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UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES
Faculté de philosophie et lettres

[TRAVAIL SUR UN CONTE]
[Babiole de Marie-Catherine Le Jumel de Barneville d’Aulnoy]

LEFEVRE

Travail réalisé dans le cadre du cours
de Question de littérature française

Valentine
FRA-B-200
Monsieur F. Preyat

ANNEE ACADEMIQUE 2012-2013

1
1. BIOGRAPHIE ET CARRIERE DE L’AUTEUR 1

Marie-Catherine Le Jumel de Barneville nait en 1650 ou 1651 −selon les versions−
à Barneville-La-Bertran dans l’actuel Calvados. Issue d’une famille noble, elle perd son père très
tôt. Sa mère, Judith-Angélique de Saint-Pater, marquise de Gudane, s’installera finalement à
Paris avec Jacques Antoine de Crux dit marquis de Courboyer, riche protestant, en 1661.
A quinze −ou seize−ans, Marie-Catherine épouse François de la Motte, baron d’Aulnoy, le six
mars 1666 et devient dès lors Madame la baronne d’Aulnoy, dite Madame d’Aulnoy. De ce
mariage, probablement arrangé, naitront quatre enfants. L’union ne sera pas heureuse. En 1668,
alors qu’elle était enceinte de leur troisième enfant, le baron aurait vraisemblablement battu sa
femme qui se réfugie à Paris chez sa mère. Cette mésentente entre les deux époux donnera lieu,
un an plus tard, à un véritable scandale.En effet, sa mère, aidée des deux gentilshommes
Courboyer et Charles Bonnenfant, sieur de la Moisière, prépare une machination pour se
débarrasser définitivement de ce mauvais gendre : suite à des accusations calomnieuses de lèsemajesté, le baron d’Aulnoy est arrêté et embastillé en 1669. Mais très vite, les soupçons
apparaissent. La Moisière et Courboyer sont décapités et les deux femmes, également
recherchées par la police, doivent alors prendre la fuite tandis que le baron, relâché en janvier
1670, vivra désormais séparé de sa femme.
Forcée de se cacher, Madame d’Aulnoy vivra d’abord recluse dans un couvent jusqu’au
printemps de 1672. Commence alors une longue période d’allers-retours à travers l’Europe : en
Flandre, en Angleterre − par deux fois − et en Espagne où elle rejoindra sa mère.Obtenant le
pardon de Louis XIV, Madame d’Aulnoy et ses quatre enfants regagneront définitivement Paris
entre 1685 et 1690 -année où ses premières publications connaissent un vif succès. Ces voyages
influenceront considérablement son œuvre.

1La

biographie est inspirée de DEFRANCE Anne, « Marie-Catherine Le Jumel de Barneville », Siefar, dernière mise à
jour le 5 juin 2012, http://www.siefar.org/dictionnaire/fr/Marie-Catherine_Le_Jumel_de_Barneville, consulté le 10
novembre 2012 ;
BARROUX Robert, PAUPHILET Albertet MGR PICHARD Louis, Dictionnaire des Lettres françaises. Le dix-septième
siècle, publié sous la direction du Cardinal Georges GREUTE de l’Académie française, archevêque-évêque du Mans,
Paris, Librairie Artème Fayard, 1954, p. 113 ;
BEAUMARCHAIS Jean-Pierre, COUTY Daniel et REY Alain, Dictionnaire des littératures de la langue française,
Paris, Bardais, 1984, vol.1 (A-D), pp. 114-115.
DE

2
Afin de parfaire sa réputation, elle fréquente d’abord le salon de Madame de Lambert où
elle côtoie d’autres personnalités qui s’illustreront dans le genre du conte, telles que Choisy,
Fénelon, Mlle Bernard, Mlle La Force ou encore Mlle de Murat. Elle ouvre ensuite son propre
salon. Ses contes y ont donc sans doute circulé avant d’être publiés dès 1697. Son élection
comme membre et septième femme de l’Académie des Ricovrati de Padoue en 1698 témoigne de
cette réussite. Elle y est surnommée « l’éloquente » ou « Clio », muse antique de l’histoire. En
1699, elle fut à nouveau impliquée dans une tentative d’assassinat.Acquittée, elle mourra six ans
plus tard, le douze ou treize janvier 1705 à son domicile.
Figure emblématique de l’écriture féminine du XVIIe siècle, elle constitue encore
aujourd’hui une référence concernant la question des genres et des rapports entre les sexes en
littérature - nous en dresserons un bref aperçu au § 2.6.3. Madame d’Aulnoy fut aussi l’auteur
d’une œuvre variée. Elle cultive d’abord le goût pour l’anecdote historique dans des pseudomémoires comme les Mémoires de la Cour d’Espagne (1692) et les Mémoires de la Cour
d’Angleterre (1695) ou dans des romans galants : Histoire d’Hypolite, comte de Douglas (1690)
(roman dans la veine de La Princesse de Clèvesdans lequel Madame d’Aulnoy publie son
premier conte : L’ile de la félicité) et Histoire de Jean de Bourbon, prince de Carency (1692).
L’auteur met également sa plume au service d’œuvres de piété et d’érudition. On lui connaît
notamment une paraphrase des Psaumes, Les sentiments d’une âme pénitente et une Anthologie
de la poésie française. Mais c’est aujourd’hui la conteuse plus que la romancière que nous
connaissons. Elle fut en effet l’auteur d’une œuvre surpassant quantitativement celle de Perrault.
Les Contes,qu’elle publia en 1697 et 1698 révèlent son attachement à la mode des Fées
etcontribuèrent nettement au passage à l’écrit de ce genre oral. Ils firent ensuite l’objet de
réécritures largement diffusées par la Bibliothèque Bleue mais rapidement rejetées dans l’ombre
par l’importance que prirent ceux de son contemporain Perrault− nous émettrons des hypothèses
à ce sujet au § 2.5 et 2.6. Son œuvre se caractérise par une écriture simple et élégante, et par une
intention moralisatrice. Si ses sources invoquent un retour au passé, l’œuvre se veut miroir voire
interrogatrice de la société et de ses valeurs mondaines (v. § 2.6). Dès le XXe siècle, on s’est
attelé à adapter ses contes pour les enfants. Pourtant, si Madame d’Aulnoy aimait apparemment à
s’entourer d’enfants, les Contes ne leur étaient pas originellement destinés.

3
2. ANALYSE DU CONTE
2.1 LE TITRE « BABIOLE »

Examinons la définition de « babiole » :
Babiole : n.f.(fin XVIe ; it. babbola) 1. Vx, rare. Petit jouet d’enfant. 2. Petit objet de peu
de valeur. 3. Fig. Chose sans importance2.
Le terme, qui désigne le prénom du protagoniste principal, n’est donc pas anodin. En
effet, il recouvre exactement le statut du personnage : une princesse déchue et sans valeur qui
devient un vulgaire jouet d’enfant : « […] le petit prince la pria de lui donner Babiole pour jouer
avec lui. »3 Ainsi, la princesse devenue guenon, perd son statut non seulement de princesse mais
aussi d’humain, pour être réduite à l’objet, la babiole. Cette déchéance constitue le manque du
récit : Babiole,pour un dénouement favorable, doit cesser de n’être qu’une babiole et reconquérir
son statut de princesse.
2.2 RESUME DU CONTE

Une reine se lamente de ne pouvoir avoir d’enfants et met en cause le mauvais don que
lui a fait la fée Fanferluche dont elle reçoit justement la visite: « […] je viens vous annoncer une
infante, mais j’appréhende qu’elle ne vous coûte bien des larmes. »4La fée dupe la reine qui
donne effectivement naissance à la plus belle des filles mais, suivant les -mauvais- conseils de la
fée, change sa fille en guenon en lui attachantune fleur d’aubépine sur la tête: « Et ce fut
inutilement qu’on lui ôta ces fatales fleurs : elle était déjà guenon, guenon confirmée, ne voulant
ni téter, ni faire l’enfant. »5Redoutant l’effroi du roi et sur le conseil de ses dames, la reine se
résout à faire noyer la guenuche. Mais le valet chargé du crime est surpris dans son hésitation par
le cortège d’une autre reine, la sœur de sa souveraine venue célébrer la naissance de sa nièce

2 REY

Alainet REY-DEBOVE Josette,Le Petit Robert 1. Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue
française, Paris, Le Robert, 1682.
JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Babiole. Un conte du Cabinet des fées, texte établi par
PHILIZOT Frédérik., Paris, Mila éditions, 2003, p.12.
3LE

4Idem,

p. 9.

5Idem,

p. 11.

4
quis’empare du singe : « La reine lui en fit donner une grosse somme, et la trouvant douce et
mignonne, elle la nomma Babiole. »6
Babiole est donc emmenée chez sa tante et devient le jouet de son cousin qui, l’appréciant
beaucoup, désire qu’elle soit traitée en véritable princesse. Celle-ci témoigne d’immenses
progrès : « […] elle se mit à parler avec une petite voix douce et claire, si distincte, que l’on n’en
perdait pas un mot. »7et reçoit dès lors l’éducation qui sied à son rang. Babiole, n’ayantd’ailleurs
du singe que l’apparence, s’éprend de ce beau cousin et tombe dans une profonde mélancolie.
Si la guenuche ne suscite pas l’intérêt du prince, elle est cependant remarquée par Magot,
le roi des guenons qui envoie une grande ambassade, dirigée par Mirlifiche, pour obtenir de la
reine d’épouser Babiole qu’elle lui sacrifie, n’écoutant que son propre intérêt :
Ma petite guenuche, lui dit-elle, je t’avoue que j’aurai bien du regret de ton éloignement.
Mais il n’y a pas moyen de refuser le Magot qui te demande en mariage, car je n’ai pas
encore oublié que son père mit deux cent mille singes en campagne, pour soutenir une
grande guerre contre le mien. Ils tuèrent tant de sujets, que nous fûmes obligés de faire
une paix assez honteuse. 8
Malgré les présents de Mirlifiche dont nous ne retiendrons qu’ « […] un petit coffre de
verre dans lequel étaient enfermées une noisette et une olive. Mais la clef était perdue, et Babiole
s’en mit peu en peine. »9, Babiole décide de s’enfuir.
Dans sa fuite, elle rencontre un vieillard nommé Biroquoi qui lui conseille de garder
précieusement le coffre de verre et lui offre une tortue comme moyen de locomotion. Babiole se
remet en chemin mais est rapidement repérée et saisie par la cavalcade de Mirlifiche. Lorsqu’ils
atteignent la capitale du royaume, ville natale de Babiole où la reine fait condamner toute
l’ambassade « […] que l’on jeta impitoyablement dans le fond d’une cave, où lui[Mirlifiche] et
ses camarades furent emprisonnés, avec les dames guenuches et les demoiselles guenuchonnes
qui accompagnaient Babiole. »10 Heureusement pour elle, les habits, les manières et le langage
de Babiole lui permirent de rencontrer par hasard la reine qui se prend pour elle d’une affection
naturelle et qui, suite à son récit, reconnaît sa fille. Maissuivant à nouveau les conseils de ses
dames, elle résout d’enfermer Babiole dans un château pour sauver son honneur. La
6Idem,

p. 12.

7Idem,

p. 13.

8Idem,

p. 17.

9Idem,

p. 19.

10Idem,

p. 24.

