Le 28 novembre s’est tenu dans les enceintes de l’Agence belge pour le Développement le séminaire annuel Be-cause Heath. Organisé par la plateforme belge pour la santé internationale, 200 intervenants ont été rassemblés afin de réfléchir autour de l’intégration effective de la santé et des droits sexuels reproductifs au sein de la coopération (belge) au développement. Parmi les interlocuteurs clés, Prof. Dr. Gita Sen, Prof. Dr. Marleen Temmerman ou encore le Ministre belge à la coopération, Alexander de Croo, tous ont insisté sur l’importance de cette question en perspective de l’ICPD +20 et de l’agenda post-2015 des OMD.
Marine Jacob, assistante junior au projet Police de la CTB, a eu l’occasion de présenter les activités relatives à la lutte contre le VIH/Sida au sein de la Police Nationale du Burundi.
1. La dimension VIH/Sida dans la
réforme du secteur de la sécurité
L’expérience du projet police de l’Agence belge
de développement au Burundi
2. Plan de la présentation
Introduction
La Réforme du Secteur de la Sécurité
La lutte contre le VIH/Sida au Burundi
La riposte contre le VIH/Sida dans la RSS
Conclusions et recommandations
4. « La prévention du VIH/Sida et la prévention de
conflits sont les deux lames de la même paire de
ciseaux capables de couper la corde qui étrangle
l'Afrique »
Réf.: Davenport and Loyle (2009)
6. LES PRESTATAIRES DE SERVICES DE SÉCURITÉ
• Forces armées (FDN)
• Forces de l’ordre (PNB)
• Services de renseignements
• Services correctionnels
• Cours et tribunaux
• …
ETATIQUES
• Sociétés militaires privées
• Groupements armés non
officiels (milices, factions)
• Groupes d’auto-défense
• Organismes d’aide juridique
• Bureaux de soutien aux
victimes
• Organisations de la société
ORGANES DE GOUVERANCE ET DE CONTRÔLES
4
• …
NON ETATIQUE
1
3 2
civile
• Instituts académiques et de
recherche
• Electeurs
• Citoyens
• …
• Commissions parlementaires
• Ombudsman
• Cabinet du 1er Vice-Président
• Ministère de la Sécurité Publique
(MSP)
• Ministère de la Défense (MDNAC)
• Autres ministères
• …
7. La réforme de la police
La police est l’institution sécuritaire avec le plus
d’influence sur la vie des citoyens
Création en 2004 de la Police Nationale du Burundi.
Réformes pour une police professionnelle,
moderne, républicaine et de proximité.
Quatre interventions de la CTB depuis 2005.
9. Dates et chiffres
1983 : Découverte du VIH/SIDA au Burundi
1987 : 1er Programme national de Lutte contre le SIDA
1993 : Début de la guerre civile
2002 : Création du Conseil National de lutte contre le SIDA
2007 et 2011 : Enquêtes BSS+ et CNLS
2013: Taux de prévalence 15 à 49 ans 1.0% [0.9% - 1.1%]
11. Constats de départ
Les situations post-conflits exacerbent les risques
liés aux VIH/Sida.
La RSS intègrent rarement une dimension
VIH/Sida.
Les corps en uniforme sont des vecteurs de
propagation et des acteurs majeurs de la lutte
contre le VIH/Sida.
12. La Police Nationale burundaise
15 624 policiers dont 3% de femmes policières
2011: Enquête séroprévalence/comportementale
(CNLS)
Parmi les populations clés : les corps en uniforme
840 pairs éducateurs (30% de femmes) entre 2010 et
2012 (GIZ et DSS)
Evaluation à mi-parcours 2012-2016, les corps en
uniforme constituent une population vulnérable.
