Un dossier de l'Apec sur l'attractivité économique (atouts et faiblesses) et l'emploi cadre en Guadeloupe.
Archipel situé dans les Antilles, la Guadeloupe se caractérise par une forte concentration de la population autour de Pointe-à-Pitre, et compte des habitants jeunes et mobiles. Son tissu économique est constitué en majorité de petites entreprises
et principalement tourné vers le secteur tertiaire. Comme dans les autres territoires ultramarins, une part importante des emplois relève de la fonction publique. L’économie guadeloupéenne connaît une embellie depuis quelques années, avec une croissance supérieure à celle de la France métropolitaine notamment en 2013. La proportion de cadres est plus faible qu’au niveau national, toutefois les fonctions de gestion, conception-recherche et prestations intellectuelles se développent. De plus, les projets de recrutements de cadres en Guadeloupe sont à la hausse pour 2016 et devraient avoisiner 650 postes.
Etude Apec - Attractivité des entreprises et emplois cadres en Martinique, no...
Etude Apec - Attractivité et emploi cadre en Guadeloupe
1. – ATTRACTIVITÉ ET
EMPLOI CADRE EN
GUADELOUPE–
LESÉTUDESDEL’EMPLOICADRE
– Attractivité économique : atouts et
faiblesses de la Guadeloupe
– Emploi cadre et perspectives 2016
N°2016-25
MAI 2016
Archipel situé dans les Antilles, la Guadeloupe se
caractérise par une forte concentration de la popu-
lation autour de Pointe-à-Pitre, et compte des
habitants jeunes et mobiles. Son tissu économique
est constitué en majorité de petites entreprises
et principalement tourné vers le secteur tertiaire.
Comme dans les autres territoires ultramarins, une
part importante des emplois relève de la fonction
publique. L’économie guadeloupéenne connaît une
embellie depuis quelques années, avec une crois-
sance supérieure à celle de la France métropoli-
taine notamment en 2013. La proportion de cadres
est plus faible qu’au niveau national, toutefois les
fonctions de gestion, conception-recherche et pres-
tations intellectuelles se développent. De plus, les
projets de recrutements de cadres en Guadeloupe
sont à la hausse pour 2016 et devraient avoisiner
650 postes.
2. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN GUADELOUPE2
–
UNE POPULATION CONCENTRÉE DANS LA
PRINCIPALE AGGLOMÉRATION
–
Département français d’Outre-Mer, la Guadeloupe est
une région ultrapériphérique de l’Union Européenne.
Elle est constituée d’un archipel comptant cinq
groupes d’îles, situé dans les Antilles. Le paysage gua-
deloupéen est impacté par l’activité humaine : l’urba-
nisation et la périurbanisation accélérées, le dévelop-
pement des cultures intensives de la banane et de la
canne à sucre en particulier ont fortement modifié
l’environnement naturel de la Guadeloupe. La forêt
tropicale est restreinte et a même disparu à faible
altitude. De plus, les cultures intensives sont à l’ori-
gine de pollutions sensibles.
Dans cette région assez dense (247 habitants / km²),
l’espace habitable et les logements viennent à man-
quer. En effet, un tiers des terres est exploité par
l’agriculture ou inhabitable en raison du relief. Ainsi
l’agglomération pointoise, qui compte Pointe-à-Pitre,
Les Abymes, Baie-Mahault, Gosier et sept autres com-
munes, regroupe à elle seule plus de 60 % de la popu-
lation du territoire.
–
UNE DÉMOGRAPHIE STABLE
–
En 2013, la Guadeloupe comptait 403 600 habi-
tants. Elle figure parmi les cinq régions françaises
enregistrant le plus faible taux de croissance annuel
moyen de la population sur les cinq dernières années
(+0,2 %) (Tableau 1). A titre de comparaison, la
Guyane (+ 2,2 %) est la région la plus dynamique de
France tandis que la Martinique (- 0,6 %) voit sa
population diminuer. Ce faible taux de croissance
s’explique par l’érosion du solde naturel (naissances
- décès) qui compensait jusqu’à présent un solde
migratoire négatif. Comme pour la Guyane et la Mar-
tinique, beaucoup de jeunes de 15 à 29 ans quittent
l’île pour suivre leurs études supérieures ou débuter
leur vie professionnelle. Ainsi, la part des moins de
30 ans dans la population guadeloupéenne a dimi-
nué de 2,4 points entre 2007 et 2012, tout en restant
supérieure à celle observée en France (Tableau 2).
–ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE : ATOUTS ET FAIBLESSES
DE LA GUADELOUPE–
Grand-Bourg
Bouillante
Gourbeyre
St-Claude
Goyave
Saint-
-Barthélemy
Morne-à-l'Eau
Petit-Bourg
Saint-AnnePointe-Noire
Lamentin
Anse-Bertrand
Trois-Rivières
le Moule
St-François
Les Abymes
Vieux-Habitants
Petit-Canal
le Gosier
Saint-Martin
Sainte-Rose
Baie-
-Mahault
Capesterre-
-Belle-Eau
Pointe-à-Pitre
BASSE-TERRE
St-Louis
les Saintes
La Désirade
Capesterre-
-de-Marie-Galante
PAYS-BAS
M
e r
d e s
A n t i l l e s
O C É A N A T L A N T I Q U E
N O R D
–Carte 1–
3. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN GUADELOUPE 3
1. Recensement de la population en
Guadeloupe : 402 119 habitants au
1er janvier 2013, Insee Flash
Guadeloupe Antilles-Guyane n°30, L.
Le Corre, janvier 2016
2. Source : Rapport annuel 2014
Guadeloupe, Institut d’Emission des
Départements d’Outre-Mer
Guadeloupe France
Population en 2013 403 645 65 500 000
Taux de variation annuel moyen entre 2006
et 2013
+0,2% +0,5%
Dû au mouvement naturel +0,7% +0,4%
Dû au solde apparent des entrées et des
sorties
-0,5% +0,1%
Source: Insee, estimations de population 1999-2013
–Tableau 1–
Évolution démographique en Guadeloupe et en France métropolitaine entre 2006
et 2013
A noter que l’évolution démographique de la Guade-
loupe n’est pas homogène sur le territoire. Seuls le
Nord et la Riviera voient leur population augmenter
en 2013, notamment la communauté d’aggloméra-
tion du Nord Grande-Terre, celle de La Riviera du Le-
vant ou encore du Nord Basse-Terre alors que dans le
même temps les autres territoires intercommunaux
perdent des habitants1
.
Guadeloupe
France
métropolitaine
France
PIB (millions d'euros) 8 033 1 995 786 2 032 297
PIB par habitant (euros) 19 810 31 420 31 076
Source: Insee, 2012
–Tableau 3–
Le produit intérieur brut en 2012
–Tableau 2–
Répartition de la population entre 2007 et 2012 selon la tranche d’âge (%)
Guadeloupe France
2007 2012 2012
Moins de 30 ans 40,8 38,4 36,7
30 à 44 ans 22,6 19,4 19,7
45 à 59 ans 19,4 21,9 20
60 à 74 ans 11,4 13,6 14,6
75 ans ou plus 5,7 6,8 9
Sources : Insee, RP2007 et RP2012 exploitations principales
–
UNE LÉGÈRE REPRISE ÉCONOMIQUE
–
L’économie guadeloupéenne connait une phase de
reprise depuis 2010. Si la croissance enregistrée n’est
pas très forte (+0,7 % en 2013, contre +0,8 % en
2012), elle est supérieure à celle de la France
(+0,3 %) et de la Martinique voisine (-0,5 %)2
.
Le PIB par habitant en Guadeloupe s’élevait à
19 810 € en 2012 (Tableau 3). Très inférieur à celui
mesuré à l’échelle nationale, il est toutefois plus
élevé qu’à La Réunion ou en Guyane. En revanche, il
est devancé par celui de la Martinique. La Guade-
loupe génère un des PIB par habitant les plus élevés
des Caraïbes, après celui de Saint-Barthélemy, de
Trinidad-et-Tobago et de la Martinique.
4. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN GUADELOUPE4
–
UNE ÉCONOMIE RÉSOLUMENT TERTIAIRE
–
Le tissu économique guadeloupéen se distingue par
la forte proportion de très petites entreprises : en
2014, 81 % n’ont pas de salariés. Au total, 97 % des
entreprises guadeloupéennes comptent moins de 10
salariés. La Guadeloupe est peu tournée vers le com-
merce international, son économie répond essentiel-
lement aux besoins de la population locale et aux
touristes.
L’économie guadeloupéenne est principalement por-
tée par le secteur tertiaire qui génèrait 87 % de la
valeur ajoutée de la région en 2012. C’est le cas pour
l’ensemble de l’économie française, mais dans une
moindre mesure (79 % en 2012).
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration
Activités immobilières
Activités scientifiques et techniques ; services administratifs et de soutien
Construction
Industries manufacturières, industries extractives et autres
Activités financières et d'assurance
Information et communication
Agriculture, sylviculture et pêche
Autres activités de services
38 %
23 %
16 %
18 %
13 %
13 %
7 %
13 %
14 %
6 %
6 %
5 %
5 %
4 %
4 %
5 %
3 %
2 %
4 %
3 %
Guadeloupe
France
Source : Insee, base 2010
–Figure 1–
Répartition de la valeur ajoutée par branche en 2012
En Guadeloupe, l’administration publique, l’enseigne-
ment, la santé humaine et l’action sociale génère la
part la plus importante de valeur ajoutée régionale
(38 %), devant celle du commerce, transport, héber-
gement, restauration (16 %) ou encore des activités
immobilières (13 %). Le tourisme contribue fortement
au dynamisme de l’économie guadeloupéenne avec
des retombées directes et indirectes pour de nom-
breux secteurs d’activités.
La valeur ajoutée produite par les industries manu-
facturières, industries extractives, les activités scien-
tifiques et techniques, services administratifs et de
soutien est fortement sous représentée dans la région
par rapport à l’ensemble de la France. En effet, la
Guadeloupe ne dispose pas d’un tissu industriel très
développé. Les produits agricoles et agroalimentaires
représentent toujours une très grande part des expor-
tations, mais ces activités ne génèrent plus que 3 %
de la valeur ajoutée régionale (Figure 1).
5. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN GUADELOUPE 5
En termes d’effectifs salariés, l’administration pu-
blique, l’enseignement, la santé humaine et l’action
sociale sont également surreprésentées en Guade-
loupe, comparativement à la France. Le secteur repré-
sente à lui seul 45 % de l’emploi salarié, contre 33 %
en France, en 2013 (Tableau 4). On retrouve cette
même répartition des emplois par secteurs d’activité
dans les autres territoires d’Outre-Mer, avec notam-
ment l’importance de l’administration publique,
l’enseignement, la santé humaine et l’action sociale.
Guadeloupe France
Volume % Volume %
Agriculture, sylviculture et pêche 1 766 2 233 701 1
Industries extractives, énergie, eau, gestion
des déchets et dépollution
2 170 2 367 353 2
Fabrication de denrées alimentaires,
de boissons et de produits à base de tabac
2 829 2 549 787 2
Cokéfaction et raffinage 0 0 9 730 0
Fabrication d'équipements électriques, électro-
niques, informatiques ; fabrication
de machines
261 0 439 213 2
Fabrication de matériels de transport 16 0 360 851 2
Fabrication d'autres produits industriels 3 090 3 1 466 493 6
Construction 5 706 5 1 387 027 6
Commerce ; réparation d'automobiles et de
motocycles
14 614 12 3 018 911 13
Transports et entreposage 5 586 5 1 342 395 6
Hébergement et restauration 4 491 4 938 308 4
Information et communication 2 140 2 700 809 3
Activités financières et d'assurance 3 180 3 840 238 4
Activités immobilières 658 1 233 484 1
Activités scientifiques et techniques ; services
administratifs et de soutien
10 822 9 2 927 313 12
Administration publique, enseignement, santé
humaine et action sociale
52 503 45 7 743 096 32
Autres activités de services 7 169 6 1 291 744 5
Ensemble 117 001 100 23 850 453 100
Source : Insee, estimations localisées d’emploi et Enquête Emploi 2013
–Tableau 4–
Emploi salarié selon le secteur d’activité détaillé au 31 décembre 2013 - Guadeloupe
Dans la sphère marchande, le commerce regroupe
14 600 salariés avec notamment deux établisse-
ments de la Grande distribution : l’hyper-Destrellan
(344 salariés) et le Sofhyper des Abis (290). Quant
aux activités scientifiques et techniques et les services
administratifs et de soutien, ils concentrent 10 822
salariés. Les trois plus grands établissements
concernent des activités de nettoyage : Prestations
de Services Caraïbes (130 salariés); Pronet (140); Tout
Net Nettoyage industriel (250).
6. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN GUADELOUPE6
–
UN ÉCART ENTRE HOMMES ET FEMMES
ACTIFS MOINS MARQUÉ
–
En 2014, la Guadeloupe comptait 123 700 actifs en
emploi. Le taux d’activité y est de 63,3 %, soit un
taux supérieur à celui observé en Guyane (59,6 %)
mais proche de celui de la Martinique (65,4 %). En
revanche, il est nettement inférieur au taux d’activité
national (-7,7 points). Le taux d’activité des hommes
est supérieur à celui des femmes, toutefois cet écart
est moins marqué en Guadeloupe qu’en France (6,6
points contre 8 points).
Le taux d’emploi en Guadeloupe est beaucoup plus
faible que celui de la France, près de 16 points les
séparent. Là encore, les écarts entre hommes et
femmes persistent (Tableau 5).
Taux d'activité Taux d'emploi
Guadeloupe 63,3 48,1
Hommes 66,9 52,1
Femmes 60,3 44,8
France 71 64
Hommes 75,5 68
Femmes 67,5 61
Champ: Guadeloupe, personnes de 15 à 64 ans
Source: Insee, enquête Emploi 2014
–Tableau 5–
Taux d’activité et d’emploi en Guadeloupe
et en France en 2014
–
DÉFINITIONS
–
Le taux d’activité est le rapport entre le nombre d’actifs (actifs occupés et chômeurs) et l’ensemble
de la population correspondante.
Le taux d’emploi est la proportion de personnes disposant d’un emploi parmi celles en âge de
travailler (15 à 64 ans).
–
LES JEUNES SONT PARTICULIÈREMENT
TOUCHÉS PAR LE CHÔMAGE
–
En 2014, le taux de chômage s’élèvait à 23,7 % en
moyenne annuelle en Guadeloupe parmi la popula-
tion de 15 ans ou plus. Ce taux est beaucoup plus
élevé que celui observé en France métropolitaine
(9,9 %) et place la Guadeloupe devant la Guyane
(22,3 %) et la Martinique (19,4 %). Les jeunes gua-
deloupéens comme ceux des autres Départements
Français d’Amérique (DFA) sont particulièrement tou-
chés par le chômage. Ainsi, 56,3 % des guadelou-
péens de moins de 25 ans sont au chômage (Ta-
bleau 6), contre 50,6 % en Martinique et 40 % en
Guyane. Le diplôme reste la protection la plus efficace
contre le chômage : les Guadeloupéens diplômés du
supérieur sont nettement moins touchés par le chô-
mage que les bacheliers, les titulaires d’un BEP ou
d’un CAP et surtout les personnes n’ayant aucun di-
plôme3
.