5
guenons’engage donc dans une nouvelle fuite car : « elle aimait mieux s’exiler volontairement,
et demeurer maîtresse de sa liberté, que de la perdre pour jamais. »11
Elle arrive dans un désert et, accablée par la faim, ouvre le coffre de verre pour manger
l’olive. Aussitôt, une huile en sort et par magie, lui rend sa forme humaine : « Merveille ! Elle se
rendit sur-le-champ si belle, que rien dans l’univers ne pouvait l’égaler. »12 Toujours affamée,
elle croque ensuite dans la noix dont, à sa grande surprise, sortent de la coquille architectes et
ouvriers qui lui construisent un somptueux palais ainsi qu’une ville du nom de Babiole,
généreusement peuplés.
Elle y rencontrera plus tard le prince son cousin qui tombe immédiatement sous son
charme. Mais ne supportant pas autant d’émotions, la princesse perd pied et s’égare dans la forêt
:
Elle entra ainsi dans un bois, et tomba évanouie au pied d’un arbre, où la fée Fanferluche,
qui ne cherchait que des occasions de mal faire, vint l’enlever dans une nuée plus noire
que de l’encre, et qui allait plus vite que le vent.13
Puis, tombe dans une bouteille gardée de six géants et de six dragons. Plusieurs mois s’écoulent
alors et le prince, ne cessant de réclamer Babiole, se lance à sa poursuite sur son cheval
Criquetin. Il rencontre également Biroquoi qui lui confie un dauphin ailé et l’arme pour vaincre
les géants et les dragons. Après avoir libéré la princesse, ils quittent leur prison pour se rendre à
la capitale et apprendre la métamorphose de l’infante à sa mère par une ruse. L’heureux couple
se présente ensuite à la reine : « Dès que la reine l’aperçue, son cœur s’agita si fort, qu’il ne
fallut point d’autre témoignage de la vérité de cette aventure. » 14 Les retrouvailles sont
émouvantes et tous se réconcilientlors d’un joyeux mariage.
2.3 LES PERSONNAGES

1. Le personnage principal :Babiole, est métamorphosée en guenon suite à un mauvais sort
et doit reconquérir son statut de princesse ainsi que l’estime −et l’amour − des siens.
2. Les personnages initiaux dont Babiole doit reconquérir l’estime :

11Idem,

p. 28.

12Idem,

p. 29.

13Idem,

p. 33.

14Idem,

p. 42.
6
-

La reine (mère) : Malheureuse au départ, son bonheur ne sera comblé que lorsqu’elle
retrouvera cette enfant sous forme humaine. Elle est le moteur du premier envoi qui
éloigne Babiole de la cour.

-

Dames qui la conseillent/son conseil qui par deux fois sera à l’origine de
l’éloignement de l’infante.

-

Le valet de chambre de la reine : Si socialement et quantitativement il n’a pas
beaucoup d’importance, il est pourtant chargé d’une lourde tâche : noyer Babiole. Il
marque le passage de la guenon d’une première reine à une seconde.

-

Le roi : Il n’a d’importance que parce qu’il intervient comme prétexte au meurtre de
Babiole ; la reine invoque l’épouvante que pourrait produire la vision de sa fille à son
mari pour l’éliminer.

-

La reine (tante) : cause de l’éducation et de la supériorité de Babiole, c’est à la fois à
cause d’elle qu’elle est condamnée au roi Magot et qu’elle est remarquée par les
soldats de l’autre reine. Elle marque une étape dans l’ascension de la princesse en
étant la première à lui conférer une appartenance et un semblant d’amour.

-

La gouvernante de Babiole : Personnage secondaire.

-

Le prince : il est le point de départ de l’ascension de Babiole. Il deviendra ensuite le
symbole illustrant la différence de la guenon et son incapacité à faire ses preuves dans
la société sous son apparence animale. L’union et le bonheur final de ceux-ci signent
l’aboutissement de la quête de la princesse.

3. Les adjuvants.
-

Biroquoi : il s’avère être de précieux conseil tant pour Babiole que pour le prince,
agissant chaque fois dans l’intérêt de la princesse dont il connaît le futur, en mettant à
leur disposition des créatures merveilleuses.

-

La tortue qui permet à Babiole sa première fuite, fuite qui est rapidement contrée par
Mirlifiche et donc inaboutie. Elle est ensuite réquisitionnée par la cavalcade.

-

Le dauphin volant qui permet au prince de vaincre les monstres, entreprise
pleinement accomplie.

-

Constructeurs de Babiole −au sens de « ville de »− qui cristallisent la métamorphose
de la guenon en lui offrant ce que toute princesse de ce nom mérite : un royaume, un
palais, etc.

-

Criquetin : Cheval destrier du prince qui lui est d’abord offert pour combler sa
tristesse due à la perte de Babiole et qui lui permettra ensuite de reconquérir la
princesse.
7
4. Les opposants.
-

La fée Fanferluche : ne faisant que deux apparitions, son rôle est pourtant décisif
puisqu’elle est à l’origine des deux méfaits.

-

Les six géants et les six dragons : Personnages secondaires, références mythologiques
et merveilleuses.

-

Le roi Magot : il symbolise le comble de la déchéance de Babiole : épouser un singe
sera rendre sa condition de singe immuable. Ainsi, en s’opposant à cette union par sa
fuite, Babiole ne fuit pas seulement un mariage, elle fuit avant tout une condition
animale à laquelle elle tente d’échapper.

-

Mirlifiche : Ambassadeur de Magot, il est un condensé de tout ce que sont les singes.

-

Monette et Gigona : Deux guenons qui attestent du sort réservé à Babiole mais qui
marquent surtout leurs différences.

-

Perroquet : Animal étonnant, il sert d’interprète entre les singes et les hommes. C’est
aussi un remarquable poète :
Perroquet qui passait pour un assez bon poète, ayant composé une harangue
fort sérieuse, s’avança jusqu’au pied du trône où la reine était assise. Il
s’adressa à Babiole, et parla ainsi :
« Madame, de vos yeux connaissez la puissance,
Par l’amour dont Magot reçoit la violence. »15

-

L’ambassade réunissant toutes sortes d’animaux (lapins, lièvres, renards, coqs, pies,
geais, singes, etc.).

2.4 LE SCHEMA DE LA MISE EN RECIT 16

-SELON PROPP 17

Le récit s’ouvre sur un manque : l’incapacité de la reine à avoir un enfant. L’agresseur, la
fée Fanferluche, entre alors en scène et trompe la victime. Un premier méfait est ainsi commis :
l’agresseur ensorcelle sa victime, l’infante (Babiole), par l’intermédiaire de la reine. La
divulgation de la métamorphose de la princesse en guenon suscite le premier envoi : Babiole est
chassée -et même plus, condamnée à mort. Ici, nous assistons à une modification des rôles, la
reine, plus que simple mandataire de l’envoi, devient une sorte d’agresseur pour sa fille « hérosvictime ». Mais le héros, condamné à mort, est secrètement libéré et recueilli par sa tante et son
cousin. Ceci constitue une période de transition dans la quête. Arrive alors un premier donateur,
15Idem,
16

p. 16.

Voir § 4.II, 4.III et 4.IV pour le schéma.

17PROPP

Vladimir, Morphologie du conte, Paris, Edition Points, 1970.
8
Magot, qui par l’intermédiaire de Mirlifiche, offre des présents −objets magiques− à Babiole. En
échange, celle-ci doit accepter sa demande en mariage. Le héros réagit en se sauvant et rencontre
dans sa fuite un nouveau donateur, Biroquoi, lui confiant un autre objet magique : une tortue.
Pourtant, Babiole est capturée par Mirlifiche, devenu lui-même une sorte d’agresseur mais
vaincu ensuite par la supériorité des manières de la princesse dont la quête l’emmène auprès de
sa mère. Si le manque initial pourrait ici trouver une résolution, le méfait n’est toujours pas
résolu, ainsi, la quête ne s’achève pas là et donne lieu à un nouvel envoi : Babiole décide d’ellemême de prendre la fuite, menacée d’emprisonnement par sa mère. Elle en vient à utiliser l’objet
magique offert par Magot et ingurgite l’olive et la noix. Grâce à cette intervention, elle retrouve
son apparence et son statut initiaux : le méfait est donc résolu. Cependant, l’intervention d’un
ancien personnage relance la quête : le prince tombe amoureux de Babiole sans connaître sa
véritable identité et ce débordement d’émotion suscite une nouvelle fuite du héros ainsi qu’un
nouveau méfait. En effet, Fanferluche revient et emprisonne la princesse. C’est alors une autre
quête qui commence, celle du prince « héros-quêteur ». Suite à la divulgation du méfait, il se
lance à la recherche de la princesse −objet de sa quête− et rencontre un donateur, Biroquoi qui
réintervient en lui confiant un objet magique : le dauphin ailé. Le héros, ainsi paré, se bat avec
l’agresseur −Fanferluche par l’intermédiaire des six dragons et des six géants− ; l’agresseur est
vaincu et le méfait résolu : Babiole est délivrée. Nos deux héros se rendent alors incognito chez
la reine mère auprès de laquelle ils doivent accomplir une dernière épreuve : la convaincre sous
un déguisement. Une fois l’épreuve réussie, les héros sont reconnus et le manque comblé : la
mère retrouve son enfant. Le récit se clôt sur le mariage des héros et le bonheur de tous.
La morphologie du conte telle que l’a schématisée Propp nous permet d’expliquer plus
aisément la mutation des personnages. Ceux-ci, davantage définis par la fonction qu’ils opèrent
dans le récit glissent plus aisément d’un statut à un autre sans altérer cette fonction qui,
indépendamment du statut du personnage, conserve la même influence sur le récit. Mais Babiole
n’en restepas moins difficile à schématiser et cela du fait que l’intrigue, multiple, n’est de
surcroit pas tout à fait linéaire : les intrigues se chevauchent, les personnages interviennent et
réinterviennent, le manque et les méfaits coexistent, etc18.
De manière générale, nous retiendrons comme principales singularités l’enchevêtrement
des intrigues et la non conformité au système manichéen habituel aux contes merveilleux par
l’utilisation −à l’exception du personnage principal et de ses adjuvants− de personnages ni tout à
fait blancs, ni tout à fait noirs. Notons par exemple : les deux reines ; le prince, incapable de

18

Pour les exemples, v. schéma § 4.
9
compassion mais qui volera ensuite au secours de la princesse ; ou inversement, Magot qui fait
preuve d’attention envers celle-ci mais n’hésite pas à la faire enlever de force. En fait, Babiole
n’est pas seulement l’histoire de Babiole, c’est aussi l’histoire d’une mère qui chasse et retrouve
son enfant. En cela, le schéma de Greimas19 offre plus de clarté puisqu’il permet de considérer la
reine mère comme révélatrice du manque.
En effet, le schéma actantiel de Greimas a pour avantage d’être plus général, il permet
donc une vision moins stéréotypée de la structure du conte. Cependant, c’est cette même
généralité qui lui porte préjudice : général, il permet difficilement de comprendre l’ambiguïté
liée aux statuts des personnages. En effet, la reine, par exemple, victime au début, n’en demeure
pas moins celle qui, après, décidera du meurtre de sa propre fille − et de son emprisonnement
ensuite. Il en va de même pour la reine sa sœur qui, accueillant Babiole au début, n’hésite pas à
la condamner à un monstrueux mariage.
De même, la situation initiale de ce conte reste problématique : manque et méfait se
succèdent, entrainant la modification du statut des personnages. Ainsi, nous retiendrons cette
proposition afin de rendre compte de la structure de fond du conte, concernant uniquement la
quête de Babiole, dès sa naissance jusqu’à son bonheur final.
2.5 SITUATION DU CONTE

Babiole est l’un des contes du quatrième tome des Contes des fées publié en 1697. Dans
ce volume, il figure aux côtés de trois autres contes : Don Fernand de Tolède, Nouvelle
espagnole,Le nain jaune et Serpentin vert.
La nouvelle espagnole, à l’esthétique baroque,constitue le récit-cadre qui fonctionnedès
lors comme un écrinromanesque dans lequelles contes s’insèrent avec des effets de tiroir et de
miroirs.