15. Salaires et indemnités
Salaires et indemnités des policiers
MIN - MAX MIN - MAX MIN - MAX
officiers Brigadiers Agents
traitement de base 60.673 - 650.850 36.160 - 112.044 19.252 - 41.241
indemnité de
150.000 - 250.000 50.000 30.000
logement
indemnité de
servitude
15.000 10.000 5.000
indemnité de risque 30.417 24.333 18.250
TOTAL 256.090 - 946.267 120.493 - 196.377 72.502 - 94.491
TOTAL EUROS
126 – 484 61 – 100 37 - 48
17. Appui du projet APPNB
Appui transversal axe prévention
Elaboration d’un plan de communication 2014
Sensibilisation des hauts cadres
Réactivation des pairs éducateurs
Publi-reportages et émission radio du MSP
Indicateur VIH spécifique dans le tableau de bord 2014
Réunions sensibilisation
Présence de préservatifs
Dépistages volontaires.
Pairs éducateurs
18. Les succès
Le suivi et l’évaluation de ces actions est en
cours…
Réactivation d’un réseau de partenaires
Réussite des approches centrées sur les hauts
cadres
Intégration d’un indicateur VIH/Sida dans le
tableau police de proximité.
19. Les limites
….pour des raisons multiples
Concentration des activités sur Bujumbura
Mutation de personnel formé
Moyens humains et financiers
Manque de données statistiques réelles
Les tabous culturels.
21. Conclusion
Lien inextricable entre le développement, la sécurité
et la lutte contre le VIH/Sida
Importance de l’approche multisectorielle de la lutte contre le VIH/Sida, en particulier
dans les programmes de RSS/DDR.
Priorité d’ordre nationale mais contraintes
(conceptuelle, structurelle, logistique)
Focus projet police sur l’axe prévention (absence de mandat, manque de
ressources, caractère secondaire des activités de lutte contre le VIH/Sida, etc.)
23. Recommandations
Rôle majeur des départements techniques (Siège)
Définition d’ une approche multisectorielle claire et de sa mise en oeuvre par
pays/programmes/projets lors de la préparation, le suivi et l’évaluation.
Synergies entre les programmes/projets
santé/éducation et RSS (Terrain)
Coordonner et responsabiliser les différents partenaires pour une mise en oeuvre
efficiente des activités liées à la riposte contre le VIH/Sida.
Pérenniser les activités de lutte contre le VIH (Projet)
Exploitation, suivi et évaluation des acteurs et ressources sur le terrain.
24. Documents de référence
Manuel de Réforme du Secteur de la Sécurité OCDE et les lignes
directrices du CAD sur la réforme des systèmes de sécurité et de
gouvernance, 2005
HIV/AIDS, Security and Conflict: New Realities, New Responses,
AIDS, Security and Conflict Initiative (ASCI), juin 2001
Guide de terminologie de l’ONUSIDA, octobre 2011
Plan stratégique national de lutte contre le sida (psnls) 2011-2015
Secrétariat exécutif permanent du CNLS
Enquête de séroprévalence et socio-comportementale focalisée sur
les groupes à plus hauts risques, CNLS, 2011
VIH/sida, sécurité et conflits: établir les liens revue Migrations forcées,
supplément spécial, novembre 2010
Résolution UN 1286 (2000), Résolution UN 1325 (2000)
et Résolution UN 1308 (2000)
Editor's Notes
Guerre civile de 1993 à 2003
100 000 morts issus des violences ethniques et de nombreux cas de violences sexuelles (forces régulières, partis et mouvements politiques armés, et civils)
Accords de paix d’Arusha en 2000
Intégration des membres d’anciens mouvements et partis politiques armés dans les corps de défense et sécurité (50/50%)
Période de transition de 2003 à 2005
Constitution nationale 2005, élections de 2005, création de la PNB et nouveau code pénal en 2005 et 2009
Processus de réforme du secteur de la sécurité
10 ans de phase de stabilité politique fragile, élections de 2010 et 2015, etc.
« La RSS se réfère à un processus de réformes et/ou de reconstruction du secteur de la sécurité d’un Etat en sortie de conflit ou en transition démocratique visant à renforcer la sécurité humaine »
Les termes "secteur de la sécurité" désignent les structures, les institutions, et le personnel chargés de la gestion, de la prestation et de la supervision des services de sécurité dans un pays.
La défense, la police, l’administration pénitentiaire, les services de renseignement, les organismes chargés du contrôle des frontières, la douane et la protection civile, les acteurs non étatiques ( les groupes de sécurité communautaires ou encore les milices).
