step guide to practical project managementThe six step guide to practical project management
The six step guide to practical project managementMindGenius
 
Beginners Guide to TikTok for Search - Rachel Pearson - We are Tilt __ Bright...
Beginners Guide to TikTok for Search - Rachel Pearson - We are Tilt __ Bright...Beginners Guide to TikTok for Search - Rachel Pearson - We are Tilt __ Bright...
Beginners Guide to TikTok for Search - Rachel Pearson - We are Tilt __ Bright...RachelPearson36
 

Featured (20)

2024 State of Marketing Report – by Hubspot
2024 State of Marketing Report – by Hubspot2024 State of Marketing Report – by Hubspot
2024 State of Marketing Report – by Hubspot
 
Everything You Need To Know About ChatGPT
Everything You Need To Know About ChatGPTEverything You Need To Know About ChatGPT
Everything You Need To Know About ChatGPT
 
Product Design Trends in 2024 | Teenage Engineerings
Product Design Trends in 2024 | Teenage EngineeringsProduct Design Trends in 2024 | Teenage Engineerings
Product Design Trends in 2024 | Teenage Engineerings
 
How Race, Age and Gender Shape Attitudes Towards Mental Health
How Race, Age and Gender Shape Attitudes Towards Mental HealthHow Race, Age and Gender Shape Attitudes Towards Mental Health
How Race, Age and Gender Shape Attitudes Towards Mental Health
 
AI Trends in Creative Operations 2024 by Artwork Flow.pdf
AI Trends in Creative Operations 2024 by Artwork Flow.pdfAI Trends in Creative Operations 2024 by Artwork Flow.pdf
AI Trends in Creative Operations 2024 by Artwork Flow.pdf
 
Skeleton Culture Code
Skeleton Culture CodeSkeleton Culture Code
Skeleton Culture Code
 
PEPSICO Presentation to CAGNY Conference Feb 2024
PEPSICO Presentation to CAGNY Conference Feb 2024PEPSICO Presentation to CAGNY Conference Feb 2024
PEPSICO Presentation to CAGNY Conference Feb 2024
 
Content Methodology: A Best Practices Report (Webinar)
Content Methodology: A Best Practices Report (Webinar)Content Methodology: A Best Practices Report (Webinar)
Content Methodology: A Best Practices Report (Webinar)
 
How to Prepare For a Successful Job Search for 2024
How to Prepare For a Successful Job Search for 2024How to Prepare For a Successful Job Search for 2024
How to Prepare For a Successful Job Search for 2024
 
Social Media Marketing Trends 2024 // The Global Indie Insights
Social Media Marketing Trends 2024 // The Global Indie InsightsSocial Media Marketing Trends 2024 // The Global Indie Insights
Social Media Marketing Trends 2024 // The Global Indie Insights
 
Trends In Paid Search: Navigating The Digital Landscape In 2024
Trends In Paid Search: Navigating The Digital Landscape In 2024Trends In Paid Search: Navigating The Digital Landscape In 2024
Trends In Paid Search: Navigating The Digital Landscape In 2024
 
5 Public speaking tips from TED - Visualized summary
5 Public speaking tips from TED - Visualized summary5 Public speaking tips from TED - Visualized summary
5 Public speaking tips from TED - Visualized summary
 
ChatGPT and the Future of Work - Clark Boyd
ChatGPT and the Future of Work - Clark Boyd ChatGPT and the Future of Work - Clark Boyd
ChatGPT and the Future of Work - Clark Boyd
 
Getting into the tech field. what next
Getting into the tech field. what next Getting into the tech field. what next
Getting into the tech field. what next
 
Google's Just Not That Into You: Understanding Core Updates & Search Intent
Google's Just Not That Into You: Understanding Core Updates & Search IntentGoogle's Just Not That Into You: Understanding Core Updates & Search Intent
Google's Just Not That Into You: Understanding Core Updates & Search Intent
 
How to have difficult conversations
How to have difficult conversations How to have difficult conversations
How to have difficult conversations
 
Introduction to Data Science
Introduction to Data ScienceIntroduction to Data Science
Introduction to Data Science
 