20

Les trois contes insérés présentent une certaine unité que nous décrirons

succinctement, la plupart de ces thématiques étant détaillées postérieurement. On y retrouve en
effet, le thème invariable de la laideur et de la dualité du Beau et du Laid, le rapport mère-fille,
chaque fois intrinsèquement lié à la notion de Laid. Mais bien plus, c’est toujours en acceptant
de devenir une femme affranchie, « […] sensible[s]à [dans] la revendication féministe portée par
ces contes qui condamnent le mariage forcé et valorisent des héroïnes fortes et
Algirdas Julien, « Eléments pour une théorie de l’interprétation du récit mythique », Communications,
vol 8/n°8 (1966), pp.28-59.
19GREIMAS

Marie-Agnès, « Les contes de Madame d’Aulnoy ou l’art de la métamorphose », The Romanic Review,
48(2008), p. 386.
20THIRARD

10
autonomes »21,mais conformes aux valeurs galantes et morales de l’époque, que les héroïnes
gagnent l’accomplissement de leur bonheur, sous l'inaltérable signe de l’amour.
Babiole est aujourd’hui le moins cité. Peut-être pouvons-nous l’expliquer par le caractère
moins moralisateur du conte : dans Le Nain Jaune et dans Serpentin vert, le châtiment advient
comme une punition directement liée au comportement des héros, tandis que Babiole nous
apparaît comme une héroïne irréprochable, subissant des cruautés injustifiées :
Il était impossible de trouver une guenon plus belle et de meilleur air […], et la vivacité
de ses yeux marquait tant d’esprit, que l’on n’avait pas lieu de s’étonner de tout ce
qu’on lui voyait faire. 22
La morale (v. p. 16), liée notamment à l’éducation des jeunes femmes − ou du moins feignant
l’être − pourrait donc s’avérer, de prime abord, moins édifiante.
2.6 COMMENTAIRES
2.6.1 COMMENTAIRE EXTERNE

Comme dit précédemment, on parle peu de Babiole. Imaginer l’impact que ce conte put
avoir sur la carrière de l’auteur semble donc dérisoire face à la production déterminante de cette
dernièredans l’histoire de la littérature et, plus particulièrement, dans le genre du conte de
fées.C’est en effet Madame d’Aulnoy « reine dans la féérie »23 qui lance la mode des fées avec
son conte L’Ile de Félicité, inséré dans L’Histoire d’Hypolite, comte de Douglas, en 1690 et qui
s’avèrera être l’auteur le plus fécond de son temps, ne nous laissant au total pas moins de vingtcinq contes en deux recueils. Inutile donc de préciser le succès qu’elle connut à l’époque. Si
Madame d’Aulnoy met à la mode le conte de fées, elle contribue aussi largement à la mise à
l’écrit de ce genre oral. Ce lien à l’oralité nous paraît ainsi capital. D’abord, parce qu’il est
significatif des conditions ayant présidé à la création littéraire en cette fin de siècle : on connaît
l’attachement de l’auteur au clan des Modernes et sa fréquentation des salons mondains dans
lesquels ses Contes auraient circulé, moteurs de la conversation et d’une pratique donc
essentiellement orale. Ensuite car ces traces d’oralité sont largement présentes dans son œuvre
21JASMIN

Nadine (éd.), Contes nouveaux ou Les Fées à la mode, Paris, Champion, 2008 citée par DEFRANCE Anne,
« Madame d’Aulnoy, Contes des fées, suivis des Contes nouveaux ou Les Fées à la Mode », Féeries, 3(2006), p.
373.
22

LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Babiole. Un conte du Cabinet des fées, texte établi par
PHILIZOT Frédérik, Paris, Mila éditions, 2003, p. 12.
Jacques BARCHILON cité parTHIRARD Marie-Agnès, « Les contes de Madame d’Aulnoy ou l’art de la
métamorphose », The Romanic Review, 48(2008), p. 381.
23

11
qui, souvent, « célèbrent les pouvoirs de la parole[témoignant ainsi de] sa[Madame
d’Aulnoy]propre maitrise des codes esthétiques et linguistiques de son temps »24 , notamment,
au moyen de petits poèmes dont elle parsème son écriture « comme pour baliser le parcours d’un
lecteur initié à ces jeux poétiques. » 25 . Ses contes, comme dit précédemment (V. § 1),
connaitront bon nombre de réécritures, régulièrement victimes de mauvaises interprétations.
Babiole porte, au même titre que les autres œuvres de Madame d’Aulnoy, les stigmates
de cette oralité : admiration que suscite le langage de Babiole, poème de Perroquet, ponctuation
proche d’un langage parlé, etc. Ce conte réinvestit donc la forme et les thèmes−comme nous le
verrons au point suivant − de prédilection de l’auteur. Dès lors, si l’on doute du succès de
Babiole, c’est probablement parce que, dès sa publication, il est possible qu’il soit passé
inaperçu. Effectivement, comme dit précédemment, Babiole est moins stéréotypé et par
conséquent moins édifiant que les autres contes - de l’auteur ou de son contemporain Charles
Perrault. Il semble donc avoir échappé au mécanisme à la base du succès du conte merveilleux.
2.6.2 COMMENTAIRE INTERNE

D’origine bretonne, Madame d’Aulnoy connaît bien les croyances populaires. Mais, si
ses Contes trouvent leur source dans un fond populaire oral et folklorique −auquel nous pouvons
par exemple rattacher les motifs du fiancé-animal et de la métamorphose présents dans Babiole−,
la mise à l’écrit opère, comme l’affirme Marie-Agnès Thirard 26 , « une métamorphose
littéraire » : Madame d’Aulnoy adapte ces sources au goût de son public de prédilection. Afin de
brouiller les pistes, elle recourt aux modes de son temps : la préciosité, d’une part, expliquant par
exemple le rôle privilégié de la femme désirée, et le romanesque baroque d’autre part, qui
caractérise l’enchâssement ou la mise en abyme des récits. Le conte devient alors jeu littéraire
pour ce public mondain à tel point qu’il opère parfois la subversion des motifs populaires en une
véritable « initiation sexuelle » révélant « aussi trace d’un certain libertinage que l’on pourrait
qualifier de “libertinage voilé” »27, libertinage qui ne peut être compris que par un lecteur initié -

24JASMIN

Nadine (éd.), Contes nouveaux ou Les Fées à la mode, Paris, Champion, 2008 citée par DEFRANCE Anne,
« Madame d’Aulnoy, Contes des fées, suivis des Contes nouveaux ou Les Fées à la Mode », Féeries, 3(2006), pp.
371-376.
Marie-Agnès, « Les contes de Madame d’Aulnoy ou l’art de la métamorphose », The Romanic Review,
48 (2008), p. 385.
25THIRARD

Marie-Agnès, « Les contes de Madame d’Aulnoy ou l’art de la métamorphose », The Romanic Review,
48(2008), p. 381.
26THIRARD

27Idem,

p. 390.
12
c’est à dire, ni par le peuple, ni par les enfants ! Ainsi, ce merveilleux d’apparence chaste et
galante, mis au contact de la société, peut devenir parodique voire critique : dès lors qu’il se
pense hors du réel, le merveilleux a la possibilité de se faire critique de la réalité, allant jusqu’à
remettre en cause le pouvoir ou les mœurs. L’auteur, reprenant ce procédé aux fables de la
mythologie, s’amuse de ces références, « Mais surtout, elle les entraine dans le monde qu’elle
connaît, celui des salons modernes parisiens, entiché de merveilleux à condition qu’il soit
capable de déclencher, dans la conversation, des émotions et des questions. »28.
Babiole semble donc parfaitement fidèle à cette description et constitue un ingénieux
mélange de toutes ces composantes. Néanmoins, le mélange semble ici plus subtile : la femme −
Babiole − n’est ni désirée ni privilégiée, mais seulement soumise aux goûts misogyne et injustes
des hommes :
Pour époux ! dit le prince en éclatant de rire. Pour époux, ma guenuche ! Je suis charmé
de ce que tu me dis. J’espère cependant que tu m’excuseras si je n’accepte point ton
parti. Car enfin notre taille, notre air et nos manières ne sont pas tout à fait
convenables.29
A cet égard, le conte constituerait une critique bien plus acerbe de la société ou un plaidoyer plus
abouti en faveur de l’autonomie des femmes, au-delà de la rigidité des mœurs et des apparences.
Positionnement soit trop subtil, soit au contraire, trop effronté pour susciter les applaudissements
du XVIIe.
2.6.3 COMMENTAIRE PERSONNEL : BABIOLE, UNE AUTRE FACETTE DE L’ANIMALITE

On a beaucoup travaillé sur le héros animal dans les contes de Madame d’Aulnoy et,
pourtant, ces études semblent exclure systématiquement Babiole, exclusion plutôt étonnante
puisque notre héroïne n’en est ni plus ni moins un singe, mais qui trouve peut-être une
explication dans la singularité même du personnage de Babiole, à rebours du mythe de la
princesse idéale. C’est ce que nous nous attacherons à détailler, d’abord en résumant le propos
de Jeanne Bloch quant au traitement habituel de l’animalité dans les contes de Madame
d’Aulnoy, ensuite en y opposant l’exception de Babiole.