Champ: Guadeloupe, personnes de 15 ans ou plus
Source: Insee, enquête Emploi 2014
3. Un taux de chômage de 23,7% en
moyenne en 2014, Rénovation de
l’enquête Emploi en Guadeloupe,
Insee Flash Guadeloupe
Antilles-Guyane, n°17, P.-E. Treyens et
M. Tantin Machecler, juin 2015
Guadeloupe France
15 ans ou plus 23,7 9,9
15 – 24 ans 56,3 23,4
25 – 49 ans 25,2 93
50 – 64 ans 13,9 6,9
–Tableau 6–
Taux de chômage selon l’âge en 2014 (en %)
7. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN GUADELOUPE 7
–EMPLOI CADRE ET PERSPECTIVES 2016–
–
DES FORMATIONS COURTES POUR
L’ESSENTIEL DANS LE SUPÉRIEUR
–
En 2014-2015, les effectifs augmentent dans presque
toutes les académies en France par rapport à 2013.
Globalement, ils augmentent de 1,7 % dans les DOM,
comme en France métropolitaine. Toutefois l’acadé-
mie de Guadeloupe se démarque avec la plus faible
augmentation (+ 0,9 %).
La Guadeloupe comptait 9 466 élèves dans l’ensei-
gnement supérieur en 2014-2015 et se plaçait juste
devant la Martinique (8 243 élèves) mais loin derrière
La Réunion (19 190 élèves). Les femmes sont surre-
présentées parmi les effectifs de l’université des An-
tilles : pour l’année universitaire 2014-2015, elles
sont 62,2 % en Guadeloupe et en Martinique contre
58,4 % en moyenne nationale.
La grande majorité des étudiants est inscrite à l’uni-
versité, les élèves en STS sont très présents, tandis que
les élèves en formations d’ingénieurs sont très peu
nombreux et que les écoles de commerce sont ab-
sentes du territoire.
Dans les DOM, l’offre de formation diffère de celle
proposée en France métropolitaine. En effet, il s’agit
essentiellement de formations courtes (DUT, STS). A
l’université notamment, la part des cursus de licence
est plus importante qu’en France métropolitaine.
L’université des Antilles (Guadeloupe et Martinique)
compte 73 % d’inscrits en cursus licence, alors que
les universités de métropole n’en comptent que 60 %.
Cette part reste toutefois inférieure à celle de La Réu-
nion et de la Guyane, dont les universités comptent
la quasi totalité d’étudiants en cursus licence, voire
même la totalité des effectifs à Mayotte (Tableau 7).
Universités et académies
Poids du cursus
licence (%)
Total France métro.
(y compris ESPE)
60,0
Antilles 73,0
Guyane 89,4
Mayotte 100,0
La Réunion 83,5
Total DOM (y compris ESPÉ) 73,3
France métro. + DOM
(y compris ESPÉ)
60,2
–Tableau 7–
Poids du cursus Licence dans les universités
en 2014-2015
Source: Repères et Références Statistiques 2015, MENESR-DEPP
ESPE: Ecoles Supérieures du Professorat et de l’Education
Les diplômés de l’enseignement supérieur représen-
tent 17,5 % de la population guadeloupéenne de 15
ans ou plus. Cette part est très inférieure à celle obser-
vée en métropole (26,4 %). Toutefois, la Guadeloupe
compte plus de diplômés du supérieur que la Guyane
(15 %) et que La Réunion (16,3 %). Elle est toutefois
devancée par la Martinique (19 %)4
.
La région ne parvient pas à garder ses diplômés de
l’enseignement supérieur, qui sont particulièrement
mobiles. Aux Antilles - Guyane, 45 % des diplômés
ou étudiants du supérieur ne vivent pas dans leur
région d’origine, contre 40 % au niveau national. Les
diplômés du supérieur de Guadeloupe, de la Marti-
nique et de la Guyane n’hésitent pas à changer de
région afin de poursuivre leurs études ou débuter leur
carrière professionnelle5
.
4. Source : Insee, Recensement de la
population 2012, exploitation
principale.