Time Management & Productivity - Best Practices
Time Management & Productivity -  Best PracticesTime Management & Productivity -  Best Practices
Time Management & Productivity - Best Practices
 
The six step guide to practical project management
The six step guide to practical project managementThe six step guide to practical project management
The six step guide to practical project management
 
Beginners Guide to TikTok for Search - Rachel Pearson - We are Tilt __ Bright...
Beginners Guide to TikTok for Search - Rachel Pearson - We are Tilt __ Bright...Beginners Guide to TikTok for Search - Rachel Pearson - We are Tilt __ Bright...
Beginners Guide to TikTok for Search - Rachel Pearson - We are Tilt __ Bright...
 

Semaine Mondiale de Entrepreneuriat (GEW 2014) Alger

  • 1. Mercredi 19 novembre 2014 10 LIBERTE Supplément Économie Le développement de l’entrepreneuriat, son impact sur la croissance écono-mique, les différents programmes de promotion et les conditions de créations d’entreprises constituent les principaux volets de la quatrième édition de la Semaine mondiale de l’entrepre-neuriat (GEW), prévue du 17 au 23 novembre dans les 48 wilayas du pays. Sous le thème “L’écosystème entrepreneurial algérien”, cet-te quatrième édition s’inspi-re du succès de la GEW 2013 durant laquelle 981 activités ont été enregistrées avec 251 partenaires, pour 200 000 participants dans les 48 wilayas du territoire national. Des performances qui ont clas-sé le pays dans le TOP 5 du prix “The Country of the Year Award”, qui a honoré les meilleures or-ganisations de la Global Entrepreneurship Week à travers le monde. Le lancement de cette semaine de l’entrepreneu-riat qui s’est déroulé lundi à l’hôtel Hilton, a été, certes, l’occasion au ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, d’exprimer la volonté des pouvoirs publics d'aider les jeunes di-plômés et porteurs d'idées à l'acte d'entreprendre, mais également aux différents intervenants de s’at-tarder sur l’acte d’entreprendre des jeunes en Al-gérie. Les débats ont ainsi fait ressortir les carences du processus. Les participants aux travaux de la GEW 2014 ont mis en exergue la nécessité d’as-sainir l’environnement de l’entreprise et d’en-courager les jeunes porteurs de projets. Dans son intervention, le président de la Chambre algé-rienne de commerce et d’industrie (Caci), Amor Benamor, a estimé que la libéralisation de l’acte d’investir était une nécessité pour améliorer la ges-tion des affaires. Il a, en outre, jugé “insignifiant” le nombre de PME créés annuellement dans le cadre des différents dispositifs d’aide et de sou-tien à l’emploi (Ansej, Angem et Cnac), d’où la né-cessité, selon lui, d’accompagner davantage les jeunes porteurs de projets. D’ailleurs un certain nombre d’intervenants ont pointé du doigt le manque, si n’est l’absence, d’accompagnement des jeunes entrepreneurs. Selon un consultant dans le domaine, les pépinières qui ont été créées ont été copiées sur des modèles étrangers mais elles restent inefficientes. Allant plus loin, ce consul-tant qui déplore le fait qu’on ne connaisse pas exactement le taux de mortalité des entreprises, on parle d’un taux autour de 50%. Pour Fatiha Rachedi, chef d'entreprise et membre de l'asso-ciation Napeo Algeria, il est nécessaire d'évaluer les différents dispositifs d'aide à la création d'en-treprises. “L’entrepreneur est un profil. Il ne s’agit pas de faire du recrutement de masse d’entrepre-neurs”, clame un participant au débat. Selon le rapport GEM Algérie 2012, présenté par Ab-derrahmane Abedou, président du conseil scien-tifique du CREAD, l’activité entrepreneuriale glo-bale, selon les différentes phases, révèle une for-te présence de nouvelles entreprises dans la phase de démarrage, entreprises de moins de 42 mois d’existence, 16,7% en 2009, 9,3% en 2011 et 9% en 2012. Cependant, dans la phase matura-tion, plus de 42 mois d’existence, les entreprises sont moins