« Conte de fées, livre de Madame d’Aulnoy », Encyclopaedia Universalis,dernière mise à jour le 5
septembre 2011,http://www.universalis.fr/encyclopedie/contes-de-fees-madame-d-aulnoy/, consulté le 15 novembre
2012.
28B IET Christian,

29

LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Babiole. Un conte du Cabinet des fées, texte établi par
PHILIZOT Frédérik, Paris, Mila éditions, 2003, p. 18.
13
Selon Jeanne Bloch, lorsque la punition d’une fée consiste en la métamorphose animale,
l’animalité se fait quête principale du récit, elle en devient « l’épreuve à affronter »30. A cette
quête, s’ajoute alors un schéma narratif particulier que l’auteur définit comme suit :
1. Punition des parents à travers l’enfant −pour qui l’animalité constitue un véritable
parcours initiatique. Cela explique que cette métamorphose fasse d’autant plus souffrir
les parents : il s’agit généralement d’un enfant unique et longtemps désiré.
2. Désobéissance du héros.
3. Animalité ou exclusion du monde humain : « l’animalité est d’emblée envisagée comme
une monstruosité, et une aberration qui doit disparaître. Pour reprendre la terminologie
d’Anne Defrance, le préjugé nobiliaire est la cause du rejet. »31
Au-delà de ses conséquences sur la narration, l’animalité est aussi métaphore sexuelle et
permet de suggérer la sexualité sans l’évoquer ouvertement. Bruno Bettelheim ajoute que les
fées, reprenant l’héritage populaire de la bonne d’enfants, initient cette éducation sexuelle32 : la
métamorphose s’en trouve alors justifiée et la fée, impunie puisqu’elle ne fait qu’endosser un
rôle nécessaire. Cette initiation sexuelle est surtout adressée à la femme, dont l’animalité est
douce et charmante et que l’auteur veut prévenir de la bestialité, la violence du fiancé-animal.
Ainsi, même animale, la femme reste toujours attirante pour l’homme comme c’est le cas dans
La Biche au bois ou La Chatte blanche, pour n’en citer que deux. Pour Jeanne Bloch,
« l’animalité est donc l’expression de l’altérité entre l’homme et la femme, mais la rencontre de
la bête et de l’humain manifeste une altérité plus grande encore qu’une simple différence
sexuelle : elle est irréductible. »33. Une altérité qui permet à l’auteur (Jeanne Bloch) d’embrayer
sur la dualité du héros métamorphosé, tiraillé par un constant conflit entre sa nature humaine et
son physique animal, sa forme bestiale et son esprit humain et dont le trait le plus significatif est
son aptitude à tomber amoureux : dans la majorité des contes, c’est l’acceptation de l’être aimé
qui permettra au héros de retrouver son apparence. Ainsi, ni la nature, ni la société ne convient à
un tel héros et l’inadéquation de l’animal avec le monde des hommes provoque des effets de
comique : en société, on se rit de leurs accoutrements, de leurs manières ou de leurs
Jeanne, « Le héros animal dans les contes de fées de Mme d’Aulnoy “Le Prince Marcassin”, “Serpentin
vert”, “La Chatte blanche”, “La Biche au bois” », Dix-huitième Siècle, 42 (2010), pp. 119-138.
30BLOCH

31Idem,

p. 125.

32BETTELHEIM
33BLOCH

Bruno, Psychanalyse des contes de fées, Paris, Robert Laffont, 2011.

Jeanne, op. cit,p. 128.

14
divertissements aristocratiques, le héros ne trouve de repos que dans une vie naturelle dont
Madame d’Aulnoy ferait l’éloge. On comprend alors que ce n’est pas l’animal qui est risible,
« l’animalité n’a de laid que son aspect extérieur, tandis que l’homme est intérieurement
abject. »34.
Cependant, l’expression de l’animalité dans Babiole prend une toute autre forme et ce,
parce que la princesse n’est pas métamorphosée en une jolie chatte ou une élégante biche comme
les autres héroïnes, mais en une guenon repoussante. Intéressons-nous donc au symbolisme du
singe35 : Généralement, le singe est symbole des activités de l’inconscient, d’une « conscience
dissipée » qui se révèle sous des formes tantôt dangereuses, tantôt bénéfiques. Ainsi, il peut être
à la fois l’image de l’homme dégradé par ses vices, la luxure et la malice −c’est ce qui constitue
l’image inconsciente du roi Magot−ainsi que celle du sage initié qui cache sa véritable nature
sous une apparence bouffonne, inaugurant la quête de la sagesse et le mythe initiatique −ce à
quoi nous invite Babiole. Mais avant tout, le singe irrite par sa ressemblance avec l’homme,
représentant l’image méprisable de ce que l’homme doit fuir de lui-même.
On comprend alors ce qui distingue Babiole de La Chatte blanche ou de La Biche au
bois. D’abord, elle est injustement et cruellement punie. Personnage le plus pur et le plus intègre
du récit, elle paye d’avance la cruauté future des autres intervenants : sa mère condamnant à
mort sa propre fille, sa tante qui n’hésite pas à l’échanger comme gage de paix et son cousin qui
ne répond à sa détresse que par le mépris. On ne peut donc pas parler de « désobéissance du
héros » comme dans ces deux autres contes où la métamorphose apparaît comme la punition
inévitable d’un comportement déplacé.
Ensuite, sa métamorphose n’a rien d’attirant, elle n’est pas « douce et charmante » mais
qualifiée d’« une bestiole de cette nature »36. Comment donc penser qu’elle puisse être objet de
désir ? Sous cette apparence, elle est à mille lieues du regard des hommes et ne suscite que
l’intérêt d’un singe dont il est inutile d’évoquer la brutalité des élans. Et pourtant, ce singe, au
moins, lui témoigne de l’affection. La fuite de Babiole face à la demande de Magot pourrait donc
être interprétée comme le refus adolescent de la sexualité. Mais cette hypothèse semble
insuffisante. Babiole, renversant l’équation, établie par Raymonde Robert 37 , Beauté/Esprit en
34Idem,

p. 137.

35CHEVALIER

Jean et GHEERBRANT Alain, Dictionnaire des symboles, Paris, Robert Laffont, 2008.

JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Babiole. Un conte du Cabinet des fées, texte établi par
PHILIZOT Frédérik, Paris, Mila éditions, 2003, p. 11.
36LE

37 ROBERT

Raymonde, Le conte de fées littéraire en France de la fin du XVIIe à la fin du XVIIIe siècle,
Nancy, Presses universitaires de Nancy, 1982, p. 212.

15
Laideur/Esprit, et s’opposant ainsi à la Beauté/Sottise des autres personnages, devient une
critique acerbe de l’homme et de la société : « Chaque fois qu’ils sont beaux, le prince et la
princesse deviennent insensibles et incapables d’aimer. »38 et c’est dans ce cadre que l’apparence
du singe se trouve justifiée : par sa proximité − intellectuelle et physique −avec l’homme, Babiole
n’est pas tout à fait un animal, elle ne fait que révéler, derrière des allures mondaines, la
bestialité d’une société injuste et hypocrite. Par sa victoire, elle concrétise un nouvel idéal
féminin, non pas celui de jeunes filles bien mises et bien rangées, conformes aux valeurs du
XVIIe siècle− comme l’illustrent les héroïnes de La Chatte blanche et de La Biche au bois −,
mais de femmes affranchies du joug des hommes et du poids des mœurs, capables d’atteindre
leurs objectifs grâce à leurs seuls courage et esprit. C’est même la réapparition du prince dans la
vie de Babiole qui met la réussite personnelle de la princesse en péril : l’homme est un obstacle
avant d’être un égal et un allié. D’ailleurs, Madame d’Aulnoy n’a-t-elle pas dû elle-même
s’affranchir de l’autorité abusive d’un mari violent pour pouvoir finalement briller dans les
salons mondains ?
Dès lors, ce n’est pas sauvée par l’amour que la princesse recouvrira son apparence, c’est
par elle-même, par ses vertus et une autonomie assumée. Peut-être s’agit-il là de revendications
féministes, rien n’est moins sûr. Et, là où certains ont peut-être vu un récit paraphrase des autres
contes, raisonnable et sans grand intérêt, nous percevons un violent pamphlet et pensons que, si
Babiole est tombé dans l’oubli, c’est précisément parce que Babiole va à l’encontre des critères
habituels du XVIIe siècle : on peut pardonner son effronterie à une jolie femme −La Chatte
blancheet La Biche au bois comptent parmi les contes les plus célèbrent de Madame d’Aulnoy −,
certainement pas son courage à une « guenon ».
En conclusion, l’animalité, plus qu’une simple quête, permet la découverte de soi et
l’évocation de la dualité − homme/femme, bête/homme −question qui, comme nous l’avons vu,
est au cœur de l’œuvre de Madame d’Aulnoy, aujourd’hui encore figure emblématique de
l’écriture féminine du XVIIe siècle. Cette animalité prend toutefois un ton de révolte lorsqu’il
s’agit de Babiole : Babiole n’a de la guenon que l’apparence, tandis que, derrière leur joli visage,
les autres personnages sont profondément singes : bouffons et méprisables. Or, comme le
rappelle la morale du conte, les apparences sont parfois trompeuses… et injustes.
On ne doit d’un ennemi craindre
Les présents même.
Tel paraît à vos yeux vouloir vous engager,
38Idem,

p. 213.

16
Et vous proteste qu’il vous aime,
Lorsque dans le secret il cherche à se venger.
L’infante, dont ici je trace l’aventure,
Eût sous une aimable figure
Vu couler ses jours fortunés,
[…] 39

39

LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Babiole. Un conte du Cabinet des fées, texte établi par
PHILIZOT Frédérik, Paris, Mila éditions, 2003, p. 44.

17
3. BIBLIOGRAPHIE 40
SOURCES PRIMAIRES

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d’Angleterre, Paris, Barbin, 1674, 2 tomes/1 vol.
LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Histoire d’Hyppolite, comte de Douglas,
Paris, Louis Sevestre, 1690, 2 tomes/1 vol.
LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Mémoires de la Cour d’Espagne, Paris,
Barbin, 1691, 2 vol.
LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Relation du voyage d’Espagne, Paris,
Barbin, 1691, 3 vol.
LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Sentiments d’une âme pénitente, s.l., s.
n. d’éd., 1691.
LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Voyage d’Espagne, La Haye, Van
Bulderen, 1691, 2 tomes/1 vol.
LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Histoire de Jean de Bourbon, Prince de
Carency, La Haye, A. Moetjens, 1692.
LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Mémoires des aventures singulières de
la cour de France, La Haye, Alberts, 1692.
MADAME D’*** [LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine], Nouvelles espagnoles,
Paris, Barbin, 1692, 2 vol.
MADAME D’*** [LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine], Mémoires de la

Cour d’Espagne, Lyon, Anisson et Possuel, 1692, 2 vol.
MADAME D’*** [LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine], Nouvelles, ou
mémoires historiques, Paris, Barbin, 1693, 2 vol.
LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Le retour d’une âme à Dieu, Paris, Vve
de Théodore Girard, 1693.
MADAME D’*** [LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine], Mémoires de la Cour
d’Angleterre, Paris, Barbin, 1695.

40Pour

éviter une surcharge de la bibliographie, nous n’avons retenu que les ouvrages francophones.
18
LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Mémoires secrets de M LDDO Mgr le
Duc d’Orléans ou les aventures comiques de plusieurs grands princes de la Cour de
France, Paris, Bredou, 1696.
LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine et al., Histoire et les aventures de
Kemiski géorgienne, Bruxelles, François Foppens, 1697.
MADAME D’*** [LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine], Les contes des Fées,
Paris, Barbin et al., 1697, 4 vol.
MADAME D’*** [LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine], Contes nouveaux ou
Les Fées à la mode, Paris, Vve de Théodore Girard, 1698, 4 vol.
LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Conte de Warwick, Paris, Compagnie
des libraires associez, 1703, 2 vol.
OUVRAGE DE REFERENCE

LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Babiole. Un conte du Cabinet des fées,
texte établi par PHILIZOT Frédérik., Paris, Mila éditions , 2003, 44 p.
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BIBLIOGRAPHIE COMPLEMENTAIRE

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REY Alainet REY-DEBOVE Josette,Le Petit Robert 1. Dictionnaire alphabétique et analogique de
la langue française, Paris, Le Robert, 1682.