5. La Réunion garde ses diplômés du
supérieur, Insee Analyses Réunion
n°13, E. Fabre et A. Jonzo mars 2016
8. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN GUADELOUPE8
Guadeloupe France
Nombre % %
Ensemble 317 764 100 100
Agriculteurs exploitants 3 201 1 1
Artisans. commerçants.
chefs entreprise
16 254 5 3
Cadres et professions
intellectuelles supérieures
14 417 5 9
Professions intermédiaires 36 944 12 14
Employés 60 391 19 17
Ouvriers 35 498 11 13
Retraités 69 077 22 26
Autres personnes sans
activité professionnelle
81 981 26 17
Champ: population totale de 15 ans ou plus
Source: Insee, RP 2012 exploitation complémentaire
–Tableau 8–
Population selon la catégorie socioprofessionnelle en 2012
–
UNE PROPORTION DE CADRES SEMBLABLE
À CELLE DES AUTRES DOM
–
En 2012, 14 417 cadres et professions intellectuelles
supérieures6
sont recensés en Guadeloupe, soit 5 %
de la population totale de 15 ans ou plus (Ta-
bleau 8). Cette part est en deçà de celle observée
en France, qui s’élève à 9 %. Néanmoins elle est sem-
blable à celles présentes dans les autres régions
d’Outre-Mer : 4 % à La Réunion, 5 % en Guyane et
en Martinique. La faible présence des cadres s’ex-
plique par la structure économique de la région, com-
posée de petites entreprises, tournée vers les secteurs
d’activité du commerce et des services, et l’absence
de sièges sociaux. Si les fonctions de gestion, de
conception-recherche et de prestations intellectuelles
connaissent une croissance en termes d’emplois sala-
riés, cela ne compense pas leur sous-représentation
sur le territoire.
Au 31 décembre 2015, la Guadeloupe comptait
1 480 demandeurs d’emploi cadre inscrits à Pôle
Emploi (catégories A, B et C). Ils représentent 28 %
des demandeurs d’emploi cadre dans les DOM.
Les demandeurs d’emploi cadres sont majoritaire-
ment sans emploi et tenus de faire des actes de re-
cherche d’emploi : 84 % des demandeurs d’emploi
cadres de catégorie A. Contrairement à la Martinique
et la Guyane, le nombre de demandeurs d’emploi
cadres en Guadeloupe a augmenté sur un an (+4 %),
à l’instar de l’augmentation observée en France (Ta-
bleau 9).
6 La notion de cadres pour l’Insee
recouvre un champ plus large avec
notamment les cadres appartenant à
l’administration publique et les
enseignants. L’Apec ne prend en
compte que les cadres du secteur privé
(cotisants AGIRC articles 4 et 4 bis).
Au 31 décembre 2015 Évolution sur un an (en %)
Catégories
A, B, C
Catégorie A
Catégories
A, B, C
Catégorie A
Martinique 1 160 990 -3 -6
Guadeloupe 1 480 1 240 4 2
Guyane 380 320 -3 0
Réunion 2 350 1 880 5 1
France entière 335 580 247 450 4 1
Source: STMT - Pôle Emploi, 2015
–Tableau 9–
Demandeurs d’emploi cadres dans les DOM
9. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN GUADELOUPE 9
–
LES POSTES DE CADRES RECHERCHÉS EN
2015
–
422 offres d’emploi concernant la Guadeloupe ont
été publiées sur Apec.fr en 2015. A l’échelle des DOM
(hors Mayotte), ce sont 1 943 offres qui ont été pu-
bliées
Guadeloupe
Ensemble des
offres Apec
Nombre % %
Commerce 41 10 8
Construction 40 9 3
Industrie 11 3 9
Services 330 78 80
Total 422 100 100
Source : Offres Apec 2015
–Tableau 10–
Répartition des Offres Apec en Guadeloupe par secteur en 2015
Le secteur des services reste le principal pourvoyeur
d’emploi de cadres en Guadeloupe puisque 78 % des
offres émanent de ce secteur (80 % pour l’ensemble
des offres). Dans une moindre mesure, le secteur du
commerce propose 10 % des offres d’emploi cadre en
Guadeloupe (8 % sur l’ensemble des offres). Les spé-
cificités de l’économie guadeloupéenne se retrouvent
dans les types de postes de cadres proposés : 9 %
concernent le secteur de la construction (3 % des
offres à l’échelle nationale). A l’inverse, l’industrie ne
représente que 3 % des offres d’emploi cadre (9 %
au niveau national) (Tableau 10).
10. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN GUADELOUPE10
Guadeloupe
Ensemble des
offres Apec
Nombre % %
Commercial, marketing 166 39 27
Communication, création 3 1 1
Direction d'entreprise 24 6 1
Etudes, recherche et
développement
27 6 13
Gestion, finance, adminis-
tration
64 15 14
Informatique 20 5 24
Production industrielle -
travaux et chantier
63 15 6
Ressources humaines 10 2 4
Santé, social, culture 2 1 1
Services techniques 43 10 9
Total 422 100 100
Source : Offres Apec 2015
–Tableau 11–
Répartition des Offres Apec en Guadeloupe par grande fonction en 2015
Guadeloupe
Ensemble des
offres Apec
Nombre % %
Offres ouvertes aux JD 103 24 31
Cadres confirmés 319 76 69
Total 422 100 100
Source : Offres Apec 2015
–Tableau 12–
Répartition des Offres Apec en Guadeloupe par expérience en 2015
La fonction commercial-marketing regroupe 39 % des
offres d’emploi cadre publiées en 2015 en Guade-
loupe, soit la fonction la plus importante en termes
de postes proposés. Viennent ensuite les fonctions
gestion-finance-administration et production indus-
trielle-travaux et chantier. Certaines fonctions
comptent proportionnellement plus d’offres d’emploi
pour la Guadeloupe que pour l’ensemble du territoire
national, telles que le commercial-marketing, la direc-
tion d’entreprise et la production industrielle-travaux
et chantiers. Inversement, certains postes sont moins
concernés par des offres d’emploi cadre en Guade-
loupe : ceux notamment dans la fonction études-re-
cherche et développement, l’informatique et les res-
sources humaines (Tableau 11).
Les trois quarts des offres d’emploi cadre publiées en
2015 s’adressent à des cadres expérimentés en Gua-
deloupe (69 % pour l’ensemble des offres publiées
au niveau national). Parallèlement, les postes de
cadres ouverts aux jeunes diplômes sont en propor-
tion moins nombreux en Guadeloupe (24 % contre
31 % de l’ensemble des offres) (Tableau 12).
11. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN GUADELOUPE 11
–
DES PROJETS DE RECRUTEMENT DE CADRES
EN HAUSSE EN 2016
–
Selon l’enquête Besoins en Main d’œuvre de Pôle
Emploi, 11 558 recrutements sont envisagés en Gua-
deloupe pour 2016, un volume en augmentation par
rapport à l’année précédente. Parmi ces projets de
recrutements, 651 concernent des postes de cadres7
.
2015 2016 Evolution
projets cadres
2015-2016
(en %)
Ensemble des
projets de
recrutements
Dont emplois
cadres
Ensemble des
projets de
recrutements
Dont emplois
cadres
Guadeloupe 9 868 559 11 558 651 16
Guyane 6 071 445 4 978 578 30
Martinique 8 446 525 9 467 499 -5
La Réunion 22 576 1 355 26 213 1 368 1
Ensemble France 1 739 277 184 455 1 827 271 198 652 8
Source : Pôle Emploi, enquête BMO 2016
–Tableau 13–
Les projets de recrutement de cadres en 2015 et 2016
Les intentions de recrutements de cadres augmentent
également par rapport à 2015 (+16 %). La Guade-
loupe connaît une hausse du nombre de projets de
recrutements de cadres plus importante qu’à La Réu-
nion ou à la Martinique avec un nombre de recrute-
ments prévus stable ou en baisse. La Guyane se dé-
marque avec une progression nettement plus
importante (+30 %). Au niveau national, la tendance
est à la hausse, avec une progression de 8 % de recru-
tements de cadres envisagés par rapport à 2015
(Tableau 13).
7 Les fonctions d’encadrement
définies par Pôle Emploi comprenent
des familles de métier tels que
artistes, artistes plasticiens, écrivains
ou encore photographes non prises en
compte par l’Apec