nombreuses, soit 4,7% en 2009, 3,1% en 2011 et 3,32% en 2012. Ce panorama sur l’évolution de l’activité entre-preneuriale révèle des barrières très fortes de pas-sage à la maturation des entreprises. Par ailleurs, l’étude révèle que l’entrepreneuriat est d’abord une affaire d’héritage. La répartition sectorielle des en-treprises créées montre une forte concentration des activités dans le secteur du commerce, orien-tées vers le consommateur. Les données de l’en-quête ont également relevé que les entreprises créées, en général, disposent de technologies an-ciennes supérieures à 5 ans. Enfin, l’enquête in-dique que 34% de jeunes entrepreneurs justifie d’un niveau scolaire secondaire, loin devant les universitaires qui, apparemment, préfère le sa-lariat. S. S. ENTREPRENEURIAT CHEZ LES JEUNES La plupart des promoteurs sans diplômes Cette catégorie est plus motivée et plus agressive sur le marché. MOURAD ZEMALI : DG DE L’ANSEJ À “LIBERTÉ” “33 475 microentreprises créées à mi-novembre 2014” n Contacté, le DG de l’Ansej a indiqué que l’agence a créé 43 099 microentreprises en 2013 ; 33 475 de janvier à mi-novembre 2014. Le nombre de microentreprises créées par l’agence depuis sa création, en 1997, s’élève 323 775. Le taux de mortalité est de 3,58%, celui de microentreprises en difficulté de 8,5%, a-t-il ajouté. Le premier responsable de l’agence impute ce niveau de mortalité aux nouvelles facilitations qui ont été accordées depuis 2011 : un apport personnel réduit et un accès à 20% de la commande publique. Depuis sa création, Mehdi Bendimerad, directeur général de système panneaux sandwichs (SPS), une société privée, et président de Na-tional association of professional employer or-ganizations (Napeo), présent à la Semaine mon-diale de l’entrepreneu-riat, affirme que le taux de mortalité des entre-prises créées par de jeunes promoteurs est “élevé”. Mais, ajoute-t-il, une entreprise qui disparaît, pour des rasions di-verses, n’est pas synonyme de projet tombé en dé-crépitude et le jeune promoteur peut toujours re-bondir, reprendre l’idée de départ et en faire quelque chose qui marche. Cela, de nombreux jeunes intéressés par le business l’auront compris, et des réussites ils en ont connu, en dépit de contraintes qui font obstacles à leurs projets. Abib Yacine, gérant d’une Sarl dans l’élevage, est de ceux-là. Son projet, il l’a initié en 2006. Il aura fal-lu huit ans pour qu’il le concrétise. C’était labo-rieux, dans un environnement fait de concentré de problèmes en tout genre. “Les beaux dis-cours, les lisses propos et les bons chiffres qu’on ex-prime emphatiquement dans les forums et autres séminaires n’ont rien à voir avec la réalité”, ex-plique- t-il. “Tout le soutien apporté à l’entrepri-se s’évapore dans cet environnement, faute de co-ordination entre les différents intervenants dans la création d’entreprises et d’écoute de la part de ceux qui sont censés nous aider dans nos projets”, re-grette- t-il. Abib Yacine préfère toutefois le ver-re à moitié plein au verre à moitié vide, faisant table rase de difficultés antérieures, caressant l’es-poir d’un avenir moins morose. “J’avais failli som-brer, face à des vis-à-vis qui nous chambraient, mais cela semble fini et les perspectives s’annoncent peut-être meilleures”, dit-il. Abib Yacine a fait preu-ve de persévérance et cela s’est révélé payant, puis-qu’il vient d’avoir un crédit conséquent de la part d’une banque dont il n’a pas souhaité nous livrer le nom. Cet appui financier va certainement l’ai-der à mettre en place toute la logistique com-merciale, maintenant que le complexe d’élevage a été mis en place. Idée innovante également dans le domaine de la communication, où le jeune Tou-fik Tarsift, fraîchement sorti de l’université, s’initie au marketing digital. C’est un projet mo-derne qu’il veut à tout prix matérialiser, dans le cadre de l’Ansej, un dispositif dont Toufik parle beaucoup. Il dit en avoir tiré des avantages (exo-nération de TVA et autres aides…). Deux réus-sites dans un amas de contraintes ? N’eût été le soutien du cabinet Cherifi, spécialisé en études et conseils en investissements (ECI), Abib et Tar-sift auraient abandonné la partie, embourbés dans les difficultés. Cet organisme que dirige Ghalia Cherifi, une jeune professionnelle, économiste de formation, a joué le rôle de coaching dans ces deux projets qui ont vu le jour. “Je m’en faisais la promotrice et la facilitatrice, et cela a pris le temps qu’il a pris, l’essentiel est que les deux jeunes pro-moteurs en sont satisfaits”, rappelle-t-elle, non sans note de fierté. ECI s’est fait certifier par des ins-titutions internationales et a accompagné envi-ron 2500 entreprises, opérant dans différentes branches. Dans les technologies de l’information et de la communication (TIC), Nassim Lounès est à la tête d’une entreprise (Med&Com), spé-cialisée dans les contenus digitaux, qui fait de bonnes affaires dans un créneau concurrentiel. Après des études dans le bancaire en Algérie et des études en management en France, Lounès a lancé un start-up. C’était en 2006. Et il l’a fait sur fonds propres. “Au démarrage, je faisais travailler trois personnes. La société en mode start-up, j’en ai fait une entreprise de taille relati-vement importante employant quarante per-sonnes aujourd’hui et disposant de contrats avec des multinationales dont Nestlé.” C’est une entité hors Ansej. Les avantages en matière de création d’entreprises, tout le monde souhaite en bénéfi-cier. “Le problème, dit-il, est que vous ne pourrez pas en profiter si vous n’optez pas pour un dispo-sitif formellement institué et que cela n’est pas nor-mal.” Y. S. ILS CRÉENT LEURS PROPRES ENTREPRISES DANS UN ENVIRONNEMENT SOUVENT HOSTILE Ces jeunes qui réussissent dans le business Les créneaux porteurs n Interrogé sur les secteurs porteurs où les jeunes peuvent gagner de l’argent en créant leur entreprise, Racha Bedjaoui, spécialiste en entrepreneuriat, cite les technologies de l’information et de la communication (TIC), les énergies renouvelables, le tourisme et l’agriculture. Dans le premier secteur, on peut créer une jeune entreprise et commencer à gagner de l’argent en moins d’un an. Cela demande peu de moyens. Il faut un cerveau (une personne qui a le sens créatif, des idées), un ordinateur et une connexion, résume-t-elle. La spécialiste trouve que la grande école, l’école supérieure d’informatique, est une mine d’or. Il y a en son sein beaucoup de talents qui sont dans une phase de découverte de l’esprit d’entreprise. En d’autres termes, il suffit d’un bon coaching pour que leurs idées se transforment en entreprises innovantes, du moins en sociétés qui ont leur place sur le marché. Pour le second secteur, il faut plus de moyens, notamment des fonds ou un apport financier plus important. Concernant les troisième et quatrième créneau, le préalable, c’est de disposer du foncier (une assiette de terrain, des terres agricoles). L’agriculture est l’avenir de l’Algérie, ajoute-t-elle (entre autres secteurs importants). Mais les jeunes, malheureusement, ne s’intéressent pas au travail de la terre. K. R. APS Par : SAÏD SMATI Par : YOUCEF SALAMI les financements accordés aux jeunes pour créer leur entreprise dans le cadre du dispositif Ansej s’élève à 300 milliards de dinars, soit moins de 3 milliards d’euros. Contrairement à l’idée répandue, les crédits, selon le DG de l’Ansej, sont remboursés. Le taux de remboursement des crédits est aujourd’hui de +70%, les impayés de 27%. Depuis la création de l’Ansej, le taux de remboursement des crédits accordés aux jeunes est estimé à 67%, a-t-il ajouté. K. R. JEUNES ENTREPRISES : QUELLES CHANCES DE SURVIE ? Rencontre de NAPEO sur l’entrepreunariat à l’hôtel Hilton. Participation du Cabinet ECI- Etudes & Conseils en Investissement à la Semaine Mondiales de l’Entreprenariat (GEW) - Hotel Hilton - Alger du 17 au 23 Novembre 2014