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Travail Question de littérature

  • 1. UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES Faculté de philosophie et lettres [TRAVAIL SUR UN CONTE] [Babiole de Marie-Catherine Le Jumel de Barneville d’Aulnoy] LEFEVRE Travail réalisé dans le cadre du cours de Question de littérature française Valentine FRA-B-200 Monsieur F. Preyat ANNEE ACADEMIQUE 2012-2013 1
  • 2. 1. BIOGRAPHIE ET CARRIERE DE L’AUTEUR 1 Marie-Catherine Le Jumel de Barneville nait en 1650 ou 1651 −selon les versions− à Barneville-La-Bertran dans l’actuel Calvados. Issue d’une famille noble, elle perd son père très tôt. Sa mère, Judith-Angélique de Saint-Pater, marquise de Gudane, s’installera finalement à Paris avec Jacques Antoine de Crux dit marquis de Courboyer, riche protestant, en 1661. A quinze −ou seize−ans, Marie-Catherine épouse François de la Motte, baron d’Aulnoy, le six mars 1666 et devient dès lors Madame la baronne d’Aulnoy, dite Madame d’Aulnoy. De ce mariage, probablement arrangé, naitront quatre enfants. L’union ne sera pas heureuse. En 1668, alors qu’elle était enceinte de leur troisième enfant, le baron aurait vraisemblablement battu sa femme qui se réfugie à Paris chez sa mère. Cette mésentente entre les deux époux donnera lieu, un an plus tard, à un véritable scandale.En effet, sa mère, aidée des deux gentilshommes Courboyer et Charles Bonnenfant, sieur de la Moisière, prépare une machination pour se débarrasser définitivement de ce mauvais gendre : suite à des accusations calomnieuses de lèsemajesté, le baron d’Aulnoy est arrêté et embastillé en 1669. Mais très vite, les soupçons apparaissent. La Moisière et Courboyer sont décapités et les deux femmes, également recherchées par la police, doivent alors prendre la fuite tandis que le baron, relâché en janvier 1670, vivra désormais séparé de sa femme. Forcée de se cacher, Madame d’Aulnoy vivra d’abord recluse dans un couvent jusqu’au printemps de 1672. Commence alors une longue période d’allers-retours à travers l’Europe : en Flandre, en Angleterre − par deux fois − et en Espagne où elle rejoindra sa mère.Obtenant le pardon de Louis XIV, Madame d’Aulnoy et ses quatre enfants regagneront définitivement Paris entre 1685 et 1690 -année où ses premières publications connaissent un vif succès. Ces voyages influenceront considérablement son œuvre. 1La biographie est inspirée de DEFRANCE Anne, « Marie-Catherine Le Jumel de Barneville », Siefar, dernière mise à jour le 5 juin 2012, http://www.siefar.org/dictionnaire/fr/Marie-Catherine_Le_Jumel_de_Barneville, consulté le 10 novembre 2012 ; BARROUX Robert, PAUPHILET Albertet MGR PICHARD Louis, Dictionnaire des Lettres françaises. Le dix-septième siècle, publié sous la direction du Cardinal Georges GREUTE de l’Académie française, archevêque-évêque du Mans, Paris, Librairie Artème Fayard, 1954, p. 113 ; BEAUMARCHAIS Jean-Pierre, COUTY Daniel et REY Alain, Dictionnaire des littératures de la langue française, Paris, Bardais, 1984, vol.1 (A-D), pp. 114-115. DE 2
  • 3. Afin de parfaire sa réputation, elle fréquente d’abord le salon de Madame de Lambert où elle côtoie d’autres personnalités qui s’illustreront dans le genre du conte, telles que Choisy, Fénelon, Mlle Bernard, Mlle La Force ou encore Mlle de Murat. Elle ouvre ensuite son propre salon. Ses contes y ont donc sans doute circulé avant d’être publiés dès 1697. Son élection comme membre et septième femme de l’Académie des Ricovrati de Padoue en 1698 témoigne de cette réussite. Elle y est surnommée « l’éloquente » ou « Clio », muse antique de l’histoire. En 1699, elle fut à nouveau impliquée dans une tentative d’assassinat.Acquittée, elle mourra six ans plus tard, le douze ou treize janvier 1705 à son domicile. Figure emblématique de l’écriture féminine du XVIIe siècle, elle constitue encore aujourd’hui une référence concernant la question des genres et des rapports entre les sexes en littérature - nous en dresserons un bref aperçu au § 2.6.3. Madame d’Aulnoy fut aussi l’auteur d’une œuvre variée. Elle cultive d’abord le goût pour l’anecdote historique dans des pseudomémoires comme les Mémoires de la Cour d’Espagne (1692) et les Mémoires de la Cour d’Angleterre (1695) ou dans des romans galants : Histoire d’Hypolite, comte de Douglas (1690) (roman dans la veine de La Princesse de Clèvesdans lequel Madame d’Aulnoy publie son premier conte : L’ile de la félicité) et Histoire de Jean de Bourbon, prince de Carency (1692). L’auteur met également sa plume au service d’œuvres de piété et d’érudition. On lui connaît notamment une paraphrase des Psaumes, Les sentiments d’une âme pénitente et une Anthologie de la poésie française. Mais c’est aujourd’hui la conteuse plus que la romancière que nous connaissons. Elle fut en effet l’auteur d’une œuvre surpassant quantitativement celle de Perrault. Les Contes,qu’elle publia en 1697 et 1698 révèlent son attachement à la mode des Fées etcontribuèrent nettement au passage à l’écrit de ce genre oral. Ils firent ensuite l’objet de réécritures largement diffusées par la Bibliothèque Bleue mais rapidement rejetées dans l’ombre par l’importance que prirent ceux de son contemporain Perrault− nous émettrons des hypothèses à ce sujet au § 2.5 et 2.6. Son œuvre se caractérise par une écriture simple et élégante, et par une intention moralisatrice. Si ses sources invoquent un retour au passé, l’œuvre se veut miroir voire interrogatrice de la société et de ses valeurs mondaines (v. § 2.6). Dès le XXe siècle, on s’est attelé à adapter ses contes pour les enfants. Pourtant, si Madame d’Aulnoy aimait apparemment à s’entourer d’enfants, les Contes ne leur étaient pas originellement destinés. 3
  • 4. 2. ANALYSE DU CONTE 2.1 LE TITRE « BABIOLE » Examinons la définition de « babiole » : Babiole : n.f.(fin XVIe ; it. babbola) 1. Vx, rare. Petit jouet d’enfant. 2. Petit objet de peu de valeur. 3. Fig. Chose sans importance2. Le terme, qui désigne le prénom du protagoniste principal, n’est donc pas anodin. En effet, il recouvre exactement le statut du personnage : une princesse déchue et sans valeur qui devient un vulgaire jouet d’enfant : « […] le petit prince la pria de lui donner Babiole pour jouer avec lui. »3 Ainsi, la princesse devenue guenon, perd son statut non seulement de princesse mais aussi d’humain, pour être réduite à l’objet, la babiole. Cette déchéance constitue le manque du récit : Babiole,pour un dénouement favorable, doit cesser de n’être qu’une babiole et reconquérir son statut de princesse. 2.2 RESUME DU CONTE Une reine se lamente de ne pouvoir avoir d’enfants et met en cause le mauvais don que lui a fait la fée Fanferluche dont elle reçoit justement la visite: « […] je viens vous annoncer une infante, mais j’appréhende qu’elle ne vous coûte bien des larmes. »4La fée dupe la reine qui donne effectivement naissance à la plus belle des filles mais, suivant les -mauvais- conseils de la fée, change sa fille en guenon en lui attachantune fleur d’aubépine sur la tête: « Et ce fut inutilement qu’on lui ôta ces fatales fleurs : elle était déjà guenon, guenon confirmée, ne voulant ni téter, ni faire l’enfant. »5Redoutant l’effroi du roi et sur le conseil de ses dames, la reine se résout à faire noyer la guenuche. Mais le valet chargé du crime est surpris dans son hésitation par le cortège d’une autre reine, la sœur de sa souveraine venue célébrer la naissance de sa nièce 2 REY Alainet REY-DEBOVE Josette,Le Petit Robert 1. Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française, Paris, Le Robert, 1682. JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Babiole. Un conte du Cabinet des fées, texte établi par PHILIZOT Frédérik., Paris, Mila éditions, 2003, p.12. 3LE 4Idem, p. 9. 5Idem, p. 11. 4
  • 5. quis’empare du singe : « La reine lui en fit donner une grosse somme, et la trouvant douce et mignonne, elle la nomma Babiole. »6 Babiole est donc emmenée chez sa tante et devient le jouet de son cousin qui, l’appréciant beaucoup, désire qu’elle soit traitée en véritable princesse. Celle-ci témoigne d’immenses progrès : « […] elle se mit à parler avec une petite voix douce et claire, si distincte, que l’on n’en perdait pas un mot. »7et reçoit dès lors l’éducation qui sied à son rang. Babiole, n’ayantd’ailleurs du singe que l’apparence, s’éprend de ce beau cousin et tombe dans une profonde mélancolie. Si la guenuche ne suscite pas l’intérêt du prince, elle est cependant remarquée par Magot, le roi des guenons qui envoie une grande ambassade, dirigée par Mirlifiche, pour obtenir de la reine d’épouser Babiole qu’elle lui sacrifie, n’écoutant que son propre intérêt : Ma petite guenuche, lui dit-elle, je t’avoue que j’aurai bien du regret de ton éloignement. Mais il n’y a pas moyen de refuser le Magot qui te demande en mariage, car je n’ai pas encore oublié que son père mit deux cent mille singes en campagne, pour soutenir une grande guerre contre le mien. Ils tuèrent tant de sujets, que nous fûmes obligés de faire une paix assez honteuse. 8 Malgré les présents de Mirlifiche dont nous ne retiendrons qu’ « […] un petit coffre de verre dans lequel étaient enfermées une noisette et une olive. Mais la clef était perdue, et Babiole s’en mit peu en peine. »9, Babiole décide de s’enfuir. Dans sa fuite, elle rencontre un vieillard nommé Biroquoi qui lui conseille de garder précieusement le coffre de verre et lui offre une tortue comme moyen de locomotion. Babiole se remet en chemin mais est rapidement repérée et saisie par la cavalcade de Mirlifiche. Lorsqu’ils atteignent la capitale du royaume, ville natale de Babiole où la reine fait condamner toute l’ambassade « […] que l’on jeta impitoyablement dans le fond d’une cave, où lui[Mirlifiche] et ses camarades furent emprisonnés, avec les dames guenuches et les demoiselles guenuchonnes qui accompagnaient Babiole. »10 Heureusement pour elle, les habits, les manières et le langage de Babiole lui permirent de rencontrer par hasard la reine qui se prend pour elle d’une affection naturelle et qui, suite à son récit, reconnaît sa fille. Maissuivant à nouveau les conseils de ses dames, elle résout d’enfermer Babiole dans un château pour sauver son honneur. La 6Idem, p. 12. 7Idem, p. 13. 8Idem, p. 17. 9Idem, p. 19. 10Idem, p. 24. 5