(maintien de l’ordre public, gardienne du système pénal)
Créée en 2005, la Police Nationale du Burundi (PNB) s’intègre au Ministère de la Sécurité Publique (MSP) en 2008.
Corps disparate avec historiques, compétences et capacités diverses
Concept de police de proximité comme point d’entrée au Burundi: mettre le travail de la police au service de la protection du citoyen, en partenariat avec ce dernier.
Quatre interventions (conjoncturelles et structurelles) depuis la création de la PNB en 2005
Le Projet AFPNB: mise en place d’un programme de formations continuées pour tout le corps de police.
Deux projets relatifs à l’éthique policière et à la sécurisation des élections de 2010.
Le Projet APPNB: renforcement de la capacité institutionnelle de la PNB (police de proximité, processus de formation et communication).
Le Projet RAPPNB: renforcement des acquis du projet précédent avec un focus sur la sécurisation des élections de 2015 et le processus de chaîne pénale.
au sein du Ministère de la Santé
, pas d’exécution du 2ème PSN et réorientation vers des interventions humanitaires d’urgence.
avec des structures décentralisées au niveau provincial et communal.
2012-2016 : 4ème Plan stratégique National
Les situations post-conflictuel exacerbent les risques liés aux VIH/Sida.
Les besoins de sécurité structurels ante-conflit s’additionnent aux besoins de sécurité conjoncturels directement issus du conflit
La RSS intègrent rarement une dimension VIH/Sida.
Les corps en uniforme et les ex-combattants se voient écartés des programmes relatifs au VIH. Pourtant, ils représentent une population à risque élevé d’être infectée par le VIH.
Les corps en uniforme sont des vecteurs de propagation et des acteurs majeurs de la lutte contre le VIH/Sida.
Les ex-combattants constituent une proportion significative de la population et un groupe important pour le processus de reconstruction.
dont 50% d’anciens membres des partis et mouvements politiques armés (PMPA).
La PNB inclut également d’anciens militaires et gendarmes.
2005: caisse de solidarité (prélèvement de 1,5% du salaire mensuel).
2011: création et accréditation
2012: ouverture officielle
Objectif principal: Assister le personnel policier et civil par des activités de prévention, de dépistage volontaire et de prise charge multidisciplinaire
Capacité de 18 personnes dont 1 docteur, 1 laborantin, 7 infirmiers, 1 chargé de stock, 1 chargé de IEC/CCC, 1 chargé de l’accueil et 1 chargé de la propreté.
Matériel pour le dépistage, un spectrophotomètre et une véhicule de service.
2012: 505 dépistages et 28 VIH+
2013: 861 dépistages, 24 VIH+ et 3 décès
2014: 868 dépistages, 13 positif, 11 sous ARV, 21 sous bactrim, 0 décès
Présence et message clair des hauts cadres, nouvelle caisse de solidarité, nouveaux équipements, etc.
Réactiver les pairs éducateurs, sensibilisation des chefs de poste et des acteurs de communication au niveau décentralisé, création de partenariats avec les CDV locaux et autres PTF, équipement des postes de police.
Cet outil de suivi et d’évaluation au niveau local est sur le point d’être étendu à l’ensemble du territoire avec d’autres partenaires techniques et financiers.
Difficulté de se rendre sur le terrain
Lien entre développement et sécurité sont des enjeux de sécurité humaine (VIH) et étatique
Pourtant la lutte contre le VIH trop souvent envisagée de manière isolément (effet niche)
La priorité se situe au niveau nationale, cela dépend de l’intérêt du secteur de considérer l’intégration de la riposte en son sein.
Existence de structures au niveau national qui coopèrent sporadiquement avec le centre IWACU (bureau santé) du MSP
Nécessité d’une prise en compte des déterminants contextuels de la vulnérabilité au VIH/SIDA.
La nature et la qualité de leur réponse, ne sont pas claires. (Education et prise en charge mais pas de réelle influence sur le changement de comportement ou de suivi des activités et données chiffrées).
Au niveau politique
Structures sectorielles opérationnelles
Manque de mandat politique
Manque de stratégies opérationnelles
Les contraintes au niveau du terrain
Invisibilité et stigmate
Obstacles logistique et administrative