  • 6. guenons’engage donc dans une nouvelle fuite car : « elle aimait mieux s’exiler volontairement, et demeurer maîtresse de sa liberté, que de la perdre pour jamais. »11 Elle arrive dans un désert et, accablée par la faim, ouvre le coffre de verre pour manger l’olive. Aussitôt, une huile en sort et par magie, lui rend sa forme humaine : « Merveille ! Elle se rendit sur-le-champ si belle, que rien dans l’univers ne pouvait l’égaler. »12 Toujours affamée, elle croque ensuite dans la noix dont, à sa grande surprise, sortent de la coquille architectes et ouvriers qui lui construisent un somptueux palais ainsi qu’une ville du nom de Babiole, généreusement peuplés. Elle y rencontrera plus tard le prince son cousin qui tombe immédiatement sous son charme. Mais ne supportant pas autant d’émotions, la princesse perd pied et s’égare dans la forêt : Elle entra ainsi dans un bois, et tomba évanouie au pied d’un arbre, où la fée Fanferluche, qui ne cherchait que des occasions de mal faire, vint l’enlever dans une nuée plus noire que de l’encre, et qui allait plus vite que le vent.13 Puis, tombe dans une bouteille gardée de six géants et de six dragons. Plusieurs mois s’écoulent alors et le prince, ne cessant de réclamer Babiole, se lance à sa poursuite sur son cheval Criquetin. Il rencontre également Biroquoi qui lui confie un dauphin ailé et l’arme pour vaincre les géants et les dragons. Après avoir libéré la princesse, ils quittent leur prison pour se rendre à la capitale et apprendre la métamorphose de l’infante à sa mère par une ruse. L’heureux couple se présente ensuite à la reine : « Dès que la reine l’aperçue, son cœur s’agita si fort, qu’il ne fallut point d’autre témoignage de la vérité de cette aventure. » 14 Les retrouvailles sont émouvantes et tous se réconcilientlors d’un joyeux mariage. 2.3 LES PERSONNAGES 1. Le personnage principal :Babiole, est métamorphosée en guenon suite à un mauvais sort et doit reconquérir son statut de princesse ainsi que l’estime −et l’amour − des siens. 2. Les personnages initiaux dont Babiole doit reconquérir l’estime : 11Idem, p. 28. 12Idem, p. 29. 13Idem, p. 33. 14Idem, p. 42. 6
  • 7. - La reine (mère) : Malheureuse au départ, son bonheur ne sera comblé que lorsqu’elle retrouvera cette enfant sous forme humaine. Elle est le moteur du premier envoi qui éloigne Babiole de la cour. - Dames qui la conseillent/son conseil qui par deux fois sera à l’origine de l’éloignement de l’infante. - Le valet de chambre de la reine : Si socialement et quantitativement il n’a pas beaucoup d’importance, il est pourtant chargé d’une lourde tâche : noyer Babiole. Il marque le passage de la guenon d’une première reine à une seconde. - Le roi : Il n’a d’importance que parce qu’il intervient comme prétexte au meurtre de Babiole ; la reine invoque l’épouvante que pourrait produire la vision de sa fille à son mari pour l’éliminer. - La reine (tante) : cause de l’éducation et de la supériorité de Babiole, c’est à la fois à cause d’elle qu’elle est condamnée au roi Magot et qu’elle est remarquée par les soldats de l’autre reine. Elle marque une étape dans l’ascension de la princesse en étant la première à lui conférer une appartenance et un semblant d’amour. - La gouvernante de Babiole : Personnage secondaire. - Le prince : il est le point de départ de l’ascension de Babiole. Il deviendra ensuite le symbole illustrant la différence de la guenon et son incapacité à faire ses preuves dans la société sous son apparence animale. L’union et le bonheur final de ceux-ci signent l’aboutissement de la quête de la princesse. 3. Les adjuvants. - Biroquoi : il s’avère être de précieux conseil tant pour Babiole que pour le prince, agissant chaque fois dans l’intérêt de la princesse dont il connaît le futur, en mettant à leur disposition des créatures merveilleuses. - La tortue qui permet à Babiole sa première fuite, fuite qui est rapidement contrée par Mirlifiche et donc inaboutie. Elle est ensuite réquisitionnée par la cavalcade. - Le dauphin volant qui permet au prince de vaincre les monstres, entreprise pleinement accomplie. - Constructeurs de Babiole −au sens de « ville de »− qui cristallisent la métamorphose de la guenon en lui offrant ce que toute princesse de ce nom mérite : un royaume, un palais, etc. - Criquetin : Cheval destrier du prince qui lui est d’abord offert pour combler sa tristesse due à la perte de Babiole et qui lui permettra ensuite de reconquérir la princesse. 7
  • 8. 4. Les opposants. - La fée Fanferluche : ne faisant que deux apparitions, son rôle est pourtant décisif puisqu’elle est à l’origine des deux méfaits. - Les six géants et les six dragons : Personnages secondaires, références mythologiques et merveilleuses. - Le roi Magot : il symbolise le comble de la déchéance de Babiole : épouser un singe sera rendre sa condition de singe immuable. Ainsi, en s’opposant à cette union par sa fuite, Babiole ne fuit pas seulement un mariage, elle fuit avant tout une condition animale à laquelle elle tente d’échapper. - Mirlifiche : Ambassadeur de Magot, il est un condensé de tout ce que sont les singes. - Monette et Gigona : Deux guenons qui attestent du sort réservé à Babiole mais qui marquent surtout leurs différences. - Perroquet : Animal étonnant, il sert d’interprète entre les singes et les hommes. C’est aussi un remarquable poète : Perroquet qui passait pour un assez bon poète, ayant composé une harangue fort sérieuse, s’avança jusqu’au pied du trône où la reine était assise. Il s’adressa à Babiole, et parla ainsi : « Madame, de vos yeux connaissez la puissance, Par l’amour dont Magot reçoit la violence. »15 - L’ambassade réunissant toutes sortes d’animaux (lapins, lièvres, renards, coqs, pies, geais, singes, etc.). 2.4 LE SCHEMA DE LA MISE EN RECIT 16 -SELON PROPP 17 Le récit s’ouvre sur un manque : l’incapacité de la reine à avoir un enfant. L’agresseur, la fée Fanferluche, entre alors en scène et trompe la victime. Un premier méfait est ainsi commis : l’agresseur ensorcelle sa victime, l’infante (Babiole), par l’intermédiaire de la reine. La divulgation de la métamorphose de la princesse en guenon suscite le premier envoi : Babiole est chassée -et même plus, condamnée à mort. Ici, nous assistons à une modification des rôles, la reine, plus que simple mandataire de l’envoi, devient une sorte d’agresseur pour sa fille « hérosvictime ». Mais le héros, condamné à mort, est secrètement libéré et recueilli par sa tante et son cousin. Ceci constitue une période de transition dans la quête. Arrive alors un premier donateur, 15Idem, 16 p. 16. Voir § 4.II, 4.III et 4.IV pour le schéma. 17PROPP Vladimir, Morphologie du conte, Paris, Edition Points, 1970. 8
  • 9. Magot, qui par l’intermédiaire de Mirlifiche, offre des présents −objets magiques− à Babiole. En échange, celle-ci doit accepter sa demande en mariage. Le héros réagit en se sauvant et rencontre dans sa fuite un nouveau donateur, Biroquoi, lui confiant un autre objet magique : une tortue. Pourtant, Babiole est capturée par Mirlifiche, devenu lui-même une sorte d’agresseur mais vaincu ensuite par la supériorité des manières de la princesse dont la quête l’emmène auprès de sa mère. Si le manque initial pourrait ici trouver une résolution, le méfait n’est toujours pas résolu, ainsi, la quête ne s’achève pas là et donne lieu à un nouvel envoi : Babiole décide d’ellemême de prendre la fuite, menacée d’emprisonnement par sa mère. Elle en vient à utiliser l’objet magique offert par Magot et ingurgite l’olive et la noix. Grâce à cette intervention, elle retrouve son apparence et son statut initiaux : le méfait est donc résolu. Cependant, l’intervention d’un ancien personnage relance la quête : le prince tombe amoureux de Babiole sans connaître sa véritable identité et ce débordement d’émotion suscite une nouvelle fuite du héros ainsi qu’un nouveau méfait. En effet, Fanferluche revient et emprisonne la princesse. C’est alors une autre quête qui commence, celle du prince « héros-quêteur ». Suite à la divulgation du méfait, il se lance à la recherche de la princesse −objet de sa quête− et rencontre un donateur, Biroquoi qui réintervient en lui confiant un objet magique : le dauphin ailé. Le héros, ainsi paré, se bat avec l’agresseur −Fanferluche par l’intermédiaire des six dragons et des six géants− ; l’agresseur est vaincu et le méfait résolu : Babiole est délivrée. Nos deux héros se rendent alors incognito chez la reine mère auprès de laquelle ils doivent accomplir une dernière épreuve : la convaincre sous un déguisement. Une fois l’épreuve réussie, les héros sont reconnus et le manque comblé : la mère retrouve son enfant. Le récit se clôt sur le mariage des héros et le bonheur de tous. La morphologie du conte telle que l’a schématisée Propp nous permet d’expliquer plus aisément la mutation des personnages. Ceux-ci, davantage définis par la fonction qu’ils opèrent dans le récit glissent plus aisément d’un statut à un autre sans altérer cette fonction qui, indépendamment du statut du personnage, conserve la même influence sur le récit. Mais Babiole n’en restepas moins difficile à schématiser et cela du fait que l’intrigue, multiple, n’est de surcroit pas tout à fait linéaire : les intrigues se chevauchent, les personnages interviennent et réinterviennent, le manque et les méfaits coexistent, etc18. De manière générale, nous retiendrons comme principales singularités l’enchevêtrement des intrigues et la non conformité au système manichéen habituel aux contes merveilleux par l’utilisation −à l’exception du personnage principal et de ses adjuvants− de personnages ni tout à fait blancs, ni tout à fait noirs. Notons par exemple : les deux reines ; le prince, incapable de 18 Pour les exemples, v. schéma § 4. 9
  • 10. compassion mais qui volera ensuite au secours de la princesse ; ou inversement, Magot qui fait preuve d’attention envers celle-ci mais n’hésite pas à la faire enlever de force. En fait, Babiole n’est pas seulement l’histoire de Babiole, c’est aussi l’histoire d’une mère qui chasse et retrouve son enfant. En cela, le schéma de Greimas19 offre plus de clarté puisqu’il permet de considérer la reine mère comme révélatrice du manque. En effet, le schéma actantiel de Greimas a pour avantage d’être plus général, il permet donc une vision moins stéréotypée de la structure du conte. Cependant, c’est cette même généralité qui lui porte préjudice : général, il permet difficilement de comprendre l’ambiguïté liée aux statuts des personnages. En effet, la reine, par exemple, victime au début, n’en demeure pas moins celle qui, après, décidera du meurtre de sa propre fille − et de son emprisonnement ensuite. Il en va de même pour la reine sa sœur qui, accueillant Babiole au début, n’hésite pas à la condamner à un monstrueux mariage. De même, la situation initiale de ce conte reste problématique : manque et méfait se succèdent, entrainant la modification du statut des personnages. Ainsi, nous retiendrons cette proposition afin de rendre compte de la structure de fond du conte, concernant uniquement la quête de Babiole, dès sa naissance jusqu’à son bonheur final. 2.5 SITUATION DU CONTE Babiole est l’un des contes du quatrième tome des Contes des fées publié en 1697. Dans ce volume, il figure aux côtés de trois autres contes : Don Fernand de Tolède, Nouvelle espagnole,Le nain jaune et Serpentin vert. La nouvelle espagnole, à l’esthétique baroque,constitue le récit-cadre qui fonctionnedès lors comme un écrinromanesque dans lequelles contes s’insèrent avec des effets de tiroir et de miroirs. 20 Les trois contes insérés présentent une certaine unité que nous décrirons succinctement, la plupart de ces thématiques étant détaillées postérieurement. On y retrouve en effet, le thème invariable de la laideur et de la dualité du Beau et du Laid, le rapport mère-fille, chaque fois intrinsèquement lié à la notion de Laid. Mais bien plus, c’est toujours en acceptant de devenir une femme affranchie, « […] sensible[s]à [dans] la revendication féministe portée par ces contes qui condamnent le mariage forcé et valorisent des héroïnes fortes et Algirdas Julien, « Eléments pour une théorie de l’interprétation du récit mythique », Communications, vol 8/n°8 (1966), pp.28-59. 19GREIMAS Marie-Agnès, « Les contes de Madame d’Aulnoy ou l’art de la métamorphose », The Romanic Review, 48(2008), p. 386. 20THIRARD 10
  • 11. autonomes »21,mais conformes aux valeurs galantes et morales de l’époque, que les héroïnes gagnent l’accomplissement de leur bonheur, sous l'inaltérable signe de l’amour. Babiole est aujourd’hui le moins cité. Peut-être pouvons-nous l’expliquer par le caractère moins moralisateur du conte : dans Le Nain Jaune et dans Serpentin vert, le châtiment advient comme une punition directement liée au comportement des héros, tandis que Babiole nous apparaît comme une héroïne irréprochable, subissant des cruautés injustifiées : Il était impossible de trouver une guenon plus belle et de meilleur air […], et la vivacité de ses yeux marquait tant d’esprit, que l’on n’avait pas lieu de s’étonner de tout ce qu’on lui voyait faire. 22 La morale (v. p. 16), liée notamment à l’éducation des jeunes femmes − ou du moins feignant l’être − pourrait donc s’avérer, de prime abord, moins édifiante. 2.6 COMMENTAIRES 2.6.1 COMMENTAIRE EXTERNE Comme dit précédemment, on parle peu de Babiole. Imaginer l’impact que ce conte put avoir sur la carrière de l’auteur semble donc dérisoire face à la production déterminante de cette dernièredans l’histoire de la littérature et, plus particulièrement, dans le genre du conte de fées.C’est en effet Madame d’Aulnoy « reine dans la féérie »23 qui lance la mode des fées avec son conte L’Ile de Félicité, inséré dans L’Histoire d’Hypolite, comte de Douglas, en 1690 et qui s’avèrera être l’auteur le plus fécond de son temps, ne nous laissant au total pas moins de vingtcinq contes en deux recueils. Inutile donc de préciser le succès qu’elle connut à l’époque. Si Madame d’Aulnoy met à la mode le conte de fées, elle contribue aussi largement à la mise à l’écrit de ce genre oral. Ce lien à l’oralité nous paraît ainsi capital. D’abord, parce qu’il est significatif des conditions ayant présidé à la création littéraire en cette fin de siècle : on connaît l’attachement de l’auteur au clan des Modernes et sa fréquentation des salons mondains dans lesquels ses Contes auraient circulé, moteurs de la conversation et d’une pratique donc essentiellement orale. Ensuite car ces traces d’oralité sont largement présentes dans son œuvre 21JASMIN Nadine (éd.), Contes nouveaux ou Les Fées à la mode, Paris, Champion, 2008 citée par DEFRANCE Anne, « Madame d’Aulnoy, Contes des fées, suivis des Contes nouveaux ou Les Fées à la Mode », Féeries, 3(2006), p. 373. 22 LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Babiole. Un conte du Cabinet des fées, texte établi par PHILIZOT Frédérik, Paris, Mila éditions, 2003, p. 12. Jacques BARCHILON cité parTHIRARD Marie-Agnès, « Les contes de Madame d’Aulnoy ou l’art de la métamorphose », The Romanic Review, 48(2008), p. 381. 23 11
  • 12. qui, souvent, « célèbrent les pouvoirs de la parole[témoignant ainsi de] sa[Madame d’Aulnoy]propre maitrise des codes esthétiques et linguistiques de son temps »24 , notamment, au moyen de petits poèmes dont elle parsème son écriture « comme pour baliser le parcours d’un lecteur initié à ces jeux poétiques. » 25 . Ses contes, comme dit précédemment (V. § 1), connaitront bon nombre de réécritures, régulièrement victimes de mauvaises interprétations. Babiole porte, au même titre que les autres œuvres de Madame d’Aulnoy, les stigmates de cette oralité : admiration que suscite le langage de Babiole, poème de Perroquet, ponctuation proche d’un langage parlé, etc. Ce conte réinvestit donc la forme et les thèmes−comme nous le verrons au point suivant − de prédilection de l’auteur. Dès lors, si l’on doute du succès de Babiole, c’est probablement parce que, dès sa publication, il est possible qu’il soit passé inaperçu. Effectivement, comme dit précédemment, Babiole est moins stéréotypé et par conséquent moins édifiant que les autres contes - de l’auteur ou de son contemporain Charles Perrault. Il semble donc avoir échappé au mécanisme à la base du succès du conte merveilleux. 2.6.2 COMMENTAIRE INTERNE D’origine bretonne, Madame d’Aulnoy connaît bien les croyances populaires. Mais, si ses Contes trouvent leur source dans un fond populaire oral et folklorique −auquel nous pouvons par exemple rattacher les motifs du fiancé-animal et de la métamorphose présents dans Babiole−, la mise à l’écrit opère, comme l’affirme Marie-Agnès Thirard 26 , « une métamorphose littéraire » : Madame d’Aulnoy adapte ces sources au goût de son public de prédilection. Afin de brouiller les pistes, elle recourt aux modes de son temps : la préciosité, d’une part, expliquant par exemple le rôle privilégié de la femme désirée, et le romanesque baroque d’autre part, qui caractérise l’enchâssement ou la mise en abyme des récits. Le conte devient alors jeu littéraire pour ce public mondain à tel point qu’il opère parfois la subversion des motifs populaires en une véritable « initiation sexuelle » révélant « aussi trace d’un certain libertinage que l’on pourrait qualifier de “libertinage voilé” »27, libertinage qui ne peut être compris que par un lecteur initié - 24JASMIN Nadine (éd.), Contes nouveaux ou Les Fées à la mode, Paris, Champion, 2008 citée par DEFRANCE Anne, « Madame d’Aulnoy, Contes des fées, suivis des Contes nouveaux ou Les Fées à la Mode », Féeries, 3(2006), pp. 371-376. Marie-Agnès, « Les contes de Madame d’Aulnoy ou l’art de la métamorphose », The Romanic Review, 48 (2008), p. 385. 25THIRARD Marie-Agnès, « Les contes de Madame d’Aulnoy ou l’art de la métamorphose », The Romanic Review, 48(2008), p. 381. 26THIRARD 27Idem, p. 390. 12
  • 13. c’est à dire, ni par le peuple, ni par les enfants ! Ainsi, ce merveilleux d’apparence chaste et galante, mis au contact de la société, peut devenir parodique voire critique : dès lors qu’il se pense hors du réel, le merveilleux a la possibilité de se faire critique de la réalité, allant jusqu’à remettre en cause le pouvoir ou les mœurs. L’auteur, reprenant ce procédé aux fables de la mythologie, s’amuse de ces références, « Mais surtout, elle les entraine dans le monde qu’elle connaît, celui des salons modernes parisiens, entiché de merveilleux à condition qu’il soit capable de déclencher, dans la conversation, des émotions et des questions. »28. Babiole semble donc parfaitement fidèle à cette description et constitue un ingénieux mélange de toutes ces composantes. Néanmoins, le mélange semble ici plus subtile : la femme − Babiole − n’est ni désirée ni privilégiée, mais seulement soumise aux goûts misogyne et injustes des hommes : Pour époux ! dit le prince en éclatant de rire. Pour époux, ma guenuche ! Je suis charmé de ce que tu me dis. J’espère cependant que tu m’excuseras si je n’accepte point ton parti. Car enfin notre taille, notre air et nos manières ne sont pas tout à fait convenables.29 A cet égard, le conte constituerait une critique bien plus acerbe de la société ou un plaidoyer plus abouti en faveur de l’autonomie des femmes, au-delà de la rigidité des mœurs et des apparences. Positionnement soit trop subtil, soit au contraire, trop effronté pour susciter les applaudissements du XVIIe. 2.6.3 COMMENTAIRE PERSONNEL : BABIOLE, UNE AUTRE FACETTE DE L’ANIMALITE On a beaucoup travaillé sur le héros animal dans les contes de Madame d’Aulnoy et, pourtant, ces études semblent exclure systématiquement Babiole, exclusion plutôt étonnante puisque notre héroïne n’en est ni plus ni moins un singe, mais qui trouve peut-être une explication dans la singularité même du personnage de Babiole, à rebours du mythe de la princesse idéale. C’est ce que nous nous attacherons à détailler, d’abord en résumant le propos de Jeanne Bloch quant au traitement habituel de l’animalité dans les contes de Madame d’Aulnoy, ensuite en y opposant l’exception de Babiole. « Conte de fées, livre de Madame d’Aulnoy », Encyclopaedia Universalis,dernière mise à jour le 5 septembre 2011,http://www.universalis.fr/encyclopedie/contes-de-fees-madame-d-aulnoy/, consulté le 15 novembre 2012. 28B IET Christian, 29 LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Babiole. Un conte du Cabinet des fées, texte établi par PHILIZOT Frédérik, Paris, Mila éditions, 2003, p. 18. 13
  • 14. Selon Jeanne Bloch, lorsque la punition d’une fée consiste en la métamorphose animale, l’animalité se fait quête principale du récit, elle en devient « l’épreuve à affronter »30. A cette quête, s’ajoute alors un schéma narratif particulier que l’auteur définit comme suit : 1. Punition des parents à travers l’enfant −pour qui l’animalité constitue un véritable parcours initiatique. Cela explique que cette métamorphose fasse d’autant plus souffrir les parents : il s’agit généralement d’un enfant unique et longtemps désiré. 2. Désobéissance du héros. 3. Animalité ou exclusion du monde humain : « l’animalité est d’emblée envisagée comme une monstruosité, et une aberration qui doit disparaître. Pour reprendre la terminologie d’Anne Defrance, le préjugé nobiliaire est la cause du rejet. »31 Au-delà de ses conséquences sur la narration, l’animalité est aussi métaphore sexuelle et permet de suggérer la sexualité sans l’évoquer ouvertement. Bruno Bettelheim ajoute que les fées, reprenant l’héritage populaire de la bonne d’enfants, initient cette éducation sexuelle32 : la métamorphose s’en trouve alors justifiée et la fée, impunie puisqu’elle ne fait qu’endosser un rôle nécessaire. Cette initiation sexuelle est surtout adressée à la femme, dont l’animalité est douce et charmante et que l’auteur veut prévenir de la bestialité, la violence du fiancé-animal. Ainsi, même animale, la femme reste toujours attirante pour l’homme comme c’est le cas dans La Biche au bois ou La Chatte blanche, pour n’en citer que deux. Pour Jeanne Bloch, « l’animalité est donc l’expression de l’altérité entre l’homme et la femme, mais la rencontre de la bête et de l’humain manifeste une altérité plus grande encore qu’une simple différence sexuelle : elle est irréductible. »33. Une altérité qui permet à l’auteur (Jeanne Bloch) d’embrayer sur la dualité du héros métamorphosé, tiraillé par un constant conflit entre sa nature humaine et son physique animal, sa forme bestiale et son esprit humain et dont le trait le plus significatif est son aptitude à tomber amoureux : dans la majorité des contes, c’est l’acceptation de l’être aimé qui permettra au héros de retrouver son apparence. Ainsi, ni la nature, ni la société ne convient à un tel héros et l’inadéquation de l’animal avec le monde des hommes provoque des effets de comique : en société, on se rit de leurs accoutrements, de leurs manières ou de leurs Jeanne, « Le héros animal dans les contes de fées de Mme d’Aulnoy “Le Prince Marcassin”, “Serpentin vert”, “La Chatte blanche”, “La Biche au bois” », Dix-huitième Siècle, 42 (2010), pp. 119-138. 30BLOCH 31Idem, p. 125. 32BETTELHEIM 33BLOCH Bruno, Psychanalyse des contes de fées, Paris, Robert Laffont, 2011. Jeanne, op. cit,p. 128. 14
  • 15. divertissements aristocratiques, le héros ne trouve de repos que dans une vie naturelle dont Madame d’Aulnoy ferait l’éloge. On comprend alors que ce n’est pas l’animal qui est risible, « l’animalité n’a de laid que son aspect extérieur, tandis que l’homme est intérieurement abject. »34. Cependant, l’expression de l’animalité dans Babiole prend une toute autre forme et ce, parce que la princesse n’est pas métamorphosée en une jolie chatte ou une élégante biche comme les autres héroïnes, mais en une guenon repoussante. Intéressons-nous donc au symbolisme du singe35 : Généralement, le singe est symbole des activités de l’inconscient, d’une « conscience dissipée » qui se révèle sous des formes tantôt dangereuses, tantôt bénéfiques. Ainsi, il peut être à la fois l’image de l’homme dégradé par ses vices, la luxure et la malice −c’est ce qui constitue l’image inconsciente du roi Magot−ainsi que celle du sage initié qui cache sa véritable nature sous une apparence bouffonne, inaugurant la quête de la sagesse et le mythe initiatique −ce à quoi nous invite Babiole. Mais avant tout, le singe irrite par sa ressemblance avec l’homme, représentant l’image méprisable de ce que l’homme doit fuir de lui-même. On comprend alors ce qui distingue Babiole de La Chatte blanche ou de La Biche au bois. D’abord, elle est injustement et cruellement punie. Personnage le plus pur et le plus intègre du récit, elle paye d’avance la cruauté future des autres intervenants : sa mère condamnant à mort sa propre fille, sa tante qui n’hésite pas à l’échanger comme gage de paix et son cousin qui ne répond à sa détresse que par le mépris. On ne peut donc pas parler de « désobéissance du héros » comme dans ces deux autres contes où la métamorphose apparaît comme la punition inévitable d’un comportement déplacé. Ensuite, sa métamorphose n’a rien d’attirant, elle n’est pas « douce et charmante » mais qualifiée d’« une bestiole de cette nature »36. Comment donc penser qu’elle puisse être objet de désir ? Sous cette apparence, elle est à mille lieues du regard des hommes et ne suscite que l’intérêt d’un singe dont il est inutile d’évoquer la brutalité des élans. Et pourtant, ce singe, au moins, lui témoigne de l’affection. La fuite de Babiole face à la demande de Magot pourrait donc être interprétée comme le refus adolescent de la sexualité. Mais cette hypothèse semble insuffisante. Babiole, renversant l’équation, établie par Raymonde Robert 37 , Beauté/Esprit en 34Idem, p. 137. 35CHEVALIER Jean et GHEERBRANT Alain, Dictionnaire des symboles, Paris, Robert Laffont, 2008. JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Babiole. Un conte du Cabinet des fées, texte établi par PHILIZOT Frédérik, Paris, Mila éditions, 2003, p. 11. 36LE 37 ROBERT Raymonde, Le conte de fées littéraire en France de la fin du XVIIe à la fin du XVIIIe siècle, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 1982, p. 212. 15
  • 16. Laideur/Esprit, et s’opposant ainsi à la Beauté/Sottise des autres personnages, devient une critique acerbe de l’homme et de la société : « Chaque fois qu’ils sont beaux, le prince et la princesse deviennent insensibles et incapables d’aimer. »38 et c’est dans ce cadre que l’apparence du singe se trouve justifiée : par sa proximité − intellectuelle et physique −avec l’homme, Babiole n’est pas tout à fait un animal, elle ne fait que révéler, derrière des allures mondaines, la bestialité d’une société injuste et hypocrite. Par sa victoire, elle concrétise un nouvel idéal féminin, non pas celui de jeunes filles bien mises et bien rangées, conformes aux valeurs du XVIIe siècle− comme l’illustrent les héroïnes de La Chatte blanche et de La Biche au bois −, mais de femmes affranchies du joug des hommes et du poids des mœurs, capables d’atteindre leurs objectifs grâce à leurs seuls courage et esprit. C’est même la réapparition du prince dans la vie de Babiole qui met la réussite personnelle de la princesse en péril : l’homme est un obstacle avant d’être un égal et un allié. D’ailleurs, Madame d’Aulnoy n’a-t-elle pas dû elle-même s’affranchir de l’autorité abusive d’un mari violent pour pouvoir finalement briller dans les salons mondains ? Dès lors, ce n’est pas sauvée par l’amour que la princesse recouvrira son apparence, c’est par elle-même, par ses vertus et une autonomie assumée. Peut-être s’agit-il là de revendications féministes, rien n’est moins sûr. Et, là où certains ont peut-être vu un récit paraphrase des autres contes, raisonnable et sans grand intérêt, nous percevons un violent pamphlet et pensons que, si Babiole est tombé dans l’oubli, c’est précisément parce que Babiole va à l’encontre des critères habituels du XVIIe siècle : on peut pardonner son effronterie à une jolie femme −La Chatte blancheet La Biche au bois comptent parmi les contes les plus célèbrent de Madame d’Aulnoy −, certainement pas son courage à une « guenon ». En conclusion, l’animalité, plus qu’une simple quête, permet la découverte de soi et l’évocation de la dualité − homme/femme, bête/homme −question qui, comme nous l’avons vu, est au cœur de l’œuvre de Madame d’Aulnoy, aujourd’hui encore figure emblématique de l’écriture féminine du XVIIe siècle. Cette animalité prend toutefois un ton de révolte lorsqu’il s’agit de Babiole : Babiole n’a de la guenon que l’apparence, tandis que, derrière leur joli visage, les autres personnages sont profondément singes : bouffons et méprisables. Or, comme le rappelle la morale du conte, les apparences sont parfois trompeuses… et injustes. On ne doit d’un ennemi craindre Les présents même. Tel paraît à vos yeux vouloir vous engager, 38Idem, p. 213. 16
  • 17. Et vous proteste qu’il vous aime, Lorsque dans le secret il cherche à se venger. L’infante, dont ici je trace l’aventure, Eût sous une aimable figure Vu couler ses jours fortunés, […] 39 39 LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Babiole. Un conte du Cabinet des fées, texte établi par PHILIZOT Frédérik, Paris, Mila éditions, 2003, p. 44. 17
  • 18. 3. BIBLIOGRAPHIE 40 SOURCES PRIMAIRES LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Nouvelles d’Elisabeth, reyne d’Angleterre, Paris, Barbin, 1674, 2 tomes/1 vol. LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Histoire d’Hyppolite, comte de Douglas, Paris, Louis Sevestre, 1690, 2 tomes/1 vol. LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Mémoires de la Cour d’Espagne, Paris, Barbin, 1691, 2 vol. LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Relation du voyage d’Espagne, Paris, Barbin, 1691, 3 vol. LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Sentiments d’une âme pénitente, s.l., s. n. d’éd., 1691. LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Voyage d’Espagne, La Haye, Van Bulderen, 1691, 2 tomes/1 vol. LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Histoire de Jean de Bourbon, Prince de Carency, La Haye, A. Moetjens, 1692. LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Mémoires des aventures singulières de la cour de France, La Haye, Alberts, 1692. MADAME D’*** [LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine], Nouvelles espagnoles, Paris, Barbin, 1692, 2 vol. MADAME D’*** [LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine], Mémoires de la Cour d’Espagne, Lyon, Anisson et Possuel, 1692, 2 vol. MADAME D’*** [LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine], Nouvelles, ou mémoires historiques, Paris, Barbin, 1693, 2 vol. LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Le retour d’une âme à Dieu, Paris, Vve de Théodore Girard, 1693. MADAME D’*** [LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine], Mémoires de la Cour d’Angleterre, Paris, Barbin, 1695. 40Pour éviter une surcharge de la bibliographie, nous n’avons retenu que les ouvrages francophones. 18
  • 19. LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Mémoires secrets de M LDDO Mgr le Duc d’Orléans ou les aventures comiques de plusieurs grands princes de la Cour de France, Paris, Bredou, 1696. LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine et al., Histoire et les aventures de Kemiski géorgienne, Bruxelles, François Foppens, 1697. MADAME D’*** [LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine], Les contes des Fées, Paris, Barbin et al., 1697, 4 vol. MADAME D’*** [LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine], Contes nouveaux ou Les Fées à la mode, Paris, Vve de Théodore Girard, 1698, 4 vol. LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Conte de Warwick, Paris, Compagnie des libraires associez, 1703, 2 vol. OUVRAGE DE REFERENCE LE JUMEL DE BARNEVILLE D’AULNOY Marie-Catherine, Babiole. Un conte du Cabinet des fées, texte établi par PHILIZOT Frédérik., Paris, Mila éditions , 2003, 44 p. SOURCES SECONDAIRES ASSAF Francis, « L’impossible souveraineté. Le roi-prétexte dans les contes de Madame d’Aulnoy (1690-1698) », dans La Mort du roi. Une tanatographie de Louis XIV, Tübingen (Allemagne), Narr, 1999. BAY André, « La Belle et la Bête et autres contes du Cabinet des fées », Arts et traditions populaires, 15ème année/ n°1 (1967), pp. 93-94. BARCHILON Jacques, « Aulnoy, reine de la féérie », dans BARCHILON Jacques, Le conte merveilleux français de 1690 à 1790, Paris, Honoré Champion, 1975, pp. 37-51. BARROUX Robert, PAUPHILET Albertet MGR PICHARD Louis, « AULNOY (Marie-Catherine LE JUMEL DE BARNEVILLE, baronne d’) »,Dictionnaire des Lettres françaises. Le dixseptième siècle, publié sous la direction du Cardinal Georges GREUTE de l’Académie française, archevêque-évêque du Mans, Paris, Librairie Artème Fayard, 1954, p. 113. DE BEAUMARCHAIS Jean-Pierre, COUTY Daniel et REY Alain, « AULNOY, Marie-Catherine Le Jumel de Barneville, baronne d’, dite Mme d’ » Dictionnaire des littératures de la langue française, Paris, Bardais, 1984, vol.1 (A-D), pp. 114-115. BETTELHEIM Bruno, Bruno Bettelheim présente les Contes de Perrault : texte intégral, suivis des Contes de Mme d’Aulnoy et de Mme Leprince de Beaumont, traduction de l’introduction et adaptation des contes par CARLIER Théo., Paris, Seghers, 1978. BIANCARDI Elisa, « A propos de Madame d’Aulnoy. Esthétique galante et genèse des contes de fées », Il Confronto letterario, 19 (2002), pp. 73-90. 19
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